arnaudus a écrit 5237 commentaires

  • [^] # Re: ça fait chef d'entreprise et pas président de la république.

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 3.

    mais sur au moins 4 axes

    Il y a encore plus d'axes que ça, comme l'axe écologique / économique, l'axe reflétant le rôle de l'état (fonctions régaliennes vs régulation économique).

    Je ne vois pas comment traduire cette complexité en termes de répatition d'élus. Si on est d'accord avec Mélenchon sur la gestion de la dette de l'état et avec Macron sur la gestion de l'immigration, on ne peut pas imaginer que de coller un vote à 50/50 résoudrait la question, puisque ces élus s'opposeraient sur leurs désaccords. Une manière faisable serait de compartimenter l'assemblée en collèges (par exemple qui suivent le découpage des grands ministères), chaque député n'ayant droit de vote que pour les questions le concernant.

    Mais bon, rien ne dit qu'un tel système, plus démocratique, soit efficace. Est-ce que ça ne pose pas simplement un problème de cohérence? Est-ce que ça ne pose pas un problème de responsabilité, notamment en ce qui concerne le respect de la constitution, ou simplement de la réalité de l'économie globalisée? Est-ce que si les électeurs votent pour un parti qui propose de prendre les richesses des 1% les plus riches pour les redistribuer, ou de balancer les immigrés dans des culs de basse-fosse? Dans l'absolu, plus la démocratie est directe, et moins les décisions sont discutées, théorisées, etc. Rien qu'à comparer, dans une Scop par exemple, tout le monde ne décide pas de tout tout le temps, il y a une direction qui a un plan général, et qui rend compte de son activité de temps en temps. Comme aux échecs, mieux vaut un mauvais plan que pas de plan du tout! Et j'ai peur que décortiquer la démocratie en diluant les responsabilités ne soit pas si souhaitable que ça…

  • [^] # Re: ça fait chef d'entreprise et pas président de la république.

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 2. Dernière modification le 09 avril 2018 à 16:30.

    Et si on nous rabachait ça parce que c'était vrai, tout simplement?

    Qui fait de la proportionnelle intégrale? L'Italie vient justement de changer pour éviter le bordel actuel. Il y a peu de pays majeurs qui ont une proportionnelle pour le parlement, la plupart du temps il y a des seuils (de 2% à 12%), et beaucoup de pays ne sont pas à la proportionnelle (France, Royaume Uni, Japon, Russie, États-Unis, Canada), il ne reste que l'Italie dans le G7, qui vient de changer ; l'Allemage est moitié proportionnelle seulement si on en croit Proportional_representation. Du coup, ton histoire de «la plupart des démocraties», bof bof, hein…

  • [^] # Re: ça fait chef d'entreprise et pas président de la république.

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 3.

    Je n'aime pas le discours à base de "ils", "ils" vont faire ci, "ils" vont faire ça, comme si tout le monde comprenait qui était "ils". Aux dernières élections, "ils" ont quasiment tous dégagés, tu veux dire qu'ils ont été remplacés par les mêmes "ils"? Il faudrait quoi pour que tu ne considères pas qu'"ils" décident tout pour toi et veulent te priver de ta voix? C'est qui, "ils"? C'est les riches, les bobos parisiens, les notables de province, les médecins et professions libérales, les chefs d'entreprises, les anciens élus locaux? Toutes ces catégories complètement diverses (au moins en terme d'origine géographique et sociale) convergeraient systématiquement pour trafiquer les élections?

    Le "problème" avec la proportionnelle est évidemment l'impossibilité de dégager une majorité, ne fais pas semblant de ne pas le savoir. Plus tu mets de proportionnelle et plus tu auras de compromis, d'alliances contre-natures, de gens qui bouffent leur chapeau tous les jours parce qu'ils appliquent un programme avec lequel ils sont en désaccord. Tu auras des accords sales avec des paris populistes, des petits malins qui vont "marchander" des alliances au coup par coup, et chaque vote à l'assemblée sera issu d'un compromis politique, au sens le moins glorieux ; le sens général des lois et leur applicabilité risque de baisser énormément, et après 5 ans, tout le monde sera là en train de gueuler qu'ils n'ont pas appliqué leur programme. Il ne faut pas oublier que la 5e république s'est construite sur les cendres de la quatrième, qui donnait un pouvoir considérable à un parlement sclérosé. Cette menace n'est pas à prendre à la légère, surtout quand on voit déja à quel point les pouvoirs législatifs sont emmélés dans une complexité de règles à multiples niveaux. Je ne suis pas en train de dire que nos espoirs ridicules de trouver tous les cinq ans un super-héros qui va nous sauver de tout ce qui nous menace est souhaitable, rien de ça, mais tu ne peux pas retourner à la 4e république sans argument, à part celui qui voudrait que la représentation proportionnelle soit la plus démocratique.

  • [^] # Re: refus

    Posté par  . En réponse au message Piratage compte amazon. Évalué à 2.

    Ça ne me parait pas évident, quand même. " Le fait d'usurper l'identité d'un tiers ou de faire usage d'une ou plusieurs données de toute nature permettant de l'identifier en vue de troubler sa tranquillité ou celle d'autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende. "

    Il y a quand même l'indication d'un objectif : en vue de troubler sa tranquillité, etc. Je ne suis pas certain que l'infraction soit constituée, parce que vu l'histoire, ça peut plutôt ressembler à un script qui, d'une manière ou d'une autre, a réussi à se logguer (peut-être via les milliards de couples login/password disponibles sur le darknet), et qu'aucun être humain n'a eu le temps de prendre la main. C'est peut-être une tentative d'escroquerie, mais c'est pas facile à prouver, et je ne suis pas sûr du tout qu'un tribunal considèrerait comme une usurpation d"identité le fait de se logguer sur un site. Il faudrait demander à un juriste pour déterminer la qualification de la plainte la plus susceptible de mener à des poursuites, mais franchement, je ne vois pas comment ne pas conclure à un non-lieu dans ce cas ; il n'y a pas de préjudice, pas d'indication de tentative d'escroquerie ou d'usurpation d'identité, voire même peu de preuves de l'effraction en elle-même (pour ça, il faudrait les logs de connexion d'Amazon et du compte mail, parce que ça peut aussi ressembler à une erreur de manip ou quelque chose de similaire.)

  • [^] # Re: ça fait chef d'entreprise et pas président de la république.

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 7. Dernière modification le 09 avril 2018 à 13:29.

    Après ça, on nous sert un mode de scrutin qui a fait la preuve qu'il était incapable de rendre compte de l'opinion des français tant il était sensible à des biais comme le vote utile.

    Techniquement, l'argument est recevable. C'est juste que s'il est vrai, ses conséquences sont exactement contraires à ce que tu voudrais. Sauf cas discutable, les systèmes de vote alternatifs au scrutin majoritaire (type scrutin par approbation, par jugement majoritaire, ou de type Condorcet) avantage les candidats consensuels (ce qui est évidemment souhaitable, le but d'un système démocratique étant d'être le moins en désaccord les uns avec les autres). Or, dans le paysage politique actuel en France, les candidats consensuels sont toujours les centristes (dans une ligne Giscard - Barre - Bayrou - Macron), qui sont aussi les candidats les plus libéraux, les plus européens, et les moins interventionnistes. Je trouve donc ça paradoxal de raconter que la tendance vers la libéralisation est associée au système de vote, puisque la seule chose qu'a été capable de faire le système de vote de la Ve république, c'est de maintenir un semblant d'opposition avec une alternance gauche-droite plutôt que de favoriser un programme commun.

    La discussion politique, c'est toujours intéressant. Par contre, je ne suis pas d'accord avec l'accumulation d'arguments incohérents. De facto, il existe dans l'électorat un mouvement anti-libéral, mais ce mouvement est hétéroclite et reste incapable depuis 40 ans de converger vers un programme commun; ce programme reste minoritaire dans l'expression des votes à toutes les élections, y compris celles pour qui le vote utile a peu de sens; c'est par contre un mouvement qui communique très bien et dont les thèses sont sur-représentées dans les médias par rapport aux intentions de vote. Non, parce qu'évidemment, il y a probablement des sbires du capitalisme qui vont piquer l'exemplaire de l'Humanité posé pour décorer chez les marchands de journaux pour y substituer le Figaro…

    L'étape d'après, c'est quoi? C'est de dire que si la plupart des gens sont en désaccord avec toi, c'est parce qu'ils ont été influencés par des médias manipulateur, et que seuls quelques citoyens peu influencés connaissent la vérité vraie et devraient seuls être en mesure de décider de l'avenir du pays? Les gens n'ont jamais eu accès à autant de sources d'informations diverses, étranges, rocambolesques, ou purement débiles ; jamais les théories "alternatives" sur la conquête spatiale, la terre plate, les complots politiques, les franc-maçon, n'ont été aussi populaires chez tout un tas de gens. Dans l'histoire de l'humanité, je me demande même s'il a existé une époque où les citoyens ont été aussi informés et aussi encouragés à participer à la vie politique et au débat public, y compris à travers les insultes et invectives classiques sur les forums de discussion. Donc non, je ne crois pas du tout, mais alors pas du tout, à l'idée de la société sclérosée par une mainmise des médias, à l'époque où les journaux ne se vendent plus et où justement les médias passent leur énergie à essayer de remettre la main sur le «temps de cerveau disponible» qui s'éparpille un peu partout plutôt que de regarder la première chaine de télé. Il faut revenir à la réalité, la société française dans son ensemble et dans sa diversité n'est pas, et n'a probablement jamais été de gauche (et je dirais, malheureusement, qu'elle n'a jamais non plus été humaniste et universaliste), et ça n'a rien à voir avec les médias ou l'époque, ça a toujours été comme ça. Cette réalité fait chier l'intellectuel parisien, mais c'est comme ça ; en France, il y a peu de bobos, et pas mal d'agriculteurs, chasseurs, retraités, chefs de petites entreprises, radins, paranos, xénophobes, et conservateurs. Si on ne vit pas avec cette réalité, alors on doit imaginer que notre opinion doit valoir plus que celles-là.

  • [^] # Re: ça fait chef d'entreprise et pas président de la république.

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 2.

    Ça permet aussi de t'imposer un peu sur les niches fiscales dont tu bénéficies, et d'une manière générale, ça a l'avantage de toutes les taxes à assiète large (beaucoup plus difficile de s'y soustraire, complexité moindre pour l'imposition, modulation peu douloureuse et très efficace).

  • [^] # Re: Ne pas tirer sur le messager

    Posté par  . En réponse au journal Thunderbird, mon premier contact est une déception !. Évalué à 5.

    Merci de prendre ma défense ! À vrai dire peu m'importe cette note, je ne sais même pas pourquoi j'ai posté ce compte-rendu.

    Il est repassé dans une fourchette de notation plus raisonnable. Mais ça donne quand même l'impression qu'il y a quelque chose d'intrinsèquement dérangeant à critiquer un logiciel libre, que je ne comprends pas vraiment. La critique était très documentée, très constructive, et en plus elle correspondait tout à fait à mon expérience avec TB, donc c'est vrai que je n'ai pas compris pourquoi ton journal avait suscité de telles réactions épidermiques.

    On peut bien sûr conclure que TB a de réelles qualités (sans quoi je ne l'utiliserais pas). Mais TB, ça ne 'juste marche' pas tout le temps, et qu'à la longue, des choses super visibles (comme la recherche inutilisable) finissent par donner l'impression d'un abandon total.

  • [^] # Re: Ne pas tirer sur le messager

    Posté par  . En réponse au journal Thunderbird, mon premier contact est une déception !. Évalué à 4.

    Alors, certes, c'est moins à la mode que les interfaces web, mais je ne vois pas d'ou viennent les qualités que tu mentionnes.

    Je connais surtout gmail pour les mails perso, et il a quand même de gros avantages : boîte de taille virtuellement illimitée (15Go, c'est beaucoup plus que ce que m'offre mon employeur…), recherche instantanée et très pertinente (Google a quand même une expérience certaine dans les moteurs de recherche…), filtre anti-spam pertinent, gestion automatique des désinscriptions…

    On peut ajouter aussi la pré-visualisation de certaines pièces jointes dans l'interface (plus ou moins foireux en fonction du format de fichier).

    contre des clients lourds légers (heu…) type claws ou mutt, je suis curieux de voir en quoi.

    Si le navgateur est déja ouvert, c'est quand même rapide. Le moteur de recherche tourne sur le serveur, donc pas besoin de faire ramer ton notebook (en fait, tout tourne sur le serveur). Pas besoin non plus de rapatrier les PJ dont tu te moques (c'est possible de configurer pop ou imap pour ne télécharger que les en-têtes, mais c'est galère, et de toutes manières si tu veux le texte du message il faut télécharger l'ensemble. Sur un webmail tu peux lire le mail tranquillement pendant qu'il télécharge la PJ en arrière-plan).

  • [^] # Re: Je comprends pas

    Posté par  . En réponse au journal Thunderbird, mon premier contact est une déception !. Évalué à 3.

    j'ai jamais eu un seul de ces problème

    Tu l'utilises en Imap? J'ai renoncé à Imap pour des raisons de bugs multiples avec Thunderbird, avec perte irrémédiable des emails.

    Pour la lenteur, il suffit d'avoir une Inbox archi-pleine (genre > 10k messages) et il met plusieurs dizaines de secondes à se charger. Évidemment, on peut trouver les raisons techniques à ça, mais la pratique sur les webmails grand public est de tout laisser dans l'Inbox et rechercher dans un moteur de recherche ; la page n'affiche que les derniers messages et c'est instantané.

    la méthode de recherche est difficile (voir très difficile) à prendre en main.

    C'est un euphémisme. La méthode de recherche rapide est à peu près utilisable, la recherche détaillée donne franchement n'importe quoi après avoir patiné 5 minutes dans la choucroute.

  • # Ne pas tirer sur le messager

    Posté par  . En réponse au journal Thunderbird, mon premier contact est une déception !. Évalué à 4.

    Je ne sais pas pourquoi ton journal est mal noté ; peut-être parce qu'il ne s'agit pas vraiment d'un journal, mais bon…. Sur le fond, ce que tu dis est parfaitement juste, Thunderbird rend des services parce que c'est un des derniers clients lourds du marché, mais il n'évolue quasiment plus, et il va finir par tomber dans les oubliettes.

    Il faut avouer qu'il est raisonnable de ne pas parier à long terme sur les clients lourds, puisque les webmails offrent maintenant une rapidité et une ergonomie difficile à égaler, en particulier quand on lit ses emails avec plusieurs appareils (*). Mais le logiciel libre a souvent réussi à occupper des marchés de niche, chose que Thunderbird a fait pendant un moment.

    (*) Un des intérets majeurs des webmails type "GAFAM-centralisés", comme Gmail, c'est de partager les bases de données de spam et indésirables entre utilisateurs. Du coup, le filtre antispam fonctionne correctement, même sans entrainement.

  • [^] # Re: refus

    Posté par  . En réponse au message Piratage compte amazon. Évalué à 3. Dernière modification le 08 avril 2018 à 23:02.

    pour le refus de dépôt de plainte, il faut demander le numéro d immatriculation du dit gendarme/policier et de luis signaler que tu va faire une demande ultérieure en signalant sont refus explicite. ça refroidit les ardeurs.

    Je ne vois pas l'intérêt de jouer à zorro - juriste bac moins deux. Il suffit de porter plainte auprès du procureur.

    En l'occurrence, le gendarme ne savait probablement pas comment qualifier la plainte. Il est évident que ce n'est pas un vol ni une usurpation d'identité, quelqu'un s'est introduit frauduleusement sur un site internet, a changé le mot de passe d'un utilisateur, et apparemment c'est tout. Je ne suis même pas sûr que ce n'est pas à Amazon de porter plainte, puisque la victime de l'intrusion, c'est techniquement le site piraté, pas l'utilisateur…

    tu peux également lui signaler que son refus sera signalé a ton assurance qui se fera un plaisir de lui renvoyer les préjudicie si besoin (même si pas sur que ça soit possible)

    Non seulement c'est profondément débile, mais en plus tu proposes de menacer un officier de police judiciaire dans l'exercice de ses fonctions? Super conseil, il va trembler de peur.

    c est facile de regarder la carte de de noter les numéros

    La caissière du supermarché? Il faut quand même une sacré mémoire visuelle, parce qu'en une seconde, il faut noter les 16 chiffres, la date de validité, le nom du titulaire, et le code de trois chiffres au dos…

    La généralisation de méthodes d'identification à plusieurs facteurs (sms ou e-mail de confirmation) permet quand même de limiter ce genre de pratiques.

  • [^] # Re: ça fait chef d'entreprise et pas président de la république.

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 3.

    Mouais. Une fois qu'on a admis qu'il n'existait pas de système parfait, le jugement majoritaire accumule quand même tout un tas de propriétés intéressantes qui en font un excellent candidat pour fonder un système démpocratique. En particulier, l'existence théorique d'un vainqueur qui n'est pas le vainqueur de Condorcet dans un jugement majoritaire est en pratique très improbable (il faudrait des configurations extrêmes avec plusieurs candidats très proches mais des comportements des électeurs très différents en fonction du candidat préféré), ce qui évacue en pratique le problème.

  • [^] # Re: Anglais

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 5.

    Merci pour la démonstration éloquante de ton utilisation des nuances en français.

  • [^] # Re: Anglais

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 3.

    J'imagine qu'en politique, c'est comme dans le monde de l'entreprise, dans l'informatique, ou dans le monde de la recherche. Les gens qui sont focalisés sur l'efficacité, qui se sentent intégrés à une communauté internationale et qui ont la volonté de communiquer directement sans intermédiaires (et se sont donnés les moyens de le faire en acquiétant les compétences linguistiques pour le faire) communiquent en anglais ; pas parce que c'est «hype», mais parce que c'est la norme et qu'ils veulent juste échanger des informations en utilisant le moyen le plus efficace pour le faire.

    Je ne connais que de mauvaises raisons de ne pas communiquer dans l'espèce de Globish qui sert de langue internationale actuellement. La plupart du temps, c'est simplement de l'incompétence (on se sent incapable de le faire, donc on critique ceux qui le font). Souvent, c'est aussi de l'idéologie (stupide, puisque beaucoup de pays très anglophiles—type pays scandinaves, Allemagne—ont bien plus d'influence internationale que les pays recroquevillés sur leur langue), et d'une manière générale, de la xénophobie. Parler deux langues c'est une richesse, et quand Macron parle en anglais avec Trump, il ne fait que montrer qu'il a plus de culture. De toutes manières, c'est évident, quand on change de langue pour parler avec quelqu'un, c'est nous qui nous mettons à son niveau, pas l'inverse—et en plus, c'est un signe de politesse.

  • [^] # Re: moi j'adore

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 0.

    A Paris intra muros, où les transports en commun sont performants, la majorité des gens n'ont pas de voiture.

    1. Dans quelle mesure ça n'est pas dû aux galères et aux coûts liés à la possession d'une voiture dans Paris (stationnement, bouchons…).
    2. On parle d'une zone de 10 km de large, hyper-dense, peu centralisée, avec des infrastructures très anciennes qui ont été mises en place dans un sous-sol relativement libre (et déja largement amorties), avec des vitesses moyennes très faibles (métro : < 20km/h, bus/tram encore moins). Ce type de modèle n'est pas extensible à des zones plus larges, où la vitesse moyenne va devoir augmenter (et mécaniquement la densité du réseau diminuer), et où la centralisation va faire diminuer les fréquences des rames sur les branches extérieures.
  • [^] # Re: Commentaire bookmark

    Posté par  . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 2.

    Pourtant, les gens possèdent des chiens, et si ton chien tue quelqu'un pendant ton absence, tu es considéré comme responsable mais tu ne peux rien y faire. Je pense juste que ce qui est acceptable pour un animal ou un autre être humain (capacité à prendre des décisions de manière indépendante) est simplement inconcevable pour un outil conçu par des ingénieurs. Il est évident qu'on n'accepterait pas qu'un chien artificiel puisse mordre des enfants par accident, alors qu'un vrai chien peut le faire.

  • [^] # Re: moi j'adore

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à -1.

    Je t'assure qu'un TER Marseille-Toulon ça a plus de débits pour transporter les gens que la voiture.

    C'est ce que prétend RFF, mais leur calcul est malhonnête (débit max théorique pour des trains pleins à 100% contre débit réel avec taux de remplissage réel pour les bagnoles). Fais un calcul simple, compare une flotte de bus (50 personnes par bus, avec 1 bus/5 secondes sur une voie, ça te fait 600 personnes à la minute ; aucun train ne te permet ça, même les métros bondés qui roulent à 20 km/h en moyenne auraient du mal à suivre).

    La route étant subventionné en France depuis le début,

    Les infrastructures, certes, mais pas le fonctionnement. D'ailleurs, le fonctionnement est fortement taxé.

    Encore une fois, je pense qu'il est illusoire de croire qu'un moyen de transport unique soit viable et pertinent

    Non, mais le train reste une solution technologique du XIXe siècle, qui repose sur des infrastructures lourdes, des couts prohibitifs, et des contraintes importantes qui limitent les débits (grandes distances de freinage, masses en mouvement très grandes, débit limité par les trains stationnés en gare…). Il n'est intéressant que par rapport aux inconvénients (notamment écologiques) des autres modes de transport, mais intrinsèquement, c'est quand même loin de ce qu'on pourrait imaginer comme solution de transport rapide, confortable, et fiable.

  • [^] # Re: Commentaire bookmark

    Posté par  . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 3.

    C'est comme pour n'importe quel outil.

    Non, justement, l'IA prend des décisions indépendamment de ta responsabilité, et c'est ça qui fait une grosse différence. Un outil peut être défectueux, mais la défectuosité n'est pas son comportement normal, c'est un accident.

    Une voiture autonome qui force à une intersection, ça n'est pas du tout pareil qu'une bagnole qui n'a plus de freins. Une voiture n'est jamais censée ne plus avoir de freins, c'est évidemment une défaillance. Par contre, si la voiture est conçue pour voler une priorité quand ça fait 30 secondes qu'elle n'arrive pas à passer, ça n'est pas une défaillance de l'IA : it's not a bug, it's a feature. Et le dilemme, il est là, est-ce que tu accepterais de monter dans une bagnole conduite par un robot créatif, qui prend ses décisions sur une base probabiliste? Genre "si je passe maintenant, il y a 999 chances sur 1000 qu'on ne se prenne pas le poids lourd dans la tronche"?

    Personne n’achèterait une voiture qui conduit comme ça.

    Mais est-ce quelqu'un achèterait une voiture qui cartonne les autres en forçant aux intersections? Je crois simplement qu'il ne faut pas que les voiture autonomes simulent les comportements humains. Il faut qu'elles restent "bêtes", dans une certaine mesure, et qu'elles soient prévisibles et précautionneuses. Sinon, elles vont foutre les jetons à tout le monde.

  • [^] # Re: moi j'adore

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à -2.

    Mouais, sauf que le débit du ferroviaire reste quand même assez faible, et qu'il repose sur l'intermodalité (changements et connexions aux gares), avec toute la merde autour (gestion des flux de voyageurs, encombrements autour des gares, nécessité de concentrer des infrastructures encombrantes (gares routières, parkings…) en plein centre ville. De même, le modèle n'est souvent viable économiquement que s'il est subventionné, et il conditionne beaucoup d'autres aspects de la société (urbanisme, horaires de travail…) ; sa tolérance aux pannes est faible… Le problème n'est pas que politique ; si le train était pratique, rapide et économique, on ne serait pas tous à s'emmerder dans les bouchons…

  • [^] # Re: moi j'adore

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 5.

    Il n'y avait pas de chômage au moyen-âge

    C'est quand même de l'argument foutage de gueule. Au moyen-âge, la plupart des gens crevaient de faim ou de maladies, n'avaient pas de logements décents, les gamins travaillaient, et le mode de travail c'était le travail journalier, ou les mecs ne savaient pas s'ils allaient manger ou pas en fonction de si on voulait bien les faire bosser de l'aube à l'aube en échange d'une misère…

    Il faut arrêter de délirer, et réaliser que l'économie se modélise et même parfois se valide empiriquement. Il y a de grands résultats assez robustes en économie et vérifiés sur plusieurs siècles, et on sait que les gains de productivité ne provoquent pas le chomage parce que les gains de productivité sont redistribués. Si un robot arrive à faire ton boulot mieux que toi, c'est moche pour toi, mais c'est mieux pour tout le monde (pour ton patron qui gagne plus d'argent, et pour les clients qui vont gagner en pouvoir d'achat et consommer plus de biens, et donc faire tourner l'économie, ce qui crée des emplois).

  • [^] # Re: ça fait chef d'entreprise et pas président de la république.

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 4.

    C'est tout à fait normal, c'est même le moteur de l'économie

    C'est quand même contestable. Beaucoup considèrent que les états ont un rôle de régulation de l'économie, mais de là à dire que la dette de l'État est moteur de l'économie, ça fait très Keynesien…

    Je pense qu'il y a quand même à peu près consensus sur le fait que la charge de la dette ne peut pas augmenter plus vite que la croissance des ressources de l'État, parce que la faillite (ou un processus similaire) est toujours possible. C'est la même catastrophe si tu ne payes plus tes créanciers ou si tu dévalues ; l'argent que l'état redistribue dans l'économie doit être du vrai pognon (ni du pognon issu de la planche à billet, ni du pognon qu'on ne remboursera jamais), sinon, ça ne marche pas (ou du moins pas à long terme).

    À un autre niveau, le problème de la dette ne doit pas être confondu avec le problème du déséquilibre du budget de l'état. Le fameux "trou de la sécu", par exemple, ou les déficits structuels de certaines activités ou administrations. On ne peut pas à la fois rechigner contre l'austérité et l'équilibre des comptes publics, et se plaindre de la recherche forcénée de la croissance économique avec tous les problèmes sociaux, économiques, et écologiques qu'elle amène. Comme mécaniquement la dette ne peut croître que si elle est compensée par de la croissance économique pour faire face aux remboursements croissants, on est bloqués. La promesse de future croissance, c'est la seule justification d'une dette qui augmente, c'est un système dynamique.

    La croissance de la dette des ménages est à l'origine de la crise des subprimes, et la croissance de la dette des états est à l'origine de la crise de la dette dans l'UE. Tant que la croissance était là, les investisseurs prếtaient, et quand la croissance s'est arrêtée, bah les investisseurs ont eu peur de ne jamais revoir leur pognon, et couic le robinet à crédit. Macro ou micro-économique ne change pas grand chose à ce niveau.

    On ne gère pas du tout un état comme une entreprise, parce que ce n'est pas du tout le même but, ni la même dimension.

    Quelle est la différence majeure entre un service de gestion dans une boite privée et dans une administration, par exemple? Par beaucoup de points de vue, un certain nombre de services de l'état peuvent être gérés comme des services privés. L'état y gagnerait d'ailleurs beaucoup, si par exemple l'accueil en préfecture pouvait être organisé comme si les gens qui y allaient étaient des clients à satisfaire et pas des usagers…

  • [^] # Re: ça fait chef d'entreprise et pas président de la république.

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 4.

    Faire du profit est, pour une partie des citoyens, un moyen d'accéder au bonheur (ou du moins c'est ce qu'ils pensent).

    D'une manière un peu plus générale, si on remplace "faire du profit" par "gagner en pouvoir d'achat" (ce qui est exactement la traduction de "faire du profit" à l'échelle de l'employé salarié), alors on est probablement dans un consensus majoritaire. Et si on ajoute "ne pas perdre de pouvoir d'achat", alors on est en majorité écrasante. Si on regarde par exemple les motifs de contestation actuels, les manifestants veulent gagner plus d'argent (manifs pour l'augmentation des fonctionnaires), ne pas gagner moins d'argent (cheminots et retraités). En troisième position vient "travailler moins", ou "faire en sorte que ma position sociale ne dépende pas de la qualité/quantité de mon travail par rapport à celui des autres". C'est peut-être ce qui rappelle le plus la quête du bonheur…

    Mais bon, non, quelque part, le bonheur, ça ne semble pas vraiment être une préoccuppation politique directe importante pour la plupart de nos concitoyens. Ce qu'ils demandent éventuellement, c'est des choses qui, selon eux, pourraient permettre d'améliorer leur bonheur (du pognon, de préférence sans trop bosser). Paradoxalement, l'argent, ça sert à consommer plus de biens et de services, alors que les mêmes personnes se plaignent parfois du malheur que leur apporte la société de consommation. C'est un peu bizarre…

    En fait, l'idée qu'assouvir les besoins personnels à travers la possibilité d'augmenter ses revenus peut être un bénéfice pour l'ensemble de la société est au fondement du libéralisme, et ça ne m'étonne pas beaucoup de voir une telle philosophie à la base de la politique actuelle.

    D'une manière générale, il ne faut pas faire semblant de ne pas voir aussi l'hypocrisie derrière les revendications sociales. Quand les salariés demandent à partager les profits, ils souhaitent aussi, de leur point de vue, privatiser les profits et socialiser les dettes. Quand les fonctionnaires veulent maintenir leur pouvoir d'achat, ils n'ont pas en arrière pensée l'équilibre budgétaire. D'ailleurs, ils n'ont souvent aucune proposition de politique générale, ils veulent plus d'argent pour eux, plus de moyens, plus de postes dans leurs services ou leurs administrations, souvent pour de très bonnes raisons d'ailleurs. Mais bon, c'est super facile d'être vindicatif quand on choisit son camp. C'est le même processus pour les manifestations contre l'enfouissement des déchets nucléaires ou contre la construction d'éoliennes ; pour être assez motivé pour aller s'enchainer à des arbres ou à se faire gazer par des CRS, il faut forcément ne pas avoir la volonté de comprendre la complexité des problèmes… Je ne dis pas que la naïveté politique n'est pas efficace sur le plan de la communication et ne permet pas de faire avancer les choses, je dis juste qu'il faut quand même être conscient que quand on fait ça, on est finalement bien content de ne pas justement avoir le pouvoir de faire changer les choses comme on voudrait (et j'imagine qu'un certain Nicolas H., par exemple, en est un superbe exemple).

  • [^] # Re: Commentaire bookmark

    Posté par  . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 3.

    J'imagine que c'est possible, mais il y a aussi d'autres considérations, par exemple la responsabilité en cas de violation volontaire du code de la route. J'assumerais, je pense, la responsabilité d'un accident si j'ai un peu trop forcé à un rond-point, par exemple. Mais je ne sais pas si ça serait la même chose si c'était la voiture qui avait pris cette décision. Quelque part, il y a quand même des différences entre la machine et toi, sur l'intégrité physique, sur la responsabilité légale et morale en cas de blessure d'un tiers, etc.

    Cas n°1: le passager de la voiture est une femme en train d'accoucher qui va à la maternité. Est-ce que tu veux que la voiture force les priorités? Est-ce que tu veux qu'elle grille les feux rouges?
    Cas n°2: tu es en retard pour une réunion de boulot. Mêmes questions.
    Cas n°3: tu es en retard pour un entretient d'embauche. Mêmes questions.
    Cas n°4: la voiture n'a pas de passagers, elle rentre toute seule chez elle. Mêmes questions.
    Cas n°5: la voiture n'a pas de passagers, mais elle va chercher ta fille de 13 ans qui est tout seule à l'extérieur de la boîte de nuit où elle a essayé d'entrer à 3h du mat. Mêmes questions.

    Tu peux en faire défiler autant que tu veux. Sur le fond, oui, tu pourrais entrainer (en théorie) une IA à adopter le "bon" comportement (ou du moins, un comportement indiscernable de celui d'un être humain confronté aux mêmes situations, avec le problème de l'énorme variation entre les comportements d'êtres humains), mais est-ce que c'est réellement ce que tu veux, et est-ce réellement souhaitable du point de vue de la société? Est-ce que tu n'exigerais pas d'un véhicule autonome qu'il soit plus raisonnable, qu'il ne dépasse jamais les limites de vitesse, qu'il anticipe les comportements des mauvais conducteurs même si ça revient à laisser systématiquement passer les bagnoles qui forcent les priorités? Est-ce que rester bloqué à un stop pendant 10 minutes parce que la circulation ne permet pas de passer sans forcer n'est pas le comportement attendu d'un robot? Mimer le comportement humain est une chose (difficile, mais faisable), mais je ne sais même pas si c'est ce que doit faire une voiture autonome.

  • [^] # Re: ça fait chef d'entreprise et pas président de la république.

    Posté par  . En réponse au journal Bookmark : Interview d'Emmanuel Macron sur l'IA dans Wired. Évalué à 4.

    ton avis est un peu tranché :D et mériterai plus de nuances et moins d'idéologie.

    Œil, poutre, toussa toussa, hein :-)

    J'ai toujours eu des doutes sur l'argument basé sur le principe «les politiques traditionnels ont montré leurs limites, alors essayons quelque chose qui n'a jamais été fait», c'est un argument majeur du populisme de droite et de gauche et c'est basé sur un raisonnement fallacieux (on peut être d'accord pour dire que X est faible, mais c'est fallacieux d'en déduire que Y est meilleur).

    Par contre, il est indéniable que le profile d'E. Macron est très différent du profil des politiques traditionnel. Il n'est pas attaché aux idéologies traditionnelles, et défend un modèle de gestion proche du monde de l'entreprise, avec des prises de risque, une évaluation basée presque exclusivement sur des critères financiers et budgétaires, et des décisions pragmatiques tournées vers un objectif d'efficacité. C'est «moderne», on va dire. On peut ne pas aimer, mais c'est différent.

    Du coup, je trouve que l'argument du style «la vraie gauche/la vraie droite n'a jamais réellement eu le pouvoir et n'a jamais pu appliquer leur programme» est assez faible, puisqu'on s'aperçoit que le réel libéralisme n'a jamais non plus été appliqué (parce que non, le programme de la droite traditionnel est plus conservateur que libéral).

    Après, les histoires de socialisation des pertes, de l'entreprise égoïste, de l'opposition citoyens/entreprises, il n'y a pas grand chose derrière. Je veux dire, c'est juste naïf et assez faux, c'est des slogans de campagne mais il n'y a pas de profondeur (et je dis ça alors que pendant longtemps je trouvais que ça avait de la gueule). Les modèles économiques sont évidemment faux, comme tous les modèles, mais ils sont formalisés, ils rendent possibles la simulation de politiques sociales et économiques, de prévoir leurs conséquences budgétaires et leur efficacité, de prévoir l'impact potentiel des politiques publiques. Oui, ils sont faux, mais en face, il n'y a que du vent : du «bon sens», de l'«indignation» (qui consiste à s'apitoyer sur les symptomes sans essayer de comprendre les causes), du mécontentement (super, "on n'est pas contents", c'est vachement utile comme information). Peut-être qu'avec le temps je deviens de plus en plus scientiste, mais quand j'ai en face de moi quelqu'un qui base ses déclarations sur des modèles, et quelqu'un d'autre qui prétend que «tout le monde sait que c'est faux» et que son petit doigt lui a dit qu'il suffisait de prendre l'argent aux riches (quand on est de la vraie gauche) ou aux pauvres qui ne sont pas comme nous (quand on est de la vraie droite) pour régler tous les problèmes du monde, bah je ne trouve pas ça compliqué de choisir mon camp.

  • [^] # Re: Commentaire bookmark

    Posté par  . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 2.

    Là, tu atteins réellement les limites de la conduite automatique, quelle que soit l'«intelligence» du système. En particulier, les conducteurs interprètent les règles de manière créative en cas de circonstances exceptionnelles (bouchons, accident, passage d'un véhicule d'urgence…); par ailleurs, on a des intuitions empathiques sur l'état d'esprit des autres conducteurs (celui-là roule comme un petit vieux, celui-là à l'air bourré, ouhlala l'Audi avec des vitres teintées a l'air de rouler comme un c…, par contre la Clio va me laisser passer). Je doute qu'un système automatique puisse anticiper que quelqu'un a des chances de céder la priorité ou savoir quand forcer pour passer à une intersection encombrée, puisque c'est toujours des situations où il faut prendre la décision de violer une règle du code de la route, ou prendre le risque d'un accrochage.

    Un autre exemple, c'est quand les conducteurs empruntent la bande d'arrêt d'urgence pour ne pas encombrer une autoroute ou une voie rapide quand une sortie est bouchée. Ça arrive souvent en région Parisienne, et sans ce type de comportement, la fluidité du trafic serait vraiment compromise (sans compter que les différentiels de vitesse peuvent être assez importants, et c'est dangereux). Comment une Google car se comporterait? Je ne pense pas qu'elle puisse imaginer anticiper la sortie et se mettre à la queue derrière les voitures sur la BAU, elle irait jusqu'à la sortie normale, et s'arrêterait en plein milieu des voies. On atteint vraiment une limite du système, mais j'imagine que les gens s'habitueraient aussi à la présence de véhicules autonomes et apprendraient à anticiper leur comportement, quitte à en profiter parfois (le respect scrupuleux de la lettre du code de la route peut permettre aux autres d'abuser un peu…).