Cette dépêche est tirée du
journal de patrick_g.
Le web commence à bouillonner au sujet des téléphones Motorola
Droid X (basés sur le noyau Linux) et qui sont supposés s'autodétruire si on tente de flasher le système. Tout est parti de
cet article sur le site Mydroidworld.com. L'info a ensuite
été reprise sur Mobilecrunch.com puis
sur Slashdot et maintenant Harald Welte (spécialiste des smartphones s'il en est)
en parle sur son blog.
De quoi est-ce qu'il s'agit ?
Une puce (
eFUSE) est chargée de vérifier le processus de boot du téléphone. Si tout est correct, c'est à dire si rien n'a changé par rapport au code d'origine Motorola, alors le boot continue normalement. En revanche si la puce détecte que le code du firmware a été modifié (à la suite d'un flashage par exemple) alors elle envoie une commande qui empêchera de façon permanente le démarrage du téléphone. Il ne pourra plus jamais s'allumer. Comme disent nos amis anglo-saxons : votre téléphone devient une brique ! "
If the eFuse failes to verify this information then the eFuse receives a command to "blow the fuse" or "trip the fuse". This results in the booting process becoming corrupted and resulting in a permanent bricking of the Phone."
Seul Motorola connait les spécifications de la puce eFUSE et peut éventuellement réactiver le téléphone. Donc pour l'utilisateur c'est mort, il peut jeter son téléphone à la poubelle ou le transformer en coûteux presse-papiers. On connaissait déjà les puces de contrôle qui empêchent simplement le boot mais c'est, à ma connaissance, la première fois qu'on découvre un mécanisme d'autodestruction placée sciemment au coeur du hardware par un constructeur pour interdire le flashage de ses téléphones.
Bien entendu ça fait encore plus mal au coeur de savoir que ces téléphones sont basées sur Linux c'est à dire sur du logiciel libre devant posséder
les 4 libertés classiques définies dans la licence GPL. C'est encore plus rageant quand on lit
la prose de Lori Fraleigh sur le blog officiel des téléphones Motorola : "
L'utilisation de logiciels open source, comme le noyau Linux ou la plateforme Android, dans une machine, n'oblige pas le téléphone faisant tourner ce code à permettre le flashing. Nous respectons les licences, y compris la GPLv2, pour chacun des packages open source de nos téléphones";.
C'est évidemment un argument massue en faveur de
la licence GPLv3 qui interdit explicitement cette "
tivoisation". Et en attendant n'achetez pas un téléphone Motorola car, comme le dit un commentaire sur Slashdot, "
vous pouvez légalement acheter un pistolet qui ne tire que dans la direction de la personne pressant la détente, mais ça ne veut pas dire que c'est une bonne idée".
NdM : Attention cette information émane d'une seule source donc prudence. Voir également ce commentaire de SOULfly_B sur le journal d'origine.