"Stupeur dans les entreprises françaises après une lettre de l’ambassade américaine à Paris exigeant qu’elles respectent la politique antidiversité de Trump"
Pour résumer, le président a passé un Executive Order qui indique entre autre d’arrêter divers choses dans le gouvernement fédéral autour des questions de diversités. Jusqu'ici, ç'est dans le domaine du normal, le pouvoir exécutif, qu'on soit ou pas d'accord avec lui, détermine légitimement la politique administrative comme partout ailleurs (en France, on a aussi des décrets administratifs, ou des circulaire, même si je suppose qu'il y a bien plus de restrictions qu'aux USA en ce moment).
La ou ça déborde sur des entreprises françaises, c'est la partie ou l'état fédéral demande à ses "contractors" et "subcontractors" de suivre la même politique. Un contractor, je traduit ça plus ou moins un fournisseur (même si je suppose qu'il y a des subtilités, c'est les entreprises qui ont un contrat avec le gouvernement fédéral, et les modalités sont défini dans un code quelque part. Et visiblement, il y a 27 définitions de la chose, donc je suppose qu'il y a un gros "ça dépend".
Et donc, les ambassades sont des émanations du gouvernement US, donc l'EO s'applique à elles. Et donc, les fournisseurs en dehors du pays doivent aussi suivre les règles si ils veulent leur vendre des trucs, ce qui parait logique.
En pratique, j'ai aucun doute que les boites magouillent un peu et tout le monde s'en fout. Par exemple, durant la pandémie en 2020, le gouvernement fédéral US a demandé à ses employés de se faire vacciner, et pareil pour les contractors. Techniquement, ça aurait aussi du s'appliquer comme ici, mais personne n'a rien dit sur le sujet car je suppose que l'ambassade n'a pas fait de bruit.
Sauf que la, visiblement, ça fait du bruit.
Et la ou ça devient amusant, c'est que des politiques de diversité en droit français, on en a quand même un peu.
Par exemple, la loi du 10 juillet 1987 qui oblige les employeurs à avoir 6% d'handicapés si on emploie plus de 20 personnes (ou payer une amende). Celle la n'est techniquement pas contre l'EO, ou du moins pas contre le point 3.b.ii.C qui est celui qui s'applique.
Par contre, la loi du 14 décembre 2021, dite loi Rixain, demande à avoir un pourcentage de mixité dans les instances dirigeantes d'ici 2026, et ça, c'est assez clairement du "workforce balancing".
La loi du 5 septembre 2018, d’après le site du ministère idoine, a une "obligation de résultat".
Du coup, les entreprises, et sans doute les plus grosses, sont coincés entre les obligations légales françaises et les demandes d'un client.
L'article ne donne pas le nom des boites, mais on va pas se mentir, si quelqu'un a écrit à la presse et au ministre, c'est sans doute pas le livreur de pizza et sans doute plus, au hasard, EDF ou une autre boite qui compte comme OIV.
Et c'est d'autant plus amusant que je vois pas trop ce que va faire l'ambassade si EDF dit "bah non", car autant, tu peux te passer d'Orange via un satellite (mais bonjour le débit, le risque de sabotage, et la question de la corruption vis à vis de Starlink, etc), autant je vois pas trop l'autarcie énergétique de sitôt même si j'ai pas la moindre idée du débit d'un panneau solaire sur un toit.
On va me dire "mais EDF peut juste dire oui, et ne rien faire".
Oui, bien sur, mais je rappelle que c'est un jeu risqué, vu que la loi US permet à beaucoup de gens d'avoir accès aux documents via une requête FOIA, ce qui couvre peut être les réponses des contractors. Et ça serait dommage pour une grosse boite largement syndiqué de laisser une preuve qu'on ne respecte pas la loi française accessible à des syndicats.
Et EDF peut dire "non", mais ça rentre dans la catégorie "crise diplomatique".
Donc j'attends ma livraison de popcorn, parce que ça va être intéressant. Et c'est pas juste en France, j'ai vu ça aussi en Espagne.
J'utilise le même procédé que l'ambassade américaine :
si tu ne te dépêche pas de transformer ton pertinent commentaire en journal, j'en fait un qui sera totalement pompé.
Alors j'avais pensé, mais j'ai eu la flemme. Et je pense qu'un commentaire, c'est plus facile à écrire, j'ai moins le sentiment de devoir faire un truc propre.
Alors mon ordre c'est:
- un article de blog (le mien, si un jour j'en ouvre un ou au boulot)
- un journal linuxfr
- un message sur les réseaux sociaux
- un commentaire
- une série de messages sur un group chat
- un discours à mes peluches
- un discours a une peluche
- moi qui parle bourré à un poteau
- moi qui imagine faire un des trucs plus haut dans la liste pendant que je suis au lit à essayer de dormir
Je ne vois pas bien en quoi EDF ne serait pas libre de dire non.
Quand un de mes clients me demande quelque chose que je ne sais pas ou ne peux pas ou ne veux pas faire (enfin si j'en ai conscience au moment de sa demande, plus précisément), je lui dit désolé ; c'est selon mes conditions, ou allez voir ailleurs.
La différence c'est la taille de l'entreprise. Quand tu emploies des milliers de personnes et gère une grande et coûteuse infrastructure tu as besoin de gros contrats, chiffrés en millions ou milliards de dollars. Sans parler des conséquences à long terme dûes à l'implantation. Bref, combien de clients peuvent potentiellement signer de tels contrats ?
EDF a une filiale qui fait des éoliennes, des panneaux solaires, etc (EDF Renouvelables), et les USA semblent être un gros marché.
Il est possible que le gouvernement fédérale profite de ça.
Ensuite, bien sur, le souci au fond, c'est le fait que Trump est sans doute à moitié sénile, et qu'il est entouré d'idéologues au cerveau pourri par Fox News, et donc qu'on sait jamais quel caprice il va faire.
"L’État accréditaire accorde toutes facilités pour l’accomplissement des fonctions de la mission."
EDF est re-nationalisé depuis 2023, donc si EDF, propriété de l'état receveur, refuse de vendre du courant à l'ambassade US pour refus de se plier aux directives, ça ressemble quand même à une violation de la convention.
Donc les ignorer serait aussi une violation de plusieurs conventions.
Je pense que ce qui va se passer, c'est que EDF et co vont juste dire "non, c'est illégal", l'ambassade va remonter ça à son service juridique, et comme c'est des branquignoles, ça va pas aller plus loin vu que d'ici 2 ou 3 jours, les droits de douanes vont sans doute refaire perdre à la bourse quelques points, plus personne ne va parler de ça et l'administration Trump va être encore en PLS.
Je suis assez vieux pour me souvenir de la première présidence Trump, et c'était quand même assez vite le chaos. Au moindre souci, Trump va lâcher quelqu'un pour prendre le blâme, puis il va refaire de la merde et voila.
C'est la qu'arrive la notion de "sub contractors", à savoir qu'il est possible que ça s'applique récursivement. Je dit possible parce que pour avoir une réponse sur le sujet, il faut sans doute lire les 54 documents du DFARS et les 53 du FAR, et y a visiblement 27 définitions plus ou moins subtilement différentes. Même si j'adore ça, j'ai pas que ça a faire (surtout qu'investir du temps dans une régulation qui va sans doute disparaître par Musk, ou parce que le pays s'écroule financièrement ne me parait pas un bon investissement). Et je sais pas si tu peux réussir à livrer de l’électricité en plein Paris sans passer à un moment par EDF, dans l'hypothèse d'une récursivité des régulations.
Et encore une fois, si un fournisseur en France (ou en Europe) signe le papier, même sans vouloir le respecter (parce que je pense franchement que la majorité s'en fout), le droit d'accès aux documents administratifs US fait qu'il serait possible que quelqu'un en France retrouve la réponse du presta, et l'affiche en place publique pour avoir menti d'un coté ou de l'autre.
J'imagine que la loi va être adaptée ou contournée pour les cas particuliers comme les ambassades. Ça a été mis en place en mode "on agit et on réfléchit (peut être) après".
C'est pas si bête en fait comme méthode: là où ça prend feu, tu observes les pompiers et les civières envoyés par d'autres, et tu adaptes si c'est vraiment nécessaire. Ainsi les frais ne sont pas supportés par l'état fédéral, c'est forcément plus efficace à ce niveau. Petit bonus, tu peux blâmer les autres entités qui ne savent pas gérer le bazar que tu as créé.
J'imagine que la loi va être adaptée ou contournée pour les cas particuliers comme les ambassades. Ça a été mis en place en mode "on agit et on réfléchit (peut être) après".
Quand tu dis la loi, tu parles de la loi française, ou de l'ordre exécutif US ?
Parce que un executive order, c'est pas une loi, c'est un décret. Une loi, ça passe devant les représentants, il y a débat, etc, ça ne se change pas comme ça. Par contre, un décret, c'est un ordre et une interprétation limité dans sa portée de la loi. Je suppose que tu parles de l'EO, et ouais, soit ça va changer, soit tout le monde va s'en foutre (tout comme tout le monde semble se foutre du reste en ce moment aux USA, cf le SignalGate, DOGE, etc).
Comme le dit Misc, c'est somme toutes assez classique entre entités privées.
De ce que j'ai pu expérimenter concernant des exigences de sécurité entre un client États-Uniens et un fournisseur/sous-traitant (contractor) Français, chaque règle se fait selon la loi locale en vigueur.
Exemple typique, si le client demande que les antécédents judiciaires soient contrôlés pour chaque embauche, et bien le fournisseur Français répond que c'est illégal en France et qu'il ne peut pas s'y conformer. Le client a alors le choix le changer de fournisseur ou d'accepter l'exception par-rapport à ses habitudes.
Et en effet, là ou ça devient intéressant, c'est quand il y a peu de choix dans les fournisseurs. Le client ne peut pas forcément changer facilement :).
Par contre, en terme politiques, ce genre de lettre peut donner apporter de l'eau au moulin des partis Français qui sont sur une ligne anti-diversité, puisqu'ils peuvent alors argumenter que les lois sur la diversité pénalisent les entreprises qui souhaitent travailler avec les États-Unis.
J'ai la BDD d'un client (pro DEI on va dire) sur GCP réservée pour 1 an (la réduction CUD). On a demandé de l'annuler suite à l'abandon des DEI. Et bien non, là ça ne pose aucun problème pour Google d'être payé par un client pro-DEI, il ne nous laisse pas partir !
En même temps, GCP et le gouvernement US, c'est 2 choses différentes. Je ne crois pas que Google et ses dirigeants soit fondamentalement aligné avec l'administration Trump, mais à un moment, tu as quand même un devoir financier pour payer les salaires de tes employés, donc ils doivent faire le minimum pour ne pas perdre la manne du gouvernement US, quitte à faire profil bas et un peu de léche botte.
Et pour être franc, je me pose sérieusement la question de savoir si une partie des trucs claqués au sol qu'on voit (exemple, le fait de retirer la photo d'Enola Gay en mars) ne sont pas une forme de "malicious compliance" par des fonctionnaires dans le but de faire réagir. Par exemple, Snopes a vérifié qu'il y a bien eu un nettoyage mal foutu des photos, mais je trouve que ç'est assez vite venu sur les réseaux sociaux pour un truc que pas grand monde doit regarder en détail.
Si demain, la photo de Jules Grévy disparaît du site de l’Élysée, qui va le voir ?
Et c'est pareil avec le cimetière d'Arlington et Colin Powell, ou le déroulement exact n'est pas clair. Et vu l'adoration pour les vétérans aux USA, une motivation d'agitation n'est pas à exclure à mon avis.
Donc peut être que les lettres des ambassades et le fait qu'elles se retrouvent dans les journaux dans plusieurs pays n'est pas vraiment un hasard.
J'aurais pas pris ça comme traduction (mais je suis pas traducteur, sauf pour traduire le langage humain en fichier de zone bind), mais je pense que c'est le même genre d'idée, en effet.
L'Etat américain tire fort sur la ficelle. Ça peut nous faire plier ou bien ça peut ostraciser leur pays.
J'ai vu que le Canada est entrain d'acter doucement que leurs relations avec les USA vont se réduire (et donc changer de partenaire pour un peu tout). Ce genre de reconfiguration n'est pas indolore mais ce n'est pas la mort non plus.
Sincèrement j'appelle de tous mes vœux qu'on fasse d'un point de vue économique et politique ce qu'on a commencé à dire pour la défense. Si notre réponse a ses déclarations de taxes, c'était "ben on va voir si le reste du monde serait pas intéressé par nos produits" ça l'aurait mis en rogne la tête de courge et toute sa clique parce qu'au lieu de jouer les gros bras dans la coure de recrée ça les place là où ils sont : isolationiste.
Christophe Germann (juriste) suggère une riposte dans une tribune du Monde (paywall), menacer de ne plus respecter les droits d'auteurs et de brevets des sociétés étasuniennes, procédure permise par l'OCDE (pas que Trump respecte les règles de cette dernière, mais ça n'est pas plus mal si la riposte est faite dans les règles). Selon lui, le manque à gagner conséquent les pousserait à faire une forte pression sur Trump pour qu'il se modère.
Court extrait de l'article :
Dans cette guerre commerciale épique, qui a opposé l’Union européenne et les producteurs du fruit jaune en Amérique latine, l’Equateur avait obtenu, en 2000, pour la première fois dans l’histoire de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le droit d’appliquer des mesures de rétorsion « intersectorielles ». La demande de riposte de l’Equateur visait les droits de propriété intellectuelle des entreprises européennes dans plusieurs domaines sensibles, dont les droits d’auteur et droits connexes (industrie de la musique), les indications géographiques (boissons alcoolisées) et les dessins et modèles industriels. Goliath a été mis à genoux par la menace de ces sanctions et a finalement accepté un accord de règlement des différends efficace en faveur de David.
Anecdotiquement, je vous rappelle que les États-Unis ont les turbines arabelle grâce à notre leader suprême, mozart de la finance.
Plus de turbine arabelle, plus de centrale nucléaire, plus d'électricité pour les voitures électriques et nos ordinateurs.
Pour menacer quelqu'un, il faut être plus fort que lui.
C'est eux qui nous menace. La question n'est pas de menacer mais de savoir comment réagir. Entrer dans la confrontation en appliquant simmétriquement les droits de douane me semble être une façon d'entrer dans le conflit frontal. Simplement dire que l'on va vendre ailleurs est une manière de leur faire un doit sans entrer en confrontation justement.
Après ils peuvent entrer en guerre pour nous forcer à acheter et à vendre avec eux (comme les guerres de l'opium) mais on est sur d' autres enjeux.
Trump use du capital de leadership des USA pour tenter d'obtenir divers trucs. Ce qui me ferait plier c'est de comprendre que c'est un capital qui se consomme plus vite qu'il ne s'augmente et que ce qu'il dilapide c'est la Chine qui en profite. Arabelle n'est pas la seule entreprise au monde à en faire la Chine en a un il me semble (en vrai la faisabilité d'utiliser autre chose n'est qu'un détail l'important c'est le message).
il n’était pas interdit de faire du commerce avec l'iran pour la france, la SG en a fait et a virer son patron et a eu une amende de 1.2 milliards de $$
on peut ne pas tenir compte du message US, mais il faudra s'attendre un jour ou l'autre a avoir des pb.
je me souviens des déclaration de françois hollande a l’époque : mais c'est inacceptable !
deviné ce qu'il c'est passé a la fin :)
cette déclaration est une vaste blague diplomatique, que l'on peu qualifier de vents soufflé par un ventilateur chinois
Le dilemme est facile à résoudre : à l'auditeur français, il suffit de présenter la politique de diversité. A l'auditeur américain, il suffit de présenter ses résultats.
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
Ça va un peu plus loin que des règles "anti discrimination positives" (surtout qu'il n'y en avait pas vraiment, faut pas croire le framing des conservateurs qui sont quand même assez souvent en train de mentir). Par exemple, l'EO interdit de "promouvoir la diversité" ( 3.b.ii.A ).
Et bien sur, comme il a été écrit de manière totalement flou par un thinktank conservateur, le but est surtout de créer la peur tout en se donnant une porte de sortie. C'est assez clair que les entreprises vont sur-réagir pour ne pas se retrouver sur la liste des entreprises à attaquer (point 4.b.ii de l'EO), sachant que pour beaucoup de grosses boites, le gouvernement fédérale est un client important et qu'à un moment, ne plus l'avoir implique de virer quand même beaucoup de monde.
Et ce coté flou, c'est exactement la même chose pour pas mal de lois conservatrices US récentes comme celle sur l'avortement et elles sont sans doute dictées par les mêmes think tanks (Heritage Fondation, l'Alliance Defending Freedom (ADF), etc).
D'ailleurs, les mêmes think tanks viennent aussi faire des choses en Europe.
Par exemple, l'ADF est intervenu à titre de tierce partie dans Lee v. The United Kingdom, une affaire devant la cour de justice européenne sur le refus de faire un gâteau avec un message pro mariage pour couple du même sexe en Irlande en 2018. On le voit dans l'arrêt d'inadmissibilité au point 60. On voit aussi que d'autres groupes comme lECLJ (point 61) ou l'Ordo Iuris Institute en Pologne (point 65) ont demander à intervenir (mais n'ont rien fait, sans doute parce que l'ADF était la).
L'ECLJ est connu pour avoir produit un rapport visant à réduire l'influence de la cour européen de justice (que le Figaro a relayé), donc plus ou moins à dire que les droits humains, ça va quand même trop loin. Ils ont fait des actions comme l'envoi de fœtus en plastique aux députés pour bloquer l'inscription de l'IVG dans la constitution, etc, etc.
Quand à l'Ordo Iuris Institute, il est en train de s'allier avec le Mathias Corvinus Collegium d'Hongrie pour essayer de couler l'Europe de l'intérieur.
Donc bon, c'est pas juste quelques règles, c'est vraiment des groupes organisés et financés lourdement (en tout cas, assez pour être chiant, mais sans doute pas assez pour être compétent en Europe pour le moment) dans le but d'imposer une vision régressive de la civilisation.
Je sais pas, même si il y a clairement des ponts idéologiques entre le conservatisme religieux protestant aux USA et les mouvances libertariennes, ça reste quand même des choses différentes.
Ensuite, ton article Wikipedia cite l'Heritage Fondation dans l'infobox, et le rapprochement de certains libertariens avec certains conservateurs, donc il y a visiblement quelque chose.
L’article wikipedia indique qu’ils soutiennent des centaines de think tanks, mais je n’en ai pas trouvé la liste.
Il y a un vrai truc dans le « liberté d’expression à tout prix » mais surtout si c’est pour dire quelque chose qui m’arrange. Je ne crois pas qu’un jour je pourrais comprendre Trump et Musk est-ce que c’est du cynisme ou, si ce n’est pas le cas, comment est-ce qu’ils rationalisent tout ça.
# Le titre complet
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 10 (+17/-0).
"Stupeur dans les entreprises françaises après une lettre de l’ambassade américaine à Paris exigeant qu’elles respectent la politique antidiversité de Trump"
Pour résumer, le président a passé un Executive Order qui indique entre autre d’arrêter divers choses dans le gouvernement fédéral autour des questions de diversités. Jusqu'ici, ç'est dans le domaine du normal, le pouvoir exécutif, qu'on soit ou pas d'accord avec lui, détermine légitimement la politique administrative comme partout ailleurs (en France, on a aussi des décrets administratifs, ou des circulaire, même si je suppose qu'il y a bien plus de restrictions qu'aux USA en ce moment).
La ou ça déborde sur des entreprises françaises, c'est la partie ou l'état fédéral demande à ses "contractors" et "subcontractors" de suivre la même politique. Un contractor, je traduit ça plus ou moins un fournisseur (même si je suppose qu'il y a des subtilités, c'est les entreprises qui ont un contrat avec le gouvernement fédéral, et les modalités sont défini dans un code quelque part. Et visiblement, il y a 27 définitions de la chose, donc je suppose qu'il y a un gros "ça dépend".
Et donc, les ambassades sont des émanations du gouvernement US, donc l'EO s'applique à elles. Et donc, les fournisseurs en dehors du pays doivent aussi suivre les règles si ils veulent leur vendre des trucs, ce qui parait logique.
En pratique, j'ai aucun doute que les boites magouillent un peu et tout le monde s'en fout. Par exemple, durant la pandémie en 2020, le gouvernement fédéral US a demandé à ses employés de se faire vacciner, et pareil pour les contractors. Techniquement, ça aurait aussi du s'appliquer comme ici, mais personne n'a rien dit sur le sujet car je suppose que l'ambassade n'a pas fait de bruit.
Sauf que la, visiblement, ça fait du bruit.
Et la ou ça devient amusant, c'est que des politiques de diversité en droit français, on en a quand même un peu.
Par exemple, la loi du 10 juillet 1987 qui oblige les employeurs à avoir 6% d'handicapés si on emploie plus de 20 personnes (ou payer une amende). Celle la n'est techniquement pas contre l'EO, ou du moins pas contre le point 3.b.ii.C qui est celui qui s'applique.
Par contre, la loi du 14 décembre 2021, dite loi Rixain, demande à avoir un pourcentage de mixité dans les instances dirigeantes d'ici 2026, et ça, c'est assez clairement du "workforce balancing".
La loi du 5 septembre 2018, d’après le site du ministère idoine, a une "obligation de résultat".
Du coup, les entreprises, et sans doute les plus grosses, sont coincés entre les obligations légales françaises et les demandes d'un client.
L'article ne donne pas le nom des boites, mais on va pas se mentir, si quelqu'un a écrit à la presse et au ministre, c'est sans doute pas le livreur de pizza et sans doute plus, au hasard, EDF ou une autre boite qui compte comme OIV.
Et c'est d'autant plus amusant que je vois pas trop ce que va faire l'ambassade si EDF dit "bah non", car autant, tu peux te passer d'Orange via un satellite (mais bonjour le débit, le risque de sabotage, et la question de la corruption vis à vis de Starlink, etc), autant je vois pas trop l'autarcie énergétique de sitôt même si j'ai pas la moindre idée du débit d'un panneau solaire sur un toit.
On va me dire "mais EDF peut juste dire oui, et ne rien faire".
Oui, bien sur, mais je rappelle que c'est un jeu risqué, vu que la loi US permet à beaucoup de gens d'avoir accès aux documents via une requête FOIA, ce qui couvre peut être les réponses des contractors. Et ça serait dommage pour une grosse boite largement syndiqué de laisser une preuve qu'on ne respecte pas la loi française accessible à des syndicats.
Et EDF peut dire "non", mais ça rentre dans la catégorie "crise diplomatique".
Donc j'attends ma livraison de popcorn, parce que ça va être intéressant. Et c'est pas juste en France, j'ai vu ça aussi en Espagne.
[^] # Re: Le titre complet
Posté par orfenor . Évalué à 6 (+5/-1).
J'utilise le même procédé que l'ambassade américaine :
si tu ne te dépêche pas de transformer ton pertinent commentaire en journal, j'en fait un qui sera totalement pompé.
[^] # Re: Le titre complet
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).
Alors j'avais pensé, mais j'ai eu la flemme. Et je pense qu'un commentaire, c'est plus facile à écrire, j'ai moins le sentiment de devoir faire un truc propre.
[^] # Re: Le titre complet
Posté par orfenor . Évalué à 2 (+1/-1).
Tic tac tic tac
(le copier coller marche très bien)
[^] # Re: Le titre complet
Posté par orfenor . Évalué à 1 (+0/-1).
Donc le journal c'est moins pénible qu'une dépêche, le commentaire moins pénible qu'un journal, … à la fin il va rester quoi ? la ponctuation ?
[^] # Re: Le titre complet
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 10 (+9/-0).
Alors mon ordre c'est:
- un article de blog (le mien, si un jour j'en ouvre un ou au boulot)
- un journal linuxfr
- un message sur les réseaux sociaux
- un commentaire
- une série de messages sur un group chat
- un discours à mes peluches
- un discours a une peluche
- moi qui parle bourré à un poteau
- moi qui imagine faire un des trucs plus haut dans la liste pendant que je suis au lit à essayer de dormir
[^] # Re: Le titre complet
Posté par Pol' uX (site web personnel) . Évalué à 5 (+3/-0).
Je ne vois pas bien en quoi EDF ne serait pas libre de dire non.
Quand un de mes clients me demande quelque chose que je ne sais pas ou ne peux pas ou ne veux pas faire (enfin si j'en ai conscience au moment de sa demande, plus précisément), je lui dit désolé ; c'est selon mes conditions, ou allez voir ailleurs.
Adhérer à l'April, ça vous tente ?
[^] # Re: Le titre complet
Posté par orfenor . Évalué à 2 (+0/-0).
La différence c'est la taille de l'entreprise. Quand tu emploies des milliers de personnes et gère une grande et coûteuse infrastructure tu as besoin de gros contrats, chiffrés en millions ou milliards de dollars. Sans parler des conséquences à long terme dûes à l'implantation. Bref, combien de clients peuvent potentiellement signer de tels contrats ?
[^] # Re: Le titre complet
Posté par Pol' uX (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).
Tu veux dire que EDF serait en difficulté s'il perdait l'ambassade américaine comme client ?
Adhérer à l'April, ça vous tente ?
[^] # Re: Le titre complet
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 6 (+3/-0).
EDF a une filiale qui fait des éoliennes, des panneaux solaires, etc (EDF Renouvelables), et les USA semblent être un gros marché.
Il est possible que le gouvernement fédérale profite de ça.
Ensuite, bien sur, le souci au fond, c'est le fait que Trump est sans doute à moitié sénile, et qu'il est entouré d'idéologues au cerveau pourri par Fox News, et donc qu'on sait jamais quel caprice il va faire.
[^] # Re: Le titre complet
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 6 (+3/-0).
Les relations diplomatiques entre pays sont régis par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, et son article 25 dit:
"L’État accréditaire accorde toutes facilités pour l’accomplissement des fonctions de la mission."
EDF est re-nationalisé depuis 2023, donc si EDF, propriété de l'état receveur, refuse de vendre du courant à l'ambassade US pour refus de se plier aux directives, ça ressemble quand même à une violation de la convention.
À coté de ça, bien sur, les lois françaises que j'ai cité sont aussi des lois qui découlent d'autres traités et d'autres textes de loi. Par exemple, la directive
européenne 2006/54/CE de 2006 sur l'égalité homme/femme (voir l'article 3), la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes de 1979, etc.
Donc les ignorer serait aussi une violation de plusieurs conventions.
Je pense que ce qui va se passer, c'est que EDF et co vont juste dire "non, c'est illégal", l'ambassade va remonter ça à son service juridique, et comme c'est des branquignoles, ça va pas aller plus loin vu que d'ici 2 ou 3 jours, les droits de douanes vont sans doute refaire perdre à la bourse quelques points, plus personne ne va parler de ça et l'administration Trump va être encore en PLS.
Je suis assez vieux pour me souvenir de la première présidence Trump, et c'était quand même assez vite le chaos. Au moindre souci, Trump va lâcher quelqu'un pour prendre le blâme, puis il va refaire de la merde et voila.
[^] # Re: Le titre complet
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 5 (+3/-0).
Ce n'est pas un refus de vendre mais un refus d'acheter.
Mais bon ils vont bien trouver un revendeur d'électricité qui signera leur papelard et on en parlera plus
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Le titre complet
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 5 (+2/-0).
C'est la qu'arrive la notion de "sub contractors", à savoir qu'il est possible que ça s'applique récursivement. Je dit possible parce que pour avoir une réponse sur le sujet, il faut sans doute lire les 54 documents du DFARS et les 53 du FAR, et y a visiblement 27 définitions plus ou moins subtilement différentes. Même si j'adore ça, j'ai pas que ça a faire (surtout qu'investir du temps dans une régulation qui va sans doute disparaître par Musk, ou parce que le pays s'écroule financièrement ne me parait pas un bon investissement). Et je sais pas si tu peux réussir à livrer de l’électricité en plein Paris sans passer à un moment par EDF, dans l'hypothèse d'une récursivité des régulations.
Et encore une fois, si un fournisseur en France (ou en Europe) signe le papier, même sans vouloir le respecter (parce que je pense franchement que la majorité s'en fout), le droit d'accès aux documents administratifs US fait qu'il serait possible que quelqu'un en France retrouve la réponse du presta, et l'affiche en place publique pour avoir menti d'un coté ou de l'autre.
[^] # Re: Le titre complet
Posté par ted (site web personnel) . Évalué à 4 (+2/-0).
J'imagine que la loi va être adaptée ou contournée pour les cas particuliers comme les ambassades. Ça a été mis en place en mode "on agit et on réfléchit (peut être) après".
C'est pas si bête en fait comme méthode: là où ça prend feu, tu observes les pompiers et les civières envoyés par d'autres, et tu adaptes si c'est vraiment nécessaire. Ainsi les frais ne sont pas supportés par l'état fédéral, c'est forcément plus efficace à ce niveau. Petit bonus, tu peux blâmer les autres entités qui ne savent pas gérer le bazar que tu as créé.
Un LUG en Lorraine : https://enunclic-cappel.fr
[^] # Re: Le titre complet
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0).
Quand tu dis la loi, tu parles de la loi française, ou de l'ordre exécutif US ?
Parce que un executive order, c'est pas une loi, c'est un décret. Une loi, ça passe devant les représentants, il y a débat, etc, ça ne se change pas comme ça. Par contre, un décret, c'est un ordre et une interprétation limité dans sa portée de la loi. Je suppose que tu parles de l'EO, et ouais, soit ça va changer, soit tout le monde va s'en foutre (tout comme tout le monde semble se foutre du reste en ce moment aux USA, cf le SignalGate, DOGE, etc).
# Retour de ce type de situation entre entreprises privées
Posté par cg . Évalué à 3 (+1/-0).
Comme le dit Misc, c'est somme toutes assez classique entre entités privées.
De ce que j'ai pu expérimenter concernant des exigences de sécurité entre un client États-Uniens et un fournisseur/sous-traitant (contractor) Français, chaque règle se fait selon la loi locale en vigueur.
Exemple typique, si le client demande que les antécédents judiciaires soient contrôlés pour chaque embauche, et bien le fournisseur Français répond que c'est illégal en France et qu'il ne peut pas s'y conformer. Le client a alors le choix le changer de fournisseur ou d'accepter l'exception par-rapport à ses habitudes.
Et en effet, là ou ça devient intéressant, c'est quand il y a peu de choix dans les fournisseurs. Le client ne peut pas forcément changer facilement :).
Par contre, en terme politiques, ce genre de lettre peut donner apporter de l'eau au moulin des partis Français qui sont sur une ligne anti-diversité, puisqu'ils peuvent alors argumenter que les lois sur la diversité pénalisent les entreprises qui souhaitent travailler avec les États-Unis.
# Tant mieux et vivement l'inverse.
Posté par wilk . Évalué à 4 (+2/-0).
J'ai la BDD d'un client (pro DEI on va dire) sur GCP réservée pour 1 an (la réduction CUD). On a demandé de l'annuler suite à l'abandon des DEI. Et bien non, là ça ne pose aucun problème pour Google d'être payé par un client pro-DEI, il ne nous laisse pas partir !
[^] # Re: Tant mieux et vivement l'inverse.
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 5 (+2/-0).
En même temps, GCP et le gouvernement US, c'est 2 choses différentes. Je ne crois pas que Google et ses dirigeants soit fondamentalement aligné avec l'administration Trump, mais à un moment, tu as quand même un devoir financier pour payer les salaires de tes employés, donc ils doivent faire le minimum pour ne pas perdre la manne du gouvernement US, quitte à faire profil bas et un peu de léche botte.
Et pour être franc, je me pose sérieusement la question de savoir si une partie des trucs claqués au sol qu'on voit (exemple, le fait de retirer la photo d'Enola Gay en mars) ne sont pas une forme de "malicious compliance" par des fonctionnaires dans le but de faire réagir. Par exemple, Snopes a vérifié qu'il y a bien eu un nettoyage mal foutu des photos, mais je trouve que ç'est assez vite venu sur les réseaux sociaux pour un truc que pas grand monde doit regarder en détail.
Si demain, la photo de Jules Grévy disparaît du site de l’Élysée, qui va le voir ?
Et c'est pareil avec le cimetière d'Arlington et Colin Powell, ou le déroulement exact n'est pas clair. Et vu l'adoration pour les vétérans aux USA, une motivation d'agitation n'est pas à exclure à mon avis.
Donc peut être que les lettres des ambassades et le fait qu'elles se retrouvent dans les journaux dans plusieurs pays n'est pas vraiment un hasard.
[^] # Re: Tant mieux et vivement l'inverse.
Posté par cg . Évalué à 2 (+0/-0).
(est-il correct de traduire "malicious compliance" par grève du zèle ?)
[^] # Re: Tant mieux et vivement l'inverse.
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).
J'aurais pas pris ça comme traduction (mais je suis pas traducteur, sauf pour traduire le langage humain en fichier de zone bind), mais je pense que c'est le même genre d'idée, en effet.
# La réponse de la France
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).
https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/29/politique-antidiversite-de-donald-trump-paris-denonce-des-ingerences-inacceptables-americaines-visant-des-entreprises-francaises_6587998_3210.html
[^] # Re: La réponse de la France
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 4 (+2/-0).
L'Etat américain tire fort sur la ficelle. Ça peut nous faire plier ou bien ça peut ostraciser leur pays.
J'ai vu que le Canada est entrain d'acter doucement que leurs relations avec les USA vont se réduire (et donc changer de partenaire pour un peu tout). Ce genre de reconfiguration n'est pas indolore mais ce n'est pas la mort non plus.
Sincèrement j'appelle de tous mes vœux qu'on fasse d'un point de vue économique et politique ce qu'on a commencé à dire pour la défense. Si notre réponse a ses déclarations de taxes, c'était "ben on va voir si le reste du monde serait pas intéressé par nos produits" ça l'aurait mis en rogne la tête de courge et toute sa clique parce qu'au lieu de jouer les gros bras dans la coure de recrée ça les place là où ils sont : isolationiste.
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: La réponse de la France
Posté par sebas . Évalué à 7 (+5/-0).
Christophe Germann (juriste) suggère une riposte dans une tribune du Monde (paywall), menacer de ne plus respecter les droits d'auteurs et de brevets des sociétés étasuniennes, procédure permise par l'OCDE (pas que Trump respecte les règles de cette dernière, mais ça n'est pas plus mal si la riposte est faite dans les règles). Selon lui, le manque à gagner conséquent les pousserait à faire une forte pression sur Trump pour qu'il se modère.
Court extrait de l'article :
[^] # Re: La réponse de la France
Posté par Walter . Évalué à 2 (+1/-0).
Anecdotiquement, je vous rappelle que les États-Unis ont les turbines arabelle grâce à notre leader suprême, mozart de la finance.
Plus de turbine arabelle, plus de centrale nucléaire, plus d'électricité pour les voitures électriques et nos ordinateurs.
Pour menacer quelqu'un, il faut être plus fort que lui.
[^] # Re: La réponse de la France
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 2 (+0/-0).
C'est eux qui nous menace. La question n'est pas de menacer mais de savoir comment réagir. Entrer dans la confrontation en appliquant simmétriquement les droits de douane me semble être une façon d'entrer dans le conflit frontal. Simplement dire que l'on va vendre ailleurs est une manière de leur faire un doit sans entrer en confrontation justement.
Après ils peuvent entrer en guerre pour nous forcer à acheter et à vendre avec eux (comme les guerres de l'opium) mais on est sur d' autres enjeux.
Trump use du capital de leadership des USA pour tenter d'obtenir divers trucs. Ce qui me ferait plier c'est de comprendre que c'est un capital qui se consomme plus vite qu'il ne s'augmente et que ce qu'il dilapide c'est la Chine qui en profite. Arabelle n'est pas la seule entreprise au monde à en faire la Chine en a un il me semble (en vrai la faisabilité d'utiliser autre chose n'est qu'un détail l'important c'est le message).
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: La réponse de la France
Posté par ChocolatineFlying . Évalué à 1 (+0/-0).
il n’était pas interdit de faire du commerce avec l'iran pour la france, la SG en a fait et a virer son patron et a eu une amende de 1.2 milliards de $$
on peut ne pas tenir compte du message US, mais il faudra s'attendre un jour ou l'autre a avoir des pb.
je me souviens des déclaration de françois hollande a l’époque : mais c'est inacceptable !
deviné ce qu'il c'est passé a la fin :)
cette déclaration est une vaste blague diplomatique, que l'on peu qualifier de vents soufflé par un ventilateur chinois
# concrètement ?
Posté par steph1978 . Évalué à 3 (+1/-0).
C'est quoi ses règles anti diversité ? Faut que les contractors emploient que des hommes blancs, valides, droitiers, binaires et hétéro ?
[^] # Re: concrètement ?
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 8 (+5/-0).
Non c'est pas des règles anti-diversités, c'est une règle qui dit qu'on ne doit pas avoir de règles pro-diversité.
À la question "que faîtes-vous pour encourager la diversité", il faut répondre "rien".
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: concrètement ?
Posté par steph1978 . Évalué à 2 (+0/-0).
D'accord, donc des règles anti discrimination positive.
Je vois le dilemme pour une boite française / européenne. Mais ils vont bien trouver une pirouette.
[^] # Re: concrètement ?
Posté par devnewton 🍺 (site web personnel) . Évalué à 10 (+9/-0).
Le dilemme est facile à résoudre : à l'auditeur français, il suffit de présenter la politique de diversité. A l'auditeur américain, il suffit de présenter ses résultats.
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: concrètement ?
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 8 (+5/-0).
Ça va un peu plus loin que des règles "anti discrimination positives" (surtout qu'il n'y en avait pas vraiment, faut pas croire le framing des conservateurs qui sont quand même assez souvent en train de mentir). Par exemple, l'EO interdit de "promouvoir la diversité" ( 3.b.ii.A ).
Et bien sur, comme il a été écrit de manière totalement flou par un thinktank conservateur, le but est surtout de créer la peur tout en se donnant une porte de sortie. C'est assez clair que les entreprises vont sur-réagir pour ne pas se retrouver sur la liste des entreprises à attaquer (point 4.b.ii de l'EO), sachant que pour beaucoup de grosses boites, le gouvernement fédérale est un client important et qu'à un moment, ne plus l'avoir implique de virer quand même beaucoup de monde.
Et ce coté flou, c'est exactement la même chose pour pas mal de lois conservatrices US récentes comme celle sur l'avortement et elles sont sans doute dictées par les mêmes think tanks (Heritage Fondation, l'Alliance Defending Freedom (ADF), etc).
D'ailleurs, les mêmes think tanks viennent aussi faire des choses en Europe.
Par exemple, l'ADF est intervenu à titre de tierce partie dans Lee v. The United Kingdom, une affaire devant la cour de justice européenne sur le refus de faire un gâteau avec un message pro mariage pour couple du même sexe en Irlande en 2018. On le voit dans l'arrêt d'inadmissibilité au point 60. On voit aussi que d'autres groupes comme lECLJ (point 61) ou l'Ordo Iuris Institute en Pologne (point 65) ont demander à intervenir (mais n'ont rien fait, sans doute parce que l'ADF était la).
L'ECLJ est connu pour avoir produit un rapport visant à réduire l'influence de la cour européen de justice (que le Figaro a relayé), donc plus ou moins à dire que les droits humains, ça va quand même trop loin. Ils ont fait des actions comme l'envoi de fœtus en plastique aux députés pour bloquer l'inscription de l'IVG dans la constitution, etc, etc.
Quand à l'Ordo Iuris Institute, il est en train de s'allier avec le Mathias Corvinus Collegium d'Hongrie pour essayer de couler l'Europe de l'intérieur.
Donc bon, c'est pas juste quelques règles, c'est vraiment des groupes organisés et financés lourdement (en tout cas, assez pour être chiant, mais sans doute pas assez pour être compétent en Europe pour le moment) dans le but d'imposer une vision régressive de la civilisation.
[^] # Re: concrètement ?
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 2 (+0/-0).
J’ai du mal à le vérifier, d’après toi c’est lié au réseau Atlas tout ça ?
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: concrètement ?
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0).
Je sais pas, même si il y a clairement des ponts idéologiques entre le conservatisme religieux protestant aux USA et les mouvances libertariennes, ça reste quand même des choses différentes.
Ensuite, ton article Wikipedia cite l'Heritage Fondation dans l'infobox, et le rapprochement de certains libertariens avec certains conservateurs, donc il y a visiblement quelque chose.
Il y a justement eu un article du monde sur le rapprochement des deux courants.
[^] # Re: concrètement ?
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 3 (+1/-0).
L’article wikipedia indique qu’ils soutiennent des centaines de think tanks, mais je n’en ai pas trouvé la liste.
Il y a un vrai truc dans le « liberté d’expression à tout prix » mais surtout si c’est pour dire quelque chose qui m’arrange. Je ne crois pas qu’un jour je pourrais comprendre Trump et Musk est-ce que c’est du cynisme ou, si ce n’est pas le cas, comment est-ce qu’ils rationalisent tout ça.
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
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