Article 16
1. Nul enfant ne fera l'objet d'immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes illégales à son honneur et à sa réputation. 2. L'enfant a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes.
Je n'ai rien trouvé de spécifique dans le CEDH, mais je ne suis pas à l'abri d'avoir raté quelque chose.
Ce qui est surtout aberrant dans cette histoire, c'est qu'un membre du gouvernement, dont le rôle est censément de faire respecter la loi, se permette d'énoncer une telle horreur sans même tenir compte de ce qui est inscrit dans les textes. Sans même parler du relent populiste de cette affirmation.
Un enfant surveillé systématiquement va perdre la notion d'espace de pensée privé et risque fort de développer un sentiment d'insécurité et d'indécision poussé. Bien sûr, il y aura ceux qui seront plus forts de caractère qui apprendront très vite à cacher la moindre de leurs manifestations, mais cette sensation de pouvoir être épiés en permanence sera forcément nuisible. On cache toujours quelque chose aux parents, mais ça n'est pas (encore) une attention soutenue et permanente, comme ça risque de l'être avec des truismes comme ça.
Bien sûr, c'est déjà ce qui arrive avec le spyphone, mais une entité lointaine qui note tous vos faits, gestes et pensées (gogol, fesse-b, etc.) ne provoque pas le même impact psychologique que quand l'espion est le propre parent.
Alors bien sûr, il y a des situations où les parents doivent se donner le droit d'enquêter, comme par exemple suspicion d'addiction à une drogue ou à un jeu en ligne, ou de drague par un adulte, ou de bullying… mais comme le note Elfir3 ci-dessus, ça doit être ponctuel, justifié et ciblé. Mais certainement pas "L'enfant n'a pas de vie privée", comme le dit cette imbécile. Au contraire, il est indispensable qu'il en ait une.
C'est intéressant parce que ç'est un texte qu'on a tendance à oublier, mais il faut aussi reconnaître que ça a tendance à être mal défini, notamment sur la question de l’intérêt supérieur de l'enfant.
Par exemple, la droite sénatoriale française en ce moment cherche à interdire les traitements pour les mineurs trans. Pour moi, ça contredit l'article 2 qui dit "Les Etats parties s'engagent à assurer à l'enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être", et je me base sur les études sur le sujet, comme "La prise en charge des enfants, adolescentes et adolescents transgenres en France : controverses récentes et enjeux éthiques", avec 27 études citées à un moment du paragraphe 2 qui montrent le bien fondé du traitement (lien que j'ai trouvé sur WP).
Mais quand on regarde l'origine du discours de la droite, on retrouve les 3 mêmes psychanalystes qui font du bruit depuis 3 ans (je simplifie grandement, il y a aussi la Russie et la droite américaine), et on voit qu'elles se positionnent aussi dans la défense des enfants comme l'explique Eric Fassin quand il dit: "In parallel with the defense of women in the name of feminism, anti-trans attacks soon started focusing on the protection of minors" (suivi des 3 pages d'argumentaires).
Donc bon, ça montre bien que le concept de "droit supérieur de l'enfant", ça s’accommode à toute les sauces si on peut dire tout et son contraire.
Autre exemple, la Manif pour tous (nouvellement renommée en Syndicat de la famille) avait aussi utilisé l'intérêt supérieur de l'enfant dans ses discours comme on le voit sur les affiches de l'époque notamment celle du 2 février 2014 pour s'opposer à l'adoption par les couples non hétéros (et à la PMA/GPA).
Car c'est bien connu, l’intérêt supérieur de l'enfant, c'est de rester à la DASS plutôt qu'avoir une famille un peu différente, malgré les études montrant que ça ne pose pas de problèmes. Ou de ne pas naître.
Et bon, je ne le pointe pas en détail parce que ça serait trop facile, mais le cliché de "Think of the children" est quand même aussi fondé sur ça, et pareil, ça sert pour tout.
L'idée est bonne, mais l’exécution par le grand public est quand même bien trop souvent foireuse, et c'est pas quelque chose qu'on voit avec les autres grand principes du même genre (qui pourtant se contredisent allégrement dans pas mal de cas).
Sabrina Agresti-Roubache est là pour racoler l'extrême-droite. Ce faisant, elle la banalise, avec les résultats que l'on connaît.
Elle déclare le 25 août 2023 : « l'expulsion d'un émeutier et de sa famille de leur HLM ? Ça ne me gêne pas. Quand on est parent, on a une responsabilité »
Elle se positionne contre la légalisation du cannabis.
Elle fait le lien entre insécurité et immigration dans une interview au journal La Provence : « Regardez les chiffres. Selon les chiffres officiels, 50 % de la délinquance de la voie publique est commise par des étrangers »
PS: en faisant mine d'ignorer que la délinquance n'est pas liée à la couleur de la peau mais à la pauvreté. A niveau de vie égal, les personnes issues de l'immigration ne sont pas plus impliquées dans des actes de délinquance que les autres.
Autant le faire faire par quelqu'un qui est tenu de cacher les "découvertes".
Sauf si une "découverte" doit être donner au parent, dans l'intérêt de l'enfant
# TL;DR : Non
Posté par SpaceFox (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.
Parce que : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000038749626, https://www.echr.coe.int/documents/d/echr/convention_FRA et https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/convention-rights-child (sans ordre particulier).
La connaissance libre : https://zestedesavoir.com
[^] # Re: TL;DR : Non
Posté par Elfir3 . Évalué à 4.
Pas si clair. Pour moi, c'est un oui dans un but légitime.
Vu que je me suis donné la peine d'aller vérifier…
Selon https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000038749626 je dirais que oui, si c'est dans l'intérêt de l'enfant.
Selon https://www.ohchr.org/fr/instruments-mechanisms/instruments/convention-rights-child, il semble que c'est non. La question est, est-ce que c'est valable aussi pour les parents qui ont un rôle spécial vis-à-vis de l'enfant.
Je n'ai rien trouvé de spécifique dans le CEDH, mais je ne suis pas à l'abri d'avoir raté quelque chose.
[^] # Re: TL;DR : Non
Posté par sebas . Évalué à 9.
Ce qui est surtout aberrant dans cette histoire, c'est qu'un membre du gouvernement, dont le rôle est censément de faire respecter la loi, se permette d'énoncer une telle horreur sans même tenir compte de ce qui est inscrit dans les textes. Sans même parler du relent populiste de cette affirmation.
Un enfant surveillé systématiquement va perdre la notion d'espace de pensée privé et risque fort de développer un sentiment d'insécurité et d'indécision poussé. Bien sûr, il y aura ceux qui seront plus forts de caractère qui apprendront très vite à cacher la moindre de leurs manifestations, mais cette sensation de pouvoir être épiés en permanence sera forcément nuisible. On cache toujours quelque chose aux parents, mais ça n'est pas (encore) une attention soutenue et permanente, comme ça risque de l'être avec des truismes comme ça.
Bien sûr, c'est déjà ce qui arrive avec le spyphone, mais une entité lointaine qui note tous vos faits, gestes et pensées (gogol, fesse-b, etc.) ne provoque pas le même impact psychologique que quand l'espion est le propre parent.
Alors bien sûr, il y a des situations où les parents doivent se donner le droit d'enquêter, comme par exemple suspicion d'addiction à une drogue ou à un jeu en ligne, ou de drague par un adulte, ou de bullying… mais comme le note Elfir3 ci-dessus, ça doit être ponctuel, justifié et ciblé. Mais certainement pas "L'enfant n'a pas de vie privée", comme le dit cette imbécile. Au contraire, il est indispensable qu'il en ait une.
[^] # Re: TL;DR : Non
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 5.
C'est intéressant parce que ç'est un texte qu'on a tendance à oublier, mais il faut aussi reconnaître que ça a tendance à être mal défini, notamment sur la question de l’intérêt supérieur de l'enfant.
Par exemple, la droite sénatoriale française en ce moment cherche à interdire les traitements pour les mineurs trans. Pour moi, ça contredit l'article 2 qui dit "Les Etats parties s'engagent à assurer à l'enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être", et je me base sur les études sur le sujet, comme "La prise en charge des enfants, adolescentes et adolescents transgenres en France : controverses récentes et enjeux éthiques", avec 27 études citées à un moment du paragraphe 2 qui montrent le bien fondé du traitement (lien que j'ai trouvé sur WP).
Mais quand on regarde l'origine du discours de la droite, on retrouve les 3 mêmes psychanalystes qui font du bruit depuis 3 ans (je simplifie grandement, il y a aussi la Russie et la droite américaine), et on voit qu'elles se positionnent aussi dans la défense des enfants comme l'explique Eric Fassin quand il dit: "In parallel with the defense of women in the name of feminism, anti-trans attacks soon started focusing on the protection of minors" (suivi des 3 pages d'argumentaires).
Donc bon, ça montre bien que le concept de "droit supérieur de l'enfant", ça s’accommode à toute les sauces si on peut dire tout et son contraire.
Autre exemple, la Manif pour tous (nouvellement renommée en Syndicat de la famille) avait aussi utilisé l'intérêt supérieur de l'enfant dans ses discours comme on le voit sur les affiches de l'époque notamment celle du 2 février 2014 pour s'opposer à l'adoption par les couples non hétéros (et à la PMA/GPA).
Car c'est bien connu, l’intérêt supérieur de l'enfant, c'est de rester à la DASS plutôt qu'avoir une famille un peu différente, malgré les études montrant que ça ne pose pas de problèmes. Ou de ne pas naître.
Et bon, je ne le pointe pas en détail parce que ça serait trop facile, mais le cliché de "Think of the children" est quand même aussi fondé sur ça, et pareil, ça sert pour tout.
L'idée est bonne, mais l’exécution par le grand public est quand même bien trop souvent foireuse, et c'est pas quelque chose qu'on voit avec les autres grand principes du même genre (qui pourtant se contredisent allégrement dans pas mal de cas).
# Sabrina Agresti-Roubache
Posté par Glandos . Évalué à 4.
Ah, mais c'est elle qui dit ça. OK, impact nul.
Voir https://projetarcadie.com/content/la-longue-agonie-sabrina-agresti-roubache pour un peu plus de contexte.
[^] # Re: Sabrina Agresti-Roubache
Posté par Maderios . Évalué à 10.
Sabrina Agresti-Roubache est là pour racoler l'extrême-droite. Ce faisant, elle la banalise, avec les résultats que l'on connaît.
PS: en faisant mine d'ignorer que la délinquance n'est pas liée à la couleur de la peau mais à la pauvreté. A niveau de vie égal, les personnes issues de l'immigration ne sont pas plus impliquées dans des actes de délinquance que les autres.
# idée : madater un huissier de justice pour fouiller
Posté par Amiralgaby . Évalué à 1.
Pour moi,
Non
Autant le faire faire par quelqu'un qui est tenu de cacher les "découvertes".
Sauf si une "découverte" doit être donner au parent, dans l'intérêt de l'enfant
Qu'est-ce que j'ai de bonnes idées parfois :)
Amiralgaby#1847
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