Je pense là encore que, si la proportion homme-femmes était différente, la façon d'accéder aux plus hauts postes changerait elle aussi.
Tu répondais :
Mais alors… Non. Désolé, mais c'est anti-égalitaire : une femme "avec d'autres méthodes" aurait plus de chances d'arriver en "haut" qu'un homme "avec d'autres méthodes". C'est la que ça me pose problème : pourquoi une femme aurait-elle plus de chances qu'un homme aux mêmes méthodes juste parce qu'elle est femme?
Ce n'est absolument pas ce que je dis. Je dis que si tu as suffisamment de femmes dans les postes « en C » comme ils disent ici (Chief-something-something, tels que CEO, CTO, …), et dans les postes juste en dessous (et je ne dis pas 50-50 hein, juste qu'il en faut « suffisamment » avec un haussement d'épaule à te renvoyer si tu me demandes de quantifier — je n'en sais rien), si on en avait suffisamment, disais-je, alors les mentalités sur la gestion de la boite et des services changerait sans doute. Idem si on avait plus d'hommes en RH hein (houuu, le vilain amalgame RH/femmes :-) ).
Je dis que le fait d'avoir une mixité plus importante à tous les niveaux d'une entreprise, dans tous les domaines, serait sans doute bénéfique à l'entreprise tant en termes de vision (à courte et longue échéances) que dans la vie de la boite elle-même. Et de ça, je n'ai aucune preuve. C'est juste mon intuition.
Ben justement, je me connaissais en fin de lycée, j'ai vu ma sœur (pourtant bien plus forte que moi en maths) se ramasser en fac, et je doutais de mes capacités à suivre en prépa. Du coup, je suis allé en IUT, en me disant qu'au moins si j'étais pas suffisamment bon pour intégrer une école, je pourrais toujours bosser.
Et j'insiste sur une chose : tout le monde n'est pas câblé pareil. Les études de type prépa, c'était pas pour moi à l'époque (peut-être pas non plus maintenant d'ailleurs). Ma façon d'aborder un problème n'était pas la même que celle de gens ayant fait prépa dans mon école. Et quand pour mon binôme et moi (tous les deux sortis du même IUT), en prog système et concurrente, nous passions une soirée pour finir un TP, et que j'expliquais que c'était relativement cool (bière à la main, etc.), alors que j'en chiais grave en analyse numérique dans le même temps, mon intuition qui était que la prog système devait être simple pour un mec ayant fait prépa s'est révélée totalement fausse : un de mes collègues m'expliquait que moi c'était une soirée que ça me prenait, mais lui facilement deux ou trois. Idem pour algorithmique vs programmation. Certains forts en maths étaient des brutes en algo, avaient tout pigé à la complexité, etc., mais quand il s'agissait de programmer les projets, plus personne (de la même manière que lorsqu'il s'agissait de faire des maths relativement avancées pour moi, j'étais bien content d'avoir la béquille fournie par certains potes). Le circuit unique prépa+école est justement mauvais car il ne forme que des gens ayant une approche identique des problèmes (je force le trait bien entendu). L'intérêt d'avoir des gens venant d'horizons différents (et c'est ce que j'essayais d'expliquer dans le message précédent) est qu'on a plusieurs points de vue très différents au final, qui enrichissent tout le monde.
Dernier exemple (totalement anecdotique celui-là) : j'estime que globalement, même s'il y a eu des pics de travail en école, j'ai relativement peu bossé. Par contre, en Master recherche, quand il fallait bosser sur un article (ce qui impliquait lire les articles de la biblio, et parfois les articles référencés dedans, des bouquins, etc.), bref, quand il fallait faire preuve d'une autonomie totale, chercher par soi-même, etc., pour finalement présenter l'article initial comme si on l'avait écrit soi-même, je me ramassais d'excellentes notes. Tout simplement parce qu'il s'agissait d'un type de contrat qui me convenait mieux : « je ne sais pas comment tu te débrouilles gamin, mais à la data XXX tu dois avoir pigé l'article et être capable de répondre aux questions du prof à ce sujet ».
J'ai eu des matières où ça se passait comme ça, et des matières où l'évaluation était plus classique (exam). Je me suis souvent planté aux exams, et jamais dans le cas de présentation d'articles. Parce que la nature du travail est différente.
Pour reboucler avec les femmes dans les milieux à forte population masculine, il faudrait que je retrouve les études, mais certaines montraient des trucs intéressants :
Quand on introduit des femmes dans un service majoritairement masculin, l'ambiance de travail change (souvent en « bien » d'un point de vue agressivité — c'est sociétal, j'en conviens; n'empêche).
Quand on observe les femmes PDG de grands groupes, elles n'y arrivent que si elles se comportent en « hommes » (je pense notamment à l'ancienne PDG de HP). Et ce, tant au niveau de l'agressivité, que de l'opportunisme, etc. Selon moi, c'est parce que justement, elles sont tellement sous-représentées qu'elles n'ont pas le choix : si elles veulent aller tout en haut, elles doivent imiter la façon qu'a tout le monde d'y arriver, même si c'est ultra-brutal. Je pense là encore que, si la proportion homme-femmes était différente, la façon d'accéder aux plus hauts postes changerait elle aussi.
Je vais te donner une autre série d'exemples, qui ne concernent pas les femmes : l'accès aux études. Je n'aurais jamais pu accéder à une (bonne) école d'ingé en suivant la voie classique (prépa en deux ou trois ans, puis concours). Je ne suis tout simplement pas bien câblé (je déteste le par-cœur qui ne vient pas d'une certaine pratique autre que faire « bêtement¹ » des exercices). Heureusement, il a été prévu des ponts pour laisser leur chance à des étudiants venant de filières techniques ou technologiques de tenter leur chance dans les écoles d'ingé². On parle bien d'un certain nombre de places réservées aux gens venant de filières techniques. Ce qui est bien entendu vicieux, c'est que l'école n'est pas tenue d'accepter les étudiants en question. Par exemple, comme toutes les écoles d'ingénieur de France, l'École Polytechnique doit réserver quelques places pour les IUT/STS. En pratique, elles ne sont — corrigez-moi si je me trompe — jamais remplies. Il faut réserver des places, mais l'évaluation du niveau requis pour les remplir reste à la discrétion de chaque école.
Cela dit en pratique, les écoles qui ne sont pas dans le top 10 (en France) ont tendance à accepter les bons élèves d'IUT et STS dans des proportions raisonnables. Le raisonnement est que, si tu es dans les 5-10% du haut du panier de ta promo (en fonction d'où tu viens), alors tu aurais sans doute eu le niveau pour faire une prépa aussi³. Cet apport de gens plutôt techniques crée des interactions intéressantes : souvent les gens venant de prépa ou de fac ne sont pas (très) au courant des techniques de programmation, et souvent, de par la nature des études techniques, ceux qui en viennent ont une vision très appliquée des outils mathématiques. J'ai beaucoup appris de certains camarades vraiment forts en maths (et qui ont fini par me dépasser très vite en algorithmique, les salauds !), et j'espère bien leur avoir donné de bons conseils au niveau technique de temps à autres. Bref, le temps où l'école d'ingé était réservée à l'élite qui vient de prépa est relativement révolue. Par contre, beaucoup restent des « fils de » (ingé, enseignant, etc.). Ce qui m'amène à mon deuxième exemple de quotas, plus proche de ce dont nous discutions précédemment.
Tout le monde⁴ a hurlé au scandale quand HEC a commencé de permettre à des étudiants méritants issus de milieux difficiles d'intégrer l'école (voir l'article sur la Convention éducation prioritaire ainsi qu'ici). On a crié à la baisse du niveau, etc., etc. C'est là que je conseille aux gens qui pensent ainsi de regarder la conférence gesticulée de Franck Lepage (que j'ai découverte ici même), et d'écouter le récit qu'il fait de son entrée à Sciences Po. À l'époque, il explique qu'il trouve très bien d'avoir entrepris cette initiative, mais que le problème n'est pas tant d'entrer à Sciences Po que d'en sortir (il a raison — à mon avis le problème est bien plus important qu'en école d'ingénieur). D'après ce lien les étudiants issus de ZEP ont bien réussi leur parcours.
Bref : les quotas, une fois encore, ne sont pas là pour introduire « plus d'inégalités pour chasser les inégalités ». Ils sont là pour compenser les défaillances d'un système. Je crois que tout le monde est d'accord pour dire que si le système éducatif était mieux fichu, que si les parents s'occupaient mieux de leurs mômes, que si … alors les quotas ne serviraient à rien. En attendant, j'attends toujours de voir comment ces élèves issus de ZEP auraient réussi à intégrer l'école — et à en sortir diplômés ! — sans un coup de pouce dû aux quotas.
[1] Je sais bien que ce n'est pas bêtement, mais je me permets ce raccourci.
[2] Pour la fac, pas de souci, on peut directement aller en troisième année de licence générale avec un BTS ou un DUT — par contre il n'y a à ma connaissance aucune mise à niveau dans les matières où l'on est moins bien formé (i.e. maths, physique/élec pour un IUT info par ex, systèmes / algorithmique pour un GEII, etc.).
[3] Le niveau sans doute, la mentalité qui va avec, comme je l'expliquais plus tôt, c'est autre chose.
[4] Au moins les anciens de Sciences Po, et les parents de la rive gauche de Paris …
Au sujet de ton école d'ingénieur : je suppose que la répartition entre filières se fait par choix, et non selon les notes -je voit mal une école imposer de faire sa carrière dans la chimie quand la passion de l'étudiant est l'informatique.
Tu as en gros raison, mais un peut tort aussi. :-) Cela dit, ton raisonnement est juste. Je m'explique : tu postules pour un génie particulier, en fonction de ta provenance (dans mon cas, j'avais fait un IUT informatique, j'avais le droit d'aller en bio, info, et systèmes urbains, si je ne me trompe pas). Ceux qui venaient de la prépa intégrée pouvaient postuler pour n'importe quelle branche, mais en fonction de leurs résultats, seules certaines leur étaient accessibles. Je pense qu'en effet, le sexe de l'étudiant n'avait rien à voir.
Dès lors favoriser la minorité serait injuste, et inefficace, car, l'on n'aurait pas plus de femmes en informatique, juste des femmes favorisées par rapport a des hommes ayant le même cursus, et donc source de rancoeur.
Je me situe à deux niveaux. Le premier, c'est celui de démontrer l'accessibilité et « l'exemplarité » de certaines professions, et de montrer qu'il ne s'agit pas d'emplois « pour garçons », de même qu'il n'existe pas de « sciences pour filles ». Et cela passe (entre autres) par introduire plus de femmes dans des catégories professionnelles connues pour être majoritairement dominées par les hommes. Je ne retrouve plus le lien ici, mais un article faisait une jolie rétrospective et montrait que les femmes avaient été les premières programmeuses tout simplement à cause de préjugés sur certaines qualités attribuées à leur sexe. Puis, quand la programmation a commencé à devenir « importante », on a recadré cette pratique pour devenir de plus en plus masculine. Un peu comme les lettres classiques que les hommes comprenaient « naturellement » en fin de XIXè et début de XXè siècle. Puis, lorsque les sciences (maths, physique) ont commencé à prendre de l'importance, ce sont elles qui venaient « naturellement » aux hommes. Bref, pour moi le quota doit être un moyen appliqué avec parcimonie, et sous contrôle étroit pour éviter des dérives réellement inégalitaires.
Le deuxième niveau auquel je me situe est « sociétal ». Grunt en a déjà un peu parlé, et je me suis beaucoup exprimé sur le sujet sur ce site de par le passé. Il peut se résumer ainsi : depuis la naissance, on « genrifie » les gens. Un garçon doit aimer le bleu et les GI Joes; une fille le rose et Barbie (et peu importe si, il y a un siècle, le rouge et le « rose saumon » étaient des couleurs considérées comme masculines, et le bleu plutot féminin). Les sciences du vivant sont plutôt des sciences de filles (car cela approfondit la pulsion naturelle des femmes de vouloir être mères — ici j'exagère et je surinterprète, j'en conviens). Bref, toutes ces foutaises font que les choix effectués en prépa/école d'ingénieur sont (en partie) prédéterminées par 15-20 ans de structuration mentale sur les genres.
Pour moi, ces deux niveaux doivent être adressés pour régler le problème de l'inégalité homme/femme. Et comme il s'agit d'un cercle vicieux, il faut arriver à le briser, et l'instauration de quotas est un outil qui est (et devrait rester) de court terme. Mon exemple d'école d'ingénieur n'était là que pour illustrer comment le formatage des mentalités crée une espèce de déterminisme social sur les rôles que chaque individu doivent remplir en fonction de leur genre.
Enfin concernant ton PS: en école d'ingé, le génie biologique est différent de celui qu'on imagine à la fac. Par cela je veux dire que génie bio dans mon école, ça menait aux postes d'ingés qualité (domaine agro-alimentaire), ingés spécialisés en bio-médical, bio-matériaux & bio-mécanique, etc. Pour ce qui est du côté ingé qualité, la plupart ont dû se recaser car ils sont en concurrence directe avec d'autres types de formations qui proposent des gens tout aussi qualifiés. Ceux qui ont choisi la filière bio-médicale ont presque tous trouvé un emploi, par exemple.
D'autres femmes se battent pour avoir l'égalité de chances, pas pour avoir un poste pour que l'entreprise soit "dans la loi sur les quotas".
Je suis au pays de l'égalité des chances (les USA), ben ça fait peur. Je suis du coup aussi au pays du « les pauvres sont pauvres parce qu'ils ne font rien pour changer leur situation », discours parfois tenu par ces mêmes pauvres, qui rêvent d'un jour, eux aussi, créer leur boite, et devenir riches à millions. Et du coup ils donnent leur aval à un parti républicain ultra-réac.
Je vais tenter une comparaison maladroite avec les systèmes distribués (et en particulier les algos distribués) : ils ne sont efficaces que si un certain taux de panne n'est pas atteint, c'est-à-dire que tant que le système n'est pas cassé, il s'équilibre de lui-même, grâce à un jeu de règles codifiées et immuables. Là où ma comparaison a des limites, bien entendu, c'est quand on parles de règles immuables, ce qui ne peut arriver dans la société des hommes (qui est par nature dynamique, changeante, etc.).
On peut se passer de quotas quand le déséquilibre est faible. J'estime (j'ai peut-être tort) que c'est encore loin d'être le cas. L'égalité des chances n'est que la base sur laquelle construire une société égalitaire. Le fait est que, lorsqu'elle naît, une femme est implicitement rangée dans une catégorie de la population. Oui, je suis d'accord, comme les Noirs, les Arabes, etc. — mais il y a un moment où quand il s'agit de la moitié de la population, la priorité devient plus grande, surtout quand ladite population fait aussi partie des autres précitées !.
À ce niveau j'ai une question : la réaction des femmes que tu as croisées et parlant du « il ne sait pas s'en occuper » est-elle trouvée au-delà des nationalités ? Ou bien est-ce une réaction plutôt allemande ?
Les féministes sont pour l'égalité. J'en voit pas beaucoup qui sont pour l'égalité, mais plutôt "pour la femme (tant pis si après c'est pas égalitaire)". Suffit de regarder les "propositions" (genre quota).
Je vais me permettre de recaser un exemple que j'ai déjà du citer ici auparavant (et comme avant, je ne me souviens toujours pas de quelle étude il est tiré, désolé). On a envoyé des psychologues/sociologues/ethnologues/blah dans des écoles primaires. Que les enseignants soient hommes ou femmes, le constat a été globalement le même : l'instituteur¹ favorisait les garçons dans sa classe au niveau attention (de tête, c'était de l'ordre de 65-70%). Lorsqu'on lui fait remarquer, il s'offusque, il proteste, et dit que ce n'est pas vrai. On lui demande alors de rééquilibrer la donne. Ce que l'instituteur fait. Il maugrée au final, disant qu'il n'aime pas ça, que du coup il donne la préférence aux filles. Sauf que l'étude en question montre que l'instituteur « qui privilégie les filles quand on lui demande » faisait en fait du 50-50.
Je raconte l'histoire de cette étude pour une raison simple. Si dans l'absolu je suis parfaitement d'accord avec toi, que l'objectif devrait être l'égalité, etc., tout comme beaucoup l'ont déjà fait remarquer, ce qui est important, c'est d'employer des outils permettant d'y arriver. L'utilisation de quotas n'est pas idéale, mais bien utilisée, je pense sincèrement qu'elle peut marcher. Par exemple, si l'objectif est l'égalité, je ne vois pas pourquoi on mettrait des quotas à vie. Pourquoi ne pas donner une échéance ? Par exemple : on introduit des quotas, qui seront en place dix ans, renouvelables une fois. Ainsi, si la première tranche a montré qu'il y avait une amélioration mais qu'elle n'était pas suffisante pour s'approcher des objectifs visés, on peut reconduire l'expérience une fois — potentiellement avec une modification de la proportion voulue (i.e. on modifie les quotas). Au bout de vingt ans (après la potentielle reconduction donc), on peut considérer que, quel que soit le résultat de cette approche, cela doit avoir porté ses fruits ou bien avoir échoué (ou bien être considéré comme non-concluant).
Il y aura toujours la bonne vieille excuse du « oui mais avec des quotas je suis obligé de prendre quelqu'un qui a moins de compétences qu'un autre candidat, plus qualifié. ». C'est vrai. Mais ça permet de commencer à introduire une population différente dans un champ professionnel sous-représenté (on parlait de métier pour le moment à forte composante masculine, comme le monde des ingénieurs). Ça permet aussi de rappeler que ce genre de poste n'est pas simplement atteignable (je pense que peu de personnes en doutent par ici), mais aussi que ce n'est pas « honteux » ou « bizarre ». Au final, on élargit le champ des possibilités dans les mentalités en général (hommes et femmes). L'idée étant que ces femmes-moins-qualifiées-mais-acceptées verront leur succéder des employés (hommes ou femmes) qui eux, n'auront pas eu besoin de quota pour arriver, mais seront en nombre suffisant pour pouvoir avoir une vraie sélection sur compétence.
Pour finir sur une note plus personnelle : j'ai effectué mes études d'ingénieur dans une école qui propose six départements différents : mécanique, systèmes mécaniques, biologie, chimie, informatique, et « systèmes urbains ». Au pifomètre, je dirais que la répartition homme/femme était la suivante:
Mécanique : 10:1
Systèmes mécaniques: 8:1
Informatique : 8:1
Biologie : 1:8
Chimie : ~1:1
Systèmes urbains : ~1:1
Je répète, il s'agit ici plus de « ressenti » que de vrais nombres (je ne sais pas s'ils sont disponibles quelque part d'ailleurs). Je trouve intéressant que les départements où les « maths classiques » sont les plus présentes (mécanique, avec l'analyse, etc., et informatique avec l'algèbre linéaire, la logique, etc.) soient ceux où les « garçons sont naturellement bons » (c'est évidemment faux), alors que ceux (je devrais dire « celui ») où la population est majoritairement féminine correspond au cliché que les femmes sont naturellement plus enclines à aller vers les sciences du vivant (biologie³).
Ce que je trouve intéressant, c'est que les départements qui ne dépendent que relativement des sciences « classiques », mais sont plutôt interdisciplinaires au niveau des prérequis (chimie, systèmes urbains), ont tendance à avoir un équilibre homme-femme bien plus marqué.
[1] Histoire de tordre le cou aux idées reçues concernant qui enseigne dans le primaire, qui en fac, etc., ici mon enseignant sera masculin².
[2] Dieu que c'est chiant de devoir faire plaisir à ceux (et celles²) qui veulent absolument « genrifier » la langue française quant au traitement masculin/féminin, quand il existe une règle de grammaire qui stipule que le pluriel mélangeant masculin et féminin sera accordé au masculin, ainsi que pour les formes neutres. Bref bref bref.
[3] Soyons bien clairs : le génie biologique nécessite une forte capacité à résoudre des problèmes de statistiques et de probabilités, ce qui nous ramène à l'analyse, etc., mais il ne s'agit pas de maths « classiques » au sens de ce qu'on apprend (par exemple) au lycée, en particulier en filière scientifique. Lorsque j'y étais, la proba était un peu une tarte à la crème, car seulement enseignée en Terminale. Forcément, lorsqu'on n'a que quelques semaines pour traiter du sujet, on ne peut pas approfondir beaucoup.
Je considère personnellement les femmes, (comme les hommes) comme étant en général des personnes adultes et responsables de leurs actes. Si elles choisissent certains métiers, moins payés, plutôt que d'autres, c'est qu'elles y trouvent des avantages non pécunier.
Comme Johnny Halliday qui est désormais belge car il payait trop d'impôts ? Et même lorsque Sarkozy a changé certains pans de la fiscalité qui auraient permis à Halliday de revenir en France pour payer la même chose qu'en Belgique, ben, il n'est pas revenu.
Tu as un point de contrôle, avec le portique et le scan de tes affaires, point. Dans tous les aéroports que j'ai fréquenté, et j'en ai fréquenté. Cite-moi un aéroport avec deux contrôles…
Heathrow (Londres) : j'arrive des USA. J'arrive en zone « internationale » (comprendre : non-EU). Là, je repasse par un contrôle¹, cette fois pour entrer en zone UE. Devine ce qui se passe si jamais j'ai une bouteille d'eau non vide avec moi en atterrissant là-bas ? :-)
[1] Parce que j'ai déjà eu un contrôle en règle, parfois à coups de rayons X — l'alternative étant de me faire tripoter de partout si je ne veux pas me soumettre au mécanisme.
Ca me fait flipper le comportement mouton des gens prêt à excuser et défendre des gens qui dépassent les limites du savoir être. Bouuu pas gentil, faut pas toucher au sacré voir au divin.
Calme-toi gamin. La plupart des mecs qui partaient en guerre contre pBpG étaient justement des intégristes du libre, mais de mauvais intégristes. Au moins RMS dirait simplement « Les produits MS sont propriétaires, donc quelle que soit leurs avantages techniques, ils ne m'intéressent pas. » Clair, concis, cohérent. Par contre, très souvent la plupart des gens qui trollaient sur Windows et auxquels répondait pBpG en étaient restés à win98 ou winME dans leur façon de critiquer ce système d'un point de vue technique.
Si tu es prêt à accepter l'agressivité incroyable de certains (kof kof — Albert — kof kof) envers pBpG — ou même l'agressivité de certains, point barre (kof kof — Zenitram — kof kof), il ne faut pas t'étonner de celle de pBpG.
D'ailleurs c'est très simple, pendant des années, il a eu des scores relativement bons (entre 1 et 5) parce qu'il cassait les arguments erronés des gens concernant le côté technique de Windows. Puis de nouveaux venus ont commencé à faire parler d'eux et à faire tout un tas d'attaques ad hominem et à systématiquement le pourrir niveau score — qu'il ait raison ou pas.
Quant à la mauvaise foi : allô ? Ça fait pourtant un bon moment que tu traînes sur LinuxFR, comment se fait-il que ça te choque uniquement pour lui ? Et autant il a été effectivement de très mauvaise foi concernant Vista, autant les moments de mauvaise foi que je lui attribue sont généralement liés aux « pratiques » (en entreprise, pratiques commerciales de MS, etc.), et qui là sont très souvent sujettes à opinion, et donc à idées subjectives.
Je trouvais sa présence extrêmement bénéfique à LinuxFR, car il forçait les gens à se renseigner avant d'affirmer n'importe quoi sur les produits MS.
Si le monsieur avait été en France, alors nous aurions normalement du refuser son extradition parce qu'il risque la peine de mort (et que nous l'interdisons chez nous).
Mmmh, oui, et ? Rocard disait dans une conférence donnée dans une ENS (Ulm peut-être ?) : « les marchés sont utiles, mais ne leur demandons pas plus que ce qu'ils ne peuvent donner ». Dire que ce n'est pas socialiste, c'est peut-être vrai, mais il faudrait donner un contexte. De quel socialisme parle-t-on ? De celui de Jaurès, quand le socialisme était très, très proche du communisme ? De celui de Miterrand ? etc.
Déjà, au nom de mes futurs adolescents de neveux (encore quelques années et on y arrive), je te dis merde et va te faire foutre, connard de base.
Ensuite, replaçons-nous dans les années 90. Les années 90, ce sont :
Les jeux Nintendo (NES) à 300FF ou 400FF (soit ~45€ à 60€)¹.
Les jeux Super-Nintendo (SNES) compris entre 400FF et 700FF (400FF-500FF pour les jeux normaux, 500FF-700FF pour les jeux importés). Soit entre 60€ et 70€ (tiens tiens) pour un jeu officiellement pour le marché français, et 70€ et 106€ pour les imports.
Les jeux megadrive étaient en général un chouïa moins chers (je n'ai plus les chiffres en tête).
Les jeux PC variaient entre 200FF (~30€) et 400FF (~60€).
Les jeux PC pouvaient aussi se retrouver en compilations, ce qui était plutôt cool (~400FF pour 4 jeux, c'est quand même bien pour les ch'tits jeunes comme moi avec peu de sous).
Si tu veux, on peut jouer de nouveau au jeu de l'inflation. Je suis presque certain qu'on en arrive à des prix à peu près équivalents à ceux qu'on a aujourd'hui. La différence, c'est que le budget individuel d'un jeu PS3 peut égaler ou dépasser une super-production hollywoodienne. Et pourtant le prix reste « constant » (après correction de l'inflation) par rapport à 20 ans auparavant. Évidemment, c'est dû au fait qu'il y a bien plus de consommateurs qu'il y a 20 ans pour ces jeux.
Concernant le « PC top à 1000€ » :
Un « PC top » en 1992 (e.g. clone 386@33MHz, 4 Mio de RAM, 1 Mio de mémoire vidéo, un écran 14" capable d'aller en 800×600 voire 1024×768 — et ce n'est même pas encore un 486 !) c'était plutôt de l'ordre de 14 000FF, soit ~2134€ et ce sans compter l'inflation.
Les jeux vidéo sur PC sont généralement ultra gourmands en besoins de cartes graphiques. Si tu prends un « PC top » à 1000€ (écran inclus), on se retrouve avec ~150€ pour un écran « correct-mais-pas-top », et 200 ou 300€ pour une carte graphique de la mort qui tue (mais dépassée d'ici 1 ou 2 ans). Cet ordre de prix était le même il y a 10 ans, sauf qu'entre temps une certaine offre de cartes graphiques « pas mal » a aussi vu le jour (~60€). Avant, c'était le processeur qui importait. Plus trop maintenant.
Enfin, beaucoup de ces connards d'ados ont la PS3 ou (exclusif) le PC top. La plupart n'a pas les deux. Si tu te renseignais un peu, tu saurais par exemple que le joueur moyen sur PC a entre 25 et 30 ans : c'est le seul qui peut se permettre de mettre à jour sa machine aussi régulièrement (RAM, carte graphique, SSD, etc.).
Concernant les iPhone, lecteurs mp3 en tous genres, etc., oui, de même que je me souviens ne pas avoir pu me permettre de me payer un baladeur K7 avant la toute fin de mon adolescence, quand les lecteurs mp3 (genre 64 ou 128 Mio) commençaient à pointer le bout de leur nez.
Comme tu le dis, le budget n'est pas extensible dans les foyers (en fait, je crois bien avoir lu que le budget « loisirs » a explosé vers la fin des années 90, mais a ensuite stagné, parce que les salaires ont fait pareil). Et oui, quelque chose de dématérialisé, qui certes coûte en temps (écrire les chansons, répéter, aller en studio, tout ça), mais dont le besoin en main d'œuvre a énormément baissé (je ne parle donc pas uniquement du côté matériel), quand on ne voit pas d'impact sur les prix, ben on se sert (j'ai fait partie de la génération Napster — depuis j'ai acheté la plupart des CD que j'avais téléchargés, copiés sur cassette audio, etc. — ceux que je n'ai pas sont généralement ceux qui n'ont jamais été réédités sous forme de CD).
Tu parles comme un vieux coin qui ne se souvient pas qu'il a été un jeune coin. :-)
[1] Je pourrais commencer à détailler le prix du jeux en lui-même (la cartouche Nintendo vierge à 80FF pour quiconque voudrait développer officiellement pour, avec obligation d'acheter une quantité minimale, etc. Bref, situation de monopole pour Nintendo qui s'en mettait plein les fouilles.
[...] les producteurs ont mis en place une stratégie qui consistait à miser des budgets énormes sur des "artistes" pas si musiciens que ça mais trés vidéo-géniques et storytelling-isable, prenons les 2 plus connus, Eminem et 50 cents, ils n'ont pas plus de tallents que beaucoup de rappeurs de leur génération [...]
Je ne sais pas pour 50 cents (j'ai vaguement vu ses clips, vaguement entendu ses chansons, mais ça s'arrête là). Pour Eminem, je ne suis pas d'accord du tout. Lorsque j'entends du rap à la radio (radio et rap, on peut déjà deviner que je ne suis pas chez moi), je sais reconnaître instantanément Eminem des autres rappeurs, même si je ne connais pas le titre. Il a un phrasé, une tessiture de voix, etc., qui lui sont propres et que je n'entends pas chez les autres.
Concernant l'intérêt des clips : « Slim Shady » est hilarant et a tout à voir avec la chanson. Comme quoi...
Bref, c'est ton avis. :-) Et soyons bien d'accord : mon avis ne vaut pas plus. Juste qu'il s'agit de deux subjectivités exprimées... :)
Aujourd'hui après avoir généré du pognon, le public s'en est totallement désintéressé. Tu as écouté et acheté le premier album, puis le second et le troisième tu le connaissais déjà avant qu'il ne sorte.
Bof. On dit ça aussi de la musique que j'écoute (principalement du métal). Je ne pense pas que ce soit spécifiquement lié au pognon très honnêtement. J'aime bien AC/DC par exemple, mais même pour leurs albums les plus anciens, je préfère leurs tous premiers, quand ils n'étaient pas encore multi-millionaires (et oui, bon, quand Bon Scott était toujours en vie et pas mort étouffé par son vomi). Sauf qu'ils n'étaient toujours pas multi-millionaires pour les quelques albums après ! :-)
La plupart des artistes à succès avaient leur CD qui coûtaient entre 100 et 120FF. Je m'en souviens très bien, vu que j'ai eu la chance d'être ado-sans-le-sou pendant les années 90. ;-)
Les CD « pas chers » étaient souvent des trucs genre « compilation Dance M6 » vendues en kiosques...
Ben oui, exactement : 130FF, ramenés en Euros ça nous donne (130/6,55957) 19,81837€.
Plusieurs choses : pour info, 130FF, c'était plutôt dans les années 90, car de toute manière le CD n'a été commercialement utilisable qu'à partir de 1982.
Ensuite, en supposant une inflation à 3% (bien au-delà de la réalité), on se retrouve avec un CD qui devrait coûter plutôt dans l'ordre de 35.79418€ après 20 ans d'inflation constante. Et pourtant BEAUCOUP de CD coûtent entre 10€ et 20€. Donc oui, objectivement, le prix du CD a baissé. Maintenant, j'estime que c'est la moindre des choses. À la fin des années 90, les maisons de disque continuaient de vendre les CD de J-J Goldman, Metallica, etc. à des prix délirants, malgré la très forte rentabilisation de ces titres. Et ce sont donc les titres déjà fortement rentabilisés qui sont, enfin, financièrement accessibles.
Par contre, la diversité souffre beaucoup de la politique des maisons de disque vis à vis de leurs choix plutôt conservateurs en terme de risques et de « pari » sur de nouveaux musiciens..
Très utile de breveter une technologie A + epsilon quand tout le monde peut utiliser une technologie A qui fait la même chose en pareil…
Oui, j'ai pensé à ça au moment où je postais, et j'avoue que j'ai honteusement espéré que personne ne relèverait (plus par flemme que par mauvaise foi) ... :-P
Un accord entre les pharmaciens et le gouvernement a été conclu en juin 1999 (décret du 12 juin 1999) :
* les pharmaciens possèdent un droit de substitution qui leur permet de proposer des médicaments génériques à leurs clients en remplacement de certains médicaments de référence (princeps) prescrits. Ils doivent indiquer sur l'ordonnance le nom du médicament délivré et la posologie proposée.
* le médecin prescripteur peut refuser la substitution.
(l'emphase est de moi)
Et voilà comment on peut potentiellement avoir une connivence entre un médecin/un hôpital/une clinique, etc., et l'industrie pharmaceutique.
Brand-name drug companies have used a number of strategies to extend the period of ''market exclusivity'' on their drugs, and prevent generic competition.
This may involve aggressive litigation to preserve or extend patent protection on their medicines, a process referred to by critics as “evergreening”.
Patents are typically issued on novel pharmacological compounds quite early in the drug development process, at which time the ‘clock’ to patent expiration begins ticking.
Later in the process, drug companies may seek new patents on the production of specific forms of these compounds, such as single enantiomers of drugs which can exist in both “left-handed” and “right-handed” forms, different inactive components in a drug salt, or a specific hydrate form of the drug salt. If granted, these patents ‘reset the clock’ on patent expiration.
(là encore l'emphase est de moi)
Voilà une autre manière d'empêcher un certain type de médicament d'entrer dans le domaine public. Je suis sûr que chercher un peu plus me permettrait de trouver d'autres liens ...
Je vois quand même un rapport : de même qu'on étend le droit d'auteur après sa mort (de 50 à 70 ans, et avant ça de xx années à 50 ans, et avant ça ...), les entreprises de l'industrie pharmaceutique modifient de façon insignifiante la/les molécule/s composant leurs médicament, de façon insignifiante. Ainsi, les molécules sont bien différentes et brevetables, MAIS ont exactement le même effet. Ou comment obtenir un brevet « à vie » sur leurs médicaments (et arrêter la production de la version précédente aussi bien sûr).
Elles définissent une philosophie (ce qui est libre doit rester libre, par exemple),
Les BSD ne sont-elles pas libres? Raté, ce n'est pas une limite du libre, le libre s’intéresse à celui qui reçoit le code, ensuite on est libre (d'imposer que ce qui est libre doit rester libre, ou ne pas l'imposer). Je n'ai rien vu dans les 4 libertés qui dise que ce qui est libre doit rester libre (les 4 libertés ne s’intéressent pas au récepteur du récepteur)
Mauvais argument : les gens qui font dans la BSD ont généralement 2 ou 3 arguments classiques :
Tant qu'on reconnaît ma contribution (citer les auteurs), tout va bien
Je me fous de ce que font les gens avec, c'est leur problème (vraiment ? alors pourquoi ne pas publier dans le domaine public ? Ah ben oui, à cause de mon 1. :-) )
De toute manière, si on nous forke de façon proprio notre projet, nous sommes plus nombreux et plus expérimentés : à ceux qui font du proprio de se faire chier à se synchroniser avec nous. Ça irait plus vite pour eux s'ils nous filaient leurs contributions.
À cela je rajouterais un quatrième argument : il y a une certaine forme de « gentleman's agreement » parmi ceux qui codent en BSD, du genre « on te force pas, mais ce serait quand même plus poli de nous remonter les bugs ou les features que tu as trouvés/ajoutés, mais c'est toi qui voit.
Perso j’exècre le terme « libriste », parce qu'il rime un peu trop avec « fondamentaliste » (et pourtant, je me considère comme BSDiste dans l'âme, va comprendre).
Je pense que l'esprit du journal reste « valide » dans le sens où beaucoup de gens oublient que ce qui a fait que la GPL et la notion de logiciel libre ont été créés, c'est bien une éthique de partage de la connaissance, et que cette connaissance devrait être accessible à qui reçoit l'objet qui la contient (nous sommes bien d'accord, je ne parle pas de « tous »).
Tu colles aux mots un peu trop je trouve. Par exemple, tu vas sauter à pieds joints sur un mec qui dit que son livre est « libre » (alors qu'il ne respecte pas les 4 libertés du logiciel libre), mais lorsque quelqu'un essaie de dire que le libre ne s'applique pas forcément de la même manière à tous les supports selon leur nature, tu aboies. Je n'y vois pas de contradiction dans ton comportement cependant, simplement, il se trouve que pour toi, voir uniquement les 4 libertés du logiciel libre t'arrange. Et ça ne convient pas à tout le monde.
De plus en plus, dans les commentaires de Linuxfr, c'est pour des raisons techniques et économiques que le logiciel libre est défendu, et l'argument éthique est moins présent qu'il a pu l'être il y a quelques années.
Peut-être parce que le libre n'a aucune éthique, et que seuls quelques "anti-système" trollaient seuls dans leur coin?
Le libre, c'est les 4 libertés. Pour construire Linux ou une bombe nucléaire (ou utiliser Linux pour construire une bombe nucléaire). Si tu y vois une éthique... Moi j'en vois aucune. J'en vois un outil. Technique (accès au code).
Dire ça, c'est totalement ignorer « l'esprit des lois » : tu choisis d'ignorer le côté éthique lié au mouvement des logiciels libres, tu le nies, ça n'en rend pas moins la chose vraie : la première personne à avoir réellement pensé et tenté de formaliser ce qui rendait un logiciel libre¹, c'est quelqu'un qui a fait en sorte qu'au moment où il créait sa propre licence libre, elle assurerait que redistribution du programme == redistribution des sources...
Oui bien entendu, on peut toujours faire en sorte de respecter la loi à la lettre, et ce faisant détourner l'intention originelle de la loi (ou en ce qui nous concerne, de la licence). Tivo l'a bien fait, après tout. Ils respectent la GPL (v2) à la lettre. Et techniquement/légalement, il n'y a rien à faire. Nous sommes bien d'accord. Mais la notion de partage qui est la base sur laquelle RMS s'est basé pour définir le logiciel libre et la GPL, elle, n'est plus là. Pas dans son acception originelle.
[1] Le logiciel libre (i.e. qui respecte les 4 libertés selon Stallman) existait avant bien entendu. Simplement, à ma connaissance, personne n'avait tenté d'en faire une catégorie explicitement : il s'agissait juste d'un usage normal (surtout dans les milieux académiques).
Hum. J'aimerais faire une petite mise au point sur le métier de chercheur en général. Un chercheur effectue très souvent trois métiers en un :
Chercheur, c'est-à-dire qu'il travaille sur un domaine donné, et essaie de trouver des choses originales. Quand il croit avoir trouvé quelque chose d'intéressant avec des résultats concluants, alors il va chercher où publier (en fonction du niveau de la découverte, du temps qu'il lui faudra pour finir d'obtenir tous les résultats dont il a besoin, etc.). Je reviendrai sur ce point plus tard.
Administratif : il faut rédiger des propositions pour obtenir des financements. Il faut aussi rédiger des livrables/rapports pour justifier ces financements et donner des conclusions à propos du thème de recherche sur lequel on a été payé. Dans mon équipe actuelle, les rapports sont trimestriels pour certains projet donnés, et parfois mensuels (mais moins gros) pour d'autres.
Enseignant : il faut transmettre le savoir accumulé aux générations futures. Soit dit en passant, tous les chercheurs ne sont pas obligés de le faire, mais la plupart enseignent au moins une trentaine d'heures par an.
Revenons sur le premier point. Si je soumets ma recherche pour une publication, qui pourrait évaluer mon travail ? Les autres chercheurs de mon domaine, bien entendu. Ce qui signifie que de toute manière, les chercheurs s'évaluent et se critiquent entre eux, et que c'est aussi une partie de leur job de le faire. J'évalue une dizaine d'articles par an environ (peut-être un peu plus, mais sans doute pas plus de 15/an je pense). Chaque article me prend entre un jour (s'il s'agit d'un sujet que je connais très bien) et une semaine (s'il s'agit de quelque chose de très éloigné de mon domaine d'expertise). J'inclus le temps pris pour rédiger mes commentaires dans tout ça. Disons qu'en moyenne un article me prend 2 jours à évaluer. Ça signifie que je consacre entre 20 et 30 jours par an seulement à l'évaluation du travail de mes collègues chercheurs. Et c'est normal, ça fait partie de la description du boulot de chercheur.
La sélection, les allers-retours entre comité de relecture et chercheurs se fait indépendamment des maisons d'édition. Bref, le boulot de la maison d'édition arrive ensuite, quand il faut produire les actes d'une conférence, d'un journal ou d'un colloque en règle générale.
La partie revue d'articles de recherche n'est donc pas rémunérée, mais je trouve cela normal. On n'a pas d'un côté les chercheurs, et de l'autre les évaluateurs. De plus très souvent on distribue à un prof ou un chargé de recherche un ensemble d'articles, et il va ensuite les distribuer à son équipe pour évaluation. Dès lors, comment rémunérer les évaluations d'articles ? Former un chercheur (c'est-à-dire un étudiant de master ou un thésard) c'est aussi lui donner des articles à évaluer, parmi l'état de l'art.
Les maisons d'édition arrivent donc ensuite, lorsque les articles sont soumis, corrigés, etc. Ce sont les maisons d'édition qui se chargent de rendre le tout cohérent, etc. Bref, de faire un boulot d'édition. Ni plus, ni moins. C'est un boulot important. Ce qui est gênant avec la façon dont ça se passe en règle générale, c'est que très souvent, un auteur doit céder son copyright à la maison d'édition. Les raisons sont souvent spécieuses (surtout maintenant que la publication électronique existe) : les tirages sont très faibles et donc coûtent cher (pour des documents qui peuvent atteindre 500 pages parfois), et il faut maintenir le portail d'accès aux publications, en incluant le moteur de recherche, etc. Sauf que, manque de pot, le tirage, on en a plus grand chose à faire désormais. Et oui, il faut maintenir le/les sites web, mais soyons sérieux, il s'agit de coûts fixes pour la plupart, et le ou les auteurs de l'article ne touche(nt) rien dessus.
Là encore, que je ne touche pas d'argent sur une recherche où je suis déjà payé, je n'ai pas de problème. Qu'une maison d'édition se fasse un peu d'argent pour payer ses employés, le/les sites web, etc., pas de souci. Qu'elle fasse du bénéfice ne me pose pas de problème non plus. Qu'elle fasse payer le fruit d'une recherche très souvent publique au prix fort, c'est par contre quelque chose qui m'écœure. Cette recherche, payée avec les deniers du peuple (quel que soit le pays) est rendue inaccessible par ce système. Oui, il y a des moyens de circonvenir à cela (inclure l'article sous forme de version étendue, avoir une mise en page différente, etc.), mais ça reste du « bricolage ».
Oui alors euh. La fac où je bosse a des licences pour IEEE, ACM, et Springer (en partie au moins), et même si beaucoup des articles sont dispo sur CiteSeer, il en existe encore qui ne le sont pas. Et dans ce cas, je suis bien content d'avoir accès à ACM et IEEE. Je ne dis pas que c'est « bien », juste que c'est nécessaire pour faire mon boulot.
J'adorerais n'avoir à aller que sur Arxiv ou CiteSeer pour lire des articles, ou savoir que mes articles sont dispo là-bas, mais ce n'est malheureusement pas le cas. Et lorsque je cite des articles, qui plus est des articles fondateurs (je te propose de chercher l'article de deux pages de L.Lamport sur Sequential Consistency sans avoir accès à la bibliothèque de l'ACM), si je veux pouvoir vérifier quoi que ce soit, il me faut cet accès aux bibliothèques/librairies numériques.
Enfin, je trouve infiniment triste de devoir céder mon copyright aux maisons d'édition alors que désormais, comme le faisaient remarquer un tas de gens, il est si simple d'héberger sur sa page l'article qui a été accepté, et qu'il n'est plus réellement nécessaire d'imprimer les actes d'une conférence ou d'un journal (il « suffirait » de donner un accès aux auteurs aux actes en questions, et ceux-ci le mettraient en ligne, sur leur site web par exemple — inutile de payer pour une grosse bande passante pour les éditeurs du coup).
[^] # Re: Discrimination positive
Posté par lasher . En réponse au journal Journée de la femme : frustration et marketing. Évalué à 3.
Je disais :
Tu répondais :
Ce n'est absolument pas ce que je dis. Je dis que si tu as suffisamment de femmes dans les postes « en C » comme ils disent ici (Chief-something-something, tels que CEO, CTO, …), et dans les postes juste en dessous (et je ne dis pas 50-50 hein, juste qu'il en faut « suffisamment » avec un haussement d'épaule à te renvoyer si tu me demandes de quantifier — je n'en sais rien), si on en avait suffisamment, disais-je, alors les mentalités sur la gestion de la boite et des services changerait sans doute. Idem si on avait plus d'hommes en RH hein (houuu, le vilain amalgame RH/femmes :-) ).
Je dis que le fait d'avoir une mixité plus importante à tous les niveaux d'une entreprise, dans tous les domaines, serait sans doute bénéfique à l'entreprise tant en termes de vision (à courte et longue échéances) que dans la vie de la boite elle-même. Et de ça, je n'ai aucune preuve. C'est juste mon intuition.
[^] # Re: Discrimination positive
Posté par lasher . En réponse au journal Journée de la femme : frustration et marketing. Évalué à 6.
Ben justement, je me connaissais en fin de lycée, j'ai vu ma sœur (pourtant bien plus forte que moi en maths) se ramasser en fac, et je doutais de mes capacités à suivre en prépa. Du coup, je suis allé en IUT, en me disant qu'au moins si j'étais pas suffisamment bon pour intégrer une école, je pourrais toujours bosser.
Et j'insiste sur une chose : tout le monde n'est pas câblé pareil. Les études de type prépa, c'était pas pour moi à l'époque (peut-être pas non plus maintenant d'ailleurs). Ma façon d'aborder un problème n'était pas la même que celle de gens ayant fait prépa dans mon école. Et quand pour mon binôme et moi (tous les deux sortis du même IUT), en prog système et concurrente, nous passions une soirée pour finir un TP, et que j'expliquais que c'était relativement cool (bière à la main, etc.), alors que j'en chiais grave en analyse numérique dans le même temps, mon intuition qui était que la prog système devait être simple pour un mec ayant fait prépa s'est révélée totalement fausse : un de mes collègues m'expliquait que moi c'était une soirée que ça me prenait, mais lui facilement deux ou trois. Idem pour algorithmique vs programmation. Certains forts en maths étaient des brutes en algo, avaient tout pigé à la complexité, etc., mais quand il s'agissait de programmer les projets, plus personne (de la même manière que lorsqu'il s'agissait de faire des maths relativement avancées pour moi, j'étais bien content d'avoir la béquille fournie par certains potes). Le circuit unique prépa+école est justement mauvais car il ne forme que des gens ayant une approche identique des problèmes (je force le trait bien entendu). L'intérêt d'avoir des gens venant d'horizons différents (et c'est ce que j'essayais d'expliquer dans le message précédent) est qu'on a plusieurs points de vue très différents au final, qui enrichissent tout le monde.
Dernier exemple (totalement anecdotique celui-là) : j'estime que globalement, même s'il y a eu des pics de travail en école, j'ai relativement peu bossé. Par contre, en Master recherche, quand il fallait bosser sur un article (ce qui impliquait lire les articles de la biblio, et parfois les articles référencés dedans, des bouquins, etc.), bref, quand il fallait faire preuve d'une autonomie totale, chercher par soi-même, etc., pour finalement présenter l'article initial comme si on l'avait écrit soi-même, je me ramassais d'excellentes notes. Tout simplement parce qu'il s'agissait d'un type de contrat qui me convenait mieux : « je ne sais pas comment tu te débrouilles gamin, mais à la data XXX tu dois avoir pigé l'article et être capable de répondre aux questions du prof à ce sujet ».
J'ai eu des matières où ça se passait comme ça, et des matières où l'évaluation était plus classique (exam). Je me suis souvent planté aux exams, et jamais dans le cas de présentation d'articles. Parce que la nature du travail est différente.
Pour reboucler avec les femmes dans les milieux à forte population masculine, il faudrait que je retrouve les études, mais certaines montraient des trucs intéressants :
[^] # Re: Discrimination positive
Posté par lasher . En réponse au journal Journée de la femme : frustration et marketing. Évalué à 5.
Je vais te donner une autre série d'exemples, qui ne concernent pas les femmes : l'accès aux études. Je n'aurais jamais pu accéder à une (bonne) école d'ingé en suivant la voie classique (prépa en deux ou trois ans, puis concours). Je ne suis tout simplement pas bien câblé (je déteste le par-cœur qui ne vient pas d'une certaine pratique autre que faire « bêtement¹ » des exercices). Heureusement, il a été prévu des ponts pour laisser leur chance à des étudiants venant de filières techniques ou technologiques de tenter leur chance dans les écoles d'ingé². On parle bien d'un certain nombre de places réservées aux gens venant de filières techniques. Ce qui est bien entendu vicieux, c'est que l'école n'est pas tenue d'accepter les étudiants en question. Par exemple, comme toutes les écoles d'ingénieur de France, l'École Polytechnique doit réserver quelques places pour les IUT/STS. En pratique, elles ne sont — corrigez-moi si je me trompe — jamais remplies. Il faut réserver des places, mais l'évaluation du niveau requis pour les remplir reste à la discrétion de chaque école.
Cela dit en pratique, les écoles qui ne sont pas dans le top 10 (en France) ont tendance à accepter les bons élèves d'IUT et STS dans des proportions raisonnables. Le raisonnement est que, si tu es dans les 5-10% du haut du panier de ta promo (en fonction d'où tu viens), alors tu aurais sans doute eu le niveau pour faire une prépa aussi³. Cet apport de gens plutôt techniques crée des interactions intéressantes : souvent les gens venant de prépa ou de fac ne sont pas (très) au courant des techniques de programmation, et souvent, de par la nature des études techniques, ceux qui en viennent ont une vision très appliquée des outils mathématiques. J'ai beaucoup appris de certains camarades vraiment forts en maths (et qui ont fini par me dépasser très vite en algorithmique, les salauds !), et j'espère bien leur avoir donné de bons conseils au niveau technique de temps à autres. Bref, le temps où l'école d'ingé était réservée à l'élite qui vient de prépa est relativement révolue. Par contre, beaucoup restent des « fils de » (ingé, enseignant, etc.). Ce qui m'amène à mon deuxième exemple de quotas, plus proche de ce dont nous discutions précédemment.
Tout le monde⁴ a hurlé au scandale quand HEC a commencé de permettre à des étudiants méritants issus de milieux difficiles d'intégrer l'école (voir l'article sur la Convention éducation prioritaire ainsi qu'ici). On a crié à la baisse du niveau, etc., etc. C'est là que je conseille aux gens qui pensent ainsi de regarder la conférence gesticulée de Franck Lepage (que j'ai découverte ici même), et d'écouter le récit qu'il fait de son entrée à Sciences Po. À l'époque, il explique qu'il trouve très bien d'avoir entrepris cette initiative, mais que le problème n'est pas tant d'entrer à Sciences Po que d'en sortir (il a raison — à mon avis le problème est bien plus important qu'en école d'ingénieur). D'après ce lien les étudiants issus de ZEP ont bien réussi leur parcours.
Bref : les quotas, une fois encore, ne sont pas là pour introduire « plus d'inégalités pour chasser les inégalités ». Ils sont là pour compenser les défaillances d'un système. Je crois que tout le monde est d'accord pour dire que si le système éducatif était mieux fichu, que si les parents s'occupaient mieux de leurs mômes, que si … alors les quotas ne serviraient à rien. En attendant, j'attends toujours de voir comment ces élèves issus de ZEP auraient réussi à intégrer l'école — et à en sortir diplômés ! — sans un coup de pouce dû aux quotas.
[1] Je sais bien que ce n'est pas bêtement, mais je me permets ce raccourci.
[2] Pour la fac, pas de souci, on peut directement aller en troisième année de licence générale avec un BTS ou un DUT — par contre il n'y a à ma connaissance aucune mise à niveau dans les matières où l'on est moins bien formé (i.e. maths, physique/élec pour un IUT info par ex, systèmes / algorithmique pour un GEII, etc.).
[3] Le niveau sans doute, la mentalité qui va avec, comme je l'expliquais plus tôt, c'est autre chose.
[4] Au moins les anciens de Sciences Po, et les parents de la rive gauche de Paris …
[^] # Re: Merci
Posté par lasher . En réponse au journal Journée de la femme : frustration et marketing. Évalué à 3.
Tu as en gros raison, mais un peut tort aussi. :-) Cela dit, ton raisonnement est juste. Je m'explique : tu postules pour un génie particulier, en fonction de ta provenance (dans mon cas, j'avais fait un IUT informatique, j'avais le droit d'aller en bio, info, et systèmes urbains, si je ne me trompe pas). Ceux qui venaient de la prépa intégrée pouvaient postuler pour n'importe quelle branche, mais en fonction de leurs résultats, seules certaines leur étaient accessibles. Je pense qu'en effet, le sexe de l'étudiant n'avait rien à voir.
Je me situe à deux niveaux. Le premier, c'est celui de démontrer l'accessibilité et « l'exemplarité » de certaines professions, et de montrer qu'il ne s'agit pas d'emplois « pour garçons », de même qu'il n'existe pas de « sciences pour filles ». Et cela passe (entre autres) par introduire plus de femmes dans des catégories professionnelles connues pour être majoritairement dominées par les hommes. Je ne retrouve plus le lien ici, mais un article faisait une jolie rétrospective et montrait que les femmes avaient été les premières programmeuses tout simplement à cause de préjugés sur certaines qualités attribuées à leur sexe. Puis, quand la programmation a commencé à devenir « importante », on a recadré cette pratique pour devenir de plus en plus masculine. Un peu comme les lettres classiques que les hommes comprenaient « naturellement » en fin de XIXè et début de XXè siècle. Puis, lorsque les sciences (maths, physique) ont commencé à prendre de l'importance, ce sont elles qui venaient « naturellement » aux hommes. Bref, pour moi le quota doit être un moyen appliqué avec parcimonie, et sous contrôle étroit pour éviter des dérives réellement inégalitaires.
Le deuxième niveau auquel je me situe est « sociétal ». Grunt en a déjà un peu parlé, et je me suis beaucoup exprimé sur le sujet sur ce site de par le passé. Il peut se résumer ainsi : depuis la naissance, on « genrifie » les gens. Un garçon doit aimer le bleu et les GI Joes; une fille le rose et Barbie (et peu importe si, il y a un siècle, le rouge et le « rose saumon » étaient des couleurs considérées comme masculines, et le bleu plutot féminin). Les sciences du vivant sont plutôt des sciences de filles (car cela approfondit la pulsion naturelle des femmes de vouloir être mères — ici j'exagère et je surinterprète, j'en conviens). Bref, toutes ces foutaises font que les choix effectués en prépa/école d'ingénieur sont (en partie) prédéterminées par 15-20 ans de structuration mentale sur les genres.
Pour moi, ces deux niveaux doivent être adressés pour régler le problème de l'inégalité homme/femme. Et comme il s'agit d'un cercle vicieux, il faut arriver à le briser, et l'instauration de quotas est un outil qui est (et devrait rester) de court terme. Mon exemple d'école d'ingénieur n'était là que pour illustrer comment le formatage des mentalités crée une espèce de déterminisme social sur les rôles que chaque individu doivent remplir en fonction de leur genre.
Enfin concernant ton PS: en école d'ingé, le génie biologique est différent de celui qu'on imagine à la fac. Par cela je veux dire que génie bio dans mon école, ça menait aux postes d'ingés qualité (domaine agro-alimentaire), ingés spécialisés en bio-médical, bio-matériaux & bio-mécanique, etc. Pour ce qui est du côté ingé qualité, la plupart ont dû se recaser car ils sont en concurrence directe avec d'autres types de formations qui proposent des gens tout aussi qualifiés. Ceux qui ont choisi la filière bio-médicale ont presque tous trouvé un emploi, par exemple.
[^] # Re: Discrimination positive
Posté par lasher . En réponse au journal Journée de la femme : frustration et marketing. Évalué à 4.
Je suis au pays de l'égalité des chances (les USA), ben ça fait peur. Je suis du coup aussi au pays du « les pauvres sont pauvres parce qu'ils ne font rien pour changer leur situation », discours parfois tenu par ces mêmes pauvres, qui rêvent d'un jour, eux aussi, créer leur boite, et devenir riches à millions. Et du coup ils donnent leur aval à un parti républicain ultra-réac.
Je vais tenter une comparaison maladroite avec les systèmes distribués (et en particulier les algos distribués) : ils ne sont efficaces que si un certain taux de panne n'est pas atteint, c'est-à-dire que tant que le système n'est pas cassé, il s'équilibre de lui-même, grâce à un jeu de règles codifiées et immuables. Là où ma comparaison a des limites, bien entendu, c'est quand on parles de règles immuables, ce qui ne peut arriver dans la société des hommes (qui est par nature dynamique, changeante, etc.).
On peut se passer de quotas quand le déséquilibre est faible. J'estime (j'ai peut-être tort) que c'est encore loin d'être le cas. L'égalité des chances n'est que la base sur laquelle construire une société égalitaire. Le fait est que, lorsqu'elle naît, une femme est implicitement rangée dans une catégorie de la population. Oui, je suis d'accord, comme les Noirs, les Arabes, etc. — mais il y a un moment où quand il s'agit de la moitié de la population, la priorité devient plus grande, surtout quand ladite population fait aussi partie des autres précitées !.
[^] # Re: Inégalités salariales
Posté par lasher . En réponse au journal Journée de la femme : frustration et marketing. Évalué à 2.
À ce niveau j'ai une question : la réaction des femmes que tu as croisées et parlant du « il ne sait pas s'en occuper » est-elle trouvée au-delà des nationalités ? Ou bien est-ce une réaction plutôt allemande ?
[^] # Re: Merci
Posté par lasher . En réponse au journal Journée de la femme : frustration et marketing. Évalué à 4.
Je vais me permettre de recaser un exemple que j'ai déjà du citer ici auparavant (et comme avant, je ne me souviens toujours pas de quelle étude il est tiré, désolé). On a envoyé des psychologues/sociologues/ethnologues/blah dans des écoles primaires. Que les enseignants soient hommes ou femmes, le constat a été globalement le même : l'instituteur¹ favorisait les garçons dans sa classe au niveau attention (de tête, c'était de l'ordre de 65-70%). Lorsqu'on lui fait remarquer, il s'offusque, il proteste, et dit que ce n'est pas vrai. On lui demande alors de rééquilibrer la donne. Ce que l'instituteur fait. Il maugrée au final, disant qu'il n'aime pas ça, que du coup il donne la préférence aux filles. Sauf que l'étude en question montre que l'instituteur « qui privilégie les filles quand on lui demande » faisait en fait du 50-50.
Je raconte l'histoire de cette étude pour une raison simple. Si dans l'absolu je suis parfaitement d'accord avec toi, que l'objectif devrait être l'égalité, etc., tout comme beaucoup l'ont déjà fait remarquer, ce qui est important, c'est d'employer des outils permettant d'y arriver. L'utilisation de quotas n'est pas idéale, mais bien utilisée, je pense sincèrement qu'elle peut marcher. Par exemple, si l'objectif est l'égalité, je ne vois pas pourquoi on mettrait des quotas à vie. Pourquoi ne pas donner une échéance ? Par exemple : on introduit des quotas, qui seront en place dix ans, renouvelables une fois. Ainsi, si la première tranche a montré qu'il y avait une amélioration mais qu'elle n'était pas suffisante pour s'approcher des objectifs visés, on peut reconduire l'expérience une fois — potentiellement avec une modification de la proportion voulue (i.e. on modifie les quotas). Au bout de vingt ans (après la potentielle reconduction donc), on peut considérer que, quel que soit le résultat de cette approche, cela doit avoir porté ses fruits ou bien avoir échoué (ou bien être considéré comme non-concluant).
Il y aura toujours la bonne vieille excuse du « oui mais avec des quotas je suis obligé de prendre quelqu'un qui a moins de compétences qu'un autre candidat, plus qualifié. ». C'est vrai. Mais ça permet de commencer à introduire une population différente dans un champ professionnel sous-représenté (on parlait de métier pour le moment à forte composante masculine, comme le monde des ingénieurs). Ça permet aussi de rappeler que ce genre de poste n'est pas simplement atteignable (je pense que peu de personnes en doutent par ici), mais aussi que ce n'est pas « honteux » ou « bizarre ». Au final, on élargit le champ des possibilités dans les mentalités en général (hommes et femmes). L'idée étant que ces femmes-moins-qualifiées-mais-acceptées verront leur succéder des employés (hommes ou femmes) qui eux, n'auront pas eu besoin de quota pour arriver, mais seront en nombre suffisant pour pouvoir avoir une vraie sélection sur compétence.
Pour finir sur une note plus personnelle : j'ai effectué mes études d'ingénieur dans une école qui propose six départements différents : mécanique, systèmes mécaniques, biologie, chimie, informatique, et « systèmes urbains ». Au pifomètre, je dirais que la répartition homme/femme était la suivante:
Je répète, il s'agit ici plus de « ressenti » que de vrais nombres (je ne sais pas s'ils sont disponibles quelque part d'ailleurs). Je trouve intéressant que les départements où les « maths classiques » sont les plus présentes (mécanique, avec l'analyse, etc., et informatique avec l'algèbre linéaire, la logique, etc.) soient ceux où les « garçons sont naturellement bons » (c'est évidemment faux), alors que ceux (je devrais dire « celui ») où la population est majoritairement féminine correspond au cliché que les femmes sont naturellement plus enclines à aller vers les sciences du vivant (biologie³).
Ce que je trouve intéressant, c'est que les départements qui ne dépendent que relativement des sciences « classiques », mais sont plutôt interdisciplinaires au niveau des prérequis (chimie, systèmes urbains), ont tendance à avoir un équilibre homme-femme bien plus marqué.
[1] Histoire de tordre le cou aux idées reçues concernant qui enseigne dans le primaire, qui en fac, etc., ici mon enseignant sera masculin².
[2] Dieu que c'est chiant de devoir faire plaisir à ceux (et celles²) qui veulent absolument « genrifier » la langue française quant au traitement masculin/féminin, quand il existe une règle de grammaire qui stipule que le pluriel mélangeant masculin et féminin sera accordé au masculin, ainsi que pour les formes neutres. Bref bref bref.
[3] Soyons bien clairs : le génie biologique nécessite une forte capacité à résoudre des problèmes de statistiques et de probabilités, ce qui nous ramène à l'analyse, etc., mais il ne s'agit pas de maths « classiques » au sens de ce qu'on apprend (par exemple) au lycée, en particulier en filière scientifique. Lorsque j'y étais, la proba était un peu une tarte à la crème, car seulement enseignée en Terminale. Forcément, lorsqu'on n'a que quelques semaines pour traiter du sujet, on ne peut pas approfondir beaucoup.
[^] # Re: Merci
Posté par lasher . En réponse au journal Journée de la femme : frustration et marketing. Évalué à -1.
Hahahahhahahaha.
[^] # Re: Merci
Posté par lasher . En réponse au journal Journée de la femme : frustration et marketing. Évalué à 0.
Comme Johnny Halliday qui est désormais belge car il payait trop d'impôts ? Et même lorsque Sarkozy a changé certains pans de la fiscalité qui auraient permis à Halliday de revenir en France pour payer la même chose qu'en Belgique, ben, il n'est pas revenu.
[^] # Re: Inacceptable?
Posté par lasher . En réponse au journal La RATP paranoland à deux pas de chez vous. Évalué à 2.
J'ai pertinenté, mais :
Heathrow (Londres) : j'arrive des USA. J'arrive en zone « internationale » (comprendre : non-EU). Là, je repasse par un contrôle¹, cette fois pour entrer en zone UE. Devine ce qui se passe si jamais j'ai une bouteille d'eau non vide avec moi en atterrissant là-bas ? :-)
[1] Parce que j'ai déjà eu un contrôle en règle, parfois à coups de rayons X — l'alternative étant de me faire tripoter de partout si je ne veux pas me soumettre au mécanisme.
[^] # Re: Mouais...
Posté par lasher . En réponse au journal Google m'a tuer !. Évalué à 3.
Calme-toi gamin. La plupart des mecs qui partaient en guerre contre pBpG étaient justement des intégristes du libre, mais de mauvais intégristes. Au moins RMS dirait simplement « Les produits MS sont propriétaires, donc quelle que soit leurs avantages techniques, ils ne m'intéressent pas. » Clair, concis, cohérent. Par contre, très souvent la plupart des gens qui trollaient sur Windows et auxquels répondait pBpG en étaient restés à win98 ou winME dans leur façon de critiquer ce système d'un point de vue technique.
Si tu es prêt à accepter l'agressivité incroyable de certains (kof kof — Albert — kof kof) envers pBpG — ou même l'agressivité de certains, point barre (kof kof — Zenitram — kof kof), il ne faut pas t'étonner de celle de pBpG.
D'ailleurs c'est très simple, pendant des années, il a eu des scores relativement bons (entre 1 et 5) parce qu'il cassait les arguments erronés des gens concernant le côté technique de Windows. Puis de nouveaux venus ont commencé à faire parler d'eux et à faire tout un tas d'attaques ad hominem et à systématiquement le pourrir niveau score — qu'il ait raison ou pas.
Quant à la mauvaise foi : allô ? Ça fait pourtant un bon moment que tu traînes sur LinuxFR, comment se fait-il que ça te choque uniquement pour lui ? Et autant il a été effectivement de très mauvaise foi concernant Vista, autant les moments de mauvaise foi que je lui attribue sont généralement liés aux « pratiques » (en entreprise, pratiques commerciales de MS, etc.), et qui là sont très souvent sujettes à opinion, et donc à idées subjectives.
Je trouvais sa présence extrêmement bénéfique à LinuxFR, car il forçait les gens à se renseigner avant d'affirmer n'importe quoi sur les produits MS.
[^] # Re: Interpol
Posté par lasher . En réponse au journal Un journaliste menacé de mort pour blasphème interpellé avec l'aide d'interpol. Évalué à 5.
Si le monsieur avait été en France, alors nous aurions normalement du refuser son extradition parce qu'il risque la peine de mort (et que nous l'interdisons chez nous).
[^] # Re: Pavé
Posté par lasher . En réponse au journal Comment je vais quitter gmail. Évalué à 2.
Ça dépend d'à qui il a envoyé ça, mais si ce sont ses amis, une bonne raison de lire est qu'il a fait l'effort de l'écrire pour eux.
# Socialistes et économie de marché
Posté par lasher . En réponse au journal Le PS est-il socialiste ?. Évalué à 6.
Mmmh, oui, et ? Rocard disait dans une conférence donnée dans une ENS (Ulm peut-être ?) : « les marchés sont utiles, mais ne leur demandons pas plus que ce qu'ils ne peuvent donner ». Dire que ce n'est pas socialiste, c'est peut-être vrai, mais il faudrait donner un contexte. De quel socialisme parle-t-on ? De celui de Jaurès, quand le socialisme était très, très proche du communisme ? De celui de Miterrand ? etc.
[^] # Re: trop cher
Posté par lasher . En réponse au journal Hollande et l'offre culturelle numérique. Évalué à 7.
Déjà, au nom de mes futurs adolescents de neveux (encore quelques années et on y arrive), je te dis merde et va te faire foutre, connard de base.
Ensuite, replaçons-nous dans les années 90. Les années 90, ce sont :
Si tu veux, on peut jouer de nouveau au jeu de l'inflation. Je suis presque certain qu'on en arrive à des prix à peu près équivalents à ceux qu'on a aujourd'hui. La différence, c'est que le budget individuel d'un jeu PS3 peut égaler ou dépasser une super-production hollywoodienne. Et pourtant le prix reste « constant » (après correction de l'inflation) par rapport à 20 ans auparavant. Évidemment, c'est dû au fait qu'il y a bien plus de consommateurs qu'il y a 20 ans pour ces jeux.
Concernant le « PC top à 1000€ » :
Enfin, beaucoup de ces connards d'ados ont la PS3 ou (exclusif) le PC top. La plupart n'a pas les deux. Si tu te renseignais un peu, tu saurais par exemple que le joueur moyen sur PC a entre 25 et 30 ans : c'est le seul qui peut se permettre de mettre à jour sa machine aussi régulièrement (RAM, carte graphique, SSD, etc.).
Concernant les iPhone, lecteurs mp3 en tous genres, etc., oui, de même que je me souviens ne pas avoir pu me permettre de me payer un baladeur K7 avant la toute fin de mon adolescence, quand les lecteurs mp3 (genre 64 ou 128 Mio) commençaient à pointer le bout de leur nez.
Comme tu le dis, le budget n'est pas extensible dans les foyers (en fait, je crois bien avoir lu que le budget « loisirs » a explosé vers la fin des années 90, mais a ensuite stagné, parce que les salaires ont fait pareil). Et oui, quelque chose de dématérialisé, qui certes coûte en temps (écrire les chansons, répéter, aller en studio, tout ça), mais dont le besoin en main d'œuvre a énormément baissé (je ne parle donc pas uniquement du côté matériel), quand on ne voit pas d'impact sur les prix, ben on se sert (j'ai fait partie de la génération Napster — depuis j'ai acheté la plupart des CD que j'avais téléchargés, copiés sur cassette audio, etc. — ceux que je n'ai pas sont généralement ceux qui n'ont jamais été réédités sous forme de CD).
Tu parles comme un vieux coin qui ne se souvient pas qu'il a été un jeune coin. :-)
[1] Je pourrais commencer à détailler le prix du jeux en lui-même (la cartouche Nintendo vierge à 80FF pour quiconque voudrait développer officiellement pour, avec obligation d'acheter une quantité minimale, etc. Bref, situation de monopole pour Nintendo qui s'en mettait plein les fouilles.
[^] # Re: trop cher
Posté par lasher . En réponse au journal Hollande et l'offre culturelle numérique. Évalué à 8.
Je ne sais pas pour 50 cents (j'ai vaguement vu ses clips, vaguement entendu ses chansons, mais ça s'arrête là). Pour Eminem, je ne suis pas d'accord du tout. Lorsque j'entends du rap à la radio (radio et rap, on peut déjà deviner que je ne suis pas chez moi), je sais reconnaître instantanément Eminem des autres rappeurs, même si je ne connais pas le titre. Il a un phrasé, une tessiture de voix, etc., qui lui sont propres et que je n'entends pas chez les autres.
Concernant l'intérêt des clips : « Slim Shady » est hilarant et a tout à voir avec la chanson. Comme quoi...
Bref, c'est ton avis. :-) Et soyons bien d'accord : mon avis ne vaut pas plus. Juste qu'il s'agit de deux subjectivités exprimées... :)
Bof. On dit ça aussi de la musique que j'écoute (principalement du métal). Je ne pense pas que ce soit spécifiquement lié au pognon très honnêtement. J'aime bien AC/DC par exemple, mais même pour leurs albums les plus anciens, je préfère leurs tous premiers, quand ils n'étaient pas encore multi-millionaires (et oui, bon, quand Bon Scott était toujours en vie et pas mort étouffé par son vomi). Sauf qu'ils n'étaient toujours pas multi-millionaires pour les quelques albums après ! :-)
[^] # Re: trop cher
Posté par lasher . En réponse au journal Hollande et l'offre culturelle numérique. Évalué à 6.
La plupart des artistes à succès avaient leur CD qui coûtaient entre 100 et 120FF. Je m'en souviens très bien, vu que j'ai eu la chance d'être ado-sans-le-sou pendant les années 90. ;-)
Les CD « pas chers » étaient souvent des trucs genre « compilation Dance M6 » vendues en kiosques...
[^] # Re: trop cher
Posté par lasher . En réponse au journal Hollande et l'offre culturelle numérique. Évalué à 5.
Ben oui, exactement : 130FF, ramenés en Euros ça nous donne (130/6,55957) 19,81837€.
Plusieurs choses : pour info, 130FF, c'était plutôt dans les années 90, car de toute manière le CD n'a été commercialement utilisable qu'à partir de 1982.
Ensuite, en supposant une inflation à 3% (bien au-delà de la réalité), on se retrouve avec un CD qui devrait coûter plutôt dans l'ordre de 35.79418€ après 20 ans d'inflation constante. Et pourtant BEAUCOUP de CD coûtent entre 10€ et 20€. Donc oui, objectivement, le prix du CD a baissé. Maintenant, j'estime que c'est la moindre des choses. À la fin des années 90, les maisons de disque continuaient de vendre les CD de J-J Goldman, Metallica, etc. à des prix délirants, malgré la très forte rentabilisation de ces titres. Et ce sont donc les titres déjà fortement rentabilisés qui sont, enfin, financièrement accessibles.
Par contre, la diversité souffre beaucoup de la politique des maisons de disque vis à vis de leurs choix plutôt conservateurs en terme de risques et de « pari » sur de nouveaux musiciens..
[^] # Re: Un mélange bordélique d'arguments..
Posté par lasher . En réponse à la dépêche Droit d’auteur, quel héritage ?. Évalué à 2.
Oui, j'ai pensé à ça au moment où je postais, et j'avoue que j'ai honteusement espéré que personne ne relèverait (plus par flemme que par mauvaise foi) ... :-P
Tiré de ce ce lien :
(l'emphase est de moi)
Et voilà comment on peut potentiellement avoir une connivence entre un médecin/un hôpital/une clinique, etc., et l'industrie pharmaceutique.
Autre exemple, tiré de ce lien-ci :
(là encore l'emphase est de moi)
Voilà une autre manière d'empêcher un certain type de médicament d'entrer dans le domaine public. Je suis sûr que chercher un peu plus me permettrait de trouver d'autres liens ...
[^] # Re: Un mélange bordélique d'arguments..
Posté par lasher . En réponse à la dépêche Droit d’auteur, quel héritage ?. Évalué à 3.
Je vois quand même un rapport : de même qu'on étend le droit d'auteur après sa mort (de 50 à 70 ans, et avant ça de xx années à 50 ans, et avant ça ...), les entreprises de l'industrie pharmaceutique modifient de façon insignifiante la/les molécule/s composant leurs médicament, de façon insignifiante. Ainsi, les molécules sont bien différentes et brevetables, MAIS ont exactement le même effet. Ou comment obtenir un brevet « à vie » sur leurs médicaments (et arrêter la production de la version précédente aussi bien sûr).
[^] # Re: Pas d'éthique!
Posté par lasher . En réponse au journal Qui maîtrise le code?. Évalué à 2.
Mauvais argument : les gens qui font dans la BSD ont généralement 2 ou 3 arguments classiques :
À cela je rajouterais un quatrième argument : il y a une certaine forme de « gentleman's agreement » parmi ceux qui codent en BSD, du genre « on te force pas, mais ce serait quand même plus poli de nous remonter les bugs ou les features que tu as trouvés/ajoutés, mais c'est toi qui voit.
Perso j’exècre le terme « libriste », parce qu'il rime un peu trop avec « fondamentaliste » (et pourtant, je me considère comme BSDiste dans l'âme, va comprendre).
Je pense que l'esprit du journal reste « valide » dans le sens où beaucoup de gens oublient que ce qui a fait que la GPL et la notion de logiciel libre ont été créés, c'est bien une éthique de partage de la connaissance, et que cette connaissance devrait être accessible à qui reçoit l'objet qui la contient (nous sommes bien d'accord, je ne parle pas de « tous »).
Tu colles aux mots un peu trop je trouve. Par exemple, tu vas sauter à pieds joints sur un mec qui dit que son livre est « libre » (alors qu'il ne respecte pas les 4 libertés du logiciel libre), mais lorsque quelqu'un essaie de dire que le libre ne s'applique pas forcément de la même manière à tous les supports selon leur nature, tu aboies. Je n'y vois pas de contradiction dans ton comportement cependant, simplement, il se trouve que pour toi, voir uniquement les 4 libertés du logiciel libre t'arrange. Et ça ne convient pas à tout le monde.
[^] # Re: Pas d'éthique!
Posté par lasher . En réponse au journal Qui maîtrise le code?. Évalué à 3.
Dire ça, c'est totalement ignorer « l'esprit des lois » : tu choisis d'ignorer le côté éthique lié au mouvement des logiciels libres, tu le nies, ça n'en rend pas moins la chose vraie : la première personne à avoir réellement pensé et tenté de formaliser ce qui rendait un logiciel libre¹, c'est quelqu'un qui a fait en sorte qu'au moment où il créait sa propre licence libre, elle assurerait que redistribution du programme == redistribution des sources...
Oui bien entendu, on peut toujours faire en sorte de respecter la loi à la lettre, et ce faisant détourner l'intention originelle de la loi (ou en ce qui nous concerne, de la licence). Tivo l'a bien fait, après tout. Ils respectent la GPL (v2) à la lettre. Et techniquement/légalement, il n'y a rien à faire. Nous sommes bien d'accord. Mais la notion de partage qui est la base sur laquelle RMS s'est basé pour définir le logiciel libre et la GPL, elle, n'est plus là. Pas dans son acception originelle.
[1] Le logiciel libre (i.e. qui respecte les 4 libertés selon Stallman) existait avant bien entendu. Simplement, à ma connaissance, personne n'avait tenté d'en faire une catégorie explicitement : il s'agissait juste d'un usage normal (surtout dans les milieux académiques).
[^] # Re: Réponse d'Elsevier
Posté par lasher . En réponse à la dépêche Le libre accès et l'appel au boycott contre Elsevier. Évalué à 2.
Hum. J'aimerais faire une petite mise au point sur le métier de chercheur en général. Un chercheur effectue très souvent trois métiers en un :
Revenons sur le premier point. Si je soumets ma recherche pour une publication, qui pourrait évaluer mon travail ? Les autres chercheurs de mon domaine, bien entendu. Ce qui signifie que de toute manière, les chercheurs s'évaluent et se critiquent entre eux, et que c'est aussi une partie de leur job de le faire. J'évalue une dizaine d'articles par an environ (peut-être un peu plus, mais sans doute pas plus de 15/an je pense). Chaque article me prend entre un jour (s'il s'agit d'un sujet que je connais très bien) et une semaine (s'il s'agit de quelque chose de très éloigné de mon domaine d'expertise). J'inclus le temps pris pour rédiger mes commentaires dans tout ça. Disons qu'en moyenne un article me prend 2 jours à évaluer. Ça signifie que je consacre entre 20 et 30 jours par an seulement à l'évaluation du travail de mes collègues chercheurs. Et c'est normal, ça fait partie de la description du boulot de chercheur.
La sélection, les allers-retours entre comité de relecture et chercheurs se fait indépendamment des maisons d'édition. Bref, le boulot de la maison d'édition arrive ensuite, quand il faut produire les actes d'une conférence, d'un journal ou d'un colloque en règle générale.
La partie revue d'articles de recherche n'est donc pas rémunérée, mais je trouve cela normal. On n'a pas d'un côté les chercheurs, et de l'autre les évaluateurs. De plus très souvent on distribue à un prof ou un chargé de recherche un ensemble d'articles, et il va ensuite les distribuer à son équipe pour évaluation. Dès lors, comment rémunérer les évaluations d'articles ? Former un chercheur (c'est-à-dire un étudiant de master ou un thésard) c'est aussi lui donner des articles à évaluer, parmi l'état de l'art.
Les maisons d'édition arrivent donc ensuite, lorsque les articles sont soumis, corrigés, etc. Ce sont les maisons d'édition qui se chargent de rendre le tout cohérent, etc. Bref, de faire un boulot d'édition. Ni plus, ni moins. C'est un boulot important. Ce qui est gênant avec la façon dont ça se passe en règle générale, c'est que très souvent, un auteur doit céder son copyright à la maison d'édition. Les raisons sont souvent spécieuses (surtout maintenant que la publication électronique existe) : les tirages sont très faibles et donc coûtent cher (pour des documents qui peuvent atteindre 500 pages parfois), et il faut maintenir le portail d'accès aux publications, en incluant le moteur de recherche, etc. Sauf que, manque de pot, le tirage, on en a plus grand chose à faire désormais. Et oui, il faut maintenir le/les sites web, mais soyons sérieux, il s'agit de coûts fixes pour la plupart, et le ou les auteurs de l'article ne touche(nt) rien dessus.
Là encore, que je ne touche pas d'argent sur une recherche où je suis déjà payé, je n'ai pas de problème. Qu'une maison d'édition se fasse un peu d'argent pour payer ses employés, le/les sites web, etc., pas de souci. Qu'elle fasse du bénéfice ne me pose pas de problème non plus. Qu'elle fasse payer le fruit d'une recherche très souvent publique au prix fort, c'est par contre quelque chose qui m'écœure. Cette recherche, payée avec les deniers du peuple (quel que soit le pays) est rendue inaccessible par ce système. Oui, il y a des moyens de circonvenir à cela (inclure l'article sous forme de version étendue, avoir une mise en page différente, etc.), mais ça reste du « bricolage ».
[^] # Re: boycotter … jusqu'où ?
Posté par lasher . En réponse à la dépêche Le libre accès et l'appel au boycott contre Elsevier. Évalué à 2.
Oui alors euh. La fac où je bosse a des licences pour IEEE, ACM, et Springer (en partie au moins), et même si beaucoup des articles sont dispo sur CiteSeer, il en existe encore qui ne le sont pas. Et dans ce cas, je suis bien content d'avoir accès à ACM et IEEE. Je ne dis pas que c'est « bien », juste que c'est nécessaire pour faire mon boulot.
J'adorerais n'avoir à aller que sur Arxiv ou CiteSeer pour lire des articles, ou savoir que mes articles sont dispo là-bas, mais ce n'est malheureusement pas le cas. Et lorsque je cite des articles, qui plus est des articles fondateurs (je te propose de chercher l'article de deux pages de L.Lamport sur Sequential Consistency sans avoir accès à la bibliothèque de l'ACM), si je veux pouvoir vérifier quoi que ce soit, il me faut cet accès aux bibliothèques/librairies numériques.
Enfin, je trouve infiniment triste de devoir céder mon copyright aux maisons d'édition alors que désormais, comme le faisaient remarquer un tas de gens, il est si simple d'héberger sur sa page l'article qui a été accepté, et qu'il n'est plus réellement nécessaire d'imprimer les actes d'une conférence ou d'un journal (il « suffirait » de donner un accès aux auteurs aux actes en questions, et ceux-ci le mettraient en ligne, sur leur site web par exemple — inutile de payer pour une grosse bande passante pour les éditeurs du coup).
Bref bref.
[^] # Re: Durex sed lex
Posté par lasher . En réponse au journal megafermeture.fbi. Évalué à 2.
Ça dépend de ta définition de « loi ».