Posté par arnaudus .
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Dernière modification le 14 janvier 2019 à 18:06.
Je ne comprends pas, comment Rothschild peut-il avoir 1000 alors qu'il n'y a pas de monnaie dans le pays?
Bon, même si on part du principe qu'il y a déja de la monnaie dans le pays, " l'état emprunte 1000 sans intérêts" : à qui?
À la fin de ton histoire, Rothschild a 610, Lambda a 90, et l'État a 300. OK, l'état a emprunté magiquement 1000 et a redistribué la somme. Du coup, on rembourse comment les 1000? On ne rembourse jamais? Dans l'histoire, si c'est Rothschild qui a prêté, il a perdu 390 dans l'affaire… ça ne tient pas debout.
Posté par arnaudus .
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Dernière modification le 14 janvier 2019 à 17:54.
Tout est en train de partir en vrille et on ne fait qu'accélérer encore et toujours (croissance oblige)
Tout part en vrille, c'est toi qui le dis; sur les tendances à moyen terme, il y a moins de violence, moins de pauvreté, plus de pouvoir d'achat, moins de guerres, moins de maladies… Alors OK, tout n'est pas rose, mais globalement, depuis 200 ans, c'est quand même vachement mieux, non?
on nous sert tout un blabla pour nous faire croire que le problème, c'est l'état/les fonctionnaires, alors que le problème, c'est la création monétaire.
Ça ne serait pas un double homme de paille inversé, ton argument? Déja, je ne pense pas que beaucoup de gens disent que le problème, c'est l'État ou les fonctionnaires. La mouvance générale, c'est de dire que le problème c'est la croissance. On veut tous plus, plus de services publics, plus de soins médicaux, plus de revenus à la retraite malgré une espérance de vie plus longue, plus d'études longues, plus de sécurité, plus d'emplois… Et tout ça, c'est possible, on le sait, parce que c'était possible jusqu'aux années 1970. Il faut juste beaucoup de croissance économique, pour que chaque année la part de gateau pour chacun d'entre nous augmente. C'est plutôt ça, la base du problème. Si on veut tous en même temps augmenter nos revenus, il faut de la croissance. Et l'économie qui s'est mise en place ne vise qu'à rendre possible cet objectif. Si toi, individuellement, tu penses que la croissance éternelle est une mauvaise idée, et qu'il faut qu'on ait de moins en moins à se partager, alors tu es certainement un visionnaire, mais tu es minoritaire.
Le mème de la création monétaire comme cause ultime de nos problème date d'une petite dizaine d'années, c'est arrivé avec la crise de 2008 et des vidéos et textes sur les réseaux sociaux sur le thème "les banquiers créent de l'argent à partir de rien et nous facturent à prix d'or ce service". Le fait que ça soit complètement faux ne change rien au fait que ça a permis d'identifier un ennemi (les banquiers), ce qui est historiquement efficace (il y a 70 ans, les banquier juif étai l'ennemi de l'Allemagne), et qui offre une conséquence bien amusante : débarassons-nous des banquiers, et nous auront tout l'argent qu'on veut pour assurer à lÉtat et ses services redistributifs un train de vie illimité (il suffit d'imprimer des biftons, ou autre thèse équivalente). L'absurdité du raisonnement ne rentre pas vraiment en ligne de compte, l'histoire peut se propager, tranquillement.
Mouais, tu sais bien que c'est pour des histoires d'équilibre entre les investissements à risque et les investissements sans risques dans les produits financiers (il n'existe que peu de placements sans risque, et les dettes d'État en font partie). Ça veut aussi dire, quelque part, en effet, que les problèmes de l'économie ne sont pas liés au manque d'argent disponible.
je vois pas à quel moment quelqu'un a sorti de l'argent de son chapeau.
Les intérêts sont partis dans l'économie réelle, mais il a bien fallu qu'ils soient créés un moment ou à un autre. Au moment du prêt, la banque a créé 100.000€, qui ont été détruits au fur et à mesure du remboursement. Mais du coup, quand tu as fini de rembourser capital et intérêts, il y a 30k€ de plus dans la nature, il faut bien qu'ils viennent de quelque part. Ils viennent forcément du crédit de quelqu'un d'autre. Mais s'il n'y a pas eu de croissance économique entre temps, j'imagine (sans en être sûr) que ça ne correspond qu'à de l'inflation. Tu as remboursé 100k€, mais les premiers euros étaient les mêmes euros que ceux que tu avais emprunté, alors qu'au cours du temps, du fait de l'inflation, les euros correspondaient à de moins en moins de richesses réelles. Du coup, c'est normal, je pense, qu'il en reste au bout.
Au niveau de l'économie générale, oui. Mais pourquoi est-ce un problème? Sans intérêts, pas de crédit (puisque le prêteur n'est pas rémunéré), et sans crédit, pas de croissance. Si tu n'as pas de croissance, les gains de productivité génèrent du chômage, les salaires diminuent, le pouvoir d'achat aussi… Tu vas où comme ça?
Le croissance économique est très connectée à la croissance démographique depuis l'antiquité; on peut donc dire que la croissance économique a toujours existé, mais elle a pris son "indépendance" par rapport à la croissance démographique depuis la révolution industrielle et ses gains de productivité. C'est quand même ça qui nous permet de ne pas tous labourer nos champs à la main et maigrir ou crever à chaque hiver à la météo un peu rude…
Acter l'existence d'un risque ne veut pas dire qu'on souhaite ou qu'on trouve normal que la dette ne soit pas épongée. Si ton assurance augmente ta prime parce que tu vis dans un quartier qui craint, et qu'en effet tu te fais voler ta voiture, l'assurance va quand même faire la tronche.
Les taux auxquels la Grèce a emprunté sont les plus bas auxquels les prêteurs acceptaient de payer. C'est juste que le risque de ne pas être remboursé était très élevé. Mais même à 7% (et je crois que c'était bien plus), personne ne prêterait en étant certain de ne pas être remboursé. Et d'ailleurs, les faits leur ont donné raison : ceux qui ont prêté à ces taux ont dû s'asseoir sur une partie du capital prêté.
Là où il existe des dysfonctionnements, c'est sur l'existence de prêteurs qui refusent les accords de surendettement. Quand le défaut de payement devient évident, il est plus sain d'accepter de s'asseoir sur une partie de son capital que de tout perdre. Il y a toujours des petits malins qui ne souhaitent pas transiger, et qui n'acceptent pas de renégocier les dettes. Ceux là sont vraiment nuisibles, car ils s'enrichissent aux dépens des acteurs économiques ayant accepté de renégocier la dette.
curieusement, celle de l'état affole les commentateurs.
Ce n'est pas vraiment la présence d'une dette qui affole les marchés (et pas seulement les commentateurs : au cours de la crise de l'euro, c'est bien les marchés qui ont cessé de prêter à certains États), c'est la capacité des États à honorer cette dette. Quand la Grèce annonce qu'elle ne va pas rembourser une partie de sa dette, les acteurs écononomiques qui ont prêté l'argent ont un vrai trou dans leur trésorerie. C'est bien la solvabilité des États qui était en cause, personne (moi, mon agence bancaire, ou les grosses banques) ne peut prêter de l'argent sans voir le capital revenir un jour ou l'autre. Il y a objectivement de quoi s'affoler un peu…
Quand une banque prête, elle écrit une ligne où elle dit qu'elle crédite ton compte avec cette somme (et se crée donc une créance).
Dès que l'argent sort de cette banque, la banque donne du "vrai" pognon en échange, donc cet argent est aussi vrai que tout le reste de l'argent électronique.
La dette est ainsi inscrite dans la création même de la monnaie.
La dette générale, sans aucun doute, mais ta dette à toi (ou même la dette des États), pas forcément. Le système n'est pas conçu pour que tout le monde cesse d'emprunter et rembourse tout, mais le système économique n'est pas conçu pour s'arrêter de toutes manières (en tout état de cause, il n'est pas «conçu» du tout).
Et puis, s'il n'y avait pas d'intérêts, non seulement le prêteur perdrait l'équivalent de l'inflation tous les ans et donc, tu ne trouverais plus de prêteur), mais en plus tu n'aurais aucune incitation à ne pas emprunter, il suffirait d'emprunter toujours plus… Le système ne pourrait pas fonctionner. Ce qui crée la stabilité du système financier, c'est bien que des tiers (les banques) s'engagent, contre rémunération, à garantir que l'argent prêté est du vrai argent, et pas de la monnaie de singe.
Je ne comprends pas. C'est évident que toute production de monnaie hors inflation doit forcément correspondre à de la croissance. Ça n'a rien à voir avec la manière dont tu produis ta monnaie.
Quand tu empruntes de l'argent, c'est du vrai pognon : un tiers (une banque, en l'occurrence) garantit que c'est du vrai pognon que tu peux échanger contre des trucs ou d'autres devises. Quand un État fabrique du pognon, il dilue la valeur du pognon déja en circulation d'autant : imprimer des billets de crée pas de richesse, ça se saurait! Après plusieurs années, les citoyens d'un pays qui emprunte auront une dette à rembourser et une richesse en monnaie qui vaut quelque chose, les citoyens d'un pays qui imprime ses billets n'auront pas de dette, mais leur pognon ne vaut plus rien. La situation n'est pas plus enviable; ça revient à rembourser ses dettes avec de l'inflation.
Dans une bonne gestion, l'argent emprunté sert à investir, ce qui devrait te permettre de couvrir (et même mieux que ça) les intérêts. Si tu empruntes 1M€ et que 10 ans après, non seulement tu as tout dépensé mais tes revenus n'ont pas augmenté, alors en effet, tu vas avoir des problèmes à rembourser. Mais tu aurais pu t'en douter à partir du moment où tu as cru avoir trouvé une martingale pour dépenser du pognon qui venait de nulle part. Au final, l'argent n'est qu'une construction artificielle pour échanger des richesses, mais ce qui compte, c'est les richesses, c'est pas l'argent.
Les intérêts d'un prêt couvrent le risque, l'inflation, et la marge du prêteur. Pour les emprunts d'État, ne cherche pas la marge, il n'y en a pas, le rendement est plutôt négatif. Le risque, ça n'est pas une science exacte, mais il n'est pas nul, même en Europe; les banques et les fonds d'investissement qui ont prêté à la Grèce au mauvais moment ne reverront pas leur pognon (pas grave, tu vas dire, ils avaient pris le risque en compte dans leurs calculs de taux d'intérêt, et ils ont prêté à de fort taux au Portugal et à d'autres pays qui, eux, payeront leur dette. Ceci dit, ça justifie quand même les forts taux pour les pays qui peuvent faire défaut). L'inflation bouffe le reste, et les taux d'interet sont très proches de l'inflation (voire inférieurs). Il semble que les niveaux de dette pour un pays comme la France sont très supportables à l'heure actuelle, le risque serait plutôt dans l'avenir, où on pourrait être amenés à rembourser plus que maintenant. Faire rouler sa dette, pour un État, semble un fonctionnement assez normal, contrairement à ce que tu sembles suggérer. Tant que l'économie fonctionne, on pourra rembourser les intérêts.
Certes, et du coup, le fait de regarder ce qui s'est passé avant semble bien plus pertinent plutôt que d'affirmer sans preuve que notre mode de vie va se terminer de manière violente et catastrophique pour tout le monde. Personne ne prétend que rien ne va changer et qu'il n'y aura pas de conséquences de nos actions et de notre course effrenée vers la croissance (économique, démographique…), mais existe-il dans le passé des exemples d'un tel effondrement? De nombreuses civilisations se sont éteintes sans avoir du tout connu ces phases exponentielles, et l'histoire indistrielle récente montre l'existence de solutions de remplacement à ces problèmes de disponibilité des matières premières. Donc, s'inquiéter et surveiller, pourquoi pas, mais courir en rond en pleurant «on va tous crever», ça relève plutôt du jeu (on joue à se faire peur, on invente des problèmes peu crédibles pour inciter à des changements de comportement…) que de la prédiction économique.
Par exemple, les disparités de richesse et la misère sont plus liés aux crises économiques qu'à un problème de fond avec l'économie de marché. Durant les phases de croissance économique, la totalité de la société s'enrichit, mais pendant les crises, les riches perdent moins que les pauvres. Les crises sont dues presque systématiquement à des problèmes de bulles spéculatives, des cas typiques où l'économie de marché ne fonctionne pas; c'est peut-être ces crises qui sont à l'origine des problèmes de répartition des richesses, et pas les phases de croissance?
Pour l'énergie, on aurait moins de problèmes si on se décidait sur l'avenir du nucléaire. Vouloir se priver en même temps des gaz à effet de serre et du nucléaire, ça semble très compliqué. L'urgence étant les GES, il serait probablement plus raisonnable de se dire qu'on se donne 40 ou 50 ans pour sortir du nucléaire, plutôt que de prendre le risque de pénurie énergétique. Sur le fond, ce qui est inévitable, et très souhaitable, c'est bien l'augmentation substantielle des prix de l'énergie. Et encore une fois, c'est contraire à ce que demandent les gilets jaunes, mais c'est inévitable. Isoler une baraque n'est pas rentable, mettre en place un chauffe-eau qui fonctionne autrement qu'avec une résistance électrique n'est pas rentable, même remplacer un chauffage électrique par un poële à bois n'est probablement pas rentable… Parce que l'électricité ne coûte rien, ou presque! Tripler le prix du kWh permettrait une transition rapide vers une société moins consommatrice d'énergie, et de privilégier une production moins polluante. Mais encore une fois, plus de pouvoir d'achat, c'est plus de déchets, plus d'empreinte écologique, plus de gaspillage, c'est complètement contradictoire.
Une autre piste serait de récupérer la planche à billet,
C'est tellement démago pour tellement de raisons que c'est difficile de savoir par où commencer. Sont vraiment débiles ces Chinois et ces Américains, ils contrôlent leur planche à billet mais ne font qu'emprunter sur les marchés.
Allez Dédé, imprime-moi donc mon propre pognon pour que je puisse me reprendre un petit blanc.
Posté par arnaudus .
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Évalué à 7.
Dernière modification le 14 janvier 2019 à 14:28.
Pour ma part, je l'ai trouvée très bien organisée, ouvrant les possibilités de débat tout en y mettant des limites tout en ne le limitant pas trop.
Disons que l'exercice d'équilibriste y est quand même nettement visible, puisque l'exclusion de l'ISF du débat ne peut qu'envenimer la situation (et sa référence au goût de l'effort, carrément douteuse). Depuis le début de cette affaire, Macron bluffe quand même énormément, et là, il fait tapis alors qu'on sait tous qu'il n'a pas de jeu. C'est du bluff de très haut niveau, ou alors c'est de l'amateurisme.
Il me donne l'impression de jouer son mandat sur cette histoire d'ISF, dont il devrait quand même se foutre éperdument (peu de conséquences budgétaires, peu de conséquences sur les assujettis…). Est-ce que c'est juste parce qu'il ne veut pas perdre la face? Est-ce qu'il n'aurait pas prévu à terme de revenir dessus de toutes manières, ce qui lui permettrait de donner l'impression qu'il faut une énorme concession?
Soit l'obsolescence programmée est un fantasme, c'est ça que tu veux dire? :-) Ça fait 40 ans qu'on entend dire que l'électroménager, c'était mieux avant, que ça durait 15 ans avant et que maintenant, en 3 ans c'est naze. Sauf qu'on a tous à la maison des télés et des appareils qui ont plus de 10 ans… Il fautdrait avant tout savoir si (1) c'est vrai dans l'absolu, et si (2) c'est vrai à qualité égale (parce qu'il y a 30 ans, une TV, c'était deux mois de SMIC, donc ça pouvait durer longtemps…).
Est-ce que le high-tech est condamné à n’être qu’un feu de paille dans l’histoire de l’humanité ?
J'imagine que la plupart des économistes te répondront que le marché s'adaptera. Quand une ressource devient rare, la demande dépasse l'offre, et le prix augmente. Selon les secteurs du marché, cette tendance pourra avoir plusieurs conséquences : soit on apprend à s'en passer, soit l'augmentation du prix permet d'autres méthodes de production ou d'extraction. Est-ce que tu as un seul exemple de ressource qu'on a épuisée et qui nous manque terriblement, au point d'avoir abandonné une technologie sans pouvoir la remplacer? On a exterminé la faune sauvage, mais on n'a jamais eu autant de viande à manger; le pic pétrolier recule à peu près d'un an tous les ans, on n'a jamais produit autant d'or, d'argent, de fer, de diamant ; on a épuisé nos mines de charbon mais on a remplacé le charbon par d'autres formes d'énergie fossiles, moins sales, plus faciles à extraire et à transporter… Globalement, l'histoire de l'industrie tendrait à montrer que ce genre de pénurie catastrophiste n'arrive pas, en pratique. Le mécanisme de régulation des prix par l'offre et la demande contient en lui-même sa propre capacité à gérer les pénuries et à étaler ses effets sur suffisamment de temps pour que tout se passe en douceur.
Ce que le marché ne sait pas gérer, c'est l'influence des acteurs politiques, par exemple, le remplacement des énergies fossiles par des énergies alternatives avant qu'il ne soit trop tard (et donc, avant que le marché lui-même ne s'autorégule). Jouer contre le marché, c'est ça qui demande énormément d'efforts.
Mon ordinateur portable a plus de 7 ans et à l'utilisation je ne vois aucun souci de le faire durer encore pendant quelques années.
Tu es dans un domaine technologique qui avance très rapidement, donc tu peux avoir des pépins mineurs qui imposent un remplacement. Typiquement, la connectique interne (tu ne trouves plus de disque dur compatible), la connectique externe (un téléphone sans bluetooth sera de moins en moins utile), un matériel qui n'est pas conçu de manière générale pour durer aussi longtemps, avec une dégradation progressive des performances de tous les composants (contraste de l'écran, soudures sur la carte mère)… Tu vas finir par utiliser un matériel peu performant, encombrant et lourd, peu réparable de toutes manières («jusqu'ici tout va bien»), sur lequel tu vas avoir de plus en plus de problèmes pour brancher une télévision, un vidéoprojecteur, un périphérique, etc.; avec lequel tu ne vas pas pouvoir bénéficier des dernières technologies de connexion réseau. C'est une démarche un peu politique, elle n'est pas dénuée de fondement, mais il va y avoir un point de rupture où elle tourne au masochisme, où tu vas commencer à te niquer les yeux sur un écran flou, où tu vas perdre la compatibilité avec de plus en plus de choses, où tu vas devoir acheter des batteries ou des pièces d'occasion, de plus en plus rares à trouver…
Il ne faut pas considérer que l'argument des constructeurs est sans valeur. Un téléphone ou un ordinateur sans OS n'est pas utilisable, et c'est l'intérêt du grand public qu'il soit livré avec un OS. Quand l'OS est payant et que son prix est quantifiable dans le prix d'achat, tu peux toujours essayer de te le faire rembourser (de nombreux constructeurs remboursaient quand même tout ou partie du prix de la licence Windows sur les portables). Quand l'OS n'est pas vendu en boutique, comme Android, ou pire, quand il peut être téléchargé gratuitement, tu ne peux pas déterminer la valeur de cet OS, et tu n'as aucune base pour demander un remboursement. N'importe quel juge considérera qu'au pire, on t'a fourni quelque chose dont tu n'as pas l'utilité, un peu comme un bouton supplémentaire cousu sur le revers d'une veste. Certes, tu l'as "payé" avec le reste, mais ça fait partie intégrante du produit, tu ne peux pas renvoyer le bouton et demander de te faire rembourser.
Arguer que c'est difficile d'installer un OS alternatif, c'est se tirer une balle dans le pied. Soit ton angle d'attaque, c'est de dire qu'on te fournir et te fais payer un OS dont tu n'as pas besoin parce qu'il est facile d'en installer un autre, soit tu leur reproche de ne pas faciliter l'installation d'un autre OS, mais c'est contradictoire. En plus, les constructeurs ont une réponse toute prête, difficile à parer : ils n'ont aucune raison légale de te faciliter la vie, ils te fournissent un appareil qui fonctionne, et ils n'ont pas à dépenser en R&D pour te fournir un appareil qui fonctionnerait avec des logiciels tiers.
Sur le fond, il faudrait un raz-de-marée législatif pour imposer une séparation stricte entre matériel et logiciel; identifier toute brique logicielle fournir avec n'importe quel matériel électronique, fournir une documentation technique détaillée de l'interface, et considérer comme un vice caché tout dispositif qui rendrait compliqué le remplacement de toute brique logicielle par une autre… C'est pas gagné. Au delà des poids des lobbies, de la légalité internationale de ce genre de clauses, et du risque de voir le nombre de fournisseurs souhaitant se conformer à une législation aussi contraignante diminuer drastiquement, et avec elle l'offre disponible aux consommateurs européens, tu vas avoir le difficile problème des recours, étant donné la technicité des problèmes. Ta carte graphique ne fonctionne pas sous Linux? Le constructeur va dire que sa doc est au point et que le bug est dans le driver Linux, et ça va être à toi de payer l'expertise pour montrer que le driver linux suit la spec? Et ça, ça va être dans le moindre appareil connecté, le moindre four haut de gamme, la moindre télé, la moindre bagnole? Il y a peut-être un jour où les industriels auront raison de se plaindre du poids des normes, parce que cette idée me semble avoir des conséquences assez monstrueuses en termes de devoirs des industriels.
Je suppose qu'en fonction de la marque, voir du technicien qui s'en occupe, il peut y avoir des différences
Il me semble probable que l'installation d'une ROM alternative est tellement marginale que si l'appareil arrive et qu'il semble booter sur l'OS de départ, personne ne va jamais aller vérifier.
Posté par arnaudus .
En réponse au journal Cahier de doléances.
Évalué à 3.
Dernière modification le 14 janvier 2019 à 13:14.
dans l'électroménager ou l'automobile, avoir une garantie minimum de 5 à 10 ans ne serait pas absurde.
Mouais, ça ne résoud pas les problèmes liés aux pièces d'usure, à l'utilisation inadéquate, aux faillites des constructeurs ou des fournisseurs de pièces détachées…
En plus, une telle décision est réellement "anti-gilets jaunes": l'extension des périodes de garantie ne peut qu'entrainer une hausse très substantielle des prix (il faut construire des appareils plus robustes, de meilleure qualité, il faut compenser le coût des réparations, de la production et du stockage des pièces détachées…). Et du coup, baisse nette de pouvoir d'achat (parce qu'il suffit de regarder les prix et faire le calcul pour s'apercevoir qu'il vaut mieux acheter tous les 5 ans une machine à laver à 300 boules qu'une machine à 1500 qui dure 15 ans—c'est bien là le drame: la faible qualité des appareils est souvent intéressante pour le consommateur, même en prenant en compte l'obsolescence et le remplacement).
Après la France peut effectivement progresser pour que la démocratie soit plus forte encore.
Faut-il encore que l'implication toujours plus forte des citoyens dans le processus démocratique soit un but absolu, ce qui n'est pas forcément évident. Le principe d'une bonne organisation dans une société complexe, c'est la spécialisation ; chacun développe un domaine de compétence, et devient compétitif dans ce domaine. Quand tu fais appel à un plombier, tu lui dis «réparez-moi cette fuite s'il vous plait», et pas «refaites cette soudure à l'acétylène mais pas trop chaud», parce qu'il connait son métier mieux que toi. De même, gérer un État est quelque chose de complexe, écrire des lois efficaces et applicables est un travail très technique, et il ne semble pas absurde de déléguer ce travail à des gens compétents.
C'est sûr, on aimerait bien être consultés sur des domaines qui nous tiennent à cœur. Mais on voterait quoi sur les centaines de questions dont (i) on n'a rien à secouer, ou (ii) notre avis n'est pas légitime parce qu'on n'est pas concernés? Est-ce que ça serait une bonne chose que de voter sur chaque amendement d'un projet de loi? Par exemple, nous discutons souvent ici des problèmes liés à la propriété intellectuelle, à l'influence des lobbies de l'industrie de la culture sur le processus législatif. Mais on aurait vraiment souhaité avoir un référendum sur les statuts de la SACEM? Sérieusement, si on trouve que la constitution européenne était un document technique, alors on ne peut voter sérieuresement sur rien du tout : toutes les lois sont très techniques, et anticiper les conséquences de tel ou tel paragraphe est très complexe (voire impossible). Toute consultation générale devrait donc rester assez abstraite, mais toute consultation abstraite va souffir de l'effet Brexit : on peut réunir une majorité pour le Brexit, mais pas de majorité sur les conditions du Brexit. Ta décision populaire reste dans les limbes, inapplicable, avec des élus complètement coincés. C'est aussi pour ça qu'on vote sur des programmes : en théorie, ces programmes sont cohérents, ils présentent des séries de mesures qui vont dans une direction, et qui sont liées entre elles (par exemple, des hausses d'impôts pour financer des hausses de dépenses publiques). Si tu dissocies les programmes et que tu votes indépendemment, tu pourrais finir par avoir des budgets instables, ou des projets en conflit direct.
Posté par arnaudus .
En réponse au journal Cahier de doléances.
Évalué à 1.
Dernière modification le 14 janvier 2019 à 11:44.
2 _ Révocation des élus
Sur ce genre de point, est-ce que quelqu'un d'un peu calé connait les raisons pour laquelle nos vénérés constitutionalistes avaient une telle aversion pour le mandat impératif, au point de le faire figurer dans la constitution? Une telle opposition de principe doit avoir des raisons profondes, non?
Une partie des revendications récentes pour plus de démocratie directe risque de se heurter à ce genre de principes constitutionnels.
J'ai dû mal m'exprimer. Le paradoxe, c'est de demander à un service d'étendre ses horaires au-delà des plages horaires traditionnellement travaillées, afin de permettre aux salariés d'en bénéficier. C'est absurde, parce que les gens qui travaillent dans ces services sont également salariés, et ils ont tout autant de toi le droit à une vie de famille, et ça serait illégitime de leur demander de mettre la leur entre parenthèses afin d'améliorer la tienne.
Ça n'a rien à voir avec le fait que, par définition, certains services se doivent d'être assurés 24h/24.
Si l'Etat pouvait d'abord s'occuper d'avoir suffisamment de crèches avec des horaires correspondant à la vie professionnelle des salariés…
Ouais, alors les crèches, ça n'est pas de la responsabilité de l'État (c'est en général les collectivités locales qui s'en occuppent, qui gèrent leur règlement intérieur, les horaires, etc).
Ta demande est paradoxale, puisque les gens qui travaillent dans les crèches ont eux-mêmes des enfants, qu'ils font aussi garder. À moins de considérer que travailler dans une crèche, dans un commerce, dans une boîte de livraison, ou dans un call-center n'est pas un travail «normal», demander à ce que les horaires de ces services soient décalés de manière à s'étendre au-delà des plages de travail «normales» est un vrai paradoxe logique.
Par ailleurs, quelqu'un d'autre l'a déja mentionné, un gamin doit se coucher vers 20h30 grand max. Du coup, ce dont tu as besoin, ça n'est probablement pas d'une crèche, mais plutôt d'une nounou à domicile, qui remplit tes gamins avec de la matière organique avant de les tremper dans du dyhydrogène oxydé. Nounou, qui, bien entendu, n'aura pas non plus droit à une vie de famille… C'est sans fin. Ta proposition, c'est simplement la reproduction de l'éducation des enfants des aristocrates du XVIIIe et des bourgeois du XIXe siècle; une partie de la population a suffisamment de ressources pour se débarasser de la «corvée» d'élever leurs gamins, en envahissant la vie familiale de prolétaires qui n'ont plus les moyens matériels ni le temps d'élever leurs propres enfants.
Après, il n'y a pas de secret non plus. Quand tu organises une réunion parents-profs pour une classe de 30 et que tu n'as que deux parents qui se pointent, tu comprends un peu que la réussite scolaire, c'est pas vraiment une priorité… Une équipe éducative ne peut pas remplacer les parents.
[^] # Re: Allez hop, des doléances en bon uniforme
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 3.
Non, mais ça je sais bien, j'aime beaucoup cette chaîne. Je répondais au commentaire précédent, qui n'a ni queue ni tête.
[^] # Re: Allez hop, des doléances en bon uniforme
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 4. Dernière modification le 14 janvier 2019 à 18:06.
Je ne comprends pas, comment Rothschild peut-il avoir 1000 alors qu'il n'y a pas de monnaie dans le pays?
Bon, même si on part du principe qu'il y a déja de la monnaie dans le pays, " l'état emprunte 1000 sans intérêts" : à qui?
À la fin de ton histoire, Rothschild a 610, Lambda a 90, et l'État a 300. OK, l'état a emprunté magiquement 1000 et a redistribué la somme. Du coup, on rembourse comment les 1000? On ne rembourse jamais? Dans l'histoire, si c'est Rothschild qui a prêté, il a perdu 390 dans l'affaire… ça ne tient pas debout.
[^] # Re: Allez hop, des doléances en bon uniforme
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 0. Dernière modification le 14 janvier 2019 à 17:54.
Tout part en vrille, c'est toi qui le dis; sur les tendances à moyen terme, il y a moins de violence, moins de pauvreté, plus de pouvoir d'achat, moins de guerres, moins de maladies… Alors OK, tout n'est pas rose, mais globalement, depuis 200 ans, c'est quand même vachement mieux, non?
Ça ne serait pas un double homme de paille inversé, ton argument? Déja, je ne pense pas que beaucoup de gens disent que le problème, c'est l'État ou les fonctionnaires. La mouvance générale, c'est de dire que le problème c'est la croissance. On veut tous plus, plus de services publics, plus de soins médicaux, plus de revenus à la retraite malgré une espérance de vie plus longue, plus d'études longues, plus de sécurité, plus d'emplois… Et tout ça, c'est possible, on le sait, parce que c'était possible jusqu'aux années 1970. Il faut juste beaucoup de croissance économique, pour que chaque année la part de gateau pour chacun d'entre nous augmente. C'est plutôt ça, la base du problème. Si on veut tous en même temps augmenter nos revenus, il faut de la croissance. Et l'économie qui s'est mise en place ne vise qu'à rendre possible cet objectif. Si toi, individuellement, tu penses que la croissance éternelle est une mauvaise idée, et qu'il faut qu'on ait de moins en moins à se partager, alors tu es certainement un visionnaire, mais tu es minoritaire.
Le mème de la création monétaire comme cause ultime de nos problème date d'une petite dizaine d'années, c'est arrivé avec la crise de 2008 et des vidéos et textes sur les réseaux sociaux sur le thème "les banquiers créent de l'argent à partir de rien et nous facturent à prix d'or ce service". Le fait que ça soit complètement faux ne change rien au fait que ça a permis d'identifier un ennemi (les banquiers), ce qui est historiquement efficace (il y a 70 ans, les banquier juif étai l'ennemi de l'Allemagne), et qui offre une conséquence bien amusante : débarassons-nous des banquiers, et nous auront tout l'argent qu'on veut pour assurer à lÉtat et ses services redistributifs un train de vie illimité (il suffit d'imprimer des biftons, ou autre thèse équivalente). L'absurdité du raisonnement ne rentre pas vraiment en ligne de compte, l'histoire peut se propager, tranquillement.
[^] # Re: Allez hop, des doléances en bon uniforme
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 5.
Mouais, tu sais bien que c'est pour des histoires d'équilibre entre les investissements à risque et les investissements sans risques dans les produits financiers (il n'existe que peu de placements sans risque, et les dettes d'État en font partie). Ça veut aussi dire, quelque part, en effet, que les problèmes de l'économie ne sont pas liés au manque d'argent disponible.
[^] # Re: Allez hop, des doléances en bon uniforme
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 5.
Les intérêts sont partis dans l'économie réelle, mais il a bien fallu qu'ils soient créés un moment ou à un autre. Au moment du prêt, la banque a créé 100.000€, qui ont été détruits au fur et à mesure du remboursement. Mais du coup, quand tu as fini de rembourser capital et intérêts, il y a 30k€ de plus dans la nature, il faut bien qu'ils viennent de quelque part. Ils viennent forcément du crédit de quelqu'un d'autre. Mais s'il n'y a pas eu de croissance économique entre temps, j'imagine (sans en être sûr) que ça ne correspond qu'à de l'inflation. Tu as remboursé 100k€, mais les premiers euros étaient les mêmes euros que ceux que tu avais emprunté, alors qu'au cours du temps, du fait de l'inflation, les euros correspondaient à de moins en moins de richesses réelles. Du coup, c'est normal, je pense, qu'il en reste au bout.
[^] # Re: Allez hop, des doléances en bon uniforme
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 1.
Au niveau de l'économie générale, oui. Mais pourquoi est-ce un problème? Sans intérêts, pas de crédit (puisque le prêteur n'est pas rémunéré), et sans crédit, pas de croissance. Si tu n'as pas de croissance, les gains de productivité génèrent du chômage, les salaires diminuent, le pouvoir d'achat aussi… Tu vas où comme ça?
Le croissance économique est très connectée à la croissance démographique depuis l'antiquité; on peut donc dire que la croissance économique a toujours existé, mais elle a pris son "indépendance" par rapport à la croissance démographique depuis la révolution industrielle et ses gains de productivité. C'est quand même ça qui nous permet de ne pas tous labourer nos champs à la main et maigrir ou crever à chaque hiver à la météo un peu rude…
[^] # Re: Allez hop, des doléances en bon uniforme
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 2.
Acter l'existence d'un risque ne veut pas dire qu'on souhaite ou qu'on trouve normal que la dette ne soit pas épongée. Si ton assurance augmente ta prime parce que tu vis dans un quartier qui craint, et qu'en effet tu te fais voler ta voiture, l'assurance va quand même faire la tronche.
Les taux auxquels la Grèce a emprunté sont les plus bas auxquels les prêteurs acceptaient de payer. C'est juste que le risque de ne pas être remboursé était très élevé. Mais même à 7% (et je crois que c'était bien plus), personne ne prêterait en étant certain de ne pas être remboursé. Et d'ailleurs, les faits leur ont donné raison : ceux qui ont prêté à ces taux ont dû s'asseoir sur une partie du capital prêté.
Là où il existe des dysfonctionnements, c'est sur l'existence de prêteurs qui refusent les accords de surendettement. Quand le défaut de payement devient évident, il est plus sain d'accepter de s'asseoir sur une partie de son capital que de tout perdre. Il y a toujours des petits malins qui ne souhaitent pas transiger, et qui n'acceptent pas de renégocier les dettes. Ceux là sont vraiment nuisibles, car ils s'enrichissent aux dépens des acteurs économiques ayant accepté de renégocier la dette.
[^] # Re: Allez hop, des doléances en bon uniforme
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 4.
Ce n'est pas vraiment la présence d'une dette qui affole les marchés (et pas seulement les commentateurs : au cours de la crise de l'euro, c'est bien les marchés qui ont cessé de prêter à certains États), c'est la capacité des États à honorer cette dette. Quand la Grèce annonce qu'elle ne va pas rembourser une partie de sa dette, les acteurs écononomiques qui ont prêté l'argent ont un vrai trou dans leur trésorerie. C'est bien la solvabilité des États qui était en cause, personne (moi, mon agence bancaire, ou les grosses banques) ne peut prêter de l'argent sans voir le capital revenir un jour ou l'autre. Il y a objectivement de quoi s'affoler un peu…
[^] # Re: Allez hop, des doléances en bon uniforme
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 1.
Dès que l'argent sort de cette banque, la banque donne du "vrai" pognon en échange, donc cet argent est aussi vrai que tout le reste de l'argent électronique.
La dette générale, sans aucun doute, mais ta dette à toi (ou même la dette des États), pas forcément. Le système n'est pas conçu pour que tout le monde cesse d'emprunter et rembourse tout, mais le système économique n'est pas conçu pour s'arrêter de toutes manières (en tout état de cause, il n'est pas «conçu» du tout).
Et puis, s'il n'y avait pas d'intérêts, non seulement le prêteur perdrait l'équivalent de l'inflation tous les ans et donc, tu ne trouverais plus de prêteur), mais en plus tu n'aurais aucune incitation à ne pas emprunter, il suffirait d'emprunter toujours plus… Le système ne pourrait pas fonctionner. Ce qui crée la stabilité du système financier, c'est bien que des tiers (les banques) s'engagent, contre rémunération, à garantir que l'argent prêté est du vrai argent, et pas de la monnaie de singe.
[^] # Re: Allez hop, des doléances en bon uniforme
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 5.
Je ne comprends pas. C'est évident que toute production de monnaie hors inflation doit forcément correspondre à de la croissance. Ça n'a rien à voir avec la manière dont tu produis ta monnaie.
Quand tu empruntes de l'argent, c'est du vrai pognon : un tiers (une banque, en l'occurrence) garantit que c'est du vrai pognon que tu peux échanger contre des trucs ou d'autres devises. Quand un État fabrique du pognon, il dilue la valeur du pognon déja en circulation d'autant : imprimer des billets de crée pas de richesse, ça se saurait! Après plusieurs années, les citoyens d'un pays qui emprunte auront une dette à rembourser et une richesse en monnaie qui vaut quelque chose, les citoyens d'un pays qui imprime ses billets n'auront pas de dette, mais leur pognon ne vaut plus rien. La situation n'est pas plus enviable; ça revient à rembourser ses dettes avec de l'inflation.
Dans une bonne gestion, l'argent emprunté sert à investir, ce qui devrait te permettre de couvrir (et même mieux que ça) les intérêts. Si tu empruntes 1M€ et que 10 ans après, non seulement tu as tout dépensé mais tes revenus n'ont pas augmenté, alors en effet, tu vas avoir des problèmes à rembourser. Mais tu aurais pu t'en douter à partir du moment où tu as cru avoir trouvé une martingale pour dépenser du pognon qui venait de nulle part. Au final, l'argent n'est qu'une construction artificielle pour échanger des richesses, mais ce qui compte, c'est les richesses, c'est pas l'argent.
Les intérêts d'un prêt couvrent le risque, l'inflation, et la marge du prêteur. Pour les emprunts d'État, ne cherche pas la marge, il n'y en a pas, le rendement est plutôt négatif. Le risque, ça n'est pas une science exacte, mais il n'est pas nul, même en Europe; les banques et les fonds d'investissement qui ont prêté à la Grèce au mauvais moment ne reverront pas leur pognon (pas grave, tu vas dire, ils avaient pris le risque en compte dans leurs calculs de taux d'intérêt, et ils ont prêté à de fort taux au Portugal et à d'autres pays qui, eux, payeront leur dette. Ceci dit, ça justifie quand même les forts taux pour les pays qui peuvent faire défaut). L'inflation bouffe le reste, et les taux d'interet sont très proches de l'inflation (voire inférieurs). Il semble que les niveaux de dette pour un pays comme la France sont très supportables à l'heure actuelle, le risque serait plutôt dans l'avenir, où on pourrait être amenés à rembourser plus que maintenant. Faire rouler sa dette, pour un État, semble un fonctionnement assez normal, contrairement à ce que tu sembles suggérer. Tant que l'économie fonctionne, on pourra rembourser les intérêts.
[^] # Re: Proposition n°1: la production doit être durable
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 1.
Certes, et du coup, le fait de regarder ce qui s'est passé avant semble bien plus pertinent plutôt que d'affirmer sans preuve que notre mode de vie va se terminer de manière violente et catastrophique pour tout le monde. Personne ne prétend que rien ne va changer et qu'il n'y aura pas de conséquences de nos actions et de notre course effrenée vers la croissance (économique, démographique…), mais existe-il dans le passé des exemples d'un tel effondrement? De nombreuses civilisations se sont éteintes sans avoir du tout connu ces phases exponentielles, et l'histoire indistrielle récente montre l'existence de solutions de remplacement à ces problèmes de disponibilité des matières premières. Donc, s'inquiéter et surveiller, pourquoi pas, mais courir en rond en pleurant «on va tous crever», ça relève plutôt du jeu (on joue à se faire peur, on invente des problèmes peu crédibles pour inciter à des changements de comportement…) que de la prédiction économique.
Par exemple, les disparités de richesse et la misère sont plus liés aux crises économiques qu'à un problème de fond avec l'économie de marché. Durant les phases de croissance économique, la totalité de la société s'enrichit, mais pendant les crises, les riches perdent moins que les pauvres. Les crises sont dues presque systématiquement à des problèmes de bulles spéculatives, des cas typiques où l'économie de marché ne fonctionne pas; c'est peut-être ces crises qui sont à l'origine des problèmes de répartition des richesses, et pas les phases de croissance?
Pour l'énergie, on aurait moins de problèmes si on se décidait sur l'avenir du nucléaire. Vouloir se priver en même temps des gaz à effet de serre et du nucléaire, ça semble très compliqué. L'urgence étant les GES, il serait probablement plus raisonnable de se dire qu'on se donne 40 ou 50 ans pour sortir du nucléaire, plutôt que de prendre le risque de pénurie énergétique. Sur le fond, ce qui est inévitable, et très souhaitable, c'est bien l'augmentation substantielle des prix de l'énergie. Et encore une fois, c'est contraire à ce que demandent les gilets jaunes, mais c'est inévitable. Isoler une baraque n'est pas rentable, mettre en place un chauffe-eau qui fonctionne autrement qu'avec une résistance électrique n'est pas rentable, même remplacer un chauffage électrique par un poële à bois n'est probablement pas rentable… Parce que l'électricité ne coûte rien, ou presque! Tripler le prix du kWh permettrait une transition rapide vers une société moins consommatrice d'énergie, et de privilégier une production moins polluante. Mais encore une fois, plus de pouvoir d'achat, c'est plus de déchets, plus d'empreinte écologique, plus de gaspillage, c'est complètement contradictoire.
[^] # Re: Allez hop, des doléances en bon uniforme
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 3.
C'est tellement démago pour tellement de raisons que c'est difficile de savoir par où commencer. Sont vraiment débiles ces Chinois et ces Américains, ils contrôlent leur planche à billet mais ne font qu'emprunter sur les marchés.
Allez Dédé, imprime-moi donc mon propre pognon pour que je puisse me reprendre un petit blanc.
[^] # Re: Personne n'y croit
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 7. Dernière modification le 14 janvier 2019 à 14:28.
Disons que l'exercice d'équilibriste y est quand même nettement visible, puisque l'exclusion de l'ISF du débat ne peut qu'envenimer la situation (et sa référence au goût de l'effort, carrément douteuse). Depuis le début de cette affaire, Macron bluffe quand même énormément, et là, il fait tapis alors qu'on sait tous qu'il n'a pas de jeu. C'est du bluff de très haut niveau, ou alors c'est de l'amateurisme.
Il me donne l'impression de jouer son mandat sur cette histoire d'ISF, dont il devrait quand même se foutre éperdument (peu de conséquences budgétaires, peu de conséquences sur les assujettis…). Est-ce que c'est juste parce qu'il ne veut pas perdre la face? Est-ce qu'il n'aurait pas prévu à terme de revenir dessus de toutes manières, ce qui lui permettrait de donner l'impression qu'il faut une énorme concession?
[^] # Re: Proposition n°1: la production doit être durable
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 4.
Soit l'obsolescence programmée est un fantasme, c'est ça que tu veux dire? :-) Ça fait 40 ans qu'on entend dire que l'électroménager, c'était mieux avant, que ça durait 15 ans avant et que maintenant, en 3 ans c'est naze. Sauf qu'on a tous à la maison des télés et des appareils qui ont plus de 10 ans… Il fautdrait avant tout savoir si (1) c'est vrai dans l'absolu, et si (2) c'est vrai à qualité égale (parce qu'il y a 30 ans, une TV, c'était deux mois de SMIC, donc ça pouvait durer longtemps…).
[^] # Re: Proposition n°1: la production doit être durable
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 5.
J'imagine que la plupart des économistes te répondront que le marché s'adaptera. Quand une ressource devient rare, la demande dépasse l'offre, et le prix augmente. Selon les secteurs du marché, cette tendance pourra avoir plusieurs conséquences : soit on apprend à s'en passer, soit l'augmentation du prix permet d'autres méthodes de production ou d'extraction. Est-ce que tu as un seul exemple de ressource qu'on a épuisée et qui nous manque terriblement, au point d'avoir abandonné une technologie sans pouvoir la remplacer? On a exterminé la faune sauvage, mais on n'a jamais eu autant de viande à manger; le pic pétrolier recule à peu près d'un an tous les ans, on n'a jamais produit autant d'or, d'argent, de fer, de diamant ; on a épuisé nos mines de charbon mais on a remplacé le charbon par d'autres formes d'énergie fossiles, moins sales, plus faciles à extraire et à transporter… Globalement, l'histoire de l'industrie tendrait à montrer que ce genre de pénurie catastrophiste n'arrive pas, en pratique. Le mécanisme de régulation des prix par l'offre et la demande contient en lui-même sa propre capacité à gérer les pénuries et à étaler ses effets sur suffisamment de temps pour que tout se passe en douceur.
Ce que le marché ne sait pas gérer, c'est l'influence des acteurs politiques, par exemple, le remplacement des énergies fossiles par des énergies alternatives avant qu'il ne soit trop tard (et donc, avant que le marché lui-même ne s'autorégule). Jouer contre le marché, c'est ça qui demande énormément d'efforts.
[^] # Re: Proposition n°1: la production doit être durable
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 3.
Tu es dans un domaine technologique qui avance très rapidement, donc tu peux avoir des pépins mineurs qui imposent un remplacement. Typiquement, la connectique interne (tu ne trouves plus de disque dur compatible), la connectique externe (un téléphone sans bluetooth sera de moins en moins utile), un matériel qui n'est pas conçu de manière générale pour durer aussi longtemps, avec une dégradation progressive des performances de tous les composants (contraste de l'écran, soudures sur la carte mère)… Tu vas finir par utiliser un matériel peu performant, encombrant et lourd, peu réparable de toutes manières («jusqu'ici tout va bien»), sur lequel tu vas avoir de plus en plus de problèmes pour brancher une télévision, un vidéoprojecteur, un périphérique, etc.; avec lequel tu ne vas pas pouvoir bénéficier des dernières technologies de connexion réseau. C'est une démarche un peu politique, elle n'est pas dénuée de fondement, mais il va y avoir un point de rupture où elle tourne au masochisme, où tu vas commencer à te niquer les yeux sur un écran flou, où tu vas perdre la compatibilité avec de plus en plus de choses, où tu vas devoir acheter des batteries ou des pièces d'occasion, de plus en plus rares à trouver…
[^] # Re: Déjà tenté...
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google apps, vente liée et action collective ? . Évalué à 7.
Il ne faut pas considérer que l'argument des constructeurs est sans valeur. Un téléphone ou un ordinateur sans OS n'est pas utilisable, et c'est l'intérêt du grand public qu'il soit livré avec un OS. Quand l'OS est payant et que son prix est quantifiable dans le prix d'achat, tu peux toujours essayer de te le faire rembourser (de nombreux constructeurs remboursaient quand même tout ou partie du prix de la licence Windows sur les portables). Quand l'OS n'est pas vendu en boutique, comme Android, ou pire, quand il peut être téléchargé gratuitement, tu ne peux pas déterminer la valeur de cet OS, et tu n'as aucune base pour demander un remboursement. N'importe quel juge considérera qu'au pire, on t'a fourni quelque chose dont tu n'as pas l'utilité, un peu comme un bouton supplémentaire cousu sur le revers d'une veste. Certes, tu l'as "payé" avec le reste, mais ça fait partie intégrante du produit, tu ne peux pas renvoyer le bouton et demander de te faire rembourser.
Arguer que c'est difficile d'installer un OS alternatif, c'est se tirer une balle dans le pied. Soit ton angle d'attaque, c'est de dire qu'on te fournir et te fais payer un OS dont tu n'as pas besoin parce qu'il est facile d'en installer un autre, soit tu leur reproche de ne pas faciliter l'installation d'un autre OS, mais c'est contradictoire. En plus, les constructeurs ont une réponse toute prête, difficile à parer : ils n'ont aucune raison légale de te faciliter la vie, ils te fournissent un appareil qui fonctionne, et ils n'ont pas à dépenser en R&D pour te fournir un appareil qui fonctionnerait avec des logiciels tiers.
Sur le fond, il faudrait un raz-de-marée législatif pour imposer une séparation stricte entre matériel et logiciel; identifier toute brique logicielle fournir avec n'importe quel matériel électronique, fournir une documentation technique détaillée de l'interface, et considérer comme un vice caché tout dispositif qui rendrait compliqué le remplacement de toute brique logicielle par une autre… C'est pas gagné. Au delà des poids des lobbies, de la légalité internationale de ce genre de clauses, et du risque de voir le nombre de fournisseurs souhaitant se conformer à une législation aussi contraignante diminuer drastiquement, et avec elle l'offre disponible aux consommateurs européens, tu vas avoir le difficile problème des recours, étant donné la technicité des problèmes. Ta carte graphique ne fonctionne pas sous Linux? Le constructeur va dire que sa doc est au point et que le bug est dans le driver Linux, et ça va être à toi de payer l'expertise pour montrer que le driver linux suit la spec? Et ça, ça va être dans le moindre appareil connecté, le moindre four haut de gamme, la moindre télé, la moindre bagnole? Il y a peut-être un jour où les industriels auront raison de se plaindre du poids des normes, parce que cette idée me semble avoir des conséquences assez monstrueuses en termes de devoirs des industriels.
[^] # Re: S.A.V. & ROM alternative
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google apps, vente liée et action collective ? . Évalué à 2.
Il me semble probable que l'installation d'une ROM alternative est tellement marginale que si l'appareil arrive et qu'il semble booter sur l'OS de départ, personne ne va jamais aller vérifier.
[^] # Re: Proposition n°1: la production doit être durable
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 3. Dernière modification le 14 janvier 2019 à 13:14.
Mouais, ça ne résoud pas les problèmes liés aux pièces d'usure, à l'utilisation inadéquate, aux faillites des constructeurs ou des fournisseurs de pièces détachées…
En plus, une telle décision est réellement "anti-gilets jaunes": l'extension des périodes de garantie ne peut qu'entrainer une hausse très substantielle des prix (il faut construire des appareils plus robustes, de meilleure qualité, il faut compenser le coût des réparations, de la production et du stockage des pièces détachées…). Et du coup, baisse nette de pouvoir d'achat (parce qu'il suffit de regarder les prix et faire le calcul pour s'apercevoir qu'il vaut mieux acheter tous les 5 ans une machine à laver à 300 boules qu'une machine à 1500 qui dure 15 ans—c'est bien là le drame: la faible qualité des appareils est souvent intéressante pour le consommateur, même en prenant en compte l'obsolescence et le remplacement).
[^] # Re: R.I.C. / R.I.P
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 10.
Faut-il encore que l'implication toujours plus forte des citoyens dans le processus démocratique soit un but absolu, ce qui n'est pas forcément évident. Le principe d'une bonne organisation dans une société complexe, c'est la spécialisation ; chacun développe un domaine de compétence, et devient compétitif dans ce domaine. Quand tu fais appel à un plombier, tu lui dis «réparez-moi cette fuite s'il vous plait», et pas «refaites cette soudure à l'acétylène mais pas trop chaud», parce qu'il connait son métier mieux que toi. De même, gérer un État est quelque chose de complexe, écrire des lois efficaces et applicables est un travail très technique, et il ne semble pas absurde de déléguer ce travail à des gens compétents.
C'est sûr, on aimerait bien être consultés sur des domaines qui nous tiennent à cœur. Mais on voterait quoi sur les centaines de questions dont (i) on n'a rien à secouer, ou (ii) notre avis n'est pas légitime parce qu'on n'est pas concernés? Est-ce que ça serait une bonne chose que de voter sur chaque amendement d'un projet de loi? Par exemple, nous discutons souvent ici des problèmes liés à la propriété intellectuelle, à l'influence des lobbies de l'industrie de la culture sur le processus législatif. Mais on aurait vraiment souhaité avoir un référendum sur les statuts de la SACEM? Sérieusement, si on trouve que la constitution européenne était un document technique, alors on ne peut voter sérieuresement sur rien du tout : toutes les lois sont très techniques, et anticiper les conséquences de tel ou tel paragraphe est très complexe (voire impossible). Toute consultation générale devrait donc rester assez abstraite, mais toute consultation abstraite va souffir de l'effet Brexit : on peut réunir une majorité pour le Brexit, mais pas de majorité sur les conditions du Brexit. Ta décision populaire reste dans les limbes, inapplicable, avec des élus complètement coincés. C'est aussi pour ça qu'on vote sur des programmes : en théorie, ces programmes sont cohérents, ils présentent des séries de mesures qui vont dans une direction, et qui sont liées entre elles (par exemple, des hausses d'impôts pour financer des hausses de dépenses publiques). Si tu dissocies les programmes et que tu votes indépendemment, tu pourrais finir par avoir des budgets instables, ou des projets en conflit direct.
[^] # Re: R.I.C. / R.I.P
Posté par arnaudus . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 1. Dernière modification le 14 janvier 2019 à 11:44.
Sur ce genre de point, est-ce que quelqu'un d'un peu calé connait les raisons pour laquelle nos vénérés constitutionalistes avaient une telle aversion pour le mandat impératif, au point de le faire figurer dans la constitution? Une telle opposition de principe doit avoir des raisons profondes, non?
Une partie des revendications récentes pour plus de démocratie directe risque de se heurter à ce genre de principes constitutionnels.
[^] # Re: Surprise!
Posté par arnaudus . En réponse au journal une formation à être parent. Évalué à 7. Dernière modification le 11 janvier 2019 à 16:46.
C'est surtout le même code couleur que sur les robinets, donc on a peu de chances de se tromper.
[^] # Re: Être parent, si ça s'apprend ....
Posté par arnaudus . En réponse au journal une formation à être parent. Évalué à 3.
J'ai dû mal m'exprimer. Le paradoxe, c'est de demander à un service d'étendre ses horaires au-delà des plages horaires traditionnellement travaillées, afin de permettre aux salariés d'en bénéficier. C'est absurde, parce que les gens qui travaillent dans ces services sont également salariés, et ils ont tout autant de toi le droit à une vie de famille, et ça serait illégitime de leur demander de mettre la leur entre parenthèses afin d'améliorer la tienne.
Ça n'a rien à voir avec le fait que, par définition, certains services se doivent d'être assurés 24h/24.
[^] # Re: Être parent, si ça s'apprend ....
Posté par arnaudus . En réponse au journal une formation à être parent. Évalué à 5. Dernière modification le 11 janvier 2019 à 11:23.
Ouais, alors les crèches, ça n'est pas de la responsabilité de l'État (c'est en général les collectivités locales qui s'en occuppent, qui gèrent leur règlement intérieur, les horaires, etc).
Ta demande est paradoxale, puisque les gens qui travaillent dans les crèches ont eux-mêmes des enfants, qu'ils font aussi garder. À moins de considérer que travailler dans une crèche, dans un commerce, dans une boîte de livraison, ou dans un call-center n'est pas un travail «normal», demander à ce que les horaires de ces services soient décalés de manière à s'étendre au-delà des plages de travail «normales» est un vrai paradoxe logique.
Par ailleurs, quelqu'un d'autre l'a déja mentionné, un gamin doit se coucher vers 20h30 grand max. Du coup, ce dont tu as besoin, ça n'est probablement pas d'une crèche, mais plutôt d'une nounou à domicile, qui remplit tes gamins avec de la matière organique avant de les tremper dans du dyhydrogène oxydé. Nounou, qui, bien entendu, n'aura pas non plus droit à une vie de famille… C'est sans fin. Ta proposition, c'est simplement la reproduction de l'éducation des enfants des aristocrates du XVIIIe et des bourgeois du XIXe siècle; une partie de la population a suffisamment de ressources pour se débarasser de la «corvée» d'élever leurs gamins, en envahissant la vie familiale de prolétaires qui n'ont plus les moyens matériels ni le temps d'élever leurs propres enfants.
[^] # Re: J'ai pas tout lu, mais...
Posté par arnaudus . En réponse au journal une formation à être parent. Évalué à 3.
Après, il n'y a pas de secret non plus. Quand tu organises une réunion parents-profs pour une classe de 30 et que tu n'as que deux parents qui se pointent, tu comprends un peu que la réussite scolaire, c'est pas vraiment une priorité… Une équipe éducative ne peut pas remplacer les parents.