Tout ce foin autour de cette réforme est totalement ridicule. La "réforme" a été validée en 1990, ce qui déja à l'époque avait généré tout un tas de réactions aussi inintéressantes les unes que les autres (exactement les mêmes qu'aujourd'hui, d'ailleurs). Puis plus rien (à part sur Wikipédia, peut-être). Comme prévu, les manuels scolaires sont restés sur l'ancienne orthographe la plupart du temps, et les gens ont continué à écrire comme ils le voulaient (donc, très souvent, avec une orthotypographie "innovante" peu corrélée à l'orthographe pré-1990 ou post-1990). Beaucoup de propositions de cette fameuse "réforme" ont été intégrées au français courant ces 25 dernières années, comme par exemple la lexicalisation des pluriels étrangers (scénarios plutôt que scenari—à ne pas confondre avec le pédantissime et fautif "scenarii"), les accents incohérents (évènement), les pluriels des mots composés, etc. Bref, tout le monde ou presque utilise déja un mélange complexe entre l'orthograpghe ancienne et récente.
Comme en France l'exécutif n'a aucun pouvoir de normalisation de la langue (et c'est probablement une très bonne chose), l'application de la réforme n'a été imposée à personne—la seule consigne étant de ne pas considérer les nouvelles formes comme fautives. Bref, chacun fait ce qu'il veut depuis 25 ans, et continue à faire ce qu'il veut. Les éditeurs de manuels scolaires ont décidé de passer à la nouvelle version, et c'est leur décision (à mon avis, décision très simplement explicable par le fait que les enseignants sont tous majoritairement plus "jeunes" que la réforme et qu'elle suscite beaucoup moins d'opposition conservatrice ; d'ailleurs les nouveaux enseignants recrutés sont même nés après la réforme et n'ont donc jamais connu officiellement l'ancienne orthographe). Bref, les gens qui par principe s'opposeraient à la réforme par pur conservatisme ont tendance à passer des salles de cours à la maison de retraite, et l'application de la réforme de facto devient naturelle.
Tout ça n'a pas grand chose à voir avec le ministère, même si j'imagine que les éditeurs n'ont pas fait ce choix sans en discuter avec les fonctionnaires en charge des programmes scolaires.
il n'y a clairement pas consensus sur le fait que les études de Séralini sont de la merde.
Sisi. C'est plus ou moins mon milieu, et je peux t'assurer que tout le monde est convaincu que les études de Séralini sont de la merde. Pire, Séralini fait de la merde (et en petite quantité) depuis très longtemps, et était plutôt en mauvaise posture (en voie de placardisation). Ces données bidonnées (et bidonnantes) sont tombées à point pour sauver ses fesses, puisqu'il devient "intouchable", c'est une stratégie politico-médiatique bien réfléchie. Évidemment, pour que ça marche, il faut que les médias marchent dedans (c'est très facile), et que des gens suivent (ce que tu as l'air de faire).
Il semble que beaucoup de gens n'ont juste pas compris qu'en science, l'inexactitude et la médiocrité sont inacceptables quel que soit le bien-fondé du point de vue défendu. Quand la communauté dit que les études de Séralini sont de la merde, elle veut dire, texto, que les études de Séralini sont de la merde. Si le grand public, les médias, ou les politiques, croient comprendre que la communauté pense que Séralini a tort, c'est qu'ils ont des nids de guêpe dans les oreilles et qu'ils sont tellement habitués à ce que les gens disent les choses de façon détournée qu'ils surinterprètent n'importe quoi. Les OGM sont peut-être dangereux, peut-être pas, mais les bouffons comme Séralini ne font que de retarder le progrès des connaissances scientifiques.
Ceci dit, pour avoir un raisonnement sain sur ce genre de sujet, il faut sincèrement vouloir connaitre la vérité. En lisant les réactions des gens, que ce soit sur les pesticides, le réchauffement climatique, les vaccins, ou n'importe quel sujet scientifique en rapport avec les préoccuppations de la société, la plupart des gens s'en foutent de connaître la vérité, il veulent juste que des études scientifiques confirment leur point de vue (qui vient d'on ne sait pas où, mais en tout cas pas de résultats scientifiques).
Certes, mais 1) les gens qui ont 80 ans maintenant on quand même 40 ans voire plus d'exposition intensive à tout un tas de cochonneries (et à une époque, on faisait beaucoup moins attention que maintenant), et 2) quoi qu'il en soit, il semble préférable de manger à sa faim des légumes plein de produits chimiques que de bouffer deux rutabagas sains par semaine.
Évidemment, il serait mieux de manger à sa faim des produits sains, mais ça a un coût. Et ce coût, visiblement, pas mal de gens ne peuvent/veulent pas le supporter…
Posté par arnaudus .
En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?.
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Dernière modification le 04 février 2016 à 13:08.
Pour ton information, cela fait des années que les décharges sont parfaitement illégales en France.
Euh, ça s'appelle des "centre d'enfouissement des déchets". Tu creuses un trou, tu mets des poubelles ou des résidus de poubelles brûlées pendant des années, et après tu refermes. Changer le nom ne change pas le concept…
Non, c'est juste des intérêts très particuliers avec beaucoup d'argent.
C'est ton interrétation simpliste, qui te permet de tirer la conclusion que tu veux (multinationales, argent, corruption, pauvres citoyens). C'est juste faux. L'industrialisation de l'agriculture (mécanisation, chimie, sélection des variétés) a permi de gigantesques gains de productivité et des baisses de coût substantielles ; au contraire, beaucoup de gens en profitent (les semanciers, les chimistes, et producteurs de matériel agricole, les intermédiaires, la grande distribution, toute l'industrie agro-alimentaire, les consommateurs (pour le prix, pas pour la qualité), et même pendant très longtemps les agriculteurs. En France, l'agroalimentaire est la première industrie, le secteur primaire + agroalimentaire représentent environ 5% du PIB, et tu dépasses les 10% si tu ajoutes la vente des produits. On ne peut pas dire du tout qu'il s'agit d'intérêts "très particuliers".
Comme toujours, la réponse à ces problèmes est politique, ça nécessite des débats, des discussions, des compromis, et beaucoup de temps. Chercher une réponse judiciaire magique ne peut pas fonctionner.
La vrai question est qui en récupère la valeur ajouté. La réponse est toujours la même des intérêt privé.
Euh, oui, mais c'est toujours le cas, non? Dans une économie libérale comme celle dans laquelle on vit (et, il faut le rappeler, dans laquelle la majorité de nos concitoyens veulent vivre et "progresser" socialement, donc faire des profits et élever leur niveau de vie et leurs besoins en énergie, matières premières, et ressources humaines), il y a peu de place pour la collectivisation de la valeur ajoutée.
Par contre, il ne faut pas croire non plus que l'agriculture intensive ne profite qu'à l'industrie pétrochimique. Elle profite également aux semanciers, aux producteurs de machines, à la grande distribution. À une époque, et pendant longtemps, elle a aussi profité aux agriculteurs, et elle profite encore toujours aux gros céréaliers. Enfin, elle a énormément profité aux consommateurs, puisqu'on peut maintenant se nourrir avec des produits de merde pour moins de 20% d'un SMIC, alors que la nourriture constituant la plus grande partie du budget des familles modestes jusqu'à la moitié du XXe siècle.
Parfois, j'ai l'impression que le milieu social dans lequel j'évolue ne représente qu'une toute petite partie des citoyens de mon pays : classe moyenne sup, entre le 7e et le 9e décile de revenus, avec des préoccupations environnementales, un consentement à l'impôt, un recul par rapport au médias, etc. Mais combien de gens sont trop préoccupés par le quotidien, ou issus d'un milieu de pauvreté matérielle et/ou culturelle pour ne rien avoir à foutre de ces problèmes, souhaiter nourrir leurs enfants avec des produits industriels de merde, ou acheter les trucs les moins chers sans même se poser des questions sur leur qualité? Inversement, combien de gens "aisés" ne cherchent qu'à optimiser leurs revenus et diminuer leurs impôts, tout en assumant un capitalisme destructeur? J'ai déja croisé des retraités sans enfants assumant sans complexe une soif immodérée de consommation, et se foutant ouvertement des problématiques environnementales! La démocratie, c'est aussi de composer avec tout cet ensemble d'intérêts privés.
On dit souvent que les entreprises et les multinationales pèsent démesurément dans le processus démocratique, mais c'est vite oublier que les citoyens leur permettent de peser. Une usine polluante qui emploie quelques centaines de personnes dans une ancienne région minière a la mainmise absolue sur les autorités locales, pas parce que le maire est faible, mais parce que les citoyens lui donnent un "droit de polluer" (les employés, leurs famille, les commerçants chez qui ils font les courses, etc). Dès qu'on sort un peu de notre milieu social, on ne fait qu'entendre des "ils font chier ces écolos", avec toutes les variations possibles bobos/fonctionnaires/privilégiés/glandeurs, etc. Ce que tu vois comme une évidence n'en est pas du tout une, et ça me fait un peu marrer de parler à la fois de démocratie et de prise de conscience environnementale. La très grande majorité des décisions prises dans l'intérêt de l'environnement et de la santé de la population sont percus négativement par ce qu'on appelle "le tissu socio-économique", et ne faire porter le chapeau qu'aux lobbyistes des multinationales, c'est nier la réalité.
Les millions de vieux qui ont stocké des barils de Roundup juste avant son interdiction, ils n'ont pas été influencés par les multinationales. Ils veulent juste avoir le droit de pshit pshiter des cochonneries sans qu'on les fasse chier. C'est plus facile de blâmer les multinationales que de regarder la connerie en face…
Posté par arnaudus .
En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?.
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Dernière modification le 03 février 2016 à 18:18.
Tu as une idée de la difficulté de prouver un tel lien de cause à effet? Déja, combien faut-il d'années pour avoir un nombre de cas suffisant pour exclure l'effet du hasard? Ensuite, comment remonter à la molécule? Comment prouver que c'est bien la molécule qui a induit ces malformations? Comment comprendre comment cette molécule a été incorporée dans l'organisme? Et si 10 ans plus tard, tu t'aperçois qu'en fait ça venait de l'eau courante, ou d'un médecin qui prescrivait un médoc expérimental, tu fais quoi, tu dédommages l'industriel?
Dans ce genre de cas, il manque un arsenal législatif pour laisser l'industriel décider de la poursuite de l'essai, tout en le rendant responsable financièrement de tous les problèmes de santé similaires dans le périmètre, sans que les particuliers aient à prouver le lien de cause à effet (ce qui est impossible à faire). C'est systématique dans ce genre de cas : si un médoc augmente le risque de cancer de 100%, un cancer sur deux chez un consommateur est dû au médoc, et un sur 2 ne l'est pas. L'industriel va donc faire son possible pour exclure sa responsabilité, et on ne peut pas non plus lui en vouloir plus que ça (pourquoi payer pour quelque chose dont on n'est pas responsable? c'est injuste). Si une alerte pouvait suffir d'un coup à rejeter la charge de la preuve sur l'autre partie, les choses pourraient bouger beaucoup plus vite.
Ah oui, et au passage : je pense aussi qu'il peut être tout à fait légitime de tester des nouveaux pesticides en terme d'efficacité et d'impact sur l'environnement, et que ça doit bien être fait quelque part. Ça ne donne pas forcément le droit de le faire sans en avoir testé auparavant la toxicité, ni de le faire trop proche des habitations, mais il reste normal de faire des essais de ce genre de trucs, justement pour savoir si c'est dangereux avant de les épandre à grande échelle.
La plupart de ces molécules n'ont pas de toxicité aigüe aux concentrations où on peut y être exposé (sauf pour l'agriculteur). Les effets sont pervers, ils s'accumulent dans l'organisme, il peut y avoir des effets "cocktail" entre plusieurs molécules, il peut y avoir des conséquences sur le développement des foetus, etc. Tous ces trucs là, c'est la merde à mesurer, pour plein de raisons (par exemple : on n'a pas le droit de tester sur des singes, donc on le fait sur des souris qui sont pourtant très différentes de nous, qui ne vivent pas assez longtemps pour accumuler les produits, etc), et en plus, la toxicité peut venir d'autre chose (comme le glyphosate, qui n'est pas toxique par lui-même mais par les produits de sa dégradation), ou pour autre chose que les voisins (les abeilles, les animaux domestiques, l'environnement, etc). On peut décider qu'il est interdit de mettre quoi que ce soit sur les plantes, mais comme ça n'est pas le cas, il faut bien avoir des zones de test en grandeur nature. Si ça n'est pas à Hawaï, ça sera ailleurs.
Pourquoi? La décharge où sont enterrées tes ordures est dans ton jardin? Probablement pas. Quelqu'un a décidé pour toi d'aller pourrir un petit bout de terre où personne n'habite (et tant pis pour ceux qu'on a dû faire bouger de force, et tant pis pour ceux dont la baraque a perdu 50% de sa valeur à cause de la décharge) pour y transbahuter, trier, cramer, et/ou enterrer tes sacs poubelle.
Pareil pour les essais nucléaires (qui ont probablement été d'un interêt collectif à l'époque où il fallait foutre un peu les jetons aux voisins trop agressifs), pareil pour les centrales nucléaires et les éoliennes, les antennes TV, les lignes à haute tension, les camps militaires, les lignes de TGV et les aéroports. Tous ces trucs là dont on ne peut pas se passer, qui puent, polluent, mettent en danger la santé des gens qui habitent autour, tu les mets le plus loin possible des grosses densités de population; parfois dans des coins champêtres, plus ou moins naturels, voire où personne n'habite (genre des marais qui puent où, manque de bol, vivent plein d'espèces en voie de disparition).
Alors oui, évidemment, le péquenot qui a la mauvaise idée de vivre là où on veut mettre le champ d'essais, le pas de tir d'une fusée, ou une zone de stockage de déchets nucléaires, il est pas content. Dans un état de droit, il a tout un tas de recours, mais s'il perd, c'est que l'intérêt de la collectivité passe avant son intérêt à lui. Note qu'il a toujours le droit de ne pas être content, il a même le droit de le dire, mais n'empêche, soit il bouge, soit il vit à côté d'un truc qui ne lui plait pas.
Tu veux que je dise quoi? Que c'est juste? Non, c'est pas juste. La vie est injuste, et la vie en collectivité est injuste. La démocratie est injuste aussi, puisqu'être nombreux à penser une connerie suffit pour que ladite connerie soit appliquée (genre, un état d'urgence permanent). Par contre, oui, je trouve ça "normal". Disons que je ne vois pas vraiment comment ça peut être autrement, sauf à vouloir vivre dans une société où plus rien ne se fait. Sauf qu'on vit dans une démocratie, et la majorité veut que les éboueurs emmènnent leurs poubelles quelque part loin de chez eux. Et tant que la majorité voudra ça, on mettra les poubelles au fond du jardin d'un pauvre gusse. Bienvenu dans le monde réel.
Tu veux dire que les conneries qu'on peut lire sur les sites anti-vaccin sont en fait écrites par les multinationales elles-mêmes pour montrer à quel point les anti-vaccin sont des débiles? Ça se tient.
Et les conneries des Linuxiens seraient écrites par des gens de Microsoft? Ça se tient aussi. Par contre, j'ai peur que MS ait oublié de m'envoyer mon chèque…
Et malgré tout ce que tu écris, tu trouves encore le moyens de défendre ce genre multinational.
Malgré tout ce que j'écris tu n'as rien compris à ce que je voulais dire, et je ne pense pas qu'en écrire plus pourra te faire comprendre.
Tu te comportes comme un ado révolutionnaire, "ouaiis on va tout changer le monde et péter la gueule des méchants". Soit tu sais que c'est du flan et que tu prends simplement la licence d'écrire ça parce que tu sais bien que tu es en fait assis le cul derrière ton ordi et que ton "programme" ne sera jamais appliqué par personne, soit tu ne comprends rien au monde qui t'entoure.
Il y a un certain nombre de réalités que n'importe quel système politique, économique, ou culturel ne pourront jamais éliminer. Par exemple:
* Tu ne pourras jamais empêcher les gens de privilégier les profits à court terme au détriment d'une situation durable
* Tu ne pourras jamais empêcher les gens de jouer contre leurs propres intérêts
* Paradoxalement, tu ne pourras jamais convaincre les gens de jouer contre leurs propres intérêts
* Tu ne pourras jamais empêcher les gens motiver de trouver des failles dans les législations de manière à privilégier leurs intérêts au détriment de la collectivité (sauf à remettre en cause l'état de droit)
* Tu ne pourras jamais empêcher l'argent d'avoir du pouvoir
À ma connaissance, à tous les niveaux (monde, pays, ville, entreprise, famille), toute solution basée sur l'idée que les gens puissent être "raisonnables" est vouée à l'échec, simplement parce que chacun raisonne en fonction de ses intérêts. Pour l'exemple qui nous préoccuppe, "être raisonnable" pour un agriculteur est à l'opposé de ce que tu souhaiterais. Typiquement, quand les agriculteurs demandent à la grande distribution d'être raisonnable, c'est de ne pas acheter les trucs plus bas que leur coût de production. C'est tout à fait logique. Du point de vue de la distribution, "être raisonnable" c'est d'acheter les produits au prix du marché, toute autre démarche serait absurde. Bref, dans un monde où tout le monde est raisonnable, personne ne veut faire la même chose. Trouver une solution, c'est toujours d'essayer de comprendre les intérêts des parties et de proposer un compromis où tout le monde trouve un intérêt, ce qui est souvent très difficile. C'est pour ça que le monde est complexe.
Après, si tu préfères penser que "multinationales = caca, actionnaires = méchants, au bûcher", on vit dans un pays libre. Mais si tu ne comprends pas pourquoi tu n'arrives pas à convaincre les gens, tu devrais te remettre en question toi-même plutôt que d'imaginer que le problème vient des autres. En général, les gens qui prétendent être les seuls à "penser" sont justement ceux qui n'ont probablement pas assez réfléchi :-)
Zenitram fait quand même un point quasi-Godwin et termine avec "bon moinssage", ça doit peut-être contribué.
J'ai toujours l'impression qu'il y a un effet d'entrainement. En général, quand il y a un journal "qui dénonce grave" (genre, j'ai vu à la télé que les vaccins étaient faits pour nous empoisonner), les premiers commentaires "raisonnables" sont en général bien bashés (probablement par le ou les rédacteurs du journal), et dès qu'un commentaire est en négatif, il a beaucoup de mal à remonter (moins visible, et a priori défavorable).
Par contre, je ne vois pas du tout le lien "ironique" avec le journal.
Sur le fond, je n'ai pas vu le reportage, ce genre de trucs m'agacent au plus haut point. Je suis certain qu'il fait le coup de 1) les études scientifiques qui ne trouvent pas d'effet sont ignorées, à peine mentionnées, ou plus ou moins dénigrées (genre, financées par un consortium dont un des membre est le beau-frère du patron de l'Oreal), 2) il existe des scientifiques qui dénoncent grave, mais le reste de la communauté les ignore (genre, c'est pas du tout parce qu'ils sont les seuls à voir des effets là où personne ne voit rien), et 3) 50 études scientifiques n'ont rien identifié alors que tonton Jojo sait bien que son ongle incarné est apparu 3 semaines après que le fermier a pulvérisé un liquide douteux.
Le pire, c'est que je suis personnellement convaincu que la plupart des pesticides utilisés sont dangereux pour les fermiers, les riverains, et les consommateurs, qu'ils sont coûteux, et qu'ils sont en train de ruiner l'agriculture pour de nombreuses années (qualité des sols, etc). Le problème, c'est aussi que les agriculteurs (comme les chauffeurs de taxi, par exemple) sont aussi énormément responsables de l'état actuel des choses (investissements lourds vers une démarche productiviste anachronique), et que les multinationales du pesticide ne viennent pas non plus menacer individuellement les agriculteurs, qui se sont rendus dépendants tout seuls aux semanciers et aux chimistes, jusu'au point de refuser eux-mêmes de manger ce qu'ils produisent. Pas étonnant qu'ils n'arrivent pas à le vendre!
…heu qui manipule qui ? Budget pub & lobbying des multinationales de la chimie ?
Et alors? Deux faux font un vrai? C'est légitime de lancer des campagnes de manipulation pour contrer la manipulation?
la définition de zones tampon autour des habitations, juste de la précaution au vu de l'impact sanitaire
Sauf qu'autour des habitation, il s'agit de terrains privés. Jusqu'à preuve du contraire, chez toi, tu fais ce que tu veux tant que c'est légal, et là, malheureusement, il s'agit de produits qui peuvent être légalement utilisés. Je n'y connais rien en droit US, mais ils n'ont certainement pas de "principe de précaution" (qui n'a rien d'un principe et qui est fondamentalement débile de toutes manières). Autrement dit, tu pourras toujours attaquer ton voisin parce que tu es tombé malade à cause des produits qu'il a utilisés, mais tu ne peux pas l'empêcher de le faire parce que, jusqu'à preuve (juridique) du contraire, il a le droit de le faire.
Prend-le autrement : ton voisin vient te voir pour te demander de couper ton Wifi parce qu'il est incommodé par "les ondes" (oui, "les ondes", c'est quelque chose qui fait super peur—genre, le mec est longueurd'ondophobe, il n'a peur que de certaines longueurs d'onde puisqu'il n'est visiblement pas incommodé par le visible ou la radio). Tu vas l'envoyer chier, à raison : la bande du Wifi a été légalement autorisée pour une utilisation domestique, tu es chez toi, tu n'as pas à supporter ses délires paranoïaques. Si le maire est idiot et que pour des raisons électorales il prend un arrêté interdisant le wifi domestique, bah tu es en droit de faire annuler cet arrêté.
Ici, c'est exactement pareil. Ça n'est pas parce qu'on parle d'entreprises que l'état de droit ne s'applique pas. Le fait que ces entreprises ne soient pas morales/éthiques pour plein de raisons que je partage n'en fait pas des entités qui n'ont pas de droits.
Des centaines de devs et de mainteneurs très compétents, probablement parmi les plus compétents du monde d'ailleurs, ont fait le choix de baser de nombreuses distributions sur systemd. Maintenant, tu prétends que c'est une mauvaise idée, sans donner beaucoup d'arguments d'ailleurs (ce qui se comprend vu le contexte, je ne vois pas comment la plupart des lecteurs pourraient peser le pour et le contre dans ces arguments techniques).
La question, c'est 1) est-ce que ces centaines de mainteneurs ont pété un cable, se sont jeté dans un effet de mode, et ont suicidé toutes ces distributions en faisant un tel choix ostensiblement déraisonnable, ou 2) ils sont plus compétents que toi et tu as tort?
Quelqu'un comme moi qui n'ai pas les bases techniques pour me faire une opinon par moi-même va essayer de déterminer des probabilités/vraisemblances (je ne veux froisser aucun statisticien) pour les deux options, et à vue de pifomètre mouillé, je mets moins de 1% sur la première et plus de 99% sur la deuxième. Du coup, ça veut dire que je fais plus confiance aux mainteneurs Debian qu'à toi sur la question.
Ouais, donc Hawaï est un état de droit. Super, c'est en fait une bonne nouvelle.
C'est exactement la même chose quand n'importe quelle collectivité locale outrepasse ses compétences. Si une mairie pouvait faire passer des arrêtés illégaux, on ne vivrait plus dans un état de droit, et ça serait n'importe quoi.
Alors, on peut la refaire avec une interprétation des faits réalistes, qui diffère notablement des délires complotistes:
Le niveau régional vote sciemment une loi qu'il sait inconstitutionnelle.
Les industriels attaquent et gagnent, de manière tout à fait logique.
La région utilise les médias comme caisse de raisonnance, y compris en abusant de la naïveté du gogo standard.
Le problème fait réagir au niveau national, les dirigeants politiques prennent la parole pour donner leur avis (inintéressant) sur la question.
Si les sondages sont bons, et si la corruption reste limitée, une loi peut éventuellement passer au niveau national pour autoriser les régions à prendre de telles décision.
La région reprend une décision similaire, mais sur une base légale.
À moins que les élus régionaux soient des débiles profonds, c'est exactement ce qui était prévu dès le départ. Du coup, on peut peut-être directement passer aux points 4 et 5 sans faire semblant d'être assez cons pour avoir marché dans le point 3, non? Personnellement, je n'ai jamais admis que la fin puisse justifier les moyens. Manipuler les médias et les citoyens, en particulier les plus "fragiles" d'entre eux, même pour une bonne cause, ça reste profondément immoral, et je ne vois pas comment on peut justifier un tel procédé tout en parlant partout de décisions démocratiques. À moins bien sûr d'être convaincu que la démocratie, c'est la victoire de ses idées aux dépens de celles des autres, mais ça s'écarte quand même un peu du concept de départ…
Ah mais je n'ai pas dit que l'histoire des microconnaissances étaient réduites aux glands qui se la jouent à connaitre tous les raccourcis clavier des traitements de texte! On a exactement le même genre dans la connaissance poussée des microdétails des langages de programmation (syntaxe cryptique, bizarreries grammaticales, etc). Après, tout dépend du poste aussi. Poser une question comme "comment fait-on un vecteur de références en C++" au cours d'un entretien d'embauche, ça peut se justifier si on emploie un dev en CDD sur un projet déja en retard (avec dans l'idée que si le gars sait ça, il sait beaucoup d'autres choses). Par contre, si on embauche un admin sys, la question n'apporte rien. Or, la plupart du temps, les micro-connaissances MS Office ne sont pas demandées pour les postes de secrétariat, mais pour tout et n'importe quoi.
Après, de toutes manières, les "microconnaissances" ne peuvent pas s'apprendre à l'école. Même si tu as des centaines de raccourcis claviers sur un poly, tu ne les connais pas, et il te faudra chercher pour trouver. Ces microconnaissances s'apprennent par l'expérience, et aussi par la curiosité (typiquement, face à la situation où il faut faire 50 fois la même chose, certaines personnes foncent, et d'autres se demandent s'il n'y aurait pas moyen d'automatiser la tâche). Et puis, tu ne vas pas passer ta vie à t'autoformer, les connaissances viennent toutes seules par essai et erreur. Si tu ne connais pas le raccourci clavier pour mettre en exposant, tu vas devoir cliquer sur 4 trucs, mais tu vas finir par mettre ton exposant. Il n'y a pas mort d'homme non plus, c'est pas comme un admin sys qui plante son serveur mail et qui ne sait pas comment s'en dépatouiller.
Apprendre à utiliser LibreOffice et Microsoft Office, connaître leur différences, leur avantages, leurs inconvénients,
Même ça, je trouve ça complètement con. Le paysage aura changé en quelques années, et ces "pseudo-connaissances" n'auront plus aucune valeur le jour où l'étudiant est sur le marché du travail.
Ce que je trouve déprimant, c'est qu'un nombre délirant de personnes mettent de la valeur sur des "micro-connaissances", des petits machins sans aucun intérêt (comme la position de l'icône pour mettre en gras, ou le raccourci clavier correspondant), parce que leur compétence en "informatique" (on pourrait dire "en ordinateur", parce que l'informatique c'est quand même un peu plus vaste que ça) s'arrête là. Ce qui me choque, c'est que ces micro-connaissances s'apprennent en, quoi, 10 secondes? Face à un logiciel inconnu, on farfouille un peu, et si on ne trouve pas, on Google un truc simple, on a même parfois la réponse dans Google sans même ouvrir la page, et zou, c'est intégré. C'est une "compétence" qui n'a absolument aucun intérêt.
Donc, OK pour enseigner le principe du traitement de texte. Une dizaine d'heures de cours me semble largement suffisantes; on fait un peu d'historique, l'imprimerie, la typographie, les machines à écrire, les traitements de texte, le WYSIWYG, et le WYSIWYM, la séparation fond/forme, le principe des styles, on peut même faire un peu de HTML (je trouve que c'est une bonne initiation à la séparation fond/forme et le code est plus élégant que le Latex). Je ne sais même pas s'il y a besoin de TP, puisqu'on peut utiliser l'occasion d'un rapport de stage pour former l'étudiant à l'utilisation d'un traitement de texte. Une fois qu'on a compris l'utilisation d'un traitement de texte, qu'est-ce qu'on se fout des avantages et des inconvénients de Word ou de LibreOffice? De toutes manières, l'interface change sans arrêt, et 90% des fonctions sont quasiment identiques dans les deux.
Bref, on devrait former les étudiants à comprendre ce qu'est un logiciel, quels sont les principes sur lesquels il fonctionne, quels grands types d'interface existent sur le marche, et si le gusse n'est pas trop con, il va savoir utiliser n'importe quel logiciel de ce type sans formation particulière. Il va simplement gagner progressivement en productivité en découvrant par lui-même ou en demandant aux collègues, mais ça n'a aucun sens de former à de tels détails en dehors de l'exercice quotidien.
Quand on apprend à conduire, on n'apprend pas un modèle de voiture. Toutes les voitures se conduisent à peu près de la même manière, et les connaissances génériques qu'on a servent à s'adapter. Quelqu'un qui serait tout content de vous raconter qu'il est super-fort en Renault Clio parce qu'il sait où sont les fusibles, on se foutrait de lui, puisque l'info est dans le livret de la bagnole de toutes manières. Pour l'informatique de bureau, on a en général une hiérarchie de gros glands qui sont tous tout contents de leur microculture, et qui jugent leurs collègues à leur connaissance de la séquence de clics qui permet de modifier l'espacement entre deux paragraphes (séquence qu'ils répèteront 46 fois parce qu'ils ne savent pas modifier le style de la page).
ensuite la trace de ce texte est conservée, de telle manière, si j'ai bien compris, que la requête vers le numéro de page du livre renverra toujours le même texte.
Oui, bah soit il stocke quelque part le résultat, soit il associe la graine du RNG (un hash de la requête?) à la référence de la page et du bouquin, mais il n'y a rien de fascinant là dedans. C'est un peu comme si tu étais sur le cul de découvrir qu'un RNG pouvait te sortir à la demande des séries identiques si tu lui filais toujours la même référence…
fonctionne bien à ce titre comme elle l'indique
Oui, c'est une simulation, mais c'est juste que je n'en comprends pas l'intérêt. Je peux te faire un simulateur de décimales de pi : j'affiche 100 chiffres aléatoirement. Je peux prétendre que mon ordinateur stocke toutes les positions possibles de l'échiquier, donne m'en une et je l'affiche. Je veux dire par là qu'on peut trouver un intérêt à un simulateur si la simulation n'est pas triviale, si on se demande "waou, comment le mec a pu faire ça". Là, son seul génie semble consister à avoir réussi à convaincre tout un tas de gens que son truc pouvait mériter qu'on s'y intéresse…
Euh, mais attends, c'est complètement trivial ce truc, non? Quand tu reçois une requête de n caractères,
1) tu tires au sort l'emplacement du début du texte entre 1 et N-n (N étant le nombre de caractères dans la page)
2) tu remplis le reste de la page de caractères aléatoires
3) tu stockes dans une base de données la requête et la graine du RNG, et tu identifies cette entrée avec un numéro unique
Du coup, tu crées juste tes pages à la demande, c'est une simulation de la bibliothèque de Babel, mais ça n'a rien à voir avec le concept.
Un truc plus intéressant serait de générer des binaires informatiques aléatoires afin d'optimiser les tâches simples. Par exemple, la fonction "factorial" a un jeu d'entrées/sorties fini (si on veut récupérer la sortie dans un int, mettons). Du coup, il doit être possible de chercher le plus petit binaire possible qui donne le bon résultat, sans le programmer, juste en testant des binaires aléatoires de taille croissante jusqu'à ce que ça marche. J'imagine qu'on pourrait trouver des binaires plus efficaces que n'importe quel truc compilé. Ça pourrait vraiment aider l'optimisation du calcul numérique, etc. Au moins ça aurait un intérêt…
Significativement? On ferait deux opérations sur des entiers plutôt qu'une sur un flottant. Ce genre d'arithmétique pourrait être réservé à des types de données particuliers, évidemment qu'il ne serait pas question d'utiliser de tels pseudo-flottants pour des calculs de 3d.
On peut accuser les non-informaticiens de ne rien comprendre ou de ne pas faire d'efforts, mais il faut quand même admettre que la représentation des flottants est incohérente du point de vue "logique" (elle est cohérente du point de vue technique, mais pas logique). Par exemple:
float C = 1.26783;
float a = 1.26783;
if (a != C) printf("Pas possible");
if (a != 1.26783) printf("Comprends pas");
Je ne sais pas où il faudrait faire le rapport de bug (compilateur, langage, hardware?), mais ce n'est pas parce qu'on est habitués à un bug et à la manière de le contourner que ça n'en est pas un.
A vrai dire, j'avais envisagé de mettre 100%, mais je me suis retenu.
Ça n'est quand même pas vrai; il existe pas mal d'algos un peu compliqués dont le seul but est d'éviter une opération du style "multiplier par un très gros truc et diviser par un autre très gros truc" pour ne pas perdre trop de précision. Typiquement, calculer une variance "correctement" du point de vue informatique est beaucoup plus compliqué que d'appliquer la formule mathématique.
La précision offerte pas les floats et les doubles est suffisante dans 99.99% des cas.
En fait, quand on "dissèque" les besoins des utilisateurs, la plupart du temps, ils comprennent très bien la nécessité d'arrondir les nombres en virgule flottante. C'est juste l'arrondi "binaire" qui est très étrange, les gens s'attendent à avoir un arrondi décimal. Je me demande d'ailleurs si ça ne serait pas logique que les langages de haut niveau stockent et manipulent des "doubles décimaux", avec une partie int et une partie puissance de 10. Évidemment, on perdrait un peu en précision, mais on gagnerait largement en intuition…
parce que la bande à jean-kevin , ils ne sont pas près de venir me péter quoi que ce soit.
OK, c'est vachement plus crédible que la bande à Jean-Kévin vienne te péter ton chiffrement.
À mon avis, la bande à Jean-Kévin, si elle arrive à casser un chiffrement considéré comme sûr, c'est elle qui se fera péter les genoux par la NSA avant de pouvoir poster des photos de teub avec ton compte Twitter.
Après, tu peux ajouter des contraintes, style autohébergement. Ça peut se justifier pour plein de raisons, y compris pour ne pas être tributaire d'un service externe, avoir le contrôle de tes données, ou simplement pour jouer à l'Anonymous et à se fair peur tout seul. Mais il faut reformuler ta question, parce qu'elle avait l'air de demander une solution pragmatique.
J'ai peur que ça soit un peu comme Latex : tu peux espérer, si les devs font un effort, d'avoir un export correct, voire éventuellement une intégration du rendu pdf dans l'éditeur si les devs en ont vraiment l'intention. Par contre, importer un fichier .ly créé par d'autres moyens, j'ai l'impression que ça ne peut pas être simple. C'est d'ailleurs peut-être plus simple de faire de l'OCR sur le pdf compilé avec lylipond pour faire un import "propre", plutôt que de parser le fichier source. Il suffit de penser au concept de fichier de style, comment gérer ça pour l'import, et comment l'intégrer correctement dans l'éditeur, sachant que la gestion des styles est probablement complètement différente?
Mouais, alors je comprendrais que tu hésites à mettre tes mdp en clair sur une Dropbox (au cas où la protection de la Dropbox serait cassée, ou que tu ne fasses pas confiance à Microsoft (quelle drôle d'idée)). Je comprendrais aussi que ça te fairait flippper d'avoir tes md chiffrées en téléchargement libre (HTTP?), même si le chiffrage est de bonne qualité, tu n'es pas à l'abri d'une faille. Honnêtement, le trouve que l'idée de péter la protection de la Dropbox puis de casser l'algo de chiffrage, c'est quand même se donner un mal de chien pour pouvoir troller à ta place sur Linuxfr… S'ils veulent tes mots de passe, les méchants vont venir te péter les genoux ou accéder physiquement à ta machine, c'est beaucoup plus facile et ça laisse moins de traces.
Je trouve que la solution impliquant un serveur perso est plus dangereuse que le cloud grand public, parce que les ressources dont tu disposes pour sécuriser ce serveur sont des milliers de fois moins importantes que celles des services de cloud (certes, tu es aussi moins une cible, mais quand même).
[^] # Re: L'éducation Nationale encore au top !
Posté par arnaudus . En réponse au journal Non aux réformes de l’orthographe !. Évalué à 7. Dernière modification le 08 février 2016 à 10:58.
Tout ce foin autour de cette réforme est totalement ridicule. La "réforme" a été validée en 1990, ce qui déja à l'époque avait généré tout un tas de réactions aussi inintéressantes les unes que les autres (exactement les mêmes qu'aujourd'hui, d'ailleurs). Puis plus rien (à part sur Wikipédia, peut-être). Comme prévu, les manuels scolaires sont restés sur l'ancienne orthographe la plupart du temps, et les gens ont continué à écrire comme ils le voulaient (donc, très souvent, avec une orthotypographie "innovante" peu corrélée à l'orthographe pré-1990 ou post-1990). Beaucoup de propositions de cette fameuse "réforme" ont été intégrées au français courant ces 25 dernières années, comme par exemple la lexicalisation des pluriels étrangers (scénarios plutôt que scenari—à ne pas confondre avec le pédantissime et fautif "scenarii"), les accents incohérents (évènement), les pluriels des mots composés, etc. Bref, tout le monde ou presque utilise déja un mélange complexe entre l'orthograpghe ancienne et récente.
Comme en France l'exécutif n'a aucun pouvoir de normalisation de la langue (et c'est probablement une très bonne chose), l'application de la réforme n'a été imposée à personne—la seule consigne étant de ne pas considérer les nouvelles formes comme fautives. Bref, chacun fait ce qu'il veut depuis 25 ans, et continue à faire ce qu'il veut. Les éditeurs de manuels scolaires ont décidé de passer à la nouvelle version, et c'est leur décision (à mon avis, décision très simplement explicable par le fait que les enseignants sont tous majoritairement plus "jeunes" que la réforme et qu'elle suscite beaucoup moins d'opposition conservatrice ; d'ailleurs les nouveaux enseignants recrutés sont même nés après la réforme et n'ont donc jamais connu officiellement l'ancienne orthographe). Bref, les gens qui par principe s'opposeraient à la réforme par pur conservatisme ont tendance à passer des salles de cours à la maison de retraite, et l'application de la réforme de facto devient naturelle.
Tout ça n'a pas grand chose à voir avec le ministère, même si j'imagine que les éditeurs n'ont pas fait ce choix sans en discuter avec les fonctionnaires en charge des programmes scolaires.
[^] # Re: Un peu surpris
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à 7.
Sisi. C'est plus ou moins mon milieu, et je peux t'assurer que tout le monde est convaincu que les études de Séralini sont de la merde. Pire, Séralini fait de la merde (et en petite quantité) depuis très longtemps, et était plutôt en mauvaise posture (en voie de placardisation). Ces données bidonnées (et bidonnantes) sont tombées à point pour sauver ses fesses, puisqu'il devient "intouchable", c'est une stratégie politico-médiatique bien réfléchie. Évidemment, pour que ça marche, il faut que les médias marchent dedans (c'est très facile), et que des gens suivent (ce que tu as l'air de faire).
Il semble que beaucoup de gens n'ont juste pas compris qu'en science, l'inexactitude et la médiocrité sont inacceptables quel que soit le bien-fondé du point de vue défendu. Quand la communauté dit que les études de Séralini sont de la merde, elle veut dire, texto, que les études de Séralini sont de la merde. Si le grand public, les médias, ou les politiques, croient comprendre que la communauté pense que Séralini a tort, c'est qu'ils ont des nids de guêpe dans les oreilles et qu'ils sont tellement habitués à ce que les gens disent les choses de façon détournée qu'ils surinterprètent n'importe quoi. Les OGM sont peut-être dangereux, peut-être pas, mais les bouffons comme Séralini ne font que de retarder le progrès des connaissances scientifiques.
Ceci dit, pour avoir un raisonnement sain sur ce genre de sujet, il faut sincèrement vouloir connaitre la vérité. En lisant les réactions des gens, que ce soit sur les pesticides, le réchauffement climatique, les vaccins, ou n'importe quel sujet scientifique en rapport avec les préoccuppations de la société, la plupart des gens s'en foutent de connaître la vérité, il veulent juste que des études scientifiques confirment leur point de vue (qui vient d'on ne sait pas où, mais en tout cas pas de résultats scientifiques).
[^] # Re: Notation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à 2.
Certes, mais 1) les gens qui ont 80 ans maintenant on quand même 40 ans voire plus d'exposition intensive à tout un tas de cochonneries (et à une époque, on faisait beaucoup moins attention que maintenant), et 2) quoi qu'il en soit, il semble préférable de manger à sa faim des légumes plein de produits chimiques que de bouffer deux rutabagas sains par semaine.
Évidemment, il serait mieux de manger à sa faim des produits sains, mais ça a un coût. Et ce coût, visiblement, pas mal de gens ne peuvent/veulent pas le supporter…
[^] # Re: Notation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à 1. Dernière modification le 04 février 2016 à 13:08.
Euh, ça s'appelle des "centre d'enfouissement des déchets". Tu creuses un trou, tu mets des poubelles ou des résidus de poubelles brûlées pendant des années, et après tu refermes. Changer le nom ne change pas le concept…
C'est ton interrétation simpliste, qui te permet de tirer la conclusion que tu veux (multinationales, argent, corruption, pauvres citoyens). C'est juste faux. L'industrialisation de l'agriculture (mécanisation, chimie, sélection des variétés) a permi de gigantesques gains de productivité et des baisses de coût substantielles ; au contraire, beaucoup de gens en profitent (les semanciers, les chimistes, et producteurs de matériel agricole, les intermédiaires, la grande distribution, toute l'industrie agro-alimentaire, les consommateurs (pour le prix, pas pour la qualité), et même pendant très longtemps les agriculteurs. En France, l'agroalimentaire est la première industrie, le secteur primaire + agroalimentaire représentent environ 5% du PIB, et tu dépasses les 10% si tu ajoutes la vente des produits. On ne peut pas dire du tout qu'il s'agit d'intérêts "très particuliers".
[^] # Re: Un peu surpris
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à 9.
Comme toujours, la réponse à ces problèmes est politique, ça nécessite des débats, des discussions, des compromis, et beaucoup de temps. Chercher une réponse judiciaire magique ne peut pas fonctionner.
Euh, oui, mais c'est toujours le cas, non? Dans une économie libérale comme celle dans laquelle on vit (et, il faut le rappeler, dans laquelle la majorité de nos concitoyens veulent vivre et "progresser" socialement, donc faire des profits et élever leur niveau de vie et leurs besoins en énergie, matières premières, et ressources humaines), il y a peu de place pour la collectivisation de la valeur ajoutée.
Par contre, il ne faut pas croire non plus que l'agriculture intensive ne profite qu'à l'industrie pétrochimique. Elle profite également aux semanciers, aux producteurs de machines, à la grande distribution. À une époque, et pendant longtemps, elle a aussi profité aux agriculteurs, et elle profite encore toujours aux gros céréaliers. Enfin, elle a énormément profité aux consommateurs, puisqu'on peut maintenant se nourrir avec des produits de merde pour moins de 20% d'un SMIC, alors que la nourriture constituant la plus grande partie du budget des familles modestes jusqu'à la moitié du XXe siècle.
Parfois, j'ai l'impression que le milieu social dans lequel j'évolue ne représente qu'une toute petite partie des citoyens de mon pays : classe moyenne sup, entre le 7e et le 9e décile de revenus, avec des préoccupations environnementales, un consentement à l'impôt, un recul par rapport au médias, etc. Mais combien de gens sont trop préoccupés par le quotidien, ou issus d'un milieu de pauvreté matérielle et/ou culturelle pour ne rien avoir à foutre de ces problèmes, souhaiter nourrir leurs enfants avec des produits industriels de merde, ou acheter les trucs les moins chers sans même se poser des questions sur leur qualité? Inversement, combien de gens "aisés" ne cherchent qu'à optimiser leurs revenus et diminuer leurs impôts, tout en assumant un capitalisme destructeur? J'ai déja croisé des retraités sans enfants assumant sans complexe une soif immodérée de consommation, et se foutant ouvertement des problématiques environnementales! La démocratie, c'est aussi de composer avec tout cet ensemble d'intérêts privés.
On dit souvent que les entreprises et les multinationales pèsent démesurément dans le processus démocratique, mais c'est vite oublier que les citoyens leur permettent de peser. Une usine polluante qui emploie quelques centaines de personnes dans une ancienne région minière a la mainmise absolue sur les autorités locales, pas parce que le maire est faible, mais parce que les citoyens lui donnent un "droit de polluer" (les employés, leurs famille, les commerçants chez qui ils font les courses, etc). Dès qu'on sort un peu de notre milieu social, on ne fait qu'entendre des "ils font chier ces écolos", avec toutes les variations possibles bobos/fonctionnaires/privilégiés/glandeurs, etc. Ce que tu vois comme une évidence n'en est pas du tout une, et ça me fait un peu marrer de parler à la fois de démocratie et de prise de conscience environnementale. La très grande majorité des décisions prises dans l'intérêt de l'environnement et de la santé de la population sont percus négativement par ce qu'on appelle "le tissu socio-économique", et ne faire porter le chapeau qu'aux lobbyistes des multinationales, c'est nier la réalité.
Les millions de vieux qui ont stocké des barils de Roundup juste avant son interdiction, ils n'ont pas été influencés par les multinationales. Ils veulent juste avoir le droit de pshit pshiter des cochonneries sans qu'on les fasse chier. C'est plus facile de blâmer les multinationales que de regarder la connerie en face…
[^] # Re: Notation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à 0. Dernière modification le 03 février 2016 à 18:18.
Tu as une idée de la difficulté de prouver un tel lien de cause à effet? Déja, combien faut-il d'années pour avoir un nombre de cas suffisant pour exclure l'effet du hasard? Ensuite, comment remonter à la molécule? Comment prouver que c'est bien la molécule qui a induit ces malformations? Comment comprendre comment cette molécule a été incorporée dans l'organisme? Et si 10 ans plus tard, tu t'aperçois qu'en fait ça venait de l'eau courante, ou d'un médecin qui prescrivait un médoc expérimental, tu fais quoi, tu dédommages l'industriel?
Dans ce genre de cas, il manque un arsenal législatif pour laisser l'industriel décider de la poursuite de l'essai, tout en le rendant responsable financièrement de tous les problèmes de santé similaires dans le périmètre, sans que les particuliers aient à prouver le lien de cause à effet (ce qui est impossible à faire). C'est systématique dans ce genre de cas : si un médoc augmente le risque de cancer de 100%, un cancer sur deux chez un consommateur est dû au médoc, et un sur 2 ne l'est pas. L'industriel va donc faire son possible pour exclure sa responsabilité, et on ne peut pas non plus lui en vouloir plus que ça (pourquoi payer pour quelque chose dont on n'est pas responsable? c'est injuste). Si une alerte pouvait suffir d'un coup à rejeter la charge de la preuve sur l'autre partie, les choses pourraient bouger beaucoup plus vite.
[^] # Re: Notation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à 2.
OK, la vie est injuste. On est bien avancés, hein? C'est fou ce que ça donne comme base de réflexion.
[^] # Re: Notation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à 0.
Ah oui, et au passage : je pense aussi qu'il peut être tout à fait légitime de tester des nouveaux pesticides en terme d'efficacité et d'impact sur l'environnement, et que ça doit bien être fait quelque part. Ça ne donne pas forcément le droit de le faire sans en avoir testé auparavant la toxicité, ni de le faire trop proche des habitations, mais il reste normal de faire des essais de ce genre de trucs, justement pour savoir si c'est dangereux avant de les épandre à grande échelle.
La plupart de ces molécules n'ont pas de toxicité aigüe aux concentrations où on peut y être exposé (sauf pour l'agriculteur). Les effets sont pervers, ils s'accumulent dans l'organisme, il peut y avoir des effets "cocktail" entre plusieurs molécules, il peut y avoir des conséquences sur le développement des foetus, etc. Tous ces trucs là, c'est la merde à mesurer, pour plein de raisons (par exemple : on n'a pas le droit de tester sur des singes, donc on le fait sur des souris qui sont pourtant très différentes de nous, qui ne vivent pas assez longtemps pour accumuler les produits, etc), et en plus, la toxicité peut venir d'autre chose (comme le glyphosate, qui n'est pas toxique par lui-même mais par les produits de sa dégradation), ou pour autre chose que les voisins (les abeilles, les animaux domestiques, l'environnement, etc). On peut décider qu'il est interdit de mettre quoi que ce soit sur les plantes, mais comme ça n'est pas le cas, il faut bien avoir des zones de test en grandeur nature. Si ça n'est pas à Hawaï, ça sera ailleurs.
[^] # Re: Notation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à 2.
Pourquoi? La décharge où sont enterrées tes ordures est dans ton jardin? Probablement pas. Quelqu'un a décidé pour toi d'aller pourrir un petit bout de terre où personne n'habite (et tant pis pour ceux qu'on a dû faire bouger de force, et tant pis pour ceux dont la baraque a perdu 50% de sa valeur à cause de la décharge) pour y transbahuter, trier, cramer, et/ou enterrer tes sacs poubelle.
Pareil pour les essais nucléaires (qui ont probablement été d'un interêt collectif à l'époque où il fallait foutre un peu les jetons aux voisins trop agressifs), pareil pour les centrales nucléaires et les éoliennes, les antennes TV, les lignes à haute tension, les camps militaires, les lignes de TGV et les aéroports. Tous ces trucs là dont on ne peut pas se passer, qui puent, polluent, mettent en danger la santé des gens qui habitent autour, tu les mets le plus loin possible des grosses densités de population; parfois dans des coins champêtres, plus ou moins naturels, voire où personne n'habite (genre des marais qui puent où, manque de bol, vivent plein d'espèces en voie de disparition).
Alors oui, évidemment, le péquenot qui a la mauvaise idée de vivre là où on veut mettre le champ d'essais, le pas de tir d'une fusée, ou une zone de stockage de déchets nucléaires, il est pas content. Dans un état de droit, il a tout un tas de recours, mais s'il perd, c'est que l'intérêt de la collectivité passe avant son intérêt à lui. Note qu'il a toujours le droit de ne pas être content, il a même le droit de le dire, mais n'empêche, soit il bouge, soit il vit à côté d'un truc qui ne lui plait pas.
Tu veux que je dise quoi? Que c'est juste? Non, c'est pas juste. La vie est injuste, et la vie en collectivité est injuste. La démocratie est injuste aussi, puisqu'être nombreux à penser une connerie suffit pour que ladite connerie soit appliquée (genre, un état d'urgence permanent). Par contre, oui, je trouve ça "normal". Disons que je ne vois pas vraiment comment ça peut être autrement, sauf à vouloir vivre dans une société où plus rien ne se fait. Sauf qu'on vit dans une démocratie, et la majorité veut que les éboueurs emmènnent leurs poubelles quelque part loin de chez eux. Et tant que la majorité voudra ça, on mettra les poubelles au fond du jardin d'un pauvre gusse. Bienvenu dans le monde réel.
[^] # Re: Notation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à 6.
Tu veux dire que les conneries qu'on peut lire sur les sites anti-vaccin sont en fait écrites par les multinationales elles-mêmes pour montrer à quel point les anti-vaccin sont des débiles? Ça se tient.
Et les conneries des Linuxiens seraient écrites par des gens de Microsoft? Ça se tient aussi. Par contre, j'ai peur que MS ait oublié de m'envoyer mon chèque…
[^] # Re: Notation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à -1.
Malgré tout ce que j'écris tu n'as rien compris à ce que je voulais dire, et je ne pense pas qu'en écrire plus pourra te faire comprendre.
Tu te comportes comme un ado révolutionnaire, "ouaiis on va tout changer le monde et péter la gueule des méchants". Soit tu sais que c'est du flan et que tu prends simplement la licence d'écrire ça parce que tu sais bien que tu es en fait assis le cul derrière ton ordi et que ton "programme" ne sera jamais appliqué par personne, soit tu ne comprends rien au monde qui t'entoure.
Il y a un certain nombre de réalités que n'importe quel système politique, économique, ou culturel ne pourront jamais éliminer. Par exemple:
* Tu ne pourras jamais empêcher les gens de privilégier les profits à court terme au détriment d'une situation durable
* Tu ne pourras jamais empêcher les gens de jouer contre leurs propres intérêts
* Paradoxalement, tu ne pourras jamais convaincre les gens de jouer contre leurs propres intérêts
* Tu ne pourras jamais empêcher les gens motiver de trouver des failles dans les législations de manière à privilégier leurs intérêts au détriment de la collectivité (sauf à remettre en cause l'état de droit)
* Tu ne pourras jamais empêcher l'argent d'avoir du pouvoir
À ma connaissance, à tous les niveaux (monde, pays, ville, entreprise, famille), toute solution basée sur l'idée que les gens puissent être "raisonnables" est vouée à l'échec, simplement parce que chacun raisonne en fonction de ses intérêts. Pour l'exemple qui nous préoccuppe, "être raisonnable" pour un agriculteur est à l'opposé de ce que tu souhaiterais. Typiquement, quand les agriculteurs demandent à la grande distribution d'être raisonnable, c'est de ne pas acheter les trucs plus bas que leur coût de production. C'est tout à fait logique. Du point de vue de la distribution, "être raisonnable" c'est d'acheter les produits au prix du marché, toute autre démarche serait absurde. Bref, dans un monde où tout le monde est raisonnable, personne ne veut faire la même chose. Trouver une solution, c'est toujours d'essayer de comprendre les intérêts des parties et de proposer un compromis où tout le monde trouve un intérêt, ce qui est souvent très difficile. C'est pour ça que le monde est complexe.
Après, si tu préfères penser que "multinationales = caca, actionnaires = méchants, au bûcher", on vit dans un pays libre. Mais si tu ne comprends pas pourquoi tu n'arrives pas à convaincre les gens, tu devrais te remettre en question toi-même plutôt que d'imaginer que le problème vient des autres. En général, les gens qui prétendent être les seuls à "penser" sont justement ceux qui n'ont probablement pas assez réfléchi :-)
[^] # Re: Notation
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à 5.
Zenitram fait quand même un point quasi-Godwin et termine avec "bon moinssage", ça doit peut-être contribué.
J'ai toujours l'impression qu'il y a un effet d'entrainement. En général, quand il y a un journal "qui dénonce grave" (genre, j'ai vu à la télé que les vaccins étaient faits pour nous empoisonner), les premiers commentaires "raisonnables" sont en général bien bashés (probablement par le ou les rédacteurs du journal), et dès qu'un commentaire est en négatif, il a beaucoup de mal à remonter (moins visible, et a priori défavorable).
Par contre, je ne vois pas du tout le lien "ironique" avec le journal.
Sur le fond, je n'ai pas vu le reportage, ce genre de trucs m'agacent au plus haut point. Je suis certain qu'il fait le coup de 1) les études scientifiques qui ne trouvent pas d'effet sont ignorées, à peine mentionnées, ou plus ou moins dénigrées (genre, financées par un consortium dont un des membre est le beau-frère du patron de l'Oreal), 2) il existe des scientifiques qui dénoncent grave, mais le reste de la communauté les ignore (genre, c'est pas du tout parce qu'ils sont les seuls à voir des effets là où personne ne voit rien), et 3) 50 études scientifiques n'ont rien identifié alors que tonton Jojo sait bien que son ongle incarné est apparu 3 semaines après que le fermier a pulvérisé un liquide douteux.
Le pire, c'est que je suis personnellement convaincu que la plupart des pesticides utilisés sont dangereux pour les fermiers, les riverains, et les consommateurs, qu'ils sont coûteux, et qu'ils sont en train de ruiner l'agriculture pour de nombreuses années (qualité des sols, etc). Le problème, c'est aussi que les agriculteurs (comme les chauffeurs de taxi, par exemple) sont aussi énormément responsables de l'état actuel des choses (investissements lourds vers une démarche productiviste anachronique), et que les multinationales du pesticide ne viennent pas non plus menacer individuellement les agriculteurs, qui se sont rendus dépendants tout seuls aux semanciers et aux chimistes, jusu'au point de refuser eux-mêmes de manger ce qu'ils produisent. Pas étonnant qu'ils n'arrivent pas à le vendre!
[^] # Re: Détails ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à 6.
Et alors? Deux faux font un vrai? C'est légitime de lancer des campagnes de manipulation pour contrer la manipulation?
Sauf qu'autour des habitation, il s'agit de terrains privés. Jusqu'à preuve du contraire, chez toi, tu fais ce que tu veux tant que c'est légal, et là, malheureusement, il s'agit de produits qui peuvent être légalement utilisés. Je n'y connais rien en droit US, mais ils n'ont certainement pas de "principe de précaution" (qui n'a rien d'un principe et qui est fondamentalement débile de toutes manières). Autrement dit, tu pourras toujours attaquer ton voisin parce que tu es tombé malade à cause des produits qu'il a utilisés, mais tu ne peux pas l'empêcher de le faire parce que, jusqu'à preuve (juridique) du contraire, il a le droit de le faire.
Prend-le autrement : ton voisin vient te voir pour te demander de couper ton Wifi parce qu'il est incommodé par "les ondes" (oui, "les ondes", c'est quelque chose qui fait super peur—genre, le mec est longueurd'ondophobe, il n'a peur que de certaines longueurs d'onde puisqu'il n'est visiblement pas incommodé par le visible ou la radio). Tu vas l'envoyer chier, à raison : la bande du Wifi a été légalement autorisée pour une utilisation domestique, tu es chez toi, tu n'as pas à supporter ses délires paranoïaques. Si le maire est idiot et que pour des raisons électorales il prend un arrêté interdisant le wifi domestique, bah tu es en droit de faire annuler cet arrêté.
Ici, c'est exactement pareil. Ça n'est pas parce qu'on parle d'entreprises que l'état de droit ne s'applique pas. Le fait que ces entreprises ne soient pas morales/éthiques pour plein de raisons que je partage n'en fait pas des entités qui n'ont pas de droits.
[^] # Re: Incompétence sociale (ce n’est pas une insulte)
Posté par arnaudus . En réponse au journal rm -rf tue votre bios UEFI. Évalué à 5.
Des centaines de devs et de mainteneurs très compétents, probablement parmi les plus compétents du monde d'ailleurs, ont fait le choix de baser de nombreuses distributions sur systemd. Maintenant, tu prétends que c'est une mauvaise idée, sans donner beaucoup d'arguments d'ailleurs (ce qui se comprend vu le contexte, je ne vois pas comment la plupart des lecteurs pourraient peser le pour et le contre dans ces arguments techniques).
La question, c'est 1) est-ce que ces centaines de mainteneurs ont pété un cable, se sont jeté dans un effet de mode, et ont suicidé toutes ces distributions en faisant un tel choix ostensiblement déraisonnable, ou 2) ils sont plus compétents que toi et tu as tort?
Quelqu'un comme moi qui n'ai pas les bases techniques pour me faire une opinon par moi-même va essayer de déterminer des probabilités/vraisemblances (je ne veux froisser aucun statisticien) pour les deux options, et à vue de pifomètre mouillé, je mets moins de 1% sur la première et plus de 99% sur la deuxième. Du coup, ça veut dire que je fais plus confiance aux mainteneurs Debian qu'à toi sur la question.
Ça n'excuse en rien le comportement de L.P.
[^] # Re: Détails ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Un avant gout de TFTA ?. Évalué à 10.
Ouais, donc Hawaï est un état de droit. Super, c'est en fait une bonne nouvelle.
C'est exactement la même chose quand n'importe quelle collectivité locale outrepasse ses compétences. Si une mairie pouvait faire passer des arrêtés illégaux, on ne vivrait plus dans un état de droit, et ça serait n'importe quoi.
Alors, on peut la refaire avec une interprétation des faits réalistes, qui diffère notablement des délires complotistes:
À moins que les élus régionaux soient des débiles profonds, c'est exactement ce qui était prévu dès le départ. Du coup, on peut peut-être directement passer aux points 4 et 5 sans faire semblant d'être assez cons pour avoir marché dans le point 3, non? Personnellement, je n'ai jamais admis que la fin puisse justifier les moyens. Manipuler les médias et les citoyens, en particulier les plus "fragiles" d'entre eux, même pour une bonne cause, ça reste profondément immoral, et je ne vois pas comment on peut justifier un tel procédé tout en parlant partout de décisions démocratiques. À moins bien sûr d'être convaincu que la démocratie, c'est la victoire de ses idées aux dépens de celles des autres, mais ça s'écarte quand même un peu du concept de départ…
[^] # Re: Une forte amende
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Les membres du collectif Édunathon demandent l’annulation de l’accord entre Microsoft et l’Éducation. Évalué à 6.
Ah mais je n'ai pas dit que l'histoire des microconnaissances étaient réduites aux glands qui se la jouent à connaitre tous les raccourcis clavier des traitements de texte! On a exactement le même genre dans la connaissance poussée des microdétails des langages de programmation (syntaxe cryptique, bizarreries grammaticales, etc). Après, tout dépend du poste aussi. Poser une question comme "comment fait-on un vecteur de références en C++" au cours d'un entretien d'embauche, ça peut se justifier si on emploie un dev en CDD sur un projet déja en retard (avec dans l'idée que si le gars sait ça, il sait beaucoup d'autres choses). Par contre, si on embauche un admin sys, la question n'apporte rien. Or, la plupart du temps, les micro-connaissances MS Office ne sont pas demandées pour les postes de secrétariat, mais pour tout et n'importe quoi.
Après, de toutes manières, les "microconnaissances" ne peuvent pas s'apprendre à l'école. Même si tu as des centaines de raccourcis claviers sur un poly, tu ne les connais pas, et il te faudra chercher pour trouver. Ces microconnaissances s'apprennent par l'expérience, et aussi par la curiosité (typiquement, face à la situation où il faut faire 50 fois la même chose, certaines personnes foncent, et d'autres se demandent s'il n'y aurait pas moyen d'automatiser la tâche). Et puis, tu ne vas pas passer ta vie à t'autoformer, les connaissances viennent toutes seules par essai et erreur. Si tu ne connais pas le raccourci clavier pour mettre en exposant, tu vas devoir cliquer sur 4 trucs, mais tu vas finir par mettre ton exposant. Il n'y a pas mort d'homme non plus, c'est pas comme un admin sys qui plante son serveur mail et qui ne sait pas comment s'en dépatouiller.
[^] # Re: Une forte amende
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Les membres du collectif Édunathon demandent l’annulation de l’accord entre Microsoft et l’Éducation. Évalué à 10.
Même ça, je trouve ça complètement con. Le paysage aura changé en quelques années, et ces "pseudo-connaissances" n'auront plus aucune valeur le jour où l'étudiant est sur le marché du travail.
Ce que je trouve déprimant, c'est qu'un nombre délirant de personnes mettent de la valeur sur des "micro-connaissances", des petits machins sans aucun intérêt (comme la position de l'icône pour mettre en gras, ou le raccourci clavier correspondant), parce que leur compétence en "informatique" (on pourrait dire "en ordinateur", parce que l'informatique c'est quand même un peu plus vaste que ça) s'arrête là. Ce qui me choque, c'est que ces micro-connaissances s'apprennent en, quoi, 10 secondes? Face à un logiciel inconnu, on farfouille un peu, et si on ne trouve pas, on Google un truc simple, on a même parfois la réponse dans Google sans même ouvrir la page, et zou, c'est intégré. C'est une "compétence" qui n'a absolument aucun intérêt.
Donc, OK pour enseigner le principe du traitement de texte. Une dizaine d'heures de cours me semble largement suffisantes; on fait un peu d'historique, l'imprimerie, la typographie, les machines à écrire, les traitements de texte, le WYSIWYG, et le WYSIWYM, la séparation fond/forme, le principe des styles, on peut même faire un peu de HTML (je trouve que c'est une bonne initiation à la séparation fond/forme et le code est plus élégant que le Latex). Je ne sais même pas s'il y a besoin de TP, puisqu'on peut utiliser l'occasion d'un rapport de stage pour former l'étudiant à l'utilisation d'un traitement de texte. Une fois qu'on a compris l'utilisation d'un traitement de texte, qu'est-ce qu'on se fout des avantages et des inconvénients de Word ou de LibreOffice? De toutes manières, l'interface change sans arrêt, et 90% des fonctions sont quasiment identiques dans les deux.
Bref, on devrait former les étudiants à comprendre ce qu'est un logiciel, quels sont les principes sur lesquels il fonctionne, quels grands types d'interface existent sur le marche, et si le gusse n'est pas trop con, il va savoir utiliser n'importe quel logiciel de ce type sans formation particulière. Il va simplement gagner progressivement en productivité en découvrant par lui-même ou en demandant aux collègues, mais ça n'a aucun sens de former à de tels détails en dehors de l'exercice quotidien.
Quand on apprend à conduire, on n'apprend pas un modèle de voiture. Toutes les voitures se conduisent à peu près de la même manière, et les connaissances génériques qu'on a servent à s'adapter. Quelqu'un qui serait tout content de vous raconter qu'il est super-fort en Renault Clio parce qu'il sait où sont les fusibles, on se foutrait de lui, puisque l'info est dans le livret de la bagnole de toutes manières. Pour l'informatique de bureau, on a en général une hiérarchie de gros glands qui sont tous tout contents de leur microculture, et qui jugent leurs collègues à leur connaissance de la séquence de clics qui permet de modifier l'espacement entre deux paragraphes (séquence qu'ils répèteront 46 fois parce qu'ils ne savent pas modifier le style de la page).
[^] # Re: Intelligence artificielle et jeux de GO et Kasparov
Posté par arnaudus . En réponse au journal Tout est écrit!. Évalué à 6.
Oui, bah soit il stocke quelque part le résultat, soit il associe la graine du RNG (un hash de la requête?) à la référence de la page et du bouquin, mais il n'y a rien de fascinant là dedans. C'est un peu comme si tu étais sur le cul de découvrir qu'un RNG pouvait te sortir à la demande des séries identiques si tu lui filais toujours la même référence…
Oui, c'est une simulation, mais c'est juste que je n'en comprends pas l'intérêt. Je peux te faire un simulateur de décimales de pi : j'affiche 100 chiffres aléatoirement. Je peux prétendre que mon ordinateur stocke toutes les positions possibles de l'échiquier, donne m'en une et je l'affiche. Je veux dire par là qu'on peut trouver un intérêt à un simulateur si la simulation n'est pas triviale, si on se demande "waou, comment le mec a pu faire ça". Là, son seul génie semble consister à avoir réussi à convaincre tout un tas de gens que son truc pouvait mériter qu'on s'y intéresse…
[^] # Re: Intelligence artificielle et jeux de GO et Kasparov
Posté par arnaudus . En réponse au journal Tout est écrit!. Évalué à 3.
Euh, mais attends, c'est complètement trivial ce truc, non? Quand tu reçois une requête de n caractères,
Du coup, tu crées juste tes pages à la demande, c'est une simulation de la bibliothèque de Babel, mais ça n'a rien à voir avec le concept.
Un truc plus intéressant serait de générer des binaires informatiques aléatoires afin d'optimiser les tâches simples. Par exemple, la fonction "factorial" a un jeu d'entrées/sorties fini (si on veut récupérer la sortie dans un int, mettons). Du coup, il doit être possible de chercher le plus petit binaire possible qui donne le bon résultat, sans le programmer, juste en testant des binaires aléatoires de taille croissante jusqu'à ce que ça marche. J'imagine qu'on pourrait trouver des binaires plus efficaces que n'importe quel truc compilé. Ça pourrait vraiment aider l'optimisation du calcul numérique, etc. Au moins ça aurait un intérêt…
[^] # Re: Un peu de lecture
Posté par arnaudus . En réponse au message Euh… comment dire… C'est bizarre.. Évalué à 1.
Significativement? On ferait deux opérations sur des entiers plutôt qu'une sur un flottant. Ce genre d'arithmétique pourrait être réservé à des types de données particuliers, évidemment qu'il ne serait pas question d'utiliser de tels pseudo-flottants pour des calculs de 3d.
On peut accuser les non-informaticiens de ne rien comprendre ou de ne pas faire d'efforts, mais il faut quand même admettre que la représentation des flottants est incohérente du point de vue "logique" (elle est cohérente du point de vue technique, mais pas logique). Par exemple:
Je ne sais pas où il faudrait faire le rapport de bug (compilateur, langage, hardware?), mais ce n'est pas parce qu'on est habitués à un bug et à la manière de le contourner que ça n'en est pas un.
[^] # Re: Un peu de lecture
Posté par arnaudus . En réponse au message Euh… comment dire… C'est bizarre.. Évalué à 2.
Ça n'est quand même pas vrai; il existe pas mal d'algos un peu compliqués dont le seul but est d'éviter une opération du style "multiplier par un très gros truc et diviser par un autre très gros truc" pour ne pas perdre trop de précision. Typiquement, calculer une variance "correctement" du point de vue informatique est beaucoup plus compliqué que d'appliquer la formule mathématique.
[^] # Re: Un peu de lecture
Posté par arnaudus . En réponse au message Euh… comment dire… C'est bizarre.. Évalué à 2.
En fait, quand on "dissèque" les besoins des utilisateurs, la plupart du temps, ils comprennent très bien la nécessité d'arrondir les nombres en virgule flottante. C'est juste l'arrondi "binaire" qui est très étrange, les gens s'attendent à avoir un arrondi décimal. Je me demande d'ailleurs si ça ne serait pas logique que les langages de haut niveau stockent et manipulent des "doubles décimaux", avec une partie int et une partie puissance de 10. Évidemment, on perdrait un peu en précision, mais on gagnerait largement en intuition…
[^] # Re: Parano?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Où mettre son archive de mots de passe ?. Évalué à 2.
OK, c'est vachement plus crédible que la bande à Jean-Kévin vienne te péter ton chiffrement.
À mon avis, la bande à Jean-Kévin, si elle arrive à casser un chiffrement considéré comme sûr, c'est elle qui se fera péter les genoux par la NSA avant de pouvoir poster des photos de teub avec ton compte Twitter.
Après, tu peux ajouter des contraintes, style autohébergement. Ça peut se justifier pour plein de raisons, y compris pour ne pas être tributaire d'un service externe, avoir le contrôle de tes données, ou simplement pour jouer à l'Anonymous et à se fair peur tout seul. Mais il faut reformuler ta question, parce qu'elle avait l'air de demander une solution pragmatique.
[^] # Re: Musescore + Lilypond
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Musescore, éditeur de partitions libre. Évalué à 2.
J'ai peur que ça soit un peu comme Latex : tu peux espérer, si les devs font un effort, d'avoir un export correct, voire éventuellement une intégration du rendu pdf dans l'éditeur si les devs en ont vraiment l'intention. Par contre, importer un fichier .ly créé par d'autres moyens, j'ai l'impression que ça ne peut pas être simple. C'est d'ailleurs peut-être plus simple de faire de l'OCR sur le pdf compilé avec lylipond pour faire un import "propre", plutôt que de parser le fichier source. Il suffit de penser au concept de fichier de style, comment gérer ça pour l'import, et comment l'intégrer correctement dans l'éditeur, sachant que la gestion des styles est probablement complètement différente?
# Parano?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Où mettre son archive de mots de passe ?. Évalué à 4.
Mouais, alors je comprendrais que tu hésites à mettre tes mdp en clair sur une Dropbox (au cas où la protection de la Dropbox serait cassée, ou que tu ne fasses pas confiance à Microsoft (quelle drôle d'idée)). Je comprendrais aussi que ça te fairait flippper d'avoir tes md chiffrées en téléchargement libre (HTTP?), même si le chiffrage est de bonne qualité, tu n'es pas à l'abri d'une faille. Honnêtement, le trouve que l'idée de péter la protection de la Dropbox puis de casser l'algo de chiffrage, c'est quand même se donner un mal de chien pour pouvoir troller à ta place sur Linuxfr… S'ils veulent tes mots de passe, les méchants vont venir te péter les genoux ou accéder physiquement à ta machine, c'est beaucoup plus facile et ça laisse moins de traces.
Je trouve que la solution impliquant un serveur perso est plus dangereuse que le cloud grand public, parce que les ressources dont tu disposes pour sécuriser ce serveur sont des milliers de fois moins importantes que celles des services de cloud (certes, tu es aussi moins une cible, mais quand même).