Pour être un peu plus précis, on peut présenter la procédure de radiation. D'après ce que j'ai compris, la première étape, c'est la non-distribution des cartes électorales, que la Poste retourne à la mairie. La mairie est ensuite censée croiser les cartes manquantes avec les fichiers de taxes locales. Enfin, le retour de la propagande électorale scelle le destin des radiés.
Les radiés reçoivent alors une lettre qui les préviennent de la radiation. Sauf qu'évidemment, ils ne la reçoivent pas vraiment ; ils doivent aller la chercher. Le fait que de toutes manières la propagande électorale arrive deux ou trois jours avant l'élection rend les délais très serrés, et on découvre en général la radiation le jour de l'élection.
On peut trouver le système pas bien foutu, mais il n'y a rien de scandaleux. La plupart des arguments de ceux qui protestent sont assez débiles : «On avait pu voter en 2015 mais pas maintenant» : oui, évidemment, les nouvelles cartes d'électeur ne sont pas envoyées à chaque élection. «J'avais toujours pu voter dans la commune de mes parents, et là, ça n'est plus possible» : oui, parce que les parents ont déménagé ou changé le nom sur la boîte aux lettres. «J'ai déménagé après le 31 décembre» : normalement, on ne peut pas être radié, puisqu'on paye la taxe d'habitation dans la commune où on habite le 1er janvier. Donc pas de radiation, au pire la carte d'électeurs nous attend au bureau de vote.
Inversement, finalement, c'est la souplesse du système qui est coupable ; on n'a pas le droit de choisir son bureau de vote, le seul endroit où on vote, c'est son domicile. Le fait que plein de gens décident de ne pas voter à leur domicile pour des raisons logistiques ou pratiques ne légitimise pas cette pratique ; évidemment, pour une présidentielle, l'impact est limité, mais pour les élections locales, ça pose un vrai problème démocratique.
Évidemment, il y a des dysfonctionnements, il y a toujours des problèmes techniques, matériels, ou humains, qui peuvent exceptionnellement mettre le bazar. Le système est conçu pour éviter d'avoir des fichiers de français avec leur domicile, mis à jour en temps réel. C'est un peu anachronique, mais en France on déteste les fichiers centralisés. Du coup, le fichier est décentralisé, indépendant dans chaque commune, et c'est à nous en tant que citoyens d'assurer sa mise à jour. Si on ne gère pas sa mise à jour, personne ne le fait pour nous.
En même temps, la date tombait tellement bien que personne n'en a parlé…
Même si sur le fond je suis complètement d'accord avec ce type de démarche, on peut regretter la date, l'ambiguité politique (contre Trump, contre les coupes budgétaires, on ne sait pas trop), les drapeaux de la CGT en fond de cortège… Ça peut ressemble à la remarque de quelqu'un qui ne fait rien mais qui critique ceux qui font quelque chose, mais ça fait tellement "XXe siècle" ce genre d'évènements.
À mon avis, le problème principal est notre incapacité à communiquer efficacement autour de la science. Évidemment c'est sympa de proposer aux enfants de regarder des fourmis à la loupe binoculaire ou d'organiser des expériences de chimie amusante, mais est-ce que c'est efficace? Quel message on fait passer? Que la science est quelque chose qui se fait dans son garage sur son temps libre? Si on veut mobiliser la société autour de ces problèmes, il faut avant tout insister sur le fait que la société doit contribuer aux progrès scientifiques, financer les grands instruments, les projets ambitieux, faire rêver, mettre en avant ce qu'on ne sait pas, ce qu'on ne comprend pas sur l'univers. Si on veut faire un truc utile à la science, il faut vraiment déconnecter ça des revendications (légitimes) sur l'administration de la recherche en France. L'augmentation des moyens n'est pas une fin en soi, mais devient un aspect logistique dans l'atteinte d'objectifs scientifiques ambitieux.
la partie opaque de la lutte contre le spam, la censure et les réclamations des droits de copyright, des algos de tri et des manipulation possibles de l’ordre des résultats, de la distribution des gains des youtubeurs … nécessitent une certaine transparence
Bof, quoi. Une entreprise a le droit de choisir un peu comme elle veut combien elle paye ses fournisseurs et comment elle rémunère ses clients. Autant la transparence dans la vie publique est indispensable et l'obscurité de la plupart des services de l'État est inadmissible, autant je ne vois pas comment on peut légitimer ça de la part des entreprises. Ou alors on modifie profondément le droit des affaires et on impose par exemple une obligation de facturation égale pour des prestations égales (et bonjour pour vérifier et pour encadrer les ristournes).
En ce qui concerne l'algo de classement dans le moteur de recherche, le problème vient de toutes manières de la quantité astronomique de gens qui veulent bricoler les pages et les réseaux de liens pour optimiser le classement de leur client. Fournir le code de l'algo de classement, c'est leur donner une arme d'optimisation supplémentaire. Il faudrait être hyper-sûr de la qualité de l'algo de classement pour le mettre à disposition…
C'est certainement vrai, mais la position de JL Mélenchon sur la renégociation des frontières de la Russie ressemble quand même à un renoncement officiel à faire respecter les traités internationaux. On est bien d'accord, on s'en fout tous un peu de l'Ukraine et de la Crimée, surtout que la situation est quand même nettement plus complexe qu'une simple occuppation d'un pays voisin, mais l'idée que les frontières ne soient pas parfairement définies peut poser de réels problèmes avec les pays Baltes ou la Finlande, qui vivent quasiment au quotidien des petites provocations Russes…
Disons qu'il est évident que dans quelques années la Crimée devra officiellement être reconnue comme rattachée à la Russie, mais ça n'est pas une raison pour ne pas faire semblant qu'on n'est pas contents et qu'il n'est pas légitime d'annexer son voisin par la force parce qu'on pense que le territoire nous appartient. On sait qu'on n'ira pas libérer la Crimée par la force, la Russie sait qu'on sait qu'on n'ira pas, mais le jeu de la diplomatie internationale, c'est quand même de faire comme si on allait se fâcher très très fort si ça recommençait.
Bon, après, on peut toujours penser que de toutes manières, Poutine osera tout ce qu'il veut, qu'il nous méprise nous et nos gesticulations diplomatiques, et que s'il veut coller ses chars en Biélorussie ou dans les pays qu'on ne connait pas mais qui se terminent en -stan, il les collera et on ne déclenchera pas la 3e guerre mondiale pour ça. Ceci dit, je pense que les sanctions économiques l'ont un peu picoté, et que c'est certainement le genre de mecs qui ne comprend que le rapport de forces. S'effacer devant lui en espérant qu'il va devenir raisonnable, ça ressemble à une stratégie un peu dangereuse.
On peut approuver certains aspects d'une politique et condamner totalement d'autres aspects.
OK, mais le problème est peut-être qu'on attend un peu les condamnations.
Il y a tout à fait moyen d'être anti-atlantiste sans pour autant chercher à se rapprocher de V. Poutine. Je ne vois pas ce qu'on peut trouver d'intéressant dans la politique Russe actuellement ; en terme de politique extérieure, la Russie est agressive et interventionniste, voire carrément impérialiste (exactement ce qu'on reproche aux USA), sauf qu'elle le fait avec une violence et un manque de subtilité assez manifeste (à ma connaissance, les US n'ont jamais remis en cause leurs frontières avec leurs voisins). Elle soutient également les dictateurs sanguinaires (ce qu'on reproche aux USA), elle s'asseoit sur les droits de l'Homme en évoquant vaguement des questions de lutte contre le terrorrisme (ce qu'on reproche aux USA). Sur ce plan, c'est vraiment équivalent.
Au passage, les deux se livrent également à de sordides actions d'espionnages sur leurs citoyens et les citoyens étrangers, et l'impression générale est que la Russie ferait au moins aussi "mal" que la CIA si elle en avait les moyens.
Du coup, quitte à faire une comparaison, j'ai quand même l'impression que la liberté d'expression est nettement plus développée aux USA, la liberté des minorités également, que la «justice» y est un peu moins pourrie (et en tout cas nettement moins au service du pouvoir), que les journalistes y sont un peu plus libres, et que l'alternance politique et les droits de l'opposition y sont clairement possibles… Bref, les problèmes sont différents, mais tant qu'on est à les comparer, je ne vois pas sur quels critères la Russie s'en sort particulièrement bien.
Au fond, ce qui ressort de ces prises de position, c'est que tout le monde semble trouver normal de chercher des excuses au gouvernement de V. Poutine sur un raisonnement fallacieux de type "deux faux font un vrai", comme s'il fallait que Poutine devienne moins méchant pour qu'on comprenne que les USA ne sont pas nos amis. Mais en réalité, ça ne fait que me rappeler les contorsions ridicules du PC en France à la fin des années 1980, quand il a bien fallu se rendre à l'évidence que les puissances communistes, en plus d'avoir opprimé les peuples et les avoir réduit en esclavage, étaient en train de s'effondrer toutes seules sous le poids de leurs dysfonctionnements économiques, politiques, et administratifs. Les contorsions avec la réalité ont une limite, qui n'est pas loin d'être franchie ici. La Russie n'est pas une démocratie, les opposants politiques sont baillonnés et emprisonnés, voire exécutés, les universités ne sont pas libres, les journalistes ne sont pas libres. Minimiser ce genre de choses, ça revient à les cautionner, et c'est hyper-dangereux.
N'y-a-t-il pas une meilleure utilisation des ressources que nous serions capables de proposer ?
Ça n'est quand même pas à nous de proposer des solutions, Canonical est une boîte privée qui est censée assurer sa propre rentabilité. Il faut quand même voir que Canonical demande beaucoup à la communauté, notamment de faire vivre un bugtracker gigantesque. La communauté reporte, trie, reproduit les bugs, envoie les rapports upstream quand nécessaire, etc. Ça serait d'ailleurs intéressant de savoir combien Canonical aurait dû dépenser pour payer des gens à faire ça.
Historiquement, Canonical a la mauvaise réputation de peu contribuer au développement des autres lociels, contrairement à d'autres gros acteurs du logiciel libre. La voie de Canonical, ça a plutôt été de proposer des solutions «maison», c'est à dire de payer des développeurs pour créer des logiciels spécifiques plutôt que de se disperser dans l'écosystème du logiciel libre. C'est une stratégie comme une autre, mais elle ne fait pas que des heureux, notamment parce que ça ne pourrait pas fonctionner si tout le monde faisait comme ça.
Et puis bon, cette stratégie a fini par montrer ses limites : quand on porte un produit tout seul, il faut s'attendre à ce qu'il ne soit pas adopté et qu'on reste tout seul très très longtemps. À ma connaissance, aucune autre distro n'utilisait Unity, ou n'était intéressée par Mir. Révolutionner le libre tout seul, c'est possible, mais c'est ambitieux et risqué.
Il y a eu de longues discussions ailleurs lors de l'annonce de l'abandon d'Unity, mais la qualité du logiciel en lui-même (robustesse, évolutivité, performances) restait quand même discutable. Là où je serai peut-être toujours naïvement étonné, c'est de voir à quel point l'argent ne fait pas tout ; certains logiciels ne partent de quasiment rien (quelques gusses dans leur garage qui bossent la nuit)et vont très loin, tandis que d'autres développés à coup de millions ne décollent pas (trop complexes, trop "théorisés", pas assez d'enthousiasme ou de pragmatisme…).
C'est une affirmation gratuite afin d'éviter que nous votions souvent
Si, parce que l'organisation d'un vote coûte cher, en temps et en énergie, pour les organisateurs et pour les citoyens. Si tu organises un scrutin papier par mois, ça va être ruineux, et tout le monde va s'abstenir, parce que c'est trop chiant d'aller voter tout le temps.
Sans compter que pour voter quelque chsoe de sensé, il est indispensable de se renseigner individuellement, et d'organiser des campagnes politiques pour débattre et échanger des arguments. À force de s'impliquer dans la vie en collectivité, on n'aura plus de vie du tout.
L'exemple de la Suisse n'est pas terrible d'ailleurs, parce qu'à ma connaissance, les taux de participation pour les votations locales sont inférieurs à 30%, même avec tout une accumulation de procédures de votes alternatifs (internet et correspondance).
Le problème du vote est souvent que dépouiller est long
Bof, une heure à tout casser, rien à voir avec le fait de tenir un bureau de vote.
et propre à la triche
J'ai participé à quelques dépouillements en France et j'ai été frappé par le fait qu'il était quasiment impossible de tricher. La seule possibilité de triche est une entente entre les dépouilleurs, ce qui en théorie ne devrait pas avoir lieu si les citoyens acceptent d'aller dépouiller de temps en temps.
À mon avis, justement, la force du vote papier est la quasi-impossibilité de triche.
Il faut donc mettre en place des machines à dépouiller de manière automatique tout comme les compteurs de billet. Ce n'est pas complexe, on passait avant le code de la route ainsi.
Totalement inutile AMHA. Tu as déja dépouillé? Le goulot d'étranglement est la mise en place du dispositif et l'ouverture des enveloppes, chose que tu devras faire avec ta machine à dépouiller. Ensuite, ton système impose des cases à cocher ou des trous à percer, donc toute une logistique (stylos, perforatrices) et une complexité (avec les risques d'erreurs qui vont avec) totalement inutiles. En plus, dès qu'il faut manipuler les bulletins, il est possible de faire des petites marques discrètes qui pourraient permettre des dérives.
Si tu veux juste empiler les bulletins et les compter comme des billets, ça n'a aucun intérêt ; combien faut-il de temps pour recompter quelques dizaines de bulletins?
Tant qu'il s'agit de scrutins simples (un seul choix), rien ne vaut le petit papier dans l'enveloppe.
Remarque, c'est pas complètement débile ; plutôt que de recharger les batteries avec toute la logistique qu'il y a derrière, tu fais la vidange et le plein d'électrolyte.
Par contre, ils savent eux-mêmes ce qu'ils ont l'intention de mettre dans leurs batteries?
le meilleur logiciel du monde soutenu par la communauté restera un gouffre financier s'il n'y a pas de support de la part des fabricants de hardware.
Ça n'est pas forcément vrai ; Linux est-il un gouffre financier? Firefox (le navigateur, pas l'OS) est-il un gouffre financier?
C'est seulement vrai pour une fenêtre spécifique : un OS intégré (du kernel au desktop). Et encore, est-ce qu'il est raisonnable pour une entreprise de ne vivre que d'un OS? Le marché change, Windows se casse la figure, et il ne va bientôt plus rester que des modèles où l'OS lui-même n'a pas de valeur intrinsèque.
Alors oui, les fabricants sont frileux, mais est-ce que la frilosité n'est-elle pas une constante dans l'économie actuelle? On n'entend que ça, que l'économie va mal parce que les banques sont frileuses, que l'industrie va mal parce que les investisseurs sont frileux… Ça a l'air d'être un phénomène majeur, peut-être que simplement la complexité du monde actuel fait en sorte que la prise de risque n'est de manière générale pas rentable? Comment peut-on inciter une boîte à faire quelque chose qui, a priori, n'est pas rentable?
Mais bon, j'ai l'impression que ça n'était pas ça qu'il disait dans la citation proposée. Il semblait critiquer l'attitude de la communauté vis-à-vis de son pari perdu d'être moteur sur un certain nombre de défis à surmonter dans la communauté du libre. Il a plusieurs fois pris la décision de la jouer en solo, et il n'a pas réussi à convaincre. Trop d'ambition, mauvaise com, mauvais produits, je n'en sais trop rien. La seule chose que j'ai testée, utilisée, et critiquée en tant qu'utilisateur "Monsieur tout le monde", c'est Unity. Et je continue à recommander Ubuntu parce que c'est facile à installer et à mettre à jour, mais je précise toujours que l'interface est un peu pourrie et bugguée, et difficile à configuer. Ça, ça n'est pas de la faute des autre ; que compiz prenne parfois 80% d'un processeur pendant des dizaines de secondes, on ne peut quand même pas dire que c'est de la faute de truc, machin, des constructeurs, ou de la communauté. Je dois évidemment sous-estimer la complexité de coller une barre avec des icônes et de faire en sorte que les applications s'ouvrent quand on clique dessus, mais en tant qu'utilisateur je ne suis pas franchement convaincu par la puissance et la compétence des équipes de développement qui se consacrent à plein temps à Unity (ou alors ils ne sont pas assez nombreux, ou la tâche est trop complexe, mais bon, ça ne donne pas complètement confiance…).
En plus, honnêtement, si Shuttleworth vient vous expliquer qu'il sait comment faire du pognon avec Ubuntu, il y a de quoi regarder à deux fois, non? :-)
Le document a quand même l'air de dater d'une bonne quarantaine d'années… La technologie n'a pas forcément beaucoup changé, mais les processus industriels ont forcément été modifiés (qualité des matériaux, etc).
Bon, en plus, si j'ai bien compris, le principe reste de recharger la pile quand elle a encore 70% de sa capacité. Ça limite quand même les conditions en pratique.
OK, donc d'un côté tu as la possibilité de réutiliser (un peu) des piles usagées, et de l'autre côté, tu as 1) la logistique de devoir recharger les piles, stocker les piles rechargées, attendre qu'elles le soient, etc; 2) les problèmes éventuels de sécurité (fuites dans le chargeur / dans l'appareil, risques de surchauffe, etc—et d'une manière générale, tous les risques liés à une utilisation non-conforme d'un produit industriel donc les coûts ont été tirés au méga-maximum de manière à ce qu'il n'y ait pas un milligramme de matière de trop dans le produit.
Pour les questions de coût, il y a maintenant des possibilités d'acheter des piles vraiment low-cost pour ces fameux appareils qui ne demandent pas grand chose, donc à mon avis, avant de rentabiliser un tel chargeur, il faut des années. En plus, s'il faut y mettre des piles de bonne qualité pour que la recharge puisse se faire, on passe dans les rendements négatifs.
Pour l'environnement, c'est plus discutable. Il y a quand même une filière spécialisée pour le recyclage des piles et batteries ; si on a le choix entre recycler les piles après un cycle d'utilisation ou finir éclatées au fond d'un évier pendant qu'un gusse se lave les mains frénétiquement en disant «putain putain putain» après 3 cycles de charge, je ne suis pas forcément convaincu.
Bref, parfois les bonnes idées n'en sont pas forcément, et il ne faudrait pas que le chargeur à piles alcaline soit principalement motivé par un marché de gogos qui croient dans le moteur à eau…
Mouais, le mec prétend découvrir comment ça marche seulement maintenant… Ça fait quand même un peu aigri, non? Son business model tombe à l'eau (ou est même inexistant), et ses grandes volontés de commander l'évolution du Desktop sous Linux se sont heurtées à un mur (bien compréhensible). Du coup, c'est de la faute des autres s'il a foiré… Carrément facile.
J'ai l'impression que de toutes manières ça gueule toujours avant. Et ça n'est pas un problème : avant, il n'y a pas de logiciel, c'est juste de la tchatche. Montre le code, montre un truc qui marche, bien conçu, qui plait aux utilisateurs, qui évolue, qui est portable, et ça va gentiment percoler dans l'ensemble des distributions. Le logiciel loibre a toujours fonctionné sur la base d'un processus vaguement Darwinien, avec beaucoup d'énergie, de sueur, de larmes, de temps et de pognon «gâchés» sur des projets qui ne décollent pas. Mais ça veut dire que quand ça décolle, alors c'est un progrès réel. Évidemment, il y a toujours des grincheux qui prétendent que «c'était mieux avant», mais au final, ça avance, y compris sur des domaines où on ne pensait pas que ça puisse réellement avancer (par exemple pour systemd).
Du coup, c'est compliqué de prétendre que «les autres» sont responsables des échecs : les échecs ne sont dûs qu'à des logiciels trop buggés, trop vaporware, trop complexes, pas assez convainquants pour percoler dans la communauté. J'utilise Ubuntu et Unity depuis des années, et ça n'est pas grâce à Unity. C'est trop buggué et trop problématique en termes de performances pour être crédible—pourtant, théoriquement, c'est pas mal pensé et je pourrais adhérer au principe, mais l'implémentation n'est pas convaincante. Or, dans «logiciel libre», il y a quand même «logiciel». On peut mettre autant d'argent et de communication qu'on souhaite, si le logiciel n'est pas bon, alors ça ne peut pas marcher.
Contacter les administrations et les associations, c'est si compliqué ?
Pour quoi faire? Je ne suis pas journaliste, j'ai autre chose à faire, et je m'en fous de savoir la vérité sur cette histoire (je dis juste que la version qu'on nous a servie ne l'est pas).
Il y a deux personnes qui ont fait l'effort de poster deux journaux sur le sujet, et les deux (que ça soit Patrick Emmabuntüs pour l'ancienne ou Michaël pour celle-ci) ne répondent qu'évasivement, soit «moi je suis dans l'action, je n'ai pas réfléchi à quoi que ce soit» ou «je ne fais que rapporter de vagues infos qui sont peut-être vraies, peut-être fausses, ça n'est pas moi qui les ai écrites». Toi tu affirmes carrément des trucs faux (style «personne n'a dit qu'il avait fui ébola») avant de te rétracter («ah bah si, ça ne change rien»). Bah si, ça change tout : rien de tout ça n'est fiable. Il faut bien comprendre que la plupart d'entre nous, à la base, on s'en fout pas mal. Si les gens qui se sentent assez impliqués pour rédiger des dépêches ou des journaux trouvent ça trop compliqué de contacter l'administration ou de nous donner quelques éléments factuels, pourquoi on le ferait, nous?
On parle d'idées politique, mais essaye de te frotter à des fan libristes
Il y a quand même plusieurs niveau. Le cas que tu cites sur le droit de grêve, c'est un cas typique où le gars en face de toi a tort, mais il se trompe de «bonne foi» (probablement parce qu'il n'y a jamais pensé ou qu'il ne s'est jamais renseigné, mais bon, chacun fait ça tout le temps aussi). Il expose son point de vue sur quelque chose de factuel, tu exposes ton point de vue, et il apparait très clairement qu'il a tort. Bon, c'est humain, ça arrive même aux meilleurs d'entre nous :-)
On peut aussi glisser sur la discussion "OK c'est peut-être illégal mais c'est parfois légitime", qui consiste à changer subtilement la question pour ne pas trop perdre la face (ça aussi c'est humain, et c'est tolérable dans la mesure où ça permet aux gens de se reparler après une discussion. C'est même vital quand on discute avec des amis, sa compagne, ou son patron : toujours laisser une porte de sortie).
Mais bon, quand même, on ne parle pas de mensonge, de «vérité alternative», ou plus subtilement de «vérité parallèle». Je ne sais pas si «vérité parallèle» est le bon terme, mais c'est une technique très utilisée par les e-fachos (et même par certains politiques) : «OK, l'histoire est inventée de toutes pièces, mais ça aurait pu être vrai, parce que le phénomène qu'elle décrit est réel». C'est assez subtil comme raisonnement, et c'est utlilisé à toutes les sauces sur la fachosphère : on se fout de savoir si c'est vrai ou pas, parce que ça peut passer pour vrai, et ça conforte les gens dans un préjugé quelconque, de préférence raciste, mais pas seulement. J'ai l'impression que notre histoire du demandeur d'asile peut tomber dans cette catégorie là ; cette histoire n'est pas celle d'un demandeur d'asile, c'est une allégorie de l'histoire fantasmée d'un demandeur d'asile imaginaire, à qui il est arrivé les pires trucs au monde : le mec est courageux, il vit en France depuis une dizaine d'années, il est arrivé parce qu'il a été chassé par la famine, les terroristes, les épidémies, ou par son gouvernement, il est compétent, impliqué dans la vie associative, il a un boulot, un diplôme, et sa famille dans son pays a été massacrée par les islamistes, la famine, ou les épidémies. L'histoire est là, prête à qui veut l'entendre. Il ne reste plus qu'à trouver un pauvre gusse pour l'incarner ; on prend son nom, sa photo, on met quelques détails, et paf, c'est parti pour la campagne de com.
Qu'est-ce qui est le plus choquant? Qu'il faille inventer des histoires personnelles (ou utiliser celles qui arrivent, comme le coup du petit gosse mort noyé?) pour impliquer les gens dans les différentes causes? Qu'en fait, le message est qu'on est en droit de traiter les pauvres réfugiés illétrés pire que des clébards, mais que ce mec là, il sait coder, c'est pas la même chose?
Les réactions super-agressives aux questions de bon sens me semblent quand même pointer aussi l'idée qu'on essayerait peut-être de nous prendre pour des pigeons. Une telle communication, désolé, c'est digne des sites de la fachosphère. Des on-dit, des vagues allégations, des incohérences partout mais si tu poses des questions c'est que tu es contre nous…
On peut peut-être me traiter de naïf, mais j'ai l'impression que c'est la première fois que je suis confronté de manière aussi «violente» à de telles méthodes venant de militants humanistes. Traditionnellement, on a d'un côté les lobbys / intérêts commerciaux / multinationales qui intoxiquent, et des militants qui, avec leurs moyens (et éventuellement une certaine naïveté de bonne foi) essayent de rétablir une vérité et de démonter les mensonges et les manipulations. C'est assez récent, mais des organismes comme Greenpeace par exemple ont plusieurs fois été border-line avec la vérité ou la manipulation ; on vit aussi une exagération des dangers du nucléaire, des vaccins, etc. par une certaine frange de militants, qui contribuent donc aussi à diffuser des infos pseudo-scientifiques. Mais là, ce dont on parle, ça reste des trucs assez factuels, récents, qui tournent autour d'un cas qui reste anecdotique. Et quand on creuse un peu, on s'aperçoit que les quelques infos qu'on a bien voulu nous fournir sont totalement incohérentes, voire parfaitement fantaisistes. Dans quelle mesure cette histoire n'est-elle pas une Fake News de gauche? Les Fake News, c'est de la merde, quelle que soit l'origine de l'information.
Mais, il ne faut pas venir crier au loup parce que quelqu'un ne vous donne qu'une partie de l'information. La vie est comme cela.
Quelqu'un nous donne qu'une partie de l'information mais nous demande de prendre parti. C'est ça le problème, quel est l'intérêt de prendre parti dans cette affaire?
À la base, on nous vend une sorte de théorie du complot (il est évident que ce gars là devrait bénéficier du droit d'asile mais l'administration le refuse pour des raisons arbitraires). Au minimum, pour y croire, il faut des éléments solides qui ne sont pas apportés. En ce qui me concerne, fin de l'histoire ; par défaut je ne crois pas aux complots, et là rien de ce qui est dit n'est vraiment convainquant.
Si on lit les autres interventions, on voit que des arguments très différents sont avancés : trop de demandes d'asile sont refusées en France (mais du coup, c'est un combat général ou bien la défense d'un cas particulier?), l'État mène la vie dure aux associations… C'est quoi l'idée de base? C'est bien, comme on pouvait le croire au ton du journal initial, un combat politique? (la politique, ça n'est pas sale, mais ça n'est pas la même chose que la défense de l'état de droit…).
Après, ne pas savoir remettre en question sa stratégie de communication, c'est un peu embêtant. Là, on a un sujet "en or" pour Linuxfr, avec un public plus ou moins acquis à la cause du logiciel libre et à la liberté de manière générale. Réussir par un ton et des arguments pas convainquants à mettre le doute et à susciter des discussions sur le bien fondé de la défense d'un contributeur au logiciel libre, c'est quand même un peu un exploit.
Tu mériterais de l'être pour des crimes imprescriptibles contre ta propre langue… Comment peux-tu espérer qu'on s'intéresse au fond du message alors que la forme est totalement délirante?
Comme ton graphe le montre, environ 30% des demandes d'asile sont acceptées ; sur le papier, il vient quand même avec un sacré avantage (intégration dans le pays, CDI, compétences professionnelles, soutiens politiques, …), tu ne penses pas que c'est un peu gros d'affirmer qu'il est victime de l'arbitraire adminsitratif? Ceci dit, si l'histoire de la fuite d'Ebola a été vendue de la même manière qu'à nous, ça expliquerait des choses ; comme ça a été dit au dessus, avec des amis comme ça, pas besoin d'ennemis…
Tu peux demander l'info. puisque que cela semble t'intéresser.
Tu inverses le raisonnement. Les demandes de pétition, de soutien, de participation à des manifestations, etc., on croule dessous. Sur n'importe quel réseau social ce genre de trucs pullulent. Dans une certaine mesure, linuxfr est un réseau social spécialisé, et sur le fond ça n'est pas très différent.
Dans la vie, il faut choisir ses combats, et surtout, réfléchir à ce qu'on fait histoire d'être sûr de ne pas coller son nom en bas d'une pétition alors qu'on est en désaccord avec son contenu. Là, on nous sert une histoire douteuse, c'est à ceux qui veulent qu'on y croie de nous convaincre, pas l'inverse.
Ton raisonnement, ça reviendrait à demander au client de se renseigner quand un vendeur ne trouve pas la réponse à la question, par exemple. Ça arrive plus souvent qu'on ne le pense ; "est-ce que ce matériel fonctionne sous Linux?" "Je ne sais pas, vous avez cherché sur Internet?". Eh oh mon gars, c'est toi qui es payé pour me vendre ton truc. Là c'est pareil, personne n'est a priori contre l'asile de cette personne, mais ça serait profondément débile de militer pour sur la base d'informations aussi manifestement biaisées.
En l'occurrence, lui, il doit bien savoir pourquoi son appel n'a pas abouti (d'ailleurs, il semble ne pas souhaiter épuiser toutes les voies de recours) ; ça serait le minimum de nous dire si ça sert vraiment à quelque chose de s'indigner (par exemple, s'il a un casier pour des faits pas très glorieux, tout de suite, ça change la donne). Plus trivialement, ça pourrait être que l'administration considère qu'il n'est pas réfugié politique et que son histoire de statut d'opposant politique c'est du pipeau. Dans ce cas ça peut être vrai ou pas, on peut discuter dessus. En tout cas, moi je ne touche pas la soupe déja digérée par quelqu'un d'autre.
C'est toujours compliqué de réagir à ce type d'information, parce qu'on n'a aucune idée des tenants et des aboutissants. L'histoire racontée est une jolie histoire, celle d'un mec compétent venu en France pour ses études, participant à la communauté du libre, et expulsé par une administration hostile. Vu comme ça, ça a en effet l'air abitraire et incompréhensible. Mais dans quelle mesure c'est vrai?
De nos jours, on n'a pas le choix : il faut aborder toute information avec un esprit critique, parce que le risque de manipulation est partout, y compris quand l'info vient d'un site "ami" ou même si elle conforte ses idées ou ses opinions politiques. Le problème, c'est qu'on n'a pas le temps d'aller tout vérifier, et qu'il faut se baser sur quelques morceaux d'informations pour évaluer si l'histoire telle qu'elle nous est racontée est crédible ou non.
Là, il y a quelque points douteux. Déja, la raison pour laquelle Cellou Diallo est venu en France n'est pas claire du tout : pour ses études, pour fuir Ébola, pour fuit la persécution du régime. C'est peut-être un peu des trois, ou peut-être que les raisons pour lesquelles il est venu en France sont différentes de celles pour lesquelles il ne peut plus rentrer. En tout cas, moi j'ai un warning qui s'affiche en rouge quand je sens qu'on essaye de m'enfumer avec une liste d'arguments pelletés en vrac.
L'autre truc douteux, c'est que le droit d'asile existe en France. Le gars a eu droit à des recours, il a donc pu faire valoir ses arguments, et plusieurs personnes différentes ont examiné son dossier et en ont conclu qu'il n'était pas élogible. C'est peut-être bêtement pour une raison purement juridique (délais non respectés, pièces manquantes, je ne sais pas, moi, mais c'est très différent dans ce cas d'un refus idéologique). Ou alors il y a une info qu'on nous a cachée (un casier judiciaire, un doute sur ses ressources?). Bref, quelle est la motivation du refus?
Ou alors l'administration est vraiment infiltrée par des bureaucrates incompétents et incapables d'étudier le contexte avant de prendre une décision, voire qui ne prend que des décisions politiques sans aucune considération des droits de la personne. C'est une possibilité non-négligeable étant donné de ce que je connais de l'administration, mais ça n'est pas la seule, et c'est anormal de suggérer qu'on puisse se mobiliser sur la seule base des informations qui nous sont communiquées au compte goutte et filtrées.
Oui, comme chacune des briques qui forment ton OS peuvent apporter leur lot de problèmes.
Et tu trouves que ça n'est pas une bonne raison justement de réfléchir avant de rajouter des couches de problèmes potentiels?
Au passage, il y a peu de briques qui peuvent te faire perdre la totalité de tes données, quand même.
Les voleurs sont des ennemis imaginaires ?
Non. Mais les voleurs qui veulent aller passer des heures à aller chercher des données personnelles potentiellement monnayable parmi le merdier de tes dossiers perso, il y en a peut-être moins. Et des voleurs qui vont chercher à comprendre ce qui se passe quand ils vont arriver à l'écran de login d'un système Linux, il y en a encore moins. Et ceux qui vont booter avec un truc capable de lire les partitions ext4, ils sont drôlement motivés.
Ho, tes problèmes personnelles sont la cause des jeunes. Putain, je sais même pas quoi répondre à ça.
Rien, ta phrase ne veut rien dire.
Je n'ai rien contre les jeunes, ça serait complètement idiot. J'ai quelque chose contre les gens qui refusent des retours d'expérience. Et mon retour d'expérience, c'est que 1) je ne me suis jamais fait piquer de portable, et 2) encore moins de données, que 3) je ne crois jamais été confronté à un cas où le chiffrage aurait pu m'être utile, mais que 4) j'ai déja perdu le contrôle d'un BIOS à cause d'un mdp oublié, et 5) j'ai failli perdre mes données à cause d'un chiffrage foireux.
Parce que oui, un mdp, ça s'oublie. Quand tu as 20 ans, tu crois que ça ne s'oublie pas. Quand tu as 40 ans, tu sais qu'il te faut un plan B pour booter un ordi que tu n'as pas touché depuis 10 ans. Les solutions à base de mdp ou de clé USB, c'est bon pour la machine qu'on utilise au quotidien. Cette machine, un jour, tu vas arrêter de l'utiliser. Tu vas avoir un portable pro, tu peux partir à l'étranger et te racheter une machine sur place, tu peux avoir des milliers de raisons pour ne pas assurer une transition correcte entre tes machines. Tu ne peux prévoir l'imprévisible, mais tu peux juste prévoir qu'il va se passer des choses imprévisibles et que ton super système tout bien rodé que tu croyais infaillible, bah il a une grosse faille : c'est simplement le fait que les choses ne se passent pas toujours comme prévu.
Et tous ces systèmes en plus n'offrent que peu de garanties d'être toujours utilisables dans 5, 10, 15 ans. Rien que les formats de fichier évoluent, ce qui fait que tu peux parfois restaurer des vieux fichiers mais il n'existe plus de logiciel pour les lire. Ajouter par dessus un système de chiffrage, c'est ajouter une couche en plus.
je suis admin sys, c’est mon métier,
Bah voila, tu fais partie des quoi, 0.1% des gens qui savent gérer correctement des données. Ça laisse 99.9% des gens qui ne savent pas le faire. Ces 99.9%, tu vas leur conseiller d'utiliser des outils avec lesquels tu es à l'aise, mais qui pourront les mettre dans la panade parce qu'ils n'en n'ont probablement pas besoin et qu'ils ne sauront probablement pas se dépatouiller avec en cas de problème.
Bref, le chiffrage correspond à des besoins particuliers, et sa balance cout/bénéfice est probablement désavantageuse pour pas mal de gens. Pas besoin de prendre de drogue pour comprendre ça.
Ou alors tu as bu avant de poster parce que ton délire sur le laptop dans le grenier avec une unique copie des photos de 10ans en arrière c'est du gratiné.
J'ai tous mes vieux laptops dans des vieux tiroirs avec des photos dessus, dont j'ai probablement perdu les sauvegardes peu à peu. Je ne pense pas qu'être bordélique soit si rare que ça.
J'imagine le bordel que c'est quand le fisc te demande un justificatif
Bah c'est ma vie. Tant mieux pour toi si tu es ordonné, mais non, je n'ai pas la moindre idée d'où sont mes justificatifs, mes copies de justificatifs, ni même si j'ai bien reçu les papiers et si je ne les ai pas virés.
Mais bon pas la peine d'utiliser des arguments débiles.
J'utilise au contraire des vrais arguments qui me sont arrivés à moi dans ma vraie vie. Traite-moi de débile si tu veux, mais j'ai l'impression que justement, j'ai essayé d'argumenter avec des exemples réels et pas des cas d'école de gusses qui ont découvert le chiffrement avant-hier.
Le chiffrement crée un risque réel de perdre des données, et l'oublier c'est débile, justement.
Le genre de problème que tu ne peux pas prévoir. Genre, une panne qui t'oblige à transférer le disque sur une autre machine, ou une mise à jour foirée qui t'oblige à recréer un nouvel utilisateur, ou un utilisateur qui se barre / qui disparait / qui passe sous un bus / qui fait la gueule, et tu te retrouves en root sans la moindre possibilité de récupérer le fichier Declaration_Impots_2015.odt…
et j’ai jamais eu aucun soucis avec
Bah voila, quand tu auras un souci tu arrêteras simplement de chiffrer tes disques. C'est comme les sauvegardes automatiques qui merdent depuis 3 ans sans que tu t'en aperçoives. Jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien.
et j’ai jamais eu aucun soucis avec
Non non, c'est plus compliqué que ça. Quand tu crées la partition, le système te donne une clé à rallonge, qu'il faut noter et garder quelque part (et pas dans ton /home, évidemment), le plus facile est de la noter à la main et de la planquer quelque part. Parce que non, je ne sais pas exactement comment il déchiffres le disque au démarrage de la session, mais c'est autre chose que login/password. La preuve par mon erreur, j'ai change le uuid sans changer le login et crac, ça ne marche plus. Je ne sais pas pourquoi, il doit forcément coller l'id quelque part?
Ça m’est déjà arrivé de faire un shred -vz /dev/sda ou rm -rf /*, comme tout le monde, mais en quoi c’est la faute du système ?
Je ne vois pas le rapport, ici on parle de modifications non-destructives qui, a priori, ne devraient pas avoir de conséquences sur le fonctionnement du système (ça n'était pas du tout une faute de frappe, c'était une manip que je faisais en routine sur plusieurs machines pour faire des montages nfs qui sont plus faciles et plus transparents quand les users on le même login et le même uuid sur différentes machines, sauf que là, crac).
Mais de toutes manières, là n'est pas la question. Ce que je voulais dire, c'est que le chiffrement apporte des problèmes supplémentaires là où il n'y en aurait pas eu sans chiffrement.
À force de vouloir se protéger contre des ennemis plus ou moins imaginaires, on finit par se créer des ennuis à nous mêmes. C'est super-logique, on souhaite empêcher les autres d'accéder à nos machines et à nos données, et pour ça, on ne se rend pas forcément compte qu'on s'empêche aussi nous-mêmes d'accéder à nos données le jour où, pour n'importe quelle raison, on perd le moyen "habituel" de lancer notre /home.
C'est pareil que de coller un mdp au BIOS. Idem, je l'ai fait, ça semble une super-idée sur un laptop : on chiffre les données, on fout un mdp au BIOS ; ça pourrira la vie du gars qui piquera le laptop et qui voudra le reconditionner. Sauf qu'évidemment, le mdp BIOS il sert une fois tous les 4 ans, et que 4 ans après, bah on ne l'a plus. Du coup, ça fait un beau laptop pour qui on ne peut plus accéder au BIOS—pas grave, il ne faut juste pas changer l'ordre du boot.
De toutes manières, ça n'est pas seulement valable pour le chiffrage, c'est valable pour tout. Tu peux te la jouer geek et faire des trucs super-complexes quand tu es jeune et/ou que c'est ta passion et ton trip, et puis ta vie change, tu as moins de temps pour tripoter tes machines, et tu finis par oublier tes passwords, tes sécurités commencent à te faire chier, tu veux des trucs qui juste marchent parce que tu as maintenant autre chose à faire que de recompiler des branches en cours de développement, de réinstaller des machines, ou de lire le man d'outils dont tu n'as rien à secouer.
Ne pas chiffrer ses disques, c'est aussi penser à son futur soi dans 10 ans. En 2027, on veut montrer aux gamins les photos de vacances 2015 en Turquie, avant la guerre civile de 2018. Ah bah pas de bol, on a retrouve le laptop dans le grenier, ah ah c'est vrai, il était sous Linux, ahhh le numéro de version qui date de Mathusalem… mais euh…, c'était quoi déja le password?
Tu n’as pas précisé si tu avais chiffré les disques, ça serait dommage de ne pas le faire, surtout que c’est facile (Ubuntu/Kubuntu permettent de le faire facilement à l’installation) et ça n’a presque pas d’impact sur un usage standard.
Ça n'a pas d'impact sauf le jour où tu as un problème quelconque. Et là, crac! Te voila à retaper fébrilement dans un utilitaire en ligne de commande que tu ne connais pas une clé de 64 caractères aléatoires notée à la va-vite sur un post-it 5 ans auparavant. Honnêtement, quelle est la probabilité de retrouver ses données? Chiffrer ses disques, c'est facile. Les déchiffrer quand on est dans la m** et que le PC ne fonctionne plus, c'est mission impossible. J'ai fait comme tout le monde, j'ai chiffré mes disques quand l'option est apparue dans Ubuntu. Et crac, un jour, suite à un bricolage anodin (changement d'uuid), paf, plus de données. On se retrouve en root à faire connerie sur connerie le plus vite possible pour récupérer ses fichiers (heureusement pour moi, il suffisait de défaire ma connerie, mais c'est parce qu'elle était simple et que j'avais compris ce qui s'était passé! Si c'est un script vieux et un peu louche que tu as récupéré quelque part, il y a de fortes chances que tu n'arrives même pas à comprendre ce qui a merdé).
Donc résultat, le chiffrement des disques, c'est une saloperie. Tu peux mettre ça en place peut-être en milieu pro où tu as toute une infrastructure derrière pour la restauration et les sauvegardes, avec des gens qui savent ce qu'ils font. Conseiller ça à un particulier, à mon avis, ça a une balance bénéfices/risques très très négative.
[^] # Re: TLBM
Posté par arnaudus . En réponse au journal Et si les "erreurs purement matérielles" pouvaient influer sur le processus démocratique. Évalué à 10.
Pour être un peu plus précis, on peut présenter la procédure de radiation. D'après ce que j'ai compris, la première étape, c'est la non-distribution des cartes électorales, que la Poste retourne à la mairie. La mairie est ensuite censée croiser les cartes manquantes avec les fichiers de taxes locales. Enfin, le retour de la propagande électorale scelle le destin des radiés.
Les radiés reçoivent alors une lettre qui les préviennent de la radiation. Sauf qu'évidemment, ils ne la reçoivent pas vraiment ; ils doivent aller la chercher. Le fait que de toutes manières la propagande électorale arrive deux ou trois jours avant l'élection rend les délais très serrés, et on découvre en général la radiation le jour de l'élection.
On peut trouver le système pas bien foutu, mais il n'y a rien de scandaleux. La plupart des arguments de ceux qui protestent sont assez débiles : «On avait pu voter en 2015 mais pas maintenant» : oui, évidemment, les nouvelles cartes d'électeur ne sont pas envoyées à chaque élection. «J'avais toujours pu voter dans la commune de mes parents, et là, ça n'est plus possible» : oui, parce que les parents ont déménagé ou changé le nom sur la boîte aux lettres. «J'ai déménagé après le 31 décembre» : normalement, on ne peut pas être radié, puisqu'on paye la taxe d'habitation dans la commune où on habite le 1er janvier. Donc pas de radiation, au pire la carte d'électeurs nous attend au bureau de vote.
Inversement, finalement, c'est la souplesse du système qui est coupable ; on n'a pas le droit de choisir son bureau de vote, le seul endroit où on vote, c'est son domicile. Le fait que plein de gens décident de ne pas voter à leur domicile pour des raisons logistiques ou pratiques ne légitimise pas cette pratique ; évidemment, pour une présidentielle, l'impact est limité, mais pour les élections locales, ça pose un vrai problème démocratique.
Évidemment, il y a des dysfonctionnements, il y a toujours des problèmes techniques, matériels, ou humains, qui peuvent exceptionnellement mettre le bazar. Le système est conçu pour éviter d'avoir des fichiers de français avec leur domicile, mis à jour en temps réel. C'est un peu anachronique, mais en France on déteste les fichiers centralisés. Du coup, le fichier est décentralisé, indépendant dans chaque commune, et c'est à nous en tant que citoyens d'assurer sa mise à jour. Si on ne gère pas sa mise à jour, personne ne le fait pour nous.
[^] # Re: 5000 personnes à Paris
Posté par arnaudus . En réponse au journal Marche pour les sciences samedi 22 avril 2017. Évalué à 2.
En même temps, la date tombait tellement bien que personne n'en a parlé…
Même si sur le fond je suis complètement d'accord avec ce type de démarche, on peut regretter la date, l'ambiguité politique (contre Trump, contre les coupes budgétaires, on ne sait pas trop), les drapeaux de la CGT en fond de cortège… Ça peut ressemble à la remarque de quelqu'un qui ne fait rien mais qui critique ceux qui font quelque chose, mais ça fait tellement "XXe siècle" ce genre d'évènements.
À mon avis, le problème principal est notre incapacité à communiquer efficacement autour de la science. Évidemment c'est sympa de proposer aux enfants de regarder des fourmis à la loupe binoculaire ou d'organiser des expériences de chimie amusante, mais est-ce que c'est efficace? Quel message on fait passer? Que la science est quelque chose qui se fait dans son garage sur son temps libre? Si on veut mobiliser la société autour de ces problèmes, il faut avant tout insister sur le fait que la société doit contribuer aux progrès scientifiques, financer les grands instruments, les projets ambitieux, faire rêver, mettre en avant ce qu'on ne sait pas, ce qu'on ne comprend pas sur l'univers. Si on veut faire un truc utile à la science, il faut vraiment déconnecter ça des revendications (légitimes) sur l'administration de la recherche en France. L'augmentation des moyens n'est pas une fin en soi, mais devient un aspect logistique dans l'atteinte d'objectifs scientifiques ambitieux.
[^] # Re: mmh
Posté par arnaudus . En réponse au journal Faut-il continuer à enrichir Wikipedia si ça profite à Google ?. Évalué à 5.
Bof, quoi. Une entreprise a le droit de choisir un peu comme elle veut combien elle paye ses fournisseurs et comment elle rémunère ses clients. Autant la transparence dans la vie publique est indispensable et l'obscurité de la plupart des services de l'État est inadmissible, autant je ne vois pas comment on peut légitimer ça de la part des entreprises. Ou alors on modifie profondément le droit des affaires et on impose par exemple une obligation de facturation égale pour des prestations égales (et bonjour pour vérifier et pour encadrer les ristournes).
En ce qui concerne l'algo de classement dans le moteur de recherche, le problème vient de toutes manières de la quantité astronomique de gens qui veulent bricoler les pages et les réseaux de liens pour optimiser le classement de leur client. Fournir le code de l'algo de classement, c'est leur donner une arme d'optimisation supplémentaire. Il faudrait être hyper-sûr de la qualité de l'algo de classement pour le mettre à disposition…
[^] # Re: N'oubliez pas dimanche
Posté par arnaudus . En réponse au journal Arrestation du développeur Debian Dmitry Bogatov. Évalué à 10.
C'est quoi cette lecture de l'histoire? Ça vient de l'auto-bio de Georges W. Bush?
Ce fut une branlée express, mais «ouvrir la porte», c'est quand même assez méprisant, surtout pour les 92000 morts de la bataille de France…
[^] # Re: N'oubliez pas dimanche
Posté par arnaudus . En réponse au journal Arrestation du développeur Debian Dmitry Bogatov. Évalué à 9.
C'est certainement vrai, mais la position de JL Mélenchon sur la renégociation des frontières de la Russie ressemble quand même à un renoncement officiel à faire respecter les traités internationaux. On est bien d'accord, on s'en fout tous un peu de l'Ukraine et de la Crimée, surtout que la situation est quand même nettement plus complexe qu'une simple occuppation d'un pays voisin, mais l'idée que les frontières ne soient pas parfairement définies peut poser de réels problèmes avec les pays Baltes ou la Finlande, qui vivent quasiment au quotidien des petites provocations Russes…
Disons qu'il est évident que dans quelques années la Crimée devra officiellement être reconnue comme rattachée à la Russie, mais ça n'est pas une raison pour ne pas faire semblant qu'on n'est pas contents et qu'il n'est pas légitime d'annexer son voisin par la force parce qu'on pense que le territoire nous appartient. On sait qu'on n'ira pas libérer la Crimée par la force, la Russie sait qu'on sait qu'on n'ira pas, mais le jeu de la diplomatie internationale, c'est quand même de faire comme si on allait se fâcher très très fort si ça recommençait.
Bon, après, on peut toujours penser que de toutes manières, Poutine osera tout ce qu'il veut, qu'il nous méprise nous et nos gesticulations diplomatiques, et que s'il veut coller ses chars en Biélorussie ou dans les pays qu'on ne connait pas mais qui se terminent en -stan, il les collera et on ne déclenchera pas la 3e guerre mondiale pour ça. Ceci dit, je pense que les sanctions économiques l'ont un peu picoté, et que c'est certainement le genre de mecs qui ne comprend que le rapport de forces. S'effacer devant lui en espérant qu'il va devenir raisonnable, ça ressemble à une stratégie un peu dangereuse.
[^] # Re: N'oubliez pas dimanche
Posté par arnaudus . En réponse au journal Arrestation du développeur Debian Dmitry Bogatov. Évalué à 10.
OK, mais le problème est peut-être qu'on attend un peu les condamnations.
Il y a tout à fait moyen d'être anti-atlantiste sans pour autant chercher à se rapprocher de V. Poutine. Je ne vois pas ce qu'on peut trouver d'intéressant dans la politique Russe actuellement ; en terme de politique extérieure, la Russie est agressive et interventionniste, voire carrément impérialiste (exactement ce qu'on reproche aux USA), sauf qu'elle le fait avec une violence et un manque de subtilité assez manifeste (à ma connaissance, les US n'ont jamais remis en cause leurs frontières avec leurs voisins). Elle soutient également les dictateurs sanguinaires (ce qu'on reproche aux USA), elle s'asseoit sur les droits de l'Homme en évoquant vaguement des questions de lutte contre le terrorrisme (ce qu'on reproche aux USA). Sur ce plan, c'est vraiment équivalent.
Au passage, les deux se livrent également à de sordides actions d'espionnages sur leurs citoyens et les citoyens étrangers, et l'impression générale est que la Russie ferait au moins aussi "mal" que la CIA si elle en avait les moyens.
Du coup, quitte à faire une comparaison, j'ai quand même l'impression que la liberté d'expression est nettement plus développée aux USA, la liberté des minorités également, que la «justice» y est un peu moins pourrie (et en tout cas nettement moins au service du pouvoir), que les journalistes y sont un peu plus libres, et que l'alternance politique et les droits de l'opposition y sont clairement possibles… Bref, les problèmes sont différents, mais tant qu'on est à les comparer, je ne vois pas sur quels critères la Russie s'en sort particulièrement bien.
Au fond, ce qui ressort de ces prises de position, c'est que tout le monde semble trouver normal de chercher des excuses au gouvernement de V. Poutine sur un raisonnement fallacieux de type "deux faux font un vrai", comme s'il fallait que Poutine devienne moins méchant pour qu'on comprenne que les USA ne sont pas nos amis. Mais en réalité, ça ne fait que me rappeler les contorsions ridicules du PC en France à la fin des années 1980, quand il a bien fallu se rendre à l'évidence que les puissances communistes, en plus d'avoir opprimé les peuples et les avoir réduit en esclavage, étaient en train de s'effondrer toutes seules sous le poids de leurs dysfonctionnements économiques, politiques, et administratifs. Les contorsions avec la réalité ont une limite, qui n'est pas loin d'être franchie ici. La Russie n'est pas une démocratie, les opposants politiques sont baillonnés et emprisonnés, voire exécutés, les universités ne sont pas libres, les journalistes ne sont pas libres. Minimiser ce genre de choses, ça revient à les cautionner, et c'est hyper-dangereux.
[^] # Re: Pourquoi Ubuntu se cherche à ce point ?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Sortie d’Ubuntu 17.04 Zesty Zapus : la croisée des chemins. Évalué à 10.
Ça n'est quand même pas à nous de proposer des solutions, Canonical est une boîte privée qui est censée assurer sa propre rentabilité. Il faut quand même voir que Canonical demande beaucoup à la communauté, notamment de faire vivre un bugtracker gigantesque. La communauté reporte, trie, reproduit les bugs, envoie les rapports upstream quand nécessaire, etc. Ça serait d'ailleurs intéressant de savoir combien Canonical aurait dû dépenser pour payer des gens à faire ça.
Historiquement, Canonical a la mauvaise réputation de peu contribuer au développement des autres lociels, contrairement à d'autres gros acteurs du logiciel libre. La voie de Canonical, ça a plutôt été de proposer des solutions «maison», c'est à dire de payer des développeurs pour créer des logiciels spécifiques plutôt que de se disperser dans l'écosystème du logiciel libre. C'est une stratégie comme une autre, mais elle ne fait pas que des heureux, notamment parce que ça ne pourrait pas fonctionner si tout le monde faisait comme ça.
Et puis bon, cette stratégie a fini par montrer ses limites : quand on porte un produit tout seul, il faut s'attendre à ce qu'il ne soit pas adopté et qu'on reste tout seul très très longtemps. À ma connaissance, aucune autre distro n'utilisait Unity, ou n'était intéressée par Mir. Révolutionner le libre tout seul, c'est possible, mais c'est ambitieux et risqué.
Il y a eu de longues discussions ailleurs lors de l'annonce de l'abandon d'Unity, mais la qualité du logiciel en lui-même (robustesse, évolutivité, performances) restait quand même discutable. Là où je serai peut-être toujours naïvement étonné, c'est de voir à quel point l'argent ne fait pas tout ; certains logiciels ne partent de quasiment rien (quelques gusses dans leur garage qui bossent la nuit)et vont très loin, tandis que d'autres développés à coup de millions ne décollent pas (trop complexes, trop "théorisés", pas assez d'enthousiasme ou de pragmatisme…).
[^] # Re: Machine a dépouillé
Posté par arnaudus . En réponse au journal Vote à l'urne et vote électronique. Évalué à 8. Dernière modification le 14 avril 2017 à 14:45.
Si, parce que l'organisation d'un vote coûte cher, en temps et en énergie, pour les organisateurs et pour les citoyens. Si tu organises un scrutin papier par mois, ça va être ruineux, et tout le monde va s'abstenir, parce que c'est trop chiant d'aller voter tout le temps.
Sans compter que pour voter quelque chsoe de sensé, il est indispensable de se renseigner individuellement, et d'organiser des campagnes politiques pour débattre et échanger des arguments. À force de s'impliquer dans la vie en collectivité, on n'aura plus de vie du tout.
L'exemple de la Suisse n'est pas terrible d'ailleurs, parce qu'à ma connaissance, les taux de participation pour les votations locales sont inférieurs à 30%, même avec tout une accumulation de procédures de votes alternatifs (internet et correspondance).
Bof, une heure à tout casser, rien à voir avec le fait de tenir un bureau de vote.
J'ai participé à quelques dépouillements en France et j'ai été frappé par le fait qu'il était quasiment impossible de tricher. La seule possibilité de triche est une entente entre les dépouilleurs, ce qui en théorie ne devrait pas avoir lieu si les citoyens acceptent d'aller dépouiller de temps en temps.
À mon avis, justement, la force du vote papier est la quasi-impossibilité de triche.
Totalement inutile AMHA. Tu as déja dépouillé? Le goulot d'étranglement est la mise en place du dispositif et l'ouverture des enveloppes, chose que tu devras faire avec ta machine à dépouiller. Ensuite, ton système impose des cases à cocher ou des trous à percer, donc toute une logistique (stylos, perforatrices) et une complexité (avec les risques d'erreurs qui vont avec) totalement inutiles. En plus, dès qu'il faut manipuler les bulletins, il est possible de faire des petites marques discrètes qui pourraient permettre des dérives.
Si tu veux juste empiler les bulletins et les compter comme des billets, ça n'a aucun intérêt ; combien faut-il de temps pour recompter quelques dizaines de bulletins?
Tant qu'il s'agit de scrutins simples (un seul choix), rien ne vaut le petit papier dans l'enveloppe.
[^] # Re: j'ai essayé
Posté par arnaudus . En réponse au journal RegenBox, régénérateur de piles alcalines open source. Évalué à 2.
Remarque, c'est pas complètement débile ; plutôt que de recharger les batteries avec toute la logistique qu'il y a derrière, tu fais la vidange et le plein d'électrolyte.
Par contre, ils savent eux-mêmes ce qu'ils ont l'intention de mettre dans leurs batteries?
[^] # Re: j'ai essayé
Posté par arnaudus . En réponse au journal RegenBox, régénérateur de piles alcalines open source. Évalué à 1.
Je te déconseille de boire le contenu des batteries quand même :-) C'est quoi dedans exactement? Chlorate de quelque chose?
[^] # Re: Shuttleworth à propos de Mir
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Ubuntu abandonne Unity, Mir et le mobile !. Évalué à 2.
Ça n'est pas forcément vrai ; Linux est-il un gouffre financier? Firefox (le navigateur, pas l'OS) est-il un gouffre financier?
C'est seulement vrai pour une fenêtre spécifique : un OS intégré (du kernel au desktop). Et encore, est-ce qu'il est raisonnable pour une entreprise de ne vivre que d'un OS? Le marché change, Windows se casse la figure, et il ne va bientôt plus rester que des modèles où l'OS lui-même n'a pas de valeur intrinsèque.
Alors oui, les fabricants sont frileux, mais est-ce que la frilosité n'est-elle pas une constante dans l'économie actuelle? On n'entend que ça, que l'économie va mal parce que les banques sont frileuses, que l'industrie va mal parce que les investisseurs sont frileux… Ça a l'air d'être un phénomène majeur, peut-être que simplement la complexité du monde actuel fait en sorte que la prise de risque n'est de manière générale pas rentable? Comment peut-on inciter une boîte à faire quelque chose qui, a priori, n'est pas rentable?
Mais bon, j'ai l'impression que ça n'était pas ça qu'il disait dans la citation proposée. Il semblait critiquer l'attitude de la communauté vis-à-vis de son pari perdu d'être moteur sur un certain nombre de défis à surmonter dans la communauté du libre. Il a plusieurs fois pris la décision de la jouer en solo, et il n'a pas réussi à convaincre. Trop d'ambition, mauvaise com, mauvais produits, je n'en sais trop rien. La seule chose que j'ai testée, utilisée, et critiquée en tant qu'utilisateur "Monsieur tout le monde", c'est Unity. Et je continue à recommander Ubuntu parce que c'est facile à installer et à mettre à jour, mais je précise toujours que l'interface est un peu pourrie et bugguée, et difficile à configuer. Ça, ça n'est pas de la faute des autre ; que compiz prenne parfois 80% d'un processeur pendant des dizaines de secondes, on ne peut quand même pas dire que c'est de la faute de truc, machin, des constructeurs, ou de la communauté. Je dois évidemment sous-estimer la complexité de coller une barre avec des icônes et de faire en sorte que les applications s'ouvrent quand on clique dessus, mais en tant qu'utilisateur je ne suis pas franchement convaincu par la puissance et la compétence des équipes de développement qui se consacrent à plein temps à Unity (ou alors ils ne sont pas assez nombreux, ou la tâche est trop complexe, mais bon, ça ne donne pas complètement confiance…).
En plus, honnêtement, si Shuttleworth vient vous expliquer qu'il sait comment faire du pognon avec Ubuntu, il y a de quoi regarder à deux fois, non? :-)
[^] # Re: ca existe
Posté par arnaudus . En réponse au journal RegenBox, régénérateur de piles alcalines open source. Évalué à 4.
Le document a quand même l'air de dater d'une bonne quarantaine d'années… La technologie n'a pas forcément beaucoup changé, mais les processus industriels ont forcément été modifiés (qualité des matériaux, etc).
Bon, en plus, si j'ai bien compris, le principe reste de recharger la pile quand elle a encore 70% de sa capacité. Ça limite quand même les conditions en pratique.
[^] # Re: j'ai essayé
Posté par arnaudus . En réponse au journal RegenBox, régénérateur de piles alcalines open source. Évalué à 10.
OK, donc d'un côté tu as la possibilité de réutiliser (un peu) des piles usagées, et de l'autre côté, tu as 1) la logistique de devoir recharger les piles, stocker les piles rechargées, attendre qu'elles le soient, etc; 2) les problèmes éventuels de sécurité (fuites dans le chargeur / dans l'appareil, risques de surchauffe, etc—et d'une manière générale, tous les risques liés à une utilisation non-conforme d'un produit industriel donc les coûts ont été tirés au méga-maximum de manière à ce qu'il n'y ait pas un milligramme de matière de trop dans le produit.
Pour les questions de coût, il y a maintenant des possibilités d'acheter des piles vraiment low-cost pour ces fameux appareils qui ne demandent pas grand chose, donc à mon avis, avant de rentabiliser un tel chargeur, il faut des années. En plus, s'il faut y mettre des piles de bonne qualité pour que la recharge puisse se faire, on passe dans les rendements négatifs.
Pour l'environnement, c'est plus discutable. Il y a quand même une filière spécialisée pour le recyclage des piles et batteries ; si on a le choix entre recycler les piles après un cycle d'utilisation ou finir éclatées au fond d'un évier pendant qu'un gusse se lave les mains frénétiquement en disant «putain putain putain» après 3 cycles de charge, je ne suis pas forcément convaincu.
Bref, parfois les bonnes idées n'en sont pas forcément, et il ne faudrait pas que le chargeur à piles alcaline soit principalement motivé par un marché de gogos qui croient dans le moteur à eau…
[^] # Re: Shuttleworth à propos de Mir
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Ubuntu abandonne Unity, Mir et le mobile !. Évalué à 5.
Mouais, le mec prétend découvrir comment ça marche seulement maintenant… Ça fait quand même un peu aigri, non? Son business model tombe à l'eau (ou est même inexistant), et ses grandes volontés de commander l'évolution du Desktop sous Linux se sont heurtées à un mur (bien compréhensible). Du coup, c'est de la faute des autres s'il a foiré… Carrément facile.
J'ai l'impression que de toutes manières ça gueule toujours avant. Et ça n'est pas un problème : avant, il n'y a pas de logiciel, c'est juste de la tchatche. Montre le code, montre un truc qui marche, bien conçu, qui plait aux utilisateurs, qui évolue, qui est portable, et ça va gentiment percoler dans l'ensemble des distributions. Le logiciel loibre a toujours fonctionné sur la base d'un processus vaguement Darwinien, avec beaucoup d'énergie, de sueur, de larmes, de temps et de pognon «gâchés» sur des projets qui ne décollent pas. Mais ça veut dire que quand ça décolle, alors c'est un progrès réel. Évidemment, il y a toujours des grincheux qui prétendent que «c'était mieux avant», mais au final, ça avance, y compris sur des domaines où on ne pensait pas que ça puisse réellement avancer (par exemple pour systemd).
Du coup, c'est compliqué de prétendre que «les autres» sont responsables des échecs : les échecs ne sont dûs qu'à des logiciels trop buggés, trop vaporware, trop complexes, pas assez convainquants pour percoler dans la communauté. J'utilise Ubuntu et Unity depuis des années, et ça n'est pas grâce à Unity. C'est trop buggué et trop problématique en termes de performances pour être crédible—pourtant, théoriquement, c'est pas mal pensé et je pourrais adhérer au principe, mais l'implémentation n'est pas convaincante. Or, dans «logiciel libre», il y a quand même «logiciel». On peut mettre autant d'argent et de communication qu'on souhaite, si le logiciel n'est pas bon, alors ça ne peut pas marcher.
[^] # Re: Precision
Posté par arnaudus . En réponse au journal La demande d'asile de Cellou Diallo finalement refusée. Évalué à 10.
Je pense que tu n'as rien compris.
Pour quoi faire? Je ne suis pas journaliste, j'ai autre chose à faire, et je m'en fous de savoir la vérité sur cette histoire (je dis juste que la version qu'on nous a servie ne l'est pas).
Il y a deux personnes qui ont fait l'effort de poster deux journaux sur le sujet, et les deux (que ça soit Patrick Emmabuntüs pour l'ancienne ou Michaël pour celle-ci) ne répondent qu'évasivement, soit «moi je suis dans l'action, je n'ai pas réfléchi à quoi que ce soit» ou «je ne fais que rapporter de vagues infos qui sont peut-être vraies, peut-être fausses, ça n'est pas moi qui les ai écrites». Toi tu affirmes carrément des trucs faux (style «personne n'a dit qu'il avait fui ébola») avant de te rétracter («ah bah si, ça ne change rien»). Bah si, ça change tout : rien de tout ça n'est fiable. Il faut bien comprendre que la plupart d'entre nous, à la base, on s'en fout pas mal. Si les gens qui se sentent assez impliqués pour rédiger des dépêches ou des journaux trouvent ça trop compliqué de contacter l'administration ou de nous donner quelques éléments factuels, pourquoi on le ferait, nous?
[^] # Re: Precision
Posté par arnaudus . En réponse au journal La demande d'asile de Cellou Diallo finalement refusée. Évalué à 7.
Il y a quand même plusieurs niveau. Le cas que tu cites sur le droit de grêve, c'est un cas typique où le gars en face de toi a tort, mais il se trompe de «bonne foi» (probablement parce qu'il n'y a jamais pensé ou qu'il ne s'est jamais renseigné, mais bon, chacun fait ça tout le temps aussi). Il expose son point de vue sur quelque chose de factuel, tu exposes ton point de vue, et il apparait très clairement qu'il a tort. Bon, c'est humain, ça arrive même aux meilleurs d'entre nous :-)
On peut aussi glisser sur la discussion "OK c'est peut-être illégal mais c'est parfois légitime", qui consiste à changer subtilement la question pour ne pas trop perdre la face (ça aussi c'est humain, et c'est tolérable dans la mesure où ça permet aux gens de se reparler après une discussion. C'est même vital quand on discute avec des amis, sa compagne, ou son patron : toujours laisser une porte de sortie).
Mais bon, quand même, on ne parle pas de mensonge, de «vérité alternative», ou plus subtilement de «vérité parallèle». Je ne sais pas si «vérité parallèle» est le bon terme, mais c'est une technique très utilisée par les e-fachos (et même par certains politiques) : «OK, l'histoire est inventée de toutes pièces, mais ça aurait pu être vrai, parce que le phénomène qu'elle décrit est réel». C'est assez subtil comme raisonnement, et c'est utlilisé à toutes les sauces sur la fachosphère : on se fout de savoir si c'est vrai ou pas, parce que ça peut passer pour vrai, et ça conforte les gens dans un préjugé quelconque, de préférence raciste, mais pas seulement. J'ai l'impression que notre histoire du demandeur d'asile peut tomber dans cette catégorie là ; cette histoire n'est pas celle d'un demandeur d'asile, c'est une allégorie de l'histoire fantasmée d'un demandeur d'asile imaginaire, à qui il est arrivé les pires trucs au monde : le mec est courageux, il vit en France depuis une dizaine d'années, il est arrivé parce qu'il a été chassé par la famine, les terroristes, les épidémies, ou par son gouvernement, il est compétent, impliqué dans la vie associative, il a un boulot, un diplôme, et sa famille dans son pays a été massacrée par les islamistes, la famine, ou les épidémies. L'histoire est là, prête à qui veut l'entendre. Il ne reste plus qu'à trouver un pauvre gusse pour l'incarner ; on prend son nom, sa photo, on met quelques détails, et paf, c'est parti pour la campagne de com.
Qu'est-ce qui est le plus choquant? Qu'il faille inventer des histoires personnelles (ou utiliser celles qui arrivent, comme le coup du petit gosse mort noyé?) pour impliquer les gens dans les différentes causes? Qu'en fait, le message est qu'on est en droit de traiter les pauvres réfugiés illétrés pire que des clébards, mais que ce mec là, il sait coder, c'est pas la même chose?
[^] # Re: Precision
Posté par arnaudus . En réponse au journal La demande d'asile de Cellou Diallo finalement refusée. Évalué à 6.
Les réactions super-agressives aux questions de bon sens me semblent quand même pointer aussi l'idée qu'on essayerait peut-être de nous prendre pour des pigeons. Une telle communication, désolé, c'est digne des sites de la fachosphère. Des on-dit, des vagues allégations, des incohérences partout mais si tu poses des questions c'est que tu es contre nous…
On peut peut-être me traiter de naïf, mais j'ai l'impression que c'est la première fois que je suis confronté de manière aussi «violente» à de telles méthodes venant de militants humanistes. Traditionnellement, on a d'un côté les lobbys / intérêts commerciaux / multinationales qui intoxiquent, et des militants qui, avec leurs moyens (et éventuellement une certaine naïveté de bonne foi) essayent de rétablir une vérité et de démonter les mensonges et les manipulations. C'est assez récent, mais des organismes comme Greenpeace par exemple ont plusieurs fois été border-line avec la vérité ou la manipulation ; on vit aussi une exagération des dangers du nucléaire, des vaccins, etc. par une certaine frange de militants, qui contribuent donc aussi à diffuser des infos pseudo-scientifiques. Mais là, ce dont on parle, ça reste des trucs assez factuels, récents, qui tournent autour d'un cas qui reste anecdotique. Et quand on creuse un peu, on s'aperçoit que les quelques infos qu'on a bien voulu nous fournir sont totalement incohérentes, voire parfaitement fantaisistes. Dans quelle mesure cette histoire n'est-elle pas une Fake News de gauche? Les Fake News, c'est de la merde, quelle que soit l'origine de l'information.
[^] # Re: Toujours pareil : comment prendre position sur la base d'informations parcellaires?
Posté par arnaudus . En réponse au journal La demande d'asile de Cellou Diallo finalement refusée. Évalué à 9.
Quelqu'un nous donne qu'une partie de l'information mais nous demande de prendre parti. C'est ça le problème, quel est l'intérêt de prendre parti dans cette affaire?
À la base, on nous vend une sorte de théorie du complot (il est évident que ce gars là devrait bénéficier du droit d'asile mais l'administration le refuse pour des raisons arbitraires). Au minimum, pour y croire, il faut des éléments solides qui ne sont pas apportés. En ce qui me concerne, fin de l'histoire ; par défaut je ne crois pas aux complots, et là rien de ce qui est dit n'est vraiment convainquant.
Si on lit les autres interventions, on voit que des arguments très différents sont avancés : trop de demandes d'asile sont refusées en France (mais du coup, c'est un combat général ou bien la défense d'un cas particulier?), l'État mène la vie dure aux associations… C'est quoi l'idée de base? C'est bien, comme on pouvait le croire au ton du journal initial, un combat politique? (la politique, ça n'est pas sale, mais ça n'est pas la même chose que la défense de l'état de droit…).
Après, ne pas savoir remettre en question sa stratégie de communication, c'est un peu embêtant. Là, on a un sujet "en or" pour Linuxfr, avec un public plus ou moins acquis à la cause du logiciel libre et à la liberté de manière générale. Réussir par un ton et des arguments pas convainquants à mettre le doute et à susciter des discussions sur le bien fondé de la défense d'un contributeur au logiciel libre, c'est quand même un peu un exploit.
[^] # Re: Toujours pareil : comment prendre position sur la base d'informations parcellaires?
Posté par arnaudus . En réponse au journal La demande d'asile de Cellou Diallo finalement refusée. Évalué à 10.
Tu mériterais de l'être pour des crimes imprescriptibles contre ta propre langue… Comment peux-tu espérer qu'on s'intéresse au fond du message alors que la forme est totalement délirante?
Comme ton graphe le montre, environ 30% des demandes d'asile sont acceptées ; sur le papier, il vient quand même avec un sacré avantage (intégration dans le pays, CDI, compétences professionnelles, soutiens politiques, …), tu ne penses pas que c'est un peu gros d'affirmer qu'il est victime de l'arbitraire adminsitratif? Ceci dit, si l'histoire de la fuite d'Ebola a été vendue de la même manière qu'à nous, ça expliquerait des choses ; comme ça a été dit au dessus, avec des amis comme ça, pas besoin d'ennemis…
[^] # Re: Toujours pareil : comment prendre position sur la base d'informations parcellaires?
Posté par arnaudus . En réponse au journal La demande d'asile de Cellou Diallo finalement refusée. Évalué à 9.
Tu inverses le raisonnement. Les demandes de pétition, de soutien, de participation à des manifestations, etc., on croule dessous. Sur n'importe quel réseau social ce genre de trucs pullulent. Dans une certaine mesure, linuxfr est un réseau social spécialisé, et sur le fond ça n'est pas très différent.
Dans la vie, il faut choisir ses combats, et surtout, réfléchir à ce qu'on fait histoire d'être sûr de ne pas coller son nom en bas d'une pétition alors qu'on est en désaccord avec son contenu. Là, on nous sert une histoire douteuse, c'est à ceux qui veulent qu'on y croie de nous convaincre, pas l'inverse.
Ton raisonnement, ça reviendrait à demander au client de se renseigner quand un vendeur ne trouve pas la réponse à la question, par exemple. Ça arrive plus souvent qu'on ne le pense ; "est-ce que ce matériel fonctionne sous Linux?" "Je ne sais pas, vous avez cherché sur Internet?". Eh oh mon gars, c'est toi qui es payé pour me vendre ton truc. Là c'est pareil, personne n'est a priori contre l'asile de cette personne, mais ça serait profondément débile de militer pour sur la base d'informations aussi manifestement biaisées.
En l'occurrence, lui, il doit bien savoir pourquoi son appel n'a pas abouti (d'ailleurs, il semble ne pas souhaiter épuiser toutes les voies de recours) ; ça serait le minimum de nous dire si ça sert vraiment à quelque chose de s'indigner (par exemple, s'il a un casier pour des faits pas très glorieux, tout de suite, ça change la donne). Plus trivialement, ça pourrait être que l'administration considère qu'il n'est pas réfugié politique et que son histoire de statut d'opposant politique c'est du pipeau. Dans ce cas ça peut être vrai ou pas, on peut discuter dessus. En tout cas, moi je ne touche pas la soupe déja digérée par quelqu'un d'autre.
# Toujours pareil : comment prendre position sur la base d'informations parcellaires?
Posté par arnaudus . En réponse au journal La demande d'asile de Cellou Diallo finalement refusée. Évalué à 10.
C'est toujours compliqué de réagir à ce type d'information, parce qu'on n'a aucune idée des tenants et des aboutissants. L'histoire racontée est une jolie histoire, celle d'un mec compétent venu en France pour ses études, participant à la communauté du libre, et expulsé par une administration hostile. Vu comme ça, ça a en effet l'air abitraire et incompréhensible. Mais dans quelle mesure c'est vrai?
De nos jours, on n'a pas le choix : il faut aborder toute information avec un esprit critique, parce que le risque de manipulation est partout, y compris quand l'info vient d'un site "ami" ou même si elle conforte ses idées ou ses opinions politiques. Le problème, c'est qu'on n'a pas le temps d'aller tout vérifier, et qu'il faut se baser sur quelques morceaux d'informations pour évaluer si l'histoire telle qu'elle nous est racontée est crédible ou non.
Là, il y a quelque points douteux. Déja, la raison pour laquelle Cellou Diallo est venu en France n'est pas claire du tout : pour ses études, pour fuir Ébola, pour fuit la persécution du régime. C'est peut-être un peu des trois, ou peut-être que les raisons pour lesquelles il est venu en France sont différentes de celles pour lesquelles il ne peut plus rentrer. En tout cas, moi j'ai un warning qui s'affiche en rouge quand je sens qu'on essaye de m'enfumer avec une liste d'arguments pelletés en vrac.
L'autre truc douteux, c'est que le droit d'asile existe en France. Le gars a eu droit à des recours, il a donc pu faire valoir ses arguments, et plusieurs personnes différentes ont examiné son dossier et en ont conclu qu'il n'était pas élogible. C'est peut-être bêtement pour une raison purement juridique (délais non respectés, pièces manquantes, je ne sais pas, moi, mais c'est très différent dans ce cas d'un refus idéologique). Ou alors il y a une info qu'on nous a cachée (un casier judiciaire, un doute sur ses ressources?). Bref, quelle est la motivation du refus?
Ou alors l'administration est vraiment infiltrée par des bureaucrates incompétents et incapables d'étudier le contexte avant de prendre une décision, voire qui ne prend que des décisions politiques sans aucune considération des droits de la personne. C'est une possibilité non-négligeable étant donné de ce que je connais de l'administration, mais ça n'est pas la seule, et c'est anormal de suggérer qu'on puisse se mobiliser sur la seule base des informations qui nous sont communiquées au compte goutte et filtrées.
[^] # Re: Plusieurs disque ? Pas de chiffrement ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Retour sur achat d’un ordinateur portable « tout terrain ». Évalué à 0.
Et tu trouves que ça n'est pas une bonne raison justement de réfléchir avant de rajouter des couches de problèmes potentiels?
Au passage, il y a peu de briques qui peuvent te faire perdre la totalité de tes données, quand même.
Non. Mais les voleurs qui veulent aller passer des heures à aller chercher des données personnelles potentiellement monnayable parmi le merdier de tes dossiers perso, il y en a peut-être moins. Et des voleurs qui vont chercher à comprendre ce qui se passe quand ils vont arriver à l'écran de login d'un système Linux, il y en a encore moins. Et ceux qui vont booter avec un truc capable de lire les partitions ext4, ils sont drôlement motivés.
Rien, ta phrase ne veut rien dire.
Je n'ai rien contre les jeunes, ça serait complètement idiot. J'ai quelque chose contre les gens qui refusent des retours d'expérience. Et mon retour d'expérience, c'est que 1) je ne me suis jamais fait piquer de portable, et 2) encore moins de données, que 3) je ne crois jamais été confronté à un cas où le chiffrage aurait pu m'être utile, mais que 4) j'ai déja perdu le contrôle d'un BIOS à cause d'un mdp oublié, et 5) j'ai failli perdre mes données à cause d'un chiffrage foireux.
Parce que oui, un mdp, ça s'oublie. Quand tu as 20 ans, tu crois que ça ne s'oublie pas. Quand tu as 40 ans, tu sais qu'il te faut un plan B pour booter un ordi que tu n'as pas touché depuis 10 ans. Les solutions à base de mdp ou de clé USB, c'est bon pour la machine qu'on utilise au quotidien. Cette machine, un jour, tu vas arrêter de l'utiliser. Tu vas avoir un portable pro, tu peux partir à l'étranger et te racheter une machine sur place, tu peux avoir des milliers de raisons pour ne pas assurer une transition correcte entre tes machines. Tu ne peux prévoir l'imprévisible, mais tu peux juste prévoir qu'il va se passer des choses imprévisibles et que ton super système tout bien rodé que tu croyais infaillible, bah il a une grosse faille : c'est simplement le fait que les choses ne se passent pas toujours comme prévu.
Et tous ces systèmes en plus n'offrent que peu de garanties d'être toujours utilisables dans 5, 10, 15 ans. Rien que les formats de fichier évoluent, ce qui fait que tu peux parfois restaurer des vieux fichiers mais il n'existe plus de logiciel pour les lire. Ajouter par dessus un système de chiffrage, c'est ajouter une couche en plus.
Bah voila, tu fais partie des quoi, 0.1% des gens qui savent gérer correctement des données. Ça laisse 99.9% des gens qui ne savent pas le faire. Ces 99.9%, tu vas leur conseiller d'utiliser des outils avec lesquels tu es à l'aise, mais qui pourront les mettre dans la panade parce qu'ils n'en n'ont probablement pas besoin et qu'ils ne sauront probablement pas se dépatouiller avec en cas de problème.
Bref, le chiffrage correspond à des besoins particuliers, et sa balance cout/bénéfice est probablement désavantageuse pour pas mal de gens. Pas besoin de prendre de drogue pour comprendre ça.
[^] # Re: Plusieurs disque ? Pas de chiffrement ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Retour sur achat d’un ordinateur portable « tout terrain ». Évalué à 5.
J'ai tous mes vieux laptops dans des vieux tiroirs avec des photos dessus, dont j'ai probablement perdu les sauvegardes peu à peu. Je ne pense pas qu'être bordélique soit si rare que ça.
Bah c'est ma vie. Tant mieux pour toi si tu es ordonné, mais non, je n'ai pas la moindre idée d'où sont mes justificatifs, mes copies de justificatifs, ni même si j'ai bien reçu les papiers et si je ne les ai pas virés.
J'utilise au contraire des vrais arguments qui me sont arrivés à moi dans ma vraie vie. Traite-moi de débile si tu veux, mais j'ai l'impression que justement, j'ai essayé d'argumenter avec des exemples réels et pas des cas d'école de gusses qui ont découvert le chiffrement avant-hier.
Le chiffrement crée un risque réel de perdre des données, et l'oublier c'est débile, justement.
[^] # Re: Plusieurs disque ? Pas de chiffrement ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Retour sur achat d’un ordinateur portable « tout terrain ». Évalué à 2. Dernière modification le 28 mars 2017 à 11:22.
Le genre de problème que tu ne peux pas prévoir. Genre, une panne qui t'oblige à transférer le disque sur une autre machine, ou une mise à jour foirée qui t'oblige à recréer un nouvel utilisateur, ou un utilisateur qui se barre / qui disparait / qui passe sous un bus / qui fait la gueule, et tu te retrouves en root sans la moindre possibilité de récupérer le fichier Declaration_Impots_2015.odt…
Bah voila, quand tu auras un souci tu arrêteras simplement de chiffrer tes disques. C'est comme les sauvegardes automatiques qui merdent depuis 3 ans sans que tu t'en aperçoives. Jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien.
Non non, c'est plus compliqué que ça. Quand tu crées la partition, le système te donne une clé à rallonge, qu'il faut noter et garder quelque part (et pas dans ton /home, évidemment), le plus facile est de la noter à la main et de la planquer quelque part. Parce que non, je ne sais pas exactement comment il déchiffres le disque au démarrage de la session, mais c'est autre chose que login/password. La preuve par mon erreur, j'ai change le uuid sans changer le login et crac, ça ne marche plus. Je ne sais pas pourquoi, il doit forcément coller l'id quelque part?
Je ne vois pas le rapport, ici on parle de modifications non-destructives qui, a priori, ne devraient pas avoir de conséquences sur le fonctionnement du système (ça n'était pas du tout une faute de frappe, c'était une manip que je faisais en routine sur plusieurs machines pour faire des montages nfs qui sont plus faciles et plus transparents quand les users on le même login et le même uuid sur différentes machines, sauf que là, crac).
Mais de toutes manières, là n'est pas la question. Ce que je voulais dire, c'est que le chiffrement apporte des problèmes supplémentaires là où il n'y en aurait pas eu sans chiffrement.
À force de vouloir se protéger contre des ennemis plus ou moins imaginaires, on finit par se créer des ennuis à nous mêmes. C'est super-logique, on souhaite empêcher les autres d'accéder à nos machines et à nos données, et pour ça, on ne se rend pas forcément compte qu'on s'empêche aussi nous-mêmes d'accéder à nos données le jour où, pour n'importe quelle raison, on perd le moyen "habituel" de lancer notre /home.
C'est pareil que de coller un mdp au BIOS. Idem, je l'ai fait, ça semble une super-idée sur un laptop : on chiffre les données, on fout un mdp au BIOS ; ça pourrira la vie du gars qui piquera le laptop et qui voudra le reconditionner. Sauf qu'évidemment, le mdp BIOS il sert une fois tous les 4 ans, et que 4 ans après, bah on ne l'a plus. Du coup, ça fait un beau laptop pour qui on ne peut plus accéder au BIOS—pas grave, il ne faut juste pas changer l'ordre du boot.
De toutes manières, ça n'est pas seulement valable pour le chiffrage, c'est valable pour tout. Tu peux te la jouer geek et faire des trucs super-complexes quand tu es jeune et/ou que c'est ta passion et ton trip, et puis ta vie change, tu as moins de temps pour tripoter tes machines, et tu finis par oublier tes passwords, tes sécurités commencent à te faire chier, tu veux des trucs qui juste marchent parce que tu as maintenant autre chose à faire que de recompiler des branches en cours de développement, de réinstaller des machines, ou de lire le man d'outils dont tu n'as rien à secouer.
Ne pas chiffrer ses disques, c'est aussi penser à son futur soi dans 10 ans. En 2027, on veut montrer aux gamins les photos de vacances 2015 en Turquie, avant la guerre civile de 2018. Ah bah pas de bol, on a retrouve le laptop dans le grenier, ah ah c'est vrai, il était sous Linux, ahhh le numéro de version qui date de Mathusalem… mais euh…, c'était quoi déja le password?
[^] # Re: Plusieurs disque ? Pas de chiffrement ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Retour sur achat d’un ordinateur portable « tout terrain ». Évalué à 8.
Ça n'a pas d'impact sauf le jour où tu as un problème quelconque. Et là, crac! Te voila à retaper fébrilement dans un utilitaire en ligne de commande que tu ne connais pas une clé de 64 caractères aléatoires notée à la va-vite sur un post-it 5 ans auparavant. Honnêtement, quelle est la probabilité de retrouver ses données? Chiffrer ses disques, c'est facile. Les déchiffrer quand on est dans la m** et que le PC ne fonctionne plus, c'est mission impossible. J'ai fait comme tout le monde, j'ai chiffré mes disques quand l'option est apparue dans Ubuntu. Et crac, un jour, suite à un bricolage anodin (changement d'uuid), paf, plus de données. On se retrouve en root à faire connerie sur connerie le plus vite possible pour récupérer ses fichiers (heureusement pour moi, il suffisait de défaire ma connerie, mais c'est parce qu'elle était simple et que j'avais compris ce qui s'était passé! Si c'est un script vieux et un peu louche que tu as récupéré quelque part, il y a de fortes chances que tu n'arrives même pas à comprendre ce qui a merdé).
Donc résultat, le chiffrement des disques, c'est une saloperie. Tu peux mettre ça en place peut-être en milieu pro où tu as toute une infrastructure derrière pour la restauration et les sauvegardes, avec des gens qui savent ce qu'ils font. Conseiller ça à un particulier, à mon avis, ça a une balance bénéfices/risques très très négative.