Journal Le masque de Debian

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24
nov.
2007
Note : ceci est un journal d'opinion. Je peux me planter totalement et j'ai mis des morceaux trollifères dans le texte comme je voulais publier ça vendredi. Faute de temps ça fera bien pour le week-end ;-)

J'ai passé les premières années de Linux en utilisant Debian (et dérivées) parce qu'on la présentait comme un modèle, un idéal. C'est toujours le cas aujourd'hui. Mais à présent cet emblème du logiciel libre me laisse perplexe pour sembler tant contradictoire. Petite exploration des lieux.

Qu'est-ce qu'a Debian de plus qu'une autre "grande" distro ? Elle a été la première à rassembler un grand nombre de contibuteurs, beaucoup de paquets, des outils avancés pour gérer ces derniers (apt, aptitude, synaptic), un fonctionnement très communautaire et un engagement fort envers les principes du libre. Face à cela, Red Hat-Fedora/(Open)Suse/Mandriva, liées à une entité commerciale, en sont encore à construire leur fonctionnement communautaire, Slackware a peu de paquets et est presque l'oeuvre d'un seul homme, Gentoo n'a pas l'avantage de l'ancienneté et n'a pas le même engagement envers le libre.

Donc Debian est censée être la panacée du libre, ce concept qui promeut le choix, toussa. Sauf que voilà, chez Debian il m'apparaît que c'est un peu le contraire, plus "c'est libre donc c'est Debian" que "c'est Debian donc c'est libre" ; cet engagement à l'encontre du choix se manifeste déjà dans le titre du site officiel ("Debian -- le système d'exploitation universel").

Je trouve chez Debian un comportement qui va dans le sens d'un règne, pour mettre tous les logiciels libres sous sa coupe. On aurait alors une parfaite monarchie gérée de façon très démocratique, paradoxalement. C'est l'image du cercle qui s'agrandit dans le but de tout englober.

En effet, on voit tous ces projets Debian qui visent à porter l'environnement Debian un peu partout : 15 architectures, Debian GNU/kFreeBSD, Debian GNU/NetBSD, Debian GNU/Hurd, il y a même eu un début de projet Win32 si je ne m'abuse ; donc cela inclut un remaniement de systèmes déjà complets comme les BSD. On voit aussi un nombre impressionnant de paquets, ce qui va bien avec un désir de faire siens tous les logiciels libres (à grands coups de patchs s'il le faut). On voit également une appropriation de la définition même du libre, le fondement, via les DFSG. Il me paraît paradoxal qu'une structure poussant autant la notion de libre fasse montre de tant de désir de contrôle et de possession. Cela ne vient bien sûr pas sans une bonne dose de complexité dans le système (ce qui fut pourquoi j'ai quitté Debian en premier lieu).

À l'inverse, prenons Slackware, une distro quasi monarchique au premier abord car elle suit la volonté d'un seul homme, Patrick Volkerding. Elle devrait logiquement être moins dans l'esprit du libre. Mais Slackware vise la simplicité : elle évite tout complexité inutile et ne fournit que l'essentiel. L'idée est que c'est à l'utilisateur d'en faire sa distribution comme il l'entend, c'est à lui que la liberté est donnée. Au lieu de tout inclure et de se tourner sur soi, on inclut le minimum et on reste ouvert vers l'extérieur et le monde des possibles. Chez Debian, on est libre de faire comme Debian.

On pourrait aussi opposer le modèle de Debian avec celui de Fedora ou de Mandriva, mais celui de Slackware est celui qui me semble lui être diamétralement opposé.

Ce qui m'inquiète, c'est que dans cette distro que beaucoup présentent comme une championne du libre, j'y vois un schéma étonnament totalitaire, fantasmant sur une négation de la liberté.

Pourquoi Red Hat, de par son fort engagement, n'obtient-elle pas autant la reconnaissance, le titre de chevalier du libre, ou Slackware celui de porte-étendard de sa philosophie ? Est-ce qu'au final, ce qui compte le plus pour la majorité des gens, c'est juste l'aspect communautaire - le grand avantage de Debian ?
  • # VRAI

    Posté par  . Évalué à 10.

    Tu as raison. Je vais de ce pas faire une pétition chez Carrefour, Fnac et Auchan pour qu'ils vendent autre chose que du Debian.

    Ce qui est bien de le libre, c'est qu'il existe debian pour les barbus, slack pour les chauves et gentoo pour les autistes.
    • [^] # Re: VRAI

      Posté par  . Évalué à 7.

      Gentoo pour les autistes ???

      Tu n'as mais vraiment rien compris. Le pouvoir de voir défiler dans son terminal la compilation de différent code source et ceci pendant des heures. Gentoo nous hypnotise.

      Je vais vous l'avouer je me drogue à Gentoo, si je n'ai pas mes multi shoot quotidien de compil, je ne me sent pas bien. Mes mains trembles, j'ai de la sueur qui dégouline le long de mon dos, j'ai froid, je grelote.

      Bref gentoo est pour moi le premier systeme d'exploitation qu'ont devrais inscrire à la Convention unique sur les stupéfiants de 1961.

      Donc franchement je ne crois absoluement pas la superiorité de debian car gentoo à trouvé la solution en rendant les gens addict à cet distrib :)
    • [^] # Re: VRAI

      Posté par  . Évalué à -5.

      >>> et gentoo pour les autistes.

      merci, ça fait plaisir monsieur le barbu intégriste :)

      Debian, c'est le mola omar du libre, ce que j'en pense, c'est que c'est mal... pas aussi mal qu'un système proprio, certes, mais cette distro ne pourra jamais remplacer mon make.conf ;)
      • [^] # Re: VRAI

        Posté par  . Évalué à 3.

        Ecoute, je compatis à ta douleur. Toi aussi tu te sent dans un cage sur un systeme binaire.

        Est ce que tu sait si il y'as des réuinon pour les gentooistes anonymes ?
        • [^] # Re: VRAI

          Posté par  . Évalué à 1.

          Je ne crois pas, cependant, on peut peut-être mettre ça en place !
          Car je pense que nous ne sommes pas les deux seuls dans ce cas :)
  • # Esprit, es-tu là ?

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10.

    Je pense que tout texte qui parle de l'esprit du libre devait d'abord le définir. Pour ma part, quand j'ai signé le contrat, ça ne parlait que de quatre libertés.

    Ce qui m'inquiète, c'est que dans cette distro que beaucoup présentent comme une championne du libre, j'y vois un schéma étonnament totalitaire, fantasmant sur une négation de la liberté.

    N'oubliez pas, c'est la saison des champignons mais, avant d'en consommer, passez vérifier chez votre pharmacien.


    Bon, plus sérieusement, si ça te dérange qu'une distribution package les applications, libre à toi d'installer une version minimale de Debian (ou autre chose) et de ne pas utiliser son système de packages, ou sa base de packages. Car, je me dois de combler cette lacune dans ta culture librique, on peut aussi compiler soi même les programmes avec Debian.

    Après, si ce qui te choque c'est cette horrible négation de la liberté qui consiste à oser patcher (quelle horreur) des logiciels libres avant de les packager, je t'encourage à te tourner vers une solution mieux contrôlée, uniquement à base de binaires et avec une licence plus restrictive.
  • # Oui

    Posté par  . Évalué à -3.

    > Est-ce qu'au final, ce qui compte le plus pour la majorité des gens, c'est juste l'aspect communautaire - le grand avantage de Debian ?

    Pour moi c'est le seul avantage de Debian en effet. Avantage que certains n'ont pas compris en lançant Dunk je-sais-pas-quoi.

    Évidemment, des distributions communautaires yen a à la pelle.
    Mais Debian est la plus ancienne, et elle survie grâce son inertie.
    C'est une géante rouge prête à exploser.
    Le DPL se rend compte qu'il "manque du monde" pour contribuer à Debian : c'est normal, Debian s'adresse aux gens qui veulent la stabilité à tout prix. C'est à dire à des gens qui n'installeront jamais unstable.

    En visant un public particulier, on attire que des développeurs particuliers.

    (Je pensais que c'était une phrase de Linus, ben non faut croire que j'ai fumé et l'ai inventée tout seul).

    Debian et le libre, c'est une vaste blague. Je n'étais pas toujours de cette avis, mais maintenant quand je vois gcc-doc dans non-free, mélangé avec flashplayer, je me dis que c'est une section qui a bon dos.


    D'après la légende :
    RMS a créé le libre pour pouvoir corriger le pilote d'une imprimante du MIT, pas pour modifier la doc.
  • # SImple

    Posté par  . Évalué à 1.

    Utilise Ubuntu...
    hum.. bon...

    Je vois la lumière au bout du tunnel, j'y cours ! ~~~~>O
  • # ça ne s'appelle pas du totalitarisme,

    Posté par  . Évalué à 8.

    ça s'appelle du succès. Et si le résultat final s'y apparente, le moyen d'y parvenir est totalement inverse.
    • [^] # Re: ça ne s'appelle pas du totalitarisme,

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10.

      Ça ne ressemble même pas à du totalitarisme. Pour ça, il faudrait qu'on puisse accuser Debian d'utiliser sa taille pour écraser ses concurrents. Il n'y a qu'à voir le nombre de distributions différentes pour se rendre compte que Debian ne nuit en rien à la concurrence.

      Quant à prétendre qu'ils veulent mettre tous les logiciels libres sous leur coupe, c'est risible. Ça ressemble à la réaction de quelqu'un qui apprend que Firefox a été renommé Iceweasel et prend ça comme une tentative d'appropriation, alors que la demande vient de Mozilla.

      Reprocher à une distribution de packager des trucs et d'améliorer leur intégration en les patchant... franchement... bientôt quelqu'un va faire un journal pour reprocher à une distribution de regrouper plusieurs logiciels libres sur un même CD.
  • # Les DFSG

    Posté par  . Évalué à 9.

    > On voit également une appropriation de la définition même du libre, le fondement, via les DFSG.

    Ce n'est pas une appropriation. C'est la DÉFINITION.
    Si vous connaissiez vraiment Debian, vous sauriez qu'elles ont été écrites par Bruce Perens, alors DPL, et qu'il les reprit plus tard pour donner la définition de l'Open Source.
    • [^] # Re: Les DFSG

      Posté par  . Évalué à 4.

      Puisque certains semblent ne pas me croire :

      The Open Source Definition was first created by Perens as the Debian Free Software Guidelines, itself part of the Debian Social Contract.
      [...]
      The next day, Eric Raymond recruited Perens to work with him on the formation of Open Source. Perens modified his Debian document into the Open Source Definition by removing Debian references and replacing them with "Open Source".


      http://en.wikipedia.org/wiki/Bruce_Perens
    • [^] # Re: Les DFSG

      Posté par  . Évalué à 1.

      Oui, mais la définition du logiciel libre n'est pas celle du logiciel opensource !!!
      Bruce Perens à inspiré l'OSI, mais pas la FSF !
  • # N'importe quoi

    Posté par  . Évalué à 4.

    Veuillez cesser, s'il vous plaît, de vous ridiculiser.

    >C'est l'image du cercle qui s'agrandit dans le but de tout englober.
    >En effet, on voit tous ces projets Debian qui visent à porter l'environnement >Debian un peu partout : 15 architectures, Debian GNU/kFreeBSD, Debian >GNU/NetBSD, Debian GNU/Hurd,

    À la question, "why GNU/NetBSD ?" les développeurs Debian répondent tout simplement :
    "Because we can."

    cf http://www.debian.org/ports/netbsd/why

    Je ne vois pas cet affreux désir que vous avez décrit.
    • [^] # Re: N'importe quoi

      Posté par  . Évalué à 7.

      Pis le logo de debian, c'est pas un cercle qui s'agrandit, une spirale que c'est..



      Oki ------>[]
    • [^] # Re: N'importe quoi

      Posté par  . Évalué à 2.

      Sans parler du fait que GNU/NeTBSD est reelement inutilisable...

      C'est vraiment un truc fait par des gens qui ont voulu se faire plaisir ! Pas plus.
      • [^] # Re: N'importe quoi

        Posté par  . Évalué à 2.

        s/qui ont voulu se faire plaisir/qui avaient du temps a perdre|qui n'avaient rien de plus utile a faire/

        PS: C'est de l'humour, il m'arrive souvent de faire des trucs inutiles juste pour le fun ( exemple, résoudre un sudoku en awk ...).
  • # Ouch....

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Debian est la référence parce qu'ils n'ont pour objectifs que la fiabilité et la liberté.
    Ce sont nos intégristes à nous.
    Tant qu'ils sont là, on sait de quel coté regarder si on veut avoir une vision de la Liberté.

    J'espère qu'un jour :
    - Debian arrêtera de vouloir être une distribution d'utilisateur lambda.
    - Toutes les autres distributions seront basées sur Debian (au moins ses grands principes de base).

    Debian sera alors l'asymptote du libre. Un projet vers lequel "on" essaye de tendre mais que l'on ne peut pas atteindre.
    Car nous autres utilisateurs lambda auront toujours d'autres considérations que la fiabilité et la liberté dans l'utilisation de notre ordinateur.

    Debian pour les professionnels de l'informatique.
    Des distributions basées sur Debian pour tata huguette , tonton Henri ... et moi.
    • [^] # Re: Ouch....

      Posté par  . Évalué à -6.

      Moi aussi j'ai été un jeune naïf qui aimait plus que tout Debian.
      Mais avec l'expérience, on peut se rendre compte combien elle nous a trahi.
  • # Chez GNU on est libre de faire comme GNU.

    Posté par  . Évalué à 6.

    Moi j'aime bien Debian que je trouve simple à utiliser, légère, rapide etc.

    Elle présente également un grand choix de logiciels, et des facilités d'utilisation pour des modules utiles, même si utilisant parfois des technologies un peu ou bcp fermées : flash, java, mp3 etc

    Bref, même si tout n'est peut-être pas parfais, son système me convient bien.

    Effectivement, on peut peut-être faire plus de customisations avec qque chose comme Slackware ou Gentoo, d'un autre côté je préfère ne pas passer trop de temps à cela.

    Mais sinon c'est marrant, tout ce que tu dis, on pourrait l'appliquer à GNU :

    /.../parce qu'on la présentait comme un modèle, un idéal. /.../ Elle a été la première à rassembler un grand nombre de contributeurs, /.../ un fonctionnement très communautaire et un engagement fort envers les principes du libre. /.../ un comportement qui va dans le sens d'un règne, pour mettre tous les logiciels libres sous sa coupe. On aurait alors une parfaite monarchie gérée de façon très démocratique, paradoxalement. C'est l'image du cercle qui s'agrandit dans le but de tout englober.
    /.../On voit également une appropriation de la définition même du libre, /.../ Il me paraît paradoxal qu'une structure poussant autant la notion de libre fasse montre de tant de désir de contrôle et de possession.

    /.../que beaucoup présentent comme une championne du libre, j'y vois un schéma étonnament totalitaire, fantasmant sur une négation de la liberté.

    Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

  • # Apprentissage de la rigueur.

    Posté par  . Évalué à 10.

    Ce qui est un peu inquiétant dans ton propos, c'est ton aveuglement total. Tout ce que tu n'arrives pas à comprendre, tout ce que tu englobes sous un vocabulaire effrayant, c'est seulement une exigence de rigueur.

    Les DFSG? se doner des règles précises sur ce qui est libre et ce qui ne l'est pas. Tous les logiciels ne sont pas en GPL, alors il faur spécifier des règles pour savoir quelles licence on peut accepter.

    Les paquets? se doter d'un système d'installation performant, capable de gérer les changements de versions et les paquets. Dans un système unix traditionnel, GNU/Linux avant les deb/rpm, on installe les logiciels depuis les sources en compilant ou depuis un tgz en l'ouvrant à la racine.

    Debian package tous les logiciels libres? C'est assez largement exagéré, mais les paquets Debian sont gérés par des volontaires. ça montre juste la capacité de Debian à fédérer des bonnes volonté. Le résultat, probablement en partie, de cette exigence de rigueur. Proposer des outils de bonne qualité pour les packageurs, ça facilite aussi leur implication.

    Tu compares Debian à Slackware. Slackware n'a pas vraiment besoin de règle si précises, parce qu'il y a au départ un seul homme qui décide de tout. Il a ses propres règles dans la tête. Il a choisit au départ une certaine efficacité, et une certaine logique. Ce n'est pas comparable avec le modèle Debian.
    • [^] # Clarifications

      Posté par  . Évalué à 1.

      Bah, c'est une opinion qui me démangeait, alors je l'ai exprimée. C'est bien de la voir contredite parce que c'est comme ça que je peux la faire avancer ; les avis c'est comme des bouts de code libres : plus il y en a, plus on peut s'en servir. Les réactions au journal m'ont fait avancer.

      Pour le vocabulaire effrayant, ça c'est dans l'optique "troll du vendredi". C'est dans la nature du troll d'exagérer ^^ Vu les réactions ça a l'air d'avoir bien fonctionné :-)
      J'aurais pu remplacer "totalitaire" par "holistique", ce qui me dérange chez Debian c'est une tendance à se renfermer sur elle-même (bien que je lui reconnaisse pas mal de qualités). Je n'ai simplement pas cette vision du libre. Comme il est écrit dans un commentaire de favardin, c'est la même chose avec GNU ou toute autre licence copyleft, ils ne partagent qu'avec les copains, quand je préfère m'assurer que ce que je fais puisse être réutilisé.

      Ma crainte n'est pas que Debian cannibalise tout (bien improbable dans un environnement libre) mais que sa popularité en fasse un point de passage obligé, et par là que ses spécificités soient acceptées comme la norme. Le traumatisme des monopoles, sans doute, et aussi le fait de voir qu'on a beau rendre libre, ça n'empêche pas les comportements de style grégaire.

      Mais oui, l'exigence de rigueur, OK. On dirait bien que je me suis effectivement planté pour une partie de mon "analyse" donc merci de l'éclaircissement.
      • [^] # Re: Clarifications

        Posté par  . Évalué à 3.

        ce qui me dérange chez Debian c'est une tendance à se renfermer sur elle-même

        Je pense que c'est une tendance (naturelle) à la bureaucratisation: on se met à fonctionner pour respecter ses propres règles,en perdant de vue le but initial.

        Ma crainte n'est pas que Debian cannibalise tout (bien improbable dans un environnement libre) mais que sa popularité en fasse un point de passage obligé,

        (mode optimiste :) Si un jour ou ça arrive, ça en énervera surement plus d'un. Et comme c'et du libre, ça rétablira la concurrence.
      • [^] # Re: Clarifications

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        J'aurais pu remplacer "totalitaire" par "holistique", ce qui me dérange chez Debian c'est une tendance à se renfermer sur elle-même (bien que je lui reconnaisse pas mal de qualités). Je n'ai simplement pas cette vision du libre. Comme il est écrit dans un commentaire de favardin, c'est la même chose avec GNU ou toute autre licence copyleft, ils ne partagent qu'avec les copains, quand je préfère m'assurer que ce que je fais puisse être réutilisé.

        Connais-tu beaucoup de groupement de personnes qui ne soit pas un peu renfermé sur eux-mêmes ? Que reproches-tu exactement aux personnes du projet Debian ? En quoi seraient-elles davantage renfermées sur elles-mêmes que les autres projets ?

        Ma crainte n'est pas que Debian cannibalise tout (bien improbable dans un environnement libre) mais que sa popularité en fasse un point de passage obligé, et par là que ses spécificités soient acceptées comme la norme. Le traumatisme des monopoles, sans doute, et aussi le fait de voir qu'on a beau rendre libre, ça n'empêche pas les comportements de style grégaire.

        Il y a une énorme différence entre le monopole de Windows et le prétendu monopole de Debian : Microsoft a réussi le tour de force d'imposer son système aux distributeurs afin de n'avoir que lui. Si Debian est devenue aussi populaire, c'est qu'elle a des qualités recherchées par ses utilisateurs actuels. Ce n'est pas parce qu'un outil devient populaire qu'il est forcément devenu « mauvais ». Les utilisateurs d'ordinateurs ont toujours le choix d'installer le système de leur choix et, si c'est Linux, la distribution Linux de leur choix. Le projet Debian ne s'impose pas à eux de force.
  • # Le seul truc qui me dérange

    Posté par  . Évalué à -1.

    C'est la prétention de reconnaître un logiciel unstable™ alors que les developpeurs même du dit logiciel et les empaqueteurs de distros alternatives le reconnaîssent comme étant apte à la prod.

    Sinon, Debian, je ne suis pas contre sa position actuelle. :)


    Ce qui m'inquiète, c'est que dans cette distro que beaucoup présentent comme une championne du libre, j'y vois un schéma étonnament totalitaire, fantasmant sur une négation de la liberté.


    Trop gros, mais passera sans doute! :) (tout est possible depuis un certains 6 mai 2007 )

    La liberté, ce n'est pas l'anarchie.

    +++++>/ \
    • [^] # Re: Le seul truc qui me dérange

      Posté par  . Évalué à 10.

      Et si le composant instable, c'était le paquet ?

      Et puis bon, pour donner un exemple non libre Microsoft livre 'pour la prod' des systèmes d'exploitation un poil buggués... pourquoi ça n'arriverait pas avec les logiciels libres ?
    • [^] # Re: Le seul truc qui me dérange

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10.

      Ce n'est pas le logiciel qui est "unstable", c'est la distribution. Ça veut dire que quand tu fais une mise à jour, c'est suceptible de casser quelque chose, voire de tout casser, et qu'il faut être prêt à mettre les mains dans le camboui.
  • # Slackware...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    À l'inverse, prenons Slackware, une distro quasi monarchique au premier abord car elle suit la volonté d'un seul homme, Patrick Volkerding. Elle devrait logiquement être moins dans l'esprit du libre. Mais Slackware vise la simplicité : elle évite tout complexité inutile et ne fournit que l'essentiel. L'idée est que c'est à l'utilisateur d'en faire sa distribution comme il l'entend, c'est à lui que la liberté est donnée. Au lieu de tout inclure et de se tourner sur soi, on inclut le minimum et on reste ouvert vers l'extérieur et le monde des possibles. Chez Debian, on est libre de faire comme Debian.

    Pas quasi mais monarchique (et un régime monarchique est généralement totalitaire, ce que tu sembles reprocher au projet Debian) : PV n'accepte guère les contributions exterieures. Il préfère rester tout seul dans son coin, limite replié sur lui-même.
    Pour ainsi dire, Slackware n'a pas de communauté à proprement parler mais plutôt un conglomérat d'utilisateurs de Linux qui sont autant d'égoïstes car si Slackaware devait être un projet fédérateur minimal, il n'est quasiment rien ressorti comme projets s'appuyant sur Slackware alors que c'est l'inverse pour Debian.
    Certains disent/diront que PV est courageux de produire une distribution de « qualité » tout seul mais ils oublient/oublieront qu'il l'a choisi et le choisi volontairement. Et il prône la simplicité pour éviter d'avoir à maintenir des hordes de paquets autre que la base de la base. PV a sa vision, le projet Debian la sienne. Chacun poursuit sa route. Les mutliples distributions de Linux naissent précisément de philosophies et de visions différentes et parce que les logiciels libres rendent la création de nouvelles voies possibles. Qu'on arrête de renvoyer dos-à-dos les différentes distributions en se demandant pourquoi elles sont différentes : c'est justement pour cela qu'elles ont été créées : pour assurer une différence, un choix.
    • [^] # Re: Slackware...

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

      Pour ainsi dire, Slackware n'a pas de communauté à proprement parler mais plutôt un conglomérat d'utilisateurs de Linux qui sont autant d'égoïstes car si Slackaware devait être un projet fédérateur minimal, il n'est quasiment rien ressorti comme projets s'appuyant sur Slackware alors que c'est l'inverse pour Debian.


      M'enfin il me semble que Zenwalk est quand même basé sur Slackware, comme pas mal d'autres distributions, et fédère une certaine communauté...enfin je dis ça je dis rien.

      J'adore ce genre de phrases où on balancent des pseudo-vérités avec aucun argument et en plus qui sont fausses !
      • [^] # Re: Slackware...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

        il me semble que Zenwalk est quand même basé sur Slackware, comme pas mal d'autres distributions

        C'est le moins qu'on puisse dire :
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Slackware#Distributions
        On notera WhaX, VectorLinux, eMoviX, SlaX et les distributions pour autres architectures (PPC, ARM, AMD64, etc). Sans compter les distributions qui ont repris la même philosophie, notamment Arch.

        On notera que bien avant Knoppix, Slackware proposait un Live-CD sur l'un de ses CDs d'installation. C'était certes beaucoup moins sexy que ce que l'on fait maintenant mais c'était novateur et simple à réutiliser.

        Et pour avoir contribué à Slackware, je tiens à préciser que la position de Patrick Volkerding dans son développement est très similiaire à celle de Linus Torvalds pour le noyau. Il faut croire que ça fonctionne plutôt pas mal, Slackware étant la plus ancienne distribution encore développée.

        En revanche, le nombre de discussions sans fin entre développeurs ou utilisateurs Debian sur le fonctionnement interne du projet ou l'épisode Ubuntu laisse planner un certain doute sur la gestion de la distribution.

        D'ailleurs, y-aurait-il un debianiste dans la salle qui pourrait nous faire un point sur l'action du DPL ? Qu'est-ce qui a changé depuis son élection ?
        • [^] # Re: Slackware...

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

          Tu peux nous rappeler ce qu'il est advenu de Slackware pendant que Patrick Volkerding était hospitalisé il y a quelques années [1] ?
          Elle n'était pas quasiment à l'abandon ?

          Voir les mises à jour de sécurité de fin 2004 au printemps 2005 :
          http://www.slackware.com/security/list.php?l=slackware-secur(...)
          http://www.slackware.com/security/list.php?l=slackware-secur(...)

          Bien sûr que Patrick Volkerding avait tout à fait le droit de se soigner, mais faire reposer sa distribution sur une seule personne çà me semble un peu bancal comme solution.

          [1] : http://www.becrux.com/PAT-NEEDS-YOUR-HELP.txt
          • [^] # Re: Slackware...

            Posté par  (Mastodon) . Évalué à -1.

            non elle n'était pas à l'abandon. Un LUG brésilien ainsi que d'autre groupes publiaient des mises à jours ad-intérim :


            Wed Feb 2 18:22:01 PST 2005

            Released Slackware 10.1 stable.

            Thanks to everyone who helped out with this release, and especially to the
            folks at GUS-BR and SlackSec who helped (and continue to help) with handling
            security issues for the last few months, to Andreas Liebschner for keeping
            the website updated and running smoothly, to Theresa Elam for all her hard
            work running store.slackware.com, to the folks on alt.os.linux.slackware for
            pointing out bugs and offering suggestions, to the people on ##slackware
            that I met on IRC (and some again in later emails), to Justin, Kyle, and Dean
            from the Linux User Group of Rochester, MN who I got to hang out with while
            "vacationing" at the Mayo Clinic, to everyone who signed my online Christmas
            card (one of the nicest things I ever got), and to all the kind and patient
            members of the Slackware community. I hope all of you will enjoy this new
            Slackware release.


            Un utilisateur de slackware est informé que slack tourne autour de Pat Volkerding. Donc à la nouvelle de sa maladie, tout le monde a pris sur soi de faire certaines vérifications. Il suffit de garder un oeil sur les flux rss ou des mailing lists des sites sur la sécurité ainsi que des projets principaux pour savoir si on a besoin de faire des mises à jours de sécu. Je pense que tout utilisateur slackware sait compiler/patcher ses applis.

            Bref même si ça a freiné les sorties de la slack pendant un court moment, il n'y a pas eu de problème...ce serait en effet différent dans le cas d'une distrib prônant l'obscurisation du fonctionnement de l'OS à ses utilisateurs...
  • # Libre qui ?

    Posté par  . Évalué à 6.

    Plus j'y réfléchis et plus je me dis que Debian et Gentoo ne sont pas comparables dur laquelle est la plus libre tout simplement parce qu'elles visent toutes deux deux plan de liberté différents: la liberté des logiciels pour Debian et la liberté de l'utilisateur pour Gentoo.

    En ce qui concerne la liberté des logiciels, Debian est irréprochable. Je vois Debian comme une distro clef en main avec une volonté forte de n'avoir QUE des logicies libres, et pas demi-lires, lires à 100%, voir l'exemple Firefox/IceWeasel pour s'en convraincre.

    L'objectif de Gentoo est quant à elle la liberté de l'utilisateur. Sous gentoo, vous faites ce que VOUS voulez, les outils de la distrib ne sont là que pour vous y aider, pas pour prendre des décisions à votre place! Je vois Gentoo comme une LFS avec des outils pour me faciliter la vie.

    SI vous voulez un système personnalisable à volonté, où vous avez facilement un contrôle sur tout, Gentoo est pour vous. Si vous voulez un système le plus libre possible en laissant le système prendre les décisions pour vous, Debian est pour vous.

    Alors se demander laquelle des deux est la plus libre .... je dirais LFS sans aucun doute.
    • [^] # Re: Libre qui ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à -1.

      Debian sera considéré "plus libre" qu'une autre le jour ou ils auront supprimé non-free. Oui Debian, c'est cool, c'est le libre, il renomme Firefox en IceWeasel, m'enfin il package tout plein de choses pas libres. Et en plus non-free melange tous pleins de licences différentes : certains que je juge 'acceptable' et d'autres non. Sous Debian, je ne peux pas faire ce choix (enfin à par sur une base paquet par paquet, à la main, ...).

      Sinon j'aimerai savoir combien d'utilisateurs de Debian (hors serveur) utilise Debian sans non-free ( et autres repository pleins de choses pas libres ).
      • [^] # Re: Libre qui ?

        Posté par  . Évalué à 2.

        \o_ une Debian sans non-free c'est tout à fait possible. Et c'est tout de même beaucoup mieux que d'avoir du non-libre dans son main, comme une certaine distribution populaire en ce moment.
        • [^] # Re: Libre qui ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

          Debian n'a pas encore viré les firmwares non-libres, donc y en a au moins autant sinon à peine plus dans la distribution que tu ne veux pas nommer.
          Mais c'est vrai qu'une Debian avec un tigon3 perdrait de son charme... Au moins, elle pourra passer les certifications de sécurité haut la main comme NT l'a fait.
          Il ne faudrait pas que Debian oublie que son contrat social a deux points importants à satisfaire :
          - des logiciels libres ;
          - ses utilisateurs.
          Des logiciels libres, oui, mais à condition de pouvoir utiliser son ordinateur et de pouvoir accéder à nos données, surtout quand il n'existe pas de solutions à court terme.
        • [^] # Re: Libre qui ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          Cool, tu as trouvé pire :). Moi je te parle de mieux :).
          adobe-flash-player c'est aussi pas libre que la doc de gcc d'après eux.
          A vrai dire je ne connais pas de distrib binaire qui font ca 'par licence'. Mais par exemple, pkgsrc t'interdit d'installer un logiciel avec des clauses restrictives sans que tu n'es validé la licence. Ensuite à toi de valider oui ou non la licence, de considérer ce qui n'est pas assez libre pour toi, sur la base de la licence.

          C'est surement pas impossible. J'en ai juste jamais vu on dira. Il me faut personnellement au minimum diverses doc GNU donc il me faudrait non-free .
  • # Si on pousse le raisonnement...

    Posté par  . Évalué à 9.

    En fait le seul systeme vraiment libre, c'est Windows : pas de rêgle de packaging, d'installation, de fonctionnement, tous les softs chient à la gueule des autres en essayant de se mettre en avant ; dans les menus, sur le bureau, dans systray, avec des popups pour être bien sûr de se rappeler au bon souvenir,... On peut s'installer partout, dans Program Files mais pas uniquement, pas mal de soft mettent des bouts dans les répertoires de windows (winnt, system32,...), et joue allègrement avec la base de registre... Et je ne parle même pas des protection façon rootkit... Y'a pas à dire, c'est vraiment ça la liberté !
    • [^] # Re: Si on pousse le raisonnement...

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 0.

      En même temps rien n'empêche de faire de même sur un autre système. Si t'as envie de mettre des binaires dans /etc ou /var et des fichiers de logs dans /usr/bin, le noyau ne va pas t'en empêcher...

      La réalité c'est que Microsoft n'a pas donné à ses utilisateurs (et aux gens qui developpent pour windows) de bonnes habitudes. C'est pas vraiment un problème technique en soit, mais plutôt un problème d'éducation...
  • # Ah ben absolument!

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

    Tu as tout à fait raison. S'il y a, aujourd'hui, en 2007, un gros GROS problème dans l'informatique et la propriété mondiale, c'est bel et bien l'ignoble monopole Debian®. Premier résultat dans google en cherchant 'linux' (on voit bien où passe l'argent extorqué à coup de ventes forcées de gnous en peluche); dépôt d'une marque déposée sur le terme 'mirror' ou encore l'obligation pour les députés du parti de centre-droite 'ouvletch' moldave d'utiliser debian, tout concourt vers ce 'monde debian' que certains blogeurs influents tentent déjà de nous imposer.

    À tel point que quelques poches de résistance se mettent en place un peu partout dans ce monde. Des gens qui osent utiliser Windows, le sympathique OS fait par d'aimables amateurs, et ce en public, à la vue de tous. Courage et vivent les fenêtres dans ce monde par trop fermé par debian et ses barbus, véritables terroristes de l'information.

    La gelée de coings est une chose à ne pas avaler de travers.

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