arnaudus a écrit 5237 commentaires

  • [^] # Re: La faute à qui?

    Posté par  . En réponse au message La sécurité informatique ça sert à rien …. Évalué à 2.

    Ce n'est pas encore idéal bien évidemment mais l'industrie va quand même en ce sens.

    Je ne dirais pas que c'est toute l'industrie. Regarde les téléphones portables, les mises à jour Android sont au bon vouloir du constructeur, qui, la plupart du temps, n'en propose pas, ou très peu. D'après ce que j'ai compris, Google essaye de changer ça, mais pendant plus de 10 ans, le standard de l'industrie a été de vendre des téléphones conçus comme des lave-vaisselles ; ils iront à la décharge avec la même version de l'OS que quand on les a mis dans la boîte à la sortie de l'usine.

    Après je vois quand même nombre d'utilisateurs qui reportent / refusent d'appliquer les mises à jour de leur produit.

    Ils ne font pas ça pour emmerder le monde. S'ils font ça, c'est soit que leur matériel n'est pas connecté au réseau, soit qu'il est conçu pour ne pas être mis à jour, soit que la mise à jour va tout péter, ou soit qu'ils ont peur que la mise à jour pète tout parce que ça leur est déja arrivé par le passé. Toutes ces raisons m'ont l'air assez légitimes, et le fait même qu'il existe un risque de nuisance associé à une mise à jour de sécurité pose la question, encore une fois, de la qualité des produits et des procédures fournis par les industriels.

    N'oublions pas malgré tout que la sécurité implique forcément plus de contraintes pour l'utilisateur, si on souhaite qu'elle soit efficace

    C'est aussi ça le problème, et je ne vois pas pourquoi ça serait vrai dans l'absolu. On pourrait aussi très bien décider que par définition, un système efficace est un système qui n'ajoute aucune contrainte pour l'utilisateur, ou des contraintes très ponctuelles. Un bon exemple à mon avis est la généralisation d'HTTPS, qui est relativement transparente.

    Encore une fois, c'est une histoire de manière de penser dans l'industrie. Souvent, en sécurité informatique, on va privilégier des sytèmes complexes qu'on pense très robustes (par exemple, PGP associé à l'échange de clés entre personnes se connaissant physiquement). Résultat, c'est tellement robuste que personne ne l'utilise réellement. Si tu compares avec les standard d'autres industries (aéronautique, équipements médicaux, centrales nucléaires …), la philosophie est souvent très différente : (i) la sécurité ne se fait jamais au détriment de "l'expérience utilisateur" (la psychologie est très fortement prise en compte), (ii) la sécurité est obtenue en superposant des procédures redondantes qui sont indivuellement trouées, (iii) jamais un équipement n'est mis sur le marché dans un état non sécurisé avec l'espoir qu'il le devienne après coup, etc. D'autres "industries" ont des pratiques beaucoup plus crades (pharmacie, médecine, phytosanitaire, agroalimentaire…), alors qu'il n'y a aucune raison a priori pour que ça soit le cas : c'est juste une question d'organisation, de normalisation, et de priorité. Aussi une question de législation, parce que quand une companie aérienne doit payer une fortune pour chaque personne écrabouillée dans un crash, alors ça fait réfléchir sur l'importance de la sécurité. Pourtant, ça n'a jamais été aussi bon marché de voyager en avion, comme quoi ça ne coûte pas forcément plus cher.

    En gros, si Microsoft devait te payer 1000€ de dommages et intérêt pour chaque écran bleu, j'aurais tendance à pesner que l'OS serait beaucoup plus stable, que les drivers seraient bien bien carrés, que MS forcerait les constructeurs de matériel à publier et respecter leurs specs et à ne pas changer leurs chipsets tous les 15 jours. Si tu pouvais demander des dommages et intérêts pour les données perdues, alors moins de logiciels écraseraient des fichiers au pif, les disques durs seraient certainement plus fiables, les systèmes proposeraient par défaut des disques dupliqués, des systèmes de sauvegarde automatique fiables, etc. Bref, c'est seulement des mauvaises pratiques industrielles, une course au pognon rapide et au développement technologique irraisonné, qui a mené à la situation actuelle. Ça fait tellement longtemps qu'on entend des conneries du type "c'est de ta faute si ton ordi est lent, tu n'avais qu'à réinstaller le système tous les ans", "tu as oublié de défragmenter ton disque, du coup ça a flingué la tête, c'est normal c'est pas conçu pour ça", "ton compte a été piraté parce que tu n'as pas mis un mot de passe de 24 caractères avec des chiffres et de la ponctuation", "c'est de ta faute si tu as perdu tes données quand tu as mis à jour ton système, tu n'avais qu'à les dupliquer avant", "ton manque de productivité est seulement dû au fait que tu n'as pas lu les 400 pages de doc, puisqu'il suffit de faire control-shift-AltGr-A pour afficher le menu des options de personnalisation"… On finit par croire que c'est normal de chier sur les utilisateurs, ils n'ont qu'à se renseigner, qu'à étudier pendant 10 ans le fonctionnement d'un ordinateur, de savoir utiliser une ligne de commande, de comprendre le principe du chiffrement asymétrique, de deviner quel logiciel installer pour des backups automatiques, pour chiffrer le disque, pour créer un portefeuille de mot de passe… et surtout, de les engueuler quand ils n'ont pas installé le bon logiciel parmi les 127 existants. Alors oui, reporter la faute sur les utilisateurs qui n'arrivent pas à gérer 250 mots de passes, je trouve ça sacrément gonflé. Les utilisateurs font ce qu'ils peuvent et ce qu'ils pensent faire bien avec des produits défectueux et mal conçus.

  • [^] # Re: La faute à qui?

    Posté par  . En réponse au message La sécurité informatique ça sert à rien …. Évalué à 1.

    Quand je vois ce genre de mentalité, cette façon de se déresponsabiliser et de rendre les autres responsables de ses propres erreurs, je me dis qu'on s'en sortira jamais.

    C'est exactement mon point de vue : quand je vois ce genre de mentalité chez des professionnels, cette façon de se déresponsabiliser et de rendre les particuliers et les clients responsables des failles et des erreurs de conception dans les produits et les services qu'ils vendent, je me dis qu'on en sortira jamais.

  • [^] # Re: La faute à qui?

    Posté par  . En réponse au message La sécurité informatique ça sert à rien …. Évalué à 0.

    D'autre part c'est bien l'utilisateur qui est responsable s'il perd les données qu'il ne sauvegarde pas.

    Je ne suis pas d'accord, si les données sont effacées à cause d'un bug quelconque dans un logiciel ou dans l'OS, c'est bien le logiciel qui est responsable. L'utilisateur, on peut lui reprocher éventuellement un manque de prudence, mais on ne peut pas lui imputer la responsabilité de la perte.

    C'est exactement la même chose que quand tu te fais cambrioler alors que tu avais laissé la porte ouverte : le responsable est le cambrioleur, pas toi. L'idée que le manque de prudence entraine un partage de culpabilité est malsaine et pernicieuse, c'est exactement ce qui conduit à dire que porter une jupe disculpe les violeurs, par exemple.

    je doute fort qu'il soit contraint légalement à quoi que ce soit.

    Je ne parlais pas de responsabilité légale. Et pour l'exemple du GPS, je pense que le partage de responsabilité se plaide, en fonction des circonstances (par exemple si tu peux prouver la négligence du constructeur du GPS).

    Donc ça veut dire que c'est la faute aux constructeurs si avant les gens ne mettaient pas leur ceinture

    Si c'était aussi simple que ça, il n'y aurait pas de détrompeurs, de dispositifs de sécurité, sur les outils, matériels et autres trucs dangereux. Il est évident que les constructeurs se doivent de minimiser les risques de blessure ou de mauvaise utilisation des objets qu'ils vendent, et ils le font, d'ailleurs ; soit volontairement, soit contraints par des normes de sécurité.

    Tu ne serais pas du genre à vouloir brider les voitures à 130 KM/H

    Oui, je serais du genre. Le débridage n'a pas à être illégal, mais un industriel n'a pas à te vendre un produit qui, par défaut, est conçu pour faire des choses inutiles et illégales. C'est socialement accepté partout ; un modem wifi n'émet que sur les canaux où il a le droit de le faire, une clé n'ouvre que la serrure avec laquelle elle est vendue, etc.

  • # La faute à qui?

    Posté par  . En réponse au message La sécurité informatique ça sert à rien …. Évalué à 5.

    Accuser les utilisateurs de ne pas être capables de se protéger, c'est vraiment une réaction d'informaticien. Il faut savoir assumer ses erreurs, techniques, logistiques, et ses erreurs de communication.

    En toute logique, il est tout à fait anormal de fournir à des clients des systèmes aussi fragiles, capables de s'autodétruire à la moindre fausse manip. On a construit une industrie qui n'a que très peu de standards, qui les respecte mal de toutes manières, qui joue en permanence avec l'obfuscation et les pratiques déloyales envers ses cilents (blobs binaires planqués partout). Les systèmes d'exploitation sont des logiciels très complexes, et en plus, le matériel évoluant à une vitesse sidérale, les nouvelles versions sortent avant qu'on ait pu corriger la plupart des bugs. On peut ajouter à ça des pratiques générales assez douteuses (sur la qualité du code, sur les pratiques commerciales des éditeurs de logiciels…), et hop, on se retrouve avec des systèmes instables, buggués, troués de partout, et très vulnérables à tout type d'attaque, d'intrusion, ou de dysfonctionnement.

    Le logiciel libre évite une partie de ces problèmes, mais pas tous. En particulier, on a souvent la réaction stupide d'accuser l'utilisateur : "tu es trop nul d'avoir perdu tes données, tu n'avais qu'à faire une sauvegarde", "il fallait lire les 10000 lignes de changelog avant de faire la mise à jour, c'était bien écrit que ça ne fonctionnait pas sur ton système". Bref, pour en revenir à la sécurité, c'est super important, mais ça n'est pas de la compétence de l'utilisateur. Une bagnole, maintenant, ça sonne quand on ne met pas sa ceinture ; c'est le genre de système verteux très efficace, qui retourne la responsabilité de la prise de décision : tu restes libre de ne pas mettre ta ceinture, mais tu ne peux pas reprocher au constructeur de ne pas t'avoir fait comprendre que c'était ta décision et ta responsabilité.

  • # Pratique vs théorique

    Posté par  . En réponse au message Confidentialité des communications professionnelles et utilisation de Gmail. Évalué à 3.

    En fait, je me demande si la question est théorique ou pratique. En théorie, oui, c'est débile de laisser trainer des données confidentielles chez des tiers. En pratique, il est probablement plus sûr de faire passer ses mails par gmail et https plutôt que dans une boîte maintenue par quelqu'un d'incompétent sur un serveur recyclé entreposé dans la cave des locaux loués par une PME…

    Dans ces cas de figure, Gmail, le FAI, ou l'hébergeur du Cloud est un tiers de confiance, un professionnel rémunéré (ou pas, mais je ne pense pas que ça soit différent) pour assurer un service. On pourrait aussi douter de La Poste (ou de tout transporteur de lettres ou colis physique), de la boîte qui a installé les caméras de surveillance, des opérateurs de téléphone, des serruriers, voire de l'assembleur des ordinateurs ou des fondeurs de processeur. Dans le fait d'envoyer un mail avec un document confidentiel, il y a des dizaines ou des centaines de tiers de confiance directement ou indirectement impliqués ; et paradoxalement, les tiers impliqués dans l'envoi d'un mail par Gmail sont probablement moins nombreux et moins douteux que ceux impliqués dans une solution "maison", à moins d'avoir un budget informatique à la hauteur du niveau de sécurité souhaité.

  • [^] # Re: la manipulation fonctionne des deux cotés

    Posté par  . En réponse au journal MacronLeaks est tombé dans le pot de miel tendu par En Marche!. Évalué à 4.

    Donc qu’il y ait des documents authentiques divers, réellement dérobés, c’est tout à fait possible.

    En fait, il y a quand même une limite au truc, c'est que je doute qu'il soit légal de faire des faux officiels, même si c'est pour les planquer pour piéger des pirates. Par exemple, à mon avis, les factures ne peuvent pas être fausses.

    Imagine un contrôle d'un organisme officiel quelconque, va leur expliquer que tu as un dossier bourré de fausses factures, mais que tu ne comptais pas les utiliser, c'est juste pour piéger les pirates…

  • [^] # Re: Pourquoi remonter si loin dans le temps ?

    Posté par  . En réponse au journal Les langues se délient... . Évalué à 1.

    il m'est déjà arrivé de me demander si elle n'avait pas monté cette histoire

    D'après les éléments que tu donnes, c'est quand même le scénario le plus plausible à des années lumières.

    les services de police sont venus frapper à sa porte et ont embarqué son ordinateur ainsi que tous les supports de stockage qu'ils ont trouvé […] sans vraiment prendre le temps d'en donner la raison.

    La raison est sur le PV de perquisition, qu'elle a dû signer (ou refuser de signer). S'ils sont entrés par la force, soit c'est en flagrance, soit c'est dans le cadre d'une instruction (avec un juge d'instruction et tout le barda).

  • [^] # Re: 317 commentaires cumulés

    Posté par  . En réponse au journal Pour la fondation de « PolitiqueFR.org ». Évalué à 6.

    Si on affiche le pseudo, je lui rendrai la politesse

    C'est sûr, ça c'est constructif.

    je n'ai pas l'impression d'avoir droit à ma liberté d'expression/penser

    Arrête tes délires, ta liberté d'expression, tu l'as : tu peux raconter ce que tu veux (la preuve). Ta liberté d'expression, ça ne donne pas aux autres l'obligation d'apprécier ce que tu écris. Ce que tu aimerais, c'est que tout le monde te remercie de partager tes hauteurs de vue sur des sujets de société, mais si tu ne te prends que des négatifs, c'est que non, les gens n'apprécient pas.

    Il suffit de rééquilibrer la balance entre les sujets techniques et les sujets politiques pour retrouver un karma positif.

  • [^] # Re: 317 commentaires cumulés

    Posté par  . En réponse au journal Pour la fondation de « PolitiqueFR.org ». Évalué à 10.

    Est-ce que ça veut dire qu’il faudrait qu’on ne le moinsse pas autant quand il écrit des trucs qui ne plaisent pas, qu’il devrait se censurer ou qu’il devrait utiliser deux pseudos différents

    Peut-être qu'il suffirait qu'il écrive moins de conneries, tout simplement?

  • [^] # Re: Déja discuté

    Posté par  . En réponse au journal Comment se faire forcer la main par les impôts. Évalué à 5.

    Ah oui c'est la faute de l'état si tu as cru que ton brut c'est OK de le dépenser en écran plasma.

    À la décharge des détracteurs du SEPA (oui, je sais, je fais les questions, les réponses, les thèses et les antithèses), il y a tellement de temps entre la notification des impots (et le mandat SEPA) et le prélèvement réel qu'on peut oublier la date exacte (autrement dit, on sait bien à peu près quel mois ça peut tomber, mais si on n'est pas tous les jours à surveiller son compte, il suffit que le prélèvement passe pile entre le crédit immo et le salaire pour que ça coince, ça m'est arrivé pour les impôts locaux). Cependant, je n'ai jamais mis ça sur le dos de l'État, puisque c'est entièrement de ma faute ; l'État m'annonce 3 mois à l'avance la date de prélèvement, si je l'oublie je ne vais pas non plus les accuser, faut pas déconner. Mais c'est pas pratique pour les gens mal organisés.

    L'autre raison valable qui a été soulevée la dernière fois est qu'il est possible de ne pas payer la totalité de ses impôts si on pense que le montant est surévalué. Avec le mandat SEPA, les démarches devront se faire avant le payement, et pas après. En fait si, ça peut être fait après, mais il faudra avancer la différence. Honnêtement, ça ne me parait pas être une raison super-valable pour dénoncer le système de prélèvement, mais on perd un peu en flexibilité.

    Mais bon, je pense qu'il devrait être évident pour tout le monde qu'il est assez ridicule de payer des milliers d'agents qui vont toute la journée ouvrir des enveloppes et saisir des coordonnées bancaires ou faire des piles de chèques, alors que le processus est parfaitement automatisable. Même si ça prend moins d'une heure par contribuable (sans compter donc la gestion des impayés, ratures, erreurs de montant ou d'ordres sur les chèques, etc), ça fait quand même quelque chose comme une dizaine d'euros, soit de l'ordre de 1% des impôts sur le revenu, et 2% des taxes d'habitation/taxes foncières, de purs frais de gestion totalement évitables (quand on voit que dans le privé, le traitement d'une facture papier est de l'ordre de 14€, dans le public c'est probablement le double—pas de troll, c'est surtoût dû à des contraintes administratives plus importantes, à un manque d'investissement, et un management déplorable).

  • [^] # Re: Déja discuté

    Posté par  . En réponse au journal Comment se faire forcer la main par les impôts. Évalué à 3.

    Et ils ne peuvent pas simplement envoyer une facture avec "vous devez payer X€ avant un tel jour"?

    C'est beaucoup plus complexe ; il y aura trois sources d'erreurs : dans la date (trop tôt ou trop tard), dans le montant (inversion de chiffres…), et dans le code client (avec le risque de recevoir de l'argent sans savoir qui a payé ses impôts). Ça veut dire qu'il va falloir payer des gens pour corriger une à une ces erreurs, que ça va entrainer des frais supplémentaires.

    Compare avec un mandat de prélèvement : les impôts font des appels de fonds, ce sont les mieux placés, puisqu'ils savent mieux qui quiconque qui doit payer et combien. Ils peuvent étaler leurs prélèvements de manière à pouvoir gérer les éventuels problèmes à un rythme acceptable, ils savent en temps réel qui a payé et qui n'a pas payé (prélèvement refusé), et peuvent gérer ça automatiquement. Ça permet d'avoir le temps que tu veux entre le moment où tu préviens le contribuable et le moment où tu prélèves, ce qui permet de régler les litiges.

    Et heureusement qu'on est avertit à l'avance

    En France aussi, et heureusement! C'est juste que tu n'as pas à faire le virement toi-même.

  • # Pas très précis

    Posté par  . En réponse au journal Brevets et argent public. Évalué à 2. Dernière modification le 01 mai 2017 à 14:02.

    Une bonne partie de l'argent récolté sert en effet à financer des brevets sur les médicaments

    C'est le genre d'affirmations qui me semblent plus de douteuses, sans contexte. Ça m'étonnerait que beaucoup d'associations refilent de l'argent à Servier directement, c'est en général de l'argent qui va financer la recherche publique. Or, la recherche publique dans le domaine biomédical est en permanence en train de cirer les pompes du privé, mais de là à dire que l'argent public sert à financer des brevets, c'est un peu n'importe quoi.

    Ce qui se passe souvent, c'est plutôt que les organismes de recherche se comportent comme les privés, et qu'ils essayent de monnayer (on dit «valoriser» quand on veut faire croire que c'est éthique) les découvertes faites avec de l'argent public. Ça permet de faire payer plusieurs fois la recherche (une fois par les impôts, une deuxième fois par les brevets). Mais je pense qu'il est tout à fait possible pour les associations qui financent la recherche d'interdire un certain nombre de choses, c'est à eux de voir avec leurs juristes les conditions de partage de la propriété intellectuelle.

    Si on souhaite retirer aux entreprises pharmaceutiques la possibilité d'exploiter en exclusivité les médocs qu'elles sont mis au point (la plupart du temps, ça n'est pas de la découverte, c'est plus un boulot technique (mais coûteux) de mise en place des autorisations de mise sur le marché et la publicité pour que les médecins les prescrivent), alors il faut trouver un mode de rémunération alternatif du développement des médocs. Soit le confier à un organisme public, soit trouver un moyen de payer le développement autrement que par les marges sur les ventes (par exemple en «achetant» des licences d'exploitation et en les mettant à disposition de la concurrence). C'est évidemment possible de légiférer contre les brevets sur les médocs, mais il ne faudra pas s'étonner qu'il n'y ait plus de nouveaux médicaments. C'est déja plus ou moins le cas, diraient certains, mais c'est paradoxal avec l'affirmation que les nouveaux médocs sont hors de prix.

    De toutes manières, il est totalement impensable de légiférer tout seul dans son coin ; on est liés par les traités européens et par les traités de l'OMS, qu'on ne peut pas dénoncer unilatéralement parce que c'est eux qui nous permettent d'écouler notre pinard et nos bagnoles hors de nos frontières. On pourrait évidemment souhaiter que les boîtes pharma imposent des tarifs raisonnables, mais c'est déja ce qu'ils prétendent faire, sans qu'on n'ait vraiment d'arguments à leur opposer (quelque part, il ne faut pas oublier les coûts qu'on leur impose par la constitution de dossiers gigantesques pour avoir le droit de vendre un médoc dans chaque pays…). Demander à des boîtes privées monopolistiques d'être raisonnables sur les marges, c'est d'ailleurs profondément absurde, et c'est même ça qui est à la base du «dogme» de la concurrence libre en Europe (qui est une disposition qu'on considère souvent comme caricaturalement "ultra-capitaliste", alors qu'elle existe à la base pour éviter une dérive du capitalisme…).

  • [^] # Re: Debout les motards informaticien.

    Posté par  . En réponse au journal Brevets et argent public. Évalué à 4.

    doubler par la droite n'est pas interdit

    En fait, si.

    d'un autre cote quand ils double par la gauche (interfile ) ca gueue aussi

    Parce que c'est interdit aussi.

  • # Déja discuté

    Posté par  . En réponse au journal Comment se faire forcer la main par les impôts. Évalué à 9.

    Voir une discussion récente sur un sujet très proche : http://linuxfr.org/users/benoar/journaux/payer-ses-impots-en-choisissant-la-date

    En gros, le trésor public n'est pas responsable du fait que les gens ne comprennent pas ce qu'est un mandat SEPA. L'État ne peut pas accepter de céder aux demandes des particuliers plus ou moins farfelues pour payer ses impôts (en pièces de 1 ct, en dollars, en Bitcoins, en mandat cash, quoi d'autre?) ; le mandat de prélèvement est dorénavant le moyen standard pour transférer de l'argent entre un organisme ou entreprise et un particulier, et c'est le seul moyen qui permette un traitement automatisé des payements (sans envois de bouts de papier qui, de toutes façons, n'assurent aucune sécurité supplémentaire).

    La seule alternative viable serait de facturer les payements alternatifs (il me semble que certaines entreprises le font), mais c'est probablement motivé par l'idée de ne pas perdre de clients (je pense que même à 10€ le payement par chèque, l'entreprise est perdante). Les impots se foutent de perdre des clients, et les râleurs trouveront de toutes manières d'autres raisons de râler.

  • [^] # Re: Libre, pas libre, c'est douteux

    Posté par  . En réponse au journal grsecurity abandonne le gratuit. Évalué à 10.

    Mais ça n'est pas du tout ça la question. Tu as un contrat de licence (la GPL) et à côté, indépendamment, un contrat de service (fourniture des patches contre espèces sonnantes et trébuchantes). Le contrat de service te dit que le fournisseur interrompra le service si tu diffuses les patches sous GPL. Il ne t'interdit pas de le faire, il te dit que si tu le fais, alors ils cessent de bosser avec toi.

    Du coup, la seule chose que tu peux essayer de faire, c'est de dénoncer cette clause comme abusive, ce qui ne semble pas franchement évident. Tu trouves tout un tas de clauses de terminaison de service dans les contrats, et ça n'est pas illégal a priori.

  • [^] # Re: Libre, pas libre, c'est douteux

    Posté par  . En réponse au journal grsecurity abandonne le gratuit. Évalué à 3.

    la loi francaise ne permettrait pas un refus de vente.

    Elle permet de mettre un terme à un contrat de manière unilatérale en cas de violation d'une des clauses du contrat, ce qui revient au même.

    un client pourrait les attaquer en justice pour violation de licence ou clause abusive

    Oui, mais c'est dissuasif, aléatoire, et coûteux. Il ne faut pas sous-estimer la compétence d'une équipe de juristes bien payés et motivés pour trouver des combines pour contourner l'esprit d'une loi ou d'un contrat…

  • [^] # Re: mmh

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il continuer à enrichir Wikipedia si ça profite à Google ?. Évalué à 3.

    Ton raisonnement est fallacieux à plusieurs titres, et il serait trop long de vouloir tout discuter.

    Parmi les raisons qui exigent un contrôle de l'État par ses citoyens, il y a 1) le fait que l'État ait le droit d'utiliser la force, 2) le fait que l'État a un pouvoir législatif, 3) le fait que le fonctionnement de l'État repose sur l'argent des citoyens, 4) le fait que l'État est un bien public.

    L'équivalent des citoyens dans une entreprise comme Google, c'est les actionnaires. Google tourne avec l'argent des actionnaires, l'entreprise appartient aux actionnaires, qui nomment des représentants qu'ils mettent aux manettes.

    La comparaison entre Google et un État, c'est juste l'ordre de grandeur du budget. L'argent, c'est important, mais c'est quand même loin d'être tout. Je ne comprends même pas quel «contrôle citoyen» tu voudrais ; tu voudrais qu'en tant que citoyen européen tu puisses aller te ballader dans les couloirs de l'entreprise aux USA, leur dire "eh les mecs il faut changer votre algo parce que ça avantage trop les sites dont l'adresse IP se termine par un nombre premier", des trucs comme ça?

    Je veux dire, moi aussi parfois je rêverais de pouvoir expliquer à un quidam comment il devrait gérer ses biens ou son entreprise. J'aimerais imposer mon contrôle citoyen sur le jardin de mon voisin pour qu'il retire ses pissenlits qui m'envoient des milliers de petites graines, j'aimerais imposer à mon boulanger d'organiser correctement sa file d'attente pour que ça ne soit pas le bordel en permanence, j'aimerais que mon médecin prenne en priorité les actifs qui sont malades que les vieux qui viennent pour se plaindre… J'aimerais bien pouvoir imposer mon bon vouloir à la terre entière et savoir des trucs qui ne me regardent pas. Sauf que non, c'est pas comme ça que le monde fonctionne, et c'est très bien : ça évite que quelqu'un d'autre que moi ait aussi la même idée et souhaite devenir maitre du monde…

  • [^] # Re: Ca se perd

    Posté par  . En réponse au journal Plussoyer. Évalué à 3.

    Je plusse, Tu plusses, Il plusse?

    Par contre, je n'ai jamais vu "plussoir", comme le suggère le lien. Ça ressemble à un fantasme de linguiste, la forme que j'ai toujours vue est «plussoyer» («je plussoie», «tu t'es fait plussoyé»), et, paradoxalement, «moinsser».

  • [^] # Re: Don de moelle

    Posté par  . En réponse au journal On cherche mes remplaçants.... Évalué à 10.

    Ça n'est même pas forcément une phobie, ça peut aussi être une évaluation différente du rapport coût-bénéfice. Il y a des gens qui se portent très bien sans pour autant avoir besoin de prouver (à quelqu'un, au monde, ou à eux-mêmes) leur altruisme, et qui ne voient simplement aucune récompense derrière l'acte d'aller donner leur sang. D'autres personnes vivent et se définissent à travers leur altruisme, et la gratification qu'ils trouvent derrière un acte altruiste est en elle-même infiniment supérieure aux souffrances physiques réelles ou supposées.

    Personnellement, je vois ça comme, par exemple, l'idée d'être bénévole dans une association caritative. Je reconnais que c'est bien, que plus de gens devraient le faire, et que le monde est meilleur parce que certaines personnes le font. Mais tout ça ne m'incite pas à le faire, parce que l'idée de glander le week-end par exemple est plus attractive que de distribuer de la soupe à des SDF. Peut-être que si mon parcours avait été différent, que j'avais été moi-même dans la situation de pouvoir bénéficier de ce genre de services, ou que quelqu'un m'avait incité à le faire et à découvrir la gratification morale que je pourrais en tirer, alors je ne penserais pas comme ça. Mais en tout état de cause, chacun fait ce qu'il veut de sa vie, et chacun est en droit de le faire sans s'attirer des réflexion méprisantes du style «ça me dépasse un peu». Jusqu'à preuve du contraire, l'altruisme n'implique pas l'exclusion sociale des égoïstes, autrement ça n'est plus du tout de l'altruisme.

    Sur le fond, je trouve ça moralement beau mais pragmatiquement inefficace de conditionner le don de sang à un acte purement altruiste. Si on a besoin de sang, si ça sauve des vies, alors le bénéfice pour la société est tel qu'il me semble légitime de récompenser les donneurs, soit financièrement, soit par tout un tas d'avantages réels (donc exit le porte-clefs au bout de 10 dons). Quand la gratification est seulement «morale», il y a toute une partie de la population qui n'y trouve pas son compte (et au fond c'est presque une démarche rationnelle de ne pas y trouver son compte).

  • [^] # Re: Tu vas vites en besogne

    Posté par  . En réponse au journal Et si les "erreurs purement matérielles" pouvaient influer sur le processus démocratique. Évalué à 2.

    Je ne pensais pas à ce cas là, mais c'est bien de ton domicile professionnel qu'il s'agit (ça n'est pas pareil que ta résidence).

    Par contre, je n'avais pas pensé au cas d'un terrain nu, au titre duquel tu payes la taxe foncière. Après 5 ans, j'ai l'impression qu'il est possible de voter dans la commune, c'est assez étrange. Dans tous les cas, il faut une adresse ou une boîte aux lettres, pour recevoir la carte d'électeur et la paperasse. Je ne sais pas si le maire ne peut pas refuser de t'inscrire s'il juge la situation anormale (par exemple si tu n'as que quelques mètres carrés de terrain et que tu n'habites visiblement pas là).

  • [^] # Re: Don de moelle

    Posté par  . En réponse au journal On cherche mes remplaçants.... Évalué à 10.

    je suis convaincu que le blocage principal est la flemme

    Ouais c'est ça, je dois avoir la flemme de risquer de passer 48h à l'hosto et une anesthésie générale pour me faire perforer les os du bassin avec une perceuse…

    C'est «rigolo», d'ailleurs, le site officiel liste les «idées fausses» sur le prélèvement de moelle osseuse, et à la question «le prélèvement est douloureux», il répond «vrai et faux». Ça donne envie…

    C'est un acte médical assez lourd, invasif, qui demande une importante disponibilité personnelle (nombreux examens etc), et forcément des risques opératoires associés (accidents d'anesthésie, infections nosocomiales, etc).

    La flemme, c'est quand on se rend compte que les éboueurs passent demain et qu'on se dit «bah, la poubelle n'est pas archi-pleine, ça tiendra une semaine de plus». C'est ça, la flemme. Quand on se dit «J'ai pas envie de subir une intervention chirurgicale alors que je suis en bonne santé», c'est peut-être de la trouille, de l'égoïsme, de l'indifférence, ou même du pragmatisme, mais ça n'est pas ça, de la flemme.

  • [^] # Re: Tu vas vites en besogne

    Posté par  . En réponse au journal Et si les "erreurs purement matérielles" pouvaient influer sur le processus démocratique. Évalué à 7. Dernière modification le 25 avril 2017 à 11:42.

    Au final, c'est quand même 15% qui n'ont pas pu voter.

    15% de quoi? C'est un chiffre magique? Tu veux dire que sur les 20% d'abstention, seuls 5% étaient de la vraie abstention, et 15% des gens voulaient voter et n'ont pas pu? C'est n'importe quoi.

    La très très très grande majorité des mal inscrits - non-inscrits sont des gens qui depuis des années n'ont pas pris la peine de réaliser une procédure hyper-simple (5 minutes) : aller se manifester à la mairie de leur domicile, qui est, faut-il le rappeler, le SEUL endroit où on a le droit de voter (les combines du style «je reçois encore le courrier chez mes parents dont je vote chez eux alors que je n'y habite plus depuis 4 ans», c'est toléré, mais c'est tout, et ça n'est pas un droit si quelqu'un se rend compte que c'est bidon).

    Il faut arrêter avec le délire, la seule faute de l'État est d'être trop laxiste avec la vérification des listes électorales, ce qui fait que les gens sont surpris quand ils sont radiés après 10 ans d'inscription irrégulière ou douteuse.

    Par ailleurs, le scan du document faisant part d'une erreur matérielle est typiquement de la manipulation : ce document prouve que le système fonctionne bien, puisque la mention de l'«erreur purement matérielle» est spécifiquement ce qui permet de voter malgré une non-inscription dans les temps.

    Bref, c'est vraiment une histoire à gâcher de l'encre et des pixels, votre truc. Quand on n'est pas inscrit sur les listes électorales, on ne peut pas voter, c'est normal. Vous vous rendez compte que pour être radié, il faut ne plus avoir d'adresse postale valide? Le système est mal foutu, certes, mais c'est à la portée de n'importe quel débile de s'inscrire dans les formes sur les listes. D'ailleurs, la plupart des français y sont, y compris ceux qui votent n'importe quoi, ce qui prouve définitivement qu'il ne faut pas être un intellectuel brillant pour avoir une carte d'électeur. C'est quoi l'étape qui suit le coup du «euh, je suis trop distrait pour m'inscrire sur les listes»? On fait quoi des mecs qui diront «euh, je suis trop distrait et je ne savais pas qu'il fallait voter dimanche»? Quand on s'en fout de voter, il faut assumer.

  • [^] # Re: 5000 personnes à Paris

    Posté par  . En réponse au journal Marche pour les sciences samedi 22 avril 2017. Évalué à 5.

    C'est quoi le problème avec les drapeaux de la CGT? Ils ont pas le droit d'être là et de soutenir les scientifiques?

    Le problème, c'est les gens qui ne voient pas le problème. Je ne vois pas comment on peut faire pire dans le mélange des genres. Qu'est-ce que tu dirais si une «marche pour la science» était organisée par l'église de scientologie, une manif pour le respect de la vie privée par Microsoft, ou une marche contre le racisme par les chrétiens identitaires?

    Ton commentaire va vraiment dans mon sens : on est super-nuls dans la communication autour de la démarche scientifique, et on est tellement nuls en com qu'on ne s'en rend même pas compte. Les drapeaux de la CGT, c'est une catastrophe en matière de com, ça renvoie l'image d'une science de caste : la science serait organisée par l'État et aux mains d'un groupe de fonctionnaires réactionnaires et corporatistes. Le pire, c'est que ça n'est même pas le cas, les syndicats sont assez impopulaires dans la recherche publique, et assez déconnectés des préoccupations des agents (en fait, ils ont un rôle de conseil juridique et veillent scrupuleusement (voire avec un excès de zèle) au strict respect des procédures de recrutement, de mutation, etc).

    Cette image est une catastrophe, parce que c'est justement là-dessus qu'a joué N. Sarkozy pour justifier les baisses de crédit dans la recherche publique, et notamment pour la recherche fondammentale. Manifester sous les drapeaux des syndicats, c'est justement de valider cette analyse et de conforter auprès de l'électorat conservateur et libéral l'idée qu'on ne fait rien de bien dans la recherche publique et que les chercheurs sont plus intéressés par les problèmes de grilles d'avancement et de promotion que par les découvertes scientifiques. C'est justement cette image qu'il faut casser en suscitant l'enthousiasme, et parlant des découvertes de pointe, en mettant en avant des projets fascinants (missions spatiales, physique des particules, séquençage des génomes).

    Enfin, encore une fois, c'est facile de critiquer quand on ne fait pas grand chose. Mais bon, c'est pas non plus une raison pour ne pas essayer d'expliquer pourquoi on n'a pas envie de participer à ce suicide collectif.

  • [^] # Re: Autre plaisanterie

    Posté par  . En réponse au journal Et si les "erreurs purement matérielles" pouvaient influer sur le processus démocratique. Évalué à 5.

    Il y a depuis plusieurs années un moratoire sur le vote électronique, donc il est impossible pour des nouvelles communes de s'équiper en machines à voter.

    Paradoxalement, celles qui avaient déja des machines peuvent encore les utiliser. Peut-être pour éviter d'être accusé de gaspiller l'argent public? Je trouve ça complètement stupide, mais bon…

    Je ne sais pas si ça peut te rassurer, mais les résultats des communes équipées de machines à voter sont scrutés scrupuleusement, justement à cause des doutes. À ma connaissance, les résultats sont totalement cohérents par rapport aux communes voisines et à la sociologie de l'électorat, donc si fraude il y a, elle est probablement très discrète (et fraude probablement il n'y a pas, mais ça n'est pas une raison).

    Je trouve ça fou que ce soit légal.

    Moi aussi, et beaucoup de gens aussi. C'est ça de confier le pouvoir à des gens qui ne savent au mieux utiliser un ordinateur que pour lire des emails. On a ça aussi à tous les niveaux, notamment avec des politiques de mutualisation des moyens informatiques complètement débiles (dans l'enseignement sup et la recherche, par exemple, le principe de base est de mettre tes moyens de calcul à Lille et tes baies de stockage de big data à Toulouse, ça fait soi-disant des économies d'échelle).

  • [^] # Re: Autre plaisanterie

    Posté par  . En réponse au journal Et si les "erreurs purement matérielles" pouvaient influer sur le processus démocratique. Évalué à 10.

    Clair que c'est bizarre

    Non, c'est pas bizarre, c'est incohérent. On reprend les sites de news : Le Parisien, 20 minutes, Ouest France, RFI, L'express : ils publient tous la même dépêche AFP, parfois en paraphrasant, parfois sans rien changer.

    Il faut aller sur le site du Monde pour avoir la vraie histoire : c'est évident, le mec ne s'est pas barré avec les bulletins non dépouillés, c'est strictement impossible, et c'est tellement con comme histoire que seuls les gogos et les pigistes peuvent y croire. Le mec est rentré chez lui avec les procès-verbaux du dépouillement, après le dépouillement, donc. Du coup, les résultats n'ont pas pu être officiellement remontés tout de suite, les flics ont débarqué chez le mec pour récupérer les procès-verbaux, et voila, tout rentre dans l'ordre.

    Je ne fais pas dans la démesure habituellement, je suis écœuré de la nullité de ces pseudo-médias en ligne. Les journalistes connaissent quand même le code électoral, ils savent très bien que leur histoire est totalement incohérente, y compris l'idée stupide que le dépouillement ait pu avoir lieu après avoir retrouvé les bulletins (il est évident que si les bulletins sont perdus de vue, le bureau est annullé, il n'y a pas de dépouillement).

    Au passage, j'accuse aussi les gens qui, parfois de bonne foi, parfois de mauvaise foi, partagent et transmettent ce genre d'information. Vous n'avez aucun esprit critique? Il m'a fallu 2 minutes pour retrouver la bonne histoire, certainement plus que de poster un lien vers un site qui reprend un site qui reprend une dépêche AFP.