La part devant aller à l'état ou à leur couverture sociale ne doit pas être très éloignée de ce qui se fait en france où il faut, grosso modo, diviser par deux la part patronale pour avoir un salaire net donc disons qu'ils empochent environ 25 000 $ net.
Euh, non, aux US les patrons paient beaucoup moins qu'en France en termes de coût salariaux. En tout cas, il n'y a pas de facteur 2 comme en France. De plus, à moins qu'ils aient monté une boite, etc., cet argent doit bien entendu être taxé (comptons ~20% prélevé par l'état), mais le reste est un « don » : ils peuvent diviser l'argent comme ils veulent. Donc il resterait environ 40k$/personne après impôts. À noter que ça reste peu comparé à un salaire « habituel » aux US pour un dév un peu compétent (on tourne plutôt autour de 50 ou 60k$).
L'URSS n'a pas sauvé l'Europe pendant la 2ème guerre mondiale, elle en a envahi la moitié, et l'autre a été sauvée de l'Allemagne nazie ET de l'URSS par les États-Unis.
C'est une sacrée réécriture de l'histoire je trouve. Je ne dis pas que Staline était un gentil (il ne l'était pas), mais dire que l'URSS avait planifié de rafler la mise en boutant l'Allemagne hors des autres pays d'Europe, c'est un peu fort de café.
Et puis surtout, la législation est différente au Canada et aux USA. Le type d'arme possédé par des individus tend à changer pas mal : ~2.9% des gens qui ont des armes à feu possèdent une arme de poing. La plupart possèdent un fusil car… ils chassent.
Non. ~12 000 morts par armes à feu aux USA (~30 000/an toutes méthodes confondues), contre ~150 en France (~450/an tous types d'homicide confondus). À noter qu'on ne parle pas du nombre de blessés par balles, ni de combien de gens sont officiellement diminués à la suite de ce genre de blessures. Soit 80 fois plus de morts dues aux armes à feu. Et justement, le truc est de rappeler qu'en France, la législation sur la vente d'armes à feu est certes sévère, mais semble fonctionner. Je vais écrire un autre post bientôt pour répondre à gnx, mais en gros en Suisse, contrairement à ce qu'insinue Foutaises, la réglementation est aussi très sévère, et il est difficile d'obtenir une arme à feu si on n'est pas réserviste.
Tenter de faire une diversion sur d'autres problèmes comme l'alcool n'est pas pertinent dans ce contexte. Mais comme j'aime bien me renseigner, voilà les chiffres:
Au final, nous avons à peu près le même nombre en absolu, et en proportion de la population 4 à 5 fois plus de morts liées à l'alcool en France qu'aux USA. Cependant, on parle malgré tout de nombres qui sont grosso modo dans les mêmes ordres de grandeur, là où pour les morts par armes à feu on a plusieurs ordres de grandeur de différence entre les USA et la France/la Suisse.
Il y a ~30k morts violentes aux USA chaque année, dont 10k-13k (suivant les années) sont le résultat direct de mort par arme à feu. Apparemment une moitié d'entre elles (donc ~5k-6k) sont des suicides.
D'après ce site, le taux de mortalité due à un acte de violence (par 100k personnes) dit que la France est à 1,3, et que les USA sont à 6,5. Du coup j'aimerais bien connaître la provenance de tes chiffres.
et le rapport distance entre principales villes on se le carre où ?
Je ne comprends pas cette remarque. En ce moment, il faut ~1h30 en équivalent de train Corail pour faire Philadelphie-Washington D.C., et ~2h pour faire Philadelphie-New-York (je te laisse faire la somme des temps pour le trajet NYC-Washington D.C.). En voiture, Philadelphie-Boston prend ~8h; en train (« Corail », donc), ça en prendrait ~6. Le prix, lui, est le même que ce qu'on paierai pour faire le même trajet en TGV, voire plus cher (entre 100 et 200 dollars pour Philadelphie-Boston, et entre 40 et 100 dollars pour Philadelphie-NYC).
Avec un train de type TGV ou Shinkansen, on divise les temps par deux. Faire des trains rapides entre des grosses villes dans le même état (par exemple: Baltimore, MD — New York City, NY; Los Angeles, CA et San Francisco, CA; San Diego — San Francisco; etc.) aiderait déjà pas mal à se débarrasser du besoin de voiture. De plus, dans le nord-est des USA, les états sont tous petits, et du coup les grandes villes sont toutes les unes à côté des autres.
(J'ai fait un post très long, donc j'essaie de donner une réponse relativement courte au début, et si t'as le courage de lire la suite, ben j'essaie d'expliquer plus en détails ma pensée).
OK. donc à partir du moment où je dis que le logiciel que je fais est impossible à financer en libre et que je fais du proprio à cause de ça, ça marche, je suis accepté parmi les libristes.
Il y a une différence fondamentale : une œuvre d'art finira par passer dans le domaine public… en théorie. RMS explique bien dans ses interventions que les sociétés occidentales n'accepteraient pas qu'on donne un monopole à durée infinie à des maisons de disques ou même des individus. Du coup les multinationales genre Disney ont trouvé the next best thing : tous les 20 ans, quelques années avant que leur droit d'auteur ou de copyright n'expire, ces boites vont désormais faire du lobbying auprès du congrès US, ou de son équivalent en Europe, pour étendre de 20 nouvelles années le droit d'auteur et le copyright. En pratique, on se retrouve donc avec des gens qui instaurent un copyright/droit d'auteur à durée infinie grâce à une forme de corruption insidieuse (il est clair qu'il y a collusion d'intérêts entre les membres du congrès US dont 40% finissent à leur tour dans des cabinets de lobbying et l'argent des lobbys eux-mêmes).
Pourtant, l'esprit des lois sur le droit d'auteur et le copyright sont bafoués, car l'intention initiale était clairement qu'après un temps raisonnable, une œuvre passe dans le domaine public et soit donc « libérée » de son auteur. Au contraire, un logiciel, s'il est propriétaire, et bien qu'il s'agisse là aussi d'une œuvre de l'esprit, peut ne jamais passer dans le DP, si la boite qui l'a créé refuse de le faire. L'une des raisons est que les brevets (même logiciels quand ils s'appliquent en fonction du pays) garantissent que le monopole sur une idée finira par prendre fin lui aussi. Donc certes le logiciel en question reste la propriété de son auteur, mais un autre auteur pourra reproduire les fonctionnalités du logiciel du premier auteur, et tant qu'il ne fait pas de copier-coller des fonctionnalités (et de leur implémentation !), alors il ne sera en général pas inquiété1
Je pense que RMS a raison de faire la distinction entre logiciel et production artistique. Dans le premier cas, il y a un rapport direct avec la notion de connaissance et d'utilité (j'ai tendance à voir l'écriture de code comme une forme d'artisanat, même si de temps en temps il y a bien entendu un chef d'œuvre qui est produit), alors qu'en ce qui concerne l'art, par définition il n'y a pas d'utilité23.
Tout un tas de gens utilisent des logiciels propriétaires parce qu'il n'existe pas d'équivalent libre ou en tout cas pas fonctionnel4, y compris nous deux. Par contre, en ce qui concerne l'art, même si certaines œuvres sont plébiscitées dès le départ, il y a quand même une forte composante purement subjective. Si j'écoute du Brel ou du Metallica, c'est parce que subjectivement ces artistes produisent de la musique qui me plaît5, et au moins dans le cas de Metallica, qui ressemblent à du bruit pour mes parents et une bonne partie de mes connaissances. On pourrait faire des parallèles similaires pour tout ce qui est œuvre picturale, audio-visuelle, etc.
Et donc oui, les modèles économiques qui s'appliquent le plus souvent au logiciel libre, c'est-à-dire :
Proposer un produit, le libérer, assurer du support payant
Proposer un produit, le libérer, faire payer pour développer des fonctionnalités supplémentaires (avec négociation des tarifs s'ils veulent que l'extension reste proprio, etc.)6
Se faire embaucher pour travailler sur un (sous-ensemble de) logiciel libre dont l'employeur a besoin pour rapporter des sous (cas de tout plein de boites qui ont des développeurs qui bossent sur le noyau Linux, sur Android, etc.)6
La réponse D (insérer ici tout autre modèle économique qui s'applique au libre que j'aurais oublié).
En ce qui concerne les œuvres d'art, c'est plus compliqué selon moi. J'aimerais que plus de gens fassent comme Trent Reznor, qui a diffusé les rushes des vidéos d'un de ses concerts (~450Gio) sur le net, pour laisser les gens faire ce qu'ils veulent (mais c'était le même qui, même lorsqu'il était sous contrat avec un gros label, laissait des clefs USB dans les chiottes des salles de concert qui contenaient des pistes des futurs albums), ou d'autres artistes qui utilisent le crowdfunding pour financer leurs projets (je pense entre autres à Amanda Palmer, mais aussi aux essais de Radiohead il y a quelques années). Évidemment, la plupart de ces initiatives ne sont pas libres, mais c'est un pas dans la bonne direction.
De ce que tu sembles vouloir dire, un artiste serait comme un développeur, et donc j'entends limite quelqu'un me dire qu'il faudrait que « le marché » décide de quels artistes peuvent faire du libre ou pas — peut-être même penses-tu que de toute manière, comme ça seuls les « bons » survivront. Mais la musique ou le cinéma ont une vocations bien plus large qu'un logiciel (selon moi hein). On verra rarement quelqu'un lancer Firefox ou Chrome en se disant « trop bien, je vais le lancer, et puis je créerai un nouvel onglet plus tard c'est tellement jouuuuliiii ! ». L'interface de ces logiciels peut-être agréable à l'œil, mais globalement leur boulot est de s'effacer devant le contenu des sites Web qu'on demande à ces navigateurs d'afficher. Alors qu'une chanson, un livre, un film, il n'est pas rare de les rejouer, relire, ou revoir : ce sont les contenus en eux-mêmes. Je peux aller au Louvre et mater les sculptures et peintures de tout un tas d'artistes que j'aurai déjà vues avant, sans doute plusieurs fois, et la seule chose qui aura changé entre chaque visite, ce sera moi.
Ce que j'essaie de dire, c'est qu'il y a un rapport d'appropriation fort entre la cible d'une œuvre (en général : le public) et l'œuvre elle-même, là où un logiciel est en règle générale7 à vocation utilitaire comme je le disais plus haut : on va lancer un logiciel de traitement de texte pour taper un rapport, écrire une lettre, ou même produire quelque chose qui a une vocation artistique. Mais on ne va pas utiliser Word juste pour le plaisir de voir cette merveille d'animation qu'est Clippy.
De même, un logiciel propriétaire peut potentiellement le rester jusqu'à ce que la boite qui l'a produit (ou son auteur) meure, et personne n'aura jamais l'occasion de le réutiliser, les sources étant probablement perdus avec la boite. La notion d'art est tellement mise à part comparée aux autres domaines professionnels, qu'au moins dans nos sociétés occidentales, on a reconnu le besoin de protéger temporairement les œuvres de l'esprit pour laisser le temps aux gens qui les ont produites de vivre de celles-ci.
Sauf qu'un logiciel proprio ne passera jamais dans le domaine public au final, sauf si le propriétaire de la licence le décide. Alors que l'idée derrière ce que dit RMS pour les productions artistiques est qu'on peut tout à fait autoriser un monopole limité dans le temps pour l'exploitation d'une œuvre
Là aussi c'est tout à fait discutable, cf. Oracle vs. Google, avec Oracle qui affirme qu'une API peut être copyrightée, à qui un premier juge a dit non, mais qui a ensuite (si je ne me trompe pas) gagné en appel contre Google. ↩
Bien entendu, j'entends venir les gros sabots de certains demandant que penser des objets utilitaires de la vie de tous les jours qui sont malgré tout jolis. Le fait d'avoir des qualités esthétiques est un plus pour la vente, mais si on me vend une tablette qui ne se met pas en marche, elle a beau être très jolie, elle ne fait pas son office de tablette, et donc elle ne remplit pas sa fonction première. ↩
Sous-entendu : de qualité. Et par qualité, je veux dire qui soit stable, ne plante pas, et remplisse au minimum les fonctions de base qu'on attend de ce logiciel pour le domaine auquel il s'applique. Pour revenir sur RMS, un truc comme OpenOffice.org/LibreOffice par exemple, il dirait qu'il vaut mieux l'utiliser si on a besoin d'une suite bureautique plutôt qu'une alternative proprio (par ex MS-Office), car même si OOo et LO sont potentiellement8 moins bons que la suite de MS, il répondrait que, comme ils remplissent les besoins de base, alors il vaut mieux les utiliser, remonter les bugs (ou même aider à étendre ces logiciels), comme ça on améliore le logiciel libre de bureautique existant, plutôt que conforter l'une ou l'autre de ses alternatives propriétaires. ↩
Certains diront peut-être que la faculté qu'a l'homme à reconnaître des motifs pour tout (puisque notre cerveau est une machine à reconnaissance de motifs) fait que la musique sert aussi à réguler nos émotions. Je suis d'accord. Mais le genre de musique sera lui complètement laissé à l'appréciation des individus. ↩
À noter que dans ces cas, on pourrait avoir le même genre de modèle économique pour des logiciels proprios dont l'interface est suffisamment ouverte (plugins, etc.), comme par exemple les plugins de Matlab, Photoshop, etc. ↩
Je suppose qu'on navigue en eaux troubles si on parle de jeux vidéo. ↩
Oui, je sais que tu trouves que OOo et LO sont à des années lumière de ce que MS-Office propose, mais je connais tout un tas de gens qui ne seraient pas d'accord9↩
C'est dingue le nombre de notes de bas-de-pages que j'ai pour ce post, non ? ↩
Bon, faut arrêter de déconner un peu là. Je suis plus BSD que GPL en règle générale, mais visiblement tu n'as pas écouté ce que dit Stallman sur tout ce qui touche à la musique et les productions artistiques en règle générale.
Lorsque Zylabon dit que Stallman est un pionnier, il a raison : certes, le logiciel libre existait « implicitement » dans les milieux académiques depuis que les universités et autres labos avaient des ordinateurs. Cependant, c'était aussi parce que la diffusion de ces logiciels était tellement restreinte que de toute manière le matériel coûtait plus que le logiciel (je simplifie hein). L'histoire de l'imprimante, etc., c'est le « tipping point » : lorsqu'on passe de fabricants de matériels (et le logiciel est accessoire) à celle d'éditeurs de logiciels (et là c'est le matériel qui devient « secondaire » d'un certain point de vue). Stallman est le premier (pas « l'un des premiers » hein, non non, le premier) à formaliser la notion de logiciel libre. Oui, il existait déjà des licences de type MIT, BSD, etc.; mais personne n'avait réellement pensé et communiqué sur ce qui fait qu'un logiciel peut être considéré comme libre. Il y a ensuite une une vague d'autres gens qui se sont exprimés sur le sujet, avec des objectifs et idéologies très différents de Stallman (par exemple Eric S. Raymond, qui a écrit beaucoup de très bon articles liés aux LL, et qui pense les choses de façon radicalement différentes que RMS).
Ce que dit Stallman en public à propos des œuvres artistiques, c'est qu'à partir du moment où il existe des machines capables de copier à l'identique ces dernières pour un coût marginal, voire nul, dans l'idéal, il ne faudrait pas empêcher les gens de le faire. Cependant, comme il reconnaît aussi que contrairement au logiciel, il est difficile de se faire embaucher pour ses compétences artistiques (contrairement à un technicien/ingé en info), alors il propose un copyright de 10 ans pour que l'artiste ait le temps d'obtenir un revenu sur ce qu'il produit. Mais ensuite, toute œuvre rendue publique passerait automatiquement dans le domaine public après ces 10 ans — ce qui la rendrait mécaniquement libre (au sens de « capacité à copier, modifier, diffuser avec ou sans modification, et étudier l'œuvre ») après 10 ans de « monopole ». Les 10 ans dont il parle ne sont pas sortis d'un chapeau non plus : les études qu'il a consultées montrent qu'en moyenne le pic de rentabilité d'une œuvre est dépassé après environ 3 ans. Il propose de multiplier par trois cette durée, au cas où l'œuvre tarde à trouver un public.
Lorsqu'il a présenté ces idées dans la fac où je bosse (aux USA), un prof avait posé une question du genre « Mais donc pour vous, copier un sweat-shirt serait OK, même si vous n'en avez pas conçu le design ? » RMS avait répondu en substance : « Est-ce que vous avec un copieur de sweat-shirt qui peut le reproduire à l'identique pour un coût marginal voire nul ? Si oui, alors je suis pour. » Contrairement à ce que tu sembles laisser entendre, RMS est pour une culture du libre généralisée, lorsque les conditions sont réunies.
Je ne suis pas forcément d'accord avec RMS (en fait, il y a plein de sujets concernant le libre où je suis en désaccord), mais nier sa place dans l'histoire des LL et du libre en général, c'est faire preuve de beaucoup de mauvaise foi je trouve. Dire qu'il n'a rien à foutre du libre, c'est montrer que tu n'as rien écouté ou lu de ce qu'a dit le bonhomme depuis au moins 10 ans.
Conneries (encore). L'objectif de GNU est de fournir un OS libre. Point.
Ouais, un OS sans fond d'écran donc, sans design, sans son, car incompatible au niveau licence, donc en ligne de commande sans doute, super.
Je ne sais pas quelle est la bonne figure rhétorique pour qualifier ce que tu dis (pas homme de paille, mais pas loin), mais là encore, tu baignes dans la mauvaise foi. Un OS libre peut parfaitement comporter des fonds d'écrans libres eux aussi. Puisque la FSF dit que les licences MIT, BSD, (L)GPL sont toutes libres, fabriquer un OS complètement libre est parfaitement possible en termes de soft.
Il y a des choses qui coincent bien entendu, étant donné que RMS considère qu'un firmware, puisqu'il est reprogrammable, fait partie de la catégorie "software" et devrait donc être libre1, et oui, ça limite fortement ce qu'un OS « complètement libre » au sens de la FSF/RMS serait capable de réaliser (sans doute principalement des trucs graphiques accélérés pour la 2D et des trucs 3D de base pour la pile graphique par exemple).
Mais dans tous les cas, je ne vois pas où est le problème de compatibilité niveau licence : à ma connaissance GNOME est un environnement qui est « compatible niveau licence » et ne nécessite pas d'avoir une carte 3D de la mort pour tourner (je peux me tromper bien entendu).
Dénigrer une certaine admiration pour quelqu'un qui a fait énormément pour démocratiser une certaine culture libre (en commençant par le logiciel libre) et traiter les gens qui l'admirent pour cela (malgré tous les autres défauts qu'il a, et qu'à ma connaissance personne ne nie) en parlant de « dieu » et autres fadaises dessert ton argumentation.
Je ne suis pas forcément d'accord, mais c'est un autre débat. ↩
Par contre, je ne suis pas sur que tout le monde aurait le même avis s'il s'agissait de "logiciel libre" accolé à un logiciel gratuit (ou bien "musique libre", qui a déjà fait parlé de lui ici).
J'aimerais que tu donnes un cas de figure où on pourrait légalement poursuivre quelqu'un parce qu'il dit un truc du genre « Ma musique est libre : vous pouvez la télécharger et la copier tant que vous ne faites pas d'utilisation commerciale ». Le mec risque de se prendre tout un tas de messages sur son blog/forum ou d'emails de pro-LL énervés qui vont lui expliquer qu'il n'a rien pigé au libre, mais je ne vois pas un seul libriste lui intenter un procès.
Si j'ai 2 candidats qui se présentent, avec 10 propositions chacun, en supposant que leurs propositions soient sincères et qu'elles vont être mises en place (haha, la bonne blague…) […]
C'est que tu estimes que le 2è candidat, celui qui n'a que 2 promesses que tu n'aimes pas, a globalement un programme meilleur. Je vais te donner un autre exemple encore plus extrême que le tien : candidat A a 5 promesses que j'aime, et 5 que j'aime pas trop. Candidat B a 9 promesses que je trouve géniales, et une que je trouve horrible, par exemple, il promet de rétablir la peine de mort. Comme je suis fondamentalement contre la peine de mort, alors je vais voter pour le candidat A. Malgré toutes les ultra-bonnes promesses de B, sa 10è est inacceptable pour moi. Mais si j'avais voté pour B, même si je n'aimais pas l'idée du rétablissement de la peine de mort, alors je peux gueuler hein, mais je lui ai quand même ouvert la voie pour faire ce qu'il a promis, et je peux certes toujours résister, tout en sachant que ce sera sans doute en pure perte.
Pour le coup je suis assez d'accord avec Zenitram :
Laisse ta morale de côté quand tu veux débattre.
Et que puis-je dire en abandonnant mon sens moral ? Sans cela je ne peux plus juger de quoi que ce soit.
Par exemple, tu peux intégrer ta morale à ton argumentation, sans l'invoquer explicitement. Si je débats avec quelqu'un, je me fiche de savoir si sa conception de la moralité est la même que la mienne. Par contre, en avançant des arguments de chaque côté, je peux évaluer où l'on se situe l'un par rapport à l'autre, comment notre conception de la vie (pour peu que le débat soit un peu abstrait) diffère, et comment il est similaire. Par exemple, il est fort possible que nous ayons tous les deux un fort sentiment anti-meurtre. Simplement, dans mon cas, je considère que toute mise à mort d'homme hors contexte de guerre est un meurtre, y compris lorsqu'un homme a été condamné à mort après avoir été reconnu coupable; y compris lorsqu'on la preuve irréfutable que l'accusé a effectivement commis un crime qui « vaille » la peine de mort. Je ne connais pas ta position sur le sujet, mais je connais tout un tas de gens qui seraient contre qualifier l'application de la peine de mort comme « meurtre ».
J'ai donné des exemples que me semblent être largement reconnus, et qui ne nécessitent pas de débat, c'est pourquoi j'ai omis l'introduction « je pense que [ceci est mal] ». Ceci dit, si tel n'est pas le cas, on peut débattre dessus.
Le problème c'est que même ces exemples-là sont discutables. Il ne s'agit pas de faire de la « relativisation absolue » (chouette, un oxymore !), mais par exemple, lorsqu'un gamin vole un croissant chez un boulanger, évidemment, c'est mal. Sauf que… sauf que peut-être que la vie du gosse qui a volé ainsi l'a mené à ça (encore une fois, je ressors l'exemple de Valjean, mais ça pourrait être moins extrême). Peut-être aussi ce gosse, qui voit tout le monde manger à sa faim et même plus, ne comprend pas pourquoi lui, il n'y a pas droit. Bref, ça va faire un peu carrément cliché, mais p'tet que c'est la faute à la société. Je t'invite à lire/écouter les chansons de Zebda (genre dans l'album « Essence ordinaire ») pour comprendre l'état d'esprit de ces gens.
Le problème de penser en termes de « bien » et « mal », c'est que ça laisse très peu de marge pour considérer le contexte. Dans un monde idéal, personne ne volerait personne. Dans un monde idéal, tout le monde aurait un accès réellement égal à l'éducation, la nourriture, un loger, etc. Le monde n'est pas égal ni équitable pour tout le monde, et donc le bien et le mal ne peuvent être absolus, et doivent nécessairement évoluer avec le reste de la société.
Amorale, la justice, vraiment ? Au contraire, je pense que la justice veut être un modèle reflétant les mœurs et donc la morale de la société. Comme il faut un certain temps avant que les mœurs ne changent, alors la justice change lentement elle aussi, et plus ou moins organiquement. La morale a tendance à évoluer bien plus lentement que l'éthique. Il existe une éthique dans différents corps de métiers, et différents pans de chaque société. L'éthique se « substitue » à la morale quelque part, pour s'appliquer dans des domaines qui sont le plus souvent non-couverts par la loi/la morale. Soit le groupe qui partage une certaine éthique est un groupe de hors-la-loi (mafia, etc.), et par définition, cela signifie que la justice a déjà décidé que ses « pratiquants » penchent du côté du mal. Du coup, malgré le statut de hors la loi, il est fort possible que tout un tas de voleurs professionnels respectent une certaine éthique : on ne vole pas dans le territoire du voisin, on ne cafte pas, etc. Soit l'éthique est adoptée par un groupe de personnes qui ne sont pas hors-la-loi, mais qui doivent avoir à faire à des situations non-couvertes par la justice. C'est par exemple pour moi la différence qui peut exister entre la loi, et l'esprit de la loi : dans le premier cas, on reste « moral », car finalement, on a fait ce que la justice permet; dans le deuxième cas, on peut se dire « j'ai le droit de faire ceci, mais je me sentirais mal si je le faisais; je vais fermer les yeux sur cette entorse/ne pas faire valoir mes droits, car je pense que c'est mieux pour tout le monde au final » Au final, lorsque suffisamment de personnes partagent les mêmes conceptions éthiques sur un point particulier, ces dernières se « figent » et deviennent de la morale, et devraient finir par entrer dans la loi.
[…] il est des choses qui sont intrinsèquement bien ou mal. Par exemple, dans une cour d'école, taper sur un camarade plus petit pour lui prendre son goûter, ou simplement pour s'amuser, c'est mal.
Et si il ne fait « que » reprendre ce qu'on lui a volé le jour précédent ? Genre, « il m'a pris mon goûter hier sans demander, donc je prends le sien aujourd'hui »
Le bien et le mal absolus n'existent pas. Cependant, je suis d'accord pour dire que la morale (qui essaie d'exprimer les notions de bien et de mal en termes absolus) a une utilité : elle exprime ce qu'une société, à une période donnée, pense de ce qui appartient au bien ou au mal (contrairement à l'éthique, qui par définition a une connotation subjective et relative en fonction d'où on l'applique).
Ce n'est pas une perception personnelle, c'est mal, absolument mal.
Pas d'accord donc : peut-être qu'il s'agit du redressement d'un tort. Juger d'un acte sans examiner les tenants et les aboutissants (« le pourquoi »), c'est dire qu'il faut couper la main à tous les voleurs, mettre Jean Valjean au bagne, etc.
terminate called after throwing an instance of 'std::out_of_range'
what(): vector::_M_range_check
Aborted (core dumped)
Obtenir un segfault avec vec[i] serait normal, car c'est comme ça que l'API de std::vector fonctionne : at lève une exception si on est hors des limites, mais [] fonctionne « comme » un tableau C, et donc c'est au programmeur de faire gaffe.
Certes. Donc en transformant le code ci-dessus et en séparant en deux fichiers (et en passant par un ar histoire de faire de l'un des deux fichiers objet une « bibliothèque »), la compilation se passe « bien » (pas d'erreur). Lancer le programme me donne :
terminate called after throwing an instance of 'MyException'
Aborted (core dumped)
… Ce qui est peu ou prou ce que je voudrais qu'il arrive : le programme plante avec la « bonne » exception. Lorsque je tente de compiler un code C++ avec des conteneurs STL (vector et queue) « vides » (même en forçant la taille à 0 pour le vector), si je fais un front() puis pop() sur la queue<int>, je récupère 0.
Bon c'est grossier, mais de toute manière un goto peut toujours aider à faire un COMEFROM (que je ne connaissais pas :-)).
interr=0;boolcondition=true;TRY:if(err!=0)gestion_erreur(err);condition=try(...);// traitement ... CATCH:if(condition==false){err=quelle_erreur();gotoTRY;}// le "try/catch" a fonctionne
[à propos des gens habitant dans les DOM/TOM] Aux élections nationales, ils représentent leur partition de l'opinion nationale. Ils sont loin, mais ce n'est pas une opinion de l'étranger : c'est une opinion français de loin : j'y vois une nuance, même si ta remarque a du sens.
Ils ont un mode de vie et des problèmes liés au fait d'être insulaires, et géographiquement (et possiblement culturellement) ils sont plus loin de la métropole qu'un autre Français qui bosse à Londres (et peut potentiellement revenir à Paris 6-10 fois par an s'il le veut sans se ruiner). Un Français à l'étranger peut parfaitement être plus « synchro » avec les problèmes français qu'un Français vivant dans les DOM/TOM (c'est évidemment pas obligatoire, bien entendu). Ne serait-ce que parce qu'il est dans un fuseau horaire plus compatible. De plus un Français à l'étranger est le plus souvent une personne qui a vécu en moyenne 20-25 ans minimum en France. Il est, par nature, de culture française, et ce, quelle que soit son expérience de vie actuelle, où qu'il se situe.
Pour ceux de longue durée (plus de 4 ans par exemple), je trouve plus pertinent qu'ils prennent la nationalité du pays dans lequel ils habitent (sans compter que quand on a la chance d'être Français, on a généralement pas besoin de renoncer à sa nationalité d'origine)
Obtenir une green card aux US peut se faire plus ou moins facilement à supposer que ton employeur veuille bien être ton sponsor. Dans mon cas par exemple, c'est plus ou moins impossible (les facs n'aident pas trop sauf si tu es déjà prof titulaire). Dans tous les cas, il faut attendre en moyenne 3-5 ans pour l'obtenir. La green card ne donne aucun droit de vote, même pour les élections locales. Même une fois que tu l'as obtenue, il faut attendre entre 5 et 10 ans pour obtenir la nationalité US. Bref, obtenir la nationalité US en moins de 7-10 ans est quasiment impossible, et suppose que as cherché à obtenir la nationalité en arrivant directement. Je suis arrivé aux US en me disant que j'allais rester un an. Mon boss m'a dit deux ans, et j'ai dit OK. J'ai demandé à rester une 3è année parce que le projet sur lequel je travaillais n'était pas encore achevé et que je voulais finir le boulot. À aucun moment, je n'avais de plan de rester de façon permanente.
Je suis aux US pour un objectif précis, et sauf événement particulier qui va me faire changer d'avis, je compte rentrer en France d'ici ~2 ans. À quoi me servirait la nationalité US ? De plus, je ne veux pas être américain. Je n'ai pas l'impression d'être vraiment à ma place ici: les mentalités sont différentes sur certains points que je trouve incompatibles avec certaines de mes convictions. Encore une fois, ça ne veut pas dire que je ne changerai pas d'avis, juste que
Si tous les pays obéissaient à des règles communes sur l'obtention de leur nationalité, comme par exemple le fait d'être resté X années dans le pays, d'avoir un job stable, etc., on pourrait peut-être envisager ce que tu proposes. En attendant, ce n'est pas comme ça que ça marche.
Ça fait un bon moment que je n'ai pas fait de Java, mais je ne vois pas ce qui m'empêche de faire ceci (attention, mon style en Java va sentir bon le cru 2005, je préviens :-) :
publicclassBaseCase{publicstaticvoidmain(String[]args){try{BaseCase.compute(10);}catch(Exceptione){System.out.println(e);}}publicstaticvoidcompute(intn)throwsException{System.out.println("Computing...");if(n==0){thrownewException("Base case reached!");}else{compute(n-1);}}}
… Où comment court-circuiter la pile d'appels récursifs pour « sortir » d'une récursion profonde (enfin c'est plus compliqué que ça, mais je pense que tu vois où je veux en venir). Alors oui en Java tu es forcé d'annoncer que tu jettes des exceptions et lesquelles, mais tu peux à peu près toujours jeter une exception de base juste pour marquer un endroit du control-flow qui t'intéresse, et oui tes méthodes d'instance et de classe vont dire « throws Exception ». Ça n'empêche pas que tu vas potentiellement utiliser un code qui s'appuie sur les exceptions pour faire des choses crades et « sauter » d'un appel de fonction à l'autre. Comme je le disais avant, évidemment c'est plus limité qu'un goto classique, mais il est quand même relativement aisé de voir comment un programmeur peut être « perverti » par la puissance qu'apportent les exceptions.
Sinon, il y a longtemps, j'avais un chef de projet qui avait sans doute été brûlé avec la gestion des exceptions en C++ (qui, il faut bien l'avouer, est plus compliquée qu'en Java), et qui du coup nous avait interdit/fortement déconseillé de les utiliser, et du coup faisait ceci:
StringerrStr="";while(true){errStr="Condition1 a échoué";if(!condition1)break;// ...errStr="Condition2 a échoué";if(!condition2)break;// ...// etc.}
… Et du coup on avait le droit à une « re-création » du goto limitée à un bloc de code …
J'avais oublié ce détail, mais ça ne rend mon affirmation fausse que pour un sous-ensemble de la population immigrée de France. J'aimerais savoir la proportion de gens étant légalement établis en France et venant du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie en particulier) face à celle de gens venant de l'UE (je me pose sincèrement la question).
Mais le vote du Français de l'étranger de longue durer va aussi influer sur la vie d'un pays dans lequel il n'habite plus, qu'il comprend avec le prisme qui est celui de son pays d'accueil, où la vie est peut-être très différente.
Vivre à l'étranger ne signifie pas couper les ponts avec sont pays d'origine. C'est ma cinquième année aux USA, j'ai la chance de pouvoir revenir plusieurs fois par an en Europe (et donc en France), et je ne te parle pas de tous les potes que j'ai en France (après tout j'y ai vécu pas loin de 30 ans avant d'aller ailleurs).
Concernant le prisme avec lequel un expatrié voit la vie, j'ai envie de dire que celui-ci existe aussi déjà entre les classes « très élevées » (les très riches, etc.) et les classes très « prolétariennes » du pays. Vivre aux US (où je ne peux voter pour personne) a au contraire tendance à exacerber mes convictions politiques, car je vois tout ce qui ne va pas (et aussi ce qui marche bien) ici, et du coup ça me donne envie d'empêcher que des gens cherchent à aller dans la direction où se trouvent les US actuellement (ou au contraire, cherchent à s'en éloigner alors que je constate que telle mesure fonctionne bien).
Certes, il existe des Français nés à l'étranger qui n'ont jamais mis le pied en France ou presque. Mais il s'agit de la minorité. D'une part, même pour ces derniers, la plupart d'entre eux sont dans des écoles francophones, dans un environnement avec une culture française/francophone proéminente; et d'autre part, dire que le vote d'un Français à l'étranger compte moins que celui vivant en France est quand même sacrément hypocrite. Les gens vivant dans les DOM/TOM ont une vie clairement différente des Français métropolitains. C'est sans parler de tous les pays (France y compris) qui ne laissent pas des résidents étranger voter (même pour les élections locales). Du coup être expatrié devient une « punition » d'un certain point de vue : on a la nationalité française et pas celle du pays où l'on vit, et du coup on ne peut pas voter localement, mais notre vote serait moins important que celui des autres Français, du coup finalement, être expat voudrait dire qu'on renonce à son droit de vote selon toi.
Pourtant, la grosse majorité des conséquences de l'élection ne va pas modifier sa vie.
Ça tu n'en sais rien. Beaucoup finissent par revenir en France. Certains vont acheter une maison/un appartement en France, et seront donc directement concerné par des changements de législation, etc. Beaucoup ont laissé de la famille et des amis derrière, et donc s'inquiètent de leur sort.
Je pense que j'en sais plus sur la politique française actuelle que la majorité des Français de 18 ou 20 ans qui découvrent le droit de vote, du fait que j'ai vécu 10 ans de plus qu'eux en France, et que je continue de suivre la vie politique française de loin.
[^] # Re: Quelques mots à propos de D*
Posté par lasher . En réponse au journal Diaspora bien tenté mais.... Évalué à 3.
Euh, non, aux US les patrons paient beaucoup moins qu'en France en termes de coût salariaux. En tout cas, il n'y a pas de facteur 2 comme en France. De plus, à moins qu'ils aient monté une boite, etc., cet argent doit bien entendu être taxé (comptons ~20% prélevé par l'état), mais le reste est un « don » : ils peuvent diviser l'argent comme ils veulent. Donc il resterait environ 40k$/personne après impôts. À noter que ça reste peu comparé à un salaire « habituel » aux US pour un dév un peu compétent (on tourne plutôt autour de 50 ou 60k$).
[^] # Re: Tu ferais quoi toi?
Posté par lasher . En réponse au journal La France bientôt chassée du podium mondial des vendeurs d'armes ?. Évalué à 3.
C'est une sacrée réécriture de l'histoire je trouve. Je ne dis pas que Staline était un gentil (il ne l'était pas), mais dire que l'URSS avait planifié de rafler la mise en boutant l'Allemagne hors des autres pays d'Europe, c'est un peu fort de café.
[^] # Re: Bonne nouvelle !
Posté par lasher . En réponse au journal La France bientôt chassée du podium mondial des vendeurs d'armes ?. Évalué à 4.
Et puis surtout, la législation est différente au Canada et aux USA. Le type d'arme possédé par des individus tend à changer pas mal : ~2.9% des gens qui ont des armes à feu possèdent une arme de poing. La plupart possèdent un fusil car… ils chassent.
[^] # Re: Bonne nouvelle !
Posté par lasher . En réponse au journal La France bientôt chassée du podium mondial des vendeurs d'armes ?. Évalué à 4.
Non. ~12 000 morts par armes à feu aux USA (~30 000/an toutes méthodes confondues), contre ~150 en France (~450/an tous types d'homicide confondus). À noter qu'on ne parle pas du nombre de blessés par balles, ni de combien de gens sont officiellement diminués à la suite de ce genre de blessures. Soit 80 fois plus de morts dues aux armes à feu. Et justement, le truc est de rappeler qu'en France, la législation sur la vente d'armes à feu est certes sévère, mais semble fonctionner. Je vais écrire un autre post bientôt pour répondre à gnx, mais en gros en Suisse, contrairement à ce qu'insinue Foutaises, la réglementation est aussi très sévère, et il est difficile d'obtenir une arme à feu si on n'est pas réserviste.
Tenter de faire une diversion sur d'autres problèmes comme l'alcool n'est pas pertinent dans ce contexte. Mais comme j'aime bien me renseigner, voilà les chiffres:
Au final, nous avons à peu près le même nombre en absolu, et en proportion de la population 4 à 5 fois plus de morts liées à l'alcool en France qu'aux USA. Cependant, on parle malgré tout de nombres qui sont grosso modo dans les mêmes ordres de grandeur, là où pour les morts par armes à feu on a plusieurs ordres de grandeur de différence entre les USA et la France/la Suisse.
[^] # Re: Bonne nouvelle !
Posté par lasher . En réponse au journal La France bientôt chassée du podium mondial des vendeurs d'armes ?. Évalué à 4.
Il y a ~30k morts violentes aux USA chaque année, dont 10k-13k (suivant les années) sont le résultat direct de mort par arme à feu. Apparemment une moitié d'entre elles (donc ~5k-6k) sont des suicides.
D'après ce site, le taux de mortalité due à un acte de violence (par 100k personnes) dit que la France est à 1,3, et que les USA sont à 6,5. Du coup j'aimerais bien connaître la provenance de tes chiffres.
[^] # Re: Ça calcule vite mais ça met du temps à communiquer
Posté par lasher . En réponse au journal Total s'appuie sur un super-calculateur tournant sous Linux !. Évalué à 1.
Franchement on s'en fout non ? Il ne cite pas Suse, donc moi ça me va.
[^] # Re: Plutôt brouillon, ton journal…
Posté par lasher . En réponse au journal Échec du lancement de Galileo, un signe du déclin de l'Europe ?. Évalué à 3.
Je ne comprends pas cette remarque. En ce moment, il faut ~1h30 en équivalent de train Corail pour faire Philadelphie-Washington D.C., et ~2h pour faire Philadelphie-New-York (je te laisse faire la somme des temps pour le trajet NYC-Washington D.C.). En voiture, Philadelphie-Boston prend ~8h; en train (« Corail », donc), ça en prendrait ~6. Le prix, lui, est le même que ce qu'on paierai pour faire le même trajet en TGV, voire plus cher (entre 100 et 200 dollars pour Philadelphie-Boston, et entre 40 et 100 dollars pour Philadelphie-NYC).
Avec un train de type TGV ou Shinkansen, on divise les temps par deux. Faire des trains rapides entre des grosses villes dans le même état (par exemple: Baltimore, MD — New York City, NY; Los Angeles, CA et San Francisco, CA; San Diego — San Francisco; etc.) aiderait déjà pas mal à se débarrasser du besoin de voiture. De plus, dans le nord-est des USA, les états sont tous petits, et du coup les grandes villes sont toutes les unes à côté des autres.
[^] # Re: Droit des marques
Posté par lasher . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 8.
(J'ai fait un post très long, donc j'essaie de donner une réponse relativement courte au début, et si t'as le courage de lire la suite, ben j'essaie d'expliquer plus en détails ma pensée).
Il y a une différence fondamentale : une œuvre d'art finira par passer dans le domaine public… en théorie. RMS explique bien dans ses interventions que les sociétés occidentales n'accepteraient pas qu'on donne un monopole à durée infinie à des maisons de disques ou même des individus. Du coup les multinationales genre Disney ont trouvé the next best thing : tous les 20 ans, quelques années avant que leur droit d'auteur ou de copyright n'expire, ces boites vont désormais faire du lobbying auprès du congrès US, ou de son équivalent en Europe, pour étendre de 20 nouvelles années le droit d'auteur et le copyright. En pratique, on se retrouve donc avec des gens qui instaurent un copyright/droit d'auteur à durée infinie grâce à une forme de corruption insidieuse (il est clair qu'il y a collusion d'intérêts entre les membres du congrès US dont 40% finissent à leur tour dans des cabinets de lobbying et l'argent des lobbys eux-mêmes).
Pourtant, l'esprit des lois sur le droit d'auteur et le copyright sont bafoués, car l'intention initiale était clairement qu'après un temps raisonnable, une œuvre passe dans le domaine public et soit donc « libérée » de son auteur. Au contraire, un logiciel, s'il est propriétaire, et bien qu'il s'agisse là aussi d'une œuvre de l'esprit, peut ne jamais passer dans le DP, si la boite qui l'a créé refuse de le faire. L'une des raisons est que les brevets (même logiciels quand ils s'appliquent en fonction du pays) garantissent que le monopole sur une idée finira par prendre fin lui aussi. Donc certes le logiciel en question reste la propriété de son auteur, mais un autre auteur pourra reproduire les fonctionnalités du logiciel du premier auteur, et tant qu'il ne fait pas de copier-coller des fonctionnalités (et de leur implémentation !), alors il ne sera en général pas inquiété1
Je pense que RMS a raison de faire la distinction entre logiciel et production artistique. Dans le premier cas, il y a un rapport direct avec la notion de connaissance et d'utilité (j'ai tendance à voir l'écriture de code comme une forme d'artisanat, même si de temps en temps il y a bien entendu un chef d'œuvre qui est produit), alors qu'en ce qui concerne l'art, par définition il n'y a pas d'utilité23.
Tout un tas de gens utilisent des logiciels propriétaires parce qu'il n'existe pas d'équivalent libre ou en tout cas pas fonctionnel4, y compris nous deux. Par contre, en ce qui concerne l'art, même si certaines œuvres sont plébiscitées dès le départ, il y a quand même une forte composante purement subjective. Si j'écoute du Brel ou du Metallica, c'est parce que subjectivement ces artistes produisent de la musique qui me plaît5, et au moins dans le cas de Metallica, qui ressemblent à du bruit pour mes parents et une bonne partie de mes connaissances. On pourrait faire des parallèles similaires pour tout ce qui est œuvre picturale, audio-visuelle, etc.
Et donc oui, les modèles économiques qui s'appliquent le plus souvent au logiciel libre, c'est-à-dire :
En ce qui concerne les œuvres d'art, c'est plus compliqué selon moi. J'aimerais que plus de gens fassent comme Trent Reznor, qui a diffusé les rushes des vidéos d'un de ses concerts (~450Gio) sur le net, pour laisser les gens faire ce qu'ils veulent (mais c'était le même qui, même lorsqu'il était sous contrat avec un gros label, laissait des clefs USB dans les chiottes des salles de concert qui contenaient des pistes des futurs albums), ou d'autres artistes qui utilisent le crowdfunding pour financer leurs projets (je pense entre autres à Amanda Palmer, mais aussi aux essais de Radiohead il y a quelques années). Évidemment, la plupart de ces initiatives ne sont pas libres, mais c'est un pas dans la bonne direction.
De ce que tu sembles vouloir dire, un artiste serait comme un développeur, et donc j'entends limite quelqu'un me dire qu'il faudrait que « le marché » décide de quels artistes peuvent faire du libre ou pas — peut-être même penses-tu que de toute manière, comme ça seuls les « bons » survivront. Mais la musique ou le cinéma ont une vocations bien plus large qu'un logiciel (selon moi hein). On verra rarement quelqu'un lancer Firefox ou Chrome en se disant « trop bien, je vais le lancer, et puis je créerai un nouvel onglet plus tard c'est tellement jouuuuliiii ! ». L'interface de ces logiciels peut-être agréable à l'œil, mais globalement leur boulot est de s'effacer devant le contenu des sites Web qu'on demande à ces navigateurs d'afficher. Alors qu'une chanson, un livre, un film, il n'est pas rare de les rejouer, relire, ou revoir : ce sont les contenus en eux-mêmes. Je peux aller au Louvre et mater les sculptures et peintures de tout un tas d'artistes que j'aurai déjà vues avant, sans doute plusieurs fois, et la seule chose qui aura changé entre chaque visite, ce sera moi.
Ce que j'essaie de dire, c'est qu'il y a un rapport d'appropriation fort entre la cible d'une œuvre (en général : le public) et l'œuvre elle-même, là où un logiciel est en règle générale7 à vocation utilitaire comme je le disais plus haut : on va lancer un logiciel de traitement de texte pour taper un rapport, écrire une lettre, ou même produire quelque chose qui a une vocation artistique. Mais on ne va pas utiliser Word juste pour le plaisir de voir cette merveille d'animation qu'est Clippy.
De même, un logiciel propriétaire peut potentiellement le rester jusqu'à ce que la boite qui l'a produit (ou son auteur) meure, et personne n'aura jamais l'occasion de le réutiliser, les sources étant probablement perdus avec la boite. La notion d'art est tellement mise à part comparée aux autres domaines professionnels, qu'au moins dans nos sociétés occidentales, on a reconnu le besoin de protéger temporairement les œuvres de l'esprit pour laisser le temps aux gens qui les ont produites de vivre de celles-ci.
Sauf qu'un logiciel proprio ne passera jamais dans le domaine public au final, sauf si le propriétaire de la licence le décide. Alors que l'idée derrière ce que dit RMS pour les productions artistiques est qu'on peut tout à fait autoriser un monopole limité dans le temps pour l'exploitation d'une œuvre
Là aussi c'est tout à fait discutable, cf. Oracle vs. Google, avec Oracle qui affirme qu'une API peut être copyrightée, à qui un premier juge a dit non, mais qui a ensuite (si je ne me trompe pas) gagné en appel contre Google. ↩
Et c'est très bien comme ça ! ↩
Bien entendu, j'entends venir les gros sabots de certains demandant que penser des objets utilitaires de la vie de tous les jours qui sont malgré tout jolis. Le fait d'avoir des qualités esthétiques est un plus pour la vente, mais si on me vend une tablette qui ne se met pas en marche, elle a beau être très jolie, elle ne fait pas son office de tablette, et donc elle ne remplit pas sa fonction première. ↩
Sous-entendu : de qualité. Et par qualité, je veux dire qui soit stable, ne plante pas, et remplisse au minimum les fonctions de base qu'on attend de ce logiciel pour le domaine auquel il s'applique. Pour revenir sur RMS, un truc comme OpenOffice.org/LibreOffice par exemple, il dirait qu'il vaut mieux l'utiliser si on a besoin d'une suite bureautique plutôt qu'une alternative proprio (par ex MS-Office), car même si OOo et LO sont potentiellement8 moins bons que la suite de MS, il répondrait que, comme ils remplissent les besoins de base, alors il vaut mieux les utiliser, remonter les bugs (ou même aider à étendre ces logiciels), comme ça on améliore le logiciel libre de bureautique existant, plutôt que conforter l'une ou l'autre de ses alternatives propriétaires. ↩
Certains diront peut-être que la faculté qu'a l'homme à reconnaître des motifs pour tout (puisque notre cerveau est une machine à reconnaissance de motifs) fait que la musique sert aussi à réguler nos émotions. Je suis d'accord. Mais le genre de musique sera lui complètement laissé à l'appréciation des individus. ↩
À noter que dans ces cas, on pourrait avoir le même genre de modèle économique pour des logiciels proprios dont l'interface est suffisamment ouverte (plugins, etc.), comme par exemple les plugins de Matlab, Photoshop, etc. ↩
Je suppose qu'on navigue en eaux troubles si on parle de jeux vidéo. ↩
Oui, je sais que tu trouves que OOo et LO sont à des années lumière de ce que MS-Office propose, mais je connais tout un tas de gens qui ne seraient pas d'accord9 ↩
C'est dingue le nombre de notes de bas-de-pages que j'ai pour ce post, non ? ↩
[^] # Re: Droit des marques
Posté par lasher . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 10.
Bon, faut arrêter de déconner un peu là. Je suis plus BSD que GPL en règle générale, mais visiblement tu n'as pas écouté ce que dit Stallman sur tout ce qui touche à la musique et les productions artistiques en règle générale.
Lorsque Zylabon dit que Stallman est un pionnier, il a raison : certes, le logiciel libre existait « implicitement » dans les milieux académiques depuis que les universités et autres labos avaient des ordinateurs. Cependant, c'était aussi parce que la diffusion de ces logiciels était tellement restreinte que de toute manière le matériel coûtait plus que le logiciel (je simplifie hein). L'histoire de l'imprimante, etc., c'est le « tipping point » : lorsqu'on passe de fabricants de matériels (et le logiciel est accessoire) à celle d'éditeurs de logiciels (et là c'est le matériel qui devient « secondaire » d'un certain point de vue). Stallman est le premier (pas « l'un des premiers » hein, non non, le premier) à formaliser la notion de logiciel libre. Oui, il existait déjà des licences de type MIT, BSD, etc.; mais personne n'avait réellement pensé et communiqué sur ce qui fait qu'un logiciel peut être considéré comme libre. Il y a ensuite une une vague d'autres gens qui se sont exprimés sur le sujet, avec des objectifs et idéologies très différents de Stallman (par exemple Eric S. Raymond, qui a écrit beaucoup de très bon articles liés aux LL, et qui pense les choses de façon radicalement différentes que RMS).
Ce que dit Stallman en public à propos des œuvres artistiques, c'est qu'à partir du moment où il existe des machines capables de copier à l'identique ces dernières pour un coût marginal, voire nul, dans l'idéal, il ne faudrait pas empêcher les gens de le faire. Cependant, comme il reconnaît aussi que contrairement au logiciel, il est difficile de se faire embaucher pour ses compétences artistiques (contrairement à un technicien/ingé en info), alors il propose un copyright de 10 ans pour que l'artiste ait le temps d'obtenir un revenu sur ce qu'il produit. Mais ensuite, toute œuvre rendue publique passerait automatiquement dans le domaine public après ces 10 ans — ce qui la rendrait mécaniquement libre (au sens de « capacité à copier, modifier, diffuser avec ou sans modification, et étudier l'œuvre ») après 10 ans de « monopole ». Les 10 ans dont il parle ne sont pas sortis d'un chapeau non plus : les études qu'il a consultées montrent qu'en moyenne le pic de rentabilité d'une œuvre est dépassé après environ 3 ans. Il propose de multiplier par trois cette durée, au cas où l'œuvre tarde à trouver un public.
Lorsqu'il a présenté ces idées dans la fac où je bosse (aux USA), un prof avait posé une question du genre « Mais donc pour vous, copier un sweat-shirt serait OK, même si vous n'en avez pas conçu le design ? » RMS avait répondu en substance : « Est-ce que vous avec un copieur de sweat-shirt qui peut le reproduire à l'identique pour un coût marginal voire nul ? Si oui, alors je suis pour. » Contrairement à ce que tu sembles laisser entendre, RMS est pour une culture du libre généralisée, lorsque les conditions sont réunies.
Enfin, il a averti depuis le début à propos des dangers des DRM, notamment à travers Amazon : il y a l'exemple de 1984 bien entendu, mais d'autres exemples plus récents pourraient aussi être évoqués.
Je ne suis pas forcément d'accord avec RMS (en fait, il y a plein de sujets concernant le libre où je suis en désaccord), mais nier sa place dans l'histoire des LL et du libre en général, c'est faire preuve de beaucoup de mauvaise foi je trouve. Dire qu'il n'a rien à foutre du libre, c'est montrer que tu n'as rien écouté ou lu de ce qu'a dit le bonhomme depuis au moins 10 ans.
Je ne sais pas quelle est la bonne figure rhétorique pour qualifier ce que tu dis (pas homme de paille, mais pas loin), mais là encore, tu baignes dans la mauvaise foi. Un OS libre peut parfaitement comporter des fonds d'écrans libres eux aussi. Puisque la FSF dit que les licences MIT, BSD, (L)GPL sont toutes libres, fabriquer un OS complètement libre est parfaitement possible en termes de soft.
Il y a des choses qui coincent bien entendu, étant donné que RMS considère qu'un firmware, puisqu'il est reprogrammable, fait partie de la catégorie "software" et devrait donc être libre1, et oui, ça limite fortement ce qu'un OS « complètement libre » au sens de la FSF/RMS serait capable de réaliser (sans doute principalement des trucs graphiques accélérés pour la 2D et des trucs 3D de base pour la pile graphique par exemple).
Mais dans tous les cas, je ne vois pas où est le problème de compatibilité niveau licence : à ma connaissance GNOME est un environnement qui est « compatible niveau licence » et ne nécessite pas d'avoir une carte 3D de la mort pour tourner (je peux me tromper bien entendu).
Dénigrer une certaine admiration pour quelqu'un qui a fait énormément pour démocratiser une certaine culture libre (en commençant par le logiciel libre) et traiter les gens qui l'admirent pour cela (malgré tous les autres défauts qu'il a, et qu'à ma connaissance personne ne nie) en parlant de « dieu » et autres fadaises dessert ton argumentation.
Je ne suis pas forcément d'accord, mais c'est un autre débat. ↩
[^] # Re: Droit des marques
Posté par lasher . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 4.
J'aimerais que tu donnes un cas de figure où on pourrait légalement poursuivre quelqu'un parce qu'il dit un truc du genre « Ma musique est libre : vous pouvez la télécharger et la copier tant que vous ne faites pas d'utilisation commerciale ». Le mec risque de se prendre tout un tas de messages sur son blog/forum ou d'emails de pro-LL énervés qui vont lui expliquer qu'il n'a rien pigé au libre, mais je ne vois pas un seul libriste lui intenter un procès.
[^] # Re: Droit des marques
Posté par lasher . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 2.
C'est que tu estimes que le 2è candidat, celui qui n'a que 2 promesses que tu n'aimes pas, a globalement un programme meilleur. Je vais te donner un autre exemple encore plus extrême que le tien : candidat A a 5 promesses que j'aime, et 5 que j'aime pas trop. Candidat B a 9 promesses que je trouve géniales, et une que je trouve horrible, par exemple, il promet de rétablir la peine de mort. Comme je suis fondamentalement contre la peine de mort, alors je vais voter pour le candidat A. Malgré toutes les ultra-bonnes promesses de B, sa 10è est inacceptable pour moi. Mais si j'avais voté pour B, même si je n'aimais pas l'idée du rétablissement de la peine de mort, alors je peux gueuler hein, mais je lui ai quand même ouvert la voie pour faire ce qu'il a promis, et je peux certes toujours résister, tout en sachant que ce sera sans doute en pure perte.
[^] # Re: Nuance
Posté par lasher . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 3.
Pour le coup je suis assez d'accord avec Zenitram :
Par exemple, tu peux intégrer ta morale à ton argumentation, sans l'invoquer explicitement. Si je débats avec quelqu'un, je me fiche de savoir si sa conception de la moralité est la même que la mienne. Par contre, en avançant des arguments de chaque côté, je peux évaluer où l'on se situe l'un par rapport à l'autre, comment notre conception de la vie (pour peu que le débat soit un peu abstrait) diffère, et comment il est similaire. Par exemple, il est fort possible que nous ayons tous les deux un fort sentiment anti-meurtre. Simplement, dans mon cas, je considère que toute mise à mort d'homme hors contexte de guerre est un meurtre, y compris lorsqu'un homme a été condamné à mort après avoir été reconnu coupable; y compris lorsqu'on la preuve irréfutable que l'accusé a effectivement commis un crime qui « vaille » la peine de mort. Je ne connais pas ta position sur le sujet, mais je connais tout un tas de gens qui seraient contre qualifier l'application de la peine de mort comme « meurtre ».
Le problème c'est que même ces exemples-là sont discutables. Il ne s'agit pas de faire de la « relativisation absolue » (chouette, un oxymore !), mais par exemple, lorsqu'un gamin vole un croissant chez un boulanger, évidemment, c'est mal. Sauf que… sauf que peut-être que la vie du gosse qui a volé ainsi l'a mené à ça (encore une fois, je ressors l'exemple de Valjean, mais ça pourrait être moins extrême). Peut-être aussi ce gosse, qui voit tout le monde manger à sa faim et même plus, ne comprend pas pourquoi lui, il n'y a pas droit. Bref, ça va faire
un peucarrément cliché, mais p'tet que c'est la faute à la société. Je t'invite à lire/écouter les chansons de Zebda (genre dans l'album « Essence ordinaire ») pour comprendre l'état d'esprit de ces gens.Le problème de penser en termes de « bien » et « mal », c'est que ça laisse très peu de marge pour considérer le contexte. Dans un monde idéal, personne ne volerait personne. Dans un monde idéal, tout le monde aurait un accès réellement égal à l'éducation, la nourriture, un loger, etc. Le monde n'est pas égal ni équitable pour tout le monde, et donc le bien et le mal ne peuvent être absolus, et doivent nécessairement évoluer avec le reste de la société.
[^] # Re: Nuance
Posté par lasher . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 4.
Amorale, la justice, vraiment ? Au contraire, je pense que la justice veut être un modèle reflétant les mœurs et donc la morale de la société. Comme il faut un certain temps avant que les mœurs ne changent, alors la justice change lentement elle aussi, et plus ou moins organiquement. La morale a tendance à évoluer bien plus lentement que l'éthique. Il existe une éthique dans différents corps de métiers, et différents pans de chaque société. L'éthique se « substitue » à la morale quelque part, pour s'appliquer dans des domaines qui sont le plus souvent non-couverts par la loi/la morale. Soit le groupe qui partage une certaine éthique est un groupe de hors-la-loi (mafia, etc.), et par définition, cela signifie que la justice a déjà décidé que ses « pratiquants » penchent du côté du mal. Du coup, malgré le statut de hors la loi, il est fort possible que tout un tas de voleurs professionnels respectent une certaine éthique : on ne vole pas dans le territoire du voisin, on ne cafte pas, etc. Soit l'éthique est adoptée par un groupe de personnes qui ne sont pas hors-la-loi, mais qui doivent avoir à faire à des situations non-couvertes par la justice. C'est par exemple pour moi la différence qui peut exister entre la loi, et l'esprit de la loi : dans le premier cas, on reste « moral », car finalement, on a fait ce que la justice permet; dans le deuxième cas, on peut se dire « j'ai le droit de faire ceci, mais je me sentirais mal si je le faisais; je vais fermer les yeux sur cette entorse/ne pas faire valoir mes droits, car je pense que c'est mieux pour tout le monde au final » Au final, lorsque suffisamment de personnes partagent les mêmes conceptions éthiques sur un point particulier, ces dernières se « figent » et deviennent de la morale, et devraient finir par entrer dans la loi.
[^] # [HS] La moralité, ou: existe-t-il un bien ou un mal absolus? (was: Re: Nuance)
Posté par lasher . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 1.
Et si il ne fait « que » reprendre ce qu'on lui a volé le jour précédent ? Genre, « il m'a pris mon goûter hier sans demander, donc je prends le sien aujourd'hui »
Le bien et le mal absolus n'existent pas. Cependant, je suis d'accord pour dire que la morale (qui essaie d'exprimer les notions de bien et de mal en termes absolus) a une utilité : elle exprime ce qu'une société, à une période donnée, pense de ce qui appartient au bien ou au mal (contrairement à l'éthique, qui par définition a une connotation subjective et relative en fonction d'où on l'applique).
Pas d'accord donc : peut-être qu'il s'agit du redressement d'un tort. Juger d'un acte sans examiner les tenants et les aboutissants (« le pourquoi »), c'est dire qu'il faut couper la main à tous les voleurs, mettre Jean Valjean au bagne, etc.
[^] # Re: Plutôt brouillon, ton journal…
Posté par lasher . En réponse au journal Échec du lancement de Galileo, un signe du déclin de l'Europe ?. Évalué à 2.
Hé, n'insulte pas la SF !
[^] # Re: En vrac
Posté par lasher . En réponse au journal Pourquoi empaqueter KDE prend-il du temps ?. Évalué à 2.
Euh, on n'a pas la même version de clang alors (la mienne est la v3.4). Quand je compile le code suivant avec
clang++
, voilà ce que j'obtiens:La sortie est :
Obtenir un segfault avec
vec[i]
serait normal, car c'est comme ça que l'API destd::vector
fonctionne :at
lève une exception si on est hors des limites, mais[]
fonctionne « comme » un tableau C, et donc c'est au programmeur de faire gaffe.[^] # Re: En vrac
Posté par lasher . En réponse au journal Pourquoi empaqueter KDE prend-il du temps ?. Évalué à 3.
Certes. Donc en transformant le code ci-dessus et en séparant en deux fichiers (et en passant par un
ar
histoire de faire de l'un des deux fichiers objet une « bibliothèque »), la compilation se passe « bien » (pas d'erreur). Lancer le programme me donne :… Ce qui est peu ou prou ce que je voudrais qu'il arrive : le programme plante avec la « bonne » exception. Lorsque je tente de compiler un code C++ avec des conteneurs STL (
vector
etqueue
) « vides » (même en forçant la taille à 0 pour levector
), si je fais unfront()
puispop()
sur laqueue<int>
, je récupère 0.[^] # Re: En vrac
Posté par lasher . En réponse au journal Pourquoi empaqueter KDE prend-il du temps ?. Évalué à 2.
Anéfé. :)
Bon c'est grossier, mais de toute manière un
goto
peut toujours aider à faire unCOMEFROM
(que je ne connaissais pas :-)).[^] # Re: Le cas particulier des Francais de l'étranger
Posté par lasher . En réponse au journal Vote électronique : on continue avec Java. Évalué à 5.
Ils ont un mode de vie et des problèmes liés au fait d'être insulaires, et géographiquement (et possiblement culturellement) ils sont plus loin de la métropole qu'un autre Français qui bosse à Londres (et peut potentiellement revenir à Paris 6-10 fois par an s'il le veut sans se ruiner). Un Français à l'étranger peut parfaitement être plus « synchro » avec les problèmes français qu'un Français vivant dans les DOM/TOM (c'est évidemment pas obligatoire, bien entendu). Ne serait-ce que parce qu'il est dans un fuseau horaire plus compatible. De plus un Français à l'étranger est le plus souvent une personne qui a vécu en moyenne 20-25 ans minimum en France. Il est, par nature, de culture française, et ce, quelle que soit son expérience de vie actuelle, où qu'il se situe.
Obtenir une green card aux US peut se faire plus ou moins facilement à supposer que ton employeur veuille bien être ton sponsor. Dans mon cas par exemple, c'est plus ou moins impossible (les facs n'aident pas trop sauf si tu es déjà prof titulaire). Dans tous les cas, il faut attendre en moyenne 3-5 ans pour l'obtenir. La green card ne donne aucun droit de vote, même pour les élections locales. Même une fois que tu l'as obtenue, il faut attendre entre 5 et 10 ans pour obtenir la nationalité US. Bref, obtenir la nationalité US en moins de 7-10 ans est quasiment impossible, et suppose que as cherché à obtenir la nationalité en arrivant directement. Je suis arrivé aux US en me disant que j'allais rester un an. Mon boss m'a dit deux ans, et j'ai dit OK. J'ai demandé à rester une 3è année parce que le projet sur lequel je travaillais n'était pas encore achevé et que je voulais finir le boulot. À aucun moment, je n'avais de plan de rester de façon permanente.
Je suis aux US pour un objectif précis, et sauf événement particulier qui va me faire changer d'avis, je compte rentrer en France d'ici ~2 ans. À quoi me servirait la nationalité US ? De plus, je ne veux pas être américain. Je n'ai pas l'impression d'être vraiment à ma place ici: les mentalités sont différentes sur certains points que je trouve incompatibles avec certaines de mes convictions. Encore une fois, ça ne veut pas dire que je ne changerai pas d'avis, juste que
Si tous les pays obéissaient à des règles communes sur l'obtention de leur nationalité, comme par exemple le fait d'être resté X années dans le pays, d'avoir un job stable, etc., on pourrait peut-être envisager ce que tu proposes. En attendant, ce n'est pas comme ça que ça marche.
[^] # Re: En vrac
Posté par lasher . En réponse au journal Pourquoi empaqueter KDE prend-il du temps ?. Évalué à 2.
Ça fait un bon moment que je n'ai pas fait de Java, mais je ne vois pas ce qui m'empêche de faire ceci (attention, mon style en Java va sentir bon le cru 2005, je préviens :-) :
… Où comment court-circuiter la pile d'appels récursifs pour « sortir » d'une récursion profonde (enfin c'est plus compliqué que ça, mais je pense que tu vois où je veux en venir). Alors oui en Java tu es forcé d'annoncer que tu jettes des exceptions et lesquelles, mais tu peux à peu près toujours jeter une exception de base juste pour marquer un endroit du control-flow qui t'intéresse, et oui tes méthodes d'instance et de classe vont dire « throws Exception ». Ça n'empêche pas que tu vas potentiellement utiliser un code qui s'appuie sur les exceptions pour faire des choses crades et « sauter » d'un appel de fonction à l'autre. Comme je le disais avant, évidemment c'est plus limité qu'un
goto
classique, mais il est quand même relativement aisé de voir comment un programmeur peut être « perverti » par la puissance qu'apportent les exceptions.Sinon, il y a longtemps, j'avais un chef de projet qui avait sans doute été brûlé avec la gestion des exceptions en C++ (qui, il faut bien l'avouer, est plus compliquée qu'en Java), et qui du coup nous avait interdit/fortement déconseillé de les utiliser, et du coup faisait ceci:
… Et du coup on avait le droit à une « re-création » du
goto
limitée à un bloc de code …[^] # Re: En vrac
Posté par lasher . En réponse au journal Pourquoi empaqueter KDE prend-il du temps ?. Évalué à 2.
Je connais bien le Duff's device. C'est une très chouette horreur, légale en C (et C++ aussi je pense). :)
[^] # Re: Le cas particulier des Francais de l'étranger
Posté par lasher . En réponse au journal Vote électronique : on continue avec Java. Évalué à 2.
J'avais oublié ce détail, mais ça ne rend mon affirmation fausse que pour un sous-ensemble de la population immigrée de France. J'aimerais savoir la proportion de gens étant légalement établis en France et venant du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie en particulier) face à celle de gens venant de l'UE (je me pose sincèrement la question).
[^] # Re: bizard
Posté par lasher . En réponse au journal Vote électronique : on continue avec Java. Évalué à 2.
Non. Ce ne sont pas les mêmes équipes qui ont fait le déploiement, c'est tout.
[^] # Re: Le cas particulier des Francais de l'étranger
Posté par lasher . En réponse au journal Vote électronique : on continue avec Java. Évalué à 9.
Vivre à l'étranger ne signifie pas couper les ponts avec sont pays d'origine. C'est ma cinquième année aux USA, j'ai la chance de pouvoir revenir plusieurs fois par an en Europe (et donc en France), et je ne te parle pas de tous les potes que j'ai en France (après tout j'y ai vécu pas loin de 30 ans avant d'aller ailleurs).
Concernant le prisme avec lequel un expatrié voit la vie, j'ai envie de dire que celui-ci existe aussi déjà entre les classes « très élevées » (les très riches, etc.) et les classes très « prolétariennes » du pays. Vivre aux US (où je ne peux voter pour personne) a au contraire tendance à exacerber mes convictions politiques, car je vois tout ce qui ne va pas (et aussi ce qui marche bien) ici, et du coup ça me donne envie d'empêcher que des gens cherchent à aller dans la direction où se trouvent les US actuellement (ou au contraire, cherchent à s'en éloigner alors que je constate que telle mesure fonctionne bien).
Certes, il existe des Français nés à l'étranger qui n'ont jamais mis le pied en France ou presque. Mais il s'agit de la minorité. D'une part, même pour ces derniers, la plupart d'entre eux sont dans des écoles francophones, dans un environnement avec une culture française/francophone proéminente; et d'autre part, dire que le vote d'un Français à l'étranger compte moins que celui vivant en France est quand même sacrément hypocrite. Les gens vivant dans les DOM/TOM ont une vie clairement différente des Français métropolitains. C'est sans parler de tous les pays (France y compris) qui ne laissent pas des résidents étranger voter (même pour les élections locales). Du coup être expatrié devient une « punition » d'un certain point de vue : on a la nationalité française et pas celle du pays où l'on vit, et du coup on ne peut pas voter localement, mais notre vote serait moins important que celui des autres Français, du coup finalement, être expat voudrait dire qu'on renonce à son droit de vote selon toi.
Ça tu n'en sais rien. Beaucoup finissent par revenir en France. Certains vont acheter une maison/un appartement en France, et seront donc directement concerné par des changements de législation, etc. Beaucoup ont laissé de la famille et des amis derrière, et donc s'inquiètent de leur sort.
Je pense que j'en sais plus sur la politique française actuelle que la majorité des Français de 18 ou 20 ans qui découvrent le droit de vote, du fait que j'ai vécu 10 ans de plus qu'eux en France, et que je continue de suivre la vie politique française de loin.
[^] # Re: En vrac
Posté par lasher . En réponse au journal Pourquoi empaqueter KDE prend-il du temps ?. Évalué à 2.
Si tu désactives les exceptions que ton programme en lève une, voici ce qui se passe avec gcc:
Ligne de compilation:
Sortie: