Le plus gros argument contre l'idée de l'omniprésence de l'obsolescence programme, c'est «pourquoi?». Tant que cette question n'a pas de réponse claire, voir de l'obsolescence programmée partout, c'est du ressort de la théorie du complot (les industriels complotent entre eux pour partager les parts de marché, etc).
Le coup du remplacement du tampon des imprimantes est un super exemple. Si l'imprimante émet une alerte "maintenance nécessaire, il faut remplacer le tampon", les gens crient à l'obsolescence programmée. Or, une récente discussion ici montraient que non seulement le remplacement du tampon était très facile, mais qu'en plus c'était une opération offerte gratuitement par certains constructeurs. Le pervers, dans l'histoire, ce n'est pas l'industriel, c'est le consommateur qui comprend "jetez l'imprimante" quand il y a marqué "maintenance nécessaire", ce qui est exactement le contraire! Sans remplacement du tampon, l'encre finirait par baver partout et l'ensemble deviendrait en effet inutilisable.
Il ne faut pas délirer non plus sur le coût de revient d'une cartouche. Sérieusement, 0.25€ de coût de fabrication pour 50€ de prix de vente? J'imagine que ça ne couvre même pas les matières premières, il faut être un minimum raisonnable. En général, les cartouches génériques sont vendues à peu près 50% du prix des grandes marques, et pour avoir testé, la qualité est très inférieure (ça m'a même flingué une imprimante). Même si la marge est de 30%, comme cette marge couvre l'imprimante vendue à perte, ça ne parait pas complètement loufoque. À moins d'imaginer encore une fois un complot entre tous les fabriquants, la concurrence existe quand même, et les gens regardent aussi le prix des cartouches vendues en magasin…
Les problemes ou il y a eu le plus de progres ce sont des problemes ou beaucoup de moyen ont ete mis pour comprendre les mecanismes sous jacent et donc permettre de codifie et donc de faire un algo de comment ces taches se realisent.
Euh, l'alternative, c'est quoi? De la R&D sans moyens? Ça me semble évident (quasiment tautologique) de dire que les domaines qui progressent sont les domaines où les investissements sont les plus gros.
processus de creation artistique par exemple
Non, mais là, c'est hors catégorie. Tu parles de trucs que seulement une infime minorité d'êtres humains sont capables de faire, et même où on ne sait pas vraiment si une «œuvre» a une valeur réelle en dehors de celle que lui donne l'observateur.
En gros, tu es en train de demander à ce qu'une IA comprenne pour nous un problème philosophique et/ou neurologique profond.
Et puis, en plus, ça n'est pas tout à fait vrai. En utilisant les résultats d'un apprentissage de type "deep learning" et en inversant le processus, il est possible de reconstruire des images à partir des réseaux de neurones (https://nerdist.com/why-are-googles-neural-networks-making-these-brain-melting-images/), images qui ont au moins un certain attrait et dénotent d'une créativité. Ce sont clairement des œuvres de l'esprit au sens de la propriété intellectuelle, par exemple.
et la ce sont des domaines ou il y a des moyens gigantesques qui sont mis dedans
Mouais, alors il faudrait comparer avec d'autres choses. Les progrès sur la thérapie du cancer par rapport aux moyens, bof bof, hein… La compréhension du fonctionnement des génomes, un peu pareil. L'ambition de développement d'une IA générique, c'est énorme par rapport aux plus gros programmes de recherche et développement ; s'il faut l'équivalent de plusieurs programmes Appolo, ça ne m'étonnerait pas. Je ne vois rien de disproportionné ; beaucoup d'argent est investi, mais il y a derrière des progrès réels.
Personne n'a dit que c'était facile, mais encore une fois, on arrive progressivement à passer des étapes qu'on pensait impossibles ou très difficiles, et qu'on caractérisait sans aucun doute comme des étapes importantes dans l'élaboration de programmes intelligents.
ils se concentrent sur quelques problèmes assez particuliers
J'ai plutôt l'impression du contraire : sur certains problèmes spécifiques, les "intelligences artificielles" calent, mais sur beaucoup, les avancées sont assez impressionnantes. Le truc, c'est que ça n'avance pas forcément de la manière qu'on imaginait ; par exemple, dans plusieurs domaines, les progrès sont plus liés à l'accès à des bases de données gigantesques qu'à des algorithmes qui "comprennent" réellement ce qu'ils font (traduction automatique, conduite automatique…). Mais, n'empêche, le but est atteint, et encore une fois, affirmer qu'un programme n'est pas intelligent parce qu'il applique "bêtement" un algorithme, c'est pareil que de dire qu'on n'est pas intelligents parce qu'on ne fait que réagir à des stimulations neuronales. En plus, chez nous, c'est pire, parce qu'une bonne partie de ce qu'on appelle notre "intelligence" se base sur du hardware spécialisé (reconnaissance des visages, motricité…).
Le contexte historique est important : il y a 50 ans, on pensait qu'un programme qui était fort aux échecs était un objectif concret vers l'intelligence artificielle. On ne peut pas dire aujourd'hui "ah oui mais gagner au Go n'est pas du tout un signe d'intelligence", parce qu'avant que ça soit concret, on pensait que ça en était un. La traduction automatique, on pensait que c'était de l'intelligence artificielle, on ne va pas changer du jour au lendemain notre fusil d'épaule parce qu'il existe des algorithmes capables de le faire de manière presque convaincante.
Et considerer le test de Turing comme le test ultime je pense que c'est aussi tres reducteurs mais bon chacun sa definition de l'intelligence.
Ce n'est pas une question de définition, c'est une question de mesure. Ton objectif, c'est de déterminer si un logiciel peut être qualifié d'"intelligent". Le consensus parmi les informaticiens et les logiciens, c'est qu'on ne peut pas examiner le fonctionnement d'un algorithme pour déterminer ça, pour la simple raison qu'un algorithme, aussi sophistiqué soit-il, reste un algorithme. Turing le premier, mais bien d'autres après lui, ont donc admis qu'on ne pouvait qualifier un programme d'intelligent que par sa capacité à donner l'illusion de l'intelligence, pour la simple et bonne raison que c'est exactement ce qu'on fait avec des organismes vivants.
Si tu penses que le test de Turing est imparfait (quoi que ça puisse vouloir dire), alors tu peux certainement définir d'autres tests d'intelligence. Quelque chose qu'un ordinateur doit "passer" pour pouvoir être qualifié d'intelligent à tes yeux.
Le coup de "ah oui mais non, il passe le test mais ça n'est pas du tout comme ça que j'aurais voulu qu'il le passe", ça ne peut pas être un vrai argument, parce que tu ne fais que de trouver des excuses. Et encore une fois, aujourd'hui, des programmes font correctement des choses qu'on pensait impossibles (ou seulement réservées à des intelligences humaines) auparavant, comme jouer aux échecs ou au go, conduire une voiture, donner l'illusion d'une conversation dans un chat pendant quelques échanges, traduire un texte dans une autre langue…
On n'aura pas, un jour, une étape franchie qui puisse signifier que ça y est, on dispose d'intelligences artificielles. C'est juste que progressivement, les algorithmes grignottent une frontière, et en sont déja à un niveau qui était qualifié d'intelligence artificielle il y a plusieurs années. Évidemment, toi, tu peux décider de reculer la limite au fur et à mesure, mais ça n'est pas du jeu, tu «triches» pour maintenir l'argument de la non-intelligence de ces programmes.
Pourtant, entre Alpha et différents exemples bluffants de reconnaissance d'image par des réseaux de neurones, je trouve qu'on peut raisonnablement commencer à admettre qu'on est face à des embryons d'intelligences artificielles. À partir d'une photo, dire "c'est un oiseau", c'est, étymologiquement parlant, de l'intelligence : le programme est capable de reconnaitre une structure générique et d'intégrer une matrice de pixels en information abstraite.
Tu te conduis comme un troll, tu argumentes comme un enfant, tu réponds à toute tentative de discussion par des pirouettes… Mais peut-être que sous cette apparence rustre tu caches un être riche et complexe, intelligent, cultivé, rationnel, ouvert, charismatique et humble? Ton humilité est telle que tu ne souhaites pas nous humilier sous la puissance de tes arguments, alors tu préfères te faire passer pour un boulet—chose que tu réussis en effet à merveille?
Exemples de métier où tu pourrais télétravailler :
Beaucoup de métiers dans ta liste sont en fait probablement la plupart du temps des micro-entreprises ou analogues. Du coup, c'est pas évident de faire la différence entre "travailler chez soi" et "être à son compte en utilisant son domicile comme bureau". Si tu vas par là, tu peux être médecin, vétérinaire, ou commerçant, et travailler dans des locaux attenants à ton domicile…
Sur le fond du problème, le télétravail nécessite une forme de confiance entre l'employeur et l'employé, et un suivi sérieux pour éviter toutes sortes de problèmes. Ça m'étonnerait qu'il soit aussi facile que ça d'envoyer des CV avec "PS: au fait, je vais bosser chez moi, hein".
le télétravail serait une voie intéressante pour des raisons que nous comprenons tous.
C'est loin d'être aussi évident que ça. Le télétravail comporte en effet beaucoup de risques, et nous n'en sommes qu'au début de la tendance, donc il n'est pas facile de prévoir comment ces risques (individuels, comme l'idolement, ou collectifs, comme l'individualisme) vont se réaliser en pratique.
Rester dans son ignorance et dans son outrance permet en effet de ne jamais remettre en cause les énormités qu'on trolle sur Internet. «Car quand on est convaincu qu'on a raison. On a plus besoin de se casser l'cul a réflechir.», Super D. «Le club des catholiques».
phrase dite par un peintre grec à un cordonnier qui s’apprêtait à critiquer sa toile.
Il était assez con, ton peintre polyglotte. J'ai le droit et la légitimité de critiquer la bouffe de la cantine même si je ne suis pas cuistot, j'ai le droit et la légitimité de dire que tel logiciel est plein de bugs même si je ne suis pas programmeur. C'est vraiment l'argument du professionnel incompétent, ton truc. Si le cordonnier est son client, il peut se plaindre de tout, et l'autre n'a qu'à refaire le taf.
C'est un point de vue, mais pour moi, l'abstention + ouvrage de tronche est le comportement typique du fumiste. Le mec qui ne dit rien pendant les réunions, mais qui fait toujours chier après, parce qu'il n'est jamais d'accord. Son objectif n'est pas de changer les choses, c'est simplement d'adopter une posture.
Sur le fond, il y a deux grandes catégories d'abstentionnistes. Ceux qui s'en foutent pendant et après l'élection, comportement que je n'apprécie pas particulièrement, mais qui ne me choque pas plus que ça, et ceux qui ne votent pas et qui passent leur temps à critiquer. Et ceux-là, au boulot c'est des nuisibles, et dans la société, c'est pareil. «Ouais, alors, quand je m'abstiens, je veux dire que…». Bah non. On s'en fout, tu avais un moment pour t'exprimer (y compris pour te présenter si tu trouves qu'aucun de la tripotée de branquignolles de toutes les couleurs possibles du spectre politique ne vaut le coup), tu as choisi de ne pas le faire (ou alors, tu avais piscine?), tu t'es mis volontairement hors-jeu du débat démocratique. J'aimerais bien savoir s'il existe dans l'histoire de l'humanité quelque chose de positif qui s'est passé parce que quelqu'un a choisi de ne pas faire l'effort de faire quelque chose (désobéir à un ordre, c'est un effort; faire grève, c'est un effort. Rester chez soi le jour des élections, non).
Ouais, ou ça veut aussi exprimer qu'on n'a pas envie de s'exprimer. C'est bien de fermer sa gu… quand on a rien à dire, c'est très bien. Sauf qu'il n'y a aucune raison que ça s'arrête aux élections, parce que si ça revient à ne pas s'exprimer un jour et emmerder le monde pendant les 5 ans qui suivent en allant raconter partout qu'on voulait dire quelque chose, je ne vois pas l'intérêt.
Si, c'est stupide parce que c'est faux. C'est simplement mathématiquement faux. Si quand tu t'abstenais c'était comme si tu votais pour les deux moitié-moitié, alors chaque abstention ramènerait le score général vers 50/50, ce qui n'est pas le cas. Donc non, c'est faux, et c'est profondément stupide.
Et Villani est bien trop intelligent pour tomber dans ce piège.
« S'abstenir, c'est donner la moitié de son vote à Marine Le Pen »
Sauf que c'est ce que le journaliste a compris. La citation réelle est bien plus subtile:
« Et pour ce qui est du score, s’abstenir est équivalent à répartir sa voix entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Dit autrement : retirer son vote à Emmanuel Macron, par représailles, c’est équivalent à consacrer la moitié de sa voix à soutenir Marine Le Pen. »
Et ça… c'est presque juste (ça n'est juste qu'asymptotiquement, je crois). Retirer sa voix quand il y a déja x votants pour le candidat A et y pour B, ça fait passer la fréquence de (x+1)/(x+y+1) à x/(x+y). Consacrer la moitié de sa voix à B (et donc, logiquement, l'autre moitié à A, ou à personne?), ça fait passer la fréquence de x/(x+y) à (x+0.5)/(x+y+1) (ou x/(x+y+0.5) en fonction de l'interprétation). Quand on fait les ratios avant/après, c'est numériquement très proche (beaucoup plus proche que les âneries habituelles), mais ça n'est exact que si on fait une approximation asymptotique (x et y grands).
Mais bon, la boulette reste beaucoup moins grosse que ce qu'avait compris le boulet de journaliste.
Maintenant que ce n’est plus le cas on considère que jouer au go est « simple » et ne nécessite pas d’intelligence ? C’est un peu trop simple à mon avis.
Ça n'est pas trop simple, c'est juste la preuve que l'IA progresse et que les gens qui prétendent le contraire sont obligés de recourir à l'argument "du trou incomblé", argument qui s'est par exemple avéré comme historiquement fallacieux pour l'existence de Dieu. Il n'y a pas de raison que ça ne soit pas la même chose pour l'IA ; l'argument consiste à dire que l'intelligence humaine est en substance supérieure à l'intelligence artificielle, la preuve en est du nombre de choses que nous savons faire et qu'un ordinateur ne sait pas. Or, la liste se réduit peu à peu, au fil des progrès de l'IA. Par exemple, un jalon majeur est le test de Turing. Vous imaginez quoi ; le jour où on fait passer le test de Turing avec succès à un ordinateur, vous pensez que les tenants de l'"IA n'est pas de l'intelligence" vont dire : "OK, on rend les armes, l'IA existe vraiment"? Non, ils vont continuer à prétendre que nos tests sont imparfaits et qu'il existe encore des domaines où l'Homme est supérieur ("un algorithme n'est qu'un programme, et c'est toujours un Homme qui a écrit le programme", qui va devenir "OK, un ordi sait écrire un programme plus efficacement qu'un humain, mais c'est toujours un Homme qui a écrit le programme qui sait écrire un programme mieux qu'un Homme", etc). Exactement de la même manière dont les croyants n'ont pas changé d'un pouce avec les progrès en physique ou en biologie, si on tient pour acquis que l'intelligence humaine ne peut pas être égalée, on va toujours trouver un "trou" à combler, en espérant gagner assez de temps pour être mort quand le dernier trou sera comblé, j'imagine.
Hypothèse 1: on entretient des armées de sociologues, philosophes, mathématiciens, théoriciens de l'information, etc. pour comprendre un concept trivial.
Hypothèse 2: un mec sur un forum balance des truismes péremptoires.
Mouais, sans savoir déja ce qu'il y a dans le binaire, ça semble un peu compliqué de dire que c'est de la faute du compilo, du développeur de l'outil, des bibliothèques externes, etc. On peut très bien imaginer des dépendances qui font des pyramides de dépendances, et ça ça n'est pas forcément facile à prédire.
Oui mais pour ça, il faudrait que les filières existent. En plus, il ne faut pas que la "recyclabilité" induise des processus couteux à la fabrication (sinon, c'est contre-productif).
Tu peux imaginer facilement un système où ça n'est pas trop compliqué d'ouvrir la machine, de mettre le disque d'un côté, la batterie de l'autre, les cartes électroniques, l'écran, la carcasse. Ça demande quand même du temps, il faut ouvrir le boitier, puis retirer les composants (à moins de les arracher). Et là, t'es pas vraiment plus avancé, parce que pour recycler un disque dur, bon courage…
C'est totalement pifométrique, mais d'idée que je me fais d'un recyclage des appareils électroniques dans le futur, c'est une énorme broyeuse qui te produit de très fines particules qui sont ensuite triées pour former un "minerais" enrichi dans tel ou tel composé. Ça me parait plus viable qu'un démontage manuel qui ne permet pas de résoudre le problème.
Un problème majeur de beaucoup de matériel vendu comme durable et réparable, c'est que ça n'est pas forcément rentable. À part les macs, beaucoup de portables "standard" sont, dans une certaine mesure, réparables ; on peut trouver les pièces détachées dans le commerce électronique. Le problème, c'est le coût. Récemment, la question s'est posée pour le remplacement d'une dalle tactile + dalle LCD ; il y en a pour plus de 150€ sans main d'œuvre (donc pas à la portée de Madame Michu non plus). Si on ramène à l'obsolescence de l'ensemble (batterie, disque, génération du processeur), ça n'est rentable que pour une machine de moins d'un an. C'est sûr que si on vend la bécane de départ 3000€, alors c'est rentable de remplacer des blocs à 300€. Mais ça ne veut pas dire que c'est une bonne affaire, parce que ça sera toujours plus intéressant d'acheter des appareils équivalents "jetables" deux à trois fois moins chers.
On vend souvent les concepts d'appareils jetables comme une conséquence du capitalisme et du consummérisme forcéné, au détriment du consommateur. Or, je ne suis pas du tout certain que ça soit si facile. Ça permet un investissement initial inférieur; ça permet un renouvellement minimum du parc, et donc une évolution souhaitable parfois (qui regrette les port séries sur les portables?), voire des économies d'énergie pour certains appareils. Et, pour les dispositifs légers, ça évite les catastrophes, parce que ça n'est pas la même chose de se faire piquer un ordinateur à 3000€ et un truc à 700€.
Sans compter qu'il y a un aspect majeur : le prix, c'est un fait concret immédiat, et la durabilité, c'est une promesse. Investir dans un appareil durable, ça comporte une importante part de risque.
D'ailleurs sur youtube, il me semble que c'est déjà le cas. Bref, on a la techno, on veut juste pas l'utiliser.
En même temps, c'est le job de Google de négocier des contrats publicitaires avec des annonceurs de tous les pays du monde. Comment une chaine de TV française pourrait le faire, surtout vu les volumes dont on parle? Combien de personnes vont regarder le Replay de Top Chef en Pologne? Comment couvrir les coûts de trouver des annonceurs polonais pour ça? Ça me semble assez infaisable. Un problème dont personne n'a parlé, c'est aussi celui des infrastructures. Est-ce que ça a un sens de streamer de la TV HD de l'autre bout du monde?
La seule solution envisageable serait ceraintement de passer par des diffuseurs internationaux, type Google, qui se servent au passage. Mais ça, ça ne peut fonctionner que pour les productions de la chaine. J'imagine mal un producteur de film français laisser à une chaine française les droits de diffusion internationale de son navet, à moins d'y mettre le prix, prix qui ne sera jamais rentabilisé vu la faiblesse des audiences des chaines françaises à l'étranger. De manière générale, j'imagine que les contrats de diffusion se négocient au cas par cas, pays par pays, diffuseur par diffuseur. Si tout est disponible sur Youtube, il n'y a plus besoin de diffuseur, et le système n'a aucun sens. Pourquoi TF1 irait négocier des droits de diffusion internationaux pour un film US pour coller du Replay sur Youtube, alors que toutes les chaines du monde le feraient? Ça n'a pas de sens, ça devrait être au producteur du film de le faire. Mais s'il le fait, l'intérêt des diffuseurs traditionnels d'acheter les droits de diffusion chuterait largement (pourquoi regarder la télé alors que tout est disponible en streaming sur Youtube.).
Honnêtement, je crois que le problème n'est pas du tout "ils n'ont pas envie de se faire chier". Le problème, c'est que le système est dans un état d'équilibre qui arrange la majorité des acteurs, qu'ils sont bien au courant que quand tu es à l'étranger, tu ne peux pas regarder la télé d'un autre pays, et ils assument parce que c'est voulu et que changer ça aurait des conséquences qui iraient bien au delà de la perte d'un "client" qui ne rapporte rien vu qu'il n'est pas la cible des annonceurs.
J'ai toujours eu du mal avec les langages qui sont censés être faits pour quelque chose et pas pour autre chose. Certains langages se sont avérés très utiles en dehors de la niche pour laquelle ils avaient été conçus ; c'est parfois rafraichissant (et parfois déroutant, voire décourageant). D'une manière générale, quand on code quelque chose, mais vaut le faire dans un langage qu'on maitrise et qu'une communauté suffisamment grande maitrise, plutôt que dans un langage de niche super adapté.
Ce sont les conditions pour que l'auteur puisse retrouver les produits dérivés de son travail. De manière impérative bien entendu, il peut sinon contacter la société ou un client pour récupérer le code mais cela restera une démarche sans garantie de succès.
Au passage, on peut quand même se demander si ça n'est pas une limite pratique à la GPL. Seul l'auteur peut poursuivre pour contrefaçon, or, pour prouver la contrefaçon, l'auteur doit forcément avoir une copie de l'œuvre contrefaite. On peut donc très bien imaginer des expériences de pensée où la GPL est violée mais où l'auteur n'a pas la possibilité de faire respecter ses droits.
Je ne comprends toujours pas. Qui est de mauvaise foi, moi, qui explique le fonctionnement du système, ou le PO, qui prétend s'étonner qu'il ne peut pas streamer en pay-per-view de l'étranger?
Je t'assure que je ne suis pas de mauvause foi (je ne comprends pas comment tu es arrivé à cette conclusion); il faut juste comprendre qu'un diffuseur achète les droits pour un pays et que s'il veut diffuser dans un autre pays, il faut acheter d'autres droits. C'est comme ça pour la télé, pour le cinéma, pour tout en fait. Du coup, aucune raison que ça ne soit pas non plus comme ça pour le pay-per-view par internet. Autrement, la situation serait absurde : un américain pourrait streamer son film à partir d'un serveur légal en Chine au au Zimbabwe, ce qui voudrait dire que soit les Chinois devraient payer le prix US (donc le service serait inaccessible aux locaux), soit les américains pourraient avoir accès à un service 10 fois moins cher que ce qui est fourni par les opérateurs locaux. Il faut forcément que le prix du pay-per-view soit indexé au niveau de vie local, autrement c'est un non-sens économique. Et pour ça, il faut forcément que la diffusion soit contrainte au niveau géographique. Je ne vois pas comment tu peux échapper à cette logique.
Ça peut paraitre plus surprenant quand c'est un service gratuit (par exemple la diffusion en streaming d'une chaîne Hertzienne gratuite), mais encore une fois, c'est super logique : la chaine est rétribuée par des annonceurs ; ces annonceurs sont locaux, Renault ne veut pas payer pour faire de la pub dans des pays où on n'achète pas de Renault, et quand bien même, les pubs ne seraient pas les mêmes. Du coup, les raisons économiques qui font qu'un flux est gratuit dans un pays expliquent que ce même flux n'est plus gratuit dans un autre.
Les documents fournis par l'EU sont très techniques, et il est toujours difficile d'avoir une analyse réaliste des problèmes potentiels. Ce que je ne comprends pas, c'est en quoi ces dispositions de vérification des droits d'auteur avant la mise à disposition posent problème pour le logiciel libre (à part bien sûr l'usinagazification des logiciels des serveurs de téléchargement).
J'imagine qu'il existera des bases de données dans lesquelles les serveurs vont pouvoir faire des requêtes pour détecter la présence d'éléments soumis à la propriété intellectuelle. Pourquoi le code ne devrait-il pas en faire partie? Il est évident que ces bases de données contiendront des informations relatives à la licence de distribution des éléments soumis au droit d'auteur, voire ne contiendront que les éléments fournis par les ayant-droit. Du coup, si le filtrage est bien fait, le problème n'arrivera que lorsqu'on voudra uploader du code propriétaire, ce qui, en soit, n'est pas particulièrmeent choquant. Évidemment, il va y avoir des faux positifs, des problèmes avec les bases de données, etc., mais ce que je voudrais comprendre, c'est surtout quel risque fondamental ces dispositions font prendre au logiciel libre.
Quant au tweet de Crispin Hunt, c'est juste excessif et stupide. Les défenseurs du logiciel libre disent aussi beaucoup de choses excessives et stupides, mais ça ne veut pas forcément dire grand chose sur les idées qu'ils défendent.
Ça m'étonne presque que ça t'étonne, mais tu ne pourras jamais rien y faire. La raison est super simple, les droits de diffusion s'achètent par pays (probablement par zone géographique pour les petits pays), et la restriction de la diffusion par plage d'adresse IP est obligatoire (c'est une condition indispensable pour avoir le droit de diffuser). Ça n'a rien à voir avec les DRM ou quoi que ce soit, c'est juste une histoire de gestion de la diffusion. Le problème ne se pose pas (ou moins) avec la télé Hertzienne, mais avec Internet, il suffirait qu'une TV locale Luxembourgeoise achète les droits de diffuser un film pour que le monde entier puisse le voir légalement, c'est pas logique.
En théorie, les droits de diffusion dans ton pays ont pu être achetés par un diffuseur local, et c'est à lui de te fournir un accès. Si les droits n'ont pas été achetés par un diffuseur local, tu es dans une zone grise, et je pense que c'est difficile de te reprocher de te débrouiller autrement.
[^] # Re: reportage sur France 2
Posté par arnaudus . En réponse au lien Halte à l'obsolescence programmée - le site. Évalué à 6.
Le plus gros argument contre l'idée de l'omniprésence de l'obsolescence programme, c'est «pourquoi?». Tant que cette question n'a pas de réponse claire, voir de l'obsolescence programmée partout, c'est du ressort de la théorie du complot (les industriels complotent entre eux pour partager les parts de marché, etc).
Le coup du remplacement du tampon des imprimantes est un super exemple. Si l'imprimante émet une alerte "maintenance nécessaire, il faut remplacer le tampon", les gens crient à l'obsolescence programmée. Or, une récente discussion ici montraient que non seulement le remplacement du tampon était très facile, mais qu'en plus c'était une opération offerte gratuitement par certains constructeurs. Le pervers, dans l'histoire, ce n'est pas l'industriel, c'est le consommateur qui comprend "jetez l'imprimante" quand il y a marqué "maintenance nécessaire", ce qui est exactement le contraire! Sans remplacement du tampon, l'encre finirait par baver partout et l'ensemble deviendrait en effet inutilisable.
Il ne faut pas délirer non plus sur le coût de revient d'une cartouche. Sérieusement, 0.25€ de coût de fabrication pour 50€ de prix de vente? J'imagine que ça ne couvre même pas les matières premières, il faut être un minimum raisonnable. En général, les cartouches génériques sont vendues à peu près 50% du prix des grandes marques, et pour avoir testé, la qualité est très inférieure (ça m'a même flingué une imprimante). Même si la marge est de 30%, comme cette marge couvre l'imprimante vendue à perte, ça ne parait pas complètement loufoque. À moins d'imaginer encore une fois un complot entre tous les fabriquants, la concurrence existe quand même, et les gens regardent aussi le prix des cartouches vendues en magasin…
[^] # Re: Bêtise naturelle
Posté par arnaudus . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 4.
Euh, l'alternative, c'est quoi? De la R&D sans moyens? Ça me semble évident (quasiment tautologique) de dire que les domaines qui progressent sont les domaines où les investissements sont les plus gros.
Non, mais là, c'est hors catégorie. Tu parles de trucs que seulement une infime minorité d'êtres humains sont capables de faire, et même où on ne sait pas vraiment si une «œuvre» a une valeur réelle en dehors de celle que lui donne l'observateur.
En gros, tu es en train de demander à ce qu'une IA comprenne pour nous un problème philosophique et/ou neurologique profond.
Et puis, en plus, ça n'est pas tout à fait vrai. En utilisant les résultats d'un apprentissage de type "deep learning" et en inversant le processus, il est possible de reconstruire des images à partir des réseaux de neurones (https://nerdist.com/why-are-googles-neural-networks-making-these-brain-melting-images/), images qui ont au moins un certain attrait et dénotent d'une créativité. Ce sont clairement des œuvres de l'esprit au sens de la propriété intellectuelle, par exemple.
Mouais, alors il faudrait comparer avec d'autres choses. Les progrès sur la thérapie du cancer par rapport aux moyens, bof bof, hein… La compréhension du fonctionnement des génomes, un peu pareil. L'ambition de développement d'une IA générique, c'est énorme par rapport aux plus gros programmes de recherche et développement ; s'il faut l'équivalent de plusieurs programmes Appolo, ça ne m'étonnerait pas. Je ne vois rien de disproportionné ; beaucoup d'argent est investi, mais il y a derrière des progrès réels.
Personne n'a dit que c'était facile, mais encore une fois, on arrive progressivement à passer des étapes qu'on pensait impossibles ou très difficiles, et qu'on caractérisait sans aucun doute comme des étapes importantes dans l'élaboration de programmes intelligents.
[^] # Re: Bêtise naturelle
Posté par arnaudus . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 3.
J'ai plutôt l'impression du contraire : sur certains problèmes spécifiques, les "intelligences artificielles" calent, mais sur beaucoup, les avancées sont assez impressionnantes. Le truc, c'est que ça n'avance pas forcément de la manière qu'on imaginait ; par exemple, dans plusieurs domaines, les progrès sont plus liés à l'accès à des bases de données gigantesques qu'à des algorithmes qui "comprennent" réellement ce qu'ils font (traduction automatique, conduite automatique…). Mais, n'empêche, le but est atteint, et encore une fois, affirmer qu'un programme n'est pas intelligent parce qu'il applique "bêtement" un algorithme, c'est pareil que de dire qu'on n'est pas intelligents parce qu'on ne fait que réagir à des stimulations neuronales. En plus, chez nous, c'est pire, parce qu'une bonne partie de ce qu'on appelle notre "intelligence" se base sur du hardware spécialisé (reconnaissance des visages, motricité…).
Le contexte historique est important : il y a 50 ans, on pensait qu'un programme qui était fort aux échecs était un objectif concret vers l'intelligence artificielle. On ne peut pas dire aujourd'hui "ah oui mais gagner au Go n'est pas du tout un signe d'intelligence", parce qu'avant que ça soit concret, on pensait que ça en était un. La traduction automatique, on pensait que c'était de l'intelligence artificielle, on ne va pas changer du jour au lendemain notre fusil d'épaule parce qu'il existe des algorithmes capables de le faire de manière presque convaincante.
[^] # Re: Bêtise naturelle
Posté par arnaudus . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 3. Dernière modification le 27 mars 2018 à 17:55.
Ce n'est pas une question de définition, c'est une question de mesure. Ton objectif, c'est de déterminer si un logiciel peut être qualifié d'"intelligent". Le consensus parmi les informaticiens et les logiciens, c'est qu'on ne peut pas examiner le fonctionnement d'un algorithme pour déterminer ça, pour la simple raison qu'un algorithme, aussi sophistiqué soit-il, reste un algorithme. Turing le premier, mais bien d'autres après lui, ont donc admis qu'on ne pouvait qualifier un programme d'intelligent que par sa capacité à donner l'illusion de l'intelligence, pour la simple et bonne raison que c'est exactement ce qu'on fait avec des organismes vivants.
Si tu penses que le test de Turing est imparfait (quoi que ça puisse vouloir dire), alors tu peux certainement définir d'autres tests d'intelligence. Quelque chose qu'un ordinateur doit "passer" pour pouvoir être qualifié d'intelligent à tes yeux.
Le coup de "ah oui mais non, il passe le test mais ça n'est pas du tout comme ça que j'aurais voulu qu'il le passe", ça ne peut pas être un vrai argument, parce que tu ne fais que de trouver des excuses. Et encore une fois, aujourd'hui, des programmes font correctement des choses qu'on pensait impossibles (ou seulement réservées à des intelligences humaines) auparavant, comme jouer aux échecs ou au go, conduire une voiture, donner l'illusion d'une conversation dans un chat pendant quelques échanges, traduire un texte dans une autre langue…
On n'aura pas, un jour, une étape franchie qui puisse signifier que ça y est, on dispose d'intelligences artificielles. C'est juste que progressivement, les algorithmes grignottent une frontière, et en sont déja à un niveau qui était qualifié d'intelligence artificielle il y a plusieurs années. Évidemment, toi, tu peux décider de reculer la limite au fur et à mesure, mais ça n'est pas du jeu, tu «triches» pour maintenir l'argument de la non-intelligence de ces programmes.
Pourtant, entre Alpha et différents exemples bluffants de reconnaissance d'image par des réseaux de neurones, je trouve qu'on peut raisonnablement commencer à admettre qu'on est face à des embryons d'intelligences artificielles. À partir d'une photo, dire "c'est un oiseau", c'est, étymologiquement parlant, de l'intelligence : le programme est capable de reconnaitre une structure générique et d'intégrer une matrice de pixels en information abstraite.
[^] # Re: Villani et son domaine de compétence…
Posté par arnaudus . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 7.
Tu te conduis comme un troll, tu argumentes comme un enfant, tu réponds à toute tentative de discussion par des pirouettes… Mais peut-être que sous cette apparence rustre tu caches un être riche et complexe, intelligent, cultivé, rationnel, ouvert, charismatique et humble? Ton humilité est telle que tu ne souhaites pas nous humilier sous la puissance de tes arguments, alors tu préfères te faire passer pour un boulet—chose que tu réussis en effet à merveille?
[^] # Re: vaste sujet
Posté par arnaudus . En réponse au message À la recherche de télétravail.. Évalué à 3.
Beaucoup de métiers dans ta liste sont en fait probablement la plupart du temps des micro-entreprises ou analogues. Du coup, c'est pas évident de faire la différence entre "travailler chez soi" et "être à son compte en utilisant son domicile comme bureau". Si tu vas par là, tu peux être médecin, vétérinaire, ou commerçant, et travailler dans des locaux attenants à ton domicile…
Sur le fond du problème, le télétravail nécessite une forme de confiance entre l'employeur et l'employé, et un suivi sérieux pour éviter toutes sortes de problèmes. Ça m'étonnerait qu'il soit aussi facile que ça d'envoyer des CV avec "PS: au fait, je vais bosser chez moi, hein".
# Déja, la base...
Posté par arnaudus . En réponse au message À la recherche de télétravail.. Évalué à 2.
C'est loin d'être aussi évident que ça. Le télétravail comporte en effet beaucoup de risques, et nous n'en sommes qu'au début de la tendance, donc il n'est pas facile de prévoir comment ces risques (individuels, comme l'idolement, ou collectifs, comme l'individualisme) vont se réaliser en pratique.
[^] # Re: Villani et son domaine de compétence…
Posté par arnaudus . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 3.
Rester dans son ignorance et dans son outrance permet en effet de ne jamais remettre en cause les énormités qu'on trolle sur Internet. «Car quand on est convaincu qu'on a raison. On a plus besoin de se casser l'cul a réflechir.», Super D. «Le club des catholiques».
[^] # Re: Villani et son domaine de compétence…
Posté par arnaudus . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 2.
Il était assez con, ton peintre polyglotte. J'ai le droit et la légitimité de critiquer la bouffe de la cantine même si je ne suis pas cuistot, j'ai le droit et la légitimité de dire que tel logiciel est plein de bugs même si je ne suis pas programmeur. C'est vraiment l'argument du professionnel incompétent, ton truc. Si le cordonnier est son client, il peut se plaindre de tout, et l'autre n'a qu'à refaire le taf.
[^] # Re: Villani et son domaine de compétence…
Posté par arnaudus . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à -1.
C'est un point de vue, mais pour moi, l'abstention + ouvrage de tronche est le comportement typique du fumiste. Le mec qui ne dit rien pendant les réunions, mais qui fait toujours chier après, parce qu'il n'est jamais d'accord. Son objectif n'est pas de changer les choses, c'est simplement d'adopter une posture.
Sur le fond, il y a deux grandes catégories d'abstentionnistes. Ceux qui s'en foutent pendant et après l'élection, comportement que je n'apprécie pas particulièrement, mais qui ne me choque pas plus que ça, et ceux qui ne votent pas et qui passent leur temps à critiquer. Et ceux-là, au boulot c'est des nuisibles, et dans la société, c'est pareil. «Ouais, alors, quand je m'abstiens, je veux dire que…». Bah non. On s'en fout, tu avais un moment pour t'exprimer (y compris pour te présenter si tu trouves qu'aucun de la tripotée de branquignolles de toutes les couleurs possibles du spectre politique ne vaut le coup), tu as choisi de ne pas le faire (ou alors, tu avais piscine?), tu t'es mis volontairement hors-jeu du débat démocratique. J'aimerais bien savoir s'il existe dans l'histoire de l'humanité quelque chose de positif qui s'est passé parce que quelqu'un a choisi de ne pas faire l'effort de faire quelque chose (désobéir à un ordre, c'est un effort; faire grève, c'est un effort. Rester chez soi le jour des élections, non).
[^] # Re: Villani et son domaine de compétence…
Posté par arnaudus . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 1.
Ouais, ou ça veut aussi exprimer qu'on n'a pas envie de s'exprimer. C'est bien de fermer sa gu… quand on a rien à dire, c'est très bien. Sauf qu'il n'y a aucune raison que ça s'arrête aux élections, parce que si ça revient à ne pas s'exprimer un jour et emmerder le monde pendant les 5 ans qui suivent en allant raconter partout qu'on voulait dire quelque chose, je ne vois pas l'intérêt.
[^] # Re: Villani et son domaine de compétence…
Posté par arnaudus . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 3.
Si, c'est stupide parce que c'est faux. C'est simplement mathématiquement faux. Si quand tu t'abstenais c'était comme si tu votais pour les deux moitié-moitié, alors chaque abstention ramènerait le score général vers 50/50, ce qui n'est pas le cas. Donc non, c'est faux, et c'est profondément stupide.
Et Villani est bien trop intelligent pour tomber dans ce piège.
[^] # Re: Villani et son domaine de compétence…
Posté par arnaudus . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 6. Dernière modification le 26 mars 2018 à 17:45.
Sauf que c'est ce que le journaliste a compris. La citation réelle est bien plus subtile:
« Et pour ce qui est du score, s’abstenir est équivalent à répartir sa voix entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Dit autrement : retirer son vote à Emmanuel Macron, par représailles, c’est équivalent à consacrer la moitié de sa voix à soutenir Marine Le Pen. »
Et ça… c'est presque juste (ça n'est juste qu'asymptotiquement, je crois). Retirer sa voix quand il y a déja x votants pour le candidat A et y pour B, ça fait passer la fréquence de (x+1)/(x+y+1) à x/(x+y). Consacrer la moitié de sa voix à B (et donc, logiquement, l'autre moitié à A, ou à personne?), ça fait passer la fréquence de x/(x+y) à (x+0.5)/(x+y+1) (ou x/(x+y+0.5) en fonction de l'interprétation). Quand on fait les ratios avant/après, c'est numériquement très proche (beaucoup plus proche que les âneries habituelles), mais ça n'est exact que si on fait une approximation asymptotique (x et y grands).
Mais bon, la boulette reste beaucoup moins grosse que ce qu'avait compris le boulet de journaliste.
[^] # Re: Bêtise naturelle
Posté par arnaudus . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 4.
Ça n'est pas trop simple, c'est juste la preuve que l'IA progresse et que les gens qui prétendent le contraire sont obligés de recourir à l'argument "du trou incomblé", argument qui s'est par exemple avéré comme historiquement fallacieux pour l'existence de Dieu. Il n'y a pas de raison que ça ne soit pas la même chose pour l'IA ; l'argument consiste à dire que l'intelligence humaine est en substance supérieure à l'intelligence artificielle, la preuve en est du nombre de choses que nous savons faire et qu'un ordinateur ne sait pas. Or, la liste se réduit peu à peu, au fil des progrès de l'IA. Par exemple, un jalon majeur est le test de Turing. Vous imaginez quoi ; le jour où on fait passer le test de Turing avec succès à un ordinateur, vous pensez que les tenants de l'"IA n'est pas de l'intelligence" vont dire : "OK, on rend les armes, l'IA existe vraiment"? Non, ils vont continuer à prétendre que nos tests sont imparfaits et qu'il existe encore des domaines où l'Homme est supérieur ("un algorithme n'est qu'un programme, et c'est toujours un Homme qui a écrit le programme", qui va devenir "OK, un ordi sait écrire un programme plus efficacement qu'un humain, mais c'est toujours un Homme qui a écrit le programme qui sait écrire un programme mieux qu'un Homme", etc). Exactement de la même manière dont les croyants n'ont pas changé d'un pouce avec les progrès en physique ou en biologie, si on tient pour acquis que l'intelligence humaine ne peut pas être égalée, on va toujours trouver un "trou" à combler, en espérant gagner assez de temps pour être mort quand le dernier trou sera comblé, j'imagine.
[^] # Re: L'ordinateur est rationnel, et alors ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal "Intelligence artificielle", vraiment?. Évalué à 6.
Hypothèse 1: on entretient des armées de sociologues, philosophes, mathématiciens, théoriciens de l'information, etc. pour comprendre un concept trivial.
Hypothèse 2: un mec sur un forum balance des truismes péremptoires.
Mhhh… Je ne sais pas, j'hésite un peu…
[^] # Re: langue
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Des alternatives à grep, ls et find. Évalué à 2.
Mouais, sans savoir déja ce qu'il y a dans le binaire, ça semble un peu compliqué de dire que c'est de la faute du compilo, du développeur de l'outil, des bibliothèques externes, etc. On peut très bien imaginer des dépendances qui font des pyramides de dépendances, et ça ça n'est pas forcément facile à prédire.
[^] # Re: Réparation, à quel coût?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Présentation de l’Open Computer : un ordinateur portable Modulaire sous GNU/Linux. Évalué à 2.
Oui mais pour ça, il faudrait que les filières existent. En plus, il ne faut pas que la "recyclabilité" induise des processus couteux à la fabrication (sinon, c'est contre-productif).
Tu peux imaginer facilement un système où ça n'est pas trop compliqué d'ouvrir la machine, de mettre le disque d'un côté, la batterie de l'autre, les cartes électroniques, l'écran, la carcasse. Ça demande quand même du temps, il faut ouvrir le boitier, puis retirer les composants (à moins de les arracher). Et là, t'es pas vraiment plus avancé, parce que pour recycler un disque dur, bon courage…
C'est totalement pifométrique, mais d'idée que je me fais d'un recyclage des appareils électroniques dans le futur, c'est une énorme broyeuse qui te produit de très fines particules qui sont ensuite triées pour former un "minerais" enrichi dans tel ou tel composé. Ça me parait plus viable qu'un démontage manuel qui ne permet pas de résoudre le problème.
# Réparation, à quel coût?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Présentation de l’Open Computer : un ordinateur portable Modulaire sous GNU/Linux. Évalué à 3.
Un problème majeur de beaucoup de matériel vendu comme durable et réparable, c'est que ça n'est pas forcément rentable. À part les macs, beaucoup de portables "standard" sont, dans une certaine mesure, réparables ; on peut trouver les pièces détachées dans le commerce électronique. Le problème, c'est le coût. Récemment, la question s'est posée pour le remplacement d'une dalle tactile + dalle LCD ; il y en a pour plus de 150€ sans main d'œuvre (donc pas à la portée de Madame Michu non plus). Si on ramène à l'obsolescence de l'ensemble (batterie, disque, génération du processeur), ça n'est rentable que pour une machine de moins d'un an. C'est sûr que si on vend la bécane de départ 3000€, alors c'est rentable de remplacer des blocs à 300€. Mais ça ne veut pas dire que c'est une bonne affaire, parce que ça sera toujours plus intéressant d'acheter des appareils équivalents "jetables" deux à trois fois moins chers.
On vend souvent les concepts d'appareils jetables comme une conséquence du capitalisme et du consummérisme forcéné, au détriment du consommateur. Or, je ne suis pas du tout certain que ça soit si facile. Ça permet un investissement initial inférieur; ça permet un renouvellement minimum du parc, et donc une évolution souhaitable parfois (qui regrette les port séries sur les portables?), voire des économies d'énergie pour certains appareils. Et, pour les dispositifs légers, ça évite les catastrophes, parce que ça n'est pas la même chose de se faire piquer un ordinateur à 3000€ et un truc à 700€.
Sans compter qu'il y a un aspect majeur : le prix, c'est un fait concret immédiat, et la durabilité, c'est une promesse. Investir dans un appareil durable, ça comporte une importante part de risque.
[^] # Re: Rien à faire
Posté par arnaudus . En réponse au journal Je ne demande qu’à payer !. Évalué à 2.
En même temps, c'est le job de Google de négocier des contrats publicitaires avec des annonceurs de tous les pays du monde. Comment une chaine de TV française pourrait le faire, surtout vu les volumes dont on parle? Combien de personnes vont regarder le Replay de Top Chef en Pologne? Comment couvrir les coûts de trouver des annonceurs polonais pour ça? Ça me semble assez infaisable. Un problème dont personne n'a parlé, c'est aussi celui des infrastructures. Est-ce que ça a un sens de streamer de la TV HD de l'autre bout du monde?
La seule solution envisageable serait ceraintement de passer par des diffuseurs internationaux, type Google, qui se servent au passage. Mais ça, ça ne peut fonctionner que pour les productions de la chaine. J'imagine mal un producteur de film français laisser à une chaine française les droits de diffusion internationale de son navet, à moins d'y mettre le prix, prix qui ne sera jamais rentabilisé vu la faiblesse des audiences des chaines françaises à l'étranger. De manière générale, j'imagine que les contrats de diffusion se négocient au cas par cas, pays par pays, diffuseur par diffuseur. Si tout est disponible sur Youtube, il n'y a plus besoin de diffuseur, et le système n'a aucun sens. Pourquoi TF1 irait négocier des droits de diffusion internationaux pour un film US pour coller du Replay sur Youtube, alors que toutes les chaines du monde le feraient? Ça n'a pas de sens, ça devrait être au producteur du film de le faire. Mais s'il le fait, l'intérêt des diffuseurs traditionnels d'acheter les droits de diffusion chuterait largement (pourquoi regarder la télé alors que tout est disponible en streaming sur Youtube.).
Honnêtement, je crois que le problème n'est pas du tout "ils n'ont pas envie de se faire chier". Le problème, c'est que le système est dans un état d'équilibre qui arrange la majorité des acteurs, qu'ils sont bien au courant que quand tu es à l'étranger, tu ne peux pas regarder la télé d'un autre pays, et ils assument parce que c'est voulu et que changer ça aurait des conséquences qui iraient bien au delà de la perte d'un "client" qui ne rapporte rien vu qu'il n'est pas la cible des annonceurs.
[^] # Re: langue
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Des alternatives à grep, ls et find. Évalué à 10.
J'ai toujours eu du mal avec les langages qui sont censés être faits pour quelque chose et pas pour autre chose. Certains langages se sont avérés très utiles en dehors de la niche pour laquelle ils avaient été conçus ; c'est parfois rafraichissant (et parfois déroutant, voire décourageant). D'une manière générale, quand on code quelque chose, mais vaut le faire dans un langage qu'on maitrise et qu'une communauté suffisamment grande maitrise, plutôt que dans un langage de niche super adapté.
[^] # Re: Expérience littéraire
Posté par arnaudus . En réponse au journal Copyleft is censorship. Évalué à 2.
Au passage, on peut quand même se demander si ça n'est pas une limite pratique à la GPL. Seul l'auteur peut poursuivre pour contrefaçon, or, pour prouver la contrefaçon, l'auteur doit forcément avoir une copie de l'œuvre contrefaite. On peut donc très bien imaginer des expériences de pensée où la GPL est violée mais où l'auteur n'a pas la possibilité de faire respecter ses droits.
[^] # Re: Rien à faire
Posté par arnaudus . En réponse au journal Je ne demande qu’à payer !. Évalué à 6.
Je ne comprends toujours pas. Qui est de mauvaise foi, moi, qui explique le fonctionnement du système, ou le PO, qui prétend s'étonner qu'il ne peut pas streamer en pay-per-view de l'étranger?
[^] # Re: Rien à faire
Posté par arnaudus . En réponse au journal Je ne demande qu’à payer !. Évalué à 8.
Je t'assure que je ne suis pas de mauvause foi (je ne comprends pas comment tu es arrivé à cette conclusion); il faut juste comprendre qu'un diffuseur achète les droits pour un pays et que s'il veut diffuser dans un autre pays, il faut acheter d'autres droits. C'est comme ça pour la télé, pour le cinéma, pour tout en fait. Du coup, aucune raison que ça ne soit pas non plus comme ça pour le pay-per-view par internet. Autrement, la situation serait absurde : un américain pourrait streamer son film à partir d'un serveur légal en Chine au au Zimbabwe, ce qui voudrait dire que soit les Chinois devraient payer le prix US (donc le service serait inaccessible aux locaux), soit les américains pourraient avoir accès à un service 10 fois moins cher que ce qui est fourni par les opérateurs locaux. Il faut forcément que le prix du pay-per-view soit indexé au niveau de vie local, autrement c'est un non-sens économique. Et pour ça, il faut forcément que la diffusion soit contrainte au niveau géographique. Je ne vois pas comment tu peux échapper à cette logique.
Ça peut paraitre plus surprenant quand c'est un service gratuit (par exemple la diffusion en streaming d'une chaîne Hertzienne gratuite), mais encore une fois, c'est super logique : la chaine est rétribuée par des annonceurs ; ces annonceurs sont locaux, Renault ne veut pas payer pour faire de la pub dans des pays où on n'achète pas de Renault, et quand bien même, les pubs ne seraient pas les mêmes. Du coup, les raisons économiques qui font qu'un flux est gratuit dans un pays expliquent que ce même flux n'est plus gratuit dans un autre.
# Analyse réaliste des menaces?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Copyleft is censorship. Évalué à 3.
Les documents fournis par l'EU sont très techniques, et il est toujours difficile d'avoir une analyse réaliste des problèmes potentiels. Ce que je ne comprends pas, c'est en quoi ces dispositions de vérification des droits d'auteur avant la mise à disposition posent problème pour le logiciel libre (à part bien sûr l'usinagazification des logiciels des serveurs de téléchargement).
J'imagine qu'il existera des bases de données dans lesquelles les serveurs vont pouvoir faire des requêtes pour détecter la présence d'éléments soumis à la propriété intellectuelle. Pourquoi le code ne devrait-il pas en faire partie? Il est évident que ces bases de données contiendront des informations relatives à la licence de distribution des éléments soumis au droit d'auteur, voire ne contiendront que les éléments fournis par les ayant-droit. Du coup, si le filtrage est bien fait, le problème n'arrivera que lorsqu'on voudra uploader du code propriétaire, ce qui, en soit, n'est pas particulièrmeent choquant. Évidemment, il va y avoir des faux positifs, des problèmes avec les bases de données, etc., mais ce que je voudrais comprendre, c'est surtout quel risque fondamental ces dispositions font prendre au logiciel libre.
Quant au tweet de Crispin Hunt, c'est juste excessif et stupide. Les défenseurs du logiciel libre disent aussi beaucoup de choses excessives et stupides, mais ça ne veut pas forcément dire grand chose sur les idées qu'ils défendent.
# Rien à faire
Posté par arnaudus . En réponse au journal Je ne demande qu’à payer !. Évalué à 8.
Ça m'étonne presque que ça t'étonne, mais tu ne pourras jamais rien y faire. La raison est super simple, les droits de diffusion s'achètent par pays (probablement par zone géographique pour les petits pays), et la restriction de la diffusion par plage d'adresse IP est obligatoire (c'est une condition indispensable pour avoir le droit de diffuser). Ça n'a rien à voir avec les DRM ou quoi que ce soit, c'est juste une histoire de gestion de la diffusion. Le problème ne se pose pas (ou moins) avec la télé Hertzienne, mais avec Internet, il suffirait qu'une TV locale Luxembourgeoise achète les droits de diffuser un film pour que le monde entier puisse le voir légalement, c'est pas logique.
En théorie, les droits de diffusion dans ton pays ont pu être achetés par un diffuseur local, et c'est à lui de te fournir un accès. Si les droits n'ont pas été achetés par un diffuseur local, tu es dans une zone grise, et je pense que c'est difficile de te reprocher de te débrouiller autrement.