Donc il a jamais dit qu'il avait conscience d'accéder à un espace interdit. Juste que la page racine avait un login.
Clair, les juges n'ont pas du tout l'habitude de déceler quand on essaye de les prendre pour des cons. Tu te fous de lui parce qu'il prononce "gougleu", mais l'argumentaire de la mort qui tue à base de "c'est mon oncle qui a tondu la pelouse et qui en a mis dans des sachets, j'vous jure je savais pas", il a décelé l'astuce…
sinon, il y a risque de l'enfreindre par méconnaissance.
Visiblement, Bluetouff n'a pas réussi à convaincre le juge qu'il ne savait pas qu'il n'avait pas le droit d'accéder à ces documents. Je pense que le juge a très bien compris que Bluetouff pensait pouvoir profiter de ce qu'il pensait être une faille dans la loi ("la porte était grande ouverte, je ne savais pas que je n'avais pas le droit de rentrer chez les gens et de prendre des photos"), et le juge a conclu que cette faille n'existait que dans l'imagination de Bluetouff (c'est l'intention qui compte, pas la méthode).
La justice se fout des arguments techniques. Elle a estimé qu'il était clair que les mainteneurs du site n'avaient pas l'intention de rendre ces documents publics, que que Bluetouff le savait. À partir de là, le délit est constitué. Tous les trucs techniques n'ont rien à voir avec ça—c'est une vraie déformation professionnelle, les gens qui tripotent l'informatique ont tendance à confondre l'intention avec la technique, en imaginant qu'on peut contourner quelque chose de visiblement interdit en utilisant un protocole qui lui, n'est pas explicitement interdit.
Je ne suis pas certain, mais j'imagine que ça pourrait avoir à voir avec la possibilité d'utiliser les preuves accumulées par les services secrets lors d'un procès éventuel. Si tu ne fais que des trucs illégaux, tu amasses des infos, mais pas de preuves.
ca me fait penser étrangement au relations que les EU ont avec plein d'autre petit pays qui n'ont même pas une frontière commune.
"Plein" ne me semble pas être un exemple crédible. Quelques exemples seraient de bon aloi. La finlandisation, ça n'est pas seulement une forme de dépendance économique, c'est une forme d'annexion de facto : perte de souveraineté, perte d'indépendance militaire, perte de la liberté d'expression, etc. En Finlande, les programmes scolaires étaient censurés, les livres et les films étaient censurés, les journaux étaient censurés, etc. Honnêtement, ça me fait plus penser aux relations que la Russie a actuellement avec certains États de l'ex-URSS. Les États-Unis ont une politique de domination militaire et économique, mais 1) ils n'ont pas de politique d'expansion territoriale (et ne menacent personne d'annexion ; je n'ai jamais entendu un responsable américain prétendre que l'Irak ou l'Afghanistan étaient des territoires US), 2) ils n'exercent pas d'occupation militaire de leurs "alliés" (les chars US ne se balladent pas dans Londres), 3) en général, la liberté d'expression est préservée (la France est alliée des US et tu as le droit de raconter ce que tu veux sur les américains sans trop rien risquer). On peut accuser les US de pas mal de choses, mais c'est mal comprendre ce qu'on appelle la "finlandisation" que de la comparer avec la politique internationale des US.
Ouhlala, les services secrets font des trucs illégaux? Quelle surprise, on tombe de haut.
Il ne manquerait plus qu'on s'aperçoive qu'ils manquent de transparence.
Sans blague, il est tout à fait normal que les services secrets soient border-line, c'est même leur raison d'être (autrement, on confierait ces missions à la police). Ce qui est est dangereux, c'est la généralisation de ces méthodes (le fait de ne pas cibler une surveillance ou une action sur un individu identifié, mais d'aller à la pêche aux infos en surveillant des gens au hasard).
C'est vraiment n'importe quoi ce gouvernement.
La tentation de l'exécutif vers une surveillance poussée a toujours existé, et je pense que pas mal de constitutionnalistes iraient même à dire que c'est inévitable. Le dysfonctionnement ne vient pas du ministère de l'intérieur ou du premier ministre, mais plutôt du pouvoir législatif (assemblée, sénat, et conseil constitutionnel) qui, eux, n'ont pas vocation à gouverner, et sont censés encadrer par la loi les vélléités sécuritaires du gouvernement.
Sur le fond, l'argument de la légalisation des pratiques existantes n'est pas forcément fallacieux, c'est le même qui est utilisé par exemple pour la légalisation du cannabis. Encore une fois, ce qui est surprenant, c'est que le projet soit passé comme une lettre à la poste, pas qu'il ait été proposé.
des voisins super calés en télécoms, avec lesquels le pays a toujours entretenu de bonnes relations de business, même au temps de la guerre froide
C'est quand même un peu de la réécriture de l'histoire. Les Finlandais étant en première ligne à cause de leur frontière commune avec l'URSS, sans républiques "démocratiques et socialistes" pour faire tampon, ils ont été contraints à des concessions politiques majeures (le processus d'écrasement d'un État souverain par un voisin puissant a d'ailleurs été appelé "finlandisation"). C'est une forme d'annexion par la menace : si tu adhères à l'OTAN, on te pète la tronche, si tu ne fais pas de commerce avec nous, on te pète la tronche. Appeler ça des bonnes relations commerciales, ça équivaudrait à dire qu'une victime de viol a eu des bonnes relations avec son aggresseur parce qu'il n'a fait que la menacer avec une arme sans en faire usage…
Je suis tout à fait d'accord avec toi, en fait. J'essayais juste de rationnaliser la chose pour essayer de mieux comprendre. Dans ces modèles de crowd funding, il y a trois partenaires : 1) le public / client, 2) la personne qui organise le projet, et 3) des intermédiaires plus ou moins identifiés (éditeur, producteur, industriel qui va produire l'objet ou fournir les composants, intermédiaires financiers, ou simplement l'éditeur du site de crowdfunding).
Pour simplifier, mon argument est le suivant : dans quelques cas, il est probable que 2 essaye plus ou moins d'arnaquer 1. Dans la plupart des cas, 1 = 2, tout le monde est de bonne foi… Mais dans tous les cas, il n'y a que 3 qui gagne. C'est comme au loto : il n'y a qu'un seul vrai gagnant, c'est l'organisateur. Les perdants sont ceux qui prennent des risques.
Dans un système économique sain, le risque est récompensé. Par exemple, soit tu places ton pognon sur ton livret A, avec peu de rémunération, mais aucun risque, soit tu investis à la bourse, avec une espérance de gain plus élevée, mais une variance plus élevée aussi. J'ai un peu peur quand dans le crowdfunding, l'espérance de gain est faible pour ceux qui prennent les risques, et élevée pour ceux qui ne les prennent pas. Je voulais donc être sûr de bien comprendre si les clients étaient conscients du fait qu'ils étaiernt en fait des donateurs dans le système, et pas des bénéficiaires.
Ça serait un super bouquin ? Faut que je le soutienne, sinon il ne verra pas le jour
Du point de vue de l'éditeur, c'est plutôt "Il est risqué de financer un bouquin sans savoir s'il va se vendre. Si on arrive à le vendre avant de le produire, ce risque n'existe plus. Faisons croire à ces pigeons que c'est avantageux pour eux".
En gros, tu fais porter le risque sur le lecteur et/ou l'auteur. Il n'y a plus d'investisseur, et donc plus de rémunération du risque. Je suis d'accord pour dire que c'est un modèle différent, mais j'ai du mal à voir en quoi il est meilleur que le modèle classique.
un tirage photo, un dessin unique, une édition limitée…
Mouais mouais mouais, des trucs qui ne valent rien à produire mais qui prendraient "magoqiement" de la valeur. D'un côté, il y a un discours "débarrassons-nous des intermédiaires, nous n'avons pas besoin de toute cette machinerie capitalistico-industrielle de l'édition", et puis, dans la même phrase, on appuie sur une logique de spéculation possible sur la base d'une rareté artificiellement introduite (tes goodies n'ont pas de valeur intrinsèque, c'est la promesse de l'édition limitée qui leur donne une valeur de revente potentielle, bien hypothétique d'ailleurs sur un tel marché de niche).
payer une fonctionnalité logiciel, qui n'existera pas sinon.
Dans ce cas, on peut le présenter comme ça. Mais pour bien faire, il faudrait une liste de fonctionnalités, et un prix pour chacune d'entre elles ; quand on atteint le seuil le développeur se lance. Honnêtement, je ne sais pas si un tel système pourrait constituer un business model sérieux.
dans nos sociétés occidentales, les classes >= moyennes ont effectivement (beaucoup) trop d'argent !
Trop de pouvoir d'achat matériel, c'est tout à fait vrai (on peut acheter à peu près n'importe quel objet plus ou moins électronique et plus ou moins jetable). C'est déja un peu moins vrai si on s'intéresse aux vrais objets pérennes, et presque faux quand on parle de service (typiquement, payer quelqu'un pour faire quelque chose). C'est ça le drame de nos sociétés, les objets coutent tellement peu qu'il vaut mieux les jeter que de les réparer. Un ordinateur coûte une heure de salaire de programmeur (allez, deux si le programmeur est mal payé) ; comment veux-tu expliquer aux gens qu'ils peuvent avoir un ordi pour 300€ mais qu'il leur faudrait payer 1000€ pour que quelqu'un corrige un bug dans un logiciel?
a été brutalement forké alors qu'il était sous licence libre par des gens qui ne respectent pas les lois internationales
C'est leur explication. Mais ça n'a pas l'air très convainquant ; d'une part, il y a clairement une forme de xénophobie (le forkeur est Russe, et apparemment, il y a comme un climat de guerre froide). En essayant de reconstruire les morceaux à partir de la discussion (je ne garantis pas avoir tout compris), un contributeur russe trouvait que les versions patchées ne sortaient pas assez souvent et il a donc décidé de proposer des versions "à lui". Ça n'a pas plus au mainteneur principal et la situation s'est envenimée ; la version 64 bits a été rendue non-libre, et du coup l'autre gars a réellement forké. Le différend semble lié au fait que dès le fork, le nom du forkeur a été ajouté à tous les fichiers, sans lien avec d'éventuelles modifs. Ça ne me semble pas non plus catastrophique…
Ça n'est pas complètement clair, mais ils ont l'air de dire qu'ils ont disparu des auteurs du code source, ce qui est en effet un problème. Mais bon, quand on héberge et développe un projet et que le projet fonctionne, il n'y a aucune raison que les forks deviennent populaires. Un projet forké, c'est le plus souvent un projet qui a de vrais problèmes de gouvernance, c'est plus un symptôme qu'une cause…
Non, justement l'intérêt c'est de motiver les gens à te donner les moyens de lancer ton projet, que ce soit en pré-commande, en goodies, en remerciement, en accessoires, en édition limitée ou tout simplement en proposant un prix inférieur au prix de vente final.
Pour la pré-commande, je ne vois pas trop l'intérêt pour le consommateur. Tu pré-commandes un truc pour être sûr d'être livré dans les premiers? ( = faciliter la logistique du producteur ; pas de stock et avance de trésorerie, super-affaire pour l'entreprise).
en goodies, en remerciement, en accessoires, en édition limitée
Au temps du commerce triangulaire, ça s'appelait de la verroterie.
tout simplement en proposant un prix inférieur au prix de vente final.
Jamais vu, et c'est assez illogique. L'objectif de la levée de fonds, c'est de rentrer dans ses frais, alors qu'il y a tous les frais fixes à financer, la R&D éventuellement, etc.
Dans l'ensemble, il y a une énorme diversité de types de financement participatif, mais honnêtement, je n'en ai pas vu beaucoup qui présentaient un avantage financier objectif pour les participants? C'est un peu un type de financement irrationnel : "si tu as trop de pognon, file-en moi un peu pour que je fasse un truc cool", mais on participe toujours à perte.
Mouais, je n'ai jamais été convaincu par ggplot2, et encore moins par lattice. L'utilisation d'aplats de gris et l'"innovation" graphique font peut-être un peu plus moderne, mais je trouve qu'on y perd énormément en simplicité.
suivant archive.org, le copyright a toujours été "Guake.org", donc le propriétaire du nom de domaine.
Euh, alors là, ça m'étonnerait. Un nom de domaine n'est pas une personne morale. C'était évidemment idiot de mettre "copyright guake.org", ça ne veut absolument rien dire, mais ça ne veut pas dire plus aujourd'hui qu'avant le squattage.
Il faut se mettre dans le crane qu'écrire un copyright et gérer la propriété n'est pas à pas à prendre à la légère, ici tout a été fait pour avoir des ennuis
Je suis parfaitement d'accord, mais on peut quand même pardonner et mettre ça sur le compte de l'enthousiasme ou de l'inexpérience? Finalement, dans l'histoire, il y a quand même quelqu'un qui construit quelque chose, et quelqu'un qui parasite. Si tu ne verrouilles pas ta porte et qu'un voleur vient te piquer ta télé, tu as été négligeant, certes, mais le méchant dans l'affaire, c'est quand même le voleur. Ceci dit, le trouve que le ton du journal n'est pas du tout "j'ai été con et je l'ai bien payé", et c'est peut-être le problème : quand on fait une erreur, on l'analyse et on essaye d'en tirer quelque chose (de préférence, quelque chose d'autre que de l'aigreur). La quantité de messages dont la teneur est "c'est bien fait tu n'avais qu'à faire attention" est quand même assez grande ; il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas d'erreurs.
Je suis toujours très surpris de voir le nombre de grands débutants qui fonctionnent sur des distributions ultra-confidentielles. Ça ressemble quand même à changer une prise de courant sans couper le jus et les pieds dans l'eau…
Pour le site reproduit à l'identique, étant donné le courant actuel en matière de propriété intellectuelle je doute qu'il le soit.
Non, c'est en effet une contrefaçon, mais ça n'a rien à voir avec le nom de domaine. Le site s'appellerait tartempion.it que ça ne changerait rien au problème de propriété intellectuelle.
En matière droit des marques c'est aussi tout à fait douteux
Apparemment, Guake n'a pas l'air d'être une marque, donc la situation est légalement un peu compliquée. J'ai juste l'impression que certains découvrent d'un coup qu'il se passe des choses crades sur la gestion des noms de domaine, mais ça a toujours été comme ça, et ça n'est pas prêt de changer avec l'ouverture de centaines de nouvelles extensions, qui rendent virtuellement impossible l'achat de tous les noms de domaines qui contiennent le nom d'une marque. D'un autre côté, ça veut aussi dire que tu pourras bientôt acheter guake.amol si tu veux, et que personne n'est plus limité pour avoir un site au nom qu'il veut.
J'ai l'impression que l'auteur aurait voulu qu'on compatisse (on peut le faire), mais il lui arrive ce qui est arrivé à des milliers de gens avant lui sans que personne ne compatisse plus que ça. Le monde est moche, voila, mais ça n'est pas la fin du monde non plus (honnêtement, je ne pense pas qu'il ait existé une période au cours de l'histoire où le monde était moins moche que ce qu'il est actuellement).
De toutes manières, il existe une solution toute faite : expliquer au gars que tu utilises maintenant un autre nom de domaine et que tu t'en fous du .org, il est donc libre de le revendre 900$ s'il veut, parce que tu n'as pas plus de 20$ à mettre. Tu verras bien s'il tente une nouvelle offre ou pas :-)
la SPRE c'est pas du tout un monopole empêchant la pleine proprité, car (!!!) c'est le traité de rome qui l'a établi.
Tu es de mauvaise foi quand même. Tu n'es pas sans savoir que le droit communautaire domine le droit national, et que l'argument est pertinent (on ne peut accuser la loi française quand elle ne fait que retranscrire un traité international, la loi française n'est pas à l'origine du problème).
Par ailleurs, l'argument de dire que la loi contrevient à la liberté d'entreprendre de Musicmatic est presque ridicule ; la loi peut tout à fait pourrir le business model d'une entreprise (regarde Uber, par exemple) pour des questions d'intérêt général. Si on admet un tel argument, alors les cigarettiers vont se plaindre qu'on les empêche de faire de la pub, les dealers d'héroïne que la loi gène leur business, les boîtes de transport routier que les limitations de vitesse les empêchent de gagner de l'argent, etc.
Sur le fond, c'est l'exemple typique de pourquoi la loi ne doit pas chercher à protéger les gens contre leur gré. C'est exactement ça, la loi tente de surprotéger les auteurs, au point où elle empêche ces auteurs de ne pas toucher la "juste contribution" de mes noix.
Il faut bien comprendre que le problème n'est pas original, il est illégal de travailler gratuitement pour une entreprise ou une administration par exemple, même si on le veut, même si on insiste, et même si on signe tous les papiers qu'on veut. L'employé bénévole risque même des problèmes avec la justice (moins que l'employeur, mais quand même). Il va donc falloir que le tribunal décide s'il est légal pour un auteur de renoncer volontairement à la contribution-blablabla, et il n'est pas du tout garanti que ça soit le cas. Ce n'est pas de la faute du tribunal (et c'est donc complètement débile de l'accuser), le tribunal applique la loi, il ne l'invente pas.
Un problème majeur reste à régler, c'est le caractère manifestement immoral de reverser la contribution à une société à laquelle les auteurs concernés ne sont pas adhérents. Il n'y aurait pas 50 moyens de régler la chose, soit les auteurs peuvent directement percevoir leur rémunération auprès du SRPE, soit l'adhésion à la SACEM est obligatoire (ce qui, on le sait, va être à coup sûr condamné par la cour Européenne). Pour le reste, la loi est débile, mais il n'est pas du tout évident qu'elle ne soit pas anticonstitutionnelle, et par conséquent, le recours à la QPC n'est pas justifiée.
Honnêtment, je n'ai jamais compris la différence. En contrepartie de ton ton, tu peux recevoir un porte-clé, et ton nom va être cité dans les remerciements du projet?
Au départ du financement participatif, j'avais naïvement compris que l'objectif était d'investir dans des projets économiquement viables de manière indépéndante des circuits économiques traditionnels—par exemple, participer à l'édition d'un bouquin ou d'un disque qui n'était pas financé par les éditeurs traditionnels. J'ai déchanté vite fait quand j'ai compris que le financement participatif n'était qu'un don ou qu'un achat anticipé : dans la très très grande majorité des cas, tu achètes un produit à l'avance (ce qui, de fait, squizze totalement le rôle de l'investisseur), souvent d'ailleurs tellement au dessus de sa valeur marchande que ça s'apparente à un don.
Je suis donc d'accord pour admettre que le financement participatif est un mode de financement alternatif de projets, mais je trouve que le client n'y a pas grand chose à gagner (voire rien du tout). Le principe d'un investissement, c'est quand même qu'en échange du risque, il y ait un retour sur investissement. C'est en effet une manière assez sympa de dire "fuck" au capitalisme : le capital étant financé par des dons, il n'y a plus de méchants actionnaires.
Il y a des cas où la loi interdit de ne pas avoir ton ton nom et ton adresse quand tu donnes.
Quand un site me demande des infos que j'estime non-nécessaires, je remplis "Jean Kulacek" qui habite à Moncucq, ça m'étonnerait que ça ait beaucoup de valeur légale…
c'est galère au niveau du site de gérer les petits cas exceptionnels
Non, c'est exactement le contraire. Le webmaster ne s'est pas demandé s'il était obligé légalement de demander des infos ou quoi que ce soit, il a appliqué automatiquement une procédure inutile en se disant "ces cons-là donnent leur email 8 fois par jour sur Internet, ils ne vont pas voir la différence". Sauf que, excuse-moi, tu as le droit d'être un peu plus chiant quand c'est toi qui donnes. Quand il faut s'inscrire pour obtenir une info ou un document, tu peux considérer que le site va se rémunérer en monnayant ton adresse email, c'est malsain mais ça fait partie du deal. Là, ça donne franchement l'impression qu'ils vont revendre tes données privées à des spammeurs alors que tu es venu donner ton pognon, c'est quand même abusé.
Ce n'est pas superflu, ça sert à maintenir un contact.
Quand c'est pour maintenir un contact, il suffit de mettre une petite boîte "rentrez votre adresse email si vous voulez être contacté", et voila.
La circulation anonyme de l'argent n'a absolument rien à voir avec la nécessité de créer un 1542ème compte avec adresse email et mot de passe. Quand tu vas chercher ton pain, le boulanger ne te demande pas ton nom, ton adresse, et ton numéro de téléphone. Bah là, c'est exactement pareil. Tu ne devrais pas avoir besoin d'expliquer pourquoi ça te fait chier. Ça te fait chier, c'est totalement superflu, donc c'est inutile.
Je pense qu'historiquement, l'État s'est toujours torché avec le code du travail, les conditions de travail résultant des rapports de force entre les syndicats et l'administration au sein de chaque branche. Il a été rattrappé par la patrouille (et certainement par la trouille de devoir s'expliquer systématiquement devant la cour européenne) à cause de la généralisation des contrats de droit privé (CDD et CDI), auxquels on ne peut pas opposer les avantages (souvent fantasmés) du statut de fonctionnaire. Du coup, l'État a dû par ordonnance justifier a posteriori son interprétation libre du code du travail, en s'autorisant des dérogations plus ou moins avantageuses (renouvellement de CDD, médecine du travail facultative, salaires horaires inférieurs au salaire minimum, etc). J'aurais donc tendance à dire que la situation a tendance, paradoxalement, à être bien meilleure qu'il y a 10 ans : maintenant, il existe des règles, et la jurisprudence du TA pousse l'administration à les respecter. Évidemment, l'administration est absurde, et le respect des règles pousse à licencier après 6 ans de CDD plutôt de que proposer un CDI. Mais on ne voit plus ce qu'on voyait avant—typiquement, le travail dissimulé (sans couverture sociale, voire sans salaire), un grand classique des labos de recherche.
En l'occurrence, il n'y a pas que ça : il y a juste qu'on ne peut pas envoyer d'huissiers pour forcer l'administration à payer ce qu'elle doit. Le tribunal peut condamner l'administration à payer quelque chose, à des astreintes en cas de non-paiement, à n'importe quoi en fait, si l'administration ne paye pas, tu es obligé d'aller à l'échelon supérieur (cour européenne, j'imagine).
au point que certains (une rumeur) ont mis ça sur le dos des difficultés financières de l'État
Tu sais qu'un problème similaire a failli avoir lieu dans l'enseignement supérieur, où l'État a "oublié" de transférer à temps le dernier cinquième du budget des universités. Les payes ont bien été versées à temps, mais ça s'est joué à un jour ou deux. L'explication officielle était évidemment un problème informatique "qui_sera_réglé_dans_les_plus_bref_délais", mais on va finir par se demander si la capacité de l'État à emprunter sur les marchés est aussi bonne qu'on veut bien nous le faire croire.
Dans le privé, quand tu n'es pas payé, c'est un licenciement de fait sans cause réelle, et tu peux quitter ton poste et aller aux Prud'hommes pour récolter le pactole. Quand tu es contractuel dans le public, tu peux toujours faire la même chose au tribunal administratif (ça ne prend qu'une quinzaine d'années), avec l'espoir que l'administration voudra bien appliquer la décision du tribunal (ce qui n'est pas systématique). Quand tu es fonctionnaire, c'est toi qui risques de perdre ton poste (au moins en théorie) ; je pense que la situation n'est pas prévue et qu'à part manifester, tu n'as pas beaucoup de recours.
Certainement pas. Éventuellement loyaliste (dans le sens où j'accepte la légitimité démocratique d'un gouvernement même quand je n'ai pas voté pour eux, et que je suis bien obligé d'obéir en partie aux directives stupides des gouvernements vu que l'État paye mon salaire), mais absolument pas légaliste. Par contre, j'estime qu'il est essentiel d'assumer quand on ne respecte pas la loi et qu'on se fait gauler, ce qui ne fait pas de moi un légaliste.
Tu ne justifies pas l'obéissance au puissant ?
Ouaaaais, on est tous opprimés par un État dictatorial et des suzerains locaux riches et puissants qui font tous pour nous empêcher de nous exprimer, et on se saigne aux quatre parfums pour leur remplir les poches, ces pourris. Vive Marine Mélanchon!
digne d'une dissert de CM2 ?
Ça doit faire assez longtemps que tu ne t'es pas renseigné sur le niveau des gamins qui sortent du CM2. L'avantage, c'est qu'en CM2, on ne se planque pas derrière un clavier pour insulter les gens. Et que les coups de boules mérités aident à apprendre la vie.
prendre un peu de recul
Tu me fais penser à ces gens qui gagner 10 k€ par mois et qui jouent quand même aux pauvres. "Ouin ouin l'État nous prend tout, vous vous rendez compte, on ne peut pas manger bio tous les jours, et on a été obligés de ne pas augmenter le jardinier cette année". Tu as la chance de vivre dans un État de droit, de bénéficier de la liberté d'expression (y compris pour insulter les gens qui ne sont pas d'accord avec toi, et d'exposer tes angoisses d'oppression par le pouvoir), et au lieu de chercher à discuter des problèmes du système, tu préfères te vautrer dans l'outrance. La situation en France n'a rien à voir avec celle d'un État totalitaire. Je renouvelle exactement ma remarque précédente, il n'y a rien de comparable entre la justice en France et la justice en Chine, ou même aux États Unis. Tu m'excuseras, j'ai tendance à plaindre les amputés avant de m'intéresser à ton ongle incarné.
[^] # Re: Relaxé en première instance
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'affaire Bluetouff. Évalué à 8.
Clair, les juges n'ont pas du tout l'habitude de déceler quand on essaye de les prendre pour des cons. Tu te fous de lui parce qu'il prononce "gougleu", mais l'argumentaire de la mort qui tue à base de "c'est mon oncle qui a tondu la pelouse et qui en a mis dans des sachets, j'vous jure je savais pas", il a décelé l'astuce…
[^] # Re: Et vice et versa
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'affaire Bluetouff. Évalué à 3.
Visiblement, Bluetouff n'a pas réussi à convaincre le juge qu'il ne savait pas qu'il n'avait pas le droit d'accéder à ces documents. Je pense que le juge a très bien compris que Bluetouff pensait pouvoir profiter de ce qu'il pensait être une faille dans la loi ("la porte était grande ouverte, je ne savais pas que je n'avais pas le droit de rentrer chez les gens et de prendre des photos"), et le juge a conclu que cette faille n'existait que dans l'imagination de Bluetouff (c'est l'intention qui compte, pas la méthode).
[^] # Re: Relaxé en première instance
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'affaire Bluetouff. Évalué à 10.
La justice se fout des arguments techniques. Elle a estimé qu'il était clair que les mainteneurs du site n'avaient pas l'intention de rendre ces documents publics, que que Bluetouff le savait. À partir de là, le délit est constitué. Tous les trucs techniques n'ont rien à voir avec ça—c'est une vraie déformation professionnelle, les gens qui tripotent l'informatique ont tendance à confondre l'intention avec la technique, en imaginant qu'on peut contourner quelque chose de visiblement interdit en utilisant un protocole qui lui, n'est pas explicitement interdit.
[^] # Re: Si même l'Etat se complait dans l'illégalité, où va la France?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les douanes ont acheté des IMSI catchers. Évalué à 2.
Je ne suis pas certain, mais j'imagine que ça pourrait avoir à voir avec la possibilité d'utiliser les preuves accumulées par les services secrets lors d'un procès éventuel. Si tu ne fais que des trucs illégaux, tu amasses des infos, mais pas de preuves.
[^] # Re: Géopolitique
Posté par arnaudus . En réponse au journal Des nouvelles de Nokia et de Sailfish. Évalué à 7.
"Plein" ne me semble pas être un exemple crédible. Quelques exemples seraient de bon aloi. La finlandisation, ça n'est pas seulement une forme de dépendance économique, c'est une forme d'annexion de facto : perte de souveraineté, perte d'indépendance militaire, perte de la liberté d'expression, etc. En Finlande, les programmes scolaires étaient censurés, les livres et les films étaient censurés, les journaux étaient censurés, etc. Honnêtement, ça me fait plus penser aux relations que la Russie a actuellement avec certains États de l'ex-URSS. Les États-Unis ont une politique de domination militaire et économique, mais 1) ils n'ont pas de politique d'expansion territoriale (et ne menacent personne d'annexion ; je n'ai jamais entendu un responsable américain prétendre que l'Irak ou l'Afghanistan étaient des territoires US), 2) ils n'exercent pas d'occupation militaire de leurs "alliés" (les chars US ne se balladent pas dans Londres), 3) en général, la liberté d'expression est préservée (la France est alliée des US et tu as le droit de raconter ce que tu veux sur les américains sans trop rien risquer). On peut accuser les US de pas mal de choses, mais c'est mal comprendre ce qu'on appelle la "finlandisation" que de la comparer avec la politique internationale des US.
# Si même l'Etat se complait dans l'illégalité, où va la France?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Les douanes ont acheté des IMSI catchers. Évalué à -2.
Ouhlala, les services secrets font des trucs illégaux? Quelle surprise, on tombe de haut.
Il ne manquerait plus qu'on s'aperçoive qu'ils manquent de transparence.
Sans blague, il est tout à fait normal que les services secrets soient border-line, c'est même leur raison d'être (autrement, on confierait ces missions à la police). Ce qui est est dangereux, c'est la généralisation de ces méthodes (le fait de ne pas cibler une surveillance ou une action sur un individu identifié, mais d'aller à la pêche aux infos en surveillant des gens au hasard).
La tentation de l'exécutif vers une surveillance poussée a toujours existé, et je pense que pas mal de constitutionnalistes iraient même à dire que c'est inévitable. Le dysfonctionnement ne vient pas du ministère de l'intérieur ou du premier ministre, mais plutôt du pouvoir législatif (assemblée, sénat, et conseil constitutionnel) qui, eux, n'ont pas vocation à gouverner, et sont censés encadrer par la loi les vélléités sécuritaires du gouvernement.
Sur le fond, l'argument de la légalisation des pratiques existantes n'est pas forcément fallacieux, c'est le même qui est utilisé par exemple pour la légalisation du cannabis. Encore une fois, ce qui est surprenant, c'est que le projet soit passé comme une lettre à la poste, pas qu'il ait été proposé.
# Géopolitique
Posté par arnaudus . En réponse au journal Des nouvelles de Nokia et de Sailfish. Évalué à 10.
C'est quand même un peu de la réécriture de l'histoire. Les Finlandais étant en première ligne à cause de leur frontière commune avec l'URSS, sans républiques "démocratiques et socialistes" pour faire tampon, ils ont été contraints à des concessions politiques majeures (le processus d'écrasement d'un État souverain par un voisin puissant a d'ailleurs été appelé "finlandisation"). C'est une forme d'annexion par la menace : si tu adhères à l'OTAN, on te pète la tronche, si tu ne fais pas de commerce avec nous, on te pète la tronche. Appeler ça des bonnes relations commerciales, ça équivaudrait à dire qu'une victime de viol a eu des bonnes relations avec son aggresseur parce qu'il n'a fait que la menacer avec une arme sans en faire usage…
[^] # Re: Compte demandé
Posté par arnaudus . En réponse au journal Grammalecte needs you !. Évalué à 3.
Je suis tout à fait d'accord avec toi, en fait. J'essayais juste de rationnaliser la chose pour essayer de mieux comprendre. Dans ces modèles de crowd funding, il y a trois partenaires : 1) le public / client, 2) la personne qui organise le projet, et 3) des intermédiaires plus ou moins identifiés (éditeur, producteur, industriel qui va produire l'objet ou fournir les composants, intermédiaires financiers, ou simplement l'éditeur du site de crowdfunding).
Pour simplifier, mon argument est le suivant : dans quelques cas, il est probable que 2 essaye plus ou moins d'arnaquer 1. Dans la plupart des cas, 1 = 2, tout le monde est de bonne foi… Mais dans tous les cas, il n'y a que 3 qui gagne. C'est comme au loto : il n'y a qu'un seul vrai gagnant, c'est l'organisateur. Les perdants sont ceux qui prennent des risques.
Dans un système économique sain, le risque est récompensé. Par exemple, soit tu places ton pognon sur ton livret A, avec peu de rémunération, mais aucun risque, soit tu investis à la bourse, avec une espérance de gain plus élevée, mais une variance plus élevée aussi. J'ai un peu peur quand dans le crowdfunding, l'espérance de gain est faible pour ceux qui prennent les risques, et élevée pour ceux qui ne les prennent pas. Je voulais donc être sûr de bien comprendre si les clients étaient conscients du fait qu'ils étaiernt en fait des donateurs dans le système, et pas des bénéficiaires.
[^] # Re: Compte demandé
Posté par arnaudus . En réponse au journal Grammalecte needs you !. Évalué à 3.
Du point de vue de l'éditeur, c'est plutôt "Il est risqué de financer un bouquin sans savoir s'il va se vendre. Si on arrive à le vendre avant de le produire, ce risque n'existe plus. Faisons croire à ces pigeons que c'est avantageux pour eux".
En gros, tu fais porter le risque sur le lecteur et/ou l'auteur. Il n'y a plus d'investisseur, et donc plus de rémunération du risque. Je suis d'accord pour dire que c'est un modèle différent, mais j'ai du mal à voir en quoi il est meilleur que le modèle classique.
Mouais mouais mouais, des trucs qui ne valent rien à produire mais qui prendraient "magoqiement" de la valeur. D'un côté, il y a un discours "débarrassons-nous des intermédiaires, nous n'avons pas besoin de toute cette machinerie capitalistico-industrielle de l'édition", et puis, dans la même phrase, on appuie sur une logique de spéculation possible sur la base d'une rareté artificiellement introduite (tes goodies n'ont pas de valeur intrinsèque, c'est la promesse de l'édition limitée qui leur donne une valeur de revente potentielle, bien hypothétique d'ailleurs sur un tel marché de niche).
Dans ce cas, on peut le présenter comme ça. Mais pour bien faire, il faudrait une liste de fonctionnalités, et un prix pour chacune d'entre elles ; quand on atteint le seuil le développeur se lance. Honnêtement, je ne sais pas si un tel système pourrait constituer un business model sérieux.
Trop de pouvoir d'achat matériel, c'est tout à fait vrai (on peut acheter à peu près n'importe quel objet plus ou moins électronique et plus ou moins jetable). C'est déja un peu moins vrai si on s'intéresse aux vrais objets pérennes, et presque faux quand on parle de service (typiquement, payer quelqu'un pour faire quelque chose). C'est ça le drame de nos sociétés, les objets coutent tellement peu qu'il vaut mieux les jeter que de les réparer. Un ordinateur coûte une heure de salaire de programmeur (allez, deux si le programmeur est mal payé) ; comment veux-tu expliquer aux gens qu'ils peuvent avoir un ordi pour 300€ mais qu'il leur faudrait payer 1000€ pour que quelqu'un corrige un bug dans un logiciel?
[^] # Re: ambiance sur le projet...
Posté par arnaudus . En réponse au journal MenuetOS : 1.0. Évalué à 3.
C'est leur explication. Mais ça n'a pas l'air très convainquant ; d'une part, il y a clairement une forme de xénophobie (le forkeur est Russe, et apparemment, il y a comme un climat de guerre froide). En essayant de reconstruire les morceaux à partir de la discussion (je ne garantis pas avoir tout compris), un contributeur russe trouvait que les versions patchées ne sortaient pas assez souvent et il a donc décidé de proposer des versions "à lui". Ça n'a pas plus au mainteneur principal et la situation s'est envenimée ; la version 64 bits a été rendue non-libre, et du coup l'autre gars a réellement forké. Le différend semble lié au fait que dès le fork, le nom du forkeur a été ajouté à tous les fichiers, sans lien avec d'éventuelles modifs. Ça ne me semble pas non plus catastrophique…
[^] # Re: ambiance sur le projet...
Posté par arnaudus . En réponse au journal MenuetOS : 1.0. Évalué à 4.
Ça n'est pas complètement clair, mais ils ont l'air de dire qu'ils ont disparu des auteurs du code source, ce qui est en effet un problème. Mais bon, quand on héberge et développe un projet et que le projet fonctionne, il n'y a aucune raison que les forks deviennent populaires. Un projet forké, c'est le plus souvent un projet qui a de vrais problèmes de gouvernance, c'est plus un symptôme qu'une cause…
[^] # Re: Compte demandé
Posté par arnaudus . En réponse au journal Grammalecte needs you !. Évalué à 3.
Pour la pré-commande, je ne vois pas trop l'intérêt pour le consommateur. Tu pré-commandes un truc pour être sûr d'être livré dans les premiers? ( = faciliter la logistique du producteur ; pas de stock et avance de trésorerie, super-affaire pour l'entreprise).
Au temps du commerce triangulaire, ça s'appelait de la verroterie.
Jamais vu, et c'est assez illogique. L'objectif de la levée de fonds, c'est de rentrer dans ses frais, alors qu'il y a tous les frais fixes à financer, la R&D éventuellement, etc.
Dans l'ensemble, il y a une énorme diversité de types de financement participatif, mais honnêtement, je n'en ai pas vu beaucoup qui présentaient un avantage financier objectif pour les participants? C'est un peu un type de financement irrationnel : "si tu as trop de pognon, file-en moi un peu pour que je fasse un truc cool", mais on participe toujours à perte.
[^] # Re: R
Posté par arnaudus . En réponse au journal Faire des graphiques à partir de données : comparaison. Évalué à 1.
Mouais, je n'ai jamais été convaincu par ggplot2, et encore moins par lattice. L'utilisation d'aplats de gris et l'"innovation" graphique font peut-être un peu plus moderne, mais je trouve qu'on y perd énormément en simplicité.
[^] # Re: .
Posté par arnaudus . En réponse au journal Histoire d'un vol de domaine. Évalué à 6. Dernière modification le 16 mai 2015 à 19:11.
Euh, alors là, ça m'étonnerait. Un nom de domaine n'est pas une personne morale. C'était évidemment idiot de mettre "copyright guake.org", ça ne veut absolument rien dire, mais ça ne veut pas dire plus aujourd'hui qu'avant le squattage.
Je suis parfaitement d'accord, mais on peut quand même pardonner et mettre ça sur le compte de l'enthousiasme ou de l'inexpérience? Finalement, dans l'histoire, il y a quand même quelqu'un qui construit quelque chose, et quelqu'un qui parasite. Si tu ne verrouilles pas ta porte et qu'un voleur vient te piquer ta télé, tu as été négligeant, certes, mais le méchant dans l'affaire, c'est quand même le voleur. Ceci dit, le trouve que le ton du journal n'est pas du tout "j'ai été con et je l'ai bien payé", et c'est peut-être le problème : quand on fait une erreur, on l'analyse et on essaye d'en tirer quelque chose (de préférence, quelque chose d'autre que de l'aigreur). La quantité de messages dont la teneur est "c'est bien fait tu n'avais qu'à faire attention" est quand même assez grande ; il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas d'erreurs.
[^] # Re: Installer icecat
Posté par arnaudus . En réponse au message les commandes.. Évalué à 4.
Je suis toujours très surpris de voir le nombre de grands débutants qui fonctionnent sur des distributions ultra-confidentielles. Ça ressemble quand même à changer une prise de courant sans couper le jus et les pieds dans l'eau…
[^] # Re: .
Posté par arnaudus . En réponse au journal Histoire d'un vol de domaine. Évalué à 4.
Non, c'est en effet une contrefaçon, mais ça n'a rien à voir avec le nom de domaine. Le site s'appellerait tartempion.it que ça ne changerait rien au problème de propriété intellectuelle.
Apparemment, Guake n'a pas l'air d'être une marque, donc la situation est légalement un peu compliquée. J'ai juste l'impression que certains découvrent d'un coup qu'il se passe des choses crades sur la gestion des noms de domaine, mais ça a toujours été comme ça, et ça n'est pas prêt de changer avec l'ouverture de centaines de nouvelles extensions, qui rendent virtuellement impossible l'achat de tous les noms de domaines qui contiennent le nom d'une marque. D'un autre côté, ça veut aussi dire que tu pourras bientôt acheter guake.amol si tu veux, et que personne n'est plus limité pour avoir un site au nom qu'il veut.
J'ai l'impression que l'auteur aurait voulu qu'on compatisse (on peut le faire), mais il lui arrive ce qui est arrivé à des milliers de gens avant lui sans que personne ne compatisse plus que ça. Le monde est moche, voila, mais ça n'est pas la fin du monde non plus (honnêtement, je ne pense pas qu'il ait existé une période au cours de l'histoire où le monde était moins moche que ce qu'il est actuellement).
De toutes manières, il existe une solution toute faite : expliquer au gars que tu utilises maintenant un autre nom de domaine et que tu t'en fous du .org, il est donc libre de le revendre 900$ s'il veut, parce que tu n'as pas plus de 20$ à mettre. Tu verras bien s'il tente une nouvelle offre ou pas :-)
[^] # Re: C'est faux !
Posté par arnaudus . En réponse au journal SACEM et Musique Libre. Évalué à 4.
Tu es de mauvaise foi quand même. Tu n'es pas sans savoir que le droit communautaire domine le droit national, et que l'argument est pertinent (on ne peut accuser la loi française quand elle ne fait que retranscrire un traité international, la loi française n'est pas à l'origine du problème).
Par ailleurs, l'argument de dire que la loi contrevient à la liberté d'entreprendre de Musicmatic est presque ridicule ; la loi peut tout à fait pourrir le business model d'une entreprise (regarde Uber, par exemple) pour des questions d'intérêt général. Si on admet un tel argument, alors les cigarettiers vont se plaindre qu'on les empêche de faire de la pub, les dealers d'héroïne que la loi gène leur business, les boîtes de transport routier que les limitations de vitesse les empêchent de gagner de l'argent, etc.
Sur le fond, c'est l'exemple typique de pourquoi la loi ne doit pas chercher à protéger les gens contre leur gré. C'est exactement ça, la loi tente de surprotéger les auteurs, au point où elle empêche ces auteurs de ne pas toucher la "juste contribution" de mes noix.
Il faut bien comprendre que le problème n'est pas original, il est illégal de travailler gratuitement pour une entreprise ou une administration par exemple, même si on le veut, même si on insiste, et même si on signe tous les papiers qu'on veut. L'employé bénévole risque même des problèmes avec la justice (moins que l'employeur, mais quand même). Il va donc falloir que le tribunal décide s'il est légal pour un auteur de renoncer volontairement à la contribution-blablabla, et il n'est pas du tout garanti que ça soit le cas. Ce n'est pas de la faute du tribunal (et c'est donc complètement débile de l'accuser), le tribunal applique la loi, il ne l'invente pas.
Un problème majeur reste à régler, c'est le caractère manifestement immoral de reverser la contribution à une société à laquelle les auteurs concernés ne sont pas adhérents. Il n'y aurait pas 50 moyens de régler la chose, soit les auteurs peuvent directement percevoir leur rémunération auprès du SRPE, soit l'adhésion à la SACEM est obligatoire (ce qui, on le sait, va être à coup sûr condamné par la cour Européenne). Pour le reste, la loi est débile, mais il n'est pas du tout évident qu'elle ne soit pas anticonstitutionnelle, et par conséquent, le recours à la QPC n'est pas justifiée.
[^] # Re: Compte demandé
Posté par arnaudus . En réponse au journal Grammalecte needs you !. Évalué à 6.
Honnêtment, je n'ai jamais compris la différence. En contrepartie de ton ton, tu peux recevoir un porte-clé, et ton nom va être cité dans les remerciements du projet?
Au départ du financement participatif, j'avais naïvement compris que l'objectif était d'investir dans des projets économiquement viables de manière indépéndante des circuits économiques traditionnels—par exemple, participer à l'édition d'un bouquin ou d'un disque qui n'était pas financé par les éditeurs traditionnels. J'ai déchanté vite fait quand j'ai compris que le financement participatif n'était qu'un don ou qu'un achat anticipé : dans la très très grande majorité des cas, tu achètes un produit à l'avance (ce qui, de fait, squizze totalement le rôle de l'investisseur), souvent d'ailleurs tellement au dessus de sa valeur marchande que ça s'apparente à un don.
Je suis donc d'accord pour admettre que le financement participatif est un mode de financement alternatif de projets, mais je trouve que le client n'y a pas grand chose à gagner (voire rien du tout). Le principe d'un investissement, c'est quand même qu'en échange du risque, il y ait un retour sur investissement. C'est en effet une manière assez sympa de dire "fuck" au capitalisme : le capital étant financé par des dons, il n'y a plus de méchants actionnaires.
[^] # Re: Compte demandé
Posté par arnaudus . En réponse au journal Grammalecte needs you !. Évalué à 9.
Quand un site me demande des infos que j'estime non-nécessaires, je remplis "Jean Kulacek" qui habite à Moncucq, ça m'étonnerait que ça ait beaucoup de valeur légale…
Non, c'est exactement le contraire. Le webmaster ne s'est pas demandé s'il était obligé légalement de demander des infos ou quoi que ce soit, il a appliqué automatiquement une procédure inutile en se disant "ces cons-là donnent leur email 8 fois par jour sur Internet, ils ne vont pas voir la différence". Sauf que, excuse-moi, tu as le droit d'être un peu plus chiant quand c'est toi qui donnes. Quand il faut s'inscrire pour obtenir une info ou un document, tu peux considérer que le site va se rémunérer en monnayant ton adresse email, c'est malsain mais ça fait partie du deal. Là, ça donne franchement l'impression qu'ils vont revendre tes données privées à des spammeurs alors que tu es venu donner ton pognon, c'est quand même abusé.
Quand c'est pour maintenir un contact, il suffit de mettre une petite boîte "rentrez votre adresse email si vous voulez être contacté", et voila.
[^] # Re: Compte demandé
Posté par arnaudus . En réponse au journal Grammalecte needs you !. Évalué à 10.
La circulation anonyme de l'argent n'a absolument rien à voir avec la nécessité de créer un 1542ème compte avec adresse email et mot de passe. Quand tu vas chercher ton pain, le boulanger ne te demande pas ton nom, ton adresse, et ton numéro de téléphone. Bah là, c'est exactement pareil. Tu ne devrais pas avoir besoin d'expliquer pourquoi ça te fait chier. Ça te fait chier, c'est totalement superflu, donc c'est inutile.
[^] # Re: Intérêts économiques du pays
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'Armée Française et ses logiciels, bis repetita.... Évalué à 6.
Je pense qu'historiquement, l'État s'est toujours torché avec le code du travail, les conditions de travail résultant des rapports de force entre les syndicats et l'administration au sein de chaque branche. Il a été rattrappé par la patrouille (et certainement par la trouille de devoir s'expliquer systématiquement devant la cour européenne) à cause de la généralisation des contrats de droit privé (CDD et CDI), auxquels on ne peut pas opposer les avantages (souvent fantasmés) du statut de fonctionnaire. Du coup, l'État a dû par ordonnance justifier a posteriori son interprétation libre du code du travail, en s'autorisant des dérogations plus ou moins avantageuses (renouvellement de CDD, médecine du travail facultative, salaires horaires inférieurs au salaire minimum, etc). J'aurais donc tendance à dire que la situation a tendance, paradoxalement, à être bien meilleure qu'il y a 10 ans : maintenant, il existe des règles, et la jurisprudence du TA pousse l'administration à les respecter. Évidemment, l'administration est absurde, et le respect des règles pousse à licencier après 6 ans de CDD plutôt de que proposer un CDI. Mais on ne voit plus ce qu'on voyait avant—typiquement, le travail dissimulé (sans couverture sociale, voire sans salaire), un grand classique des labos de recherche.
[^] # Re: Intérêts économiques du pays
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'Armée Française et ses logiciels, bis repetita.... Évalué à 2.
En l'occurrence, il n'y a pas que ça : il y a juste qu'on ne peut pas envoyer d'huissiers pour forcer l'administration à payer ce qu'elle doit. Le tribunal peut condamner l'administration à payer quelque chose, à des astreintes en cas de non-paiement, à n'importe quoi en fait, si l'administration ne paye pas, tu es obligé d'aller à l'échelon supérieur (cour européenne, j'imagine).
[^] # Re: Intérêts économiques du pays
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'Armée Française et ses logiciels, bis repetita.... Évalué à 8. Dernière modification le 12 mai 2015 à 18:33.
Tu sais qu'un problème similaire a failli avoir lieu dans l'enseignement supérieur, où l'État a "oublié" de transférer à temps le dernier cinquième du budget des universités. Les payes ont bien été versées à temps, mais ça s'est joué à un jour ou deux. L'explication officielle était évidemment un problème informatique "qui_sera_réglé_dans_les_plus_bref_délais", mais on va finir par se demander si la capacité de l'État à emprunter sur les marchés est aussi bonne qu'on veut bien nous le faire croire.
Dans le privé, quand tu n'es pas payé, c'est un licenciement de fait sans cause réelle, et tu peux quitter ton poste et aller aux Prud'hommes pour récolter le pactole. Quand tu es contractuel dans le public, tu peux toujours faire la même chose au tribunal administratif (ça ne prend qu'une quinzaine d'années), avec l'espoir que l'administration voudra bien appliquer la décision du tribunal (ce qui n'est pas systématique). Quand tu es fonctionnaire, c'est toi qui risques de perdre ton poste (au moins en théorie) ; je pense que la situation n'est pas prévue et qu'à part manifester, tu n'as pas beaucoup de recours.
[^] # Re: Délicat
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'histoire d'un blog : Krack.in. Évalué à 1.
Certainement pas. Éventuellement loyaliste (dans le sens où j'accepte la légitimité démocratique d'un gouvernement même quand je n'ai pas voté pour eux, et que je suis bien obligé d'obéir en partie aux directives stupides des gouvernements vu que l'État paye mon salaire), mais absolument pas légaliste. Par contre, j'estime qu'il est essentiel d'assumer quand on ne respecte pas la loi et qu'on se fait gauler, ce qui ne fait pas de moi un légaliste.
Ouaaaais, on est tous opprimés par un État dictatorial et des suzerains locaux riches et puissants qui font tous pour nous empêcher de nous exprimer, et on se saigne aux quatre parfums pour leur remplir les poches, ces pourris. Vive Marine Mélanchon!
Ça doit faire assez longtemps que tu ne t'es pas renseigné sur le niveau des gamins qui sortent du CM2. L'avantage, c'est qu'en CM2, on ne se planque pas derrière un clavier pour insulter les gens. Et que les coups de boules mérités aident à apprendre la vie.
Tu me fais penser à ces gens qui gagner 10 k€ par mois et qui jouent quand même aux pauvres. "Ouin ouin l'État nous prend tout, vous vous rendez compte, on ne peut pas manger bio tous les jours, et on a été obligés de ne pas augmenter le jardinier cette année". Tu as la chance de vivre dans un État de droit, de bénéficier de la liberté d'expression (y compris pour insulter les gens qui ne sont pas d'accord avec toi, et d'exposer tes angoisses d'oppression par le pouvoir), et au lieu de chercher à discuter des problèmes du système, tu préfères te vautrer dans l'outrance. La situation en France n'a rien à voir avec celle d'un État totalitaire. Je renouvelle exactement ma remarque précédente, il n'y a rien de comparable entre la justice en France et la justice en Chine, ou même aux États Unis. Tu m'excuseras, j'ai tendance à plaindre les amputés avant de m'intéresser à ton ongle incarné.
[^] # Re: Délicat
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'histoire d'un blog : Krack.in. Évalué à 2.
Waaa, désolé, je m'incline devant la puissance de ton argumentation. Tu as dû remporter plein de discussions sur les forums de Youtube.