arnaudus a écrit 5237 commentaires

  • [^] # Re: A mon avis, pour que ça aboutisse à ce stade ...

    Posté par  . En réponse au journal Courrier à mon député : jugement rendu récemment sur la redevance sur la diffusion de musique libre. Évalué à 9. Dernière modification le 15 janvier 2020 à 17:58.

    Êtes-vous obligé de m'insulter et de vous montrer aussi agressif quand vous me répondez ?

    Je n'ai pas eu l'intention ni d'être agressif, ni d'être insultant. Si c'est votre impression, je m'en excuse. Pour l'agressivité, c'est subjectif, pour les insultes, je pense qu'objectivement je ne vous ai pas insulté.

    Le fait est que j'ai été agacé par votre réponse parce que j'ai essayé d'apporter des arguments étayés et que vous m'avez répondu exactement la même chose qu'avant, sans même expliquer pourquoi mes arguments ne vous ont pas convaincu.

    Sur le fond, je me fiche pas mal de ce que peut bien vouloir dire "libre de droit". Ici sur Linuxfr, ou dans les discussions que j'ai connues sur Wikipédia, j'ai toujours connu l'argument "c'est une expression ambigue parce que ça ne veut rien dire", et "c'est utilisé par les gens qui ne connaissent rien au libre". Sauf que j'ai maintenant 15 ans de plus qu'il y a 15 ans, et si j'ai appris quelque chose pendant ce temps à mouler, c'est que quand on a l'impression d'être un groupe d'individus qui ont tout compris face au monde entier qui n'a rien compris, il y a peu de chances que ça soit vrai. Les sites commerciaux utilisent l'expression "libre de droit", la sacem utilise l'expression "libre de droit", les forums de photographes, de webdesigners, d'auteurs-compositeurs utilisent l'expression "libre de droit", et tout ce petit monde semble très bien se comprendre. J'ai donc fait le chemin qui consiste à chercher quelle définition ils utilisent, de vérifier que cette acceptation du terme est bien antérieure à l'explication "ça ne veut rien dire" qui est transmise sans vérification sur les sites dédiés au logiciel libre, et j'en ai conclu qu'on racontait n'importe quoi, tout ça parce qu'on n'avait pas fait l'effort, collectivement, de vérifier ce que voulait dire "libre de droit" pour les gens qui employaient régulièrement l'expression. Et il s'avère que "libre de droit", ça veut dire qu'on peut réutiliser autant qu'on veut une œuvre sous certaines conditions (soit payer un droit d'entrée, soit respecter une licence libre), et que ça s'employait en opposition à "droit géré", qui consiste à devoir payer à chaque utilisation.

    Je ne prétends pas avoir la science infuse, mais quand j'ai fait des recherches qui m'ont amené à changer d'avis, il me faut des arguments crédibles pour éventuellement de nouveau changer d'avis. Et quand je m'embête à chercher et copier-coller des définitions, c'est pour qu'en face on me dise où j'ai pu faire une erreur dans mon raisonnement, ou bien «ah oui en effet j'avais tort». Alors oui, quand je trouve sous mon post plusieurs réponses qui reprennent cette idée fausse que «libre de droit» ne veut rien dire et/ou qu'il faut préciser de quel droit on parle et/ou que ça ne concerne que le domaine public, ça m'agace. Est-ce que les générations de libristes sont destinées à reproduire des idées fausses, ou peut-on considérer qu'on s'est collectivement plantés depuis très longtemps mais qu'on pouvait aussi faire l'effort d'utiliser les concepts et les expressions correctement? C'est sûr que c'est beaucoup plus facile de considérer que les juristes de la sacem sont des chimpanzés qui carburent à la coke, mais il y a une différence entre ce qui est vrai, et ce qu'on aimerait bien être vrai parce que ça conforterait notre vision du monde.

    Donc voila, non, je ne pense pas avoir été insultant, et si ma réponse a été virulente, c'est en réaction d'une autre forme d'impolitesse qui consiste à ne pas lire les arguments des autres. Zenitram a aussi posté un message plus bas qui dit à peu près la même chose que moi, donc je ne suis pas le seul à essayer de pointer l'erreur.

  • [^] # Re: A mon avis, pour que ça aboutisse à ce stade ...

    Posté par  . En réponse au journal Courrier à mon député : jugement rendu récemment sur la redevance sur la diffusion de musique libre. Évalué à 7.

    Parce qu'il y a deux façons de comprendre le mot "droit".

    "Droit" est polysémique. On peut aussi le comprendre comme un angle droit, comme le Droit des tribunaux, comme "avoir le droit"… On ne parle ici que de l'expression "libre de droit".

    Dans les exemples que tu donnes, et qui sont plutôt anglo-saxons, c'est l'aspect financier du droit d'auteur qui est mis en relief. Et, effectivement, ce n'est pas du tout la même chose, mais c'est absolument imprécis.

    Non, c'est imprécis pour les gens qui ne savent pas ce que «libre de droit» veut dire.

    C’est pour ça qu'il faut éviter cette expression "libre de droit" car elle est source de confusion.

    Quand les gens parlent des biocarburants, je comprends «carburants issus de l'agriculture biologique», alors je ne comprends pas leur phrase. Il faut qu'ils arrêtent d'utiliser cette expression «biocarburants» car elle est source de confusion.

    Sans dec', ce n'est pas parce que certaines personnes ne comprennent pas une expression un peu technique qu'il faut que le monde entier doit s'aligner sur leur ignorance. Évidemment, quand on n'est ni artiste ni juriste spécialisé dans la propriété intellectuelle, on ne sait pas ce que signifie «libre de droit». Alors on invente un peu, on se monte le bourrichon, et on raconte partout que ces gens sont stupides parce qu'ils ne comprennent rien au libre. Sauf qu'au final, c'est nous qui sommes aux fraises, cette expression a un sens (enfin, elle en a même plusieurs, en fonction du contexte), et qu'on s'est juste collé le doigt dans l'œil en essayant de deviner plutôt que de se renseigner. «De toutes manières, c'est une expression confuse» ne me semble pas du tout ressembler à un commencement de réalisation de la situation. Quelques suggestions pour poursuivre dans cette voie : «Et de toutes manières, j'aime bien me mettre les doigts dans les yeux»; «on peut quand même utiliser les définitions qu'on veut et pour moi "libre de droits" veut dire "choucroute garnie", et j'en ai marre des nazis des définitions»; «Linuxfr est une référence en matière d'interprétation du code de la propriété intellectuelle»; «Wikipédia n'est pas une référence et peut être modifiée par n'importe qui»…

  • [^] # Re: Sécurité hors de portée

    Posté par  . En réponse au lien Réponse du Ministère des armées à la question écrite sur l'Open bar. Évalué à 3.

    un audit ne porte par forcément sur la totalité du code

    Quand on parle d'applications militaires, je ne vois pas l'intérêt de n'auditer que des bouts par ci par là un peu au hasard.

    auditer ne serait-ce que 1% du code, c'est mieux que ne rien savoir du code

    Tu as des exemples? Par exemple, disons que tu as des ressources pour auditer 1% du code de ton logiciel de traitement de texte. Tu vas auditer, par exemple, la gestion de la mémoire tampon, pour des raisons de sécurité (tu ne veux pas que du texte effacé reste en RAM, etc). Tu fais ça dans MS Word (on va dire que tu as négocié avec Microsoft pour avoir accès à 1% du code) ou dans Libre Office. Ça t'a avancé à quoi? Tu penses que tu as gagné un peu en sécurité? Par exemple, tu te rends compte que MS Word, pour cette activité spécifique, gère mieux la mémoire. Du coup, tu bascules tout ton parc sous Word?

    Les logiciels ne sont pas forcément à recompiler ou à redistribuer

    Là, idem, en termes de sécurité, je vois mal installer les paquets par défaut d'une distribution grand public sur un serveur militaire qui gère des informations critiques. Tu te fais ch… à auditer le code, tu veux être certain que c'est bien ce code qui tourne sur tes machines, non? La sécurité militaire, c'est censé être un truc sérieux.

  • [^] # Re: A mon avis, pour que ça aboutisse à ce stade ...

    Posté par  . En réponse au journal Courrier à mon député : jugement rendu récemment sur la redevance sur la diffusion de musique libre. Évalué à 3. Dernière modification le 15 janvier 2020 à 10:56.

    Non, libre de droit techniquement et juridiquement c'est dans le domaine public.

    Peut-être pourrais-tu donner un argument qui pourrait suggérer que cette idée ne sort pas de ton imagination?

    Protocole : je tape «Définition "libre de droit"» sur Google. Voici les définitions qui sortent (dans l'ordre des sites qui fournissent une définition claire):

    http://www.droit-image.com/les-images-libres-de-droits.html
    Les images libres de droits sont des oeuvres de l'esprit dont la diffusion et la modification sont libres et régie par des licences qui permettent de limiter leur utilisation ou leur diffusion.

    http://boowiki.info/art/droit-d-auteur/libre-de-droits.html
    Libre de droits est un type de licence qui permet l'utilisation d'une ressource (photos, vidéo, audio, etc.) avec des restrictions limitées sur l'utilisation et le paiement initial chiffre extrêmement faible.

    Wikipédia:
    La notion de libre de droits, en anglais royalty-free, se réfère à la liberté d'utilisation de certains contenus, le plus souvent des images ou de la musique, qui une fois acquis, peuvent être utilisés sans payer de redevances à l'auteur. Elle se distingue de la notion de contenu libre car les œuvres concernées ne peuvent pas forcément être redistribuées légalement à des tiers, que ce soit à titre gratuit ou payant.

    http://www.exclamative.com/bonnes-pratiques/images-libres-de-droit-creative-commons/
    Contrairement à ce qu’une première lecture pourrait laisser penser, « libre de droit » ne signifie pas « libre de tout droit ». En effet, cette appellation provient d’une mauvaise traduction de l’anglais Royalty-Free.

    Et enfin, une définition plus précise, la seule qui semble provenir de quelqu'un qui sait ce dont il parle :
    https://www.snapig.com/informations-pro-snapig/les-differents-types-de-droit
    Le terme libre de droit ne signifie pas "gratuit". C'est à ce titre que toutes les images sont protégées par le copyright. Le terme "libre de droit" est un concept juridique signifiant qu'une fois les droits de licence versés pour l'utilisation de l'image, celle-ci peut être utilisée sans limite de durée, donc sur une base perpétuelle, sans limite territoriale, donc dans le monde entier, sans limite de fréquence et pour un éventail d'utilisations extrêmement large - à la différence des images à droits gérés.

    Aucune de ces définitions ne correspond à ce que tu proposes, à savoir "libre de droit techniquement et juridiquement c'est dans le domaine public". Selon toute vraisemblance, tu as donc tort :
    * «Libre de droit» n'est pas un concept juridique (parler de «droit Français» n'a donc pas de sens)
    * Selon la plupart des sources grand public, c'est une traduction de «Royalty-free», = gratuite
    * Selon les sources plus techniques, ça voudrait dire qu'on ne paye pas à l'utilisation individuelle (opposé à «droit géré»).

    Maintenant, si tu as des arguments, je serais très heureux de changer d'avis. C'est un domaine que je connais très peu, et je serais très content d'apprendre quelque chose venant de gens qui connaissent ce domaine mieux que moi. Mais ce n'est pas en répétant inlassablement les mêmes arguments faux qu'on risque de progresser. En l'occurrence, le raisonnement "Libre de droit" = "Pas couvert par le droit d'auteur" ne circule, à ma connaissance, que parmi les libristes, et n'a jamais correspondu à la manière dont l'expression "libre de droit" est utilisée par le reste du monde. C'est donc apparemment une définition fausse qu'il faut arrêter de propager, qui plus est de manière péremptoire.

  • [^] # Re: Sécurité hors de portée

    Posté par  . En réponse au lien Réponse du Ministère des armées à la question écrite sur l'Open bar. Évalué à 8.

    Mouais, j'ai du mal à détecter une quelconque idéologie libérale dans la réponse du ministère, mais plutôt un abandon argumenté de l'idée de contrôler la chaine logicielle, y compris pour les applications militaires. OK, avec du logiciel libre, tu as le code, mais qui va auditer le code? Entre les applications métier, les logiciels dédiés au matériel militaire, et toute l'administration et les services de communication, il doit y avoir des milliards de lignes de code à auditer, des milliers de logiciels à recompiler et à redistribuer… Sans compter que, pour être tout à fait pragmatique, auditer la chaîne logicielle ne te met pas à l'abri de failles matérielles qui sont encore plus difficiles à auditer, surtout quand la France n'a pas la capacité industrielle de produire ce matériel.

    Du coup, la solution du logiciel propriétaire "standard" est un constat d'échec, mais ça serait se voiler les yeux de croire qu'en passant à du logiciel libre la situation serait plus contrôlée du point de vue de la sécurité.

    Le reste (passage progressif au logiciel libre, désengagement vis-à-vis des grands industriels de l'informatique…) est le discours ambigü classique des gouvernements successifs, qui se donnent des objectifs idéalistes mais qui ne se donnent pas les moyens de les atteindre, avec en toile de fond l'idée que personne parmi les technocrates décideurs ne comprend réellement les enjeux.

  • [^] # Re: A mon avis, pour que ça aboutisse à ce stade ...

    Posté par  . En réponse au journal Courrier à mon député : jugement rendu récemment sur la redevance sur la diffusion de musique libre. Évalué à 5. Dernière modification le 15 janvier 2020 à 08:14.

    Encore une fois, l'objectif principal de la SACEM est de veiller à ce qu'il soit impossible pour le plus grand nombre possible de demander une rétribution inférieure à ce qu'ils considèrent comme un «minimum syndical». Une vision «moderne» et libérale où chacun déciderait à sa sauce de ce qu'il faut payer pour écouter ou utiliser une œuvre, y compris ne rien payer du tout, est en opposition totale avec ce système. Je pense que pour les syndicats d'auteurs, le combat de la SPRE contre Jamendo/Saint Maclou est un combat profondément syndical et anti-libéral, et contre les «jaunes» qui bradent leur travail en dessous du minimum syndical. La musique libre pour la SACEM, c'est Über pour la CGT.

    Mais du fait de l'évolution des modes de communication et de rémunération, la SACEM s'adapte lentement et fait peu à peu sauter quelques contraintes, sous pression de ses sociétaires qui ne comprennent pas forcément ces règles. Tout en restant profondément conservatrice quand même.

  • [^] # Re: A mon avis, pour que ça aboutisse à ce stade ...

    Posté par  . En réponse au journal Courrier à mon député : jugement rendu récemment sur la redevance sur la diffusion de musique libre. Évalué à 2.

    sachant qu'une licence libre n'est pas "libre de droit".

    «Libre de droit» n'a pas de définition légale, on lui donne le sens qu'on veut bien. Et ça fait 30 ans que certains libristes font semblant de ne pas comprendre que le reste du monde utilise cette expression pour dire «peut être réutilisé sans payer l'auteur». Peut-être l'expression est-elle mal choisie, mais je trouve ça un peu ridicule de faire semblant de ne pas savoir que c'est l'expression consacrée pour dire que l'ayant droit ne veut/peut pas être rétribué pour ses droits patrimoniaux, soit parce que l'œuvre est dans le domaine public, soit parce que la licence de l'œuvre le permet.

  • [^] # Re: Interprétation

    Posté par  . En réponse au journal Courrier à mon député : jugement rendu récemment sur la redevance sur la diffusion de musique libre. Évalué à 10. Dernière modification le 14 janvier 2020 à 17:59.

    Si j'ai bien compris, c'est encore moins «grave» que ça : c'est la redevance SPRE (rémunération équitable) que doit payer Saint Maclou, pas la rémunération au titre des droits d'auteur (la SACEM ne collecte pas ça quand aucun artiste n'est affilié au catalogue SACEM). Cette redevance serait aussi due par exemple si on ne diffusait que de la musique classique du domaine public.

    C'est donc vraisemblablement Jamendo qui a merdé quand ses juristes ont estimé que cette redevance n'était pas d'actualité quand les artistes n'étaient pas au catalogue SACEM.

    Ce que je ne comprends pas, c'est que la SACEM (société privée) collecte cette redevance pour la SPRE (société publique), qui en reverse une partie à la SPEDIDAM (société publique) qui est censée la redistribuer… Mais à qui, et selon quelles modalités? Est-ce que ça repasse systématiquement par la SACEM? Quel système bordélique quand même, où des sociétés publiques délèguent le sale boulot (comme de «convaincre» les commerçants à payer) à une société privée, la SACEM, qui a aussi pour tâche de redistribuer cet argent qu'elle a collecté aux auteurs qui y sont affiliés… Il y a des gros conflits d'intérêt bien moisis dans ce système.

  • [^] # Re: A mon avis, pour que ça aboutisse à ce stade ...

    Posté par  . En réponse au journal Courrier à mon député : jugement rendu récemment sur la redevance sur la diffusion de musique libre. Évalué à 3.

    Bah, l'adhésion à la SACEM est un contrat "classique" avec des clauses, si tu n'es pas d'accord avec ces clauses alors tu ne signes pas. Tu peux trouver ces clauses archaïques et rigides, mais la SACEM évolue aussi, par exemple en autorisant la diffusion de tes œuvres sur un site internet, ce qui n'était pas possible avant.

    Est-ce qu'il y a des exemples de gens qui ont été radiés de la SACEM pour ne pas avoir respecté ces clauses? Je pense qu'encore une fois, à la base, ce n'est pas forcément une mauvaise intention : si par défaut toutes les œuvres des adhérents sont dans le catalogue SACEM, il est beaucoup moins probable d'avoir une mauvaise surprise (du style, un artiste a oublié de mettre une œuvre majeure dans le catalogue et paf, sous le nez les droits d'auteur). En plus, tu imagines le bordel s'il fallait identifier chaque œuvre du catalogue; ça parait quand même plus simple avec l'auteur, qui correspond directement à la personne à rétribuer. Ça n'est pas souple, mais ça correspond à un fonctionnement historique.

  • [^] # Re: A mon avis, pour que ça aboutisse à ce stade ...

    Posté par  . En réponse au journal Courrier à mon député : jugement rendu récemment sur la redevance sur la diffusion de musique libre. Évalué à 4.

    Tu as une source pour ça ? J'ai toujours vu le contraire !

    Le site de la SACEM lui-même :

    Si vous renoncez à votre contrat Sacem au profit d'un fournisseur de musique libre de droit, vous vous restreignez à l'utilisation exclusive de ce répertoire réduit et vous ne pourrez plus utiliser aucune autre source de diffusion de musique

    Note que tu dois toujours payer la redevance SPRE (dont on parle ici). Pareil pour la musique classique : plus d'auteurs-compositeurs (domaine public), mais redevance SPRE (pour les droits voisins associés à l'enregistrement). C'est la SPEDIDAM qui les redistribue, et je ne sais pas comment on fait pour éventuellement récupérer cet argent sans passer par la SACEM.

  • [^] # Re: A mon avis, pour que ça aboutisse à ce stade ...

    Posté par  . En réponse au journal Courrier à mon député : jugement rendu récemment sur la redevance sur la diffusion de musique libre. Évalué à 3.

    et t'obligerait à adhérer chez elle

    Factuellement, c'est faux : tu n'es pas obligé d'adhérer si tu ne veux pas récupérer de l'argent.

    Moi je ne trouverais pas ça normal.

    Moi non plus, mais c'est très libéral de penser ça (chacun est libre de faire respecter ou non son droit d'auteur pas qui il veut). Le système de rémunération des auteurs a été conçu de manière à verrouiller le système pour qu'il ne soit pas possible d'y couper et ainsi protéger les auteurs de toute tentative de libéralisation du marché, et ça date de la fin du XIXe siècle.

    Vois les systèmes de droits d'auteur comme un syndicat d'auteurs-compositeurs : il définit un prix minimum de rémunération de la musique, et tout individu qui se «vend» dans des conditions plus favorables est un traitre qu'il faut empêcher de nuire. C'est un peu équivalent à interdire à quelqu'un de toucher moins que le salaire minimum même s'il est d'accord : de quel droit l'État t'empêche de conclure un contrat de travail dans lequel tu trouves ton intérêt? On accepte quelque part un tel système ou la société sait «mieux que toi» ce qui est bon pour toi.

    Le logiciel est venu bien plus tard, à un moment où la pensée libérale s'était suffisamment imposée pour que les éditeurs de logiciels ne ressentent pas le besoin de mettre en place un système étatique de redistribution du pognon : chaque boite, chaque éditeur défend ses fesses.

  • [^] # Re: A mon avis, pour que ça aboutisse à ce stade ...

    Posté par  . En réponse au journal Courrier à mon député : jugement rendu récemment sur la redevance sur la diffusion de musique libre. Évalué à 3.

    D'ailleurs, je m'autoréponds après avoir vérifié : depuis le début on raconte beaucoup de mer**. La question dont on discute sont les droits à payer à la SPRE (une société publique qui collecte la fameuse rémunération équitable). Il n'y a pas besoin de payer la SACEM (une société privée) quand on diffuse de la musique provenant d'artistes qui ne sont pas affiliés SACEM (ils sont chiants, il faut envoyer la liste des œuvres diffusées à l'avance etc, mais c'est possible).

  • [^] # Re: A mon avis, pour que ça aboutisse à ce stade ...

    Posté par  . En réponse au journal Courrier à mon député : jugement rendu récemment sur la redevance sur la diffusion de musique libre. Évalué à 5. Dernière modification le 14 janvier 2020 à 16:57.

    Sur quelle base les artistes sont-ils lésés? La collecte de la rémunération équitable est déconnectée de la redistribution aux artistes, donc la SACEM ne pique pas l'argent qui aurait dû normalement revenir aux artistes (on dit la SACEM pour simplifier, mais la nuance est importante : la logistique de la collecte des droits pour les musiques d'ambiance etc se fait par une société privée, la SACEM, pour le compte de sociétés publiques(SPRE, SPEDIDAM, etc) qui les redistribuent aux auteurs).

    Saint-Maclou est-il lésé? Un peu, mais ce n'est pas la SACEM qui l'a arnaqué, c'est plutôt Jamendo. Saint Maclou a probablement cru de bonne foi pouvoir payer moins que le tarif SACEM en faisant confiance à Jamendo.

    Jamendo est-il lésé? Certainement, mais de la faute à qui? De ses juristes qui sont incapables de lire le code de la propriété intellectuelle? L'erreur est peut-être de bonne foi, mais elle est quand même assez grossière. Ou alors, Jamendo est parti volontairement sur une interprétation risquée, en imaginant ne jamais avoir de problème, ou en imaginant gagner ses procès. Visiblement, c'est raté.

    Au final, dans l'affaire, on a juste mieux compris que la licence d'une œuvre ne permettait pas d'échapper à un système global de taxation de la diffusion de la musique. Mais je ne vois pas en quoi les artistes sont lésés : ils ont diffusé une œuvre sous une licence libre, cette licence a été respectée par toutes les parties prenantes. Les termes d'une licence ne permettent pas de se soustraire aux obligations légales, dont la réutilisation de ces œuvres a été soumise à la collecte d'une taxe au bénéfice des sociétés de gestion des droits. Les artistes n'avaient de toutes manières pas prévu de récolter cette taxe pour eux-mêmes, donc au final ça ne change rien pour eux. Comme le précise la cour de cassation, s'ils changent d'avis et veulent récupérer du pognon, ils peuvent toujours le faire en s'inscrivant à la SACEM.

    Par contre, on a aussi appris qu'il était impossible pour une entreprise comme Jamendo de fonctionner en parallèle de la SACEM. Jamendo a le droit de fonctionner en plus de la SACEM (vendre ses catalogues et rétribuer éventuellement ses artistes), mais ça ne dispense pas les diffuseurs de cotiser. Du point de vue du droit, Jamendo s'est comporté comme une société de gestion des droits d'auteur, alors que cette activité est encadrée.

  • # Interprétation

    Posté par  . En réponse au journal Courrier à mon député : jugement rendu récemment sur la redevance sur la diffusion de musique libre. Évalué à 10.

    Je ne suis pas certain d'avoir la même interprétation du problème.

    Au cœur de la discussion, il y a bien sûr le fait que la SACEM est en état de monopole sur la redistribution des droits. En particulier, elle collecte la "rémunération équitable" et la redistribue.

    Au plan juridique, j'ai l'impression que l'interprétation de la cour de cassation est très solide. Comme on le dit depuis des dizaines d'années, le libre n'est pas incompatible avec le commerce. Ça l'est d'autant moins dans le cas présent que Jamendo proposait de rétribuer les artistes avec une partie de l'argent collecté par le contrat avec Saint Maclou. La licence, libre ou non, des œuvres, n'est donc pas un aspect substantiel du problème.

    La légalité de l'activité de Jamendo n'a jamais non plus été remise en cause. Il est tout à fait légal de réaliser des catalogues de musiques, libres ou non, venant d'artistes affiliés ou non à la SACEM. Il est aussi légal de revendre ces catalogues. L'erreur de droit vient juste du fait que Jamendo avait pensé que le fait de diffuser des artistes non-affiliés à la SACEM dispensait de payer la "rémunération équitable". Quand on lit le code de la propriété intellectuelle, on peut se demander sur quelle base a été réalisée cette hypothèse : il est bien dit que la rémunération équitable est due dès qu'on diffuse ou utilise des enregistrements publiés à des fins de commerce. Ça donne presque l'impression que Jamendo a simplement pensé qu'il était logique que de diffuser des artistes non-affiliés SACEM les préservait de payer, ce qui me semble équivalent à imaginer, par exemple, que de ne jamais sortir ses poubelles rendait facultatif le payement de la taxe sur les poubelles, par exemple. Ça n'est pas illogique en soi, mais ça n'est juste pas prévu par la loi, et la logique juridique n'a pas grand chose à voir avec la logique quotidienne.

    Sur le fond, la SACEM n'est qu'un syndicat monopolistique et très bien organisé, à la manière des grands syndicats du début du XXe siècle par exemple. Ces syndicats bloquaient toute possibilité de se passer d'eux, en faisait pression sur les employeurs et sur les pauvres gusses qui osaient demander moins que le tarif syndical. Et c'était très violent, on parle d'intimidations physiques, voire simplement d'élimination. La SACEM a le même mode de fonctionnement, elle défend les ayant-droits, et elle les défend même contre leur volonté, en rendant la vie impossible à ceux qui oseraient prétendre se passer d'eux.

    C'est plus au niveau constitutionnel qu'il faudrait attaquer cette situation, par exemple en mettant en place un système parallèle et en constatant l'impossibilité de le faire. Pas évident face à un système aussi bien organisé…

  • [^] # Re: autre liens

    Posté par  . En réponse au lien innocuité de la 5G ?. Évalué à 10.

    En pied de page:

    Après une multitude d'expériences paranormales depuis l'enfance et un éveil étant jeune adulte servant d’électrochoc ( https://youtu.be/EVJ1vyH00RE?t=2752 ), j'ai créé le site ExoPortail pour traiter les informations les plus sensibles afin de participer à éclairer les gens sur le plus de thématiques possibles

    Qui pourrait se traduire par:

    «Ayant depuis l'enfance une imagination fertile et une incapacité à distinguer la réalité de la fiction, j'ai créé un site internet pour diffuser des informations fantaisistes et invérifiables de manière à contribuer à la dissémination de fausses nouvelles anxiogènes et de théories du complot dans tous les domaines».

  • [^] # Re: 20 minutes?

    Posté par  . En réponse au journal De l'importance de la précision. Évalué à 4.

    Ça permet d'avoir accès gratuitement aux dépêches AFP, non?

  • [^] # Re: Brevets et arnaque

    Posté par  . En réponse à la dépêche Une victoire de l’éthique dans une guerre économique. Évalué à 7.

    À noter que ces pénuries sont dues, au moins en partie, au fait que certains tarifs négociés sont trop bas pour les industriels (c'est par exemple le cas des vaccins DTP trivalents, que plus personne ne veut plus produire). C'est quand même assez paradoxal de trouver des excuses à l'industrie pharmaceutique, qui reste une des industries les plus cyniques qui soient, mais quand on décide collectivement qu'une activité économique ne doit pas suivre les lois du marché pour des raisons éthiques ou de santé publique, il faut derrière faire super attention à la politique de fixation des prix et aux conditions dans lesquelles les exclusivités et les modalités de distribution sont négociées. Quand l'État est trop exigeant et a mal calculé son coup, le risque est que les produits ne soient plus vendus. À moins d'aller réquisitionner les unités de production, on voit mal comment on pourrait forcer un industriel à vendre un médicament s'il juge sa production pas assez rentable.

  • [^] # Re: MOOC, pire forme d'éducation

    Posté par  . En réponse au journal Open Education. Évalué à 8.

    Pourquoi tant de haine envers les cours TED et MT180 ?

    Parce que ça transforme la connaissance en un bien markettable comme un autre. Le but n'est pas de présenter une thèse intéressante, c'est de faire une présentation intéressante. Le fond n'a aucune importance, c'est seulement une question de forme.

    MT180, c'est un casting TV, une sorte de danse avec les stars version étudiante. C'est pas grave, il y a tellement le temps de se livrer à de telles pitreries pendant la thèse, la science attendra…

    Par ailleurs je ne vois pas très bien le rapport entre un cours magistral (le début de la conversation) et les conférences TED.

    Le rapport, c'est que si le public attend des confs TED-like et que le prof se pointe et fait un vrai cours, les téléphones portables vont sortir et Facebook va chauffer. Ça ne serait pas grave si au final, tout le monde considérait que ces étudiants sont des veaux, qu'on leur a donné la chance d'apprendre des choses, et qu'ils ne l'ont pas saisie. Le problème, c'est que maintenant, c'est de la faute du prof : il ne fait pas de blagues, il ne fait monter personne sur scène, on reste deux heures à prendre des notes, c'est chiant, etc.

    On a formé des générations de scientifiques brillants avec des cours chiants; qu'est-ce qu'on va former avec des TED talks?

  • [^] # Re: Pas de Cabale, juste un état de fait

    Posté par  . En réponse au journal Open Education. Évalué à 5.

    Ceci dit, ne pourrait-on pas plutôt percevoir le premier paragraphe du journal comme une forme d'humour geignard, inscrit quelque part entre le complainte et l'auto-dérision. C'est du moins ce que laisse entendre l'hyperbole de cabale. Non ?

    Je l'ai interprété de la même manière, mais je suis beaucoup moins bienveillant que toi sur les conséquences. Techniquement, ce que tu décris, c'est un comportement passif-agressif, ça met une ambiance très désagréable.

  • [^] # Re: MOOC, pire forme d'éducation

    Posté par  . En réponse au journal Open Education. Évalué à 10.

    Concernant les rares MOOC que j'ai vus, grosso modo, c'est du cours magistral, ni plus ni moins, même s'il y a de la mise en scène. Bref, c'est une forme d'enseignement vieillie et complètement dépassée habillée des habits neufs de la technologie.

    Pourquoi tant de haine envers les cours magistraux? Il s'agit d'une manière éprouvée de transmettre des connaissances qui a fait ses preuves pendant des siècles, je trouve ça assez prétentieux de les écarter d'un revers de la main sous prétexte que c'est une forme d'enseignement ancienne.

    Suivre un cours magistral demande en effet un certain nombre de compétences : prise de note, concentration, motivation, travail personnel à côté du cours pour combler les lacunes sur les bases et répondre aux questions de curiosité. Mais le cours magistral reste d'une efficacité redoutable : excellent ratio élèves/maître, grosse densité d'informations, couverture cohérente et exhaustive d'un sujet à chaque cours, accès possible à des enseignants de grande qualité.

    J'observe avec pas mal de tristesse un changement de paradigme sur la qualité de l'enseignement ; non seulement mettre l'accent sur la forme dessert forcément le fond (on le voit pas mal sur les fameuses vidéo Youtube, qui sont très distrayantes,fabriquées par des communicants, mais qui contiennent souvent des erreurs ou approximations, et qui ne vont jamais dans le fond des choses ou les détails techniques), mais surtout, on reproche aux enseignants l'incompétence de leur public à faire la seule chose qu'ils sont censés faire en cours : écouter et apprendre. Un cours chiant, ça reste un cours. Pourquoi faudrait-il veiller à satisfaire un public qui ne sait pas s'asseoir et écouter même quand il n'y a pas un rebondissement ou un effet visuel toutes les 30 secondes? Un cours d'amphi, ce n'est pas de la télé réalité, après tout. Cette boulimie de forme amène à des absurdités comme les TED Talks ou les présentations de style «ma thèse en 180 secondes», comme si s'adresser à un public érudit et intéressé était devenu impossible, et que le règne du spectacle avait aussi infecté le monde académique.

    Il ne faut pas se le cacher, il y a un risque sérieux qu'une idéologie de classe se profile derrière ça. Aux pauvres (d'esprit) les TED talks et les formations Disney superficielles qui donnent l'impression de connaitre des concepts, afin de réserver la formation réelle (la vraie, avec des formules, des détails, des questions ouvertes) à une "élite" qui occupera les postes qui ne sont pas des bullshit jobs.

  • [^] # Re: Deep blue

    Posté par  . En réponse au journal Les humains sont battus à StarCraft 2 par un logiciel qui regarde le jeu avec une caméra. Évalué à 6.

    lorsque le match a eu lieu on savait deja que c’était pas de l'ia….

    Tu n'as pas compris ce que j'ai écris. Dans les années 1960, on considérait qu'un ordinateur capable de battre un humain aux échecs serait une intelligence artificielle (un programme informatique capable de simuler une intelligence humaine). Quand tu dis «c'est de l'IA, ce n'est pas de l'IA», tu utilises une définition moderne de l'IA, basée sur des critères modernes (et périssables). Dans la définition initiale de l'IA (celle qui transparait du test de Turing, par exemple), seul le résultat compte (la capacité de donner les apparences de l'intelligence), pas la manière. Les gens qui ont bossé sur Deep Blue étaient des spécialistes de l'intelligence artificielle à l'époque.

    deep blue analysait 200 millions de coups par seconde stockfish c'est 70 Millions et pourtant stockfish écraserait deep blue

    Je ne vois pas où tu veux aller…

    pour gary récemment lors d'un stream en direct dorfman secondant de kasparov a dit qu'a l'analyse ils avaient trouver comment annuler la 23ieme partie du match de 1987 et pourtant gary l'a perdue

    Bon, alors tu fais probablement référence à la 2e partie du match de 1997 (pas facile de trouver des sources si les refs sont fausses), et je ne trouve rien sur Wikipédia qui n'atteste ton histoire. Kasparov rate bien le coup qui mène à l'échec perpétuel (il abandonne alors qu'il y avait possibilité de faire nulle), mais rien ne prouve qu'il n'a pas fait une erreur (un truc que les humains font parfois). S'il y a controverse sur cette partie, c'est que Kasparov a accusé l'équipe DeeperBlue d'avoir fait appel à un vrai joueur pour certains coups, sans pouvoir le prouver. Et un coup dans la partie (le coup 36) a énormément destabilisé Kasparov, parce qu'il s'agissait d'un bug dans le programme. Mais de toutes manières, même si la partie était truquée, ça n'aurait fait reculer la date fatidique que de quelques mois, et vu que Kasparov avait gagné le match d'avant et qu'un nouveau match lui aurait rapporté des sous, c'est difficile de comprendre pourquoi il aurait triché. En tout cas, la théorie de la tricherie est tout sauf établie, et ne semble pas très étayée ni crédible…

  • [^] # Re: Deep blue

    Posté par  . En réponse au journal Les humains sont battus à StarCraft 2 par un logiciel qui regarde le jeu avec une caméra. Évalué à 7. Dernière modification le 04 novembre 2019 à 10:56.

    deep blue n'est pas de l'ia

    C'est le recul qui permet de dire ça. Pendant une période allant de 1950 à 1980, le jeu d'échec était considéré comme l'était le jeu de go depuis 1990 : trop profond et stratégique pour être à la portée d'un ordinateur. Depuis, le progrès matériel a permis des progrès immenses sur le calcul, et pouf, magiquement, on peut décider que ça n'est pas vraiment de l'IA. Mais bon, les limites de l'IA reculent au fur et à mesure des progrès matériels et logiciels—typiquement, des techniques de base de data mining ne sont plus considérées comme de l'IA, mais c'est juste parce qu'on repousse les limites de l'IA au fil des progrès…

    certains pensent que garry ce serait fait payer pour perdre le match

    Certains pensent qu'on n'a pas été sur la Lune…

    il aurait mieux fallut mettre la victoire de alpha zero sur stockfish

    Selon une définition moderne de l'IA, qui va probablement changer dans les prochaines années.

    Après tout, un chatbot qui passerait le test de Turing à partir d'une immense bdd de conversations, on ne considèrerait pas ça comme de l'IA non plus, maintenant.

  • # Déja, faire le point avec tes arguments?

    Posté par  . En réponse au message Enseigner à un enfant...l'obsolescence ?. Évalué à 7.

    J'ai l'impression que si j'avais 11 ans et que je voulais un nouveau téléphone, j'aurais du mal à accepter tes arguments.

    Tu commences avec l'argument d'autorité : les parents ont dit non, et il faut lui expliquer pédagogiquement. Ce n'est pas un débat dans lequel on échange des arguments, puisqu'il n'est pas question que les parents changent d'avis. Il suffit que les parents lui expliquent pourquoi ils ont dit non, et c'est comme ça. Le présenter comme un échange d'arguments est complètement fallacieux.

    l'enfant semble du mal à comprendre l'importance de l'objet qu'il a dans les mains au quotidien.

    J'ai l'impression que c'est le contraire : les parents semblent mal comprendre l'importance de l'objet. Il s'agit probablement de l'objet le plus important pour le gamin, il a une importance sociale (j'ai le nouvel iPhone et les copains ne l'ont pas), c'est avec cet objet qu'il joue, qu'il s'informe, qu'il communique, qu'il regarde l'heure; s'il est comme tous les gamins de 11 ans, il le consulte des centaines de fois par jour. Du coup, en effet, c'est l'objet le plus important qu'il possède. Souhaiter un téléphone avec de meilleures performances semble une demande assez légitime, étant donné l'importance de cet objet, et je ne vois pas comment tu pourrais le convaincre que ça n'est pas important de changer de téléphone.

    un iPhone 6 d'occasion dont il prend soin, mais espère un iPhone 10 à Noël

    Attention ici encore au raisonnement fallacieux. Il en prend soin, donc il n'a pas besoin d'un nouveau modèle, ça me semble assez injuste comme argument, et probablement insupportable pour un enfant de 11 ans. Ça sous-tend que s'il n'avait pas pris soin de son ancien téléphone, la demande de remplacement serait plus acceptable.

    au moins les renseigner avec pédagogie

    De les renseigner sur quoi, exactement? La plupart des adultes changent leur téléphone à une fréquence déraisonnable, et tu voudrais qu'un pré-ado se comporte de manière moins capricieuse qu'un adulte? Il faut se fixer des objectifs atteignables, par exemple, de choisir un modèle moins coûteux. Mais de prendre exemple sur tonton barbu Stinouff qui a encore son Motorola d'il y a 15 ans, c'est beaucoup en demander. Je trouverais plus pédagogique de lui montrer ton téléphone et de lui expliquer pourquoi tu ne l'as pas changé, plutôt que d'essayer de justifier une décision qui de toutes manières lui est imposée : il est jeune, il n'est pas stupide.

  • [^] # Re: Duplicité

    Posté par  . En réponse au journal Payez vos journaux. Évalué à 2.

    Est-ce que, par "organisation différente", tu insinues assuré par le privé ? Parce que si c'est le cas je ne suis pas d'accord avec toi.

    Est-ce qu'une association, tu considères ça comme "le privé"? C'est de droit privé, en tout cas. Une association, ça pourrait bien marcher pour un certain nombre de missions de l'État (et d'ailleurs, c'est déja le cas pour un grand nombre de missions sociales).

    Il y a une partie de cette réalité qui est biaisée par le fait que le secteur privé a droit à des avantages fiscaux (typiquement, baisses de charges sur les bas salaires, convention collective…), et qui font qu'à salaire égal, un fonctionnaire coûte plus cher. Mais tu peux retourner le problème dans tous les sens, les contraintes du fonctionnement d'une administration (typiquement, les comptes doivent être à zéro mi-novembre, et restent à zéro jusqu'à mi-février, absence de comptabilité analytique…) font que même avec la meilleure volonté du monde, tu ne peux pas être efficace : tu ne connais souvent pas ta masse salariale, et quand tu la connais ,tu ne la maitrises pas; tu ne connais souvent pas tes coûts d'infrastructure et tu ne les maitrises pas non plus, tu n'as souvent pas le contrôle de tes recrutements ni de la promotion de tes agents; avec les marchés publics tu n'as même pas le contrôle de tes fournisseurs. L'administration n'est juste pas conçue pour être efficace; le système date d'une époque où le coût et la qualité d'un service n'était pas pris en compte.

  • [^] # Re: Duplicité

    Posté par  . En réponse au journal Payez vos journaux. Évalué à -1.

    Ou encore comme la casse du service public en baissant son financement, qui le rend mauvais, qui justifie auprès de la population de tout privatiser.

    Le problème, c'est que ça n'est qu'une hypothèse, qui est très très loin d'être démontrée, à ma connaissance. Ça demanderait des planifications machiavéliques sur plusieurs décennies, qui traversent les alternances des majorités politiques, de la part de "gens" non-identifiés qui sont à la tête d'un complot, et que tu appelles "on": les "politiques"? les "riches"? les "capitalistes"? Dans l'argumentaire contemporain anticapitaliste, tu remplaces "capitaliste" par "juif", et tu as exactement les arguments antisémites des années 1930. Si le raisonnement était moisi en 1930, ce n'est pas en remplaçant un mot qu'il n'est pas aussi moisi en 2020.

    L'idée que l'État n'ait pas à assurer un service commercial qui pourrait être assuré par le secteur privé est une position politique et/ou idéologique, elle est assumée par le courant libéral. Le service public n'a pas besoin de baisse de financement pour être médiocre, ses problèmes sont avant tout organisationnels (cadres incompétents et recrutement inadapté, pas d'évaluation sur les résultats ni sur la qualité de service, lourdeur des règles administratives, chaine de commandement complexe et redondante…), et il est assez logique que toute activité non-régalienne pourrait être assurée à moindre coût avec une organisation différente. La position qui consisterait à vouloir augmenter éternellement le financement des services publics en espérant magiquement une augmentation de la qualité de service est au moins aussi absurde que l'idée que tu critiques. Il n'y a pas de solution facile pour que les services publics survivent au XXIe siècle, sinon ça se saurait. Mais en tout cas, pour bien connaitre le service public de l'intérieur, je peux t'assurer qu'il n'y a pas besoin qu'un complot de capitalistes le "rende mauvais" ; les cadres de la fonction publique arrivent très bien à le bousiller de l'intérieur, et ce, avec la meilleure volonté du monde.