Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
(Charles Baudelaire)
# Re: Spleen
Posté par Pat Le Nain . Évalué à 1.
[^] # Re: Spleen
Posté par mrlem (site web personnel) . Évalué à 3.
Pfff, ce n'est pas le moment que je lise du Baudelaire moi !
[^] # Re: Spleen
Posté par fantomaxe . Évalué à 1.
Moi je vais relire "Idées noires" de Franquin ce soir :-)
[^] # Re: Spleen
Posté par fantomaxe . Évalué à 1.
[^] # Re: Spleen
Posté par cmotsch . Évalué à 2.
[^] # Re: Spleen
Posté par fantomaxe . Évalué à 0.
C'est la totale aujourd'hui...
# Re: Spleen
Posté par tuan kuranes (site web personnel) . Évalué à 1.
De vieux vautours vraiment repus de sang
Et quelques milliards de vrais morts
Au cimetière délivrés de leur sort
Ont été mes fantastiques maîtres
De leçons apprises à la lettre
Où il est question d'horribles monstres
Dont je serais, hélas, l'unique cible!
Depuis, j'ai quitté le cimetière
Pour me balader sur la belle terre
Entendre les chants et les louanges
Sans jamais voir aucun mauvais ange.
Mais jamais je n'ai entendu de joies,
De bonheur ou de volonté claire
Même dans les rêves populaires
Ou les multitudes d'inutiles lois.
Voilà pourquoi je m'en suis retourné
Dans mon cimetière bizarrement peuplé
De toutes les peurs les plus refoulés,
Et alors je me suis demandé
Comment mes maîtres d'antan
Peuvent tant gêner le monde de la joie
Confinés comme ils sont dans
mon vieux moi Natal.
Je suis pourtant assez enfant
Pour savoir qu'avant les fausses questions
Le bonheur nous submerge sans se nommer
Et il nous fuit dès que nous le cherchons
Laissant derrière mes amis du cimetière...
Ces ténébreux professeurs
Auraient-ils un jour peur
Que je n'oublie Leur vision morbide de la vie?
Hé! Je n'ai jamais compris
Cette manie de donner leçon;
Alors j'ai oublié ces tristes sons
Pour composer une ode à la vie!
# Re: Spleen
Posté par 01dN (site web personnel) . Évalué à 3.
<blockquote>Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux. </blockquote>
moi aussi j'habite à brest c'est pas une raison pour déprimer.
[^] # Re: Spleen
Posté par mrlem (site web personnel) . Évalué à 1.
<mode tribune="on">
météo@ladéfense : ciel bas et lourd, temps de m*rde, engagez-vous qu'ils disaient, vous verrez du beau temps.
</mode>
Vivement le retour à ma Bretagne natale...
[^] # Re: Spleen
Posté par feth . Évalué à 3.
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Mais on s'en foutait on n'était pas à Brest
[^] # Re: Spleen
Posté par saorge . Évalué à 3.
# Re: Spleen
Posté par Anonyme . Évalué à 1.
TRS80 fan de Léo ?
[^] # Re: Spleen
Posté par fantomaxe . Évalué à 1.
Non, je ne suis qu'un vieil anarchiste libertaire et solitaire, survivant de la génération 80 et des bérus, tombé dans l'illusion du monde du travail ....
Mais c'est vrai que j'aime bien Baudelaire et que je suis moi-même parfois poête à mes heures perdues :-)
Aucun rapport avec la news Hispalinux - À propos des anarchistes nostalgiques de la guerre d'espagne, FA et autres, je les hais tout autant que les autres extrémistes de droite ou de gauche. La guerre est indéfendable, et cela au nom de n'importe quel idéal ...
# Re: Spleen
Posté par _alex . Évalué à 2.
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