anaseto a écrit 2229 commentaires

  • [^] # Re: Pas "donné"

    Posté par  . En réponse au journal [HS] ni libre ni opensource mais bon on peut apprécier le geste. Évalué à 4.

    Quelle sommes est on prêt à mettre dans notre patrimoine ?

    Rien qu'un bout de cathédrale va coûter plus cher que loger/nourrir des dizaines (voire peut-être centaines) de milliers de personnes pendant un an (wikipédia dit plus de 900 millions d'euro de dons déjà promis pour ça, donc en arrondissant à 1 milliard et à 450/mois le RSA socle ça donne autour de 200 000 RSAs). Ça en dit long sur les priorités dans le pays des droits de l'homme et du citoyen :-)

  • [^] # Re: Pas "donné"

    Posté par  . En réponse au journal [HS] ni libre ni opensource mais bon on peut apprécier le geste. Évalué à 5.

    Le marketing, non là je conteste : donner pour paraitre cool cela reste donner.

    Oui, enfin, donner pour se faire de nouveaux clients c'est loin d'être un truc « cool », c'est un investissement : tout le monde fait ça depuis des lustres, du gros vendeur de jeu (il y a pas longtemps c'était Morrowind) à l'auteur de romans auto-édité en passant par le boulanger. Par contre, profiter, pour accroître l'effet du coup de pub, du fait que tous les médias sont en panique parce qu'un tas de pierre a été un peu noirci, c'est plus la technique du vautour. Remarque qu'Ubisoft ne fait pas pire que la plupart des autres, certains uniquement pour le coup de pub aussi, d'autres aussi pour payer moins d'impôts au passage, etc.

  • [^] # Re: Information extraordinaire

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Hygiène mentale » : une chaîne de vidéos sur l’esprit critique, sous licence de libre diffusion. Évalué à 2.

    Pour un sujet donné, si mon curseur est à 20 % et que le tient est à 80 % c'est que notre première exposition n'est pas la même, et que les informations suivantes sont légères.

    C'est un cas fréquent, en effet : ceci dit, ça reste un cas justement important dans le cadre de l'esprit critique, car dans certains domaines importants, mais difficiles à caser dans un labo, on n'a d'habitude accès qu'à des informations relativement légères (reproductibilité difficile, vérification de première main impossible, indépendance des sources difficile à établir, etc.), or il faut pourtant essayer de se faire une opinion sur la probabilité d'un fait et non seulement des faits passés, mais des faits à venir : dans ces cas-là c'est souvent même plus intéressant, car on peut potentiellement avoir encore un impact sur la probabilité d'un fait à venir (bon, j'avoue qu'en pratique c'est rare).

    Plus que « première exposition n'est pas la même » et « informations suivantes sont légères », le cas où l'esprit critique me semble particulièrement crucial, je pense, est celui où les informations spécifiques à un fait sont intrinsèquement légères (au sens ci-dessus), mais que l'on a eu une longue exposition de faits (au fond relativement les mêmes, mais sur une très longue période et dans des environnements parfois différents) qui nous permettent de malgré tout placer un curseur quelque part à l'aide d'une petite poignée d'informations (via notre compréhension personnelle de comment marche la société, l'économie, la psychologie humaine, etc.).

    Exemples concrets de faits où l'on peut voir un intérêt à placer le curseur avant qu'il soit possible d'avoir des informations spécifiques fiables : « probabilité que le Brexit se réalise » (plus approximation de comment et quand), « probabilité que le gouvernement Grec respecte le référendum », « probabilité d'existence d'armes de destruction massive dans un pays X », « probabilité qu'une mesure spécifique X du programme soit réalisée », etc. pour lesquelles, par manque d'information spécifiques fiables/vérifiables à elles-seules, on va essayer d'estimer leur fiabilité à l'aide de la probabilité que l'on donne à d'autres faits, comme « parmi les parties en conflit d'intérêt, laquelle a le plus d'influence », « probabilité qu'un dirigeant élu respecte ses électeurs », etc., or ces derniers faits vont offrir une grande variance dans les estimations.

    Notons que, effectivement, discuter de faits où les informations sont légères peut conduire à des discussions improductives : cependant, dans ces cas-là, ce qui est intéressant ce n'est pas de s'enliser dans une conversation sur le fait spécifique, mais plutôt d'essayer d'identifier les faits divergents qui conduisent à placer le curseur différemment sur ce fait spécifique : par exemple, identifier « probabilité qu'un dirigeant élu respecte ses électeurs » (parfois des variantes dans des situations plus ou moins spécifiques de cet énoncé) comme principal axiome fautif dans plus d'un cas m'a aidé à comprendre pourquoi, malgré un accès à des informations spécifiques identiques ou presque sur un sujet et une façon similaire d'appliquer la méthode, on peut en arriver à des balances/conclusions/résultats très différents sur un fait spécifique.

    Je suis d'accord, cependant, que c'est quelque chose qui arrive beaucoup moins lorsque la personne a accès à des informations plus concrètes auxquelles elle peut plus facilement faire confiance. Par exemple, pour des personnes vivant dans un environnement pas trop différent (« en France » par exemple), la probabilité de « on peut faire confiance à une personne au hasard dans la rue » est probablement relativement élevée pour la plupart (après, il y a par contre des différences significatives sur est-ce qu'une certaine probabilité donnée, même faible, est vue comme acceptable ou non, mais là, on rentre bien dans le subjectif).

  • [^] # Re: Information extraordinaire

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Hygiène mentale » : une chaîne de vidéos sur l’esprit critique, sous licence de libre diffusion. Évalué à 3.

    Avis strictement perso : je ne pense pas. Mais cela dépend de ce qu'on désigne par « raisonnable »

    Considérons le fait suivant : « Dans beaucoup de sujets sociaux/politiques/économiques/historiques/etc beaucoup de gens raisonnables vont être en grand désaccord sur la probabilité de certains faits, avec une variabilité pouvant facilement aller de 10% à 90% ». Disons que raisonnable signifie que la personne a pris la peine de considérer les deux possibilités et de faire un minimum la balance des informations qu'elle a, sans être catégorique ni croire en les certitudes.

    Toi et moi accordons des probabilités de véracité très différentes à ce fait social en appliquant la même méthode, du fait de nos expériences différentes, bien qu'on y ait réfléchit un minimum. Bien sûr, on ne peut pas dire qu'on est mené une vraie recherche (mais ça, c'est quelque chose que l'on ne peut faire qu'avec un petit nombre de sujets, car ça prend beaucoup de temps). L'exemple n'est peut-être aussi pas représentatif :-)

    Ceci dit, c'est un exemple qui en un certain sens est assez profond (relatif à ce qu'on pense que les autres pensent) et peut donc avoir des conséquences significatives à l'heure d'analyser d'autres faits, nous conduisant probablement sur certains sujets à déplacer le curseur très différemment également.

    de connaître la méthode

    Pas forcément : connaître la méthode sert essentiellement à ne pas tomber dans le panneau classique qui consiste à être trop catégorique dans ses opinions. Mais quand on demande à quelqu'un explicitement « À ton avis, quelle serait la probabilité que ceci soit vrai ? », sauf cas rare, il va inconsciemment appliquer la méthode (avec plus ou moins de succès).

    C'est un sujet sans fin tant qu'on n'aura pas mesuré/évalué les curseurs des gens, ainsi que les méthodes utilisées (aka tambouilles perso) :-)
    Il y a peut-être des études à ce sujet. Je suis preneur.

    Peut-être bien, mon impression étant que le difficile avec ce sujet c'est de faire des études reproductibles qui s'appliquent pas uniquement à une situation spécifique et qui passent à l'échelle. Ceci dit, j'aime bien aussi ce genre de questions, donc preneur aussi :-)

  • [^] # Re: Information extraordinaire

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Hygiène mentale » : une chaîne de vidéos sur l’esprit critique, sous licence de libre diffusion. Évalué à 4.

    D'un autre côté, une personne raisonnable va (généralement) modifier son curseur plus efficacement. Pas forcément de manière totalement optimale, mais cette personne va plus facilement recevoir de nouvelles informations et au final son curseur sera pas mal.

    En théorie, sous réserve de recevoir suffisamment de nouvelles informations indépendantes et d'avoir le temps de les analyser, je suis bien d'accord. Mais sur beaucoup de sujets, souvent moins purement scientifiques et plus sociaux/politiques/économiques/historiques/etc. ou alors des sujets scientifiques où on a pas encore les moyens ou le temps et recul que l'on voudrait, même les personnes raisonnables peuvent se tromper de beaucoup et, avec 5 informations dans un sens, 2 dans un autre et 3 qui disent qu'aucune des informations précédentes n'est significative, et sans preuves flagrantes pour donner plus de crédit aux uns qu'aux autres, tu vas trouver des gens raisonnables avec des curseurs personnels allant du 10% au 90% (grande variabilité possible même parmi des gens familiers avec le sujet en question si c'est un sujet aux limites de nos connaissances). Or souvent, c'est ce genre de sujets qui font le plus mal et le plus susceptibles d'être victimes de manipulation de masse aux profit d'une partie, faisant basculer la personne raisonnable d'un côté ou d'un autre, voire créant des conflits entre deux parties.

  • [^] # Re: Information extraordinaire

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Hygiène mentale » : une chaîne de vidéos sur l’esprit critique, sous licence de libre diffusion. Évalué à 2. Dernière modification le 10 avril 2019 à 10:10.

    Tu m'as convaincu que mon utilisation du terme subjectif n'était pas vraiment appropriée :-)

    Disons, que j'aurais dû dire non-universel, ou trop dépendant de paramètres propres aux connaissances d'une personne en particulier, quelque chose dans ce goût là.

  • [^] # Re: Information extraordinaire

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Hygiène mentale » : une chaîne de vidéos sur l’esprit critique, sous licence de libre diffusion. Évalué à 3.

    Par ex: Imaginons que tu aies lu l'immense documentation scientifique qui existe au sujet de l'homéopathie, et que ton niveau de confidence est de 1%. Une nouvelle étude, relativement crédible, montre que dans certains cas précis, l'homéopathie est plus efficace qu'un placébo. L'attitude bayésienne est de remonter ce curseur (par ex vers 2% ou 10%), en se disant "ça me convainc pas mais ça ouvre la voie à d'autres recherches. C'est plus à exclure".

    Oui, et ce sont les paramètres propres au savoir personnel d'une personne qui vont influencer combien le curseur remonte pour cette personne. Au final, la variabilité suivant les sujets peut être très importante. En fait, un même sujet peut avoir beaucoup de difficultés à se faire une idée intuitive de combien il était raisonnable de remonter le curseur suite à cette nouvelle information, car beaucoup de faits ne s'accompagnent pas de suffisamment d'informations pour se permettre d'aller de 0.1% en 0.1%, or quand une seule nouvelle information peut faire basculer de 10%, les conséquences du risque d'avoir mal sur-estimé ou sous-estimé cette nouvelle information sont importantes.

    Je pense que ce qui a un peu embrouillé mon message initial, c'est utiliser le terme « subjectif » qui n'était pas vraiment appoprié.

  • [^] # Re: Information extraordinaire

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Hygiène mentale » : une chaîne de vidéos sur l’esprit critique, sous licence de libre diffusion. Évalué à 2.

    « l'orbite de la Terre est une ellipse » --> ordinaire (actuellement. Cela n'aurait pas été le cas il y a 2000 ans)

    Quelque chose à la fois ordinaire ou extraordinaire suivant les connaissances de la personne est pour moi justement un exemple montrant que l'extraordinaire est subjectif (propre à la personne), mais bon, juste un détail de définitions différentes, sans doute. Pour le reste, je suis plutôt d'accord, même si je vois pas trop si tu veux souligner un point particulier par rapport à mon commentaire.

  • [^] # Re: Information extraordinaire

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Hygiène mentale » : une chaîne de vidéos sur l’esprit critique, sous licence de libre diffusion. Évalué à 2.

    J'ajouterais même une chose : une information fausse (accidentelle ou volontaire) mais très probable/vraisemblable a beaucoup plus de chances de créer des dégâts et manipuler du monde, qu'une information extraordinaire qui aura tendance à être plus difficilement virale : c'est comme les trolls, plus c'est « gros », moins il y a de chances que ça passe et moins il y a de chances que ce soit utilisé à mauvais escient efficacement. Un bon manipulateur sait qu'il vaut mieux essayer de répandre des mensonges vraisemblables que des idées improbables qui n'intéresseront que les plus crédules.

  • [^] # Re: Information extraordinaire

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Hygiène mentale » : une chaîne de vidéos sur l’esprit critique, sous licence de libre diffusion. Évalué à 2.

    Tu n'a juste pas besoin du même niveau de preuve en fonction de la vraisemblance de l'assertion.

    De ce que je comprends, en résumé, vu que dans tous les cas on n'a jamais de certitude absolue, ce qu'il faut définir c'est à partir de quelle niveau de « preuves » on se considère satisfait pour accepter une information. Ce qui ressort des deux émissions, c'est que ce niveau dépendrait essentiellement de la vraisemblance de l'assertion. Ce que je dis, c'est qu'en plus du fait que la notion de vraisemblance n'est pas universelle (mais c'est plus secondaire en effet), ce niveau dépend beaucoup plus de l'importance de l'assertion que de sa vraisemblance.

    Tu peux faire une assertion qui paraîtra ordinaire/très probable au plus grand nombre et qui pourtant méritera beaucoup plus d'effort de vérification (si erreur conséquences lourdes) qu'une assertion totalement extraordinaire et rocambolesque mais sans aucune conséquence qu'on peut accepter/rejeter sans grand danger.

  • [^] # Re: Information extraordinaire

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Hygiène mentale » : une chaîne de vidéos sur l’esprit critique, sous licence de libre diffusion. Évalué à 2. Dernière modification le 09 avril 2019 à 14:40.

    Mais c'est bien sûr personnel. ;)

    Hum, peut-être bien que je lui dirais aussi, s'il peut me montrer sa grenouille, pas tant pour vérifier l'information que parce que ça a l'air vraiment cool de parler avec une grenouille, rien que pour savoir ce qu'elle pense sur l'esprit critique :-)

    Tout d'abord, cette démarche ne s'applique pas uniquement dans le cadre d'une discussion. Si par exemple je tombe sur un article concernant l'homéopathie car je me renseigne dessus et que le tout est géré par Boiron ou par l'Association de Promotion de l'Homéopathie, je vais me méfier plus facilement de l'information (à cause du conflit d'intérêt). Et donc exiger plus de preuves (des liens vers les études scientifiques en question, etc.) que si c'est Le Monde qui fournit l'info.

    Oui. Enfin, sur ce cas précis, si Le Monde sort un article disant que l'homéopathie est presque miraculeuse, sans aller jusqu'à rejeter l'information (j'aime pas trop l'idée de « rejeter par défaut » comme je dis), j'aurais tendance à penser dans une telle situation plus probable que Le Monde s'est fait graisser la patte ou bien que le groupe a racheté un producteur de produits homéopathiques :-)

    Il faut vraiment je pense prendre cette image comme un exemple de comment on doit évaluer une information nouvelle dans notre champ de connaissance. Pour que le traitement aille vite, tout en limitant les effets secondaires d'un filtre trop restrictif ou trop souple qui renforcerait les idées reçues ou le rejet de tout savoir.

    Oui, je suis d'accord, mais lorsqu'il s'agit d'une information pas importante (genre « les chauves-souris sont aveugles ») c'est facile de tomber dans le panneau et finir par considérer ce genre d'information fausse comme vraie. Tant que ça n'a pas d'influence sur nos actions, ce n'est pas très grave, personne ou presque ne demande de preuve lorsqu'il entend une information trompeuse de ce genre la première fois, justement car ça n'a pas l'air extraordinaire et, du coup, c'est d'autant plus piégeux.

  • [^] # Re: Information extraordinaire

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Hygiène mentale » : une chaîne de vidéos sur l’esprit critique, sous licence de libre diffusion. Évalué à 3.

    Le sujet c'est de ne jamais accepter une information sans avoir évalué son degrés de vraisemblance.

    Oui, à quoi il faut factoriser aussi les conséquences d'accepter l'information : s'il s'agit d'une information sans conséquences (mon chien a les oreilles pointues) on se fiche pas mal de savoir si c'est vrai ou non (j'ai même pas de chien, en fait), alors que s'il s'agit d'une information avec des conséquences importantes sur nos actions (tel ou tel truc est plus bon/mauvais pour la santé/la planète/etc. que telle autre chose) il faut faire plus qu'une évaluation rapide du degrès de vraisemblance. Donc, de mon point de vue, plus que l'extraordinarité d'une information, ce qui compte plus et accroît l'intérêt de preuves solides ce sont les conséquences qu'accepter cette information peut produire : par exemple le classique « la terre est plate » en soi devrait pas vraiment modifier en soi les actions des croyants de cette information, quoique je n'ai pas étudié le sujet, peut-être en retire-t-ils des conclusions qui, elles, ont des conséquences; par contre d'autres choses comme des croyances ordinaires autour de qu'est-ce qui rend heureux ou non et c'est quoi un train de vie normal ont beaucoup plus de conséquences.

    J'en profite pour mettre un lien vers une autre chaîne dont la dernière vidéo parle du même sujet : David Hume | Une affirmation extraordinaire requiert PLUS que des preuves extraordinaires - Dixit #3

    Idées similaires, en effet, mais sans l'utilisation du mot « rejeter l'information » qui me chatouillait un peu. Mais très centré aussi sur l'intérêt de preuves pour les informations en fonction de ce qui nous surprend, indépendamment de l'importance en soi de l'information, alors qu'à mon avis c'est un critère qui passe avant pour se dire si l'on a besoin de plus ou moins de preuves.

  • [^] # Re: Information extraordinaire

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Hygiène mentale » : une chaîne de vidéos sur l’esprit critique, sous licence de libre diffusion. Évalué à 2. Dernière modification le 09 avril 2019 à 13:47.

    Si par exemple quelqu'un dans la rue me dis qu'il a vu une grenouille qui parle, comme cela paraît vraiment invraisemblable pour moi, avant de le croire je vais exiger plus que son seul témoignage. Jusqu'à sans doute exiger une preuve matérielle à savoir voir la grenouille qui parle. Autrement par défaut, je vais considérer qu'il dit n'importe quoi car cela me paraît plus probable.

    Honnêtement, par défaut par égard aux capacités d'abstraction plutôt élevées chez les humains en moyenne (statistique perso), j'aurais plutôt considéré que la personne parle métaphoriquement d'une grenouille qu'il a vu et qui n'arrêtait pas de dire « Croa » tout le temps :-)

    Mais blague à part, je suis plutôt d'accord avec le reste et la philosophie personelle « consacrer du temps à avoir une opinion sur une information seulement si ça vaut la peine pour nous » (d'ailleurs, je ne sais pas si le cas des grenouilles rentre dans « vaut la peine »). Cela dit, le contexte que je visais, c'est les implications dans les conversations pratiques, où les différences d'opinion sur ce qu'on considère comme allant de soi ou non ont tendance à brouiller les conversations quand elles ne sont pas mises en lumière clairement. Par exemple le journal qui pour toi est sérieux pour un autre ne le sera pas et on peut se retrouver avec la situation où ton interlocuteur se considèrera dans le droit de te demander des preuves extraordinaires alors que toi tu considères justement que la situation ne les demande pas, ce qui s'accompagne d'un risque de dialogue improductif vu que chacun ne peut pas satisfaire les attentes de l'autre.

  • # Information extraordinaire

    Posté par  . En réponse à la dépêche « Hygiène mentale » : une chaîne de vidéos sur l’esprit critique, sous licence de libre diffusion. Évalué à 1.

    J'ai jeté un coup d'œil à quelques vidéos, c'est plutôt sympa et reposé.

    Je tique quand même un peu sur le caractère subjectif au moment d'évaluer si une information est extraordinaire (ce qui autoriserait à demander des preuves extraordinaires) ou non (du coup on demanderait pas de preuves). Bien sûr, si on prend l'exemple de la grenouille qui parle, ça a l'air d'un détail, mais trancher entre l'extraordinaire et l'ordinaire, c'est quelque chose que l'on ne fait pas vraiment toujours rationnellement, mais en fonction d'une analyse non consciente de notre expérience personnelle : notre cerveau nous dit à un moment qu'on peut prendre une décision ou que telle ou telle chose est plus probable, mais on ne contrôle pas vraiment consciemment le processus.

    Pour être rigoureux, il faudrait tester cette information sur un ensemble statistiquement non négligeable d'êtres humains et/ou grenouilles (genre minimum la science du pauvre : voir ce qu'en pensent les moteurs de recherches, comme dans la vidéo pour l'homéopathie) pour décider si c'est oui ou non extraordinaire : genre une grenouille qui parle, ça a l'air improbable, mais le nombre de grenouilles que j'ai rencontrées personnellement est assez réduit, pas sûr que ce soit suffisant statistiquement pour conclure (surtout que si ça se trouve elles avaient pas envie de me parler)… Bon, on est d'accord, avec cette exemple, c'est ridicule, mais c'est l'idée : ce qu'on trouve ordinaire ou non n'est pas forcément universel et établir un protocole expérimental sans biais et tenant compte de tous les paramètres n'est pas quelque chose qu'on peut se permettre tout le temps (pour les grenouilles qui parlent, par exemple, on va pas aller vraiment demander au CNRS si c'est vrai, on utilise notre pifomètre intégré à la fiabilité non prouvée).

    D'un autre côté, ce rejet de ce qui nous paraît extraordinaire sans preuves laisse de côté un point important dans les conversations : souvent il ne s'agit pas de savoir si une information est vraie ou fausse, mais de connaître mieux notre interlocuteur, quelles sont ses opinions et ses croyances, peu importe leur véracité. Dans cette optique, j'écoute sans avoir besoin que l'on me donne des preuves, puisque ce qui m'intéresse n'est pas l'information en soi mais le fait qu'une personne la considère (ce qui est en soi une information).

  • [^] # Re: Dev/Ops

    Posté par  . En réponse à la dépêche La norme française de dispositions de clavier a été publiée. Évalué à 3.

    C'est une autre solution :-) L'inconvénient, c'est qu'il faut se trimballer un clavier partout à moins d'utiliser uniquement une machine fixe et c'est un peu plus difficile à mettre en place comme solution. Le pire, c'est qu'on peut avoir des grandes ou petites mains, des doigts longs et fins, des doigts courts et gros, etc. donc c'est pas dit qu'avec deux alternatives ce soit suffisant.

  • [^] # Re: Dev/Ops

    Posté par  . En réponse à la dépêche La norme française de dispositions de clavier a été publiée. Évalué à 2.

    Je n'ai rien fait de spécial, à part mapper dans vim les caractères éèêàÉÀÊÀçÇ vers des trucs utiles en mode normal. J'utilise hjkl sans avoir rien remappé : mon astuce est surtout de ne pas trop les utiliser et d'utiliser d'autres moyens de déplacement plus efficaces. Pour les programmes comme less ou autres du même style, j'utilise u et d pour me déplacer.

    (et sans aucun rapport : J'ai arrêté le bépo depuis, et je me demande si ça reviendrait vite)

    J'imagine que oui, enfin, difficile à dire pour moi, vu que j'ai appris une seule fois à la force brute (je me suis interdit d'utiliser autre chose pendant deux semaines) et je n'ai plus jamais utilisé/appris autre chose :-)

  • [^] # Re: Dev/Ops

    Posté par  . En réponse à la dépêche La norme française de dispositions de clavier a été publiée. Évalué à 4.

    Eh bien, comme je te dis, en fonction de la morphologie de tes mains et la forme de ton clavier, altgr avec le pouce c'est très commode. Par exemple, le / du bépo est en double sur le 9 (accès direct) et sur > (accès via altgr). Or, comme altgr m'est très commode, j'utilise de préférence la touche plus accessible mais via altgr que celle dans la rangée du haut. Par contre, en qwerty les symboles [] et {} sont dans une partie du clavier qui n'est pas très accessible aux gens avec des petites mains (enfin, les fermantes, les ouvrantes sont relativement accessibles).

  • [^] # Re: Dev/Ops

    Posté par  . En réponse à la dépêche La norme française de dispositions de clavier a été publiée. Évalué à 5.

    Pour avoir essayé du DVORAK pendant un temps, on se rend bien compte que le bépo n’est pas optimisé pour de l’anglais, cependant, je trouve que c’est toujours mieux que de l’azerty/qwerty.

    Disons que n'importe quelle disposition où les voyelles, c'est-à-dire les lettres les plus fréquentes, sont accessibles (dont le bépo) est probablement meilleure pour l'anglais que l'azerty (aucune voyelle sous les doigts) ou le qwerty (seulement le « a »).

  • [^] # Re: Dev/Ops

    Posté par  . En réponse à la dépêche La norme française de dispositions de clavier a été publiée. Évalué à 5. Dernière modification le 08 avril 2019 à 09:49.

    Pour ceux qui n'aiment pas trop la touche maj, le qwerty, avec sa rangée de chiffres en accès direct, est pas terrible pour certains symboles. Après, je compare pas à l'azerty, que je n'ai jamais utilisé, mais au bépo, que je trouve très bien pour programmer.

  • [^] # Re: Dev/Ops

    Posté par  . En réponse à la dépêche La norme française de dispositions de clavier a été publiée. Évalué à 4.

    le résultat ne va pas dans ton sens parce que ton ressenti personnel et tes choix d'ergonomie ne sont pas ceux de la grande majorité des utilisateurs de claviers.

    Cette phrase, elle est pas contradictoire avec ce que tu dis avant ?

    une main d'enfant ou d'adulte petit (la majorité des femmes)

    Je veux dire, rien que enfants + majorité des femmes, ça fait probablement une moitié des utilisateurs de claviers. L'idéal, ce serait deux dispositions bépo, une pour less grandes mains, une autre pour les petites : les ayant petites moi-même, je trouve aussi beaucoup plus pratique altgr que maj (je vais même jusqu'à utiliser le bord de la paume de la main plutôt que l'auriculaire pour ctrl, c'est dire si j'aime pas cette partie-là du clavier).

  • [^] # Re: Principe de Pareto

    Posté par  . En réponse au journal Les 7 étapes pour devenir un programmeur Go.. Évalué à 3.

    Je disais ça plutôt en général, car ces questions de manque d'expressivité de langage et manque de certaines fonctionnalités se soulèvent assez souvent concernant Go (pas qu'ici sur linuxfr), je ne visais pas un commentaire particulier, j'aurais été explicite et répondu au bon endroit si ça avait été le cas :-)

  • # Principe de Pareto

    Posté par  . En réponse au journal Les 7 étapes pour devenir un programmeur Go.. Évalué à 6.

    Personnellement, je trouve que le langage Go est une assez bonne application du principe de Pareto : avec 20% de complexité/fonctionnalités ont obtient 80% d'expressivité.

    Personnellement, j'ai rarement l'impression de souffrir d'un manque d'expressivité flagrant en programmant en Go, et pourtant je connais bien OCaml/Perl/Tcl et j'ai aussi fait du Haskell et du Lisp qui sont des langages très expressifs. La vérité, c'est que 95% du code qu'on écrit est en général plutôt trivial et n'utilise pas significativement des fonctionnalités plus avancées que celles trouvées dans Go (une boucle for ou un map ou un fold, dans 95% des cas, ça représente une charge cognitive plus ou moins identique). Pour le 5% restant (je dirais souvent moins, mais bon), qu'on fasse de façon plus ou moins élégante et verbeuse, n'a finalement que rarement de l'importance. Oui, manipuler un AST ou écrire certains algorithmes particuliers est plus facile en OCaml/Haskell, et oui, faire du SQLite avec Tcl est plus fluide, ainsi que faire des petits scripts pour manipuler des chaînes est plus rapide en Perl, mais au final, ces choses représentent rarement une partie significative d'un programme fini (il y a des exceptions, j'ai utilisé Tcl pour faire programme de flashcards, par exemple, car c'était à 90% des requêtes SQL, mais ça reste un petit programme).

    Bref, toutes ces guerres pour dire que tel ou tel langage généraliste est plus ou moins expressif et/ou offre le meilleur de l'OO, du fonctionnel ou autre me laissent assez froid, car sauf aller vers le bas niveau (genre C), c'est rarement le manque de fonctionnalités du langage en soi qui va influencer significativement la productivité.

    Par contre, 20% de complexité dans le langage plutôt que 100%, ça a beaucoup d'avantages : ça simplifie le compilateur (donc les temps de compilation, la création d'outils pour analyser le code, etc.); ça rend le langage plus facile à apprendre, ce qui est déjà bien en soi mais, en plus, attire une communauté plus intéressée par le résultat (ce que doit faire le programme final), plutôt que le cheminement (l'élégance du code et le perfectionnement de soi). La philosophie d'une communauté est quelque chose qui au final se voit partout, dans l'API des diverses bibliothèques, dans la documentation (faite pour le commun des mortels), etc., et ce sont des choses a priori que peu dépendantes du langage en soi et qui, pourtant, semblent être en pratique très influencées, du fait du public attiré et des divergences au niveau de ses objectifs.

  • # Mes critères pour les navigateurs…

    Posté par  . En réponse au journal Navigateur web, l'impossible choix. Évalué à 8.

    Perso, mes critères principaux sont :

    • Un navigateur qui réussit à faire marcher la plupart des sites d'aujourd'hui (ça veut dire que lynx, netsurf etc. c'est pas suffisant, même si souvent ça peut l'être).
    • Un navigateur qui ne fait pas des appels automatiques vers des serveurs sur internet de sites que je ne consulte pas et dont je n'ai pas demandé les services explicitement. C'est un truc pas évident avec Chromium (appels à des serveurs Google tout le temps) ni Firefox (même en suivant péniblement leurs instructions je n'y suis pas arrivé, et c'est vraiment lourd comme truc de se dire qu'à chaque actualisation faut vérifier tout ça).
    • Un navigateur sûr (pas trop de failles de sécurité).
    • Possibilité d'avoir soit par défaut soit facilement avec une extension un équivalent d'umatrix pour bloquer toutes les requêtes vers des serveurs tiers par défaut.
    • Enfin, réussir à le faire tourner sur une machine pas trop puissante. Firefox avec 1G de mémoire sur OpenBSD c'est un peu dur, donc j'ai au moins une machine où je ne peux pas l'utiliser.

    En pratique, j'alterne entre Firefox (machines avec plus de 2G de mémoire) couplé avec une liste de noms de domaines bloqués dans /etc/hosts, Iridium (Chromium mais sans les appels vers les serveurs Google, même si je suis pas vraiment satisfait parce qu'à mode de test ils renvoient certains de ces appels vers leurs serveurs à eux soi-disant pour de bonnes raisons, mais, c'est un peu contradictoire) et (sur Linux) un qutebrowser modifié un peu à la rache (pour avoir un équivalent umatrix, parce que visiblement ça n'a pas l'air d'être trop dans leurs objectifs d'ajouter ça). En ce moment sur OpenBSD j'utilise plus Iridium (qtwebengine n'est pas dans les paquets, donc pas de qutebrowser). L'avantage c'est qu'il est patché (tout comme Chromium) pour utiliser pledge et unveil, ce qui fait, entre autres, que même s'il y a une faille de sécurité, le noyau ne donne au navigateur accès qu'au dossier de configuration, au dossier de cache ainsi qu'au dossier ~/Downloads, ce qui limiterait les dégâts considérablement.

  • [^] # Re: En effet, mais on parle aussi de libre parfois ici

    Posté par  . En réponse au journal Le Guide du Voyageur Galactique a enfin un successeur : Pixel !. Évalué à 3.

    Attention quand même. Beaucoup d'éditeurs sont vus comme des prédateurs - et certains le sont. Mais le vrai rôle de l'éditeur est un beau rôle (à la base).

    Oui, en théorie, mais, en pratique et à moins d'être vraiment au point sur toutes ces questions, un auteur risque, même lorsqu'il ne s'agit pas d'un « prédateur » (pas forcément évident à identifier pour un nouvel auteur à qui les grandes maisons d'édition ont déjà refusé le manuscrit), de ne recevoir aucune promotion comme le dit SpaceFox et, au final, avoir perdu ses droits sur l'œuvre, se retrouver soi-même à faire le travail de promotion gratuitement tout en étant grandement handicapé, car ne pouvant pas par exemple baisser le prix de l'ebook.

    Ceci dit, effectivement, comme je le disais, auto-éditer c'est pas sans complications aussi et pas pour tout le monde, ça aide si l'on a des proches capables de faire le travail de relecture gratuitement (par exemple, je relis sérieusement le fond des livres de ma sœur, pour la forme c'est pas moi qui s'en occuppe). Après, personnellement, ça m'arrive de lire des livres qui n'ont pas suivi une vraie démarche de publication et les apprécier malgré les évidents problèmes de finition, le fond parfois original sauvant la forme (sauf cas extrêmes), donc je suis quand même content que certains aient le courage de publier (juste numérique pas cher ou gratuit) même quand ils n'ont pas la possibilité de faire ça dans les bonnes formes : certains les dénigreront, mais d'autres comme moi y verront une contribution à la diversité dans l'adversité :-)

  • [^] # Re: Numérique

    Posté par  . En réponse au journal Le Guide du Voyageur Galactique a enfin un successeur : Pixel !. Évalué à 2.

    Ok, merci tous pour ces précisions. Ça explique donc pourquoi plus d'éditeurs commencent à placer leur ebook moins cher même en France.