Journal Sur la philosophie de M. Stallman

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0
17
mai
2008
Il est bien connu dans le monde du logiciel libre qu'il existe deux points de vue sur le bien apporté par, ou sur les motivations les plus profondes de ces logiciels. Le premier point de vue, celui de M. Stallman, dit que ce qui est le plus important ce sont les 4 libertés fondamentales offertes par le libre (http://www.gnu.org/philosophy/philosophy.html) et défendues par la licence GPL (http://www.gnu.org/licenses/gpl.html). Le deuxième point de vue n'a pas de promoteur emblématique qui l'aurait érigé au rang d'une philosophie. Néanmoins, on trouve beaucoup d'acteurs du libre de premier plan comme Linus Torvalds (créateur et leader de Linux) ou Theo de Raadt (créateur et leader d'OpenBSD) qui semblent l'incarner de façon la plus perceptible et à qui on attribue traditionnellement la position suivante : le plus important c'est la nouvelle façon de travailler autour du libre qui peut conduire, entre autres, à une excellence technique hors paire ou encore à une souplesse de développement ou d'utilisation inégalée. De temps en temps des discussions ardentes (flamewars) apparaissent ci et là entre les représentants de chaque camp.

Dans cette note je voudrais exprimer, à qui veut l'entendre, mon désaccord avec l'attaque de M. Stallman contre les logiciels non libres. Car, s'il s'agit pour lui de défendre les logiciels libres et nos libertés c'est bien contre un ennemie tout désigné - des logiciels non libres ou propriétaires. Donc une fois de plus, malheureusement, un idéal radieux (les 4 libertés) nous indique implicitement le grand satan (logiciel propriétaire) qu'il faut combattre. Pour M. Stallman c'est une question d'éthique. Le logiciel propriétaire est anti-éthique voire anti-social car il nous prive de nos libertés, dit-il. Et pour cette raison le logiciel propriétaire devrait, selon lui, être banni de la société. Ceux qui ne soutiennent pas ce point de vue n'auraient rien compris dans la philosophie et le combat du libre. C'est cette immaturité social qu'il reproche vigoureusement aux acteurs du libre qui ne veulent pas le rejoindre dans ce combat idéologique pour les libertés. Et cela marche ! J'ai vu un exemple où un adepte de libre s'est excusé d'avoir utilisé en urgence un logiciel propriétaire d'OCR. Cela m'a fait rougir de honte. M. Stallman a réussi un travail titanesque. Il a suffisamment déplacé les accents dans les notions de Bien et de Mal pour que un nombre important de gens croient qu'utiliser des logiciels propriétaires c'est MAL.

Ce que je reproche à M. Stallman c'est cette sorte de diabolisation du logiciel propriétaire. Qualifier ces logiciels de anti-éthique c'est tirer un peu trop fort sur la notion "éthique". Sur ce plan, nous pouvons considérer les deux types de licence (libre et propriétaire) être sur le pied d'égalité. Les deux offrent certaines jouissances dont celle qui intéresse un utilisateur en première lieu - des fonctionnalités particulières de traitement de l'information, en échange de certaines contre-parties, numéraires ou comportementales. C'est dans les habitudes et même dans les bases de sociétés modernes - une possibilité de poser une offre sur la table et laisser le libre choix de l'accepter ou non à la partie adverse. Ce que font précisément les deux types de logiciel. De manière générale, ce qui n'est pas éthique c'est de miner les bases de la société. Dans notre cas c'est d'influer sur la libre acceptation de l'offre par des méthodes répréhensibles. Le racket est un bon exemple de ce qui est anti-éthique (amis de racketiciel.info bonjour ! ;) Mais tous les logiciels propriétaires ne font pas du racket, loin s'en faut.

Le pendant terminologique de cette extension un peu trop forte de la notion d'étique est l'utilisation du mot Liberté dans la description de l'offre des logiciels libres. Là aussi je trouve qu'il exagère un peu mais dans l'autre sens maintenant. Prenons deux-trois exemples. Un auteur qui autorise une édition à copier et distribuer son œuvre ne rend pas une liberté à cette édition, nous ne décrivons pas cette situation en terme de Liberté. Un développeur qui signe un contrat dans une SSII et lui autorise à examiner, modifier et distribuer son code ne libère pas cette SSII de ses chaînes. Cela serait parfaitement ridicule de dire cela. Dans tous ces cas on parle plutôt de permissions, de possibilités, de droits à la fin. Mais le terme "liberté" n'a pas cours ici. Alors pourquoi ces mêmes permissions deviennent des Libertés, fondamentales qui plus est, dans le cas des logiciels libres ?

Ma version de réponse à cette question est qu'avec les quatre permissions, même fondamentales, on ne galvanise pas les foules aussi bien qu'avec les quatre Libertés fondamentales. En plaçant le combat sur le terrain idéologique M. Stallman cherche à disqualifier en quelque sorte son adversaire et gagner par forfait. Je pense que le libre n'a pas besoin de cela. Il peut très bien gagner la préférence des utilisateurs par ce qu'il offre aussi bien en terme de qualité (fonctionnalités, innovations, stabilité etc.) qu'en termes de vie de logiciel (pérennité, évolutivité, intégration plus facile etc.).

Le fait que des licences propriétaires n'offrent pas les mêmes permissions que GPL ne les rend pas anti-éthiques ou anti-sociales. Elles ne nous privent pas des libertés, elles ne nous offrent pas les mêmes permission que GPL. Mais aucune loi ni morale communément acceptées dans les sociétés modernes n'obligent les ayant droits à inclure ces permissions dans leurs licences. Nous sommes libres de les accepter ou les refuser telles quelles. Dès ce moment, tout le monde peut jouer dans la même cour selon les mêmes règles. Ce n'est peut être pas très héroïque ni philosophique mais c'est honnête.

Pour terminer et pour ceux qui seraient tentés de dire que je suis payé par Microsoft pour mener cette attaque contre St. RMS, je me présente brièvement. Je travaille dans la recherche public, je suis un utilisateur de Linux depuis 1996 et même si je n'ai pas écrit de logiciel libre mondialement connu et utilisé, à mon modeste niveau je fais la promotion du libre dans mon milieu professionnel. Je suis également un abonnée à la liste Detaxe qui combat le racket des licences préinstallées ou vendues de force avec un matériel informatique. Je considère que les permissions données par GPL et son mécanisme de les garantir sont très utiles et efficaces pour le libre. C'est juste la diabolisation du propriétaire qui me pose problème.

Sergueï.
  • # gnu/linux

    Posté par  . Évalué à 9.

    Tant qu'à faire, je trouve aussi parfaitement mesquin cette exigence de dire GNU/Linux au lieu de simplement Linux. D'une part, GNU n'a rien à envier à Linux en terme de notoriété pour la quémander de la sorte et d'autre part, le même principe devrait nous conduire à dire GNU/X11/KDE/Linux ou quelque chose dans ce gout là. Ri-di-cule.
    • [^] # Re: gnu/linux

      Posté par  . Évalué à 6.

      Oui mais que serait Linux sans GNU !? Les deux forment un tout, une base.
      • [^] # Re: gnu/linux

        Posté par  . Évalué à 3.

        linux sans gnu serait différent, et nul ne peux dire comment il serait. Peut-être ressemblerait il à un 'BSD' init V , je sais pas.
        Mais gnu sans linux serait encore à l'état larvaire.
        • [^] # Re: gnu/linux

          Posté par  . Évalué à 5.

          Je ne qualifierais pas l'histoire de GNU à l'époque où Linux n'existait pas ou n'était pas encore utilisable de larvaire...

          Quand à Linux sans GNU (ou du moins avec très très peu de GNU), c'est très courant dans l'embarqué.
          • [^] # Re: gnu/linux

            Posté par  . Évalué à -1.

            un systèlme GNU sans noyau ,est ce vraiment utile ?
            le hurd est le noyau du projet gnu ,et on sait à peine ce qu'il en est.
      • [^] # Re: gnu/linux

        Posté par  . Évalué à 7.

        et que seraient Linux et GNU sans BSD ? Ne devrait-on pas dire GNU/BSD/Linux à partir du moment où dans une distribution on a quelques outils BSD ?

        Par rapport au journal, je suis assez d'accord, mais je trouve qu'il pourrait donner l'impression que en face de GNU, il n'y a que le monde propriétaire, même si Theo et Linus sont brièvement évoqués.

        Moi ce ne sont pas spécialement les logiciels propriétaires qui me posent problème en soi (même si je déteste entrer des codes d'activation par exemple :) un logiciel est avant tout un outil), mais surtout si les données personnelles qui en résultent sont ouvertes ou pas. Si elles ne le sont pas => poubelle. Si elles le sont, je préfère bien sûr utiliser un logiciel libre si j'ai le choix (gnu ou bsd ou autre), mais si le logiciel est "seulement" open source ou "freeware", s'il gère intelligemment les données, cela ne me dérange pas spécialement de l'utiliser. Par exemple je n'utilise pas nero sous linux parce que K3B me convient très bien, mais j'utilise le logiciel "inform" pour créer des jeux d'aventure alors que le code du compilateur (disponible) n'est pas "libre" (mais les interpréteurs sont libres eux).

        Enfin, si je me braque très facilement lorsqu'il s'agit des produits microsoft ou dérivés des techno microsoft (windows, word, excel, mono et toute la clique), j'en arrive à faire un peu pareil lorsque les GNUteries deviennent un peu trop lourdes, bien qu'à la base je serais plutôt favorable à ce mode de partage, alors je n'ose pas imaginer comment les gens "normaux non geeks" peuvent percevoir Stallman et compagnie, ils doivent se dire "pour qui il se prend ce vieux hippie sénile pour venir me donner des leçons ?"


        First rule one dictates
        You cannot give your code away
        And rule two dictates
        You must give it to me
        So I can give it away properly for free

        Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

        • [^] # Re: gnu/linux

          Posté par  . Évalué à 3.

          j'allais oublier le plus important (certains semblent l'oublier aussi on dirait) :

          Rule zero came before this rule one
          Freedom means you cannot dictate to anyone

          Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

      • [^] # Re: gnu/linux

        Posté par  . Évalué à 6.

        Linux sans GNU ça existe et ça marche bien : tu mets uclibc et busybox, et voilà ! GNU a sans doute aidé au succès de Linux, la GPL certainement aussi. Mais un Linux sans GNU et sous licence BSD aurait eu un certain succès également, parce que la qualité de Linux c'est d'être, et de loin, le plus flexible, y compris pour les bidouilleurs. Bien sûr, ce ne serait peut-être pas un succès aussi énorme, et on aurait peut-être un Mac OSux ^^
        • [^] # Re: gnu/linux

          Posté par  . Évalué à -2.

          oui mais quand même, busybox et uclibc sont tous 2 en GNU gpl alors cela ne suffirait pas. Mais il doit sans doute être possible de faire tourner Linux avec une partie de l'userland bsd, mais même comme cela, le noyau linux étant sous gnu gpl, cela ne serait pas un produit sans GPL.

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          • [^] # Re: gnu/linux

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

            Euh... tu ne mélangerais pas la licence (GPL) avec le projet GNU?

            Avec ou sans GPL, on s'en fout c'est la licence. La, on parle de "GNU/Linux", donc du projet "GNU".
            Busybox et uclibc ne sont pas dans les projets "GNU" à ma connaissance, donc on peut faire un truc sans le "GNU" que veut Stallman... C'est Linux, avec en option du GNU.
          • [^] # Re: gnu/linux

            Posté par  . Évalué à 6.

            Quand l'on parle de GNU/Linux c'est par rapport à la suite d'outils userland GNU pas par rapport à la licence.
            • [^] # Re: gnu/linux

              Posté par  . Évalué à 3.

              ah oui vous avez raison. Mais dans par exemple busybox, il y a sans doute du code issu de cet userland land ou c'est une réimplémentation ?
              Mais c'est vrai que cela ne sont pas des projets listés sur http://directory.fsf.org/GNU/

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      • [^] # Re: gnu/linux

        Posté par  . Évalué à 6.

        > Oui mais que serait Linux sans GNU !?
        Ma réponse à cette question est facilement déductible du commentaire initial. Il serait la même chose qu'il serait sans X11, sans KDE, sans OpenSSH etc etc. c'est-à-dire presque rien. Je trouve simplement que le titre court pour le tout n'est pas un bon endroit pour faire le catalogue des composants mêmes essentiels. Historiquement, c'est Linux qui a pris le rôle du titre car c'était la dernière clé de voute qui manquait au système GNU et il a amplement mérité ce rôle. C'est donc très bien comme cela.
    • [^] # Re: gnu/linux

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Je pense que le pourquoi du GNU/Linux est très bien expliqué dans ce journal : linux c'est le «camps» des personnes intéressés par les avantages technique du modèle open source.

      Autrement dit, AMHA, à travers le GNU/linux, c'est le rappel de la philosophie du projet GNU qui est rappelé, plus que l'utilisation de logiciels GNU. Cette philosophie que certains aimeraient bien qu'on s'empresse de jeter aux ortilles.

      Donc, en partant de ce point de vu, GNU/X11/KDE/Linux, ce n'est pas la même logique, car derrière X11 et KDE, il n'y a pas nécessairement un militantisme philosophique.

      Etpuis finalement, si je disais une distribution GNU pour parler d'une distribution GNU/X11/KDE/Linux/etc. je serais dans la même logique celui qui parle de distribution Linux. Ne dites donc plus GNU/Linux, mais GNU. \o/
      • [^] # Re: gnu/linux

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Ne dites donc plus GNU/Linux, mais GNU

        Ou alors dites "Linux", pour montrer que les gens qui s'intéressent aux avantages techniques sont plus nombreux que ceux qui s'intéressent à la Philosophie...
        Euh... Je crois que c'est déjà le cas ;-), et que c'est d'ailleurs pour ça que Linux est plus utilisé en entreprise, qu'il y a des développeurs payés pour etc...
    • [^] # Re: gnu/linux

      Posté par  . Évalué à 7.

      Le débat sur le fait de devoir dire « Linux » ou « GNU / Linux » a prit fin il y a peu. En effet maintenant, on doit juste dure « Ubuntu »

      --> []
  • # Le juste milieu n'existe pas sans les extrèmes. (ou dualité du code)

    Posté par  . Évalué à 10.

    Si d'un coté il y a microsoft, pour équilibrer il faut des extrêmistes anti propriétaire comme contrepoids. Une discussion modérée n'aurait que peu de poids face au propriétaire et le curseur serait plus poussé à notre désavantage.
  • # L'éthique à l'heure du numérique

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 20 mars 2017 à 14:08.

    Le fait que des licences propriétaires n'offrent pas les mêmes permissions que la GPL ne les rend pas anti-éthiques ou anti-sociales.

    Je n'ai pas la même opinion que toi et je vais essayer de te convaincre.

    Prenons l'exemple du pain. Si je suis détenteur d'un morceau de pain alors je peux soit le manger, soit le donner à quelqu'un d'autre. Qu'est-ce que me recommande l'éthique, la morale ?
    Et bien tout d'abord il existe plusieurs systèmes éthiques donc à priori ce sera difficile d'avoir une réponse uniforme. Néanmoins, dans un cas très simple comme celui du morceau de pain, la grande majorité des systèmes éthiques me reconnaît le droit de garder le pain pour moi afin de satisfaire mes besoins alimentaire vitaux ou ceux de ma famille. Cela n'est pas considéré comme un monstrueux égoïsme que de privilégier ses propres besoins avant ceux des autres.

    Pourquoi ?
    Parce que le pain est rare. On ne peut pas le créer à l'infini. Quand j'ai un morceau de pain je ne peux pas le multiplier et il ne représente qu'une quantité finie de calories.
    Ce n'est que si mes besoins alimentaires de base et ceux de mes proches sont satisfaits que la plupart des systèmes éthiques recommandent alors d'aider les étrangers en leur donnant mon pain excédentaire.

    Toute notre éthique est basée là-dessus. Que ce soit l'éthique laïque utilitariste ou les diverses recommandations religieuses d'aider son prochain (chrétienté) ou de donner 10% de ses richesses (islam)…etc etc
    Personne ne peut nous reprocher de garder le pain pour éviter de mourir de faim. On ne nous fait des reproches que lorsqu'on refuse de donner son pain alors qu'on à déjà le ventre plein.
    Le reproche n'est justifié que lorsqu'on refuse d'aider son prochain alors qu'on pourrait le faire !

    Qu'apporte le numérique a ce petit raisonnement éthique ?
    Et bien le principal changement c'est qu'à l'inverse du pain on peut réellement multiplier à l'infini les biens numériques. Bien entendu cela change absolument tout dans le raisonnement.
    Alors qu'il était moralement justifié de garder le pain pour soi puisqu'il servait à satisfaire mes besoins vitaux et que je ne pouvais pas le donner à autrui sans m'en priver, qu'est ce qui pourrait justifier de ne pas donner mon bien numérique ? Après tout je peux aider mon prochain en copiant ce bien et en lui donnant cette copie. Je n'ai rien perdu dans l'opération puisque les biens numériques sont copiables à l'infini.
    La conclusion est limpide : Si je veux vivre selon un système éthique, je suis moralement obligé de donner cette copie pour aider mon prochain.

    C'est imparable. Dans le cas des biens numériques, l'éthique m'impose d'aider autrui.

    Pourtant certaines personnes produisent des biens numériques et donnent pour consigne de ne surtout pas pas en faire de copies et de ne surtout pas aider son prochain. J'ai la possibilité technique de faire cette copie afin de vivre selon l'éthique commune mais le producteur du bien me l'interdit expressément (via une licence qualifiée de "propriétaire").

    Que faire ?
    La solution est simple. Ne pas utiliser les biens produits par ces personnes ne voulant pas se soumettre aux préceptes éthiques communs. Ils ne veulent pas aider leur prochain alors que le numérique permet de le faire à coût nul ! Ils confondent (ou plus exactement ils font semblant de confondre) les biens matériels non multipliables et les biens numériques multipliables à l'infini. Ils refusent d'aider alors qu'ils pourraient le faire, qu'ils devraient le faire !
    Refuser d'aider autrui ne peut se justifier que si le bien est unique. Si le bien est copiable alors l'éthique impose d'aider !

    Retournons maintenant à ta phrase initiale : "Le fait que des licences propriétaires n'offrent pas les mêmes permissions que la GPL ne les rend pas anti-éthiques ou anti-sociales".

    Maintenant j'espère que tu vois que les licences propriétaires sont réellement anti-éthiques et anti-sociales. Elles inventent une interdiction légale afin de t'empêcher de faire ce que le numérique te permet de faire : aider autrui à coût nul pour toi.
    Il faut donc refuser d'utiliser ces biens numériques propriétaires et privilégier les biens numériques libres (par exemple sous licence GPL) qui me permettent de remplir mon obligation morale d'aider autrui.

    • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Ton raisonnement se tiendrait si faire un logiciel coutait moins cher que le prix de vente d'une version.

      dans le modèle du propriétaire, un logiciel coute 1 000 000 d'Euros a faire et il faut en vendre 100 000 exemplaires à 10€ pour le rentabiliser. Un modèle complètement différent du pain ou on fait un pain qui coute 1€ a faire pour le vendre 1€ (pour schématiser). Si tu atteint que 50 000 exemplaires et qu'après tout le monde copie, tu pers de l'argent et ne recommencera plus, et tout le monde perdra.

      On ne peut pas comparer le pain à un logiciel!

      Du coup, toute ton argumentation tombe.
      Le libre est un bon modèle la où on peut faire petit pas par petit pas (un OS, un traitement de texte etc...) et "vendre" ce petit pas, mais il y a des endroits où ça ne marche pas (Jeux vidéo qui doit être fait en une fois comme un film, OCR ou Reconnaissance vocale où c'est la recherche qui coûte etc...)

      Rejeter un des deux modèles car pas "éthique" est une grosse connerie : les deux sont éthiques, et répondent à des besoin différents.
      Après, c'est l'utilisation faite de modèle (monopole, forcer l'API, vendre beaucoup plus cher que le prix de construction après avoir amorti la chose etc...) qui peut ne pas être éthique.

      Maintenant, si tu peux me prouver qu'un modèle économique viable peut être fait pour un logiciel coutant 1 000 000 d'Euros à faire en une fois, en libre, je suis preneur... Personne n'a encore trouvé!
      • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Je n'ai pas compris ta notion de "logiciels devant être fait en une fois".
        On peut commencer par un jeu vidéo pas joli puis améliorer graduellement le graphisme, la profondeur du jeu, la longueur du jeu....etc
        On peut commencer par un OCR qui ne reconnais que 70% des caractères et ce dans une seule langue puis améliorer graduellement le taux de reconnaissance en complexifiant les algos et améliorer graduellement le nombre de langues gérées.
        • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

          Dans les deux cas, si quelqu'un accepter de te "payer" pour ça, pourquoi pas... Mais pour le moment je n'ai rien vu qui soit à la hauteur des produits commerciaux ("Battle for Wesnoth" est sympa, mais face aux produits proprio il y a encore du taf...), c'est que ça doit pas marcher tant que ça comme modèle...

          Ca peut peut-être marcher, mais force est de constater que pour le moment il y a des domaines dans lequel le libre est absent.
          • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

            Posté par  . Évalué à 10.

            "Battle for Wesnoth" est sympa, mais face aux produits proprio il y a encore du taf.

            Pardon? Je considère Wesnoth comme un produit de qualité supérieure à bien des jeux proprios: excellente finition, gameplay très bien balancé, structure de fichiers ouverte facilitant grandement l'édition de scénarios, campagnes et mods, communauté de passionnés.

            Pour moi Wesnoth enterre beaucoup de jeux proprios en termes de qualité justement. Enfin chacun son opinion.
            • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

              Posté par  . Évalué à 4.

              oui justement c'est amusant parce que dans mon autre réponse je cite Wesnoth, et je trouve que ce jeu a de bien meilleurs aspects que beaucoup de jeux commerciaux. Effectivement, même si les graphismes sont excellents pour mon goût, c'est moins tape à l'oeil qu'un jeu en 3D, mais cela n'enlève rien aux qualités de ce jeu qui a de nombreux contributeurs et une longue expérience.
              Et puis au niveau des musiques, je trouve que cela est bien plus inspiré que beaucoup de jeux commerciaux avec leurs musiques genre musiques de film à cliché.

              Enfin, un jeu de qualité ne veut pas dire jeu en 3D. Est-ce que le livre "le seigneur des anneaux" est inférieur au film parce qu'il y a moins d'effets visuels, pas de musiques, et pas de jolies filles dedans (sauf en imagination) ?

              Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

        • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

          Posté par  . Évalué à 7.

          une entreprise qui fait des jeux vidéo et espère en vivre ne pourra pas se permettre :
          1/ de sortir un jeu pas fini, de le commercialiser et de proposer une mise à jour plus tard (à mon avis il n'y a que microsoft qui se permet de sortir des produits pas fini et que tout le monde trouve cela normal...)
          2/ de faire un jeu libre tout court. Ils comptent sur quoi pour payer les développeurs ? Le SAV payant ? La vente de tshirt ? Les dons spontanés ?

          MAIS cela ne veut pas dire que les jeux libres ne sont pas intéressants. Par exemple Wesnoth, un de mes jeux préférés, est fait par des passionnés. J'adore le système du jeu et ses graphismes, et aussi le fait qu'il ai été fait par des passionnés. En plus il évite les clichés des jeux commerciaux, genre on va faire un truc violent parce que cela se vend bien, on va utiliser le seigneur des anneaux parce que cela se vend bien etc

          J'aime bien aussi par exemple Mines of Elderlore http://landsof.elderlore.com/?q=node/81 un super roguelike, également réalisé par des passionnés.

          Pour les autres types de logiciels, c'est un peu le même problème. Pourquoi les graphistes préfèrent Photoshop à Gimp ? Selon mon point de vue je préfère utiliser Gimp parce que je le connais bien et qu'il répond à mes besoins, mais il manque sans doute de bcp de fonctionnalités que Photoshop a déjà. Adobe doit payer ses développeurs. Explique-moi comment ils pourraient par exemple sortir un tel logiciel en version "libre". Les agences de pub, les graphistes pourraient l'avoir gratuitement, sans licence, donc plus d'argent pour Adobe et ses employés à ce niveau. À la rigueur ils pourraient considérer qu'ils gagnent déjà assez d'argent avec flash ou autre, et ils pourraient libérer 1 de leur logiciel, virer quelques employés pour que les graphistes du monde entier fassent l'économie des 1000 ou 1500 euros de la licence photoshop (ce qui finalement n'est pas si énorme par rapport à l'argent que les graphistes se font en retour grâce au logiciel...), et puis finalement on aura quoi ?

          Je donne souvent l'exemple de la calculette aux gens pour leur faire comprendre l'intérêt des logiciels libres et des OS libres. Quand ils achètent et utilisent une calculette, est-ce que cela leur semblerait logique de donner de l'argent aux descendants de blaise pascal ? Est-ce que lorsqu'il utilisent le théorème de Thalès ou Pythagore ou autre, ils trouveraient normal de payer des royalties à une Thalès ou Pythagore foundation et ses ayants droits ? Tout ceci, toutes les sciences, sont des briques d'un savoir commun qui est librement diffusable et réutilisable (comme dans les principes de la licence BSD d'ailleurs). C'est un droit de base.

          Mais dès que l'on a un produit d'un seul bloc (par exemple ERP, logiciel complexe), comme le souligne Zenitram, c'est plus problématique. Effectivement c'est mieux si cela peut être en libre, mais c'est pas aussi facile. Il ne suffit pour d'ouvrir le code, il faut aussi que le développement puisse être pérenne.

          Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

          • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

            Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

            Au risque de dire une évidence, tu t'es trompé de mot. Dans tout ton message, quand tu écris "libre", il faut lire "gratuit", puisque tout l'argumentaire semble axé sur l'argent et le fait qu'on puisse obtenir un logiciel gratuitement.
            • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à -2.

              Si tu crois que la masse d'utilisateurs de Linux (surtout en embarqué, en entreprise etc...) utilisent linux parce qu'il est libre, il va falloir sortir de ton monde de bisounours.
              Même Linus T. s'en fout du libre, c'est dire.
              Le libre est le meilleur moyen d'avoir un truc pas cher, flexible, pratique. Si vous voulez utiliser un OS dont la philosophie est le libre pour le libre, il ne reste que... Hurd. Bon courage.
              Mais la grosse majorité des developpeurs de Linux ne participe pas à Linux pour avoir un truc "libre", juste un truc le moins cher possible (et c'est bien)
              • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

                Posté par  (Mastodon) . Évalué à 9.

                En préambule, je voudrais dire que ça commence à me les briser menues, les petites phrases méprisantes du style "ton monde de bisounours". Ne peut-on pas discuter sans prendre son interlocuteur pour un imbécile ?

                Ceci précisé, répondons au contenu du message: les raisons pour lesquelles Torvalds code Linux, ou les raisons pour lesquelles 95% des gens utilisent GNU/Linux, c'est intéressant pour discuter de la viabilité économique d'un modèle à base de vente de logiciel libre, indéniablement. Mais ce dont parlait le message auquel je répondais, c'était très clairement de gratuité. Ce n'est d'ailleurs pas sa faute, puisque le thread s'est très vite orienté dans cette direction.

                La définition habituelle de "logiciel libre" ne parle pas de gratuité, ce sont des choses indépendantes. Je préfère quand un logiciel est gratuit, comme tout le monde, mais j'accorde plus d'importance au fait de pouvoir l'étudier, le modifier ou le redistribuer. Que je fasse partie des 1% des utilisateurs ou des 99%, ça ne m'intéresse pas spécialement, je n'ai pas proclamé de message politique ou de recommandations pour un business plan, je dis simplement que ce sont deux aspects distincts.

                Je ne suis pas spécialiste des pensées de Saint Ignucius, mais je suppose que quand il parle d'éthique, il ne suggère pas qu'il soit éthique de demander aux développeurs de travailler gratuitement. Quelque chose me dit qu'il parle de la liberté d'étudier, de modifier et d'aider son voisin en lui donnant une copie du logiciel.

                La question de savoir si le droit de copie est compatible avec la rémunération des auteurs est intéressante, et je serais ravi qu'on en parle si ça intéresse d'autre gens, au lieu de partir du principe que c'est incompatible.
                • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

                  Posté par  . Évalué à 3.

                  Elle n'en parle pas, certe, mais dans les faits dans la majorité des cas elles découlent naturellement que parfois on entend des phrases comme:

                  "un logiciel libre c'est un logiciel payé une fois" : l'idée c'est que quand il part "dans la nature" ou hors du contrôle de l'auteur, il devient vite accessible gratuitement, sauf si "l'acheteur" veut le garder pour lui.

                  Si on était en math, on pourrait presque en faire un théorème qui découle des axiomes en ajoutant une ou deux hypothèses ...
              • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

                >>> Même Linus T. s'en fout du libre, c'est dire.

                Citation prouvant qu'il ne s'en fout pas du tout :

                "For example, the GPLv2 in no way limits your use of the software. If you're a mad scientist, you can use GPLv2'd software for your evil plans to take over the world ("Sharks with lasers on their heads!!"), and the GPLv2 just says that you have to give source code back. And that's OK by me. I like sharks with lasers. I just want the mad scientists of the world to pay me back in kind. I made source code available to them, they have to make their changes to it available to me. After that, they can fry me with their shark-mounted lasers all they want."
              • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

                Posté par  . Évalué à 5.

                > Même Linus T. s'en fout du libre, c'est dire.

                Et il a pris la licence GPL v2...
                Et en plus il tient à ce qu'elle soit respectée (sauf pour certaines API (modules), c'est un flou sur l'interprétation de travail dérivé).

                Linus Torvalds ne n'en fout pas de savoir si c'est libre ou non.
                Pas contre, il ne veut pas participer à l'action "politique" de Stallman.
                Stallman veut "améliorer le monde" (pour simplifier), et ça Linus s'en fout. Mais il veut que son noyau reste libre.
                Il n'a pas pris la GPL pour rien.
              • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

                Posté par  . Évalué à 3.

                Si tu crois que la masse d'utilisateurs de Linux (surtout en embarqué, en entreprise etc...) utilisent linux parce qu'il est libre, il va falloir sortir de ton monde de bisounours.
                Même Linus T. s'en fout du libre, c'est dire.


                Effectivement la masse des utilisateurs de "Linux" apporte, en moyenne, moins d'importance au libre que la masse d'utilisateur de "GNU/Linux".

                Concernant l'embarqué, le fait que Linux soit libre est un argument très important (mais pas le seul) qui garanti l'accès au code source et le fait qu'on puisse en modifier n'importe quelle partie (et autorise à distribuer des produits, dans tous les domaines, qui incluent ces modifications). C'est encore plus important pour de l'embarqué que pour de la bureautique, et c'est ce qui fait entre autre le succès de Linux dans ce domaine.

                Si vous voulez utiliser un OS dont la philosophie est le libre pour le libre, il ne reste que... Hurd. Bon courage.

                Mon OS ne m'impose pas de philosophie, merci. Et je n'ai pas besoin d'utiliser Hurd pour avoir un système libre.

                Mais la grosse majorité des developpeurs de Linux ne participe pas à Linux pour avoir un truc "libre", juste un truc le moins cher possible (et c'est bien)

                Non. Les développeurs de Linux ne sont pas pauvre en moyenne. Ils développent du Logiciel Libre pour les même raisons que celles cités ci-dessus (qui sont en fait la définission du LL) à savoir l'accès complet au code source, la liberté totale d'utilisation, la possibilité de faire les modifications que l'on veut, etc...
            • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

              Posté par  . Évalué à 4.

              non. Je voulais justement indiquer la précision, et puis pour ne pas alourdir j'ai retiré cela.

              Si adobe sort un photoshop "libre" (code GPL par exemple), mais pas "gratuit" (genre ils vendent le binaire), il ne faudra pas longtemps pour que quelqu'un le compile et le mette à disposition à tout le monde, comme avec centos par exemple.
              Mais alors que Red Hat vend son support et son intégration avec son produit (mais que centos représente sans doute un manque à gagner et un concurrent, mais c'est la règle du jeu), que pourra proposer adobe en plus value qualitative pour sa version de photoshop ? Ils viendront expliquer aux clients comment faire un détourage ? Mais les écoles de graphisme s'en chargeront bien avant...

              Explique moi par exemple ce qu'Adobe pourrait retirer comme intérêt d'ouvrir le code de photoshop ? Leur produit est déjà au top, peut-être que des contributeurs extérieurs pourraient un peu l'améliorer (à voir), peut-être que cela leur donnerait bonne presse, mais à part cela ? Qu'ils fassent cela pour tous leurs produits, et je suis certain qu'ils mettent la clé sous la porte avant pas longtemps.

              Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

              • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

                Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6.

                Je ne vois aucun intérêt pour Adobe de libérer Photoshop, mais ça ne veut pas dire qu'une entreprise ne peut pas vivre de logiciel libre, ça veut simplement dire qu'on ne peut pas prendre un modèle propriétaire établi, remplacer seulement la licence du logiciel, et espérer que ça fonctionne.

                Je n'ai pas de business plan révolutionnaire à proposer, et comme il y a peu d'entreprises ayant du succès en vendant du LL, je suppose que c'est soit très difficile, soit impossible, mais la discution reste, à mon avis, ouverte.

                En particulier puisqu'on parle de jeux vidéos ici, un des modèles qui a été proposé plusieurs fois serait de faire un jeu libre mais de vendre les données artistiques. Le code étant libre, on aurait la possibilité de l'étudier et de l'adapter aux besoins, mais vendre les données permettrait de faire vivre les auteurs. Je ne sais pas si ça marcherait et si ça satisferait tout le monde, mais c'est une proposition.
                • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

                  En particulier puisqu'on parle de jeux vidéos ici, un des modèles qui a été proposé plusieurs fois serait de faire un jeu libre mais de vendre les données artistiques. Le code étant libre, on aurait la possibilité de l'étudier et de l'adapter aux besoins, mais vendre les données permettrait de faire vivre les auteurs. Je ne sais pas si ça marcherait et si ça satisferait tout le monde,

                  Et tu fais quoi du secret ? Je pense qu'une boîte de jeu vidéo qui a investit du temps et de l'argent pour créer un gameplay innovant n'a pas super envie de le partager aux autres en risquant d'avoir plus de concurrence potentielle et donc un manque à gagner.
                  • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

                    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

                    Je crois qu'on peut raisonnablement conclure que le secret est incompatible avec le logiciel libre, oui. De toutes façons, il y aura toujours des gens qui voudront garder le secret sur leur "invention", dans tous les domaines.

                    Je ne pense pas que le secret du code fasse le succès d'un jeu, parce que:
                    - le gameplay ne découle pas d'algorithmes inventifs mais d'idées qui sont visibles par tous et donc faciles à copier
                    - la majorité des éditeurs de jeux réutilisent sans cesse des moteurs qui ont fait leurs preuves en les modifiant un peu, et ne réinventent pas le gameplay.
                    - un jeu A n'est pas remplaçable par un jeu B qui utilise le même moteur mais qui contient des graphismes et une histoire différents, alors qu'un logiciel de traitement d'images peut être facilement substitué à un autre, à fonctionnalités égales.

                    Il n'y a qu'a voir tous les clones de Warcraft qui ont surgi dans les années 90. Ils incorporaient pour la plupart les mécanismes de jeu de Warcraft, mais n'ont eu que peu de succès. Ceux qui ont eu du succès et dont on se souvient étaient innovants. Est-ce que la disponibilité du moteur de Warcraft aurait permis de faire des clones concurrents ayant du succès ? Ça m'étonnerait beaucoup.
      • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

        hum j'en trouve déjà beaucoup des projets dont le code représente plus de 1M€ en estimé
        http://www.ohloh.net/projects/blender $ 31,517,700 (c'est plus de 1 M€)
        http://www.ohloh.net/projects/gimp $ 19,580,863
        http://www.ohloh.net/projects/inkscape $ 12,370,013

        http://www.ohloh.net/projects/kde $ 67,158,715
        http://www.ohloh.net/projects/gnome $ 285,322,119

        http://www.ohloh.net/projects/7196 open arena $ 2,485,360
        http://www.ohloh.net/projects/6795 tremulous $ 2,443,007
        http://www.ohloh.net/projects/wesnoth $ 1,839,610

        http://www.ohloh.net/projects/8109 tesseract-ocr $ 1,276,523
        http://www.ohloh.net/projects/5461 ocropus $ 929,779

        http://www.ohloh.net/projects/4314 Tiny ERP $ 2,350,075
        http://www.ohloh.net/projects/erp5 $ 97,223,841
        http://www.ohloh.net/projects/mysql
        http://www.ohloh.net/projects/phpmyadmin $ 2,345,765
        http://www.ohloh.net/projects/postgresql $ 8,076,467

        Cela n'empêche pas ces projets ayant coûté plus d'un million d'euro (ton critère) de continuer à se développer... visiblement ils ont trouvé leur modèle économique viable non ?
        • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

          Posté par  . Évalué à 4.

          1. Comment estimes tu ce prix ? Par exemple, dans cette liste, il y a blender, OpenArena et tremulous qui se basent sur du code à l'origine proprétaire qui ont été libérés après coup.
          2. Le monsieur, il a dit 1 000 000 d'Euros à faire en une fois, en libre. Gimp ne valait pas 19M€ lorsqu'il avait une centaines de lignes de code...
        • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

          Posté par  . Évalué à 4.

          http://www.ohloh.net/projects/tellico 19 Person Years, $ 1,049,708
          Developpe par un mec tout seul sur son temps libre depuis 2001. Il a l'air surhumain et ca doit bien payer la NASA. Ou alors, les valeurs donnees par sloccount sont assez fantaisistes.

          Les 27.000 $ et 0.20 annee-homme de mon module apache ecrit en 3 jours me font pencher pour la 2eme solution.
      • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

        Posté par  . Évalué à 2.

        S'il s'agit d'une commande (ce qui cadrerait d'ailleurs le plus avec le concept de "en une fois"), cela existe déjà de manière assez courante.

        S'il s'agit d'un investissement sur fonds propres, ce ne sont pas les logiciels libre ayant coûté (l'équivalent ou ayant vraiment coûté ça en cash à une entreprise) bien plus d'1 ME à développer qui manquent.

        Lorsque c'est une communauté qui développe, les coûts sont tout simplement répartis.
    • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

      Posté par  . Évalué à 2.


      Ce n'est que si mes besoins alimentaires de base et ceux de mes proches sont satisfaits que la plupart des systèmes éthiques recommandent alors d'aider les étrangers en leur donnant mon pain excédentaire.

      Toute notre éthique est basée là-dessus. Que ce soit l'éthique laïque utilitariste ou les diverses recommandations religieuses d'aider son prochain (chrétienté) ou de donner 10% de ses richesses (islam)...etc etc

      En ce qui concerne le christiannisme, il va quand même un peu plus loin que cela, mettant en avant l'importance du don de son nécessaire vs de son superflu.
      (Marc 12 : 41-44)

      Mes 0.02€ et fin du HS.
    • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

      Posté par  . Évalué à 2.

      c'est bien beau de parler de gens qui crèvent de faim et le parallèle avec un produit copiable à l'infini. Mais le rapport avec la choucroute je ne le vois pas trop.

      aider autrui à coût nul pour toi.

      et pour autrui, quel serait le coût réel ? Par exemple payer 3 euros pour une chanson, 29,99 euros pour un logiciel de traitement de texte... c'est vraiment une question de vie ou de mort ? Ou une question d'économiser quelques sous ?

      "Aider autrui", cela a toujours un coût, même s'il n'est pas monétisable. Coût du temps passé par exemple.

      Quelqu'un qui code un logiciel y passe de son temps. Certains font cela pour vivre, certains pour leurs loisirs. Certains réussissent à faire des logiciels libres et gagner de l'argent avec (parce qu'ils VENDENT du support, de l'intégration, du matériel, de l'hébergement avec, que cela soit mysql, red hat, novell ou autres), d'autres développent du code libre, n'arrivent pas à trouver un bon "modèle économique" qui va avec, se cassent la gueule tandis que d'autres encore prennent le relais en réutilisant le code.
      Enfin, d'autres font cela pendant leurs études, financés par un google summer of code ou leur université...

      Certains distribuent même des CD "gratuitement", mais ils espèrent bien une contrepartie en fin de compte. L'énergie de leurs zélateurs bénévoles et ces cd gratuits rapporteront sans doute un bon paquet d'argent au final.

      Quand quelqu'un va chez le médecin, ce dernier fait part de son savoir en échange d'une contrepartie, à moins que l'on pourrait considérer que cela le lui coûterait rien de faire des diagnostiques gratuitement (on ne lui prend pas un produit "rare", juste un peu de son savoir, et surtout de son temps... mais qu'est-ce qui le fera vivre ?)

      qui me permettent de remplir mon obligation morale d'aider autrui.

      dans les logiciels libres <=> propriétaires, on ne parle pas d' "aider", on parle de favoriser la libre transmission du savoir. C'est aussi pour cela que la plupart d'entre nous s'intéressent aux logiciels libres.

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      • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

        Posté par  . Évalué à 6.

        Quand quelqu'un va chez le médecin, ce dernier fait part de son savoir en échange d'une contrepartie, à moins que l'on pourrait considérer que cela le lui coûterait rien de faire des diagnostiques gratuitement

        Tu connais le Serment d'Hippocrate (http://fr.wikipedia.org/wiki/Serment_d%27Hypocrate )?
        Il y a un passage qui dit: "Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire."
        • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

          Posté par  . Évalué à 2.

          ouais bien sûr. La prochainement que j'irais chez le médecin ou le pharmacien, je demanderai des soins gratuits en citant hippocrate, on verra ce qu'il me répondra.

          Et la prochaine fois que j'appellerais la SSLL pour intervenir sur le serveur linux que l'on a, j'invoquerais quel libriste connu pour qu'ils donnent des soins gratuitement ?

          Sinon tu as eu raison de mettre le lien vers la page wikipedia :
          Le serment que font les médecins et pharmaciens en France n'est pas le serment d'Hippocrate d'origine, même s'il en est inspiré. L'une des principales différences est que le serment d'Hippocrate interdit explicitement de pratiquer l'avortement ; il prescrit aussi des devoirs face à celui qui a enseigné la médecine

          En France, même si les jeunes médecins prêtent obligatoirement serment de respecter le code de déontologie médicale, le serment d'Hippocrate n'a aucune valeur juridique

          Enfin, part rapport au Serment de l'ordre français des médecins de 1996 que tu cites, nul part il n'est fait mention que cela constitue le "Code de déontologie médicale" que les médecins doivent suivre.

          Effectivement, les médecins doivent aider tout ceux qui leur demandent, mais si tout le monde se présente comme étant indigent et refuse de payer, le médecin pourra bientôt cesser son activité si elle ne lui rapporte rien.

          Les programmeurs en logiciels libres sont-ils vraiment indigents par rapport aux programmeurs en logiciels propriétaires ?? On ne parle pas de la même chose dans le cadre des logiciels libres, on parle juste de la libre transmission du code.

          Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

          • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

            Posté par  . Évalué à 4.

            Oui, le serment d'Hippocrate (le cérémonial en lui même), n'a pas de valeur juridique, mais une loi reprends ses préceptes => http://www.conseil-national.medecin.fr/index.php?url=deonto/(...)

            De plus on parle d'éthique, donc aller chez son médecin en refusant de payer si on a les moyens, c'est se comporter de manière immorale et comme un profiteur. Donc ceci n'est pas éthique. Mais qu'un médecin soit tenu de soigner quelqu'un n'ayant pas de ressources, ceci est normal.
            • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à -1.

              Tu oublies les médecins qui refusent des consultations à ceux qui ont la CMU... (Donc pas les moyens!) Rapporte pas assez.

              C'est beau de vous lire parfois, on a l'impression que vous n'êtes pas sorti de l'enfance, et que pour vous tout le monde est gentil...
              • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                Les médecins qui refusent les consultations en CMU ne le font généralement pas parce que ça ne rapporte pas assez (du moins pour ceux qui sont en secteur 1 - tarifs réglementés), mais parce que la sécurité sociale met plusieurs mois à leur payer la consultation. En même temps, c'est aussi une question d'argent, on est d'accord.
            • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

              Posté par  . Évalué à 2.

              "Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera."

              Je me demande jusqu'à quel point "donner des soins" veut dire "donner gratuitement des soins" ou bien "prodiguer des soins". (un peu comme l'avocat que l'on paye très cher va "donner" des conseils)

              Il n'est pas fait que mention des indigents d'ailleurs, mais de "quiconque me le demandera". Pour moi cela veut simplement dire que le médecin ne doit pas faire de discrimination et pas refuser de soigner un pauvre "parce qu'il est peut-être sale", non pas de soigner forcément gratuitement.




              ps : pour ma SSLL, peut-être que je peux invoquer le "serment d'Hypocrite" pour demander qu'ils redéveloppement des macros words dans mon emacs gratuitement... ha ha ha

              Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

        • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

          Il y a un passage qui dit: "Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire."

          Et tu crois ce que les Hommes racontent et promettent???
          J'ai jamais vu un médecin ne pas me réclamer de l'argent après une consultation.

          Donc bon, tu peux toujours garder tes idéaux, moi je vois la pratique : Las médecins vendent leur savoir.
          (et ça ne peut pas être autrement, eux aussi doivent pouvoir se nourrir).
          • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

            Posté par  . Évalué à 5.

            Medecin du monde, médecin sans frontière, la croix rouge etc....
          • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

            Posté par  . Évalué à 4.

            Je pense que la formulation est mauvaise et surtout le fait de payer un médecin ne signifie pas qu'on lui achète "un savoir". En effet bien peu de patients ressortent avec "un savoir" après une consultation, même si a priori rien ne l'empêche, c'est une expérience à faire, voir si le médecin partage son savoir.

            Pour moi, ce que l'on paye au médecin ce n'est pas "un savoir" mais du temps, du matériel dont il se sert pour nous osculter (et que peu de gens ont à disposition), une analyse, un diagnostic, une ordonnance, un engagement sur la fin de maladie par la durée d'un traintement dans une majorité de cas (ici n'est pas pris en compte les maladies longues et engageant le pronostic vital) ainsi que l'accueil qui est fait dans ses locaux ou son éventuel déplacement (et je pense qu'on doit pouvoir trouver d'autres motifs facilement).

            Un médecin ne vend pas que du savoir, il vend un service global dont le savoir est une pierre de l'édifice, tout comme un logiciel est en général un élément d'un ensemble plus vaste.
      • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

        Posté par  . Évalué à 2.

        L'argument du médecin n'est pas bon parce qu'il passe du temps à chaque consultation, alors que le coût matériel et en temps passé de la recopie d'un logiciel est négligeable.
    • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

      Posté par  . Évalué à 3.

      Ce que j'aime dans le le logiciel libre c'est justement qu'il met en avant l'éthique, à la différence du proprio qui se conforme strictement à l'idéal social en vigueur: s'en mettre plein les tiroirs.
      • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

        Ce que j'aime dans le le logiciel libre c'est justement qu'il met en avant l'éthique,

        C'est beau l'utopie.
        Au risque de casser ton espoir, IBM / Sun / Redhat utilisent le libre car c'est moins cher pour eux. Ils feraient autre chose si c'était pas si peu cher. L'éthique... N'engage que ceux qui y croient, ceux qui gobent le discours Marketing...
        • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5.

          Est-ce qu'il suffit que certaines personnes fassent du libre pour des raisons non-éthiques pour qu'il soit impossible que d'autres personnes le fassent pour des raisons éthiques ?

          Au moins dans le cas de la GPL, la licence est là pour essayer de garantir que les vilains capitalistes jouent à peu près fair play avec les bisounours idéalistes. Pour l'instant, ça se passe pas trop mal.
        • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

          Posté par  . Évalué à 7.

          "L'éthique... N'engage que ceux qui y croient, ceux qui gobent le discours Marketing": c'est à dire moi et plein d'autres petites fourmis qui codent juste pour le plaisir. L'éthique n'est pas un discours marketing mais une réalité vécue par tous ces crypto-communistes qui distribuent leur travail sans se soucier de considérations commerciales. C'est en eux que je croit. Si des boites utilisent le libre tant mieux: cependant comme tu le souligne je ne compte certainement pas dessus pour l'aspect éthique. De ce coté on se débrouille très bien sans elles.

          "Au risque de casser ton espoir": pas de risques: il repose sur des bases solides. J'y croit et ca me suffit, et je ne suis pas seul loin de là. Pour moi le libre c'est avant tout un état d'esprit, un corpus de valeurs solides, pas juste du code ouvert. Vois le prosélytisme limite religieux de RMS, ca montre bien que tout cela repose sur un ensemble de principes bien établis, où l'éthique est fondamentale.
    • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

      Posté par  . Évalué à 9.

      Si on ne nourrit pas les pauvres, ils meurent de faim. Si des pauvres meurrent, il y en a moins. Donc pour diminuer la pauvreté, l'éthique recommande de garder le pain pour soi, plutôt que de le donner à ceux qui ont faim.

      Tous les nombres premiers sont impairs, sauf un. Tous les nombres premiers sont impairs, sauf deux.

    • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

      Posté par  . Évalué à 2.

      > Et bien le principal changement c'est qu'à l'inverse du pain on peut réellement multiplier à l'infini les biens numériques.
      Seulement les copies, pas les œuvres originaux. Comme il a été souligné par d'autres, le coût de copie n'est qu'une partie de frais. La R&D coûte nettement plus cher.

      > La conclusion est limpide : Si je veux vivre selon un système éthique, je suis moralement obligé de donner cette copie pour aider mon prochain.
      A mon avis tu idéalises un peu trop. Le partage de l'excédent est louable mais ne fait pas partie de la base de la vie en société, du moins pas encore. L'immense majorité de relations économiques est basée sur un échange et non pas sur un don. Ou alors on doit déclarer anti-sociale ce qui fait vivre la société ce qui serait absurde bien sûr. Du moment ou l'échange honnête (sans forcer la main) est éthique le logiciel propriétaire est éthique lui aussi.

      > Maintenant j'espère que tu vois que les licences propriétaires sont réellement anti-éthiques et anti-sociales.
      Pour les deux raisons évoquées ci-dessus, non, je persiste à considérer que les licences propriétaires avec toutes leurs permissions aussi faibles qu'elles puissent paraître peuvent faire partie d'un échange honnête donc étique.
    • [^] # Re: L'éthique à l'heure du numérique

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Plutôt que numérique, je dirais information, et je ne dirais pas qu'elle est reproductible à l'infinie, simplement son coût de reproduction est extrêmement bas, d'une part de par sa nature même qui permet de la reproduire dans à peu prêt n'importe quel matière première et d'autre part grace aux outils de reproduction de l'information sophistiqués qu'à développé l'être humain.

      Copier un fichier numérique, ça coûte certes vraiment pas chère, mais ça à tout de même un coût.
  • # Exaspérant

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    C'est à se demander si tu as jamais lu un peu la partie philosophie du site GNU ou regarder une intervention de Stallman avant de te lancer dans une critique de ce qu'ils expliquent.

    Oui, le logiciel propriétaire (ou aussi de plus en plus appelé privateur) pousse à des pratique anti-social. Si tu as un logiciel proprio dont la fonctionnalité pourrait aider ton voisin, etbien le logiciel proprio te demande de laisser ton voisin dans la panade ou d'enfreindre la loi.

    Basiquement, le logiciel propriétaire se base sur un modèle de dictature. Une dictature, comme n'importe quel modèle économico-politique n'est pas malfaisante en soi. Une dictature éclairée serait même, paraît-il, le meilleur système possible. Mais une dictature c'est le modèle qui permet le plus facilement d'arriver aux plus abjectes dérives. Et pratiquement, c'est ce qu'on observe avec les dictatures.

    Dans le logiciel libre on parle aussi parfois de dictature sous l'égide d'un "project leader". Mais ça n'est pas cela du tout. Dans une dictature, on ne peux pas dire au dictateur qu'il n'est qu'un gros bouffon et qu'on fera bien mieux sans lui et aller sans difficulté voir ailleurs, ou lancer son propre projet (ce qui caractérise assez bien le propio soit dit en passant).

    Le terme qui à mon avis définie le mieux le modèle utilisé par le logiciel libre, c'est celui d'omnicratie : le pouvoir est à tous car tout le monde à la possibilité de l'exercer et toute personne ayant plus de pouvoir que la moyenne ne peut garder ce pouvoir que tant qu'il est exercé dans l'intérêt de ceux qui le lui confère sous peine d'une destitution quasi-instantannée. Dans ces conditions, arriver à des dérives du système et bien plus difficile.

    Maintenant j'aimerais m'attarder un peu sur ton discours

    Le fait que des licences propriétaires n'offrent pas les mêmes permissions que GPL ne les rend pas anti-éthiques ou anti-sociales. Elles ne nous privent pas des libertés, elles ne nous offrent pas les mêmes permission que GPL.

    C'est vrai, ce ne sont pas les licences qui te privent de liberté ce sont les lois qui te prive de ces libertés et les licences jouent simplement sur ces lois.


    Mais aucune loi ni morale communément acceptées dans les sociétés modernes n'obligent les ayant droits à inclure ces permissions dans leurs licences.

    Le problème c'est que tu parts du postulat qu'il n'y a rien de choquant au fait qu'il y ai des «ayants droits», comme si le public représentait une masse de personne n'«ayants pas droits». Les diverses formes de monopole sur l'information n'ont pas été mis en place pour créer un tel clivage social. Mais l'énorme pouvoir des lobys utilisant ces monopoles qu'offre la loi pour s'enrichir n'a cessé de faire peser la balance en leur faveur.


    Nous sommes libres de les accepter ou les refuser telles quelles.

    Bien sûr, si tu fais abstraction de toute réalité sociale. Ce n'est pas aussi simple que tu veux bien l'annoncer ici, sinon aucun libriste n'utiliserait le protocole MSN, n'accepterais de message avec un .doc en pièce jointe et que sais-je encore. Et c'est bien là l'acte anti-social que crée les logiciels proprios, ils sont des facteurs d'exclusion sociale.
    • [^] # Re: Exaspérant

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

      Je pense qu'il vaudrait mieux éviter de parler de dictature, parce que les gens en face se braque lorsqu'on utilise des gros mots de ce genre. Finalement, même si tu as des arguments, ils ne t'écoutent plus, ils se sont arrêtés à "dictature". Pareil pour "éthique", ça place la discution sur le même plan que des sujets bien plus graves, et du coup tu perds des interlocuteurs qui se disent qu'on se moque d'eux.

      Le modèle propriétaire utilise la loi pour créer de la rareté artificiellement. Contrairement à une pomme, si tu donnes un logiciel, tu possèdes encore l'original. Donc, pour s'assurer de pouvoir en vendre plein lui-même, le vendeur de logiciels essaye de créer de la rareté. Puisque les DRM ne peuvent pas fonctionner, la seule solution qui a l'air de marcher, c'est la loi.

      À moins de défendre un point de vue libéraliste ou anarchiste, il ne s'agit pas plus d'une dictature que les nombreuses autres formes de création de rareté (ou de protection d'une certaine profession) que l'on trouve dans la loi.
      • [^] # Re: Exaspérant

        Posté par  . Évalué à 3.

        C'est surtout pas vraiment pertinent, la dicature c'est un mode de gouvernement dans lequel le dirigeant à tout les pouvoirs.

        Ici on parle d'utilisation et de (re)-distribution, de modification du logiciel. Certe l'auteur à tous les pouvoirs sur ces créations, mais bon il ne peut pas t'imposer grand chose, genre si tu ne veux pas utiliser son logiciel, ben ... tu l'utilise pas. Si tu veux l'utiliser, tu acceptes ses conditions.
      • [^] # Re: Exaspérant

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Mais c'est un sujet grave, aux implications croissante au fur et à mesure que l'informatique se démocratise et devient un élément essentiel, si ce n'est inévitable de la société.

        Refuser d'appeler les choses par leur nom juste parceque cela dérange certain, c'est vraiment incroyable!

        Je rappel que l'économie est nécessaire pour organiser la rareté, s'il n'y a pas de rareté, il n'y pas de nécessité d'organiser l'économie. Quel est donc cette volonté de vouloir faire de la rareté là où il y a profusion ?

        Devrait-on aussi restreindre articificiellement l'accès aux denrés alimentaires si elles étaient en profusion, dans le seul but qu'un nombre restreint d'individus en profite?
        • [^] # Re: Exaspérant

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

          Refuser d'appeler les choses par leur nom juste parceque cela dérange certain, c'est vraiment incroyable!

          Il s'agit plutôt de refuser de mettre dans le même sac des choses de gravités différentes, parce qu'on a envie d'être pris au sérieux.

          Quel est donc cette volonté de vouloir faire de la rareté là où il y a profusion ?

          C'est une question rhétorique, n'est-ce pas ? La rareté entraînant l'augmentation de la valeur des choses, la volonté de vouloir faire de la rareté là où il n'y en a pas n'est en fait que la volonté de faire du pognon.

          Si les gens acceptaient qu'on leur vende de l'air à respirer...
          • [^] # Re: Exaspérant

            Posté par  . Évalué à 4.

            ca existe au japon ... certains endroits a certaines heures dans la ville sont tellement pollué que des bars à oxygène ont ouverts leurs portes , et un petit coup d'air pur pour continuer à respirer ...
          • [^] # Re: Exaspérant

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            «C'est une question rhétorique, n'est-ce pas ? La rareté entraînant l'augmentation de la valeur des choses, la volonté de vouloir faire de la rareté là où il n'y en a pas n'est en fait que la volonté de faire du pognon.»

            Ce n'est pas une volonté de «faire du pognon» mais d'accaparer de grosses sommes d'argent. Faire du pognon demande une plus value via un travail humain.

            Après tout être riche ce n'est jamais rien d'autre que faire une énorme rétention de capital.
            • [^] # Re: Exaspérant

              Posté par  . Évalué à 3.

              Après tout être riche ce n'est jamais rien d'autre que faire une énorme rétention de capital.
              Ou pas. Tu peux être riche mais uniquement parce que tu as prêté ton argent à tout un tas de gens, auquel cas tu n'es riche que des créances que tu as. Un exemple consiste en la possession d'actions, Bill Gates n'est riche quasiment que par ses actions de Microsoft.
              • [^] # Re: Exaspérant

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                Ok, je ne connaissais pas encore ce principe, c'est intéressant.

                Cela dit Bill Gates est-il vraiment un bon exemple? Moi je pensais (naïvement?) qu'il était devenu riche en vendant des licences, ce qui AMHA, d'un point de vu économique, une fois dépassé et largement rentabilisé les frais de production de ce que l'on licencie, est un véritable gachis.
                • [^] # Re: Exaspérant

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  Si tu pars du principe que l'argent gagné il le garde simplement pour lui, oui c'est juste du gâchis ...

                  Et dans ce cas Billou n'est pas un plus mauvais exemple qu'un autre investisseur.
        • [^] # Re: Exaspérant

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

          Refuser d'appeler les choses par leur nom juste parceque cela dérange certain, c'est vraiment incroyable!

          M'imposer un modèle si je veux développer, c'est une dictature.
          Dire à ceux qui veulent utiliser mon logiciel que je l'ai développé avec du temps à moi, et qu'il me faut en vendre x copies, ça ne t'oblige à rien, tu peut faire ton truc à toi, tu n'es pas obligé d'acheter etc...

          Si tu veux parler de dictature, c'est ce qu'aimerai Stallman : pouvoir avoir une dictature de la GPL, imposer la GPL à tous, interdire le reste.

          Donc bon, vaut mieux ne pas employer ce mot, il te reviendrait dans la gueule.

          Le proprio est un modèle de partage, qui peut ne pas te convenir, mais essayer de l'interdire est une philosophie dictatoriale. Passe ton chemin quand tu en voit, c'est tout, pas la peine de le critiquer.
          • [^] # Re: Exaspérant

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            «Le proprio est un modèle de partage, qui peut ne pas te convenir, mais essayer de l'interdire est une philosophie dictatoriale.»

            J'ai du mal à voir où est le partage dans un modèle se basant sur la monopolisation de l'information.

            Je ne crois pas avoir parlé d'interdire. Ce n'est pas parcqu'on blame un comportement qu'on l'interdit, pour autant que je sache.

            «Si tu veux parler de dictature, c'est ce qu'aimerai Stallman : pouvoir avoir une dictature de la GPL, imposer la GPL à tous, interdire le reste.»

            Je trouve que tu as vite fait de faire tenir des propos à d'autres pour les blamer ensuite de les avoir tenu. Je n'ai jamais entendu dire que RMS avait dit que la GPL devrait être imposé à tous. Et si c'était le cas, je ne serais pas d'accord avec lui. Ma position serait plutôt pour l'absence de monopole sur l'information, avec éventuellement une obligation de respect de la paternité.
          • [^] # Re: Exaspérant

            Posté par  . Évalué à 4.

            Si tu veux parler de dictature, c'est ce qu'aimerai Stallman : pouvoir avoir une dictature de la GPL, imposer la GPL à tous, interdire le reste.

            Non, Stallman voudrait que tous les logiciels soient libres.
    • [^] # Re: Exaspérant

      Posté par  . Évalué à 1.

      > Le terme qui à mon avis définie le mieux le modèle utilisé par le logiciel libre, c'est celui d'omnicratie
      Moi, j'aurais dit anarchie... Enfin, il parait que ça fait peur à certains...


      > Bien sûr, si tu fais abstraction de toute réalité sociale. Ce n'est pas aussi simple que tu veux bien l'annoncer ici, sinon aucun libriste n'utiliserait le protocole MSN, n'accepterais de message avec un .doc en pièce jointe et que sais-je encore. Et c'est bien là l'acte anti-social que crée les logiciels proprios, ils sont des facteurs d'exclusion sociale.
      Joli mélange logiciel/format/protocole...
      • [^] # Re: Exaspérant

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        "Moi, j'aurais dit anarchie... Enfin, il parait que ça fait peur à certains..."

        Anarchie ça veut juste dire "absence d'état", donc bon, ça peut vouloir dire un tas de chose aussi.

        "Joli mélange logiciel/format/protocole..."

        Certes, sur mes exemples tout au moins c'est vrai. Et si tout les logiciels proprio utilisaient des formats et des protocoles ouvert, ils seraient déjà bien moins problématique.

        Ça n'enlève pas le problème de ne pouvoir aider son voisin... Il y a aussi le problème de la dépendance à une unique entité.
    • [^] # Re: Exaspérant

      Posté par  . Évalué à 2.

      > C'est à se demander si tu as jamais lu un peu la partie philosophie du site GNU ou regarder une intervention de Stallman avant de te lancer dans une critique de ce qu'ils expliquent.
      Je suppose que tu veux dire par là que j'avais déformé le propos de RMS concernant les logiciels propriétaires qui est l'objet de ma critique ? Ou alors que si j'avais lu ne serait-ce qu'une partie de sa philosophie ou vu une de ses interventions jamais ne me serait lancé dans une critique pareil ? Si c'est la première hypothèse qui est vraie, une phrase ou un paragraphe de ta part avec le vrai résumé serait bien venu. Si c'est la deuxième, alors que dire si ce n'est une banalité suivante : on peut être de bonne foi, sain d'esprit et en possession de ses moyens et ne pas être 100% d'accord avec RMS.

      > Si tu as un logiciel proprio dont la fonctionnalité pourrait aider ton voisin, et bien le logiciel proprio te demande de laisser ton voisin dans la panade ou d'enfreindre la loi.
      J'ai déjà pointé les exagérations qu'utilise M. Stallman dans les notions "étique" et "liberté" et ici on un autre exemple de telles exagérations. Premièrement, si mon voisin a besoin d'un logiciel c'est que sa "panade" est toute relative. Deuxièmement, les logiciels proprios ne demandent rien de tel. Ils t'offrent certaines fonctionnalités de traitement de l'information et si ce n'est pas assez pour toi, si tu cherches en plus à aider ton voisin, n'achète pas ce logiciel proprio et écrit ton propre logiciel, voilà tout.

      > Dans une dictature, on ne peux pas dire au dictateur qu'il n'est qu'un gros bouffon et qu'on fera bien mieux sans lui et aller sans difficulté voir ailleurs, ou lancer son propre projet (ce qui caractérise assez bien le propio soit dit en passant).
      Donc le proprio n'est pas une dictature puisque tu peux aller voir ailleurs et lancer ton propre projet. Tu te contredis là, non ?

      > Le terme qui à mon avis définie le mieux le modèle utilisé par le logiciel libre, c'est celui d'omnicratie : le pouvoir est à tous car tout le monde à la possibilité de l'exercer et toute personne ayant plus de pouvoir que la moyenne ne peut garder ce pouvoir que tant qu'il est exercé dans l'intérêt de ceux qui le lui confère sous peine d'une destitution quasi-instantannée. Dans ces conditions, arriver à des dérives du système et bien plus difficile.
      La question de pouvoir n'est pas l'objet des licences. C'est une interprétation "innovante" de RMS. Ceci dit, les pratiques sociales induites par le libre me sont proches et c'est une des raisons pour lesquelles je soutiens le libre sans pour autant diaboliser le proprio.

      > Le problème c'est que tu parts du postulat qu'il n'y a rien de choquant au fait qu'il y ai des «ayants droits»,
      Si. La races des nouveaux seigneurs qui se profile à l'horizon ne me fait pas particulièrement plaisir. C'est un problème plus générale, il n'y a pas que les logiciels qui sont concernés. Mais à l'heure d'aujourd'hui si la GPL peut exiger des contreparties c'est aussi grâce à cette notion d' "ayants droits". C'est donc une notion à double tranchant qui admets aussi bien le modèle libre que proprio et à ce titre elle est neutre.

      Les diverses formes de monopole sur l'information n'ont pas été mis en place pour créer un tel clivage social.
      Le monopole le plus criant, celui de Windows, qui a induit une pléthore d'autre monopoles, est apparu non pas grâce à sa licence proprio mais grâce au racket institutionnalisé.

      Bien sûr, si tu fais abstraction de toute réalité sociale. Ce n'est pas aussi simple que tu veux bien l'annoncer ici, sinon aucun libriste n'utiliserait le protocole MSN, n'accepterais de message avec un .doc en pièce jointe et que sais-je encore. Et c'est bien là l'acte anti-social que crée les logiciels proprios, ils sont des facteurs d'exclusion sociale.
      Et bien non, je ne fais aucune abstraction. Tous les exemples que tu évoques sont dûs à la fermeture de protocoles et de formats ce qui est légèrement différent des licences prorios. Mais encore une fois c'est pas la faute de licences mais une conséquence des monopoles basées sur du racket.
      • [^] # Re: Exaspérant

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        «Si c'est la deuxième, alors que dire si ce n'est une banalité suivante : on peut être de bonne foi, sain d'esprit et en possession de ses moyens et ne pas être 100% d'accord avec RMS.»

        Tout a fait, je n'ai par ailleurs pas dit que j'était totalement d'accord avec RMS sur tout ce qu'il peut dire. Cela dit si tu n'es pas d'accord de systématiser le caractère anti-social des logiciels proprios, il faudrait peut être donner des arguments qui montre que ça n'est pas le cas. Je ne crois pas en avoir lu.

        «Premièrement, si mon voisin a besoin d'un logiciel c'est que sa "panade" est toute relative. Deuxièmement, les logiciels proprios ne demandent rien de tel. Ils t'offrent certaines fonctionnalités de traitement de l'information et si ce n'est pas assez pour toi, si tu cherches en plus à aider ton voisin, n'achète pas ce logiciel proprio et écrit ton propre logiciel, voilà tout.»

        C'est quand même une vision de société extrêmement égoïste que tu me décris là je trouve. Mais bon c'est que mon opinion.

        «Donc le proprio n'est pas une dictature puisque tu peux aller voir ailleurs et lancer ton propre projet. Tu te contredis là, non ?»

        Non, je disais qu'au contraire, tout faire pour t'empêcher d'aller voir ailleurs ou développer une alternative me semble bien résumé les logiciels proprio, ma phrase était peut être mal tourné.


        «La question de pouvoir n'est pas l'objet des licences.»

        Bien sûr que si, c'est tout l'objet des licences, qu'est ce que je peux faire ou pas d'une œuvre de l'esprit.

        «Si. La races des nouveaux seigneurs qui se profile à l'horizon ne me fait pas particulièrement plaisir. C'est un problème plus générale, il n'y a pas que les logiciels qui sont concernés.»

        Nous sommes d'accord.

        «Mais encore une fois c'est pas la faute de licences mais une conséquence des monopoles basées sur du racket.»

        Quand la loi donne des monopoles sur la connaissance, il n'y pas besoin d'organiser autre chose que ce que permet la loi pour obtenir des monopoles économiques à partir de ceux-ci, monopoles économiques qui ont des conséquences sociales certaines.
      • [^] # Re: Exaspérant

        Posté par  . Évalué à 2.

        Ils t'offrent certaines fonctionnalités de traitement de l'information et si ce n'est pas assez pour toi, si tu cherches en plus à aider ton voisin, n'achète pas ce logiciel proprio et écrit ton propre logiciel, voilà tout.

        Oui. RMS dit pareil. Il rajoute qu'il est bon d'aider son voisin, et que donc il est bon de faire du Logiciel Libre :)

        Mais à l'heure d'aujourd'hui si la GPL peut exiger des contreparties c'est aussi grâce à cette notion d' "ayants droits". C'est donc une notion à double tranchant qui admets aussi bien le modèle libre que proprio et à ce titre elle est neutre.

        Non. Le copyleft n'a été inventé que parce que le copyright existait. Si le copyright n'existe pas, la nécessiter du copyleft est infiniment moindre.

        Le monopole le plus criant, celui de Windows, qui a induit une pléthore d'autre monopoles, est apparu non pas grâce à sa licence proprio mais grâce au racket institutionnalisé.

        Mais ce racket n'aurait pas été possible sans le propriétaire.
        • [^] # Re: Exaspérant

          Posté par  . Évalué à -1.

          RMS dit pareil. Il rajoute qu'il est bon d'aider son voisin, et que donc il est bon de faire du Logiciel Libre :)
          Hélas non, il ne s'arrête pas là, il ajoute que le proprio est anti-éthique et anti-sociale ce qui implique le bannissement du proprio de la société. Quelqu'un a lâché le terme "attitude dictatoriale" pour qualifier l'action de RMS vis-à-vis du proprio. Ce n'est pas sans raison.

          Mais ce racket n'aurait pas été possible sans le propriétaire.
          Historiquement, c'est effectivement avec du proprio que cela a commencé. Mais rien n'empêche le racket avec du libre. Cela commence déjà avec les ultra-portables low-cost où Linux est préinstallé et on sait pas combien coûte sa licence et on ne peut pas non plus la lire sur papier avant l'achat. Donc c'est le même racket qu'avec Windows :(
          • [^] # Re: Exaspérant

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            «Hélas non, il ne s'arrête pas là, il ajoute que le proprio est anti-éthique et anti-sociale ce qui implique le bannissement du proprio de la société. Quelqu'un a lâché le terme "attitude dictatoriale" pour qualifier l'action de RMS vis-à-vis du proprio. Ce n'est pas sans raison.»

            Mouais, et si je suis contre l'esclavage, est-ce une attitude dictatoriale parceque l'esclavage permet de former un modèle économique et social fonctionnel?

            «Historiquement, c'est effectivement avec du proprio que cela a commencé. Mais rien n'empêche le racket avec du libre. Cela commence déjà avec les ultra-portables low-cost où Linux est préinstallé et on sait pas combien coûte sa licence et on ne peut pas non plus la lire sur papier avant l'achat. Donc c'est le même racket qu'avec Windows :(»

            La question avec les portables bas prix serait déjà de savoir si effectivement tu pais une licence. Assurément dans le prix tu paies pour la validation et la mise au point de l'OS fourni avec ton matos, comme tu paies les frais qui auront été mis dans la publicité du produit, que cette publicité t'ai profité ou pas.

            Par exemple j'ai acheté récement un tour à 160€ au surcouf, avec une ubuntu préinstallé. Alors est-ce que dans les 160€ j'ai payer une licence à canonical ? C'est une question intéressante, et tu as raison, un affichage plus précis des prix devrait être fait. Parceque bon moi cette ubuntu je l'utilise pas alors je me la serais bien fait remboursé si j'avais payé une licence. ;P

            En tout cas, à 160€ aujourd'hui, il n'est pas loin le temps où vous pairrez un plein d'essence plus chère qu'un ordinateur fabriqué en chine.
          • [^] # Re: Exaspérant

            Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5.

            Quelqu'un a lâché le terme "attitude dictatoriale" pour qualifier l'action de RMS vis-à-vis du proprio. Ce n'est pas sans raison.

            Une attitude dictatoriale, ça parle de l'attitude d'une personne, pas de ses convictions. Autrement dit, ça parle de la manière dont cette personne veut faire appliquer ses convictions.

            Comment RMS veut-il faire disparaître le modèle propriétaire ? Veut-il que ce modèle soit interdit, ou bien veut-il convaincre les gens que l'alternative qu'il propose est meilleure ?

            Pour faire une analogie, je pense que l'astrologie est une arnaque, et que les astrologues sont des charlatans dont la société devrait se débarrasser. Si j'avais une attitude dictatoriale, je proposerais que le gouvernement édicte une loi interdisant l'astrologie. En réalité, quand je rencontre quelqu'un qui croit en l'astrologie, j'essaye de le convaincre avec des arguments.
        • [^] # Re: Exaspérant

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

          > Mais ce racket n'aurait pas été possible sans le propriétaire.

          Je ne travaille pas dans une SSII (ou SSLL truc), mais je pense qu'il y a tout à fait moyen de faire de la pression tout en ne proposant que des logiciels libres, et d'exercer un racket sans le logiciel propriétaire:

          "Ahh, vous voulez le support de tel Truc. Oulaa, ca va nous obliger a mettre a jour Machin, et ca va coûter bonbon" (racket, même si bonbon est libre, le service est cher).
          Par ailleurs, le logiciel Machin utilise son propre protocole, libre, ouvert, diffusable, en XML, etc., que personne d'autre n'utilise. C'est de la merde, tout le monde le sait, mais c'est le seul moyen d'avoir le support de Truc. Alors on cède et on l'installe. Et hop, monopole grâce au libre, car ton client c'était l'Etat, et que toutes les institutions vont devoir utiliser ce logiciel de merde (racket again), ainsi que les employés, chez eux (monopole).

          Si demain, Ubuntu propose une mise à jour payante, ne serait-ce qu'a 1euro, le monopole aura créé le racket, car je doute que tout le monde quitte cette distrib pour 1euro (de même que tu ne changes pas forcément d'école parce que Chabrot te vole ton goûter à 10h00)

          Je pense qu'il est important de se rappeler que bon nombre de logiciels propriétaires sont le résultat d'une recherche parfois très avancée au sein de l'entreprise et que si eux ne le faisaient pas, peut-être que personne ne le ferait, en raison des coûts de la recherche, ou des compétences/matos requis. Par ailleurs, le logiciel propriétaire permet d'avoir une émulation des esprits et des objectifs à atteindre, dans la mesure où, dans bien des domaines (moins grand public) le logiciel propriétaire est la référence en termes de fonctionnalités. Et donc, par là même, le monopole est simplement le résultat des bonnes personnes au bon moment au bon endroit. En dehors des _possibilités_ offertes, le monopole du libre n'a rien de bon selon moi, tant qu'il n'offre pas de solution au moins comparable à ce qui existe déjà en propriétaire.
          • [^] # Re: Exaspérant

            Posté par  . Évalué à 2.

            Choisir le logiciel libre ne veut ni dire être complètement aveugle au long terme, ni ne jamais mettre en concurrence.

            Quand aux innovations technologiques, il y en a de toutes parts.
  • # En guise de conclusion

    Posté par  . Évalué à -2.

    Après cette discussion, ma conviction que la version de l'éthique et de la liberté de M. Stallman n'est pas acceptable n'en sort que raffermie.

    Voici une citation d'un de ses interview où il résume lui-même sa position ( http://www.indymedia.org.uk/en/2004/05/292609.html (p. 8)) "You see to use authorized copies [of proprietary software], you have to agree not to share with other people and to agree to that is an unethical act in itself, which we should reject. And that is the basic reason why I started the free software movement. I wanted to make it easy to reject the unethical act of agreeing to the license of a non free program."

    Je vais parodier un peu pour mieux mettre en relief sa situation. J'aime l'idéal de café et je veux que tous les appareils domestiques en fassent : le frigo, la cuisinière, l'aspirateur, tous. Ceux qui n'en font pas, je les déclare anti-éthique car ils me privent de ma liberté de faire du café avec et j'appelle tout le monde ne pas acheter des appareil qui n'en font pas et ceci au nom de l'éthique et de la Liberté.

    Ce que je veux dire par là que tout le monde n'est pas un programmeur, tout le monde n'est pas intéressé par la possibilité d'étudier, modifier, copier et distribuer un code. Un imprimeur, par exemple, veut juste un logiciel d'édition qui marche et il ne va pas se sentir privé de sa liberté s'il accepte un contrat de licence propriétaire. Et il ne commet aucun acte anti-éthique en le faisant. Son action éthique à lui, cela peut-être imprimer des manuels pas chers pour des gamins d'Afrique ou pas d'action éthique du tout. Cela le regarde. Mais le fait d'accepter librement un contrat proprio n'a rien d'anti-éthique de sa part. Ce n'est peut-être pas dans son intérêt de point de vue pérennité de code ou autre chose mais c'est une autre histoire. Mais il claire qu'il n'a limité la liberté de personne ni la sienne ni d'autrui.

    Dans la discussion, le terme "monopole d'information" est revenu à plusieurs reprises. Ce qui me fait penser que peut-être M. Stallman et ses disciples se trompent de cible. Si le vrai objectif c'est de combattre une situation où un programmeur se retrouve dans une impossibilité de se servir de son intelligence et des ses compétences pour résoudre un problème qu'il fait sien et le proprio est considéré juste comme le pilier de cette situation révoltante alors la discussion va prendre toute autre allure. On pourra dire, écoutez les amis, vous vous trompez de cible. Ce n'est pas tant le contenue de l'échange (contrat proprio) qui est à l'origine de problème mais surtout les conditions d'échange (le racket : si vous voulez le matos, vous devez aussi accepter ce contrat même si vous le considérez comme désavantageux pour vous). Là on serait d'accord sur la notion de l'anti-éthique et sur la privation de liberté de choix qui est flagrante dans ce cas précis.

    En attendant, je pense qu'on n'a pas fini de voir des adeptes de M. Stallman de bomber le torse en disant "On se lève pour la Liberté, la nôtre et la vôtre !" et de les voir grincer les dents quand on rejette cette version pompeuse et retaillée à façon des notions fort utiles par ailleurs de l'éthique et de la liberté.
    • [^] # Re: En guise de conclusion

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      «Je vais parodier un peu pour mieux mettre en relief sa situation. J'aime l'idéal de café et je veux que tous les appareils domestiques en fassent : le frigo, la cuisinière, l'aspirateur, tous. Ceux qui n'en font pas, je les déclare anti-éthique car ils me privent de ma liberté de faire du café avec et j'appelle tout le monde ne pas acheter des appareil qui n'en font pas et ceci au nom de l'éthique et de la Liberté.»

      Ça n'a rien a voir, tu parles ici de fonctionnalités de machines, quand le logiciel libre porte sur la liberté qu'on les gens à utiliser leurs machines comme ils le veulent. Si les revendeurs d'appareils électro-ménager commençaient à t'imposer des licences d'interdisant de transformer ton frigo en cafetière là on aurait quelque chose de semblable.

      «Ce que je veux dire par là que tout le monde n'est pas un programmeur, tout le monde n'est pas intéressé par la possibilité d'étudier, modifier, copier et distribuer un code.»

      C'est vrai mais le logiciel libre n'est pas important que pour les programmeurs, très très loin de là. Le but du logiciel libre c'est de ne pas laisser les utilisateurs finaux à la merci des entreprises qui leur vendent des logiciels.

      «Un imprimeur, par exemple, veut juste un logiciel d'édition qui marche et il ne va pas se sentir privé de sa liberté s'il accepte un contrat de licence propriétaire.»

      Bien sûr que si qu'il risque d'être privé de sa liberté d'utiliser d'autres solutions si toute sa chaîne de production est englué dans du proprio ne serait-ce qu'à cause d'un seul maillon.

      «Dans la discussion, le terme "monopole d'information" est revenu à plusieurs reprises. Ce qui me fait penser que peut-être M. Stallman et ses disciples se trompent de cible.»

      Ça te passe totalement au-dessus qu'on peut parler de monopole sur l'information sans être un «disciple» de Stallman? Pour ma part j'ai déjà eu l'occasion d'être en désacord avec lui à travers quelques échanges de mails (privés).

      Pour autant j'en ai pas fait un journal public pour dire comme Stallman est un idiot, parcequ'il est pas d'accord avec moi (alors que bien évidemment, j'ai raison®).

      Puisque tu as l'air d'en avoir tellement après Stallman, je te suggère de régler tes différents avec lui par mail, il répond en général sous 24H au maximum.
      • [^] # Re: En guise de conclusion

        Posté par  . Évalué à 2.

        Pour autant j'en ai pas fait un journal public pour dire comme Stallman est un idiot, parcequ'il est pas d'accord avec moi (alors que bien évidemment, j'ai raison®).
        Pourquoi faire un journal public ? Parce que le sujet est déjà sur la place publique. Je ne rentre pas dans une église pour dire "écoutez, votre notion de Dieu est erronée venez voir le mien il est beaucoup plus cool." En revanche, si des prêcheurs viennent frapper à ma porte ou s'ils prêchent publiquement, là j'ai ma liberté de parole pour leur dire avec quoi précisément je ne suis pas d'accord et pourquoi. J'ai donc usé de ce droit ici poliment et courtoisement sans traiter qui que cela soit d'idiot.
        • [^] # Re: En guise de conclusion

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          Je vais te dire comment moi je l'ai perçu, ce qui donc n'engage que moi.

          Dans ton discours, tu présentes les personnes qui considèrent les logiciels proprio comme les stupides moutons qui suivent les consignes du grand gourou Stallman à la lettre.

          Je trouve cela assez provocateur, et la courtoisie de ton discours me semble à peine cacher un certain dédain pour ceux qui dans la notion de pragmatisme, n'oublient pas de prendre en compte les conséquences sociales de leurs choix.
          • [^] # Re: En guise de conclusion

            Posté par  . Évalué à 1.

            la courtoisie de ton discours me semble à peine cacher un certain dédain pour ceux qui dans la notion de pragmatisme, n'oublient pas de prendre en compte les conséquences sociales de leurs choix.
            Tu as donc ce que certains appellent un "lecteur de pensées" ? J'ai caché mon dédain mais grâce à ton lecteur tu l'as démasqué ? Parce que quand on cherche du dédain on en trouve toujours. Tiens, par exemple, à la fin de ta phrase citée tu caches ton dédain pour les "autres" qui eux oublient de prendre en compte les conséquences sociales de leurs choix (des inconscients quoi). <fin de la provoque gratuite>

            Plus sérieusement, je ne sais pas comment appeler les adeptes de la philosophie de M. Stallman sans que cela les vexe. "Disciples" t'as fait sortir de tes gonds. Alors adeptes ? camarades ? FSFists ? Stallmaniens ? Donne-moi un nom neutre, je l'utiliserai à l'avenir.
            • [^] # Re: En guise de conclusion

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

              Peut être qu'il n'y a pas de mot parcequ'il n'y pas de personne tels que tu le décris. Il ne s'agit pas de prendre les sacro-saint texte de stallman et de les appliquer à la lettre.

              Il y a certes une «philosophie du libre», soutenu par des «libriste», mais je ne vois pas dans Stallman un espèce de gourou et la FSF une sorte de secte qui ont main mise sur ce qu'est le libre.

              Bref, ce qui me fais sortir de mes gonds si tu veux ce n'est pas tant le terme «adepte» que ce à quoi tu l'appliques. Adepte du libre, oui pourquoi pas, adepte de Stallman, sûrement pas, plutôt crever que soutenir le culte d'une personne, fus-je celle-ci!
    • [^] # Re: En guise de conclusion

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

      Je vais parodier un peu pour mieux mettre en relief sa situation. J'aime l'idéal de café et je veux que tous les appareils domestiques en fassent : le frigo, la cuisinière, l'aspirateur, tous. Ceux qui n'en font pas, je les déclare anti-éthique car ils me privent de ma liberté de faire du café avec et j'appelle tout le monde ne pas acheter des appareil qui n'en font pas et ceci au nom de l'éthique et de la Liberté.

      Une meilleure analogie à base de café serait la suivante:

      Tu as acheté une machine à café à dosettes qui fait du super café, avec un goût inimitable et très particulier. Il est très difficile de faire du café aussi bon avec une machine d'une autre marque, grâce à la recette secrète du fabricant.

      Le problème, c'est qu'il t'est interdit d'ouvrir la dosette pour regarder ce qu'elle contient, et que tu dois donc accepter potentiellement d'avaler n'importe quoi, parce que c'est bon. Alors, bien sûr, tu n'es pas chimiste, donc même si tu pouvais ouvrir la dosette tu ne pourrais pas vérifier que l'ingrédient secret n'est pas de l'huile de moteur. Mais personne ne peut ouvrir la dosette, même les chimistes.

      Naturellement, tu ne peux pas utiliser de dosettes d'une autre marque non certifiée, ou bien faire tes propres dosettes personnalisées, mais ce n'est pas trop grave puisque les dosettes officielles sont super bonnes.
      • [^] # Re: En guise de conclusion

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Le problème, c'est qu'il t'est interdit d'ouvrir la dosette pour regarder ce qu'elle contient, et que tu dois donc accepter potentiellement d'avaler n'importe quoi, parce que c'est bon. Alors, bien sûr, tu n'es pas chimiste, donc même si tu pouvais ouvrir la dosette tu ne pourrais pas vérifier que l'ingrédient secret n'est pas de l'huile de moteur. Mais personne ne peut ouvrir la dosette, même les chimistes.

        Donc en gros tu veux un truc open-source, mais tu n'as pas besoin d'un truc libre (ben oui, avec ce que tu dis tu veux juste avoir accès au code source pour savoir, tu n'as rien demandé d'autre).
        Windows répond en partie à ta problématique, les états y ont eu accès, et comme l'état représente les citoyens, tu peux faire confiance)

        Naturellement, tu ne peux pas utiliser de dosettes d'une autre marque non certifiée, ou bien faire tes propres dosettes personnalisées, mais ce n'est pas trop grave puisque les dosettes officielles sont super bonnes.

        Même un logiciel libre n'empêche pas ça : cf Tivoïsation (interdite par la GPLv3, mais le libre n'est pas que la GPLv3)

        Donc bon, pour des arguments pour le libre, c'est raté, faut en trouver d'autre.
        • [^] # Re: En guise de conclusion

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2.

          Je n'ai fait que proposer une version un peu plus cohérente de son analogie cafetière, je n'ai pas prétendu que c'était la panacée. Il y a une limite à la qualité de l'argumentation qu'on peut produire à partir d'une cafetière hypothétique.

          La seule liberté qui n'est pas couverte par cette analogie, c'est la liberté de distribuer ses dosettes (personnalisées ou non) à d'autres personnes, mais tous les problèmes soulevés par l'analogie sont résolus par le logiciel libre.

          interdite par la GPLv3, mais le libre n'est pas que la GPLv3

          Je ne sais pas ce qu'est la "Tivoïsation" exactement, mais il me semble que le sujet de la discution était "le modèle propriétaire est-il mauvais" plutôt que "toutes les licences libres résolvent-elles tous les problèmes".

          Si ce truc est mauvais, alors le modèle propriétaire est mauvais. Les défaillances de la GPLv2 n'y changent rien.
          • [^] # Re: En guise de conclusion

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            Je ne sais pas ce qu'est la "Tivoïsation" exactement, mais il me semble que le sujet de la discution était "le modèle propriétaire est-il mauvais" plutôt que "toutes les licences libres résolvent-elles tous les problèmes".

            Je réagissais sur ton commentaire qui sous-entendait que le libre empêchait le constructeur de la cafetière d'interdire d'utiliser d'autre marques de dosettes.
            Le libre n'empêche pas ça.

            Si tu trouves qu'empêcher d'utiliser d'autres marques de dosettes est mauvais, alors le libre est mauvais car le permet autant que le proprio (c'est a Tivoisation). Tu ne peux pas utiliser cet argument contre le système propriétaire puisque le libre a le même inconvénient.

            C'est ce qui me fait parfois rire chez les pro-libre : ils critiquent le proprio qui permet des choses mauvaises, en oubliant que le libre le permet aussi. Pour pouvoir critiquer le proprio, vaut mieux utiliser des arguments qui ne sont pas des défauts à soit aussi, ça fera un peu plus sérieux...

            Mais bon, dans tout ça revient sur les journaux qui parlent de libre "éthique" : le libre permet de construire des bombes nucléaires (le 4 libertés interdisent d'interdire ça), et on dit que le libre est plus éthique que le proprio (qui lui ne doit pas obéir aux 4 libertés, et peut donc interdire d'utiliser le logiciel pour construire une bombe nucléaire), surprenant non?
            • [^] # Re: En guise de conclusion

              Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

              L'origine de notre désaccord provient certainement du fait que je considérais la cafetière comme faisant partie du "logiciel" dans l'analogie, alors que tu considères la cafetière comme du matériel indépendant.

              Dans le cas de Tivo, que je viens d'aller voir, le problème ne vient pas du logiciel utilisé, mais du matériel qui, lui, n'est pas libre, et interdit d'utiliser une version modifiée du logiciel. Je ne vois pas comment on pourrait prétendre que c'est un défaut du logiciel libre, dans la mesure où c'est une restriction externe au logiciel.

              Donc, afin de reformuler plus clairement mon analogie, j'inclue cafetière et dosettes dans ce qui représente le logiciel, et le droit d'utiliser une dosette customisée représente le droit de modifier le logiciel.

              le libre permet de construire des bombes nucléaires (le 4 libertés interdisent d'interdire ça), et on dit que le libre est plus éthique que le proprio (qui lui ne doit pas obéir aux 4 libertés, et peut donc interdire d'utiliser le logiciel pour construire une bombe nucléaire), surprenant non?

              Ce n'est surprenant que si l'on est (plus ou moins) d'accord avec la célèbre citation de je-ne-sais-qui: "pas de liberté pour les ennemis de la liberté".
              • [^] # Re: En guise de conclusion

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                Donc, afin de reformuler plus clairement mon analogie, j'inclue cafetière et dosettes dans ce qui représente le logiciel, et le droit d'utiliser une dosette customisée représente le droit de modifier le logiciel.

                Arghhh... Vu comme ça oui.
                effectivement j'ai dissocié cafetière et dosette, mais tu as raison : pour l'exemple, les deux sont des logiciels libres, donc on ne peut alors pas faire la Tivoisation.

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