Peut-être qu'à un moment il faut se dire qu'il y a trop? On parle de milliers de nouveaux ouvrages par an, est-ce utile à la société?
Quelques milliers, en fonction du point de vue, ce n'est pas tant que ça : il y a clairement des centaines de milliers de lecteurs, voire des millions, donc techniquement un public pourrait exister — et existe souvent — pour bon nombre de ces livres, ce public est juste insuffisant d'un point de vue économique pour la plupart (que ce soit du fait des difficultés à se faire connaître et donc distribution inégale, ou simplement d'une demande insuffisante). Individuellement, un auteur sans succès a de bonnes chances de contribuer au bonheur de juste quelques dizaines ou centaines de personnes, mais, tous ensemble (c'est-à-dire la grande majorité des auteurs), ces auteurs contribuent, à mon avis, à la diversité de façon essentielle.
Appliquer la loi de l'économie de marché à cette diversité qui n'a pas de sens économique d'exister, c'est un peu comme appliquer la loi du plus fort dans l'évolution, c'est peut-être le plus facile à faire, mais ce n'est pas satisfaisant (de mon point de vue). C'est applicable à d'autres domaines, certains reconnus comme méritant un traitement particulier non « naturel », comme la recherche ou les pompiers, d'autres non (genre nettoyer les forêts pour réduire les risques d'incendie se fait pas assez, car pas rentable dans l'économie de marché).
Et ne pas oublier que dans le logiciel, la grande majorité des développeurs (libre ou pas) n'ont pas plus que de quoi se payer un café, pour les mêmes raisons.
Hm, si j'aurais pu facilement trouver beaucoup de points négatifs à trouver dans le métier de développeur (être auteur est sans doute souvent plus créatif, reposant et meilleur pour la santé), je n'aurais pas pensé au revenus en premier :-)
Je suis bien d'accord, mais justement il faudrait peut-être en débattre plutôt que de rejeter viscéralement le libre, voir ce qu'on peut en faire. Je ne dis pas que c'est simple, mais en tant que développeur libre (je suis nul en écriture de mots ou dessins) j'en chie aussi et c'est je trouve un peu trop facile de balancer que le libre n'est pas à regarder.
Oh, mais moi je ne rejette pas viscéralement le libre, je serais juste plutôt partisan de considérer également la possibilité de se contenter du RSA (ou de travailler un minimum à côté) afin de pouvoir s'y consacrer, plutôt que d'essayer à tout prix de réussir à caser ça dans l'économie de marché, car ce n'est pas un truc pour tout le monde : compétences annexes (marketting et étude du marché sont des métiers à part, ça plaît pas à tout le monde), restreint ta créativité (il faut se guider par le marché, donc se limiter aux trucs où la demande est suffisante, etc.).
Désolé, mais des gens qui savent écrire, il y en a plein (on est des milliards sur Terre…) et ceux qui sortent du lot sont ceux qui ont "quelque chose en plus".
Ceux qui sortent du lot (au sens rentables, je suppose ?) sont ceux qui ont su avoir plusieurs atouts à la fois : un minimum de qualité, une bonne publicité, un thème avec public large disposé à payer et un minimum de chance même avec tout le reste. À elles seules, ces œuvres contribuent de façon assez minimale à la diversité. Même certaines œuvres qui sortent du lot, le font une fois l'auteur mort depuis longtemps, ou bien vingt ans après leur création, vingt ans pendant lesquels l'auteur a fait ça sachant que l'économie ne l'y encourage pas. Qui sait combien de petites merveilles se perdent en chemin du fait d'une société peu propice au soutien de la créativité ? Sans compter toutes celles qui ne se perdent pas vraiment et réussissent au moins à atteindre une centaines de personnes qui par la suite peut-être créeront d'autres choses qui s'en inspirent.
Tu peux, car le revenu universel n'est pas vraiment basé sur cette idée, juste d'avoir de quoi tenter sans avoir peur. Tenter de faire de l'art, pourquoi pas, mais dire que le revenu universel sert à arrêter de penser à comment rentabiliser un travail est donner des munitions aux anti-revenu universel. dit plutôt que ça permet de tenter des approches différentes.
Sauf que ce n'est pas comme ça que je vois la chose : cette idée de “tenter” rapporte tout à l'idée d'espérer rentabiliser l'activité dans l'économie de marché, comme si seulement ce qui réussit à remplir cet objectif contribue significativement à la société et tout le reste se doit de cesser d'exister par les lois de la nature. Pour moi le revenu universel pourrait permettre simplement aux êtres humains de créer tout en dépassant les restrictions de l'économie de marché et cette disparité qu'elle crée et dont tu parles plus bas entre les “premiers” et les “autres”, et qui affecte en effet pas uniquement l'art (c'est juste très visible dans la plupart des arts).
A noter que pas mal d'artistes sont tombé sur l'auteur libre qui avait de plus en plus de succès en le traitant de traître car il demandait moins qu'eux à l'éditeur physique, sans vraiment s’interroger sur le pourquoi et comment, juste car il faisait pas pareil que le système habituel, ce système qu'ils critiquent car pas rémunérateur d'après eux, gloups pour l'ouverture d'esprit et la curiosité sur une tentative de faire différemment.
Je suis bien d'accord, mais ce n'est absolument pas surprenant : les artistes sont souvent bons dans leur métier, mais ils sont souvent à la ramasse pour ce qui est de rentabiliser leur activité (ce qui est normal) et, étant humains, certains réagissent négativement par l'envie, la peur, la jalousie, l'intolérance etc. dès qu'ils ne comprennent pas quelque chose ou qu'ils pensent que quelqu'un d'autre leur vole quelque chose. Mais tout ça, bien que malheureux, est assez orthogonal au problème en soi (mais ça n'aide pas, on est d'accord).
Ca peut pour le moment être "on en parle mais on a pas trouvé de bonne idée pour", j'aurai trouvé normal cette réponse qu'aurait pu faire l'auteur plutôt que de sous-entendre que le libre est par définition de la merde et qu'une personne trouvant dommage que ce ne soit pas libre
Je suis d'accord, c'est pour ça, qu'en attendant, j'aurais tendance à conseilleur aux auteurs de se passer de maison d'édition, auto-éditer pour conserver les droits et se réserver la possibilité de passer au libre si un jour ils voient comment faire et ça leur paraît raisonnable. Ceci dit, je dis « tendance à conseiller », car c'est un truc sensible, pour certains passer par une maison d'édition sera bénéfique, pour beaucoup d'autres ça ne changera rien, pour certains l'auto-édition sera plus efficace, c'est pas évident à prévoir et dépend aussi beaucoup des compétences (beaucoup d'auteurs savent écrire mais manquent de connaissances techniques/relecteurs pour faire eux-même une publication).
Ce que j'ai trouvé dommage dans la présentation faite de ce livre dans le journal, c'est que je ne vois pas de lien avec les moules ici (en théorie plus intéressés par le libre que par nommer "Pixel" et "Linus" des personnages et en parlant d'un méchant qui contrôle tout, tout en ayant son site web principal avec une URL Facebook sous une excuse fallacieuse), du coup on a un livre présenté qui ressemble aux milliers d'autres qui existent déjà ou sortent en même temps
En effet, mais dis-toi que lorsqu'il s'agit d'un auteur publié par une des plus grandes maisons d'édition, ce genre de pub est beaucoup plus généralisé et beaucoup moins critiqué : le journal n'est clairement pas du spam, c'est un geek linuxfrien qui partage ici juste parce que c'est un site qu'il connait bien, je suppose, et qu'il s'agit d'une occasion particulière pour lui (c'est le côté journal/blog de linuxfr), perso je trouve ça bien et trouve même limite dommage qu'il ait besoin de tout un paragraphe introductif pour se justifier, un simple « Je veux partager avec mes chers linuxfriens un truc important pour moi » me semblerait ok (ça me gênerait beaucoup plus que quelqu'un vienne ici faire de la pub pour le dernier prix goncourt ou autre truc du genre qui a déjà suffisamment de lecteurs et que je ne lirai donc probablement jamais).
PS : merci d'avoir relevé le niveau de l'échange :). bon, j'ai trop écrit, mais j'avais envie de réagir à la facilité de "l'art est le seul endroit qui ne paye pas et son système est pourri" trop stéréotype…
J'ai au fait donné un exemple de BD libre qui rémunère, mais bon le débat ne semble pas souhaité.
L'exemple en question est assez particulier : une personne déjà connue dans le libre il me semble pour son implication dans Krita, qui a su communiquer sur le sujet (compétence annexe pas évidente à avoir) et un cas particulier favorable aux traductions (BD avec beaucoup d'images et peu de texte), le point principal facilité par le libre dans ce cas. Quand même le majeur succès connu représente somme toute un salaire moyen (il me semblait avoir compris ça), on comprend le manque d'enthousiasme.
Pour l'art en général, le graphique avec « revenus » en ordonnées et en abscisses les artistes du mieux payé au moins payé décroît avec une allure d'exponentielle décroissante : l'immense majorité gagne à peine de quoi payer le café (les édités vendent souvent à peine quelques centaines d'exemplaires, et les auto-édités réussissent très souvent à vendre moins de dix exemplaires), alors se limiter à un sous-domaine de l'art (l'art libre) où même le meilleur succès n'a rien d'incroyable…
C'est peu encourageant, surtout que libre ou non, pour avoir une chance d'être dans le moins de 10% qui s'en sort un minimum, il faut faire de la pub : vendre à 1€ ou distribuer des exemplaires gratuitement et en parler sur deux-trois forums ne suffit pas. Faire de la pub soi-même, c'est dur si on n'aime pas ça, ça prend du temps, ça a peu de chances d'aboutir à un résultat et tu as vite peur d'être pris pour un spammeur (c'est pas qu'une peur, d'ailleurs), donc la plupart n'en font pas sérieusement après les premières déconvenues. Ironiquement, ça passe toujours mieux quand c'est les autres qui la font pour toi, même si c'est une grosse entreprise : le rejet contre la pub est alors plus abstrait et se traduit moins par « quel spammeur cet auteur connu qui fait mettre sa pub partout même dans le métro », la pub par un fan passe mieux aussi (que ce soit un vrai ou un fan payé) et la pub mécanique du genre « ceux qui ont acheté ceci ont aussi acheté cela » passe bien aussi ; cette dernière étant actuellement la plus efficace et accessible en pratique pour les auteurs peu connus et sans moyens, sous réserve de réussir à vendre une ou deux dizaines d'exemplaires, histoire que les algos commencent à prendre ton livre en compte, et de ne pas être effrayé à l'idée d'être dépendant des algos d'une plateforme que tu ne contrôles pas.
"l'art ne paye pas avec le système actuel, mais bon ne parlons pas à la changer".
L'art n'a payé avec aucun système jusqu'à présent, en fait :-) Pour le moment, la seule solution satisfaisante que je vois clairement pour motiver à faire du libre dans ce domaine serait le revenu universel et arrêter de ne penser qu'à l'argent et à se casser la tête pour rendre rentables des choses indispensables mais difficilement rentables dans une économie de marché. Sur ce, je pars vite me cacher --->[].
Sur Atramenta on peut filtrer par licence dans la section « en lecture libre », il y a un certain nombre de romans libres dans certaines sections (comme contes et légendes ou SF et fantasy), même si la plupart ne le sont pas (clause nc) et c'est pas super pratique pour filtrer, car il n'y a pas un groupe « licences libres », il faut chercher par type de licence (souvent cc-by ou cc-by-sa ou art libre). Il y a aussi quelques livres papier libres (genre je me souviens de celui d'apprendre à utiliser XeLaTeX), mais impossible de filtrer là, donc recherches difficiles.
Qu'est-ce qui ferait motiver un auteur à essayer de faire du libre, pour qu'on puisse transmettre à nos enfants la passion du libre?
Honnêtement, je sais pas trop, ni dans un sens ni dans l'autre : connaissant bien un auteur (ma sœur) ayant écrit et auto-édité une douzaine de romans de fantasy sous licence libre, je peux dire que la licence n'a eu pour ainsi dire aucune influence : pas ou très peu d'incidence sur le nombre de ventes probablement (99,9% des acheteurs n'en ont rien à faire que ce soit libre ou non) et pas ou peu d'incidence sur le contenu (99,9% du travail de relecture fait par des proches). Enfin, ceci dit, elle ne publie plus sous licence libre ses nouveaux romans, bien qu'elle continue à auto-éditer et distribuer aussi sans DRM, afin de pouvoir profiter aussi des emprunts KU sur amazon, pas très éthique mais qui rapportent pas mal : il faut malheureusement leur donner l'exclusivité distribution numérique pour 3 mois pour ça, pas terrible, mais mieux que l'exclusivité totale habituelle des maisons d'édition, car potentiellement libérable un jour si ça devient raisonnable ou ça ne rapporte plus.
Je me pose une question, est-ce que le prix de l'ebook est proche de la version papier du fait de la question du « prix unique » ? Je dis ça, parce que je vois de plus en plus de livres de maisons d'édition qui ont des prix très différents pour les deux, mais peut-être qu'elles éditent des livres en français tout en étant basées ailleurs qu'en France.
Après, pour un livre jeunesse avec version papier pas trop chère, c'est sans doute pas important, vu que ça sera sans doute surtout vendu en papier ici pour cette tranche d'âge. Mais pour la fiction en général, j'ai l'impression que les ventes numériques ont pas mal évolué ces derniers temps, même si on est loin des chiffres dans les pays anglo-saxons. Or, j'ai remarqué qu'à plus de 5-7€, à moins d'avoir une très grosse publicité, un très gros livre ou d'être déjà très connu, c'est rare que ça se vende beaucoup ; en fait, en ebook les livres connus plus chers se vendent souvent pas plus voire moins que des livres relativement inconnus avec quasiment pas de présence papier, ce qui fait de l'ebook un moyen de distribution intéressant pour les auteurs peu connus (pour l'instant).
Pas faux, c'est en bonne partie l'intérêt de la méthode de diviser pour régner via divertissement : déplacer la responsabilité vers le bas de sorte à créer du conflit horizontal dans une même classe sociale plutôt que vertical contre la classe dirigeante.
En gros, il faut débattre, faire des synthèses pour que le gouvernement puisse enfin réussir à comprendre les problèmes évidents de la population et peut-être même pour l'aider à les résoudre, parce que malgré tous les moyens à sa disposition qu'on paye avec nos impôts il ne serait pas capable de déterminer tout seul avec tous ses ministres et conseillers où se trouve le bobo ni comment y remédier… Bref, à mon avis, on est dans le pur divertissement, tout ça va partir direct dans un équivalent /dev/null, bien qu'après application de la commande uniq il n'allait probablement pas rester grand chose de toutes façons :-)
La situation serait du genre : la plupart des entreprises vendent 5% de moins en France. Tu es par exemple un grand actionnaire chinois : tu te dis, peut-être que je me retire des entreprises vendant essentiellement en France et achète mes actions ailleurs, car la situation semble mauvaise dans ce pays. D'autres voient que des acteurs se retirent et prennent peur à leur tour.
Ceci dit, la bourse ce serait essentiellement un symptôme rapide qu'il se passe quelque chose, car la bourse ne représente pas vraiment l'économie réelle et est facilement manipulable par les grosses entités : il se peut très bien qu'elles se débrouillent pour éviter la dégringolade en rachetant ces actions, même si c'est un peu plus difficile que s'il s'agit d'une seule entreprise spécifique à sauver.
Mais même dans l'économie réelle, qui aurait besoin de plus de temps pour être en faillite, 5% de ventes en moins un peu partout dans le pays, du restaurant au magasin de vêtements, le gouvernement va quand même vite comprendre que ça signifie que beaucoup d'entreprises vont potentiellement se retrouver en situation difficile — plus ou moins vite suivant l'entreprise et sa situation d'endettement — donc, même avant de faire faillite, un risque d'augmentation significative du chômage suite à des réductions d'effectifs, donc réduction significative du pouvoir d'achat d'une partie de la population et nouvelle chute de consommation, et récursivement. C'est un effet domino. Peut-être que la classe dominante trouverait une solution pour préserver ses privilèges et continuer à diriger et exploiter, mais clairement ils auraient à repenser le système.
leurs entreprises jouent sur la dette pour se développer, comme toutes les autres bien qu'à plus grande échelle, et elles ont donc finalement un besoin impérieux de croître également, donc de consommateurs, sous peine de faire faillite.
Comme ce point a été soulevé deux fois, je vais préciser une chose qui n'est peut-être pas évidente : « faire faillite » est d'autant plus facile pour les entreprises en bourse (donc beaucoup de grosses), car 5% de ventes en moins provoque une chute de confiance et, en bourse, ça peut facilement signifier dégringolade et entreprise qui ne vaut plus rien. C'est vraiment très fragile et c'est pour cela qu'il ne faut même pas attendre un an avant d'en voir les effets : une semaine peut être suffisant.
Certaines grosses entreprises avec un modèle différent et survivant par exemple via subventions (genre une certaine grande entreprise connue pour ses voitures électriques, ou bien l'église, même si elle a été en bourse à une époque il me semble) peuvent s'en sortir plus longtemps malgré un marché qui ne suit pas, mais ce n'est pas la norme.
Si je comprend bien, tu demande aux gens qui veulent manifester parce qu'ils n'arrivent pas a finir leur fin de mois de ne pas partir en vacances et de ne pas acheter pour 1000e de cadeaux a noël ? C'est un peu ce qu'ils font déjà… Et je crois pas que le seul petit plaisir qu'ils se font de temps en temps change grand chose dans l’économie nationale C'est un peu leur seul réconfort, de se dire que eux aussi ils ont droit de goutter un peu au rêve d'avoir les moyens.
Le gouvernement joue sur ça. En fait, il a tellement besoin de la consommation venant même des plus pauvres par exemple à Noël que même des gens au RSA reçoivent une prime de Noël les encourageant à consommer à cette époque de l'année, plutôt qu'augmenter simplement le RSA. Tout est fait pour que l'argent circule au maximum et décourager l'épargne.
Par ailleurs, je suis désolé, mais dans ceux qui manifestent il n'y a pas que des gens avec des dépenses aussi incompressibles : j'en veux pour preuve que je vois énormément de gilets jaunes dans des voitures qui ne sont pas du modèle moins cher disponible sur le marché.
Et le train de vie ne se change pas comme ça, t'avais prévu de racheter un super ordi parce que le tiens est cassé, tu va pas en acheter un pourri pour faire chier le gouvernement.
Dans ce cas, tu seras encore moins capable de faire des manifestations et grèves dans la durée. Perso, je n'ai acheté que des ordis pourris dans ma vie (ma machine principale, c'était autour de 200€ et elle a plus de cinq ans).
Quand aux plus riches, une part infime est consacrée a la consommation, le reste c'est le capital
Comme je le dis plus haut, le capital ce n'est pas vraiment important, ce qui compte c'est l'argent en circulation et le système actuel de croissance fondée sur la dette et vision à court terme est très fragile aux variations de celui-ci — tout riches que soient certains (au sens capital personnel), leurs entreprises jouent sur la dette pour se développer, comme toutes les autres bien qu'à plus grande échelle, et elles ont donc finalement un besoin impérieux de croître également, donc de consommateurs, sous peine de faire faillite.
Ceci dit, qu'on soit clairs, je ne dis pas que tout le monde devrait faire des grands sacrifices. Je comprends que quelqu'un qui adore les jeux 3D fasse une exception et achète un ordinateur puissant, ou que celui qui adore les voitures n'achète pas le modèle le moins cher, que celui qui adore le surf s'achète une combinaison de qualité, que le pianiste s'achète un piano, ou que sais-je. Moi, par exemple, j'aime bien marcher, donc j'ai acheté deux bonnes paires de chaussures de marche il y a quelques mois pour remplacer les vieilles.
Il serait suffisant que chaque personne arrête de dépenser en trop pour tout ce qui n'est pas vraiment utile à ses passions. C'est la philosophie de la consommation responsable : pas de dépense à moins d'être sûr que ça contribue particulièrement à la vie de la personne. Si la population n'est pas capable de faire ça, à mon avis c'est qu'elle ne veut pas vraiment dans son ensemble d'un changement, mais au fond juste voir s'ils peuvent récupérer quelques miettes pour soi.
Il les restreint en effet là où ça gêne, de façon plus subtile (comme le service minimum en effet) et insidieuse : les gouvernements ont fait des progrès pour mettre en avant les débordements dans les manifestations (surgissant facilement naturellement et potentiellement faciles à provoquer autrement, une faiblesse de leur côté centralisé), en déduire des généralisations faciles et fausses sur les manifestants, créer des conflits horizontaux dans une même classe sociale, donner quelques miettes quand il faut au bon moment pour perturber le mouvement voire même faire semblant d'ignorer les problèmes évidents que rencontre la population et demander à celle-ci de les partager (ici par écrit) sagement comme de bons citoyens — un peu comme si à quelqu'un à qui on a coupé un bras le médecin exige le calme et demande où est-ce que ça fait mal. À mon avis, à moins d'une situation avec peu ou rien à perdre — comme parfois lors de la révolution industrielle par exemple —, ce genre de mouvement à tendance à s'user assez vite, parfois se dénaturer puis perdre force.
Attendre de 20% de la population (chiffre volontairement large, il en faudrait pas autant, mais peu importe) de faire quelques modifications dans sa façon de consommer est très différent d'attendre que 20% de la population manifeste dans la rue. C'est plus à comparer au genre de mesures écologiques qu'on est censés faire individuellement pour éviter de détruire la planète, émissions de gaz, recyclage et autres — les deux cas se rejoignent en fait sur beaucoup de points ; tu me diras, même préserver la planète a beaucoup de mal à motiver même si c'est plus facile à comprendre, donc je t'accorde qu'il y a de quoi être un tout petit peu pessimiste :-)
La somme du capital « restant », c'est à dire hors dépenses incompressibles, de la majorité des français (valable pour la quasi totalité des pays) n'arrivera jamais à la somme des capitaux « restant » d'une partie des plus riche ( les fameux 1% ).
Ce n'est pas vraiment une question de quantité d'argent, mais plutôt d'argent qui circule : une consommation d'essence qui baisse de 20% serait une catastrophe pour le système. L'argent du 1% n'a pas d'importance : leur capital et la confiance accordée à leur argent dépend du comportement du consommateur moyen.
L'idéal serait de faire changer les mentalités, sans avoir a rentrer dans le conflit (Coucou l'éducation).
Bien sûr, après tout, sensibiliser la population à la consommation responsable comme méthode de protestation, ça demande justement de changer les mentalités — c'est en fait le point faible de l'approche.
PS : Remarque, j'ai du mal à considérer la consommation responsable comme un conflit, c'est un simple et doux changement de mode de vie :-)
C'est efficace à la condition que ca se voie genre sur les chiffres de la consommation/croissance, donc si tu fais vraiment masse.
Bien sûr, mais paradoxalement, ces mesures pourraient justement être appliquées plus facilement en masse, car elles sont extrêmement peu disruptives quand on compare avec le risque de se faire blesser dans une manifestation, à laquelle on a dû prendre le temps de se déplacer, ou qu'on compare à l'état de désespoir des gens autrement plus misérables qui faisaient grève pendant la révolution industrielle. Et quand je dis peu disruptives, c'est d'un point de vue général, car d'un point de vue purement économique ces mesures sont même profitables pour le citoyen :-)
Notons que « en masse » est à relativiser : 20% de la population suffirait plus qu'amplement à créer une pression énorme ! Si 20% de la population ne peut pas adopter ces mesures douces, peut-être que la société n'est tout simplement pas vraiment prête pour un changement.
Sinon c'est invisible et question communication c'est difficile de visualiser une abscence d'actes.
Effectivement, c'est probablement une des raisons principales pour lesquelles le peuple n'a encore peu ou pas considéré l'approche de la consommation responsable comme méthode de protestation : l'absence d'acte n'est pas vendeur. Dommage, car le gouvernement lui allait par contre très vite visualiser la chose :-)
Dictature et démocratie sont deux concepts un peu « idéalisés » pour dire si le peuple est plus ou moins libre et a plus ou moins d'impact sur le gouvernement. L'important, ce sont les outils dont dispose le peuple pour avoir de l'influence dans la gestion de la société.
À l'époque où une grève pouvait faire chuter une entreprise importante (révolution industrielle), créant une vraie pression, la grève — souvent interdite — était un outil parfois efficace. Dans une dictature où manifester et s'exprimer est interdit, la manifestation est une forme de protestation qui joue sur les faiblesses même du système.
Mais dans notre économie de consommation, j'ai l'impression que la société ne s'est pas encore rendue compte que des mesures aussi simples que “je fais pas 5m en voiture au-delà des nécessaires”, “j'achète rien ou peu pour Noël cette année”, “je pars pas en vacances ou me contente d'un camping pas cher pas loin” allaient faire changer le gouvernement d'avis beaucoup plus vite que ces méthodes d'antan (grève et manifestation) qui ont démontré être de moins en moins efficaces, bordéliques et facilement manipulables. Le truc marrant, c'est que notre société a réussi — les médias et la pub aidant — à rendre ce type de protestation pacifique fondée sur la consommation responsable mal vue et ridiculisée, alors que c'est la seule vraiment efficace à mon avis.
Bon par contre le "f*ck google" et les coups de pelle ça fait juste ado qui veut jouer au rebelle, genre les scripts kiddies "f*ck micro$soft h4XX0r" de l'époque.
Même ça, c'est juste de la métaphore à la mode rebelle, je doute beaucoup qu'il faille prendre ces coups de pelle au premier degré, perso je ne me suis pas senti offensé et je suis un pacifiste, haha :-)
Mais pour le reste, oui, ces réactions anti-ceux-qui-s'expriment-pas-comme-moi démontrent une grande naïveté culturelle. Le truc marrant, c'est qu'à mon avis, un Français métropolitain très attaché à ses traditions devrait s'en sortir mieux 1) liberté “je laisse les autres parler comme ils veulent tant que ça ne nuit pas à autrui” (ici tutoiement ou vouvoiement ok ou alors on est mal, haha) 2) égalité “je ne considère pas ma façon de parler supérieure à celle des autres”, et 3) fraternité “j'essaie carrément d'avoir de bons sentiments pour les autres même s'ils parlent différemment”.
Remarque en passant, je trouve que la devise aurait tendance à marcher bien mieux si on l'appliquer plus à la première personne comme ci-dessus, plutôt que le point de vue qu'on vois plus souvent et qui n'est pas constructif : “les autres doivent me laisser parler comme je veux tant que je dépasse pas les bornes, les autres doivent s'adresser à moi pareil que moi à eux, les autres doivent être gentils avec moi” :-)
Ça m'est en effet déja arrivé de me faire tutoyer par des inconnus dans la rue.
On est pas dans la rue ici :-)
Honnêtement, j'ai toujours eu l'impression que le tutoiement était le truc le plus courant sur ce site — après, c'est peut-être mon biais vers le tutoiement vu que j'ai des origines espagnoles (ça fait une bonne excuse !) : je tutoie par défaut en général tout le monde même dans la rue, car ça me fait plutôt bizarre sinon (ça me fait encore plus bizarre de me faire vouvoyer), sauf si je sens que l'interlocuteur est du genre susceptible et culturellement imperméable.
Si l'on parle de « subvenir à ses besoins », au sens, besoins de base, seulement un petit pourcentage de la population y contribue : agriculture (et encore : surproduction), maçon (et encore : bulles immobiliaires, immeubles vides, etc.), santé, etc. Au final, il faut se rendre à l'évidence : de nos jours, les besoins de base ne suffisent plus à créer de l'emploi pour la plupart de la population. La plupart travaille aujourd'hui pour produire des services apportant des commodités additionnelles, que ce soit matérielles ou intellectuelles, en gros comme quasiment tous les artistes. Certaines de ces commodités trouvent une façon viable voire fructueuse d'être commercialisées dans une économie de marché et d'autres n'ont pas cette chance.
Si ce qui t'inquiète, c'est de payer pour des services qui ne te bénéficient pas personnellement, je t'invite à t'exprimer lors des élections et voter pour un parti supprimant ce genre d'aides ;-) Ceci dit, dis-toi par exemple qu'un simple achat d'une voiture électrique (article de luxe, je dirais) représente plus d'argent issu de subventions et de tes impôts qu'une année complète de RSA (c'est pas une blague) - tu vas vite découvrir des fuites d'argent issu de nos impôts bien plus grandes et inutiles que celles d'aider les professions qui ont du mal à être économiquement viables dans notre système.
Je trouve aussi qu'il y a de quoi être optimiste et qu'il est un peu triste de voir autant de messages encourageant à sacrifier passion pour de l'argent !
Je suis moins optimiste sur le côté charges et impôts, je trouve ça dingue qu'une asso à but non lucratif avec juste deux personnes doive payer autant de charges, mais bon, autant faire avec et pas trop y penser, c'est le seul truc difficile à changer même avec de la bonne volonté :-)
J'espère me tromper de tout cœur parce que votre projet est beau, pour vous comme pour le Libre, mais j'ai à chaque fois l'impression qu'il ne devrait être qu'un à-côté, qu'une passion à vivre en plus d'un travail à 3/4 temps par exemple.
Honnêtement, un travail à 3/4 temps, ça prend quand même beaucoup de temps. S'imposer ensuite, sur son temps libre, de réaliser un gros projet, c'est source de frustration et fatigue : comme on a moins de temps, ça donne l'impression qu'il faut être plus efficace et utiliser la moindre parcelle de temps disponible ou bien avancer trop lentement et, au final, une passion qui devrait être source de satisfaction finit par nous user. C'est pas parce que quelqu'un a un projet créatif/artistique qu'il n'a pas droit au repos.
C'est donc un mauvais conseil, à mon avis. J'ai une sœur écrivain plein-temps depuis plusieurs années et il me semble clair qu'elle n'aurait pas pu maintenir cette activité de façon productive et bonne pour la santé avec un travail à temps partiel à côté. Bien sûr, écrivain plein-temps ça signifie en pratique RSA dans 99% des cas ou bien compétences marketting élevées accompagnées d'un coup de chance. Dans le domaine lié au logiciel cette approche semble plus choquante du fait des préjugés (développeur = bon salaire), mais la réalité c'est que les artistes, peu importe le domaine, ont de tous temps eu des difficultés économiques, les différentes sociétés humaines jusqu'à présent ne leur ayant jamais été favorables.
Ici ils en sont à 1000€/mois, ça me semble vraiment encourageant — pour bien des artistes, c'est déjà plus que ce qu'ils oseraient rêver. Par contre, espérer 5000€/mois, je pense aussi que ça n'a pas beaucoup de sens, mais pas seulement parce que c'est difficile, mais parce qu'à moins d'avoir une autre passion qui coûte cher à côté, je vois pas comment dépenser tout ça (c'est bien plus que le salaire médian en France, même après impôts etc., je pense). Je sens ici un peu un résultat de la pression sociale qui sous-entend que compétences techniques en informatique = droit à un meilleur salaire.
C'est vrai que le déplacement en diagonale, ça peut paraître un truc de fous, mais il paraît que la dame et le roi y arrivent aussi, il y a donc sans doute un truc !
Ceci dit, concernant ton bureau, si je ne m'abuse, tu parles d'un jeu 3D, donc s'il n'y a que 4 murs tu peux toujours tenter le déplacement vertical (typiquement la touche espace pour sauter ou quelque chose comme ça).
On peut se déplacer en diagonale aussi, donc il faut être coincé entre 8 murs pour que ça soit grave :-)
Remarque en passant, le paquet AUR d'Archlinux a deux ou trois versions de retard, je crois (ceci dit, c'était déjà parfaitement jouable, mais moins complet). Edit : je dis peut-être une bêtise, je connais pas bien Arch.
[^] # Re: En effet, mais on parle aussi de libre parfois ici
Posté par anaseto . En réponse au journal Le Guide du Voyageur Galactique a enfin un successeur : Pixel !. Évalué à 7.
Quelques milliers, en fonction du point de vue, ce n'est pas tant que ça : il y a clairement des centaines de milliers de lecteurs, voire des millions, donc techniquement un public pourrait exister — et existe souvent — pour bon nombre de ces livres, ce public est juste insuffisant d'un point de vue économique pour la plupart (que ce soit du fait des difficultés à se faire connaître et donc distribution inégale, ou simplement d'une demande insuffisante). Individuellement, un auteur sans succès a de bonnes chances de contribuer au bonheur de juste quelques dizaines ou centaines de personnes, mais, tous ensemble (c'est-à-dire la grande majorité des auteurs), ces auteurs contribuent, à mon avis, à la diversité de façon essentielle.
Appliquer la loi de l'économie de marché à cette diversité qui n'a pas de sens économique d'exister, c'est un peu comme appliquer la loi du plus fort dans l'évolution, c'est peut-être le plus facile à faire, mais ce n'est pas satisfaisant (de mon point de vue). C'est applicable à d'autres domaines, certains reconnus comme méritant un traitement particulier non « naturel », comme la recherche ou les pompiers, d'autres non (genre nettoyer les forêts pour réduire les risques d'incendie se fait pas assez, car pas rentable dans l'économie de marché).
Hm, si j'aurais pu facilement trouver beaucoup de points négatifs à trouver dans le métier de développeur (être auteur est sans doute souvent plus créatif, reposant et meilleur pour la santé), je n'aurais pas pensé au revenus en premier :-)
Oh, mais moi je ne rejette pas viscéralement le libre, je serais juste plutôt partisan de considérer également la possibilité de se contenter du RSA (ou de travailler un minimum à côté) afin de pouvoir s'y consacrer, plutôt que d'essayer à tout prix de réussir à caser ça dans l'économie de marché, car ce n'est pas un truc pour tout le monde : compétences annexes (marketting et étude du marché sont des métiers à part, ça plaît pas à tout le monde), restreint ta créativité (il faut se guider par le marché, donc se limiter aux trucs où la demande est suffisante, etc.).
Ceux qui sortent du lot (au sens rentables, je suppose ?) sont ceux qui ont su avoir plusieurs atouts à la fois : un minimum de qualité, une bonne publicité, un thème avec public large disposé à payer et un minimum de chance même avec tout le reste. À elles seules, ces œuvres contribuent de façon assez minimale à la diversité. Même certaines œuvres qui sortent du lot, le font une fois l'auteur mort depuis longtemps, ou bien vingt ans après leur création, vingt ans pendant lesquels l'auteur a fait ça sachant que l'économie ne l'y encourage pas. Qui sait combien de petites merveilles se perdent en chemin du fait d'une société peu propice au soutien de la créativité ? Sans compter toutes celles qui ne se perdent pas vraiment et réussissent au moins à atteindre une centaines de personnes qui par la suite peut-être créeront d'autres choses qui s'en inspirent.
Sauf que ce n'est pas comme ça que je vois la chose : cette idée de “tenter” rapporte tout à l'idée d'espérer rentabiliser l'activité dans l'économie de marché, comme si seulement ce qui réussit à remplir cet objectif contribue significativement à la société et tout le reste se doit de cesser d'exister par les lois de la nature. Pour moi le revenu universel pourrait permettre simplement aux êtres humains de créer tout en dépassant les restrictions de l'économie de marché et cette disparité qu'elle crée et dont tu parles plus bas entre les “premiers” et les “autres”, et qui affecte en effet pas uniquement l'art (c'est juste très visible dans la plupart des arts).
Je suis bien d'accord, mais ce n'est absolument pas surprenant : les artistes sont souvent bons dans leur métier, mais ils sont souvent à la ramasse pour ce qui est de rentabiliser leur activité (ce qui est normal) et, étant humains, certains réagissent négativement par l'envie, la peur, la jalousie, l'intolérance etc. dès qu'ils ne comprennent pas quelque chose ou qu'ils pensent que quelqu'un d'autre leur vole quelque chose. Mais tout ça, bien que malheureux, est assez orthogonal au problème en soi (mais ça n'aide pas, on est d'accord).
Je suis d'accord, c'est pour ça, qu'en attendant, j'aurais tendance à conseilleur aux auteurs de se passer de maison d'édition, auto-éditer pour conserver les droits et se réserver la possibilité de passer au libre si un jour ils voient comment faire et ça leur paraît raisonnable. Ceci dit, je dis « tendance à conseiller », car c'est un truc sensible, pour certains passer par une maison d'édition sera bénéfique, pour beaucoup d'autres ça ne changera rien, pour certains l'auto-édition sera plus efficace, c'est pas évident à prévoir et dépend aussi beaucoup des compétences (beaucoup d'auteurs savent écrire mais manquent de connaissances techniques/relecteurs pour faire eux-même une publication).
En effet, mais dis-toi que lorsqu'il s'agit d'un auteur publié par une des plus grandes maisons d'édition, ce genre de pub est beaucoup plus généralisé et beaucoup moins critiqué : le journal n'est clairement pas du spam, c'est un geek linuxfrien qui partage ici juste parce que c'est un site qu'il connait bien, je suppose, et qu'il s'agit d'une occasion particulière pour lui (c'est le côté journal/blog de linuxfr), perso je trouve ça bien et trouve même limite dommage qu'il ait besoin de tout un paragraphe introductif pour se justifier, un simple « Je veux partager avec mes chers linuxfriens un truc important pour moi » me semblerait ok (ça me gênerait beaucoup plus que quelqu'un vienne ici faire de la pub pour le dernier prix goncourt ou autre truc du genre qui a déjà suffisamment de lecteurs et que je ne lirai donc probablement jamais).
Bon, pour compenser, j'ai trop écrit aussi :-)
[^] # Re: En effet, mais on parle aussi de libre parfois ici
Posté par anaseto . En réponse au journal Le Guide du Voyageur Galactique a enfin un successeur : Pixel !. Évalué à 8.
L'exemple en question est assez particulier : une personne déjà connue dans le libre il me semble pour son implication dans Krita, qui a su communiquer sur le sujet (compétence annexe pas évidente à avoir) et un cas particulier favorable aux traductions (BD avec beaucoup d'images et peu de texte), le point principal facilité par le libre dans ce cas. Quand même le majeur succès connu représente somme toute un salaire moyen (il me semblait avoir compris ça), on comprend le manque d'enthousiasme.
Pour l'art en général, le graphique avec « revenus » en ordonnées et en abscisses les artistes du mieux payé au moins payé décroît avec une allure d'exponentielle décroissante : l'immense majorité gagne à peine de quoi payer le café (les édités vendent souvent à peine quelques centaines d'exemplaires, et les auto-édités réussissent très souvent à vendre moins de dix exemplaires), alors se limiter à un sous-domaine de l'art (l'art libre) où même le meilleur succès n'a rien d'incroyable…
C'est peu encourageant, surtout que libre ou non, pour avoir une chance d'être dans le moins de 10% qui s'en sort un minimum, il faut faire de la pub : vendre à 1€ ou distribuer des exemplaires gratuitement et en parler sur deux-trois forums ne suffit pas. Faire de la pub soi-même, c'est dur si on n'aime pas ça, ça prend du temps, ça a peu de chances d'aboutir à un résultat et tu as vite peur d'être pris pour un spammeur (c'est pas qu'une peur, d'ailleurs), donc la plupart n'en font pas sérieusement après les premières déconvenues. Ironiquement, ça passe toujours mieux quand c'est les autres qui la font pour toi, même si c'est une grosse entreprise : le rejet contre la pub est alors plus abstrait et se traduit moins par « quel spammeur cet auteur connu qui fait mettre sa pub partout même dans le métro », la pub par un fan passe mieux aussi (que ce soit un vrai ou un fan payé) et la pub mécanique du genre « ceux qui ont acheté ceci ont aussi acheté cela » passe bien aussi ; cette dernière étant actuellement la plus efficace et accessible en pratique pour les auteurs peu connus et sans moyens, sous réserve de réussir à vendre une ou deux dizaines d'exemplaires, histoire que les algos commencent à prendre ton livre en compte, et de ne pas être effrayé à l'idée d'être dépendant des algos d'une plateforme que tu ne contrôles pas.
L'art n'a payé avec aucun système jusqu'à présent, en fait :-) Pour le moment, la seule solution satisfaisante que je vois clairement pour motiver à faire du libre dans ce domaine serait le revenu universel et arrêter de ne penser qu'à l'argent et à se casser la tête pour rendre rentables des choses indispensables mais difficilement rentables dans une économie de marché. Sur ce, je pars vite me cacher --->[].
[^] # Re: En effet, mais on parle aussi de libre parfois ici
Posté par anaseto . En réponse au journal Le Guide du Voyageur Galactique a enfin un successeur : Pixel !. Évalué à 7.
Sur Atramenta on peut filtrer par licence dans la section « en lecture libre », il y a un certain nombre de romans libres dans certaines sections (comme contes et légendes ou SF et fantasy), même si la plupart ne le sont pas (clause nc) et c'est pas super pratique pour filtrer, car il n'y a pas un groupe « licences libres », il faut chercher par type de licence (souvent cc-by ou cc-by-sa ou art libre). Il y a aussi quelques livres papier libres (genre je me souviens de celui d'apprendre à utiliser XeLaTeX), mais impossible de filtrer là, donc recherches difficiles.
Honnêtement, je sais pas trop, ni dans un sens ni dans l'autre : connaissant bien un auteur (ma sœur) ayant écrit et auto-édité une douzaine de romans de fantasy sous licence libre, je peux dire que la licence n'a eu pour ainsi dire aucune influence : pas ou très peu d'incidence sur le nombre de ventes probablement (99,9% des acheteurs n'en ont rien à faire que ce soit libre ou non) et pas ou peu d'incidence sur le contenu (99,9% du travail de relecture fait par des proches). Enfin, ceci dit, elle ne publie plus sous licence libre ses nouveaux romans, bien qu'elle continue à auto-éditer et distribuer aussi sans DRM, afin de pouvoir profiter aussi des emprunts KU sur amazon, pas très éthique mais qui rapportent pas mal : il faut malheureusement leur donner l'exclusivité distribution numérique pour 3 mois pour ça, pas terrible, mais mieux que l'exclusivité totale habituelle des maisons d'édition, car potentiellement libérable un jour si ça devient raisonnable ou ça ne rapporte plus.
# Numérique
Posté par anaseto . En réponse au journal Le Guide du Voyageur Galactique a enfin un successeur : Pixel !. Évalué à 2.
Je me pose une question, est-ce que le prix de l'ebook est proche de la version papier du fait de la question du « prix unique » ? Je dis ça, parce que je vois de plus en plus de livres de maisons d'édition qui ont des prix très différents pour les deux, mais peut-être qu'elles éditent des livres en français tout en étant basées ailleurs qu'en France.
Après, pour un livre jeunesse avec version papier pas trop chère, c'est sans doute pas important, vu que ça sera sans doute surtout vendu en papier ici pour cette tranche d'âge. Mais pour la fiction en général, j'ai l'impression que les ventes numériques ont pas mal évolué ces derniers temps, même si on est loin des chiffres dans les pays anglo-saxons. Or, j'ai remarqué qu'à plus de 5-7€, à moins d'avoir une très grosse publicité, un très gros livre ou d'être déjà très connu, c'est rare que ça se vende beaucoup ; en fait, en ebook les livres connus plus chers se vendent souvent pas plus voire moins que des livres relativement inconnus avec quasiment pas de présence papier, ce qui fait de l'ebook un moyen de distribution intéressant pour les auteurs peu connus (pour l'instant).
[^] # Re: Le divertissement ou de la réflexion sur l'évident
Posté par anaseto . En réponse au journal Grand débat. Évalué à 7.
Pas faux, c'est en bonne partie l'intérêt de la méthode de diviser pour régner via divertissement : déplacer la responsabilité vers le bas de sorte à créer du conflit horizontal dans une même classe sociale plutôt que vertical contre la classe dirigeante.
# Le divertissement ou de la réflexion sur l'évident
Posté par anaseto . En réponse au journal Grand débat. Évalué à 10.
En gros, il faut débattre, faire des synthèses pour que le gouvernement puisse enfin réussir à comprendre les problèmes évidents de la population et peut-être même pour l'aider à les résoudre, parce que malgré tous les moyens à sa disposition qu'on paye avec nos impôts il ne serait pas capable de déterminer tout seul avec tous ses ministres et conseillers où se trouve le bobo ni comment y remédier… Bref, à mon avis, on est dans le pur divertissement, tout ça va partir direct dans un équivalent
/dev/null
, bien qu'après application de la commandeuniq
il n'allait probablement pas rester grand chose de toutes façons :-)[^] # Re: La France est une société de consommation
Posté par anaseto . En réponse au journal La France n'est pas une dictature mais. Évalué à 2.
Des choses qui arrivent, tant qu'on s'y retrouve à la fin, c'est l'essentiel :-)
[^] # Re: La France est une société de consommation
Posté par anaseto . En réponse au journal La France n'est pas une dictature mais. Évalué à 4.
Heu, je parle nulle part de baisse de 5% des actions, soit tu as mal lu, soit j'ai pas été clair.
[^] # Re: La France est une société de consommation
Posté par anaseto . En réponse au journal La France n'est pas une dictature mais. Évalué à 3.
La situation serait du genre : la plupart des entreprises vendent 5% de moins en France. Tu es par exemple un grand actionnaire chinois : tu te dis, peut-être que je me retire des entreprises vendant essentiellement en France et achète mes actions ailleurs, car la situation semble mauvaise dans ce pays. D'autres voient que des acteurs se retirent et prennent peur à leur tour.
Ceci dit, la bourse ce serait essentiellement un symptôme rapide qu'il se passe quelque chose, car la bourse ne représente pas vraiment l'économie réelle et est facilement manipulable par les grosses entités : il se peut très bien qu'elles se débrouillent pour éviter la dégringolade en rachetant ces actions, même si c'est un peu plus difficile que s'il s'agit d'une seule entreprise spécifique à sauver.
Mais même dans l'économie réelle, qui aurait besoin de plus de temps pour être en faillite, 5% de ventes en moins un peu partout dans le pays, du restaurant au magasin de vêtements, le gouvernement va quand même vite comprendre que ça signifie que beaucoup d'entreprises vont potentiellement se retrouver en situation difficile — plus ou moins vite suivant l'entreprise et sa situation d'endettement — donc, même avant de faire faillite, un risque d'augmentation significative du chômage suite à des réductions d'effectifs, donc réduction significative du pouvoir d'achat d'une partie de la population et nouvelle chute de consommation, et récursivement. C'est un effet domino. Peut-être que la classe dominante trouverait une solution pour préserver ses privilèges et continuer à diriger et exploiter, mais clairement ils auraient à repenser le système.
[^] # Re: La France est une société de consommation
Posté par anaseto . En réponse au journal La France n'est pas une dictature mais. Évalué à 3.
Comme ce point a été soulevé deux fois, je vais préciser une chose qui n'est peut-être pas évidente : « faire faillite » est d'autant plus facile pour les entreprises en bourse (donc beaucoup de grosses), car 5% de ventes en moins provoque une chute de confiance et, en bourse, ça peut facilement signifier dégringolade et entreprise qui ne vaut plus rien. C'est vraiment très fragile et c'est pour cela qu'il ne faut même pas attendre un an avant d'en voir les effets : une semaine peut être suffisant.
Certaines grosses entreprises avec un modèle différent et survivant par exemple via subventions (genre une certaine grande entreprise connue pour ses voitures électriques, ou bien l'église, même si elle a été en bourse à une époque il me semble) peuvent s'en sortir plus longtemps malgré un marché qui ne suit pas, mais ce n'est pas la norme.
[^] # Re: La France est une société de consommation
Posté par anaseto . En réponse au journal La France n'est pas une dictature mais. Évalué à 8.
Le gouvernement joue sur ça. En fait, il a tellement besoin de la consommation venant même des plus pauvres par exemple à Noël que même des gens au RSA reçoivent une prime de Noël les encourageant à consommer à cette époque de l'année, plutôt qu'augmenter simplement le RSA. Tout est fait pour que l'argent circule au maximum et décourager l'épargne.
Par ailleurs, je suis désolé, mais dans ceux qui manifestent il n'y a pas que des gens avec des dépenses aussi incompressibles : j'en veux pour preuve que je vois énormément de gilets jaunes dans des voitures qui ne sont pas du modèle moins cher disponible sur le marché.
Dans ce cas, tu seras encore moins capable de faire des manifestations et grèves dans la durée. Perso, je n'ai acheté que des ordis pourris dans ma vie (ma machine principale, c'était autour de 200€ et elle a plus de cinq ans).
Comme je le dis plus haut, le capital ce n'est pas vraiment important, ce qui compte c'est l'argent en circulation et le système actuel de croissance fondée sur la dette et vision à court terme est très fragile aux variations de celui-ci — tout riches que soient certains (au sens capital personnel), leurs entreprises jouent sur la dette pour se développer, comme toutes les autres bien qu'à plus grande échelle, et elles ont donc finalement un besoin impérieux de croître également, donc de consommateurs, sous peine de faire faillite.
Ceci dit, qu'on soit clairs, je ne dis pas que tout le monde devrait faire des grands sacrifices. Je comprends que quelqu'un qui adore les jeux 3D fasse une exception et achète un ordinateur puissant, ou que celui qui adore les voitures n'achète pas le modèle le moins cher, que celui qui adore le surf s'achète une combinaison de qualité, que le pianiste s'achète un piano, ou que sais-je. Moi, par exemple, j'aime bien marcher, donc j'ai acheté deux bonnes paires de chaussures de marche il y a quelques mois pour remplacer les vieilles.
Il serait suffisant que chaque personne arrête de dépenser en trop pour tout ce qui n'est pas vraiment utile à ses passions. C'est la philosophie de la consommation responsable : pas de dépense à moins d'être sûr que ça contribue particulièrement à la vie de la personne. Si la population n'est pas capable de faire ça, à mon avis c'est qu'elle ne veut pas vraiment dans son ensemble d'un changement, mais au fond juste voir s'ils peuvent récupérer quelques miettes pour soi.
[^] # Re: La France est une société de consommation
Posté par anaseto . En réponse au journal La France n'est pas une dictature mais. Évalué à 6.
Il les restreint en effet là où ça gêne, de façon plus subtile (comme le service minimum en effet) et insidieuse : les gouvernements ont fait des progrès pour mettre en avant les débordements dans les manifestations (surgissant facilement naturellement et potentiellement faciles à provoquer autrement, une faiblesse de leur côté centralisé), en déduire des généralisations faciles et fausses sur les manifestants, créer des conflits horizontaux dans une même classe sociale, donner quelques miettes quand il faut au bon moment pour perturber le mouvement voire même faire semblant d'ignorer les problèmes évidents que rencontre la population et demander à celle-ci de les partager (ici par écrit) sagement comme de bons citoyens — un peu comme si à quelqu'un à qui on a coupé un bras le médecin exige le calme et demande où est-ce que ça fait mal. À mon avis, à moins d'une situation avec peu ou rien à perdre — comme parfois lors de la révolution industrielle par exemple —, ce genre de mouvement à tendance à s'user assez vite, parfois se dénaturer puis perdre force.
[^] # Re: La France est une société de consommation
Posté par anaseto . En réponse au journal La France n'est pas une dictature mais. Évalué à 2.
Attendre de 20% de la population (chiffre volontairement large, il en faudrait pas autant, mais peu importe) de faire quelques modifications dans sa façon de consommer est très différent d'attendre que 20% de la population manifeste dans la rue. C'est plus à comparer au genre de mesures écologiques qu'on est censés faire individuellement pour éviter de détruire la planète, émissions de gaz, recyclage et autres — les deux cas se rejoignent en fait sur beaucoup de points ; tu me diras, même préserver la planète a beaucoup de mal à motiver même si c'est plus facile à comprendre, donc je t'accorde qu'il y a de quoi être un tout petit peu pessimiste :-)
[^] # Re: La France est une société de consommation
Posté par anaseto . En réponse au journal La France n'est pas une dictature mais. Évalué à 6.
Ce n'est pas vraiment une question de quantité d'argent, mais plutôt d'argent qui circule : une consommation d'essence qui baisse de 20% serait une catastrophe pour le système. L'argent du 1% n'a pas d'importance : leur capital et la confiance accordée à leur argent dépend du comportement du consommateur moyen.
Bien sûr, après tout, sensibiliser la population à la consommation responsable comme méthode de protestation, ça demande justement de changer les mentalités — c'est en fait le point faible de l'approche.
PS : Remarque, j'ai du mal à considérer la consommation responsable comme un conflit, c'est un simple et doux changement de mode de vie :-)
[^] # Re: La France est une société de consommation
Posté par anaseto . En réponse au journal La France n'est pas une dictature mais. Évalué à 3.
Bien sûr, mais paradoxalement, ces mesures pourraient justement être appliquées plus facilement en masse, car elles sont extrêmement peu disruptives quand on compare avec le risque de se faire blesser dans une manifestation, à laquelle on a dû prendre le temps de se déplacer, ou qu'on compare à l'état de désespoir des gens autrement plus misérables qui faisaient grève pendant la révolution industrielle. Et quand je dis peu disruptives, c'est d'un point de vue général, car d'un point de vue purement économique ces mesures sont même profitables pour le citoyen :-)
Notons que « en masse » est à relativiser : 20% de la population suffirait plus qu'amplement à créer une pression énorme ! Si 20% de la population ne peut pas adopter ces mesures douces, peut-être que la société n'est tout simplement pas vraiment prête pour un changement.
Effectivement, c'est probablement une des raisons principales pour lesquelles le peuple n'a encore peu ou pas considéré l'approche de la consommation responsable comme méthode de protestation : l'absence d'acte n'est pas vendeur. Dommage, car le gouvernement lui allait par contre très vite visualiser la chose :-)
# La France est une société de consommation
Posté par anaseto . En réponse au journal La France n'est pas une dictature mais. Évalué à 10.
Dictature et démocratie sont deux concepts un peu « idéalisés » pour dire si le peuple est plus ou moins libre et a plus ou moins d'impact sur le gouvernement. L'important, ce sont les outils dont dispose le peuple pour avoir de l'influence dans la gestion de la société.
À l'époque où une grève pouvait faire chuter une entreprise importante (révolution industrielle), créant une vraie pression, la grève — souvent interdite — était un outil parfois efficace. Dans une dictature où manifester et s'exprimer est interdit, la manifestation est une forme de protestation qui joue sur les faiblesses même du système.
Mais dans notre économie de consommation, j'ai l'impression que la société ne s'est pas encore rendue compte que des mesures aussi simples que “je fais pas 5m en voiture au-delà des nécessaires”, “j'achète rien ou peu pour Noël cette année”, “je pars pas en vacances ou me contente d'un camping pas cher pas loin” allaient faire changer le gouvernement d'avis beaucoup plus vite que ces méthodes d'antan (grève et manifestation) qui ont démontré être de moins en moins efficaces, bordéliques et facilement manipulables. Le truc marrant, c'est que notre société a réussi — les médias et la pub aidant — à rendre ce type de protestation pacifique fondée sur la consommation responsable mal vue et ridiculisée, alors que c'est la seule vraiment efficace à mon avis.
[^] # Re: Agressivité
Posté par anaseto . En réponse au journal En Francilie, on aime les oignons !. Évalué à 5.
Même ça, c'est juste de la métaphore à la mode rebelle, je doute beaucoup qu'il faille prendre ces coups de pelle au premier degré, perso je ne me suis pas senti offensé et je suis un pacifiste, haha :-)
Mais pour le reste, oui, ces réactions anti-ceux-qui-s'expriment-pas-comme-moi démontrent une grande naïveté culturelle. Le truc marrant, c'est qu'à mon avis, un Français métropolitain très attaché à ses traditions devrait s'en sortir mieux 1) liberté “je laisse les autres parler comme ils veulent tant que ça ne nuit pas à autrui” (ici tutoiement ou vouvoiement ok ou alors on est mal, haha) 2) égalité “je ne considère pas ma façon de parler supérieure à celle des autres”, et 3) fraternité “j'essaie carrément d'avoir de bons sentiments pour les autres même s'ils parlent différemment”.
Remarque en passant, je trouve que la devise aurait tendance à marcher bien mieux si on l'appliquer plus à la première personne comme ci-dessus, plutôt que le point de vue qu'on vois plus souvent et qui n'est pas constructif : “les autres doivent me laisser parler comme je veux tant que je dépasse pas les bornes, les autres doivent s'adresser à moi pareil que moi à eux, les autres doivent être gentils avec moi” :-)
[^] # Re: Agressivité
Posté par anaseto . En réponse au journal En Francilie, on aime les oignons !. Évalué à 5.
Question naïve : c'est considéré du tutoiement, ou bien c'est le genre de tournures considérées impersonnelles et ça passe ?
[^] # Re: Agressivité
Posté par anaseto . En réponse au journal En Francilie, on aime les oignons !. Évalué à 6.
On est pas dans la rue ici :-)
Honnêtement, j'ai toujours eu l'impression que le tutoiement était le truc le plus courant sur ce site — après, c'est peut-être mon biais vers le tutoiement vu que j'ai des origines espagnoles (ça fait une bonne excuse !) : je tutoie par défaut en général tout le monde même dans la rue, car ça me fait plutôt bizarre sinon (ça me fait encore plus bizarre de me faire vouvoyer), sauf si je sens que l'interlocuteur est du genre susceptible et culturellement imperméable.
[^] # Re: J'admire ton dévouement et tes rêves, mais...
Posté par anaseto . En réponse à la dépêche Vision pour LILA et ZeMarmot. Évalué à 10.
Si l'on parle de « subvenir à ses besoins », au sens, besoins de base, seulement un petit pourcentage de la population y contribue : agriculture (et encore : surproduction), maçon (et encore : bulles immobiliaires, immeubles vides, etc.), santé, etc. Au final, il faut se rendre à l'évidence : de nos jours, les besoins de base ne suffisent plus à créer de l'emploi pour la plupart de la population. La plupart travaille aujourd'hui pour produire des services apportant des commodités additionnelles, que ce soit matérielles ou intellectuelles, en gros comme quasiment tous les artistes. Certaines de ces commodités trouvent une façon viable voire fructueuse d'être commercialisées dans une économie de marché et d'autres n'ont pas cette chance.
Si ce qui t'inquiète, c'est de payer pour des services qui ne te bénéficient pas personnellement, je t'invite à t'exprimer lors des élections et voter pour un parti supprimant ce genre d'aides ;-) Ceci dit, dis-toi par exemple qu'un simple achat d'une voiture électrique (article de luxe, je dirais) représente plus d'argent issu de subventions et de tes impôts qu'une année complète de RSA (c'est pas une blague) - tu vas vite découvrir des fuites d'argent issu de nos impôts bien plus grandes et inutiles que celles d'aider les professions qui ont du mal à être économiquement viables dans notre système.
[^] # Re: J'admire ton dévouement et tes rêves, mais...
Posté par anaseto . En réponse à la dépêche Vision pour LILA et ZeMarmot. Évalué à 2.
Je trouve aussi qu'il y a de quoi être optimiste et qu'il est un peu triste de voir autant de messages encourageant à sacrifier passion pour de l'argent !
Je suis moins optimiste sur le côté charges et impôts, je trouve ça dingue qu'une asso à but non lucratif avec juste deux personnes doive payer autant de charges, mais bon, autant faire avec et pas trop y penser, c'est le seul truc difficile à changer même avec de la bonne volonté :-)
[^] # Re: J'admire ton dévouement et tes rêves, mais...
Posté par anaseto . En réponse à la dépêche Vision pour LILA et ZeMarmot. Évalué à 2.
Je ne sais pas non plus, c'est une bonne question.
[^] # Re: J'admire ton dévouement et tes rêves, mais...
Posté par anaseto . En réponse à la dépêche Vision pour LILA et ZeMarmot. Évalué à 4.
Honnêtement, un travail à 3/4 temps, ça prend quand même beaucoup de temps. S'imposer ensuite, sur son temps libre, de réaliser un gros projet, c'est source de frustration et fatigue : comme on a moins de temps, ça donne l'impression qu'il faut être plus efficace et utiliser la moindre parcelle de temps disponible ou bien avancer trop lentement et, au final, une passion qui devrait être source de satisfaction finit par nous user. C'est pas parce que quelqu'un a un projet créatif/artistique qu'il n'a pas droit au repos.
C'est donc un mauvais conseil, à mon avis. J'ai une sœur écrivain plein-temps depuis plusieurs années et il me semble clair qu'elle n'aurait pas pu maintenir cette activité de façon productive et bonne pour la santé avec un travail à temps partiel à côté. Bien sûr, écrivain plein-temps ça signifie en pratique RSA dans 99% des cas ou bien compétences marketting élevées accompagnées d'un coup de chance. Dans le domaine lié au logiciel cette approche semble plus choquante du fait des préjugés (développeur = bon salaire), mais la réalité c'est que les artistes, peu importe le domaine, ont de tous temps eu des difficultés économiques, les différentes sociétés humaines jusqu'à présent ne leur ayant jamais été favorables.
Ici ils en sont à 1000€/mois, ça me semble vraiment encourageant — pour bien des artistes, c'est déjà plus que ce qu'ils oseraient rêver. Par contre, espérer 5000€/mois, je pense aussi que ça n'a pas beaucoup de sens, mais pas seulement parce que c'est difficile, mais parce qu'à moins d'avoir une autre passion qui coûte cher à côté, je vois pas comment dépenser tout ça (c'est bien plus que le salaire médian en France, même après impôts etc., je pense). Je sens ici un peu un résultat de la pression sociale qui sous-entend que compétences techniques en informatique = droit à un meilleur salaire.
[^] # Re: Coincé entre quatre murs
Posté par anaseto . En réponse au journal Boohu : version 0.12 et nouveautés. Évalué à 5.
C'est vrai que le déplacement en diagonale, ça peut paraître un truc de fous, mais il paraît que la dame et le roi y arrivent aussi, il y a donc sans doute un truc !
Ceci dit, concernant ton bureau, si je ne m'abuse, tu parles d'un jeu 3D, donc s'il n'y a que 4 murs tu peux toujours tenter le déplacement vertical (typiquement la touche espace pour sauter ou quelque chose comme ça).
[^] # Re: Coincé entre quatre murs
Posté par anaseto . En réponse au journal Boohu : version 0.12 et nouveautés. Évalué à 5. Dernière modification le 20 décembre 2018 à 19:27.
On peut se déplacer en diagonale aussi, donc il faut être coincé entre 8 murs pour que ça soit grave :-)
Remarque en passant, le paquet AUR d'Archlinux a deux ou trois versions de retard, je crois (ceci dit, c'était déjà parfaitement jouable, mais moins complet). Edit : je dis peut-être une bêtise, je connais pas bien Arch.