Renault a écrit 7188 commentaires

  • [^] # Re: travail

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 4.

    Je ne comprends pas de quoi tu parles. Tu parles de la justice qui serait laxiste ou autre chose ?

    La justice n'est pas laxiste sur ces questions, les sanctions sont loin d'être négligeables dans toute sorte d'affaires. Cependant on a progressé depuis les siècles derniers, on sait que la répression trop forte ça ne sert à rien, ça ne dissuade pas les criminels d'agir (suffit de voir, les USA ont un arsenal répressif très puissant, avec la peine de morts par endroit, pourtant les prisons sont pleines et la criminalité loin d'être faible en comparaison d'autres pays avec une politique judiciaire plus douce). Pire, ne pas se préoccuper de la réinsertion future du criminel ouvre la voie à la récidive.

    Les criminels ont un contexte pour agir de la sorte et en tenir compte est la base de la justice.

    Mais cette problématique a pour moi peu à voir avec ce qu'on décrit ici car ce n'est pas la justice qui défend les criminels mais la société. Quand on dit "elle a été violée car elle portée une mini jupe", c'est culpabiliser la victime et rejeter la faute sur elle alors qu'elle n'a rien fait de mal, c'est le violeur qui a mal agi. Et cela existe pour d'autres faits, si tu laisses en évidence ton ordinateur dans ta voiture et que quelqu'un casse la vitre pour le voler, tu auras la même réaction, la victime sera sera blâmée alors que fondamentalement ce n'est pas de sa faute, c'est le voleur qui a commis un délit.

    Puis il y a un contexte social fort, notamment sur la question de sexualité. Certains ne comprennent pas que le viol ce n'est pas que la pénétration vaginale avec un pénis. Certains ne comprennent pas que quand tu te fais violer tu ne peux pas parvenir à te défendre. D'autres encore trouve normal qu'on puisse aborder ou tenter quelque chose avec quelqu'un qui lui plaît sans se préoccuper de la réciprocité du sentiment. D'autres trouve normal qu'on puisse alcooliser quelqu'un jusqu'à obtenir ce qu'on veut car la personne n'est plus maître de ses moyens. Etc.

  • [^] # Re: Mince

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien ChatGPT est comme une calculatrice pour les mots. Les devoirs à la maison ne seront plus les mêmes.. Évalué à 4.

    Il faut relativiser la signification du PISA. Sans pour autant dire que ce test ne sert à rien.

    Déjà c'est un indicateur qui comme tout indicateur a des biais qu'il faut savoir voir et interpréter.
    Déjà les exercices sont standardisés. C'est bien, ça permet en effet une comparaison internationale. Mais par exemple si le pays X fait dans sa scolarité beaucoup d'exercices type PISA par rapport au pays Y, le score PISA de X peut monter alors que Y sera stable sans que rien dans la scolarité de chacun n'aura changé. C'est juste qu'on mesure la performance des élèves par rapport à ces tests.

    Rien ne dit fondamentalement que d'avoir des résultats plus bas signifie que les élèves sont réellement moins bons dans cette matière, ils peuvent en avoir une autre approche ou d'autres compétences.

    Pour que la comparaison soit complète, il faudrait mesurer le volume horaire pour les maths et la langue maternelle, mais aussi faire de même pour d'autres matières pour avoir une vue d'ensemble, la scolarité ce n'est pas que les maths et le français en France. Et depuis des décennies le temps d'étude de ces matières a baissé pour laisser plus de place à autre chose.

    Ensuite, il faut regarder d'autres éléments encore. Par exemple la Chine n'envoie que les étudiants suivant une scolarité et plutôt les bons élèves ce qui n'est absolument pas représentatif de la situation de sa population en général. L'Allemagne aussi bénéficie d'une faible natalité, cela veut dire que contrairement à la France avec des effectifs constants elle a moins d'élèves à gérer que par le passé, or on le sait que l'éducation fonctionne mieux quand l'enseignant a moins d'élèves à gérer.

    Cela ne veut pas dire que le classement (ou le score) PISA n'a aucun sens ou aucun intérêt mais il ne suffit pas de dire "ça baisse donc on est nul, alerte générale". Il faut interpréter pour notamment savoir ce qu'on peut améliorer. Or l'étude PISA mentionne certaines problématiques comme la discipline en classe qui est délicate en France (en partie à cause des classes trop grandes).

    Bon après je pense que les réformes successives qui n'attendent même pas le recul de la réforme précédente n'aide pas. Et idéalement on devrait attirer de meilleur prof avec notamment un meilleur salaire et de meilleurs conditions de travail. Cela aiderait certainement.

  • [^] # Re: Spectre autistique et "être" autiste

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal L'autisme. Évalué à 7.

    Je ne vois pas la contradiction.

    Je pense qu'il faut distinguer deux choses :

    • Avoir une caractéristique et s'en servir comme une pièce de son identité ;
    • Avoir une caractéristique qui n'est évoquée que quand les circonstances le rendent nécessaires ou du moins souhaitables.

    Par exemple il est légitime qu'une personne autiste refuse que ce soit le premier adjectif évoqué quand on parle de lui, quand on le présente ou quand il se présente lui même. Car cette caractéristique ne fait pas tout, et pourquoi l'évoquer plus que la nationalité, des caractères physiques (blonds, yeux bleus) ou d'autres traits de personnalité (généreux, blagueur, intelligent, etc.). Ou qu'on le ramène sans cesse à cette condition pour le considérer alors qu'il n'y en a pas besoin.

    Par contre, il est tout aussi logique et souhaitable qu'on puisse utiliser cet adjectif, dans le contexte médical évidemment pour la prise en charge. Mais aussi quand cela peut aider d'autres personnes à comprendre ou anticiper certains comportements ou réactions.

    Mais ce n'est pas propre à l'autisme. C'est valable pour tout.

    Prenons un exemple, l'article de Wikipédia de Gilbert Montagné débute par :

    Gilbert Montagné, né le 28 décembre 1951 dans le 20e arrondissement de Paris, est un auteur, compositeur et interprète français.

    Pourtant je suis sûr que certaines personnes pour évoquer Gilbert Montagné ils mentionneraient le terme d'aveugle dès le début. Wikipédia n'a pas fait ce choix là et je pense que c'est une bonne chose. Après on ne peut pas occulter la réalité de son état et savoir l'évoquer dans son cas reste important mais ce n'est pas pour autant le premier ou seul adjectif qui doit servir à la qualifier.

    Et cela est vrai pour d'autres situations semblables, où une caractéristique l'emporte sur le reste sans raisons vraiment véritables. Cela peut être une maladie, un handicap, la couleur de peau, une religion, ou autres suivant les personnes cibles et ceux qui en parlent.

    Et je pense que c'est bien de respecter le souhait de la personne à ce sujet, sans renier pour autant la réalité derrière.

  • [^] # Re: Mince

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien ChatGPT est comme une calculatrice pour les mots. Les devoirs à la maison ne seront plus les mêmes.. Évalué à 3.

    Et notons que le temps énorme à passer pour avoir une orthographe à peu près parfait pour l'ensemble d'une promo se fait au détriment d'autres savoirs, que ce soit en français comme les autres matières. Il faut donc savoir placer le curseur pour qu'un objectif ne se fasse pas au détriment des autres.

  • [^] # Re: Mince

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien ChatGPT est comme une calculatrice pour les mots. Les devoirs à la maison ne seront plus les mêmes.. Évalué à 6.

    Bon y a pas photo, en gros ma fille a eu le même programme que moi en 1993 au Bac E, et mon gamin a à peine mon niveau de 1ere.

    Ce n'est pas suffisant pour conclure quoique ce soit.

    Pourquoi ? Car il y a plusieurs éléments à prendre en compte.

    Tout d'abord, le volume horaire par matière et les connaissances acquises dans toutes les matières. Si tu baisses le volume horaire de maths pour augmenter celui de l'anglais par exemple, tu vas mécaniquement baisser le niveau du programme de maths pour monter celui d'anglais. Cela n'a pas de sens de baisser le volume horaire en gardant la même exigence, déjà que de boucler les programmes à temps est difficile dans la plupart des matières… Pourtant le bilan global n'est pas négatif, les enfants ne sont pas plus idiots ou avec moins de connaissance qu'avant, on leur transmet juste autre chose.

    C'est d'ailleurs un biais qu'on observe beaucoup chez les gens ayant eu une scolarité il y a très longtemps, maths et français ils en savaient des choses, mais pour le reste…

    Ensuite il y a un autre phénomène, celui de l'objectif final au sein des élèves. La France a longtemps eu une scolarité un peu à marche forcée, elle forme une "élite" assez reconnue mais les élèves en difficulté sont sur le carreau.

    Est-ce que baisser un peu les exigences pour s'assurer que l'ensemble des élèves parvienne à suivre le rythme et à avoir un niveau suffisant n'est pas préférable que d'avoir un programme plus relevé qui fait qu'il y a une portion seulement qui arrivent à ce niveau et le reste qui a un niveau en dessous que celui visé par les nouveaux programmes ?

    Car oui paradoxalement, baisser le niveau du programme peut faire monter les compétences moyennes des élèves même si cela se fait en baissant un peu celui des élèves qui réussissent le mieux.

    Ces questions ne sont pas triviales et tout dépend de ce qu'on veut faire de l'école pour la société. C'est politique et pas simple. D'autant qu'une autre approche aussi serait de garder un niveau plus élevé mais de mettre le paquet pour avoir plus de profs et soutenir les élèves en difficulté d'une meilleure manière que ce qui est fait aujourd'hui.

    Par ailleurs, les éléments que je cite font aussi que la course aux indicateurs comme PISA et les comparaisons internationales sont plus difficiles à interpréter que le simple score et classement qu'ils affichent.

  • [^] # Re: sources

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal L'autisme. Évalué à 10.

    Je dirais que oui.

    Le problème c'est de faire du diagnostique à distance par des non professionnels. Ce n'est pas une bonne approche.
    Et à force de le répéter que RMS ou Torvalds seraient des autistes, à la fin tu peux les croire et les traiter comme tels. Sauf que dans le cas de RMS en tout cas c'est plus de l'auto diagnostique sans volonté de vérifier cela auprès d'un professionnel ce qui n'est pas très sain.

    Cela peut poser problème aussi car tu coup il y a une projection qui se fait et notamment sur base de préjugés.

    Je n'ai d'ailleurs pas le souvenir que Torvalds ait été considéré comme autiste. Dans sa biographie officielle il n'en parle pas du tout (contrairement à RMS).

  • [^] # Re: Non

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 5.

    Ce n'est pas ce que je dis.

    Mon propos s'inscrit dans un contexte que j'ai défini, donc je ne dis pas que tu as dit exactement le contraire, je rappelle ce que je dis en espérant être plus clair.

    Si les victimes femmes ne sont pas crues, dis-toi bien que c'est encore plus le cas pour les hommes.

    J'en ai conscience et mon propos n'est pas hommes / femmes ici même si dans les faits c'est majoritairement des hommes agresseurs et des femmes victimes. Cela s'applique à tout le monde, si un homme dénonce une femme d'agression sexuelle ou de violence physique ou psychologique, celui-ci doit être écouté et soutenu dans sa démarche de la même façon.

  • [^] # Re: Non

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 7.

    même s'il s'avérait qu'au final il est innocenté par la justice.

    Ne pas être condamné ne signifie pas que l'accusé n'a rien fait. C'est aussi important de le garder en tête car certains vont rapidement sortir cet argument pour dire qu'ils n'ont rien fait alors que c'est faux. Il y a plein de bonnes raisons pour que la justice ne condamne pas malgré la réalité des faits reprochés. Entre autre car la justice préfère laisser un coupable en liberté que de mettre des innocents en prison (et je suis d'accord avec ça).

    Et par symétrie de la victime avec des campagnes de dénigrement pour nuire préventivement à l'accusé

    Je ne suis pas en faveur des lynchages publics, ce n'est pas ce que je défends. Et je suis cependant favorable aux témoignages publics des faits.

  • [^] # Re: Non

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 6.

    Je suis désolé pour toi, mais je ne dis pas que les fausses accusations n'existent pas.
    Cependant partir du principe que par défaut une accusation est fausse est lourde d'implication (on le voit dans le cas ici, la parole des victimes n'est pas écoutée par défaut) et n'est basée sur rien.

    Ma position n'est pas de lyncher l'accusé par défaut non plus, mais d'écouter la victime. C'est assez différent, et on remarquera que dans la presse ou dans la sphère familiale (bah oui, j'ai entendu ça moi même en dehors de la presse dans un cas familial aussi pourtant étayé) beaucoup de monde vont par défaut rejeter et condamner la victime. Et c'est problématique.

  • [^] # Re: Non

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 5.

    Il est quand même très peu probable que 80% des dossiers en justice qui finissent sans peine prononcée soit du au fait que les accusés soient innocents.

    Il y en a dans le lot c'est évident, mais étant donnée la justice et la présomption d'innocence qui est à la faveur des accusés (pour de bonnes raisons), cela incite plutôt à croire que la plupart sont malgré tout coupables même s'ils n'ont pas été condamnés.

    Ou alors tu penses vraiment que 80% de personnes peuvent faire une procédure judiciaire sans raisons réelles et sérieuses, surtout ce genre de procédures.

  • [^] # Re: Non

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 7.

    La présomption d'innocence s'applique à la justice dans le cas de son enquête et du procès. Elle ne s'applique pas aux personnes (mais attention au risque de procès pour diffamation derrière).

    Et la présomption d'innocence ne doit pas être une excuse pour justifier de défendre (sans preuves) l'agresseur et d'accuser les victimes par défaut de dire n'importe quoi (ce qu'on voit pourtant souvent). Car justement la présomption d'innocence et la difficulté judiciaire rend le simple fait qu'une personne dénonce un comportement grave de quelqu'un d'autre comme crédible même si ce n'est pas certains, et donc le mieux à faire est d'écouter la victime et de ne pas prendre position en faveur de l'accusé. Sans pour autant devoir condamner à son tour immédiatement quiconque.

    Cela est largement raisonnable. Faire preuve d'humanité en somme.

  • [^] # Re: Non

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 6.

    A noter que la victime de Polanski, cité dans le lien comme dans les commentaires, vous supplie de prescription, de la laisser tranquille, de ne plus en parler, mais non, il faut la mettre encore et encore sur le devant de la scène, pour votre plaisir personnel, tant pis pour les victimes, rien à faire d'elles si elles ne sont pas dans votre plan, qu'on les fasses souffrir.

    Alors je réagis à ce sujet, notamment car je l'ai évoqué plus bas.

    Le cas Polanski pose plusieurs problèmes.

    Tout d'abord la victime demande l'arrêt des poursuites dans les années 2000-2010. Des années après que Polanski soit jugé et réclamé par la justice américaine. Durant ce laps de temps, il était en France, il vivait librement en France, on pouvait parler de ses films et l'inviter partout comme si de rien n'était. Ce laps de temps montre le problème de société qu'on peut avoir avec ce genre de personnages.

    Il déclarait à la presse qu'il aime les jeunes filles (on peut donc supposer qu'elle n'était pas la seule victime).

    Ensuite, quoiqu'en dise la victime, un viol est une affaire pénale. C'est aussi l'État vs l'accusé car l'acte est jugé comme suffisamment grave pour que l'affaire puisse avoir lieu sans le soutien de la victime pour peu que la justice ait assez d'informations de le faire. C'est après tout la raison d'être de la justice pénale de considérer autrement ces crimes les plus graves, qui ont un impact au delà des victimes directes seules.

    Après mon but n'est pas d'aller dans le détail judiciaire de son cas, mais ce cas de figure témoigne d'une mentalité de la société qui perdure encore aujourd'hui même s'il y a de mon point de vue une amélioration, cela reste insuffisant.

  • [^] # Re: Non

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 7.

    Bah c'est quand même dans la définition (Article 222-23 du code pénal). Et en plus, c'est "sur la personne de la victime", autrement c'est une agression sexuelle.

    Pardon, je voulais dire pénétration d'un pénis dans un vagin. Excluant doigts, objets, rapports buccaux voire anaux.
    Note que l'article que tu mentionnes considères qu'une fellation d'une femme envers un homme sans que ce dernier n'y soit consentent est également un viol par exemple, même si techniquement il ne subit pas la pénétration.

    Le consentement ne fait pas partie de la définition. La loi dit : "violence, contrainte, menace ou surprise".

    Tu joues sur les mots, ces adjectifs n'indiquent en rien que la victime doit se débattre de toute ses forces physiquement. Et de fait si la personne n'est pas consentante, il y a contrainte.

    Et pour le reste, c'est pile ou face, "Sinon je réveille les enfants" a déja été utilisé pour une condamnation je crois (probablement du fait de l'emprise mentale, autrement ça n'a pas beaucoup de sens), "Sinon tu n'auras pas de logement social" n'est pas valable (un certain ministre de l'intérieur s'en félicite), et pour "Sinon tu perds ton boulot" et "Sinon je divorce", bah bon courage pour trancher, parce que tu peux être consentant sans en avoir envie (comme aller chez le dentiste).

    Mais tu sais il n'y a pas que ces cas là.

    Tu as beaucoup de cas impliquant adultes et enfants dans le cercle familial ou des connaissances. Et là ça peut juste être l'autorité naturelle d'un adulte. Pas besoin d'une menace explicite pour obtenir ce que tu veux. De même par exemple entre un enfant avec un ado qui a 2 fois son âge et sa taille.

    Et pourtant même dans ce genre de cas, tu entendras les mêmes propos disant que la victime n'a rien fait donc c'est qu'elle l'a voulue.

    Bref, c'est hyper complexe, y compris pour les victimes, et inciter les femmes à porter plainte pour après devoir gérer les classements sans suite, c'est peut-être pas non plus l'idée du siècle.

    Ce sont aux victimes de décider d'y aller ou non. Et il faut qu'au niveau de la société dans son ensemble tout soit mis en oeuvre pour que cet acte soit le plus facile possible. Si certaines victimes ne veulent pas quand même, c'est leur droit, mais actuellement il y a beaucoup trop d'obstacles qui empêchent des procédures légitimes d'aller au bout et dans les meilleures conditions pour els victimes.

  • [^] # Re: Non

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 7.

    La mode et à voir la prescription comme le nouveau mal.
    C'est oublier pourquoi on a légiféré la prescription.
    Petit indice : l'impossibilité de savoir quoi que ce soit 10 après les faits déjà difficiles à matérialiser pas longtemps après.

    Tout à fait, une prescription est une bonne chose, avoir une prescription quasi infinie n'ajouterait que plus de peines aux victimes qui seraient probablement déboutées en justice à la fin d'une bataille judiciaire longue et douloureuse.

    Après je trouve la prescription actuelle intelligente. On utilise la majorité (pour les victimes mineures) comme date de départ de la prescription + une dizaine d'années après. Les preuves directes et matérielles ont disparu mais cela a un intérêt à plusieurs titres.

    Déjà car ça laisse l'opportunité à la personne mineure de bénéficier de son émancipation matérielle et émotionnelle pour éventuellement engager une procédure sans dépendre de ses parents ce qui est important dans ce contexte. Ensuite car parfois les langues se délient, tu peux réaliser que l'agresseur a fait des choses similaires à d'autres personnes. Plus il y a de témoignages concordants, plus cela peut aider le dossier.

    Ensuite car même si la procédure n’aboutit pas forcément à une condamnation, il y a deux autres effets positifs au niveau de la société. Une enquête est ouverte, ce qui peut permettre de trouver d'autres victimes potentielles plus récentes avec des éléments matériels, ou d'autres délits entrant dans ce cadre. Puis cela peut mettre l'agresseur au devant de la scène. Quelqu'un avec un procès pour viols cela alerte quand on le croise, ce qui peut inciter à s'en méfier, ou à déclarer tout comportement grave plus rapidement. Ce sont des éléments importants qui peuvent justifier en effet une prescription longue malgré l'absence de preuve matérielles directes pour un événement du genre qui a plusieurs années.

  • [^] # Re: Non

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 6.

    Pas si simple. Ce qui signifierait que 99,4 % des dépôts de plainte n'aboutissent à rien faute de preuves? Le chiffre est tellement énorme qu'il y a forcément un problème quelque part.

    Relis mieux le texte :

    En matière de violences sexuelles, la dernière enquête de victimation de l’Insee (« Cadre de vie et sécurité ») révèle des chiffres effrayants : seulement 0,6 % des viols ou tentatives de viol auraient donné lieu à une condamnation en 2020.
    S’agissant des viols pour lesquels une plainte a été enregistrée par la police, les chiffres du ministère de la justice indiquent que seuls 14,7 % ont donné lieu à une peine.

    C'est donc environ 85% des dépôts de plaintes qui n'aboutissent pas, pas 99,4 %. Cela reste élevé mais c'est plus bas. Ton chiffre justement tient en compte des viols sans dépôts de plaintes associés.

  • [^] # Re: Non

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 10.

    Bien sûr, l'État peut faire des campagnes de sensibilisation etc, mais s'il y a des contraintes sociales, familiales, financières, etc., qui font que les victimes ne portent pas plainte, à un moment il faudra aussi admettre que certaines violences resteront impunies, à moins d'imposer un contrôle policier intrusif.

    La contrainte financière ne devrait pas être un problème pour porter plainte, en particulier dans ce genre de dossiers. Attendre 5-10 ans avant d'avoir une décision c'est trop long aussi.

    L'État ne peut effectivement pas tout faire, mais il peut faire mieux. Et sensibiliser / éduquer c'est aussi son rôle, tout comme elle le fait volontiers pour faire comprendre aux gens que les excès de vitesse ou boire de l'alcool avant de prendre le volant c'est dangereux.

    On vit quand même dans un pays où beaucoup trop de gens pensent que si une femme est belle, bien maquillée avec une jupe courte, elle l'a bien cherchée. Beaucoup trop de gens qui pensent que viol nécessite pénétration. Ou qu'une femme qui ne se bat pas contre son agresseur est consentante. Ou que croiser l'agresseur pendant des années au sein du travail ou de la famille et ne porte pas plainte c'est que tout va bien. Ou que par défaut quand une victime dénonce un agresseur, il faut immédiatement défendre le pauvre agresseur de ces accusations car parfois il y a de fausses accusations.

    Ce sont des propos ou comportements qu'on retrouve beaucoup trop dans la population pour être un détail et considérer que l'État ne peut rien faire. L'État peut communiquer dessus, mettre en place des cellules psychologiques, former ses policiers et magistrats à ces questions, etc. Cela ne résoudra pas tout, et encore moins demain, mais au long terme ça peut faire la différence.

    Pour le dernier point, qui est très intéressant, je ne sais pas si la dernière réforme de la justice (qui par exemple permet de se passer de jurys pour certains crimes) pourrait permettre d'améliorer les choses.

    Ça peut mais j'en sais rien.

    Le problème des jurys ça peut être leur manque de compétences dans ces dossiers, et le fait de rendre la position pour les victimes difficiles car elles devront expliquer et se justifier devant ces jurys. Mais je ne pense pas que les jurys aient à voir avec les difficultés judiciaires. Par exemple le temps des procédures est lié tout simplement au manque chronique de personnels et de moyens financiers / matériels pour permettre de juger plus d'affaires dans un laps de temps défini.

  • [^] # Re: travail

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 5.

    Doit-on interdire aux gens de travailler quand ils sont accusés et/ou jugés coupables de quelque chose mais pas emprisonnés?

    Tout dépend du boulot, il est normal d'exiger un casier judiciaire vierge ou en tout cas exempt de certaines condamnations pour certaines professions. Mais cela ne concerne pas le milieu artistique à priori on est d'accord.

    Doit-on parler d'impunité quand les personnes n'ont pas été jugées coupables?

    Si la raison de l'impunité est liée à la société qui ne met pas tout en œuvre pour accompagner les victimes, je pourrais dire que oui. Car des condamnations n'arrivent pas car la procédure judiciaire est en soit une épreuve qui peut largement être améliorée.

    La question serait de savoir si c'est au système judiciaire ou la société de faire justice. Et si le système judiciaire fait défaut, et/ou que l'on décide que la société doit aussi faire justice, jusqu'à quel point?

    La justice doit condamner, mais la société ne doit pas juste être derrière la justice, elle peut aussi utiliser son propre jugement. Sans tomber dans l'illégalité, mais on ne peut pas rester indifférent.

    Quand tu as un cinéaste comme Polanski qui fuit la justice américaine de manière bien visible, on peut se demander si c'est pertinent de faire comme si de rien n'était, et de glorifier son œuvre et ses sorties médiatiques pendant ce temps. Au niveau sociétal ça pose question même si officiellement il peut se déplacer librement dans quelques pays du monde dont la France. C'est d'ailleurs amusant que techniquement la France rechigne à remettre Polanski à la justice américaine mais refuse dans le même temps d'accorder la même grâce à Snowden, certes non ressortissant Français mais la question me semble pertinente.

    En tout cas dans pas mal d'affaires du genre, la honte et le manque de soutien est du côté des victimes plutôt que du côté des accusés, ce qui pose problème. Cela ne m'étonne pas que ces dernières années il y a une tentative de rétablir un peu l'équilibre dans cette situation, ce qui encouragerait les victimes à se battre pour leurs droits, et à calmer les ardeurs de certains prédateurs sexuels aussi.

  • [^] # Re: Non

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 10.

    Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème avec la condamnation des violences sexuelles, mais de toutes manières ont sait très bien que sans témoin et preuve matérielle, il ne peut pas y avoir de condamnation. Et typiquement, les violences sexuelles sont particulièrement marquées par les cas où il n'y a pas de témoin ni preuves matérielles; on ne peut pas tout mettre sur "le système", et imaginer que la justice est particulièrement laxiste avec les délinquants sexuels. C'est assez insultant je trouve pour ceux qui essayent justement de faire des enquêtes dans de telles conditions difficiles.

    Il est évident que les condamnations seront difficiles à atteindre sans preuves et que ça peut être un frein dans ce genre de contexte. Mais on peut faire mieux quand même, car les obstacles existent avant d'aboutir à cette problématique :

    • Rejet du dépôt de plainte par la police, ou très mauvais accompagnement là bas qui n'incite pas à entreprendre les démarches ;
    • La société est globalement très culpabilisante pour les victimes, ce qui incite à ne rien dire ;
    • Il y a aussi un tabou familial sur ce genre de questions, des pressions pour ne pas révéler ce genre de choses ou fermer les yeux ;
    • Améliorer la prise en charge psychologique des victimes ;
    • La procédure judiciaire est aussi très difficile et longue pour les victimes, certaines victimes préfèrent d'ailleurs aller au procès pour agression sexuelle pour simplifier la vie même si ce qu'elles ont vécu est un viol.

    Ce sont des leviers qu'on peut améliorer sans remettre en cause l'état de droit. Cela passe évidemment par l'éducation, mais aussi par une réforme de la justice et de la police pour améliorer ça. On aura jamais 100% des coupables condamnés, mais on peut faire en sorte d'améliorer le taux de manière significative.

  • [^] # Re: Période compliquée pour NextInpact

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 3.

    Je ne dis pas qu'il n'y avait pas de justifications possibles, mais ça reste une structure aux moyens fragiles, j'ai quand même l'impression qu'ils se sont un peu dispersés.

  • [^] # Re: Rien de nouveau sous le soleil

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Les jeunes aiment les smartphones, mais pas le numérique. Évalué à 7.

    Les jeunes, il utilisent leur smartphone pour aller sur les réseaux sociaux, regarder des vidéos, relever des défis complètement stupides voire carrément dangereux… simplement parce que c'est ce que la plupart des jeunes font avec leur smartphone, et que ce sont donc les choses à faire pour s'intégrer.

    C'est ce que la plupart des jeunes faisaient aussi. Quand j'étais jeune tu avais les mêmes problèmes, pourtant l'ordinateur familial connecté à Internet n'était pas répandu, la TV était omniprésente, les défis stupides et dangereux existaient (jeu du foulard par exemple).

    Le téléphone ne change rien à cet égard, c'est juste un autre support.

    Pourquoi est-ce que la programmation ne ferait pas partie de ces choses que les jeunes font avec leur smartphone ?

    Les jeunes qui avaient un PC à la maison programmaient rarement aussi, rien de neuf ou de spécifique au téléphone…
    "Pourquoi les jeunes jouent à Age of Empire II ou à Warcraft 3 plutôt que de programmer ?"

  • [^] # Re: Période compliquée pour NextInpact

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 4.

    Un détail qui m’étonne, c’est la quantité de personnes qui disent qu’elles vont regretter les dessins de Flock. Personnellement je n’ai jamais accroché (pour resté gentil). Comme quoi, hein.

    Je partage ton avis, assez surpris aussi !

    D’autres commentaires pointent les articles individuels de bonne qualité, mais une ligne éditoriale générale peu lisible, et c’est assez vrai (d’autant plus depuis la disparition de la section hardware, je trouve).

    C'est en effet un problème du site. Après ça avait son charme, personnellement les sujets ensembles me plaisaient bien donc effectivement je ne vais pas m'en plaindre. J'ai l'impression aussi que c'était une voie pour les journalistes de traiter des sujets plus variés et pour laquelle ils avaient un intérêt. D'un autre côté je trouve ces digressions assez courantes dans le milieu de la presse technologique en tout cas en français.

    Autrement il y a eu sans doute aussi des coûts élevés pour des projets qui n'ont pas aboutis. Le site hardware qui devait être séparée pour avoir une meilleure cohérence éditoriale justement. Le nombre d'articles n'était probablement pas assez élevé pour justifier cette différentiation, et le coût de développement n'a probablement pas été rentabilisé. Garder un seul site aurait été plus simple et moins cher, en plus de donner l'impression d'avoir plus de contenus.

    Ils ont aussi fait le site entièrement aux petits oignons, honnêtement je le trouve plutôt bien, mais ça a probablement coûté cher en temps et en sous au détriment de leurs articles.

    Il y avait le projet aussi de fédérer des organes de presse indépendant autour d'une seule plateforme. Mais l'offre était très faible et ça n'a pas duré. Ils ont mis des fonds dedans, et je doute qu'ils aient eu le retour voulu. La tentative était en soit intéressante, mais peut être qu'il a été lancé sans avoir assez de participants très volontaires avant.

  • [^] # Re: Période compliquée pour NextInpact

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 4.

    J’ai vu passer des publicités dans le Brief (je crois ?) qui remontaient aussi dans les RSS abonnés ; quand l’une des promesses de l’abonnement c’était précisément de ne plus avoir de publicité, ça a fait tache. Je ne sais pas si l’idée a été conservée. Il y a eu aussi un épisode malheureux avec une newsletter qui t’envoie un message culpabilisant quand tu t’en désinscrit.

    Il y avait des publipostages mais c'est clairement indiqué et il me semble qu'il n'y en a plus depuis quelques temps.

    En ce qui me concerne je suis abonné depuis le début, mais depuis quelques années je suis leurs articles avec beaucoup moins d’intérêt. Je ne sais pas si c’est parce que je change ou parce qu’ils ont changé, ou les deux – je n’ai pas étudié la question.

    C'est quand le début ?

    J'ai commencé en 2016, il y a eu une période avec moins de matériel c'est vrai. Ce qui était dommage mais ils sont revenus un peu là dessus, je trouvais du coup le rythme bien : pas trop d'actus inutiles sur le sujet, juste l'essentiel et plutôt détaillé, enfin suffisant pour moi. Et c'est ce qui risque de me manquer, l'équilibre temps de lecture / utilité était plutôt bon pour de la veille technologique de base.

    Je n’ai jamais vraiment été convaincu par la présentation de leurs appels à l’aide, alors que le concept même ne me dérange pas (j’ai participé à eux de Canard PC par exemple), ils m’ont toujours laissé l’impression d’un truc un peu bancal sans plan clair pour se redresser ensuite – sans doute parce qu’il n’existe pas de solution simple à ces problèmes. Ça et des actions dont je ne comprends vraiment pas l’intérêt, comme les magazines papier.

    Je trouve aussi qu'ils ont raté ces exercices. Il y a eu beaucoup de promesses non tenues ou assez flous comme le sorte de comité des lecteurs qui pourraient détenir des parts, un truc comme ça. Et la com' là dessus n'était pas très maitrisée en mon sens. Mais bon, l'exercice n'est pas simple.

    Bref, de mon point de vue c’est une grosse perte pour l’univers journalistique tech francophone, mais elle me fera moins mal que si elle était survenue il y a 5 ans.

    Ce qui est dommage c'est que je ne sais pas dans ce cas par quoi les remplacer.

  • [^] # Re: Période compliquée pour NextInpact

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 7.

    sans les ressources publicitaires.

    Normalement ils n'en n'ont plus (ou c'est assez infime).

    Par contre ça voudrait dire qu'ils ont quand même grillé 60k€ depuis l'année dernière; les dons semblent partir immédiatement dans un trou sans fond.

    Cela ne me semble pas compliqué à comprendre, les abonnements actuellement ne permettent pas de financer l'entreprise de manière suffisante. C'est déficitaire. Ils ne crament pas à priori l'argent, ils payent les salaires qui au total coûtent plus cher que les revenus qu'ils ont. Et c'est tout le nœud du problème.

    Le business model de l'info gratuite en ligne est très complexe; produire de l'information a un coût, mais elle a peu de valeur marchande.

    Oui, et c'est regrettable.
    Je suis toujours abonné chez eux, je trouvais la ligne éditoriale parfaite pour moi (ou presque). Ce serait dommage qu'ils partent, je ne saurais pas par quoi les remplacer pour traiter ces sujets.

  • [^] # Re: Et ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Vraiment toujours pas convaincu par l'Hydroxychloroquine ?. Évalué à 3.

    Et au lieu de concentrer les hôpitaux ils faudrait au contraire en avoir plus,

    Pas forcément, tout dépend des besoins réels aussi et trouver l'équilibre coût / efficacité.
    Ce qu'il faut en tout cas c'est plus de personnel et du meilleur matériel, ça c'est certain.

    et arrêter de considérer qu'un lit inoccupé c'est une perte d'argent.

    Le soucis quand on parle de lit c'est qu'on regarde la partie physique du lit. Mais un lit c'est aussi et surtout du personnel autour. Si tu augmentes le nombre de lits, il faut augmenter le personnel, sinon ça ne sert à rien.

    Ces dernières décennies il y a surtout une volonté de garder les patients le moins souvent possible à l'hôpital. Déjà pour le patient c'est rarement sympa (mes rares opérations dès que je me sentais capable ma seule envie était de rentrer chez moi), puis ça permet aussi de libérer la place pour quelqu'un qui en a peut être plus besoin. D'où l'essor des hospitalisations ambulatoires, ça permet une rotation importante des patients. Mais après il ne faut pas que ce soit au détriment de la qualité des soins, car renvoyer quelqu'un chez lui alors qu'il faut le surveiller ce n'est pas terrible.

    On pourrait aller plus loin avec des médecins et des infirmiers plus nombreux qui seraient nomades ou en tout cas disponibles à proximité pour assurer ce genre de suivi post-hospitalisation. Cela permet de désengorger les hôpitaux dans ce cas, mais il faut du coup du personnel en plus inévitablement.

    Je ne suis donc pas totalement sûr que les lits d'hôpitaux doivent être plus nombreux (en tout cas de manière significative) pour l'instant. Par contre il y a un manque de personnel médical, ça c'est certain, quelque soit l'orientation de Santé publique à prendre, c'est un chantier inévitable.

  • [^] # Re: Et ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Vraiment toujours pas convaincu par l'Hydroxychloroquine ?. Évalué à 9.

    Je ne vais pas revenir sur le reste de ton propos, d'autres se sont occupés de ça.

    Mais les enfants sont toujours prioritaires, ta fille aurait été prise en charge.

    Admettons, cela signifie qu'il y a donc des personnes moins prioritaires qui vont peut être mourir car les hôpitaux sont surchargés. Cela décale le problème.

    Ensuite, admettons que ma fille soit hospitalisée dans ce contexte. Tu crois que c'est comment la qualité des soins car les morts et malades s'accumulent à l'entrée ? Tu crois que les médecins et infirmiers pourront donner le meilleur d'eux même ? Que le risque d'erreur n'est pas plus élevé ? Perso, j'en doute, en tout cas si la crise dure plusieurs semaines ou mois.

    Par ailleurs, tu ne réponds qu'à une partie du problème. J'ai une maladie chronique, j'ai eu des rdv périodiques décalés plusieurs fois malgré le confinement. Car le médecin en charge qui a déjà un emploi du temps plutôt chargé devait donner un coup de main pour le COVID et gérer ses propres patients qui l'avaient. Par chance l'impact pour moi a été nul, mais pour beaucoup de patients cela a eu un impact réel en qualité de vie et espérance de vie. Tu réponds quoi à ceux là ? Il ne fallait pas tomber malade ? Pas de bol ? La liberté des gens à se contaminer entre eux sans se soucier des conséquences est plus importante ? Mouais, ils seront ravis d'apprendre ça.

    Et encore, la surcharge hospitalière ici a été contenue donc l'impact a probablement été au global plutôt faible. Mais c'est grâce aux restrictions que cela a été possible. Dans le scénario où ça aurait été liberté totale pour tout le monde, les conséquences auraient été terribles, certains pays ont manifestement tenus à nous le montrer.