arnaudus a écrit 5237 commentaires

  • [^] # Re: Histoire de savoir de quoi on parle vraiment...

    Posté par  . En réponse au journal Projet de loi "Sécurité Globale". Évalué à 6.

    D'ailleurs, ça me fait penser qu'il est interdit de diffuser sur un réseau social la vidéo d'une bavure policière :

    Article 222-33-3 du Code pénal:
    « Est constitutif d'un acte de complicité des atteintes volontaires à l'intégrité de la personne prévues par les articles 222-1 à 222-14-1 et 222-23 à 222-31 et 222-33 et est puni des peines prévues par ces articles le fait d'enregistrer sciemment, par quelque moyen que ce soit, sur tout support que ce soit, des images relatives à la commission de ces infractions.

    Le fait de diffuser l'enregistrement de telles images est puni de 5 ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.

    Le présent article n'est pas applicable lorsque l'enregistrement ou la diffusion résulte de l'exercice normal d'une profession ayant pour objet d'informer le public ou est réalisé afin de servir de preuve en justice

    Du coup, si le principe était de condamner les gesn qui filment et diffusent les bavures, il semblerait beaucoup plus adéquat d'utiliser une loi existante (diffuser une agression revient à être complice de l'agression) plutôt que d'en inventer une qui ne permet pas du tout de poursuivre les gens qui diffusent les bavures.

  • # Histoire de savoir de quoi on parle vraiment...

    Posté par  . En réponse au journal Projet de loi "Sécurité Globale". Évalué à 10.

    Pour le coup, je me sens assez neutre sur la question. Cependant, je trouve que les détracteurs de cette loi préfèrent partir sur des grands discours («interdire au public de diffuser l’image de policiers»), qui ne me semblent pas correspondre au contenu du projet de loi. Donc, histoire qu'on sache de quoi il en retourne réellement:

    « Art. 35 quinquies. – Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police. »
    D'après ce que je comprends:
    * Il n'est pas interdit de filmer
    * Il est interdit de diffuser l'image "dans le but qu'il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique". Toutes les autres diffusions sont donc autorisées.

    Du coup, je ne vois pas en quoi ça aurait changé quoi que ce soit pour Benalla, puisque 1) Benalla n'est pas un fonctionnaire de police, 2) à ma connaissance, les images n'ont pas été diffusées pour porter atteinte à son intégrité.

    Comme c'est l'intention qui est sanctionnée ici, il me semble qu'aucune condamnation ne puisse être prononcée sans preuve de cette intention. Si la vidéo est accompagnée d'un commentaire du style «Dites-moi si vous connaissez ce keuf, on va lui faire la peau», alors oui, ça tombe sous le coup de la loi. Si vous diffusez avec un message qui dit «regardez ce que les Keufs ont fait à mon poto quand ils l'ont arrêté», il n'y a visiblement aucune volonté de nuire à l'intégrité des policiers, et ça me semble inattaquable.

    C'est sûr que c'est beaucoup plus facile de rebondir tout de suite sur l'idée qu'on est en train de voter une loi qui interdit aux gens de reporter des violences policières, mais ça ne me semble pas être le cas.

  • [^] # Re: Appliquer les règles de politesse habituelles?

    Posté par  . En réponse au journal Comment et quoi répondre aux invitations Zoom et Microsoft Team → vs Jitsi Meet. Évalué à 4.

    Pour Zoom, il me semble que l'utilisation du client web est une solution vraiment acceptable. En tout cas, le client fonctionne avec Firefox.

    Avec le temps, j'en suis venu à être de moins en moins demandeur envers les autres. L'utilisation du logiciel libre est avant tout un choix personnel; à quelques exceptions près, le logiciel libre se "paye"; soit on s'asseoit sur des fonctionnalités qu'ont les équivalents propriétaires, soit la configuration et l'installation sont plus compliquées… Difficile d'imposer ce choix aux autres, et en tant que prescripteur, on a forcément une responsabilité sur les ennuis et les dysfonctionnements.

    Évidemment, quand il faut échanger entre le monde du libre et le monde du proprio, ça peut coincer. Par exemple, quand le seul moyen d'échange est un fichier Excel, c'est gonflant. Mais c'est inutile d'attaquer directement. On ouvre le fichier avec LibreOffice, on modifie ce qu'on doit modifier, on le ré-enregistre au format .xls, et on l'envoie. L'autre va se recevoir un .xls tout corrompu, et il va gérer. S'il n'y arrive pas, là on pourra lui expliquer le problème.

    Pour revenir au but du journal, j'imagine que le plus constructif, c'est d'utiliser une solution libre quand on organise, et d'en parler brièvement. Avec un peu de chances, ça sera réutilisé.

    Il ne faut pas non plus oublier que les solutions proprio de visioconf assurent également l'infrastructure derrière, ce que ne fait pas le ll. On a client gratuit qui fonctionne très bien la plupart du temps, et on ne se pose pas de question. Bien sûr, c'est un procédé marketting pour "capturer" des clients potentiels, mais pour l'instant, la concurrence a l'air réelle, et la qualité (des clients et des services) est souvent acceptable. Parmi les logiciels proprio, je ne pense pas que Zoom soit le plus problématique (mais bon, on ne sait jamais non plus ce que ce genre de soft fait vraiment, surtout que son unique rôle est de balancer des millions de paquets sur le réseau…).

  • # Appliquer les règles de politesse habituelles?

    Posté par  . En réponse au journal Comment et quoi répondre aux invitations Zoom et Microsoft Team → vs Jitsi Meet. Évalué à 10. Dernière modification le 26 octobre 2020 à 11:02.

    Honnêtement, je ne pense pas qu'il faille se prendre la tête plus que nécessaire. D'une part, une règle tacite de politesse professionnelle veut que ça soit l'organisateur de la visioconf qui choisisse la solution logicielle. S'il y a peu de participants, il peut, s'il le souhaite, ouvrir la question ("Est-ce que zoom va à tout le monde?"). S'il ne le fait pas, alors c'est qu'il ne le souhaite pas. En fonction du contexte, on peut parfois échanger sur des points techniques (typiquement, Skype pro qui n'a pas de client pour Linux : "Est-ce qu'il serait possible d'envisager une solutioon alternative?"). S'il s'agit d'une visioconf où on est "demandeur" (négociation d'un contrat, entretien d'embauche…) ou qu'on demande du temps sans contrepartie (sisi, dans le milieu académique, c'est très courant), alors on cherche à emprunter un ordinateur sous Windows.

    D'autre part, quand on organise une visioconf, on peut choisir l'outil. Avec quand même, encore, une règle de politesse : on minimise la charge de travail sur les participants, donc soit on propose un client qui s'installe facilement sur tous les systèmes sans galère de dépendances ou de mises à jour, soit on propose une alternative en client web, de préférence sur un serveur qu'on héberge soi-même, histoire de contrôler les problèmes techniques.

    Quand c'est du perso, on fait ce qu'on veut. Mais on ne peut rien exiger non plus, et on est souvent amenés à gérer le service après-vente. Quand on demande du temps aux gens (organisation d'une AG pour une association, réunion quelconque), on essaye de leur faciliter la vie. Quand on rend service, on peut attendre un peu plus d'efforts (mais là encore, il faut que la solution technique soit irréprochable, si ça merdoie on va tout se prendre dans la tronche).

    Et si on trouve que c'est une compromission que d'accepter d'installer un logiciel proprio sur sa machine, alors on se crée un cercle d'amis très restreint qui partage exactement les mêmes valeurs. D'une manière générale, imposer ses choix de vie aux autres n'est vraiment pas compatible avec le vivre ensemble : quand on est invité à diner, on ne refuse pas de toucher son assiette si ça n'est pas du bio, quand on covoiture, on n'accepte pas de monter parce que ça n'est pas une électrique… C'est un peu la base d'une vie en société, quoi.

  • [^] # Re: Anecdote

    Posté par  . En réponse au journal Comment et quoi répondre aux invitations Zoom et Microsoft Team → vs Jitsi Meet. Évalué à 5.

    J'ai répondu à une offre de poste, entretien proposé par la RH d'un groupe de boites (petite structure).

    Faut bien doser, hein. Pour avoir fait récemment du recrutement en visio, tu te tapes l'après-midi à auditionner tes 5 candidats, si le quatrième est un petit malin qui essaye de t'expliquer la vie en imposant sa solution logicielle, ça risque de ne pas commencer sur une note très positive. Et il y a aussi intérêt à ce qu'il n'y ait absolument aucun problème technique. Ça dépend de plein de facteurs (quel poste, quel niveau technique du recruteur, quelle personnalité recherchée), mais ça peut avant tout montrer une mauvaise connaissance du contexte professionnel (y compris l'éventualité d'une limitation des solutions techniques autorisées).

  • [^] # Re: Justifier?

    Posté par  . En réponse au journal Comment et quoi répondre aux invitations Zoom et Microsoft Team → vs Jitsi Meet. Évalué à 8.

    Ouhla. Tenter de promouvoir le logiciel libre avec un argument du style "on choisira ce qui marche mieux out of the box"? Faut avoir la foi, quand même… Je ne prétends pas que le proprio marche du premier coup, surtout sous Linux, mais il ne faut pas nier la réalité.

  • [^] # Re: Phosphine ?

    Posté par  . En réponse au journal De la vie sur Vénus ?. Évalué à 4. Dernière modification le 20 septembre 2020 à 21:11.

    Non mais oui, mais bon, OK, dans Avatar aussi il y a une forme d'intelligence non-individuelle, et dans plein de films et de bouquins il y a des formes de vie liquides, gazeuses, ou immatérielles… Le fait que ça figure dans des oeuvres de fiction ne veut pas dire que ça peut exister de manière vraisemblable…

  • [^] # Re: Règlement anti-libéral?

    Posté par  . En réponse au lien La justice européenne confirme que le «trafic gratuit» enfreint les règles sur la neutralité du net. Évalué à 2.

    Il me semble que le paiement des accords de transit n'est pas l'objet de cette décision.

    Pas directement, mais l'objet de la décision reste celui des accords entre FAI et fournisseurs de contenu. Je ne vois pas comment les accords de transit ou autres accords impliquant des investissements en infrastructure (ça doit être par exemple aussi le cas des flux vidéo pour les box, non?) ne pourraient pas être affectés; j'imagine (j'ai peut-être tort parce que je ne suis pas de la partie) qu'il y a de nombreuses contreparties financières et matérielles contre un accès "zéro rating" ou une priorité de trafic, non?

    Je ne doute pas que ça soit une bonne décision qui privilégie la "concurrence libre et non faussée" et l'intérêt du consommateur, mais elle ne doit pas plaire à tout le monde.

  • # Règlement anti-libéral?

    Posté par  . En réponse au lien La justice européenne confirme que le «trafic gratuit» enfreint les règles sur la neutralité du net. Évalué à 8.

    C'est très intéressant. Ça confirme également à quel point les règlements européens ne sont pas ultra-libéraux, contrairement à ce que beaucoup de gens répètent sans comprendre. Ils sont profondément imprégnés d'ordolibéralisme (on peut probablement invoquer la dominance Allemande).

    Il faut bien voir à quel point de tels règlements s'opposent au fonctionnement "naturel" du capitalisme. Dans une économie complètement libérale, les entreprises sont libres de signer des contrats de partenariat qui les avantagent : Microsoft avec les assembleurs de machines pour fournir un OS préinstallé, un assureur avec un constructeur de voiture pour signer une police d'assurance en même temps que l'achat d'un véhicule, etc. Il est courant de lire que ce genre de partenariats nuit au consommateur, mais ça n'est pas si évident que ça (pour les non-geeks); pour preuve, la vente liée dans certains domaines n'est pas forcément condamnée par les tribunaux de commerce, parce que la preuve de la nuisance n'est pas convaincante (en fait, on prive les consommateurs avertis d'une liberté—toute relative, puisque la concurrence peut jouer à un autre niveau --, mais on fait bénéficier aux autres d'une offre commerciale et d'une facilité des démarches, qui est un service que certains consommateurs apprécient). Bref, tout ça pour dire qu'il semblerait naturel que les FAI et autres opérateurs puissent signer des contrats avec les grands sites consommateurs de bande passante, ce qui permettrait en particulier de financer les lourds investissements de connexion entre les data centers des sites et les noeuds des opérateurs (on se souvent de la bataille entre Free et Youtube).

    Il y a quand même une lecture alternative de cette décision : elle entérine le fait que c'est au consommateur (via le FAI ou l'opérateur téléphonique) de payer l'intégralité de la connexion jusqu'aux data centers des plateformes. N'est-ce pas un cadeau aux GAFAM, indirectement?

  • [^] # Re: Cas Covid

    Posté par  . En réponse au journal Covid, ah non pardon, plus important : le RGPD. Évalué à 2.

    Je crois que l'aspect psychologique, que cela soit par une atteinte neurologique directement liée au virus et/ou lié au contexte social (qui n'est pas à sous estimé non plus, loin de là) est quelque chose dont peu parlent.

    C'est peut-être lié au fait qu'il y encore beaucoup plus de gens qui n'ont pas eu le COVID que de gens qui l'ont eu. Du coup, l'angoisse de ceux qui ont peur de tomber malades prévaut sur l'angoisse des malades.

    Je n'avais pas réalisé, mais en effet, attrapper une maladie qui tue 1 malade sur 200, ça n'est pas forcément très rassurant. Bien sûr, rationnellement, quand on est plutôt jeune et en bonne santé, on devrait plutôt bien s'en sortir. Mais le cerveau humain a parfois du mal avec la rationnalité…

  • [^] # Re: Garde le papier !

    Posté par  . En réponse au journal Covid, ah non pardon, plus important : le RGPD. Évalué à -2.

    Je préfère vivre dans un monde où les gens meurent, plutôt que dans un monde où on aurait réformé la police. C’est criant d’égoïsme.

    Il a peut-être dépassé les 14 ans et a renoncé à s'épuiser à changer le monde? Je veux dire, c'est bien les gens qui veulent changer le monde, il y en a même parfois (de temps en temps, voire exceptionnellement) un qui réussit (un peu). Ça ne change pas le fait qu'il semble plutôt sain d'analyser sa place dans la société en partant du principe qu'on ne changera pas le monde, puisque c'est la situation la plus probable, et de loin.

    Ce n'est pas en traitant les gens rationnels d'égoïstes que tu soulageras ta frustration de vivre dans un monde dont tu n'aimes pas tous les aspects.

  • [^] # Re: Phosphine ?

    Posté par  . En réponse au journal De la vie sur Vénus ?. Évalué à 4.

    Honnêtement, je suis perplexe. Comment discuter de notre capacité à reconnaitre quelque chose sans discuter de l'apparence de cette chose?

    Il faut aussi évacuer le problème de notre capacité à observer cette autre forme de vie. Si c'est trop petit, transparent, dilué dans un liquide, bref, si on ne voit rien de spécial, alors on ne pourra pas la reconnaitre parce que simplement on n'a pas vu qu'il y avait quelque chose, mais c'est trivial et ça n'était probablement pas le sens de ta question.

    Il y a bien sûr la possibilité qu'une autre forme de vie soit très camouflée, par exemple par mimétisme pour échapper aux prédateurs. Mais là encore, il s'agit de passer à côté sans rien voir, ça n'est pas particulièrement étrange.

    Au contraire, j'aurais tendance à penser qu'en cas d'exploration, toute structure particulière qu'on n'a jamais vu ailleurs risque d'être étudiée avec beaucoup d'attention. On sait ce qu'il y a sur des planètes telluriques dépourvues de vie : des cailloux, du sable, etc. Si on tombe sur n'importe quoi qui ne ressemble pas à des cailloux ou du sable, ça va sauter aux yeux.

    Et dans l'autre sens, je n'arrive pas à concevoir qu'une civilisation qui disposerait d'une technologie permettant les voyages interstellaires puisse atterrir sur terre et ne pas voir quelque chose de bizarre. Genre "ah tiens c'est quoi ce truc vert par terre et c'est quoi ces trucs qui bougent partout". Voire, "ah tiens, pourquoi notre vaisseau rouille, il n'y aurait pas un truc oxydant dans l'atmosphère?". Alors on ne peut être sûrs de rien, mais je prends les paris qu'il est peu probable pour une civilisation qui explore une galaxie d'atterrir sur une planète foisonnant de vie macroscopique et de passer à côté, et ce, quelle que soit la chimie sur laquelle les extraterrestres reposent.

  • [^] # Re: Phosphine ?

    Posté par  . En réponse au journal De la vie sur Vénus ?. Évalué à 10.

    Mouais, c'est quand même pas gagné pour l'absence de carbone… Même en absence de vie, les molécules basées sur le carbone sont partout; le carbone est un des éléments les plus abondants dans l'univers, et c'est le seul à pouvoir faire 4 liaisons stables, des cycles aromatiques… On peut se demander comment n'importe quelle forme de chimie complexe pourrait éviter le carbone alors qu'il est très réactif et qu'il y en a partout.

    De toutes manières, on ne sait pas comment on pourrait reconnaitre une vie qui n'est pas apparentée à la seule forme de vie qu'on connait, donc pas besoin de se demander à quoi ressemblerait une vie sans carbone, sans oxygène, ou sans hydrogène.

    Après, on peut prendre le problème à l'envers. Si un ET atterrissait sur Terre, comment pourrait-il louper la vie? À moins d'atterrir en Antarctique ou dans un endroit vraiment étrange, il va atterrir sur de l'herbe, sur des arbres (ou sur une autoroute, mais on va dire qu'il arrive avant la civilisation humaine). Je veux dire, sur la seule planère qu'on connait où il y a de la vie, il y a de la vie absolument partout, on ne peut pas faire un mètre sans voir une forme de vie, marcher dessus, voire se faire bouffer ou parasiter. Même si on est très grand ou très petit, même si on atterrit en mer… Bref, tout ça pour dire qu'on se prend certainement la tête pour rien, si un jour on arrive sur un monde vivant, il est tout à fait possible qu'il y en ait partout et que la question ne se pose même pas.

  • [^] # Re: Je ne sais pas

    Posté par  . En réponse au journal Un expert en sécurité poursuivi en justice pour des articles sur des dysfonctionnements réels !. Évalué à 6.

    Le passage d'une certification n'est théoriquement qu'une formalité pour lui.

    Et du coup, ça lui donnerait une sorte de droit supérieur à ne pas devoir répondre de ses propos devant la justice? Je pense que personne ici ne peut affirmer qu'il n'y a pas de problème avec la certification; par contre, il a essayé de résoudre ça en envoyant une lettre mais en se plantant sur la forme (c'est son employeur le client, donc c'est à son employeur de faire appel), ça l'a foutu en rogne et il s'est vengé en racontant plein de trucs (vrais ou faux, ça n'est pas la question) pour nuire à la boîte de certification.

    Ça n'est ni le premier ni le dernier à se foirer sur un oral considéré comme "tout cuit"; il a le droit de ne pas être content, mais il a choisi une voie dangereuse pour le manifester, en partant dans une confrontation inéluctable et probablement pas à son avantage. En tout cas, il risque de se retrouver à payer encore plus. Comme il est parti sur une stratégie qui vise à crier à l'injustice, il ne peut plus s'arrêter : s'il est condamné, il va trouver que c'est encore plus injuste; si son employeur en a marre du bazar qu'il met, il va crier au harcèlement et à la censure… Ça va quand même très, très loin, pour au départ pas grand chose.

  • [^] # Re: Je ne sais pas

    Posté par  . En réponse au journal Un expert en sécurité poursuivi en justice pour des articles sur des dysfonctionnements réels !. Évalué à 3.

    Il me semble qu'on peut échapper à la condamnation, mais pas aux poursuites, c'est bien ça? C'est le juge qui décide.

  • [^] # Re: Je ne sais pas

    Posté par  . En réponse au journal Un expert en sécurité poursuivi en justice pour des articles sur des dysfonctionnements réels !. Évalué à 4.

    Mouais, bon, l'auteur du journal cite, très clairement, en italique, et demande "est-ce que vous avez des informations?", ce que je comprends comme une suspension du jugement.

    Au final, on ne lui fournit pas plus d'informations, mais on lui donne notre avis :-) Ce n'est pas ce qu'il demandait, mais il devra s'en contenter.

    Sur le fond, je maintiens que ce qu'il dénonce peut très bien être vrai (ou faux, je n'en sais rien), mais que la diffamation est manifeste : non seulement il dénigre la boîte, mais en plus il assume l'aspect malveillant (c'est en représailles). Après, on peut décider ou non de lui payer ses frais d'avocat, c'est une décision personnelle. Ça n'empêche pas que la version qu'il présente est un peu… orientée, et qu'à mon avis il risque de devoir payer plus que ses frais d'avocat.

    On peut regretter qu'en France la diffamation soit constituée indépendament du caractère véridique des faits dénoncés, mais c'est comme ça. C'est comme les insultes, si on traite de "gros débile" un obèse aux capacités mentales limitées, ou de "vieille pu*e" une péripapéticienne retraitée, on commet un délit quand même.

  • [^] # Re: Fascinant

    Posté par  . En réponse à la dépêche Stockfish 12 est sorti. Évalué à 3. Dernière modification le 10 septembre 2020 à 08:57.

    Suite à cette discussion, j'ai parcouru le papier publié dans Science en 2007 qui annonçait la résolution du jeu de dames (en nulle). Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris; c'est basé sur une analyse à l'envers (ils partent d'une base de fins de partie et remontent le jeu). J'imagine que tu dois pouvoir analyser les collisions entre les trajectoires nulles et les trajectoires de victoire pour les blancs par exemple, dès que ta trajectoire de victoire blanche rencontre une nulle, alors tu sais qu'à un moment, les noirs ont un coup qui fait nulle, et ça élimine la branche "victoire blanche". Ils ont de nombreuses ouvertures qui sont classées "nulle ou perte", ce qui semble confirmer qu'ils ont validé la résolution en nulle en montrant que les branches "gain blanc" rencontrent une nulle quelque part en remontant le jeu (et du coup, on ne peut pas savoir si c'est nul ou perdant).

    Notez que les dames sont "résolues" dans le sens où on connait le résultats quand les deux joueurs jouent parfaitement, mais je ne pense pas qu'il existe un programme parfait (qui joue parfaitement dans toutes les positions), parce que la stratégie de résolution est basée sur l'élimination de nombreuses branches.

    Pas sûr qu'on puisse utiliser cette stratégie pour les échecs, parce qu'aux échecs une partie peut se terminer avant la finale (et il existe donc de nombreuses fins de partie qui ne sont pas dans les tables), alors qu'aux dames, par définition, tous les gains se terminent quand il n'y a plus de pièces pour un camp. Pour les nulles, je pense que ça n'arrive également que lorsqu'il reste peu de pièces.

  • [^] # Re: Se faire l'avocat du diable...

    Posté par  . En réponse au journal Les pratiques commerciales de BouyguesTelecom. Évalué à 4.

    C'est un argument super-intéressant, parce que dans notre système moral la cupidité est "contagieuse", n'importe quelle action motivée par la cupidité est entâchée. Le meilleur exemple que je connaisse (que j'ai entendu par Mr Phi sur Youtube—super chaîne de philo au passage), c'est celui de l'action sur l'environnement. Si une entreprise relâche des cochonneries dans la nature pour gagner plus d'argent, on va dire qu'elle détruit l'environnement volontairement. Par contre, si une entreprise a son modèle économique basé sur quelque chose qui est favorable à l'environnement (par exemple une chaine de production de n'importe quoi qui, au passage, capture du CO2), alors on va penser que son action bénéfique sur l'environnement est involontaire (elle reste motivée par la cupidité). Cette asymétrie est quand même un peu problématique; soit les conséquences de la cupidité sont volontaires (et donc, typiquement, les emails publicitaires mentionnant en tout petit un changement de tarif sont à la fois motivés par la cupidité et malveillants), soit elles sont involontaires (la cupidité en elle-même justifie ces actions, pas besoin d'invoquer la malveillance). Mais si on considère que la malveillance est réelle, alors il faut aussi considérer qu'une action publicitaire respectueuse des droits des consommateurs est bienveillante (et c'est pas facile).

  • [^] # Re: Se faire l'avocat du diable...

    Posté par  . En réponse au journal Les pratiques commerciales de BouyguesTelecom. Évalué à 9.

    Situation idéale pour appliquer le rasoir de Hanlon : ne jamais tenter d'expliquer par la malveillance quelque chose qui peut s'expliquer par la stupidité.

    Je n'avais jamais réalisé que le rasoir de Hanlon se basait sur une hypothèse fondamentale : il y a plus de gens stupides que de gens malveillants. Et cette hypothèse m'a l'air d'une robustesse à toute épreuve; en fait, on connait peu de gens réellement malveillants (je veux dire, dont la malveillance n'est pas une conséquence de leur stupidité).

  • [^] # Re: Article L224-33

    Posté par  . En réponse au journal Les pratiques commerciales de BouyguesTelecom. Évalué à 4. Dernière modification le 09 septembre 2020 à 15:48.

    la non réponse devrait impliquer la rupture du contrat et non l'acceptation des modifications ;

    Alors là, bon courage, parce que les prix qui augmentent, c'est quand même courant. Du coup, tu vas te retrouver avec un abonnement résilié tous les deux ans (assurance, mobile, internet, électricité, eau, journal…) parce qu'il faut que tu confirmes à chaque fois?

    De toutes manières, l'imagination des commerciaux est sans limite quand il s'agit de t'empêcher de faire un choix éclairé en tant que consommateur. Conformément à la loi, ma banque m'envoie tous les ans ses conditions tarifaires, une liste de plusieurs centaines d'éléments dont j'ignore la signification pour la plupart, et dont je ne sais même pas s'ils me concernent (prix de l'offre A, de l'offre B, de l'offre AB, de l'offre AB+, de l'offre AB+famille…). Sans y passer trois ou quatre heures, aucun moyen de faire le bilan des frais bancaires de l'année précédente, et de comparer avec une estimation de l'année qui vient. Le choix éclairé est quasiment impossible, et pourtant, la loi est scrupuleusement respectée…

    une égalité de moyen entre la question et la réponse

    Si c'est juste une augmentation de prix inévitable, associée ou non à une modification de l'offre, on ne te demande pas ton avis. On te dit "les prix changent", et tu fais ce que tu veux avec ça. Si ça te va, tu restes, si ça ne te va pas, tu résilies.

    Je suis bien d'accord que la situation qui est la plus préoccupante est quand l'offre initiale reste disponible. Dans ce cas, j'ai l'impression qu'il y a une marge de manœuvre. Mais elle n'est pas grande, il suffit d'embrouiller un peu le chaland en renommant les offres, et paf, l'embrouille est difficilement détectable. Si on te dit "votre offre A à 5€ passe à l'offre B à 8€" mais que l'offre A à 5€ est toujours disponible, alors oui, l'opérateur a modifié ton contrat sans ton consentement. Mais ce qui va se passer, c'est que l'offre A à 5€ va devenir l'offre A+ à 8€ destinée aux clients privilégiés. Il existe aussi une offre C à 5€ pour les clients non-privilégiés, mais vous êtes sur le contrat A; pour passer à C, il faut résilier A.

    Pour bien remettre la complexité des choses à leur place, il faut se rappeler qu'un certain nombre d'opérateurs de téléphonie mobile s'étaient fait allumés il y a quelques années (avant l'arrivée de Free sur le marché, il me semble) pour ne pas avoir proposé à leurs clients des offres plus adaptées (en gros, ils facturaient énormément de hors-forfait alors qu'un changement de forfait aurait pu bénéficier aux clients). Du coup, les opérateurs doivent faire quoi? Basculer les clients automatiquement vers de nouvelles offres plus "avantageuses" (plus chères mais avec plus de services), ou les laisser sur des contrats anciens, quitte à leur faire payer plus cher les dépassements?

    (je ne veux pas défendre la pratique détestable de l'opt-out, mais simplement mettre en avant le fait qu'on n'est pas clairs sur ce qu'on demande aux opérateurs).

  • # Article L224-33

    Posté par  . En réponse au journal Les pratiques commerciales de BouyguesTelecom. Évalué à 9.

    On n'est jamais mieux servis que par un retour aux sources:

    Tout projet de modification des conditions contractuelles de fourniture d'un service de communications électroniques est communiqué par le prestataire au consommateur par écrit ou sur un autre support durable à la disposition de ce dernier au moins un mois avant son entrée en vigueur, assorti de l'information selon laquelle ce dernier peut, tant qu'il n'a pas expressément accepté les nouvelles conditions, résilier le contrat sans pénalité de résiliation et sans droit à dédommagement, jusque dans un délai de quatre mois après l'entrée en vigueur de la modification.
    Pour les contrats à durée déterminée ne comportant pas de clause déterminant précisément les hypothèses pouvant entraîner une modification contractuelle ou de clause portant sur la modification du prix, le consommateur peut exiger l'application des conditions initiales jusqu'au terme de la durée contractuelle.

    Donc ces actions moralement répréhensibles semblent légales.

    1) le client est prévenu par écrit. La loi ne dit pas que la modification du service et du prix doit être la seule information fournie; noyer cette info dans un mail publicitaire ne semble pas interdit.

    2) quand ces contrats sont "sans engagement", on peut partir quand on veut. Donc si on est en désaccord avec la nouvelle politique tarifaire, on se barre. On peut demande à appliquer les conditions initiales seulement quand le contrat est à durée déterminée, et que la modification du prix ne fait pas partie des petites lignes que personne ne lit quand il signe le contrat.

    Il faut quand même rappeler que les prix sont libres; si vous souscrivez une offre à 4€ par mois, l'opérateur a le droit de changer ses tarifs, et pour une offre sans engagement, c'est à prendre ou à laisser : on n'est pas en droit de rester sur les tarifs initiaux (c'est de toutes manières comme ça que ça a toujours marché pour EDF ou le téléphone, avec la seule différence que les tarifs étaient régulés par l'État).

    Il semble que le seul point d'attaque serait la forme de la lettre qui prévient de la modification des tarifs ; il semblerait logique que ça soit une lettre sobre, nominative, qui s'intitule "modification des tarifs de l'offre Bla bla", et pas un tract publicitaire avec un astérisque et un blabla minuscule en bas de page. Mais ça semble quand même relever de l'appréciation du juge…

  • [^] # Re: Je ne sais pas

    Posté par  . En réponse au journal Un expert en sécurité poursuivi en justice pour des articles sur des dysfonctionnements réels !. Évalué à 8.

    La diffamation est incontestable; la boîte a le choix de le poursuivre en justice ou non, elle le fait, c'est peut-être pas très moral mais elle a le droit. S'il peut prouver sa bonne foi, il sera relaxé.

    En tout cas, le gars ne se remet pas en question. Il passe une certification, il foire, et en représailles il fait tout ce qu'il peut pour nuire à la boîte. Il utilise aussi des «astuces de geek» (blockchain etc) pour être certain qu'il soit impossible de supprimer ses propos, ce qui, sur le fond, montre (à mon avis) une certaine immaturité (tout le monde peut se tromper, et en plus il prétend chercher une solution amiable, ce qui semble totalement contradictoire).

    Après, peut-être qu'il y a des problèmes avec cette certification, on ne peut pas savoir. De toutes manières, ça n'est pas ça qui va être jugé. Sa démarche semble quand même bien ancrée dans la vengeance et dans la volonté de nuire (voire dans le chantage, puisqu'il semble expliquer qu'il a expliqué de "négocier" avant de divulguer ce qu'il avait trouvé), et ça ne risque pas de servir son procès en diffamation.

  • [^] # Re: Fascinant

    Posté par  . En réponse à la dépêche Stockfish 12 est sorti. Évalué à 5. Dernière modification le 08 septembre 2020 à 10:11.

    Résoudre le jeu d'échec ne veut certainement pas dire qu'il serait possible pour un humain de gagner à tous les coups. Techniquement, ça ne veut même pas dire qu'un ordinateur serait capable de le faire, il existe des cas où il est possible de prouver mathématiquement qu'un gain certain existe sans pour autant savoir comment l'obtenir.

    Par contre, ça rendrait probablement un ordinateur imbattable. Si pour sortir des branches qu'il connait il faut sacrifier une dame, l'ordinateur passerait sur un mode de calcul habituel, et avec 1000 Elo et une dame en plus, la victoire serait systématique.

    Même si un humain connaissait la suite de coups parfaits, il ne pourrait pas connaitre toutes les réfutations aux coups sub-optimaux de son adversaire. C'est pour ça qu'un joueur moyen peut faire illusion plus longtemps face à un grand maître dans l'ouverture : on peut facilement apprendre la meilleure suite de coups sans savoir comment réagir quand notre adversaire joue une variante inhabituelle.

    Pour "le sens" des coups, ça dépend. D'un côté, il y a parfois des coups proposés par l'ordinateur qui semblent assez obscurs, mais il semble que la plupart des très bons joueurs arrivent à comprendre la logique. Il suffit de trainer sur Youtube, il y a de nombreux joueurs excellents (dont le champion du monde Magnus Carlsen) qui commentent leurs parties, quitte à recourir à l'analyse par ordinateur pour déchiffrer certaines positions et vérifier si ce qu'ils ont joué étaient le meilleur coup. Et quand ça n'était pas le meilleur coup, ils disent en général "aaaahhh ok oui bien sûr", donc ils comprennent pourquoi l'ordinateur joue ça.

    Les moteurs qui reposent sur l'IA, comme Alpha zero ou Leela, jouent parfois des coups positionnels très étonnants (en particuliers, des sacrifices positionnels), mais paradoxalement, les bons joueurs sont souvent capables de comprendre ces sacrifices bien mieux que les coups tactiques ou prophylactiques. Cependant, ces IA ne respectent parfois pas les grands principes échiquéens (équilibre des forces, conquête du centre, protection du roi…), ce qui voudraient dire que les heuristiques utilisées depuis des siècles ne seraient que des rèlges générales pour ne pas jouer trop mal, mais qu'il existe de meilleures stratégies.

    Après, il y a eu de vraies surprises, notamment en fin de partie, avec des positions qui étaient connues comme des nulles théoriques qui se sont avérées gagnantes, ou des gains beaucoup plus compliqués que prévus (avec des enchaînements de plus de 150 coups, ce qui rend caduque la règle d'une partie nulle après 50 coups sans prise). Mais si on regarde le verre à moitié plein, la théorie des échecs a quand même bien résisté à ces moteurs qui surpassent de 1000 Elo les meilleures joueurs. En gros, les moteurs ne jouent pas fondamentalement différemment des humains, les ouvertures qu'ils pratiquent sont complètement standard; quand ils jouent entre eux, ils font beaucoup de parties nulles (comme les humains); contrairement aux humains, ils ne sont jamais destabilisés et ne font jamais d'erreurs, ce qui leur permet de gagner à tous les coups.

  • [^] # Re: On ne sait pas

    Posté par  . En réponse au journal Où vivre dans 100 ans ?. Évalué à 10.

    Oui, sans doute une montée des eaux dus à la fonte des glaciers

    C'est inévitable

    Peut-être de nouvelles épidémies plus ou moins mortifères dus à la réapparition de virus congelés dans le permafrost.

    Bof, pas besoin du permafrost qui font pour avoir de nouvelles épidémies.

    Peut-être qu'une partie de la faune et de la flore va s'éteindre.

    Ça c'est déja largement le cas.

    Certains prévoient effectivement que le Groenland deviendrait cultivable.

    C'est que de la caillasse et des montagnes, si on perd la Beauce et qu'on gagne le Groënland, on ne gagne pas au change…

    Ce n'est pas grave, aucune espèce n'est vouée à être éternelle.

    Alors, déja, les espèces sont remplacées, mais elles évoluent; toutes ne s'éteignent pas sans descendance. Et puis, c'est la nôtre, quand même. Du point de vue extérieur, si on met tellement le dawa qu'on en meurt tous, ça sera bien fait, mais on risque de ne pas être les premiers à mourir (parce que comme tu l'as dit, on s'en sort plutôt bien pour survivre dans des conditions sous-optimales), et qu'en pratique, pour passer de 8 milliards à zéro en quelques siècles, ça fait beaucoup, beaucoup de famines, de guerres, d'enfants tout maigres, et de dents qui tombent à 25 ans pour cause de malnutrition (sans compter les balles dans les corps squelettiques qui ont essayé d'accéder aux zones hyper-sécurisées dans lesquelles les riches survivront un peu plus longtemps que les pauvres). C'est pas très réjouissant quand même…

  • [^] # Re: Fascinant

    Posté par  . En réponse à la dépêche Stockfish 12 est sorti. Évalué à 5.

    L'avis de nombreux forts joueurs va de "les blancs gagnent" à "nulle", une majorité de nulles je crois, personne ne croit à un gain noir.

    Oui oui, c'est pour ça que je disais que ça serait vraiment très frappant, comme résultat. Pourtant, un gain noir est loin d'être impossible; quand on prend une position symmétrique en finale, les noirs sont assez souvent gagnants (par zugzwang). Il faudrait faire des stats sur les bases de données de fin de partie pour savoir à quel point ça arrive souvent, mais c'est loin d'être impossible. Du coup, à moins de penser qu'il y a quelque chose de particulier avec les fins de partie, il semble tout à fait possible que les noirs soient gagnants dès le début.

    Je pense qu'on est simplement sur une erreur basique d'interprétation des "sondages". Si, en gros, on évalue à 40% la probabilité d'un gain blanc, 35% une nulle, et 25% un gain noir, on va répondre un gain blanc. Si tous les grands maitres ont à peu près la même évaluation (et en effet, il serait assez étrange dans le cadre de nos connaissances actuelles de mettre un gain noir avant un gain blanc), alors personne ne va répondre "gain aux noirs". Pourtant, ça ne veut pas du tout dire que les GM pensent qu'il n'y a aucune chance pour que le gain noir soit la solution des échecs, c'est juste qu'aucun GM ne pense que c'est le plus probable.