Concernant la MKL: entre 10 et 20% est écrite en ASM. Le reste est du C « de base » (car le compilateur peut correctement générer du code de bonne qualité), compilé en plusieurs versions (avec/sans OpenMP, ILP32 ou ILP64, etc.).
Cependant, l'écriture de codes numériques nécessitent une bonne connaissance en physique, mathématique, informatique
Pas d'accord. Enfin pas tout à fait. J'ai besoin d'avoir accès à un physicien/mathématicien lorsqu'il s'agit d'optimiser un code et de vérifier que je ne mets pas en danger la stabilité numérique ou la convergence d'un algo (dans le cas d'une méthode itérative). Mais s'il est toujours utile de connaître un minimum le domaine d'application d'un programme (e.g. éléments finis, etc.), dans 90% des cas, ce que je dois savoir en tant qu'infoteux bas-niveau, c'est comment sont représentés les flottants « normalisés » (IEEE 754) en 32, 64, et 80 bits et « dénormalisés » (spécifiques à l'archi, et souvent lents). Le reste, c'est purement un problème de compilation/optimisation largement à ma portée.
Tu as raison de dire que le temps est limité pour un ingé/scientifique, et qu'il faut donc faire des choix. Mais le problème est que les physiciens/matheux/bla ont eu à « devenir » programmeurs d'un côté pour pouvoir coder leurs modèles (ce qui est très bien), mais aussi à se préoccuper de la machine en dessous (ce qu'ils ne devraient JAMAIS avoir à faire dans l'idéal).
Il existe tout un tas d'efforts en ce moment pour correctement procéder à la séparation de rôles (« separation of concerns », je ne sais pas bien comment le traduire) : d'un côté le physicien/mathématicien qui code son modèle (le langage importe peu), et de l'autre le « tuning expert » qui connaît la machine cible et sait comment correctement causer au compilateur et à la machine en règle générale. Par exemple, il existe les Concurrent Collections (CnC), création dans un labo d'Intel à la base pour le langage C++, mais dont la spécification a donné lieu à des implémentations en Python, Java, etc. Le principe est simple : on écrit son code par « étapes » (steps). Chaque étape doit être une fonction_pure (i.e. le résultat doit être le même à chaque fois que la fonction doit traiter des données identiques, et qui n'a pas d'effet de bord). Le programmeur d'application doit ensuite écrire comment les différentes étapes sont coordonnées, en exprimant explicitement les relations de dépendance de contrôle et de données entre étapes.
J'ai écrit un code de 30 000 lignes il y a 2 ans en Fortran 2003 (orienté objet) + OpenMP + MPI + MKL. Si c'était à refaire, je choisirai à nouveau ce langage. Alors laissez nous le Fortran. Merci.
Là-dessus je te rejoins parfaitement. Le meilleur langage pour programmer quelque chose, c'est celui où tu te sens à l'aise. N'ayant eu que des codes F77 ou F90 "non objet" me passer sous les yeux, je t'avoue que j'ai versé quelques larmes de sang, mais c'était loin d'être aussi terrible que ce qu'on m'avait décrit (bon, les boucles avec étiquettes numériques en F77, ou les blocs COMMON, je m'en serais bien passé).
SUPERZAP, SystemTap, etc. sont tous des outils très intéressants. Ayant indirectement bossé sur MAQAO et directement avec (quand la plupart de ses modules étaient éclatés en divers endroits), j'ai eu l'occasion parler avec la plupart des gens qui y ont bossé entre ~2005 et ~2010. Pour prendre l'exemple du module MADRAS (qui s'occuper de « décompiler » les binaires, rajouter des trampolines où il faut, puis recompiler le tout), son auteur avait cherché un peu partout s'il n'existait pas déjà des bibliothèques ou exécutables qui feraient l'affaire. La réponse a été non : soit on avait des trucs de type objdump/gdb/etc. fait pour le debug, soit on avait des trucs type IDA Pro pour le reverse engineering, mais ce que cherchait l'auteur de MADRAS, c'était un moyen de facilement patcher des bouts de binaires sans avoir à se taper l'intégralité de l'assembleur, pour mieux instrumenter les parties chaudes qui devront être plus tard optimisées. Bref, tout plein d'outils faisaient « presque » l'affaire, mais pas vraiment ce qu'il voulait. De plus, l'idée était déjà à l'époque d'unifier dans un même framework tous les outils utilisés pour analyser/mesurer la performance de codes de calcul intensif.
Le « front-end » de MAQAO (Sylvain ne te gène pas pour me contredire si ça a changé et que je dis des bêtises) est censé bouffer de l'assembleur (ou du binaire décompilé) de la partie chaude de l'exécutable, puis à l'aide d'un modèle machine codé en interne (obtenu à grands coups de micro-benchmarking pour savoir quel est l'effet réel d'instructions SIMD/SSE, en fonction du flux, de l'occupation des ports de décodage du front-end pour processeurs Intel¹, etc. Cette information est statique (MAQAO recrée le graphe de dépendances de données ainsi que le graphe de flot de contrôle à partir de l'asm). Du coup, on obtient des informations « optimistes » de la meilleure performance possible. Par exemple, même si le code n'est pas vectorisé, si MAQAO déduit que statiquement il y a bien trop de chargements mémoire comparé aux instructions arithmétiques, il le rapportera dans son diagnostic.
Ensuite, si la performance mesurée s'écarte grandement de ce qu'on promet « au mieux », on peut utiliser différentes techniques, comme l'analyse décrémentale (DECAN), qui consiste à patcher le binaire de la boucle chaude, et retirer petit à petit des instructions (en suivant un pattern précis, ou bien « aléatoirement », etc.). L'idée est de repérer quel est le « deliquent load/store » (la lecture ou écriture mémoire qui rend le code lent). On retire une ou plusieurs instructions, on réinstrumente la portion de code, et on itère.
Il y a tout plein d'autres trucs que MAQAO sait faire, mais il faut garder à l'esprit que les codes visés sont généralement assez réguliers en terme de flot de contrôle. Si le code passe sont temps dans des constructions de type if-else, MAQAO ne pourra sans doute rien pour aider le programmeur.
[1] Je ne sais pas comment c'est obtenu maintenant, mais à l'époque, c'était l'affaire de quelques minutes/heures, à faire tourner tout plein de micro-benchmarks avec à peu près toutes les instructions « utiles » en calcul haute performance imaginables, et vérifier que les latences et le débit étaient ceux promis par Intel. On se servait pas mal des manuels de Agner pour vérifier que nous avions les mêmes nombres — et je dirais que 90-95% du temps, c'était le cas.
Et si la personne a perdu tout ses logins/pass, on joue avec les adresse postales physiques (courrier avec l'adresse enregistrée sur le compte, donc pas de fausse adresse).
Pour GoDaddy je pourrais presque comprendre (presque), mais dans le cas de PayPal, ils sont assimilés à un organisme bancaire. Je ne conçois même pas qu'au téléphone on réponde à ce genre de choses (numéro de carte, etc.). Si une banque « normale » donnait des infos perso au téléphone, elle aurait de gros problèmes s'il y avait une plainte. J'ai bossé en tant que guichetier pour une banque en France il y a plus de 10 ans, et il était interdit de répondre à toute demande d'info, même si on reconnaissait la voix du client au téléphone.
On ne demande pas de renseignement confidentiel à une banque ou un organisme de crédit au téléphone, même si c'est un service en ligne à la base, point.
Surtout qu'aux États-Unis (par exemple) ils ont tendance à pas mal pratiquer l'enregistrement des appels des clients « for quality reasons » (c'est censé être fait aléatoirement). Du coup il y a souvent des preuves que les employés ont merdé.
Les fondations sont libres, mais pas l'interface graphique. Un peu comme il existe/existait des implémentations de X non libres. Ça ne fait pas de Darwin un OS non libre.
Mais il faut aussi accepter qu'on puisse te dire que tu n'aimes pas trop laisser des libertés aux gens, et préfère leur imposer
Je vais donner un exemple très con : un des projets sur lequel je bosse est financé par les impôts, car c'est un projet du DoE (Department of Energy). Avant ça, nous étions financés par le département de la défense (DoD). Dans le premier cas (DoE), de toute manière il y a une volonté de transparence. Dans le deuxième cas (DoD), cette volonté n'est pas aussi importante (tant que le DoD a accès aux sources et qu'il a un droit de modif, il se fiche un peu du côté libre, car tout ce qu'ils font est en grande partie secret). Malgré tout dès le départ, j'ai insisté pour une licence libre. Je donne ici le raisonnement que j'avais tenu:
Mon boulot est financé par de l'argent public, je veux qu'il soit visible pour le public.
En même temps, ce serait débile d'empêcher une boite de se servir de notre soft (une bibliothèque) tout ça parce qu'ils seraient obligés de reverser tout bout de code à partir du moment où ils lieraient le logiciel avec le nôtre. Leurs impôts ont aussi contribué à notre recherche: ils devraient pouvoir en jouir sans remettre en question leur modèle économique.
J'aime pas les brevets logiciels (pour tout un tas de raisons qu'on peut trouver sur ce site si on cherche un peu). Je veux un truc sans.
Au final, nous avons opté pour la LGPL v2. Les premier et deuxième points, mon boss était complètement d'accord. Par contre, étant dans une université US, cette dernière peut tenter de déposer des brevets, et mon boss ne voulait pas l'empêcher. Donc pas de LGPL v3.
À titre personnel, le peu de bouts de codes que je produis hors du boulot sont mis en BSD. C'est une initiative personnelle, et je pense que tant qu'on me donne du crédit, c'est suffisant.
Bon, je ne peux pas parler du secteur privé aux USA, mais ce qui est clair pour le département de l'énergie/DOE (et qui finance à coups de millions tout un tas de projets), c'est que ce qui est produit par les prestataires doit être libre. Sauf que, à partir du moment où c'est libre, mais où le prestataire veut garder l'avantage, en fait la GPL c'est mieux pour eux : ils restent propriétaires du soft, donc ils peuvent faire de la double licence; et si les concurrents utilisent leurs outils, ben, ils sont obligés de filer les modifs supplémentaires, etc.
On va dire que c'est chiant ? Tu t'amuserais combien de temps a faire ce petit jeu simplement pour compenser un système de merde et le comportement de certains idiots de la pensee unique ?
C'est rigolo ça, ce que tu décris me fait penser a la "réflexion" Républicaine US (en particulier le Tea Party) sur la société en générale : on a pas besoin de modérateur, il suffit de se reposer sur la méritocratie et les marches. Et pour le reste, il y a la charité.
Traiterais-tu les LinuxFRiens de gros cons conservateurs ? ;-)
Juste une remarque (je t'aurais bien répondu sur ton autre commentaire à propos des PN et de l'environnement + poids → niveau de zénitude, mais pour le premier sujet je ne peux que faire preuve d'empathie, et pour le second je ne peux qu'acquiescer ;-)) : paralax est clairement plus « nature » que moi, mais si il/elle est bien engagé(e) dans les combats féministes, je pense qu'il y a un « effet ras-le-bol » qui fait qu'il est difficile de rester patient en face d'arguments lus et relus. Je sais qu'il existe déjà quelques FAQs en français et anglais sur le sujet. Il faudrait juste faire des liens vers eux pour répondre à un « arguments déjà démonté 100 fois ». Un peu comme certains utilisent « L'art d'avoir toujours raison » de Schopenhauer en se référant aux « stratagème XY » (homme de paille, ad hominem, ad personam), etc., pour souligner lorsqu'un interlocuteur utilise une forme de rhétorique au lieu d'un réel argument.
Donc, si, lorsqu'on lit entre les lignes de tes commentaires, il me semble évident que tu es plutôt féministe (en tout cas bien plus qu'une bonne partie des gens que je connais). Et ce que je trouve intéressant avec les gens qui correspondent au terme de féminisme tel que tu le rapportes de Wikipedia, c'est que très souvent, ils auront une position très similaire pour tout ce qui touche aux discriminations de toutes sortes (racisme, xénophobie, etc.). Je me trompe aussi peut-être, mais ça vient souvent d'une empathie qui vient d'une expérience personnelle vécue relativement tôt dans sa vie et qui a marqué ces personnes. Tu as parlé de ton histoire familiale, je pourrais sans doute te parler de la mienne. Elles sont complètement différentes, mais elles ont toutes les deux en commun les inégalités et la violence (physique ou autre) qui s'exerce d'une personne ou un groupe de personnes envers d'autres (groupes de) personnes.
Ben non, mais c'est une histoire de quantification, pour pouvoir essayer de correctement mettre les moyens proportionnés pour lutter contre toutes les formes de racisme. S'il existe un racisme qui vise à 90% les noirs, les gens d'origine maghrébine, et les rroms par exemple, et que les 10% restants tiennent du racisme anti blanc/jaune/marron/rouge/whatever, il me semble logique de faire plus d'efforts pour que la première catégorie soit défendue, car il y a clairement un biais contre cette dernière. Ça ne veut pas dire que lorsqu'on constate « sur le fait » qu'il y a une forme de discrimination envers quelqu'un, il ne faut pas réagir. Mais quand il s'agit d'établir une politique de lutte contre le racisme, c'est bien joli de dire qu'il faut lutter contre toutes formes de racisme, mais ce ne serait pas forcément un mal de démonter « en priorité » les préjugés qui existent contre les catégories les plus touchées par les discriminations. En gros, faire de la « prévention », si tu veux.
Encore une fois, je vois une différence entre des actes racistes « ponctuels » (je ne parle pas de violence ici, qui de toute manière est réprimée par la loi, avec une sentence potentiellement aggravée si une intention raciste peut être démontrée) qui sont regrettables, et contre lesquels il faut bien sûr lutter si possible, et un problème de racisme/discrimination systémique, où au final certains partent dès le départ avec un désavantage. J'ai un pote français qui a aussi la nationalité iranienne, et qui me disait qu'avoir changé légalement son prénom pour un prénom plus « français » a aussi significativement changé ses chances de d'obtenir un boulot, pour le mieux. Que je sache, il n'est pas nécessaire de le faire pour « un blanc ».
Concernant le racisme « familial » anti-padchénou (l'exemple d'une famille « noire » qui ne veut pas d'un beau-fils ou d'une belle-fille « blanche » que tu donnais) : j'ai vu ce genre de problèmes avec des asiatiques (vietnamiens/chinois/coréens/japonais principalement). Après avoir discuté avec des amis viet, chinois, etc., il ressort clairement qu'il existe une forme de discrimination « anti-asiat' » dans beaucoup de familles, avec une « hiérarchisation » par les parents pour approuver le compagnon/la compagne de leurs gosses, par exemple : « On veut absolument un viet. [le gamin passe de 20 ans à 22-23 ans:] Bon… OK, un chinois ou un coréen ça passe encore à la rigueur… [On arrive à 25 ans:] Bon, MÊME un blanc, ça passe. NON, UN NOIR ÇA PASSE PAS! » (je caricature, mais c'est globalement le genre de raisonnement que mes amis dont les parents sont immigrants ou fils d'immigrants m'ont donné).
Cependant, cette discrimination est faite en réalité à peu près pour toutes les populations, avec des contraintes qui se relâchent au fur et à mesure que les gamins (eux-mêmes intégrés à la société « locale ») font comprendre aux parents que ça va pas forcément se passer comme ça (mais comme je l'indiquais, avec malgré tout de vrais gros morceaux de racisme dedans). Tout ce que ça montre, c'est qu'il existe des cultures bien plus racistes/xénophobes que dans les sociétés occidentales.
De même qu'il existe des cultures basées sur une religion (les trois grands monothéismes occidentaux viennent à l'esprit) où il est évident que, si le conjoint n'est pas forcément de la « bonne confession » pour la famille, il faut que les gamins issus du couple le soient (donc une juive qui épouse un non-juif, ça passe, tant que les gamins finissent circoncis; un musulman qui épouse une non-musulmane, ça passe car les enfants pourront être musulmans; un/e chrétien/ne qui épouse un/e non-chrétien/ne, ça passe tant que les enfants sont baptisés; etc.).
Idem, en école d'ingénieur et en fac en général. Que des femmes soient discriminées positivement pour passer le filtre d'un IUT ou d'une école d'ingé, je veux bien le croire. Par contre, une fois qu'elle y est, elle a intérêt à bosser. Sinon ça va mal se terminer pour elle. Là où j'ai vu des comportements louches par contre, ce sont les formations professionnelles (genre les boites qui paient pour que les employés passent un Master), et où en gros, oui, le phénomène de « curving » (on « ramène » les notes de toute une promo à des moyennes « convenables »). Et pour le coup, sur le papier/CV, un mec qui aura suivi une formation initiale assez difficile aura le même diplôme qu'un mec qui aura suivi une formation continue avec des notes parfois assez complaisantes.
D'un côté je comprends bien qu'en formation continue on a bien moins de temps pour bosser qu'en initiale. D'un autre côté, c'est relativement injuste, parce que, d'expérience, j'ai vu des élèves réellement incapables de programmer en C et qui finissaient par avoir un diplôme de Master, dont l'une des UV était « multithreading et programmation parallèle ».
Ça doit être pour ça que la répartition sociale est si déséquilibrée. Le "mérite" est fait de multiples paramètres dont certains ne doivent rien au travail ni au talent de l'élève.
Un exemple : les jurys d'évaluation pour candidature à un poste de maître de conf. Il y a des cas flagrants dans certains domaines, où malgré la compétence d'une candidate, c'est un autre qui récupère le poste. Je ne parle pas de ces postes ouverts « juste pour le principe » (parce que quelqu'un est déjà pressenti mais il faut une apparence d'ouverture), mais bien de postes où un candidat, bien que venant d'une bonne école, n'a par exemple pas vraiment eu de bonnes publis en 2 ans de postdoc, là où une autre candidate a publié dans les conférences du top 5 de son domaine… Alors il s'agit bien entendu d'un environnement particulier, le milieu académique qui a ses mandarins (même si au moins en sciences « dures » il me semble que ça s'améliore), etc. Un exemple tiré du figaro :
L’université reste dominée par les hommes. Et la situation s’aggrave même. En 2012, seules 28% de femmes ont été promues professeurs, alors qu’elles étaient 33% en 2011, indique un rapport du ministère de l’Enseignement supérieur sur l’état des recrutements universitaires.
C'est quand même dommage … D'après le même article, les femmes représentent ~57% de la population universitaire dans les facs (donc on parle d'étudiantes et postdoc/ATER). Sans aller jusqu'à dire qu'il faudrait faire du 50/50, une différence de 20% nécessite qu'on se pose des questions je trouve.
Avec mes « moobs » (man boobs), j'ai clairement un tour de poitrine plus important que BEAUCOUP de femmes dans mon entourage direct (bon, beaucoup sont des asiatiques, ça n'aide pas). :-)
Sauf qu'il existe des formes de racisme ennuyantes qu'il faut combattre, mais qui sont plus bénignes que d'autres en termes d'impact sur le long terme sur le mode de vie des gens. J'ai été victime de discriminations, c'est relou, il aurait mieux valu que ça n'arrive pas, mais ça a eu un impact minimal sur ma vie en tant que telle. Je ne peux pas dire la même chose de certains de mes amis.
Par exemple, quand on me dit à mon futur mari que je pue car je suis blanc, ça pousse (pression sociale) le futur mari à partir, je souffre (impact négatif) donc en tant que blanc.
Nous sommes d'accord sur la finalité : ça reste du racisme. Mais quand j'entends qu'il existe du « racisme anti-blanc », j'aimerais voir des conséquences directes de ce racisme au niveau social (mis à part les faits divers ponctuels qui peuvent exister, que ce soit pour les insultes ou les agressions) : existe-t-il un phénomène systémique (même petit, même localisé à une ville ou un quartier) qui démontre un impact négatif ?
Evidemment, ils n'avaient sans doute pas compté avec le fait qu'il faut aussi convaincre les acteurs (hommes et femmes) de participer…
C'est ta raison de la non existence de ces films ? La vrai raison, c'est qu'un film classé X a des tas de contrainte de distribution, et est très fortement taxé.
J'ai clairement émis une hypothèse (« sans doute »). Ce que tu dis sur la taxation etc. est vrai bien sûr. Maintenant, il faudrait faire des recherches, mais y avait-il de « bons » acteurs à l'époque qui étaient prêts à « jouer » un acte sexuel pour de vrai devant la caméra ?
J'ai déjà vu des jobs qui sont clairement "pour jaune" car le patron est jaune et veut une culture jaune dans la boite.
Oui, mais du coup c'est un racisme « anti-pas-jaune ». Que tu sois blanc, noir, marron, ou que sais-je, tu ne seras pas engagé non plus. Du coup, c'est pas du racisme anti-blanc, où un blanc n'est pas embauché parce qu'il est blanc. Tu vois ce que je veux dire ?
… Bon en fait j'ai rédigé une réponse dans mon emacs customisé et optimisé (ça s'appelle ViM), et j'ai volontairement refusé de lire les commentaires avant. Une fois que j'ai terminé, j'ai lu les commentaires. Je me dis que même si je répète un argument, comme j'ai essayé de donner des exemples/analogies, ça passera mieux. Si d'aventure quelqu'un avait déjà utilisé un de mes arguments et qu'il avait déjà été démonté, je ne le copie pas ici.
Dernière chose avant de coller mon pâté (moi aussi je peux être atteint de logorrhée !), j'avais bien compris en te lisant que tu exagérais volontairement, mais c'est vrai qu'à certains moments j'ai trouvé ton argumentation confuse. Sur ce, hop :
Là où c'est vicieux, à mon avis, c'est ce principe de domination dite masculine. Comme si seuls les mâles étaient responsables. Ah, là, je suis pris en flagrant délit d'expression de mon avis.
Euh non. N'importe qui d'un peu honnête et qui a cherché un peu comment le féminisme, celui se basant sur le rapport de domination d'un groupe sur l'autre, te dira qu'il y a nécessairement un conditionnement accepté par un certain nombre (sinon, on aurait toujours 50% de la population qui finirait par vouloir taper l'autre, n'est-ce pas ?). Pour faire un parallèle sans doute maladroit : dans l'antiquité, être ou avoir un esclave n'était pas moralement une mauvaise chose. C'était un état de fait. On fait la guerre, on gagne, on a le droit de mettre les perdants à son service en tant qu'esclave (au moins une partie). Avec le recul, c'est indiscutablement injuste. Mais c'était un fait de société accepté (et en plus, c'était un état de fait « flou », à cause de certains esclaves qui au final avaient une vie bien meilleure que certains hommes libres).
Côté garçon, des armes factices, entretenant bien l’agressivité, côté fille, des poupées qui font tout comme de vrais bébés (les odeurs en moins) entretenant bien l'idée que les filles doivent obligatoirement être mère. C'est plus que dans leur nature, c'est leur destinée immuable. Qui s'élève contre cette ségrégation des rôles ? Là encore, silence assourdissant.
Euh, là encore, tu as faux (à mon avis). Tous ceux qui parlent des gender studies prennent justement les histoires de jouets pour enfants (surtout les tout petits) comme exemple flagrant de formatage « dès la naissance ». Plein de gens expliquent en quoi ça pose problème, et plein de gens donnent aussi
d'autres exemples flagrants de « lois naturelles » concernant la masculinité et ses atouts « naturels » VS. la féminité et les siens (d'atouts naturels, donc). Et surtout, comment tout à coup ces atouts « changent » lorsque ce qui est important pour être « au top » dans une société donnée évolue. Par exemple : les hommes étaient « naturellement » doués pour les lettres, les langues anciennes, etc. au début du XXè siècle, mais lorsque les maths et les sciences en général ont commencé à devenir proéminents pour faire avancer la société, tout à coup, les garçons étaient « naturellement » plusse doués en maths; les femmes étaient très douées pour la programmation des ordinateurs fin des années 40 tant que cela restait du domaine du « systématique »; etc.).
Question induite, qu'est-ce qui empêche les femmes de se révolter et de dire à leurs hommes : Va chier, le ménage, tu le fais autant que moi, ou bien je me barre ? Rien. En fait si, la pression sociale, la peur d'être seule. Pas mal de choses en fait. Mais qui avec un peu de courage ne sont que des obstacles minimes.
Permets-moi de douter de l'affirmation que j'ai mise en gras. Lorsque toute ta vie tu as subi un système, tu penses bien qu'il y a eu des moments où tu t'es révolté(e). Mais tu peux aussi imaginer que, lorsque tu arrives à, disons, 35-40 ans, que t'as déjà 2 à 3 gosses, etc., tes priorités ne sont plus exactement les mêmes. Surtout si le compagnon gagne plus que toi. La façon dont tu dis ça semble faire abstraction du fait qu'une femme (en couple) n'est pas en isolation, et que ce qu'elle décide de faire a un impact sur d'autres qu'elle (notamment les gamins s'il y en a). J'ai quelques amies qui vivaient une
relation « pourrie », il leur a parfois fallu des années à réussir à s'en dépatouiller (lire: quitter le mec en question). Et en fait, plus elles se sont rendu compte jeunes qu'il y avait un problème d'inégalité homme-femme, et plus elles ont pu partir vite de leur relation empoisonnée. J'ajouterai que souvent ça va de pair avec des filles nées plus tard, dans des sociétés ou en tout cas avec des parents bien plus tolérants/libérés que les générations précédentes.
La question sous-jacente, et bien plus importante étant : Mais comment se fait-il qu'elle soit à 9 ans aussi marquée par des comportements sexistes ?
J'ai un ami qui est un peu dans le même cas que toi : la fille de sa compagne (mais c'est comme si c'était la sienne) adorait jouer aux Lego avec lui. Puis elle est passée de maternelle en primaire. Et là, après une semaine, c'était clair pour elle : les Lego, c'est pour les mecs; les filles jouent avec des
poupées type Barbie.
Par contre, je ne comprends pas comment tu en arrives à cette conclusion:
Là, je voulais juste démontrer que je pense que les femmes sont toutes aussi responsables de leur condition que les hommes.
Ce qui a fait que la petite fille dont je parlais précédemment a lâché les Lego, ce n'est pas tant l'attitude de l'instit (que ce soit un homme ou une femme, même si, étant une figure d'autorité, cette personne a une influence certaine), mais la pression sociale des autres élèves, lui ayant bien fait comprendre que les Lego, c'est masculin, et donc pas pour elle. Tu ne peux pas reprocher à un gamin de capituler devant la pression sociale d'une vingtaine ou trentaine d'élèves. C'est d'ailleurs le rôle des parents d'expliquer que non, ce n'est pas une histoire de garçon ou fille de jouer aux Lego. Mais même là, bon courage. Il lui en faudra, à cette gamine, pour affronter tous les jours pendant 5 à 15 ans la pression sociale qui lui explique « ce qui est féminin » et ce qui ne l'est pas.
[…] les femmes sont encore actrices, voire a minima complices de cet état de fait.
Si par là tu veux dire « beaucoup de femmes sont conditionnées, et du coup suivent les règles qu'on leur a inculqué sur les rôles donnés aux différents genres dans notre société, sans forcément faire preuve de beaucoup d'introspection, disons que toute une littérature est d'accord avec toi. C'est entre autres à ça que s'intéressent les différentes théories du genre. :-)
Alors oui, on peut regretter que le porno soit le plus souvent pour le coup particulièrement sexiste, surtout avec l'augmentation du gonzo, mais est-ce que ça vaut le coup de nier qu'il existe des choses plus sympa ? Est-ce que ça vaut le coup d'être anti-porno (n'est-ce pas là un problème de morale plutôt que de féminisme ?)
Je pense qu'il y a deux parties dans cette séries de remarques/questions.
Faut-il nier qu'il existe des pornos « pas vraiment sexistes ? » Non, bien sûr. J'avais lu quelque part que, quand les premiers films classés X étaient sortis, tout un tas de réalisateurs avaient commencé à rêver d'un cinéma ultra-réaliste qui raconterait une histoire, mais avec des scènes d'amour complètement explicites. Évidemment, ils n'avaient sans doute pas compté avec le fait qu'il faut aussi convaincre les acteurs (hommes et femmes) de participer…
Est-ce qu'être anti-porno est plus une question de morale plutôt qu'une lutte contre le sexisme. J'ai envie de dire, les deux mon capitaine. Il y a clairement une notion de morale, qui rejoindra sans doute les questions morales soulevées par la prostitution. Il y a aussi une question sur le sexisme (tu parlais justement de la montée du porno gonzo par exemple). Dans ce dernier cas, je pense que le problème n'est pas le film porno en lui-même, mais le mensonge qui est véhiculé par ce dernier : non, une femme n'a généralement pas un orgasme dès qu'on la pénètre. Et d'ailleurs, le fait qu'un homme éjacule n'indique pas nécessairement qu'il a eu un orgasme non plus¹. Non, une femme n'a pas forcément envie qu'on lui enfonce un truc de 20 à 30cm dans la gorge. Etc.
Je ne comprends pas ce que tu veux dire par ça :
[à propos des pets/rots/bla] Mais, ciel, mais c'est très déplacé pour une femme de faire ça ! Pourquoi ? Parce que c'est plus distingué chez un homme peut-être ?
Je ne crois pas avoir jamais vu une femme féministe le nier. En fait j'ai l'impression que tu mélanges un peu les discours « pro » ou « anti » féminisme (dans le sens « anti-féminisme-un-peu-trop-anti-homme » si tu veux), mais c'est pas très très clair quand tu passes de l'un à l'autre.
[Toujours à propos des flatulences] Là encore, n'est-ce pas la morale qui vient polluer le débat ?
Euh, non. Là pour le coup, c'est bien une objectification/idéalisation de ce à quoi une femme devrait ressembler : une femme, c'est beau, c'est élégant, ça n'émet pas de bruits dégueu, ça sait se tenir, et donc, ça se tait, et ça ne parle que quand on lui adresse la parole. C'est bien une forme de « morale »,
celle d'un autre temps, qui reléguait les femmes à l'arrière-plan.
Alors, plutôt que de lutter contre les hommes, pourquoi ne pas lutter avec les femmes et les hommes, les humains, qui pensent que cet état peut être changé ?
Les féministes que je connais (qui le revendiquent, ou bien qui ont un comportement qui me les fait assimiler à ce que je considère être féministe, et qui colle bien à ta définition tirée de Wikipedia) ne se posent pas « contre » les hommes. Par contre effectivement, cette notion de société qui, en tant qu'ensemble, en tant que groupe d'individus tend à favoriser les hommes, ça c'est un truc que ces personnes (hommes et femmes) effectivement affirment. Ce qu'elles n'affirment pas par contre, c'est que ce soit volontaire. J'ai un excellent cas de sexisme involontaire me concernant (et sur lequel j'essaie de
travailler pour que ça ne se reproduise plus), mais il faudrait que j'arrive à le formuler correctement — et ma dernière tentative pour tenter de l'expliquer par écrit n'était pas très bonne.
Pourquoi systématiquement être contre le système et réduire la domination à celle des hommes sur les femmes ?
Ce n'est pas exactement comme ça que je le perçois. Regarde ce que tu disais précédemment à propos des femmes qui ont été conditionnées pour se dire que les mecs ça en fout pas une à la maison : si toute ta vie, le modèle parental (en commençant par tes parents, mais aussi ceux de tes amis d'école quand tu vas manger chez eux, etc.) est que « c'est comme ça que ça se passe », tu affirmes qu'avec « un peu » d'efforts, une femme peut dépasser ça. Moi je te dis que lorsque tu es programmé pendant ~20 ans à accepter cette façon de vivre, c'est difficile de s'en détacher, à moins d'avoir été sensibilisé au fait que cette façon de vivre pose problème bien avant. Je me permets de donner une analogie pourrie. J'ai fait du yo-yo avec mon poids : en ce moment j'ai jamais été aussi gros, mais 10 ans auparavant je n'avais jamais été aussi mince, et 15 ans auparavant, j'étais entre les deux. J'ai un ami qui a toujours été mince, qui, finissant ses études de doctorat, mais ayant la chance d'avoir pu éviter tout un tas de contraintes (il n'avait presque jamais à bosser le weekend, ou tard le soir), pouvait continuer d'avoir un mode de vie régulier, etc. Lorsque je lui expliquais que mon boulot, c'est de prendre l'avion plusieurs fois par an, de parfois (souvent) bosser le weekend, que j'ai pas forcément facilement la
possibilité d'avoir un emploi du temps régulier, et que du coup, je bouffe de la merde, n'importe quand, etc., pour lui, il « suffisait » que j'arrête de faire n'importe quoi. Si j'avais été en surpoids de deux ou trois (ou cinq) kilos, il aurait sans doute raison. Là, j'ai 20kg à perdre. J'ai une accumulation de
mauvaises habitudes, dont je suis conscient; je sais ce que je suis censé faire en termes d'habitudes alimentaires (quantités ingérées, [manque de] diversité dans la nourriture, consommation quotidienne d'eau, etc.) mais ça n'empêche pas que c'est réellement se faire violence de retomber dans un cercle
vertueux, car le boulot n'aide pas (pendant ~5 ans, j'avais entre 2h30 et 4h de transport par jour). Bien sûr « qu'il ne tient qu'à moi » de changer les choses. Mais ce n'est pas facile. Lorsque j'étais à un « bon » poids (le plus bas donc) il y a ~10 ans, c'était très simple : j'étais dans un environnement
qui favorisait cela (j'avais une copine qui me faisait des remarques quand j'exagérais un peu trop, je marchais pour aller en cours, etc.).
Donc : l'environnement où l'on vit est extrêmement important pour réussir à voir qu'une situation est bonne ou pas pour soi-même ou pour les autres. D'ailleurs, il y a récemment eu une vidéo sur les « pervers narcissiques » : Fred et Marie. On y voit une femme qui est complètement soumise à son mari, qui n'est jamais directement violent, mais qui est clairement manipulateur, qui gueule parfois, la cajole juste après, etc. Sa meilleure amie lui parle en aparté à un moment, et lui dit qu'elle ne comprend pas, qu'elle a changé, qu'avant elle était volontaire, pleine de vie, etc. Plein de gens (je devrais dire : plein de mecs) se sont plaints, ont dit « ouais mais non, des filles PN, ça existe aussi », etc. C'est vrai. Il existe bien des PN femmes, et après avoir cherché un peu, elles existent dans des proportions similaires (il y a un peu plus d'hommes que de femmes PN apparemment). Ces gens l'ont pris pour eux (« encore une fois, c'est le mec le connard »). Je suis tout à fait d'accord pour dire qu'il faudrait deux vidéos : une pour chaque cas (dans le cas d'un couple hétéro).
Ceci étant dit, je n'avais pas besoin que la victime soit un homme pour m'identifier à Marie dans cette vidéo. Ayant été en couple avec une « quasi-PN » (je ne pense pas qu'elle avait atteint un niveau pathologique, mais je ne suis pas psy), j'ai pu voir dans cette vidéo des moments de vie que j'avais moi-même vécu.
Je pense que c'est plus contre un système patriarcal, entretenu à la fois par des hommes et des femmes qu'il faut lutter.
Euh oui, mais … Par définition, un système patriarcal est un système où les hommes… dominent. :-) Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des femmes qui n'aident pas ce système à perdurer, soit par « programmation », soit parce qu'elles y ont trouvé une place qui leur convient, ou pour n'importe quelle autre raison. Mais ça veut dire que, parce que les hommes en règle générale sont les grands bénéficiaires de ce système, il faut faire un effort « conscient » pour se rendre compte de certaines inégalités.
Pour prendre une autre analogie/comparaison, dans Sur la télévision, Bourdieu explique que dans un débat télévisé, ce qu'il faudrait, c'est que le modérateur de ce débat aide « le plus faible » en termes de capacité à communiquer à exprimer ses idées. Si ce dernier ne le fait pas, il s'agira alors plus d'une bataille rhétorique que d'une confrontation d'idées. Ainsi, le modérateur doit s'assurer que le temps de parole soit non pas forcément « égal », mais « suffisant » pour que tous les intervenants puissent faire passer leurs opinions équitablement².
Je prends cet exemple parce que c'est à mon avis applicable à toute situation où il existe une autorité (par exemple l'État) qui doit s'assurer de l'égalité en droit, mais aussi de l'équité en traitement : l'égalité d'opportunité fonctionne mal — un gosse de riche et un gosse de pauvre ont tous les deux une
égalité d'opportunité d'accéder au poste de président de la République; en pratique, l'un aura les connexions grâce à ses parents, l'école où il aura été dès la maternelle, etc.; l'autre aura déjà fait un bond considérable s'il arrive à devenir député/préfet/etc. C'est la même chose avec les inégalités hommes/femmes. L'idée n'est pas de systématiquement mettre 50% de femmes à tous les postes. Par contre, l'idée est de s'assurer qu'il existe une proportion suffisante de femmes pour qu'il y ait une possibilité d'émulation. Mais ça ne sert à rien si malgré les 20 ou 30% de femmes qui occupent un poste donné, les comportements des hommes à leur égard restent sexistes (par exemple : en leur coupant la parole tout le temps, en leur faisant des remarques déplacées sur leur façon de s'habiller, en étant un peu trop « collants », etc.). Si d'un côté les lois sur le harcèlement sexuel aux USA sont ridiculement rigides, de l'autre en France, il faudrait peut-être s'interroger, si ce n'est sur leur étendue, au moins sur leur juste application…
[1] d'ailleurs je me souviens d'une interview d'Ovidie, qui justement essaie de faire des pornos qui plaisent aux femmes, qui rigolait du fait que dans un porno « classique », il faut presque toujours avoir l'homme qui éjacule « à l'air libre », comme si l'éjaculation impliquait nécessairement l'orgasme, alors
qu'elle disait qu'elle pouvait clairement voir quand le mec avait réellement joui ou pas.
[2] J'en ai déjà parlé ailleurs, mais alors que je suis plutôt sensible à tout un tas d'idées présentées par Mélenchon de par le passé, j'ai souvenir d'un débat entre lui et une ultra-libérale — donc en théorie, étant données mes convictions politiques, j'aurais dû être derrière lui à 200%. La façon qu'avait Mélenchon de couper la parole à son interlocutrice à tout bout de champ m'avait tellement énervé qu'au final, je ne voulais plus écouter ni l'un, ni l'autre (qui de toute manière ne pouvait pas en placer une). Le modérateur aurait dû faire taire Mélenchon pour laisser à son opposante l'opportunité de défendre ses idées.
Bon, certes, j'ai eu bien plus de femmes que d'hommes instits. N'empêche, sur cinq ans de primaires, j'ai eu 1,5 homme en tant que prof (l'un d'entre eux n'assurait que certains cours). Ce n'est certes pas 50%, mais ce n'est pas non plus 0% (en fait, c'est 30% :P). Je ne sais pas si j'étais dans une (deux en fait, il y a eu déménagement entre temps) école « atypique », mais dans mon cas non-significatif statistiquement, il y avait plus d'hommes instits en proportion que de filles en génie informatique (~20%) dans ma promo à la fac. :-)
[à propos de la profanation de tombes interdite en France] Oui, à cause de l'héritage religieux. Les religions n'existeraient pas, on ne se poserait même pas la question.
Ça c'est faux. La tombe ou l'urne n'est pas simplement un symbole religieux, c'est aussi un lien émotionnel pour ceux qui survivent au mort, une façon de se souvenir de lui/d'elle. Et du coup, la profanation n'est pas une insulte aux personnes mortes (que je sais n'avoir aucune opinion, en bon athée), mais aux vivants qui aiment/ont aimé la personne enterrée.
De façon similaire, endommager un monument ou un édifice officiel est interdit/puni par la loi. Sauf à qualifier ces lois de « renforcement d'une religion d'état », si tu n'acceptes pas qu'on abîme une jolie statue, tu devrais accepter qu'il n'est pas acceptable qu'on abîme une jolie stèle (ou même une moche).
C'est paternaliste parce que tu te crois autorisé à me donner des conseils/ordres.
Bon en l'occurrence, c'est juste la condescendance habituelle affichée par Zenitram lorsqu'il est persuadé d'avoir raison (ça arrive souvent ! :-P), et il la sort quel que soit la personne à qui il s'adresse.
Je pense que tu as des arguments pertinents dans cette réponse. Mais pour faire une comparaison sans doute un peu simpliste : au Moyen-Âge, tu avais les bouffons (du roi, du seigneur local, etc.), qui racontaient tout un tas de vérités sur la vie à la cour et pointaient même vers des courtisans spécifiquement, voire le roi/seigneur/bla. Mais on laissait le bouffon parler car, après tout, ça restait informatif (très souvent), mais aussi le bouffon n'a absolument aucun pouvoir en pratique.
Il me semble que beaucoup de ces discours à propos de l'opposition dominants/dominés se repose sur le même mécanisme. Si racisme anti-blanc il y a vraiment, et qu'il dépasse les « simples » mots (par exemple, s'il y a agression dans l'un des pires cas), il faut évidemment le punir. S'il s'agit de propos « anti-blancs » (très sincèrement je n'en ai jamais entendu personnellement, alors que des propos contre les maghrébins ou les noirs, c'est arrivé plusieurs fois), ceux-ci empêchent-ils lesdits blancs d'obtenir un job, d'aller dans certains quartiers¹ à cause de contrôles d'identités permanents ou en tout cas réguliers (et clairement au faciès), etc. ? Bref, y a-t-il une réelle attitude hostile aux blancs qui les empêchent régulièrement d'obtenir un boulot, de s'installer quelque part (appart à louer ou autres), de marcher dans la rue, etc. ?
[1] J'ai déjà vu plein de gens parler d'avoir des problèmes d'entrer dans des cités sans y être entrés au moins une fois avec un mec qui y habite, mais ça n'avait rien à voir avec sa couleur de peau ou ses origines.
Pour le coup, autant je ne suis pas d'accord avec Zenitram sur sa façon de généraliser, autant j'ai bien des exemples autour de moi de femmes qui effectivement expliquent qu'en gros, elles savent s'occuper de gosses, et pas leur compagnon. On peut bien entendu considérer qu'elles font partie des femmes « conditionnées » pour rester dans un certain rôle. Je pense qu'en grande partie, c'est souvent vrai.
Tout ceci étant dit, il y a aussi des femmes qui veulent absolument être « la maman », et je ne pense pas que ce soit le résultat d'un quelconque formatage. De même qu'il existe des femmes qui clairement n'ont pas ce fameux « instinct maternel », au moins jusqu'au moment où elles donnent effectivement naissance à un marmot. J'ai des exemples dans des cercles très proches de ces deux approches.
[^] # Re: Si je comprends bien ...
Posté par lasher . En réponse au journal Pourquoi les jeux vidéos devraient entrer dans le domaine public. Évalué à 2.
C'est oublier la partie « pré-med ». Bref, il ne faut pas oublier le bachelor à avoir avant d'entrer en fac de médecine, à savoir ~4 ans.
[^] # Re: mélange de langage ?
Posté par lasher . En réponse à la dépêche LLVM 3.4 et Clang 3.4. Évalué à 4.
Concernant la MKL: entre 10 et 20% est écrite en ASM. Le reste est du C « de base » (car le compilateur peut correctement générer du code de bonne qualité), compilé en plusieurs versions (avec/sans OpenMP, ILP32 ou ILP64, etc.).
Pas d'accord. Enfin pas tout à fait. J'ai besoin d'avoir accès à un physicien/mathématicien lorsqu'il s'agit d'optimiser un code et de vérifier que je ne mets pas en danger la stabilité numérique ou la convergence d'un algo (dans le cas d'une méthode itérative). Mais s'il est toujours utile de connaître un minimum le domaine d'application d'un programme (e.g. éléments finis, etc.), dans 90% des cas, ce que je dois savoir en tant qu'infoteux bas-niveau, c'est comment sont représentés les flottants « normalisés » (IEEE 754) en 32, 64, et 80 bits et « dénormalisés » (spécifiques à l'archi, et souvent lents). Le reste, c'est purement un problème de compilation/optimisation largement à ma portée.
Tu as raison de dire que le temps est limité pour un ingé/scientifique, et qu'il faut donc faire des choix. Mais le problème est que les physiciens/matheux/bla ont eu à « devenir » programmeurs d'un côté pour pouvoir coder leurs modèles (ce qui est très bien), mais aussi à se préoccuper de la machine en dessous (ce qu'ils ne devraient JAMAIS avoir à faire dans l'idéal).
Il existe tout un tas d'efforts en ce moment pour correctement procéder à la séparation de rôles (« separation of concerns », je ne sais pas bien comment le traduire) : d'un côté le physicien/mathématicien qui code son modèle (le langage importe peu), et de l'autre le « tuning expert » qui connaît la machine cible et sait comment correctement causer au compilateur et à la machine en règle générale. Par exemple, il existe les Concurrent Collections (CnC), création dans un labo d'Intel à la base pour le langage C++, mais dont la spécification a donné lieu à des implémentations en Python, Java, etc. Le principe est simple : on écrit son code par « étapes » (steps). Chaque étape doit être une fonction_pure (i.e. le résultat doit être le même à chaque fois que la fonction doit traiter des données identiques, et qui n'a pas d'effet de bord). Le programmeur d'application doit ensuite écrire comment les différentes étapes sont coordonnées, en exprimant explicitement les relations de dépendance de contrôle et de données entre étapes.
Là-dessus je te rejoins parfaitement. Le meilleur langage pour programmer quelque chose, c'est celui où tu te sens à l'aise. N'ayant eu que des codes F77 ou F90 "non objet" me passer sous les yeux, je t'avoue que j'ai versé quelques larmes de sang, mais c'était loin d'être aussi terrible que ce qu'on m'avait décrit (bon, les boucles avec étiquettes numériques en F77, ou les blocs
COMMON
, je m'en serais bien passé).[^] # Re: Quelques tools !
Posté par lasher . En réponse au journal Disséquer du binaire - retour d'expérience. Évalué à 4.
Histoire de répondre en vrac :
SUPERZAP, SystemTap, etc. sont tous des outils très intéressants. Ayant indirectement bossé sur MAQAO et directement avec (quand la plupart de ses modules étaient éclatés en divers endroits), j'ai eu l'occasion parler avec la plupart des gens qui y ont bossé entre ~2005 et ~2010. Pour prendre l'exemple du module MADRAS (qui s'occuper de « décompiler » les binaires, rajouter des trampolines où il faut, puis recompiler le tout), son auteur avait cherché un peu partout s'il n'existait pas déjà des bibliothèques ou exécutables qui feraient l'affaire. La réponse a été non : soit on avait des trucs de type
objdump
/gdb
/etc. fait pour le debug, soit on avait des trucs typeIDA Pro
pour le reverse engineering, mais ce que cherchait l'auteur de MADRAS, c'était un moyen de facilement patcher des bouts de binaires sans avoir à se taper l'intégralité de l'assembleur, pour mieux instrumenter les parties chaudes qui devront être plus tard optimisées. Bref, tout plein d'outils faisaient « presque » l'affaire, mais pas vraiment ce qu'il voulait. De plus, l'idée était déjà à l'époque d'unifier dans un même framework tous les outils utilisés pour analyser/mesurer la performance de codes de calcul intensif.Le « front-end » de MAQAO (Sylvain ne te gène pas pour me contredire si ça a changé et que je dis des bêtises) est censé bouffer de l'assembleur (ou du binaire décompilé) de la partie chaude de l'exécutable, puis à l'aide d'un modèle machine codé en interne (obtenu à grands coups de micro-benchmarking pour savoir quel est l'effet réel d'instructions SIMD/SSE, en fonction du flux, de l'occupation des ports de décodage du front-end pour processeurs Intel¹, etc. Cette information est statique (MAQAO recrée le graphe de dépendances de données ainsi que le graphe de flot de contrôle à partir de l'asm). Du coup, on obtient des informations « optimistes » de la meilleure performance possible. Par exemple, même si le code n'est pas vectorisé, si MAQAO déduit que statiquement il y a bien trop de chargements mémoire comparé aux instructions arithmétiques, il le rapportera dans son diagnostic.
Ensuite, si la performance mesurée s'écarte grandement de ce qu'on promet « au mieux », on peut utiliser différentes techniques, comme l'analyse décrémentale (DECAN), qui consiste à patcher le binaire de la boucle chaude, et retirer petit à petit des instructions (en suivant un pattern précis, ou bien « aléatoirement », etc.). L'idée est de repérer quel est le « deliquent load/store » (la lecture ou écriture mémoire qui rend le code lent). On retire une ou plusieurs instructions, on réinstrumente la portion de code, et on itère.
Il y a tout plein d'autres trucs que MAQAO sait faire, mais il faut garder à l'esprit que les codes visés sont généralement assez réguliers en terme de flot de contrôle. Si le code passe sont temps dans des constructions de type
if
-else
, MAQAO ne pourra sans doute rien pour aider le programmeur.[1] Je ne sais pas comment c'est obtenu maintenant, mais à l'époque, c'était l'affaire de quelques minutes/heures, à faire tourner tout plein de micro-benchmarks avec à peu près toutes les instructions « utiles » en calcul haute performance imaginables, et vérifier que les latences et le débit étaient ceux promis par Intel. On se servait pas mal des manuels de Agner pour vérifier que nous avions les mêmes nombres — et je dirais que 90-95% du temps, c'était le cas.
[^] # Re: Bravo
Posté par lasher . En réponse au journal Mots de passe et ingénierie sociale. Évalué à 4.
Pour GoDaddy je pourrais presque comprendre (presque), mais dans le cas de PayPal, ils sont assimilés à un organisme bancaire. Je ne conçois même pas qu'au téléphone on réponde à ce genre de choses (numéro de carte, etc.). Si une banque « normale » donnait des infos perso au téléphone, elle aurait de gros problèmes s'il y avait une plainte. J'ai bossé en tant que guichetier pour une banque en France il y a plus de 10 ans, et il était interdit de répondre à toute demande d'info, même si on reconnaissait la voix du client au téléphone.
On ne demande pas de renseignement confidentiel à une banque ou un organisme de crédit au téléphone, même si c'est un service en ligne à la base, point.
[^] # Re: Bravo
Posté par lasher . En réponse au journal Mots de passe et ingénierie sociale. Évalué à 3.
Surtout qu'aux États-Unis (par exemple) ils ont tendance à pas mal pratiquer l'enregistrement des appels des clients « for quality reasons » (c'est censé être fait aléatoirement). Du coup il y a souvent des preuves que les employés ont merdé.
[^] # Re: Mauvais paradigme
Posté par lasher . En réponse au journal La GPL est un échec (FreeBSD 10 est sorti). Évalué à 2.
Les fondations sont libres, mais pas l'interface graphique. Un peu comme il existe/existait des implémentations de X non libres. Ça ne fait pas de Darwin un OS non libre.
[^] # Re: Mauvais paradigme
Posté par lasher . En réponse au journal La GPL est un échec (FreeBSD 10 est sorti). Évalué à 2.
Je vais donner un exemple très con : un des projets sur lequel je bosse est financé par les impôts, car c'est un projet du DoE (Department of Energy). Avant ça, nous étions financés par le département de la défense (DoD). Dans le premier cas (DoE), de toute manière il y a une volonté de transparence. Dans le deuxième cas (DoD), cette volonté n'est pas aussi importante (tant que le DoD a accès aux sources et qu'il a un droit de modif, il se fiche un peu du côté libre, car tout ce qu'ils font est en grande partie secret). Malgré tout dès le départ, j'ai insisté pour une licence libre. Je donne ici le raisonnement que j'avais tenu:
Au final, nous avons opté pour la LGPL v2. Les premier et deuxième points, mon boss était complètement d'accord. Par contre, étant dans une université US, cette dernière peut tenter de déposer des brevets, et mon boss ne voulait pas l'empêcher. Donc pas de LGPL v3.
À titre personnel, le peu de bouts de codes que je produis hors du boulot sont mis en BSD. C'est une initiative personnelle, et je pense que tant qu'on me donne du crédit, c'est suffisant.
[^] # Re: Quid côté stats entre projets "similaires"
Posté par lasher . En réponse au journal La GPL est un échec (FreeBSD 10 est sorti). Évalué à 2.
Bon, je ne peux pas parler du secteur privé aux USA, mais ce qui est clair pour le département de l'énergie/DOE (et qui finance à coups de millions tout un tas de projets), c'est que ce qui est produit par les prestataires doit être libre. Sauf que, à partir du moment où c'est libre, mais où le prestataire veut garder l'avantage, en fait la GPL c'est mieux pour eux : ils restent propriétaires du soft, donc ils peuvent faire de la double licence; et si les concurrents utilisent leurs outils, ben, ils sont obligés de filer les modifs supplémentaires, etc.
[^] # Re: Bien essaye
Posté par lasher . En réponse au journal La GPL est un échec (FreeBSD 10 est sorti). Évalué à 2.
C'est rigolo ça, ce que tu décris me fait penser a la "réflexion" Républicaine US (en particulier le Tea Party) sur la société en générale : on a pas besoin de modérateur, il suffit de se reposer sur la méritocratie et les marches. Et pour le reste, il y a la charité.
Traiterais-tu les LinuxFRiens de gros cons conservateurs ? ;-)
[^] # Re: Ma conclusion.
Posté par lasher . En réponse au journal Le féminisme me gonfle. Évalué à 5.
Juste une remarque (je t'aurais bien répondu sur ton autre commentaire à propos des PN et de l'environnement + poids → niveau de zénitude, mais pour le premier sujet je ne peux que faire preuve d'empathie, et pour le second je ne peux qu'acquiescer ;-)) : paralax est clairement plus « nature » que moi, mais si il/elle est bien engagé(e) dans les combats féministes, je pense qu'il y a un « effet ras-le-bol » qui fait qu'il est difficile de rester patient en face d'arguments lus et relus. Je sais qu'il existe déjà quelques FAQs en français et anglais sur le sujet. Il faudrait juste faire des liens vers eux pour répondre à un « arguments déjà démonté 100 fois ». Un peu comme certains utilisent « L'art d'avoir toujours raison » de Schopenhauer en se référant aux « stratagème XY » (homme de paille, ad hominem, ad personam), etc., pour souligner lorsqu'un interlocuteur utilise une forme de rhétorique au lieu d'un réel argument.
Donc, si, lorsqu'on lit entre les lignes de tes commentaires, il me semble évident que tu es plutôt féministe (en tout cas bien plus qu'une bonne partie des gens que je connais). Et ce que je trouve intéressant avec les gens qui correspondent au terme de féminisme tel que tu le rapportes de Wikipedia, c'est que très souvent, ils auront une position très similaire pour tout ce qui touche aux discriminations de toutes sortes (racisme, xénophobie, etc.). Je me trompe aussi peut-être, mais ça vient souvent d'une empathie qui vient d'une expérience personnelle vécue relativement tôt dans sa vie et qui a marqué ces personnes. Tu as parlé de ton histoire familiale, je pourrais sans doute te parler de la mienne. Elles sont complètement différentes, mais elles ont toutes les deux en commun les inégalités et la violence (physique ou autre) qui s'exerce d'une personne ou un groupe de personnes envers d'autres (groupes de) personnes.
[^] # Re: asshole detector
Posté par lasher . En réponse au journal La communauté Linuxfr n'a-t-elle plus rien (de technique) à dire ?. Évalué à 4.
Ben non, mais c'est une histoire de quantification, pour pouvoir essayer de correctement mettre les moyens proportionnés pour lutter contre toutes les formes de racisme. S'il existe un racisme qui vise à 90% les noirs, les gens d'origine maghrébine, et les rroms par exemple, et que les 10% restants tiennent du racisme anti blanc/jaune/marron/rouge/whatever, il me semble logique de faire plus d'efforts pour que la première catégorie soit défendue, car il y a clairement un biais contre cette dernière. Ça ne veut pas dire que lorsqu'on constate « sur le fait » qu'il y a une forme de discrimination envers quelqu'un, il ne faut pas réagir. Mais quand il s'agit d'établir une politique de lutte contre le racisme, c'est bien joli de dire qu'il faut lutter contre toutes formes de racisme, mais ce ne serait pas forcément un mal de démonter « en priorité » les préjugés qui existent contre les catégories les plus touchées par les discriminations. En gros, faire de la « prévention », si tu veux.
Encore une fois, je vois une différence entre des actes racistes « ponctuels » (je ne parle pas de violence ici, qui de toute manière est réprimée par la loi, avec une sentence potentiellement aggravée si une intention raciste peut être démontrée) qui sont regrettables, et contre lesquels il faut bien sûr lutter si possible, et un problème de racisme/discrimination systémique, où au final certains partent dès le départ avec un désavantage. J'ai un pote français qui a aussi la nationalité iranienne, et qui me disait qu'avoir changé légalement son prénom pour un prénom plus « français » a aussi significativement changé ses chances de d'obtenir un boulot, pour le mieux. Que je sache, il n'est pas nécessaire de le faire pour « un blanc ».
Concernant le racisme « familial » anti-padchénou (l'exemple d'une famille « noire » qui ne veut pas d'un beau-fils ou d'une belle-fille « blanche » que tu donnais) : j'ai vu ce genre de problèmes avec des asiatiques (vietnamiens/chinois/coréens/japonais principalement). Après avoir discuté avec des amis viet, chinois, etc., il ressort clairement qu'il existe une forme de discrimination « anti-asiat' » dans beaucoup de familles, avec une « hiérarchisation » par les parents pour approuver le compagnon/la compagne de leurs gosses, par exemple : « On veut absolument un viet. [le gamin passe de 20 ans à 22-23 ans:] Bon… OK, un chinois ou un coréen ça passe encore à la rigueur… [On arrive à 25 ans:] Bon, MÊME un blanc, ça passe. NON, UN NOIR ÇA PASSE PAS! » (je caricature, mais c'est globalement le genre de raisonnement que mes amis dont les parents sont immigrants ou fils d'immigrants m'ont donné).
Cependant, cette discrimination est faite en réalité à peu près pour toutes les populations, avec des contraintes qui se relâchent au fur et à mesure que les gamins (eux-mêmes intégrés à la société « locale ») font comprendre aux parents que ça va pas forcément se passer comme ça (mais comme je l'indiquais, avec malgré tout de vrais gros morceaux de racisme dedans). Tout ce que ça montre, c'est qu'il existe des cultures bien plus racistes/xénophobes que dans les sociétés occidentales.
De même qu'il existe des cultures basées sur une religion (les trois grands monothéismes occidentaux viennent à l'esprit) où il est évident que, si le conjoint n'est pas forcément de la « bonne confession » pour la famille, il faut que les gamins issus du couple le soient (donc une juive qui épouse un non-juif, ça passe, tant que les gamins finissent circoncis; un musulman qui épouse une non-musulmane, ça passe car les enfants pourront être musulmans; un/e chrétien/ne qui épouse un/e non-chrétien/ne, ça passe tant que les enfants sont baptisés; etc.).
[^] # Re: Discrimination positive
Posté par lasher . En réponse au journal Le féminisme me gonfle. Évalué à 3.
Idem, en école d'ingénieur et en fac en général. Que des femmes soient discriminées positivement pour passer le filtre d'un IUT ou d'une école d'ingé, je veux bien le croire. Par contre, une fois qu'elle y est, elle a intérêt à bosser. Sinon ça va mal se terminer pour elle. Là où j'ai vu des comportements louches par contre, ce sont les formations professionnelles (genre les boites qui paient pour que les employés passent un Master), et où en gros, oui, le phénomène de « curving » (on « ramène » les notes de toute une promo à des moyennes « convenables »). Et pour le coup, sur le papier/CV, un mec qui aura suivi une formation initiale assez difficile aura le même diplôme qu'un mec qui aura suivi une formation continue avec des notes parfois assez complaisantes.
D'un côté je comprends bien qu'en formation continue on a bien moins de temps pour bosser qu'en initiale. D'un autre côté, c'est relativement injuste, parce que, d'expérience, j'ai vu des élèves réellement incapables de programmer en C et qui finissaient par avoir un diplôme de Master, dont l'une des UV était « multithreading et programmation parallèle ».
[^] # Re: Discrimination positive
Posté par lasher . En réponse au journal Le féminisme me gonfle. Évalué à 2.
Un exemple : les jurys d'évaluation pour candidature à un poste de maître de conf. Il y a des cas flagrants dans certains domaines, où malgré la compétence d'une candidate, c'est un autre qui récupère le poste. Je ne parle pas de ces postes ouverts « juste pour le principe » (parce que quelqu'un est déjà pressenti mais il faut une apparence d'ouverture), mais bien de postes où un candidat, bien que venant d'une bonne école, n'a par exemple pas vraiment eu de bonnes publis en 2 ans de postdoc, là où une autre candidate a publié dans les conférences du top 5 de son domaine… Alors il s'agit bien entendu d'un environnement particulier, le milieu académique qui a ses mandarins (même si au moins en sciences « dures » il me semble que ça s'améliore), etc. Un exemple tiré du figaro :
C'est quand même dommage … D'après le même article, les femmes représentent ~57% de la population universitaire dans les facs (donc on parle d'étudiantes et postdoc/ATER). Sans aller jusqu'à dire qu'il faudrait faire du 50/50, une différence de 20% nécessite qu'on se pose des questions je trouve.
[^] # Re: Moi aussi
Posté par lasher . En réponse au journal Le féminisme me gonfle. Évalué à 4.
Avec mes « moobs » (man boobs), j'ai clairement un tour de poitrine plus important que BEAUCOUP de femmes dans mon entourage direct (bon, beaucoup sont des asiatiques, ça n'aide pas). :-)
[^] # Re: asshole detector
Posté par lasher . En réponse au journal La communauté Linuxfr n'a-t-elle plus rien (de technique) à dire ?. Évalué à 4.
Sauf qu'il existe des formes de racisme ennuyantes qu'il faut combattre, mais qui sont plus bénignes que d'autres en termes d'impact sur le long terme sur le mode de vie des gens. J'ai été victime de discriminations, c'est relou, il aurait mieux valu que ça n'arrive pas, mais ça a eu un impact minimal sur ma vie en tant que telle. Je ne peux pas dire la même chose de certains de mes amis.
C'est un cas réel ? Ou un exemple hypothétique ?
[^] # Re: asshole detector
Posté par lasher . En réponse au journal La communauté Linuxfr n'a-t-elle plus rien (de technique) à dire ?. Évalué à 2.
Nous sommes d'accord sur la finalité : ça reste du racisme. Mais quand j'entends qu'il existe du « racisme anti-blanc », j'aimerais voir des conséquences directes de ce racisme au niveau social (mis à part les faits divers ponctuels qui peuvent exister, que ce soit pour les insultes ou les agressions) : existe-t-il un phénomène systémique (même petit, même localisé à une ville ou un quartier) qui démontre un impact négatif ?
[^] # Re: Moi aussi ! Moi aussi ! Quand j'ai rien à dire, il faut qu'on le sache !
Posté par lasher . En réponse au journal Le féminisme me gonfle. Évalué à 2.
J'ai clairement émis une hypothèse (« sans doute »). Ce que tu dis sur la taxation etc. est vrai bien sûr. Maintenant, il faudrait faire des recherches, mais y avait-il de « bons » acteurs à l'époque qui étaient prêts à « jouer » un acte sexuel pour de vrai devant la caméra ?
[^] # Re: asshole detector
Posté par lasher . En réponse au journal La communauté Linuxfr n'a-t-elle plus rien (de technique) à dire ?. Évalué à 2.
Oui, mais du coup c'est un racisme « anti-pas-jaune ». Que tu sois blanc, noir, marron, ou que sais-je, tu ne seras pas engagé non plus. Du coup, c'est pas du racisme anti-blanc, où un blanc n'est pas embauché parce qu'il est blanc. Tu vois ce que je veux dire ?
# Moi aussi ! Moi aussi ! Quand j'ai rien à dire, il faut qu'on le sache !
Posté par lasher . En réponse au journal Le féminisme me gonfle. Évalué à 8.
… Bon en fait j'ai rédigé une réponse dans mon emacs customisé et optimisé (ça s'appelle ViM), et j'ai volontairement refusé de lire les commentaires avant. Une fois que j'ai terminé, j'ai lu les commentaires. Je me dis que même si je répète un argument, comme j'ai essayé de donner des exemples/analogies, ça passera mieux. Si d'aventure quelqu'un avait déjà utilisé un de mes arguments et qu'il avait déjà été démonté, je ne le copie pas ici.
Dernière chose avant de coller mon pâté (moi aussi je peux être atteint de logorrhée !), j'avais bien compris en te lisant que tu exagérais volontairement, mais c'est vrai qu'à certains moments j'ai trouvé ton argumentation confuse. Sur ce, hop :
Euh non. N'importe qui d'un peu honnête et qui a cherché un peu comment le féminisme, celui se basant sur le rapport de domination d'un groupe sur l'autre, te dira qu'il y a nécessairement un conditionnement accepté par un certain nombre (sinon, on aurait toujours 50% de la population qui finirait par vouloir taper l'autre, n'est-ce pas ?). Pour faire un parallèle sans doute maladroit : dans l'antiquité, être ou avoir un esclave n'était pas moralement une mauvaise chose. C'était un état de fait. On fait la guerre, on gagne, on a le droit de mettre les perdants à son service en tant qu'esclave (au moins une partie). Avec le recul, c'est indiscutablement injuste. Mais c'était un fait de société accepté (et en plus, c'était un état de fait « flou », à cause de certains esclaves qui au final avaient une vie bien meilleure que certains hommes libres).
Euh, là encore, tu as faux (à mon avis). Tous ceux qui parlent des gender studies prennent justement les histoires de jouets pour enfants (surtout les tout petits) comme exemple flagrant de formatage « dès la naissance ». Plein de gens expliquent en quoi ça pose problème, et plein de gens donnent aussi
d'autres exemples flagrants de « lois naturelles » concernant la masculinité et ses atouts « naturels » VS. la féminité et les siens (d'atouts naturels, donc). Et surtout, comment tout à coup ces atouts « changent » lorsque ce qui est important pour être « au top » dans une société donnée évolue. Par exemple : les hommes étaient « naturellement » doués pour les lettres, les langues anciennes, etc. au début du XXè siècle, mais lorsque les maths et les sciences en général ont commencé à devenir proéminents pour faire avancer la société, tout à coup, les garçons étaient « naturellement » plusse doués en maths; les femmes étaient très douées pour la programmation des ordinateurs fin des années 40 tant que cela restait du domaine du « systématique »; etc.).
Permets-moi de douter de l'affirmation que j'ai mise en gras. Lorsque toute ta vie tu as subi un système, tu penses bien qu'il y a eu des moments où tu t'es révolté(e). Mais tu peux aussi imaginer que, lorsque tu arrives à, disons, 35-40 ans, que t'as déjà 2 à 3 gosses, etc., tes priorités ne sont plus exactement les mêmes. Surtout si le compagnon gagne plus que toi. La façon dont tu dis ça semble faire abstraction du fait qu'une femme (en couple) n'est pas en isolation, et que ce qu'elle décide de faire a un impact sur d'autres qu'elle (notamment les gamins s'il y en a). J'ai quelques amies qui vivaient une
relation « pourrie », il leur a parfois fallu des années à réussir à s'en dépatouiller (lire: quitter le mec en question). Et en fait, plus elles se sont rendu compte jeunes qu'il y avait un problème d'inégalité homme-femme, et plus elles ont pu partir vite de leur relation empoisonnée. J'ajouterai que souvent ça va de pair avec des filles nées plus tard, dans des sociétés ou en tout cas avec des parents bien plus tolérants/libérés que les générations précédentes.
J'ai un ami qui est un peu dans le même cas que toi : la fille de sa compagne (mais c'est comme si c'était la sienne) adorait jouer aux Lego avec lui. Puis elle est passée de maternelle en primaire. Et là, après une semaine, c'était clair pour elle : les Lego, c'est pour les mecs; les filles jouent avec des
poupées type Barbie.
Par contre, je ne comprends pas comment tu en arrives à cette conclusion:
Ce qui a fait que la petite fille dont je parlais précédemment a lâché les Lego, ce n'est pas tant l'attitude de l'instit (que ce soit un homme ou une femme, même si, étant une figure d'autorité, cette personne a une influence certaine), mais la pression sociale des autres élèves, lui ayant bien fait comprendre que les Lego, c'est masculin, et donc pas pour elle. Tu ne peux pas reprocher à un gamin de capituler devant la pression sociale d'une vingtaine ou trentaine d'élèves. C'est d'ailleurs le rôle des parents d'expliquer que non, ce n'est pas une histoire de garçon ou fille de jouer aux Lego. Mais même là, bon courage. Il lui en faudra, à cette gamine, pour affronter tous les jours pendant 5 à 15 ans la pression sociale qui lui explique « ce qui est féminin » et ce qui ne l'est pas.
Si par là tu veux dire « beaucoup de femmes sont conditionnées, et du coup suivent les règles qu'on leur a inculqué sur les rôles donnés aux différents genres dans notre société, sans forcément faire preuve de beaucoup d'introspection, disons que toute une littérature est d'accord avec toi. C'est entre autres à ça que s'intéressent les différentes théories du genre. :-)
Je pense qu'il y a deux parties dans cette séries de remarques/questions.
Je ne comprends pas ce que tu veux dire par ça :
Je ne crois pas avoir jamais vu une femme féministe le nier. En fait j'ai l'impression que tu mélanges un peu les discours « pro » ou « anti » féminisme (dans le sens « anti-féminisme-un-peu-trop-anti-homme » si tu veux), mais c'est pas très très clair quand tu passes de l'un à l'autre.
Euh, non. Là pour le coup, c'est bien une objectification/idéalisation de ce à quoi une femme devrait ressembler : une femme, c'est beau, c'est élégant, ça n'émet pas de bruits dégueu, ça sait se tenir, et donc, ça se tait, et ça ne parle que quand on lui adresse la parole. C'est bien une forme de « morale »,
celle d'un autre temps, qui reléguait les femmes à l'arrière-plan.
Les féministes que je connais (qui le revendiquent, ou bien qui ont un comportement qui me les fait assimiler à ce que je considère être féministe, et qui colle bien à ta définition tirée de Wikipedia) ne se posent pas « contre » les hommes. Par contre effectivement, cette notion de société qui, en tant qu'ensemble, en tant que groupe d'individus tend à favoriser les hommes, ça c'est un truc que ces personnes (hommes et femmes) effectivement affirment. Ce qu'elles n'affirment pas par contre, c'est que ce soit volontaire. J'ai un excellent cas de sexisme involontaire me concernant (et sur lequel j'essaie de
travailler pour que ça ne se reproduise plus), mais il faudrait que j'arrive à le formuler correctement — et ma dernière tentative pour tenter de l'expliquer par écrit n'était pas très bonne.
Ce n'est pas exactement comme ça que je le perçois. Regarde ce que tu disais précédemment à propos des femmes qui ont été conditionnées pour se dire que les mecs ça en fout pas une à la maison : si toute ta vie, le modèle parental (en commençant par tes parents, mais aussi ceux de tes amis d'école quand tu vas manger chez eux, etc.) est que « c'est comme ça que ça se passe », tu affirmes qu'avec « un peu » d'efforts, une femme peut dépasser ça. Moi je te dis que lorsque tu es programmé pendant ~20 ans à accepter cette façon de vivre, c'est difficile de s'en détacher, à moins d'avoir été sensibilisé au fait que cette façon de vivre pose problème bien avant. Je me permets de donner une analogie pourrie. J'ai fait du yo-yo avec mon poids : en ce moment j'ai jamais été aussi gros, mais 10 ans auparavant je n'avais jamais été aussi mince, et 15 ans auparavant, j'étais entre les deux. J'ai un ami qui a toujours été mince, qui, finissant ses études de doctorat, mais ayant la chance d'avoir pu éviter tout un tas de contraintes (il n'avait presque jamais à bosser le weekend, ou tard le soir), pouvait continuer d'avoir un mode de vie régulier, etc. Lorsque je lui expliquais que mon boulot, c'est de prendre l'avion plusieurs fois par an, de parfois (souvent) bosser le weekend, que j'ai pas forcément facilement la
possibilité d'avoir un emploi du temps régulier, et que du coup, je bouffe de la merde, n'importe quand, etc., pour lui, il « suffisait » que j'arrête de faire n'importe quoi. Si j'avais été en surpoids de deux ou trois (ou cinq) kilos, il aurait sans doute raison. Là, j'ai 20kg à perdre. J'ai une accumulation de
mauvaises habitudes, dont je suis conscient; je sais ce que je suis censé faire en termes d'habitudes alimentaires (quantités ingérées, [manque de] diversité dans la nourriture, consommation quotidienne d'eau, etc.) mais ça n'empêche pas que c'est réellement se faire violence de retomber dans un cercle
vertueux, car le boulot n'aide pas (pendant ~5 ans, j'avais entre 2h30 et 4h de transport par jour). Bien sûr « qu'il ne tient qu'à moi » de changer les choses. Mais ce n'est pas facile. Lorsque j'étais à un « bon » poids (le plus bas donc) il y a ~10 ans, c'était très simple : j'étais dans un environnement
qui favorisait cela (j'avais une copine qui me faisait des remarques quand j'exagérais un peu trop, je marchais pour aller en cours, etc.).
Donc : l'environnement où l'on vit est extrêmement important pour réussir à voir qu'une situation est bonne ou pas pour soi-même ou pour les autres. D'ailleurs, il y a récemment eu une vidéo sur les « pervers narcissiques » : Fred et Marie. On y voit une femme qui est complètement soumise à son mari, qui n'est jamais directement violent, mais qui est clairement manipulateur, qui gueule parfois, la cajole juste après, etc. Sa meilleure amie lui parle en aparté à un moment, et lui dit qu'elle ne comprend pas, qu'elle a changé, qu'avant elle était volontaire, pleine de vie, etc. Plein de gens (je devrais dire : plein de mecs) se sont plaints, ont dit « ouais mais non, des filles PN, ça existe aussi », etc. C'est vrai. Il existe bien des PN femmes, et après avoir cherché un peu, elles existent dans des proportions similaires (il y a un peu plus d'hommes que de femmes PN apparemment). Ces gens l'ont pris pour eux (« encore une fois, c'est le mec le connard »). Je suis tout à fait d'accord pour dire qu'il faudrait deux vidéos : une pour chaque cas (dans le cas d'un couple hétéro).
Ceci étant dit, je n'avais pas besoin que la victime soit un homme pour m'identifier à Marie dans cette vidéo. Ayant été en couple avec une « quasi-PN » (je ne pense pas qu'elle avait atteint un niveau pathologique, mais je ne suis pas psy), j'ai pu voir dans cette vidéo des moments de vie que j'avais moi-même vécu.
Euh oui, mais … Par définition, un système patriarcal est un système où les hommes… dominent. :-) Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des femmes qui n'aident pas ce système à perdurer, soit par « programmation », soit parce qu'elles y ont trouvé une place qui leur convient, ou pour n'importe quelle autre raison. Mais ça veut dire que, parce que les hommes en règle générale sont les grands bénéficiaires de ce système, il faut faire un effort « conscient » pour se rendre compte de certaines inégalités.
Pour prendre une autre analogie/comparaison, dans Sur la télévision, Bourdieu explique que dans un débat télévisé, ce qu'il faudrait, c'est que le modérateur de ce débat aide « le plus faible » en termes de capacité à communiquer à exprimer ses idées. Si ce dernier ne le fait pas, il s'agira alors plus d'une bataille rhétorique que d'une confrontation d'idées. Ainsi, le modérateur doit s'assurer que le temps de parole soit non pas forcément « égal », mais « suffisant » pour que tous les intervenants puissent faire passer leurs opinions équitablement².
Je prends cet exemple parce que c'est à mon avis applicable à toute situation où il existe une autorité (par exemple l'État) qui doit s'assurer de l'égalité en droit, mais aussi de l'équité en traitement : l'égalité d'opportunité fonctionne mal — un gosse de riche et un gosse de pauvre ont tous les deux une
égalité d'opportunité d'accéder au poste de président de la République; en pratique, l'un aura les connexions grâce à ses parents, l'école où il aura été dès la maternelle, etc.; l'autre aura déjà fait un bond considérable s'il arrive à devenir député/préfet/etc. C'est la même chose avec les inégalités hommes/femmes. L'idée n'est pas de systématiquement mettre 50% de femmes à tous les postes. Par contre, l'idée est de s'assurer qu'il existe une proportion suffisante de femmes pour qu'il y ait une possibilité d'émulation. Mais ça ne sert à rien si malgré les 20 ou 30% de femmes qui occupent un poste donné, les comportements des hommes à leur égard restent sexistes (par exemple : en leur coupant la parole tout le temps, en leur faisant des remarques déplacées sur leur façon de s'habiller, en étant un peu trop « collants », etc.). Si d'un côté les lois sur le harcèlement sexuel aux USA sont ridiculement rigides, de l'autre en France, il faudrait peut-être s'interroger, si ce n'est sur leur étendue, au moins sur leur juste application…
[1] d'ailleurs je me souviens d'une interview d'Ovidie, qui justement essaie de faire des pornos qui plaisent aux femmes, qui rigolait du fait que dans un porno « classique », il faut presque toujours avoir l'homme qui éjacule « à l'air libre », comme si l'éjaculation impliquait nécessairement l'orgasme, alors
qu'elle disait qu'elle pouvait clairement voir quand le mec avait réellement joui ou pas.
[2] J'en ai déjà parlé ailleurs, mais alors que je suis plutôt sensible à tout un tas d'idées présentées par Mélenchon de par le passé, j'ai souvenir d'un débat entre lui et une ultra-libérale — donc en théorie, étant données mes convictions politiques, j'aurais dû être derrière lui à 200%. La façon qu'avait Mélenchon de couper la parole à son interlocutrice à tout bout de champ m'avait tellement énervé qu'au final, je ne voulais plus écouter ni l'un, ni l'autre (qui de toute manière ne pouvait pas en placer une). Le modérateur aurait dû faire taire Mélenchon pour laisser à son opposante l'opportunité de défendre ses idées.
[^] # Re: Bravo
Posté par lasher . En réponse au journal Le féminisme me gonfle. Évalué à 2.
Bon, certes, j'ai eu bien plus de femmes que d'hommes instits. N'empêche, sur cinq ans de primaires, j'ai eu 1,5 homme en tant que prof (l'un d'entre eux n'assurait que certains cours). Ce n'est certes pas 50%, mais ce n'est pas non plus 0% (en fait, c'est 30% :P). Je ne sais pas si j'étais dans une (deux en fait, il y a eu déménagement entre temps) école « atypique », mais dans mon cas non-significatif statistiquement, il y avait plus d'hommes instits en proportion que de filles en génie informatique (~20%) dans ma promo à la fac. :-)
[^] # Re: Moi aussi
Posté par lasher . En réponse au journal Le féminisme me gonfle. Évalué à 3.
Or.
-[-]→
[^] # Re: Moi aussi
Posté par lasher . En réponse au journal Le féminisme me gonfle. Évalué à 2.
Ça c'est faux. La tombe ou l'urne n'est pas simplement un symbole religieux, c'est aussi un lien émotionnel pour ceux qui survivent au mort, une façon de se souvenir de lui/d'elle. Et du coup, la profanation n'est pas une insulte aux personnes mortes (que je sais n'avoir aucune opinion, en bon athée), mais aux vivants qui aiment/ont aimé la personne enterrée.
De façon similaire, endommager un monument ou un édifice officiel est interdit/puni par la loi. Sauf à qualifier ces lois de « renforcement d'une religion d'état », si tu n'acceptes pas qu'on abîme une jolie statue, tu devrais accepter qu'il n'est pas acceptable qu'on abîme une jolie stèle (ou même une moche).
[^] # Re: asshole detector
Posté par lasher . En réponse au journal La communauté Linuxfr n'a-t-elle plus rien (de technique) à dire ?. Évalué à 7.
Bon en l'occurrence, c'est juste la condescendance habituelle affichée par Zenitram lorsqu'il est persuadé d'avoir raison (ça arrive souvent ! :-P), et il la sort quel que soit la personne à qui il s'adresse.
[^] # Re: asshole detector
Posté par lasher . En réponse au journal La communauté Linuxfr n'a-t-elle plus rien (de technique) à dire ?. Évalué à 4.
Je pense que tu as des arguments pertinents dans cette réponse. Mais pour faire une comparaison sans doute un peu simpliste : au Moyen-Âge, tu avais les bouffons (du roi, du seigneur local, etc.), qui racontaient tout un tas de vérités sur la vie à la cour et pointaient même vers des courtisans spécifiquement, voire le roi/seigneur/bla. Mais on laissait le bouffon parler car, après tout, ça restait informatif (très souvent), mais aussi le bouffon n'a absolument aucun pouvoir en pratique.
Il me semble que beaucoup de ces discours à propos de l'opposition dominants/dominés se repose sur le même mécanisme. Si racisme anti-blanc il y a vraiment, et qu'il dépasse les « simples » mots (par exemple, s'il y a agression dans l'un des pires cas), il faut évidemment le punir. S'il s'agit de propos « anti-blancs » (très sincèrement je n'en ai jamais entendu personnellement, alors que des propos contre les maghrébins ou les noirs, c'est arrivé plusieurs fois), ceux-ci empêchent-ils lesdits blancs d'obtenir un job, d'aller dans certains quartiers¹ à cause de contrôles d'identités permanents ou en tout cas réguliers (et clairement au faciès), etc. ? Bref, y a-t-il une réelle attitude hostile aux blancs qui les empêchent régulièrement d'obtenir un boulot, de s'installer quelque part (appart à louer ou autres), de marcher dans la rue, etc. ?
[1] J'ai déjà vu plein de gens parler d'avoir des problèmes d'entrer dans des cités sans y être entrés au moins une fois avec un mec qui y habite, mais ça n'avait rien à voir avec sa couleur de peau ou ses origines.
[^] # Re: asshole detector
Posté par lasher . En réponse au journal La communauté Linuxfr n'a-t-elle plus rien (de technique) à dire ?. Évalué à 4.
Pour le coup, autant je ne suis pas d'accord avec Zenitram sur sa façon de généraliser, autant j'ai bien des exemples autour de moi de femmes qui effectivement expliquent qu'en gros, elles savent s'occuper de gosses, et pas leur compagnon. On peut bien entendu considérer qu'elles font partie des femmes « conditionnées » pour rester dans un certain rôle. Je pense qu'en grande partie, c'est souvent vrai.
Tout ceci étant dit, il y a aussi des femmes qui veulent absolument être « la maman », et je ne pense pas que ce soit le résultat d'un quelconque formatage. De même qu'il existe des femmes qui clairement n'ont pas ce fameux « instinct maternel », au moins jusqu'au moment où elles donnent effectivement naissance à un marmot. J'ai des exemples dans des cercles très proches de ces deux approches.