Ça, c'est un truc qui s'est peu amélioré… Il y a 10 ans, je me souviens des Debian installées sur les laptops, c'était un peu la galère pour tout faire marcher (serveur X, son, saloperie de WinModem, etc). Et 10 ans après, c'est toujours la même galère. Ubuntu arrive avec son tout bel emballage et son installateur convivial, et crac, le driver nvidia débloque, le son disparait lors de la mise à jour, le bouzin ne se réveille pas de l'hibernation… Il y a 10 ans, j'avais l'énergie et la curiosité d'aller mettre les mains dans le cambouis, mais maintenant, ça a de plus en plus tendance à me saouler, et j'aimerais bien que les choses marchent quand j'en ai envie.
Le pire, c'est que quand un problème récurrent est réglé, c'est un autre qui prend le relais. À un moment, il fallait systématiquement aller trifouiller alsamixer pour faire marcher les micros ; un peu avant, c'était l'hibernation qui débloquait avec presque toutes les machines, aujourd'hui, j'ai l'impression de voir de plus en plus de freeze indéblocable du serveur X…
La plupart du temps, le noyau n'est pas en cause, mais c'est l'intégration qui pêche, j'ai l'impression : il faudrait juste quelques options de boot qui vont bien, tel truc à recompiler, etc. J'ai le sentiment que la communauté ne s'est jamais vraiment organisée correctement pour fournir par exemple une base de données exhaustive des modèles de laptop, dans laquelle les distribs pourraient aller chercher des infos sur le matériel, prévenir à l'installation que ci ou ça ne va pas fonctionner correctement.
C'est quand même assez paradoxal que Linux ait une excellente réputation sur les serveurs, et que cette stabilité n'a jamais vraiment réussi à s'exporter sur les machines grand public. Bien sûr, gna gna gna drivers, reverse-ingeneering et bénévoles toussa, mais est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de concevoir des systèmes moins sensibles à ces problèmes et capables de les contourner facilement?
Heureusement, il y a des exceptions. Mon laptop pro est arrivé avec un joli autocollant Ubuntu, et une intégration assez satisfaisante (boot super rapide, par exemple). Ça n'empêche pas occasionnellement d'avoir le serveur X qui se blo
"Je galère énormément pour passer de Peugeot à Renault. Mon tapis de sol ne reconnait pas l'embrayage. Je suis assez expérimenté, j'ai essayé toutes les petites manips (oui, j'ai essayé de changer la couleur de la carrosserie, vous voyez quoi) habituelles, mais Peugeot n'est pas très ami avec l'embrayage. J'ai alors essayé le starter à manivelle, mais la pédale ne fonctionne pas. Alors que sur une Citroën, tout est bon! J'ai l'impression que Peugeot est tout sauf fonctionnel. Merci de m'aider!"
Je n'ai même pas compris ce que tu essayes de faire, créer une clé USB bootable avec Win7 dessus à partir d'une Fedora? Mais si j'ai bien compris, Unetbootin permet de créer une clé avec un Linux bootable, pas un Windows? Et Winusb est un utilitaire Windows, tu as donc déja un Windows installé?
L'État a bon dos. À l'intérieur des entreprises, on a tout un tas de paperasse (ou de e-paperasse) à faire, sans que l'État ne demande quoi que ce soit. La paperasse est utilisée comme un moyen de contrôle, tu dois renseigner tes activités, justifier tes dépenses, etc. Un bon exemple, c'est les notes de frais. Un jour, on m'a expliqué que le premier signe d'une boîte qui n'allait pas bien, c'est quand on commençait à mettre en place une paperasse autour des notes de frais : soit les bénéficiaires commencent à abuser (ce qui signifie qu'ils ne s'identifient plus à la boîte), soit la direction devient parano (ce qui va finir par plomber l'ambiance), soit la trésorerie est au plus bas. Mais dans tous les cas, c'est très mauvais signe de commencer à payer les gens à remplir des justificatifs et à éplucher les tickets de caisse plutôt qu'à faire leur boulot.
Mais faire le travail du logiciel à la main, ça existait. Par exemple, prend une tâche répétitive : remplir des fiches de paye avec les taxes là où il faut. Tu peux comparer le temps de travail et les compétences des comptables qu'il faudrait payer pour remplir les fiches de paye de 1000 salariés, et la même chose pour les programmeurs qui codent le logiciel, le gestionnaire qui le fait tourner, et les enfants chinois qui construisent l'ordinateur. Et bah à mon avis, tu gagnes plusieurs ordres de grandeur en jours de travail nécessaires chaque mois.
quelle serait la vitesse de déplacement moyenne d'un occidental si dans le temps de déplacement on incluait le temps de travail nécessaire pour payer la voiture ou les billets d'avion ?
Je ne comprend pas : la diligence ou le bateau à vapeur n'étaient pas gratuits, ils étaient même comparativement bien plus chers que les avions. Regarde un billet RyanAir, en une journée de SMIC tu fais un aller-retour un peu partout en Europe. J'aimerais bien savoir à quelle époque tu pouvais te payer le même voyage avec le salaire d'une journée de travail non qualifié!
Si un plant sélectionné de légume est deux fois plus gros qu'un autre, il a pompé deux fois plus de ressources pour se développer: eau, nutriments, etc.
Bien sûr que non, les rendements du métabolisme sont relativement faibles et il est tout à fait possible de jouer dessus. Par ailleurs, il est tout à fait possible de réallouer des ressources devenues inutiles en contexte cultivé (communication hormonale, défense contre les prédateurs, etc).
La seule ressource infinie qu'il a utilisé est la lumière du soleil
Le solaire est une ressource renouvelable, mais absolument pas infinie : la quantité d'énergie par unité de surface et de temps est parfaitement finie et limitante pour la croissance, en partie à cause du faible rendement de la photosynthèse.
J'ai pas d'études scientifiques sous la main, mais il a été clairement analysé que les légumes produits de façon non intense (typiquement, en bio) contiennent plus de matière sèche qu'un légume produit de façon intense (typiquement, aux étals de grandes surfaces).
C'est le contraire : aucune différence entre bio/pas bio, et les différences entre intensif et familial sont faibles (et très inférieures aux différences de rendement entre les méthodes d'exploitation). [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19640946?ordinalpos=1&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel.Pubmed_DefaultReportPanel.Pubmed_RVDocSum] par exemple, qui conclue "On the basis of a systematic review of studies of satisfactory quality, there is no evidence of a difference in nutrient quality between organically and conventionally produced foodstuffs. The small differences in nutrient content detected are biologically plausible and mostly relate to differences in production methods".
je n'ai que mon expérience personnelle et mon entourage pour vous dire que manger un légume bio rassasie mieux
C'est bien le problème : depuis le début de cette discussion, tu te bases sur tes impressions pour parler de grandes lois de la nature, alors que l'ensemble des connaissances scientifiques poussent dans le sens contraire. Ton argument peut être soutenu, tu as parfaitement le droit de penser et d'agir comme tu le fais, mais tu n'as pas le droit d'attribuer une composante "logique" à ton raisonnement. Tu pars de prémisses fausses ou non-démontrables, et tu arrives en cahotant à la conclusion que tu voulais dès le départ, ce n'est pas ça du tout un raisonnement logique.
on trouve toujours autre chose à faire, toujours quelque chose d'autre à créer, à améliorer, à explorer,
Certes, mais on n'accepte pas de partager les gains de productivité, et c'est le problème. Il ne faut plus considérer les gains de productivité comme un facteur d'émancipation du travail, car ce n'est pas ce qui se passe : les gens ne veulent pas partager leurs ressources (ou la société ne leur permet pas). Prend l'exemple de l'informatisation du travail de secrétariat : avant, dans les boîtes, il y avait des centaines de secrétaires, qui faisaient tout un tas de trucs (classer des dossiers, taper des trucs à la machine, etc). L'informatisation a permis des gains de productivité gigantesques : il faut maintenant un ou une secrétaire là où on en avait 5 dans les années 1970. Est-ce que les secrétaires ont décidé de travailler 5 fois moins? Absolument pas. On a juste une secrétaire et quatre chômeuses à la place. Proportionnellement, la secrétaire restante gagne un peu plus, probablement (ce n'est même pas sûr), mais les gains de productivité se sont dilués dans l'économie (les actionnaires gagnent plus, la boite vend ses produits moins cher, etc).
Le problème, c'est que l'économie n'arrive pas à créer toujours plus de nouveaux jobs par rapport à ceux qui disparaissent suite aux gains de productivité. C'est à cause de ça qu'on a les yeux rivés sur la croissance, qu'on est obsédés par la croissance : seule la croissance va créer ces boulots qui disparaissent. L'alternative de partager le travail (et donc, évidemment, les ressources, en diminuant d'autant son pouvoir d'achat) semble assez inacceptable. Dans la plupart des boulots, il y a de plus en plus de chômeurs, et de plus en plus de boulot et de stress pour ceux qui restent.
Au final, on a incomparativement plus qu'avant. On peut s'acheter des smartphones, on peut consacrer des milliers d'euros à se loger, à se déplacer, on peut manger du foie gras plusieurs fois par an, on a tous des ordinateurs, des télés, des trucs inimaginables il y a 30 ans, et qui auraient été réservés à une élite richissime. J'avoue que je ne comprends pas vraiment pourquoi on a choisi cette voie du pouvoir d'achat plutôt que du partage du temps de travail, mais il semble qu'une grosse majorité préfère travailler plus pour gagner plus, plutôt que de travailler moins pour gagner moins. Ça a même permis l'élection d'un président dont c'était le cheval de bataille.
Admettons que tu vives dans une studio de 20m2. Tu vas le meubler en conséquence et éviter d'acheter la dernière télé 46", non ? C'est une réaction logique.
Je ne vois rien de "logique" là-dedans : tu n'as pas posé de prémisses, il n'y a pas assez d'informations pour une déduction logique. J'imagine que ce que tu essayes de dire, c'est que tu vas tenter de faire rentrer un maximum de choses dans ton studio en prenant en compte des contraintes de budget, d'espace, d'ergonomie, d'habitabilité, et de souhaits personnels. Mais comme tu ne précises aucune de ces contraintes, ton choix n'a rien de logique. Un passionné de cinéma trouvera normal de ne pas acheter de machine à laver pour pouvoir rentrer un home cinéma, sa décision serait parfaitement logique. Encore une fois, pose tes prémisses—mon point de vue est que tes prémisses te semblent "naturelles" ou "élémentaires", mais ne le sont absolument pas.
une croissance infinie n'est pas viable dans un environnement fini.
Sur le plan purement mathématique, c'est trivial—mais ça n'est pas ce qui nous intéresse ici.
Au passage, tu confonds croissance économique et croissance démographique, qui n'ont pas grand chose à voir. Quand tu parles de croissance comme moteur du progrès, tu parles de croissance économique.
Déja, si l'univers est infini (vraiment ou en pratique), alors une croissance infinie est possible. Il faut juste que le taux de croissance démographique soit raisonnablement faible compte tenu de la technologie de voyage spatial.
Ensuite, décaler l'âge de la mort ne signifie pas forcément l'augmentation démographique. D'une part, il faut considérer la natalité, et d'autre part, il faut bien comprendre que les déséquilibres sont causés par les situations transitoires : si demain on se met à vivre jusqu'à 200 ans, la population va croitre jusqu'à arriver à un nouvel équilibre. Il faudrait des progrès technologiques infinis pour arriver à une croissance démographique exponentielle, et je ne pense pas que ça soit possible, notamment à cause de la mortalité accidentelle, qui est probablement inévitable.
En ce qui concerne l'économie, ce qu'on appelle "croissance économique" ne passe pas systématiquement par l'utilisation de plus de ressources. Par exemple, si l'on cultive des plantes sélectionnées qui ont un rendement deux fois supérieur, on peut nourrir deux fois plus de personnes avec les mêmes ressources naturelles. Si tu penses que ça n'est pas naturel ou que c'est contraire aux lois de la nature, tu est sur une position religieuse ou philosophique.
La croissance économique peut également passer par une société de services. Avoir une personne employée en tant qu'aide à domicile pour chaque personne agée serait une situation qui génèrerait beaucoup de croissance sans puiser dans les réserves naturelles—tant que la richesse est liée à des gains de productivité qui ne nécessitent pas des ressources non-renouvelables.
Tout ça pour dire qu'encore une fois, tu invoques à tort la logique pour supporter un raisonnement qui n'a rien de logique. Si tu veux être logique, commence à lister les hypothèses de départ. Tu verras très rapidement qu'elles seront pour la plupart contestables car elles reposent sur des aprioris technologiques. Si tu autorises le voyage spatial ou la fusion nucléaire, de nombreuses barrières sont susceptibles de tomber et la fin de notre civilisation ne devient plus inéluctable.
Je pense qu'il ne veut pas dire "logique plus élémentaire" : on ne parle pas de logique, et le raisonnement n'a rien d'élémentaire. J'imagine qu'il part du principe qu'il existe un "ordre naturel", qui constituerait une sorte de référence, un état duquel on ne devrait s'affranchir que pour de bonnes raisons. C'est une position commune, mais assez difficile à justifier : sur la base d'un raisonnement rationnel, pourquoi préférer une situation "naturelle" à une situation "artificielle", même si les couts et bénéfices semblent être équivalents? Il n'y a rien de logique là dedans, justement…
Ça serait super que Firefox permette ça d'ailleurs sur toutes les interactions avec le système, ce qui éviterait d'aller chercher les exécutables dans /usr/bin comme de vulgaires Windowsiens…
Ton seul argument finalement, c'est de décrédibiliser par l'absurde.
Mon seul argument, oui, c'est de décrédibiliser les partisans du complot par l'absurdité de leur position.
Les services de renseignement interceptent et stockent les communications électroniques : oui, et ils le feraient que la loi leur permette ou non.
La police et les services d'État vont organiser une surveillance globale : c'est techniquement impossible au vu de l'article 13, puisque les écoutes doivent être motivées individuellement, et c'est techniquement impossible tout court, car seuls des programmes automatiques pourraient analyser tant de données. Il est strictement impossible que des êtres humains lisent les emails de tout le monde ; le volume de documents produit de nos jours est beaucoup trop important pour ça.
Si l'État devient totalitaire… si l'État devient réellement totalitaire, qu'il puisse relire l'email que tu as envoyé à tata Gertude deux ans plus tôt est le cadet de tes soucis. Ils iront directement demander à tata Gertrude ce qu'il contenait, c'est beaucoup plus facile que de décortiquer des Pétaoctets d'archives électroniques.
Donc non, je ne comprends pas de quoi les gens ont peur. J'ai l'impression qu'ils ont peur de l'inévitable (le fait que n'importe qui de motivé puisse avoir accès aux traces qu'on laisse dès qu'on utilise un appareil électronique), ou qu'ils essayent de se rassurer en pensant qu'ils sont protégés en cas de coup d'État (on peut aussi blinder son disque dur pour ne pas perdre ses données en cas de guerre nucléaire, par exemple). Au final, il ne reste que la vague idée que "quelqu'un" de mal intentionné (on ne sait pas qui) fait tout son possible (on ne sait pas quoi) pour pouvoir lire vos emails (on ne sait pas pourquoi). Si on identifie clairement les problèmes, on peut en discuter. Si on parle de la résistance des iPhone à l'acide de l'estomac des T-rex, histoire se savoir si on peut récupérer les données après s'être fait bouffé par un échappé de Jurassik Park, on peut probablement s'abstenir de continuer la discussion éternellement.
Bon est quand même d'accord qu'on discute sur des fantasmes inspirés de l'article 13, et pas de l'article 13 réellement? Parce que l'article 13 rend l'espionnage systématique impossible, il faut, pour chaque écoute, faire un dossier motivé qui va être validé dans les 7 jours par la commission truc-bidule.
Ensuite, tu soulignes le problème de l'archivage des données, pas vraiment du contrôle de l'État. Un document qui transite sur les réseaux laisse tout un tas de traces, et son contenu lui-même peut être intercepté à tout plein de niveaux. À mon avis, tu dois considérer que toute info qui sort de chez toi est susceptible d'être interceptée et stockée, par Google, par ton FAI, par la CIA, par la DGSE, on s'en fout, l'info est accessible, et c'est ça qui compte. Et ça, tu ne peux rien y faire, ce n'est certainement pas la loi qui va te protéger de quoi que ce soit. Sans compter que ceux qui ont réellement le pouvoir de te nuire, la loi, ils s'en balancent pas mal.
La situation qui t'es le plus favorable, à toi en tant qu'individu, c'est quand quelqu'un d'autre n'a accès qu'à 1) les métadonnées (c'est inévitable), et 2) les contenus cryptés.
Pour les métadonnées, tu ne peux pas faire grand chose. La seule stratégie qui permettrait de brouiller un peu les cartes serait de noyer les métadonnées utiles dans la masse ; par exemple, envoyer tes mails à ton correspondant et à 99 adresses fictives en même temps. Pour la géolocalisation du téléphone portable, je ne vois pas trop… tu peux toujours coller ton smartphone sur le dos de ton chat pour qu'il fasse le tour de toutes les antennes du coin la nuit…
Pour le contenu, le cryptage, quelle que soit la méthode, est cassable. Je dirais même que c'est sa propriété principale, puisque dans l'histoire quelqu'un doit pouvoir le décrypter. Il suffit d'avoir la clé, la grille, ou la méthode censée décrypter le truc pour avoir accès au contenu. Je pense que la messe est donc dite : tu n'as absolument aucune certitude que tes messages ne seront jamais décryptés dans un futur plus ou moins proche. Dans un État fasciste, la police pourra saisir l'ordinateur de ton correspondant, ou le torturer pour avoir son mot de passe, ou te torturer toi.
Bref, je pense que tu te prends la tête pour pas grand chose. Tu mets trop d'espoir dans la loi et/ou dans la technique de te protéger d'une menace incontournable : si quelqu'un, et un service d'État en particulier, veut t'espionner et qu'il y met suffisamment de ressources, il pourra le faire. La seule chose que tu peux faire, à ton niveau, c'est de lui rendre la tâche difficile ; ça ne te protège pas dans l'absolu, mais ça protège l'ensemble des citoyens dans la mesure ou tout le monde ne pourra pas être surveillé en même temps, car casser toutes les clés serait trop coûteux.
Pour les métadonnées, c'est quasiment impossible. Bien sûr, la loi pourrait imposer que les FAI et les opérateurs de télécom envoient leurs logs vers /dev/null toutes les 10 secondes, mais ça n'empêche pas l'interception avant ça, et en plus, ça gênera énormément le travail légitime de la police (car on a parfois tendance à l'oublier dans ces discussions houleuses sur la vie privée, mais le travail de la police est légitime, et l'accès aux données de téléphone portable a permis à de nombreuses reprises de faire avancer les enquêtes).
En résumé, je pense que la seule manière d'être certain de ne pas être victime d'un État totalitaire, c'est de faire en sorte que l'État ne devienne pas totalitaire. Aucune méthode de chiffrage, aucune loi qui change le nom de la personne qui va autoriser une écoute, aucune procédure technique sur la gestion des logs des FAI ne va jamais empêcher un État totalitaire de débarquer chez toi et de t'arracher les ongles des doigts de pied jusqu'à ce que tu leur dise ce qu'ils veulent savoir. Croire que des mesures techniques ou des lois te protègent, c'est comme croire qu'un airbag pourrait te sauver de l'explosion d'un avion en plein vol ; tu te concentres sur une part ridiculement petite de la menace, sans voir que tu es cuit de toutes manières.
Avec cette loi, tu autorises l'espionnage généralisé
Mais non, c'est pas du tout ce que dit la loi. La loi met au même plan les écoutes téléphoniques et les écoutes numériques : les services concernés (police, justice, renseignement, et économie) peuvent mettre en place des écoutes, en font part à une commission (approximativement) indépendante (avec tout un vrai dossier exposant les motivations de la procédure) qui valide a posteriori la procédure, ou qui y met fin.
Bref, ça zappe la case "juge/procureur" (on peut légitimement se demander pourquoi), mais ça ne permet en rien l'espionnage généralisé (en tout cas, pas plus qu'avec l'ancien système). Tu gagnes en réactivité (la procédure peut être mise en place immédiatement), tu perds en contrôle (pendant quelques jours, une procédure d'écoute arbitraire peut avoir lieu, mais des sanctions administratives sont quand même prévues, c'est censé être dissuasif).
Mon impression (mais je n'ai aucune preuve), c'est que cette réforme est due aux plaintes à répétition des services de renseignement qui doivent attendre plusieurs jours l'autorisation de la justice, alors que c'est une procédure validée plus de 95% du temps. Ils demandent donc une présomption de pertinence sur la mise en place des procédure, avec une validation a posteriori. Je ne pense pas nécessairement que c'est une bonne idée, mais ça n'ouvre pas la porte à la déferlente de complots franc-maçonniques—ça, c'est simplement du fanstasme, qui n'a rien à voir avec l'article voté.
C'est discutable, du fait de la possibilité pour les petits partis ultra-minoritaires d'avoir le pouvoir démesuré de faire basculer les majorités. Le système instauré par la constitution de la Ve République n'est pas très juste, mais fait de la France l'un des États les plus stables du point de vue politique, et c'est quand même un point à ne pas négliger.
Sinon, "Mes élus" ne font pas parti des décideurs dont je parle au dessus, et surement pas mon maire, ou un député lambda.
On parle des sénateurs, là, donc si, c'est exactement ça. Les parlementaires sont ceux qui votent les lois, et ils sont souverains.
Quand tu dis "au dessus", tu veux dire… "au dessus", en faisant un petit bisou et un doigt levé? Tu as peur que les chinois du FBI débarquent chez toi si tu prononces leur nom?
Oui, n'importe qui est libre d'amuser la galerie, ça ne veut pas dire qu'on lui confiera le pouvoir.
C'est une affirmation gratuite, qui reprend l'esprit complotiste US sans aucune preuve.
L'histoire des présidents de la Ve République montre que pour la plupart d'entre eux (à l'exception de VGE), ils étaient des types "du peuple", issus de familles modestes ou de petite bourgeoisie : ils n'ont pas construit leur succès par leurs liens familiaux présumés avec une sorte de haute société secrète.
Franchement, ces sempiternelles théories du complot judéo-maçonnique-libéro-aristo-bureaucratico-européennes sont toujours les mêmes, c'est toujours les mêmes bases, il n'y a que l'emballage qui change : les élites corrompues qui nous gouvernent sont au centre d'un immense complot qui est censé maintenir la population dans l'ignorance et dans la pauvreté et préserver leurs richesse et leur pouvoir en organisant une illusion de démocratie. Heureusement qu'il y a José Bové / Jean Luc Mélanchon / Dieudonné pour nous ouvrir les yeux! Pourtant le peuple est sacrément con, il continue de voter en masse pour les corrompus. Ah non, bien sûr, où avais-je la tête : le fait même que le peuple ne comprend pas est une preuve que le complot fonctionne!
Bah, je ne sais pas, j'ai été influencé par Fonction à sens unique qui dit "Les fonctions à sens unique sont utilisées en cryptographie asymétrique et dans les fonctions de hachage cryptographiques." Il faut peut-être corriger Wikipédia.
Je ne vois pas l'intérêt de telles attaques de type "Homme de paille". Je n'ai jamais prétendu que l'espionnage généralisé était un bienfait! J'ai simplement dit que la différence avant/après était minime. Donc, qu'est-ce que ça change?
* Pour les vrais trucs sérieux (espionnage international, etc), rien du tout : les services secrets ne se sont jamais vraiment embarrassés avec le respect de la loi. Ils vont continuer comme avant.
* Pour les opérations dites "antiterroristes": pas grand chose; la loi permet déja de faire des écoutes sur du long terme à partir d'une liste d'individus suspects
* Pour les opérations de police : ça va changer le timing de la procédure. Avant, il fallait demander l'autorisation puis mettre en place la surveillance, après la loi, la surveillance sera validée a posteriori. Dans les faits, ça ne fait pas une grosse différence, puisque très très peu de procédures étaient invalidées.
Je dis donc simplement que cette loi autorise et clarifie une situation qui était déja actée. Je ne dis pas que c'est bien, je ne dis même pas que c'est efficace (même si, d'un point de vue bureaucratique, ça pourrait avoir un certain sens). La réalité, c'est que les moyens de récupérer ces informations sont techniquement triviaux. Tu peux pondre une loi qui empêcherait la police de regarder dans ton jardin, si on voit ton jardin de la rue, la police regardera, avec ou sans loi. Là, c'est pareil, si tu balances des infos en clair sur le réseau, tu dois partir du principe que plus ou moins n'importe qui peut y avoir accès plus ou moins facilement. Si tu penses que les tiers auxquels tu fais appel (ton FAI, ton fournisseur d'emails, ton opérateur téléphonique…) sont fiables, c'est que ta sécurité ne repose sur rien. Alors oui, ça me fait ch… de savoir que les flics peuvent très facilement avoir la liste de mes requêtes ou la géolocalisation de mon téléphone, mais je n'ai pas la possibilité technique d'empêcher quelqu'un de motivé d'y accéder, puisque ces données sont nécessaires au service (si mon opérateur de téléphone ne connait pas ma position en temps réel, je peux toujours attendre que ça sonne).
À choisir, et contrairement aux théoristes du complot, je préfère encore que ces données puissent être récupérées par un agent assermenté que par Google ou Facebook qui vont les revendre aux plus offrants. Je n'ai pas été élevé dans la peur de l'État : en plus de payer mon salaire (accessoirement), l'État est supposé me venir en aide si je suis très malade, si je suis au chômage, il défend (plus ou moins bien) ma sécurité vis à vis des États voisins, ou vis-à-vis de mes vrais voisins… À la base, l'État, c'est quand même une bonne chose, et ça me saoûle un peu cette mode US de se monter le chou sur du vent, surtout quand il n'y a vraiment aucun changement dans l'esprit de la loi, comme c'est le cas ici. En tout cas, quand on relit calmement le fameux article 13, on ne peut pas y trouver le risque d'espionnage généralisé : chaque écoute "numérique" devra être individuellement motivée et validée a posteriori par une commission, comme c'est actuellement le cas pour les écoutes téléphoniques. Je préfèrerais aussi que ça passe par le bureau du procureur, mais ce n'est pas ce genre de trucs qui va me rendre parano…
Bref, quand la possibilité technique est là, l'État (totalitaire ou non) arrivera toujours à accéder à l'information. La seule parade à ça, c'est de rendre l'accès techniquement plus difficile.
Comment peux-tu lutter avec ta petite machine à 2000 euros pour chiffrer un message lorsque de l'autre coté tu peux avoir des fermes de milliers de serveurs ?
Huuu? C'est pas exactement le principe de la cryptographie asymétrique? Si la NSA met plusieurs semaines à lire un de tes mails, la confidentialité des échanges reste quand même relativement assurée…
J'imagine que les réalités, le sens des responsabilités, la continuité de l'état, c'est ce qu'invoquait les pétainistes pour justifier l'abandon de la résistance.
Et un point Godwin pour le Monsieur!
Que les idéaux de la démocratie, et de l'humanisme, ils n'en ont rien à carrer.
Intéresse-toi un peu à tes élus. Va discuter avec ton maire ou ton député. Essaye de t'investir un peu dans la politique locale, comprendre comment sont prises les décisions.
C'est tellement facile de penser que c'est toujours de la faute des autres. N'importe quel citoyen est libre de se présenter aux élections : fais-le si tu penses être meilleur.
Pouvoir être candidat ne veut pas dire "avoir une chance d'être élu". C'est bien là le problème. Pouvoir voter ne veut pas dire "avoir du pouvoir".
Ah en effet, pour être élu, il faut que les gens votent pour vous. Je ne vois pas où est le problème. Personne ne met un pistolet sur la tempe des électeurs, personne ne les force à ne pas voter José Bové ou Dupont-Aignant. En gros, vous êtes juste frustré que peu de gens partagent vos idées et votent de la manière dont vous voudriez. Je ne vois pas en quoi c'est un problème pour la démocratie, je trouve même ça plutôt logique, en fait.
on a le choix entre "accepter le mouvement" quasi-identique qu'il s'agisse de gauche ou droite, ou accéder à un radicalisme de plus en plus présent
Non, c'est assez faux dans le cas présent, puisque l'amendement a été déposé et défendu par les verts, qui ne sont pas à proprement parler un parti radical.
Tu appelles la démocratie représentative une "pseudo-démocratie" parce que tu as l'impression que tu votes pour des "packages" qui incluent plusieurs idées que tu voudrais bien voir dissociées. Je pense que c'est démagogique à plusieurs niveaux :
* D'une part, la démocratie participative totale est inapplicable : on ne peut pas demander à l'ensemble de la population de débattre et de voter sur chaque loi indépendamment, parce qu'avec un tel système, soit tout le monde s'en fout et il ne reste que les extrêmistes qui votent, soit tout le monde s'implique et personne ne travaille plus.
* D'autre part, il est fort probable que les idées qui sont proposées en bloc le sont parce qu'elles sont cohérentes entre elles, au moins en théorie. Ça évite les risques liés à une politique incohérente (je ne veux pas dire que les décisions politiques sont toujours cohérentes entre elles en démocratie représentatives, mais il est probable qu'un programme politique cohérent est plus efficace qu'une tripotée de mesures sans vision globale.
* Par ailleurs, il existe encore des oppositions fondamentales entre la droite et la gauche, au moins au niveau des débats de société, sur le rôle de l'éducation et de la justice : les nier revient à tomber dans la démagogie type "UMPS", on sait où ça mène. Ce qui empêche les gouvernements de mener une politique économique et sécuritaire indépendante, c'est 1) le réalisme économique, sur lequel les politiques socialistes se cassent les dents depuis 32 ans maintenant, 2) le fait que le niveau de décision sur de nombreux domaines se situe à l'échelon européen, et qu'un gouvernement national n'est pas nécessairement majoritaire à ce niveau (d'où l'intérêt des élections européennes), et 3) la nécessité de préserver la continuité de l'État, c'est à dire de respecter les engagements pris, notamment en ce qui concerne la planification des politiques (on ne peut pas arrêter les projets en cours même si on est contre sans perdre énormément d'argent et d'énergie dans l'affaire), et de permettre l'alternance politique (ne pas détruire la totalité des moyens de l'État qui permettraient d'appliquer la politique défendue par l'opposition—par exemple, il serait immoral qu'un gouvernement pacifiste dissolve irrémédiablement l'armée, détruise les fichiers et les technologies militaires, en rendant un retour en arrière impossible).
* Enfin, il suffit de voir le nombre de candidats (par exemple à la présidentielle) pour constater que 1) les gens peuvent voter pour des combinaisons politiques originales (type écologisme de droite ou capitalisme de gauche), et que 2) ils le ne font pas, ce qui signifie que, globalement, ils se satisfont des packages existants.
Je pense qu'il faut grandir un peu et arrêter de penser systématiquement qu'une discussion au bistro vaut bien un débat à l'assemblée. Quand on commente une décision politique, ce qu'il faut se demander, c'est quelles sont les contraintes et les pressions qui se sont exercées pour qu'une telle loi ait été votée. Au hasard par exemple, il y a peut-être le manque de réactivité et d'efficacité des services de police et de justice au vu de la paperasserie nécessaire, dans un cadre budgétaire contraint. Si des enquêtes n'arrivent pas au bout parce que les services de la justice ont mis 1 semaine à autoriser la collecte d'informations urgente pour arrêter des gusses avant un braquage ou des trucs comme ça, certains députés pourraient trouver judicieux d'alléger les procédures. C'est juste un exemple, mais partir bille en tête sur des délires du type "ils sont tous pourris et leur but est d'arriver à un contrôle de la société", ça me semble être du même niveau qu'un discours conspirationniste sur le 11 septembre.
Juste pour le plaisir de voir les geekscottes, je m'auto-répond. J'ai trouvé ma réponse : le président de la commission est nommé par le président de la République à partir d'une liste de 4 noms établie par le conseil d'État et la cour de Cassation. Deux membres de la commission sont parlementaires (un représentant du Sénat et un représentant du Parlement). De manière assez intéressante, personne ne peut virer un membre de la commission (ils sont indéboulonnables pour la totalité de leur mandat). Ceci dit, ça reste assez obscur comme fonctionnement, mais on ne peut pas vraiment dire que les écoutes électroniques ne sont pas encadrées : elles le sont a posteriori par cette commission qui est constitutée de manière vaguement indépendante.
La loi semble donner beaucoup de pouvoir à cette commission. Comment est-elle nommée? Si elle est nommée par voie parlementaire, un équilibre des pouvoirs précaire semble quand même être prévu.
Je trouve qu'il y a une différence considérable entre offrir la possibilité de consulter les données, et d'organiser leur publication.
Si on décide de publier les données de la même manière que les résultats scientifique, c'est une procédure qui demande beaucoup (voire énormément) de ressources : il faut mettre en place des serveurs consultables de l'extérieur, les accès autorisés en lecture et en écriture à des collaborateurs éparpillés partout dans le monde, mettre en place les sauvegardes qui vont bien, etc. Il faut aussi documenter les données, indiquer précisément les modalités des expériences, tenir à jour les adresses email des gens à contacter pour les questions, l'endroit où les documents papier (cahiers de laboratoire…) sont consultables, etc. Il faut formatter les données de manière à ce qu'elles puissent être extraites, et surtout, il faut fournir les scripts et outils d'analyse utilisés, souvent du code maison "one shot" non documenté. Il faut également documenter toutes les analyses qui ont été faites et qui n'ont jamais été publiées (du genre, on a regardé telle ou telle corrélation, et on n'a rien vu).
L'autre solution, c'est de rendre les données consultables, c'est à dire de garantir aux lecteurs des articles scientifiques que les auteurs s'engagent à leur fournir en vrac leurs données et leur code si on leur demande.
La deuxième solution est réaliste, et c'est déja comme ça que la recherche fonctionne actuellement, sauf exception (il y a toujours un chieur quelque part qui pense que ses données méritent d'être ultrasecrètes…). La première solution offre un rapport cout/bénéfice très défavorable, étant donné la faible probabilité que quelqu'un utilise réellement ces données, et la probabilité encore plus faible que ce quelqu'un produise quelque chose de scientifiquement valable (j'imagine bien que les données risquent d'être aspirées par des labos chinois désargentés qui vont les passer dans des moulinettes idiotes pour produire des articles écrits automatiquement en mauvais anglais et publiés dans des revues peu regardantes). Étant donné l'évolution très rapide des technologies en biologie par exemple, la durée de vie scientifique de certains jeux de données (type séquençage massif) est de quelques années au mieux. Si on autorise un embargo le temps de publier les données, la plupart des labos aura des données de meilleure qualité le jour de la publication de la base.
Bref, je pense que le temps passé à rendre les données réanalysables est perdu par le labo publiant (celui qui marche bien) sans aucun réel espoir de plus-value scientifique. Le plus simple pour réanalyser les données est de collaborer (en utilisant des transferts de compétences) plutôt que d'essayer de comprendre ce qu'a fait un labo inconnu à partir du titre des champs d'une base de données…
Bon, et puis, techniquement, ça ne peut pas marcher en France. Produire des données est finalement assez facile ; il suffit de demander des petits financements (10 k€ par ci, 15 k€ par là), la prod de données massive est à la mode, les organismes aiment bien filer de l'argent pour ça. L'analyse des données demande comparativement plus d'argent : il faut payer des salaires, et ça dure longtemps si on veut faire les choses bien. Au final, c'est la plupart du temps plus couteux de payer quelqueun plusieurs mois à récupérer des données publiées et à reproduire les résultats d'un autre labo que de refaire la manip. C'est absurde, mais c'est comme ça.
# Toujour galère...
Posté par arnaudus . En réponse au journal Nouveau laptop, problèmes de batterie, et virtualisation. Évalué à 10.
Ça, c'est un truc qui s'est peu amélioré… Il y a 10 ans, je me souviens des Debian installées sur les laptops, c'était un peu la galère pour tout faire marcher (serveur X, son, saloperie de WinModem, etc). Et 10 ans après, c'est toujours la même galère. Ubuntu arrive avec son tout bel emballage et son installateur convivial, et crac, le driver nvidia débloque, le son disparait lors de la mise à jour, le bouzin ne se réveille pas de l'hibernation… Il y a 10 ans, j'avais l'énergie et la curiosité d'aller mettre les mains dans le cambouis, mais maintenant, ça a de plus en plus tendance à me saouler, et j'aimerais bien que les choses marchent quand j'en ai envie.
Le pire, c'est que quand un problème récurrent est réglé, c'est un autre qui prend le relais. À un moment, il fallait systématiquement aller trifouiller alsamixer pour faire marcher les micros ; un peu avant, c'était l'hibernation qui débloquait avec presque toutes les machines, aujourd'hui, j'ai l'impression de voir de plus en plus de freeze indéblocable du serveur X…
La plupart du temps, le noyau n'est pas en cause, mais c'est l'intégration qui pêche, j'ai l'impression : il faudrait juste quelques options de boot qui vont bien, tel truc à recompiler, etc. J'ai le sentiment que la communauté ne s'est jamais vraiment organisée correctement pour fournir par exemple une base de données exhaustive des modèles de laptop, dans laquelle les distribs pourraient aller chercher des infos sur le matériel, prévenir à l'installation que ci ou ça ne va pas fonctionner correctement.
C'est quand même assez paradoxal que Linux ait une excellente réputation sur les serveurs, et que cette stabilité n'a jamais vraiment réussi à s'exporter sur les machines grand public. Bien sûr, gna gna gna drivers, reverse-ingeneering et bénévoles toussa, mais est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de concevoir des systèmes moins sensibles à ces problèmes et capables de les contourner facilement?
Heureusement, il y a des exceptions. Mon laptop pro est arrivé avec un joli autocollant Ubuntu, et une intégration assez satisfaisante (boot super rapide, par exemple). Ça n'empêche pas occasionnellement d'avoir le serveur X qui se blo
[^] # Re: Lapin compris...
Posté par arnaudus . En réponse au message Passer de Fedora 20 à Windows Seven. Évalué à 10.
"Je galère énormément pour passer de Peugeot à Renault. Mon tapis de sol ne reconnait pas l'embrayage. Je suis assez expérimenté, j'ai essayé toutes les petites manips (oui, j'ai essayé de changer la couleur de la carrosserie, vous voyez quoi) habituelles, mais Peugeot n'est pas très ami avec l'embrayage. J'ai alors essayé le starter à manivelle, mais la pédale ne fonctionne pas. Alors que sur une Citroën, tout est bon! J'ai l'impression que Peugeot est tout sauf fonctionnel. Merci de m'aider!"
# Lapin compris...
Posté par arnaudus . En réponse au message Passer de Fedora 20 à Windows Seven. Évalué à 4.
Je n'ai même pas compris ce que tu essayes de faire, créer une clé USB bootable avec Win7 dessus à partir d'une Fedora? Mais si j'ai bien compris, Unetbootin permet de créer une clé avec un Linux bootable, pas un Windows? Et Winusb est un utilitaire Windows, tu as donc déja un Windows installé?
Je pense que tu surestimes grandement ton niveau.
[^] # Re: Ce qu'il dit ?
Posté par arnaudus . En réponse au message disk impossible a monter. Évalué à 1.
Ça voudrait dire que Windows monte le disque s'il y a des erreurs? C'est pas un coup à tout casser?
[^] # Re: Rien de nouveau à l'horizon
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google Robotics. Évalué à 6.
L'État a bon dos. À l'intérieur des entreprises, on a tout un tas de paperasse (ou de e-paperasse) à faire, sans que l'État ne demande quoi que ce soit. La paperasse est utilisée comme un moyen de contrôle, tu dois renseigner tes activités, justifier tes dépenses, etc. Un bon exemple, c'est les notes de frais. Un jour, on m'a expliqué que le premier signe d'une boîte qui n'allait pas bien, c'est quand on commençait à mettre en place une paperasse autour des notes de frais : soit les bénéficiaires commencent à abuser (ce qui signifie qu'ils ne s'identifient plus à la boîte), soit la direction devient parano (ce qui va finir par plomber l'ambiance), soit la trésorerie est au plus bas. Mais dans tous les cas, c'est très mauvais signe de commencer à payer les gens à remplir des justificatifs et à éplucher les tickets de caisse plutôt qu'à faire leur boulot.
[^] # Re: Rien de nouveau à l'horizon
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google Robotics. Évalué à 5.
Mais faire le travail du logiciel à la main, ça existait. Par exemple, prend une tâche répétitive : remplir des fiches de paye avec les taxes là où il faut. Tu peux comparer le temps de travail et les compétences des comptables qu'il faudrait payer pour remplir les fiches de paye de 1000 salariés, et la même chose pour les programmeurs qui codent le logiciel, le gestionnaire qui le fait tourner, et les enfants chinois qui construisent l'ordinateur. Et bah à mon avis, tu gagnes plusieurs ordres de grandeur en jours de travail nécessaires chaque mois.
Je ne comprend pas : la diligence ou le bateau à vapeur n'étaient pas gratuits, ils étaient même comparativement bien plus chers que les avions. Regarde un billet RyanAir, en une journée de SMIC tu fais un aller-retour un peu partout en Europe. J'aimerais bien savoir à quelle époque tu pouvais te payer le même voyage avec le salaire d'une journée de travail non qualifié!
[^] # Re: Rien de nouveau à l'horizon
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google Robotics. Évalué à 10.
Bien sûr que non, les rendements du métabolisme sont relativement faibles et il est tout à fait possible de jouer dessus. Par ailleurs, il est tout à fait possible de réallouer des ressources devenues inutiles en contexte cultivé (communication hormonale, défense contre les prédateurs, etc).
Le solaire est une ressource renouvelable, mais absolument pas infinie : la quantité d'énergie par unité de surface et de temps est parfaitement finie et limitante pour la croissance, en partie à cause du faible rendement de la photosynthèse.
C'est le contraire : aucune différence entre bio/pas bio, et les différences entre intensif et familial sont faibles (et très inférieures aux différences de rendement entre les méthodes d'exploitation). [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19640946?ordinalpos=1&itool=EntrezSystem2.PEntrez.Pubmed.Pubmed_ResultsPanel.Pubmed_DefaultReportPanel.Pubmed_RVDocSum] par exemple, qui conclue "On the basis of a systematic review of studies of satisfactory quality, there is no evidence of a difference in nutrient quality between organically and conventionally produced foodstuffs. The small differences in nutrient content detected are biologically plausible and mostly relate to differences in production methods".
C'est bien le problème : depuis le début de cette discussion, tu te bases sur tes impressions pour parler de grandes lois de la nature, alors que l'ensemble des connaissances scientifiques poussent dans le sens contraire. Ton argument peut être soutenu, tu as parfaitement le droit de penser et d'agir comme tu le fais, mais tu n'as pas le droit d'attribuer une composante "logique" à ton raisonnement. Tu pars de prémisses fausses ou non-démontrables, et tu arrives en cahotant à la conclusion que tu voulais dès le départ, ce n'est pas ça du tout un raisonnement logique.
[^] # Re: Rien de nouveau à l'horizon
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google Robotics. Évalué à 10.
Certes, mais on n'accepte pas de partager les gains de productivité, et c'est le problème. Il ne faut plus considérer les gains de productivité comme un facteur d'émancipation du travail, car ce n'est pas ce qui se passe : les gens ne veulent pas partager leurs ressources (ou la société ne leur permet pas). Prend l'exemple de l'informatisation du travail de secrétariat : avant, dans les boîtes, il y avait des centaines de secrétaires, qui faisaient tout un tas de trucs (classer des dossiers, taper des trucs à la machine, etc). L'informatisation a permis des gains de productivité gigantesques : il faut maintenant un ou une secrétaire là où on en avait 5 dans les années 1970. Est-ce que les secrétaires ont décidé de travailler 5 fois moins? Absolument pas. On a juste une secrétaire et quatre chômeuses à la place. Proportionnellement, la secrétaire restante gagne un peu plus, probablement (ce n'est même pas sûr), mais les gains de productivité se sont dilués dans l'économie (les actionnaires gagnent plus, la boite vend ses produits moins cher, etc).
Le problème, c'est que l'économie n'arrive pas à créer toujours plus de nouveaux jobs par rapport à ceux qui disparaissent suite aux gains de productivité. C'est à cause de ça qu'on a les yeux rivés sur la croissance, qu'on est obsédés par la croissance : seule la croissance va créer ces boulots qui disparaissent. L'alternative de partager le travail (et donc, évidemment, les ressources, en diminuant d'autant son pouvoir d'achat) semble assez inacceptable. Dans la plupart des boulots, il y a de plus en plus de chômeurs, et de plus en plus de boulot et de stress pour ceux qui restent.
Au final, on a incomparativement plus qu'avant. On peut s'acheter des smartphones, on peut consacrer des milliers d'euros à se loger, à se déplacer, on peut manger du foie gras plusieurs fois par an, on a tous des ordinateurs, des télés, des trucs inimaginables il y a 30 ans, et qui auraient été réservés à une élite richissime. J'avoue que je ne comprends pas vraiment pourquoi on a choisi cette voie du pouvoir d'achat plutôt que du partage du temps de travail, mais il semble qu'une grosse majorité préfère travailler plus pour gagner plus, plutôt que de travailler moins pour gagner moins. Ça a même permis l'élection d'un président dont c'était le cheval de bataille.
[^] # Re: Rien de nouveau à l'horizon
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google Robotics. Évalué à 5.
Je ne vois rien de "logique" là-dedans : tu n'as pas posé de prémisses, il n'y a pas assez d'informations pour une déduction logique. J'imagine que ce que tu essayes de dire, c'est que tu vas tenter de faire rentrer un maximum de choses dans ton studio en prenant en compte des contraintes de budget, d'espace, d'ergonomie, d'habitabilité, et de souhaits personnels. Mais comme tu ne précises aucune de ces contraintes, ton choix n'a rien de logique. Un passionné de cinéma trouvera normal de ne pas acheter de machine à laver pour pouvoir rentrer un home cinéma, sa décision serait parfaitement logique. Encore une fois, pose tes prémisses—mon point de vue est que tes prémisses te semblent "naturelles" ou "élémentaires", mais ne le sont absolument pas.
Sur le plan purement mathématique, c'est trivial—mais ça n'est pas ce qui nous intéresse ici.
Au passage, tu confonds croissance économique et croissance démographique, qui n'ont pas grand chose à voir. Quand tu parles de croissance comme moteur du progrès, tu parles de croissance économique.
Déja, si l'univers est infini (vraiment ou en pratique), alors une croissance infinie est possible. Il faut juste que le taux de croissance démographique soit raisonnablement faible compte tenu de la technologie de voyage spatial.
Ensuite, décaler l'âge de la mort ne signifie pas forcément l'augmentation démographique. D'une part, il faut considérer la natalité, et d'autre part, il faut bien comprendre que les déséquilibres sont causés par les situations transitoires : si demain on se met à vivre jusqu'à 200 ans, la population va croitre jusqu'à arriver à un nouvel équilibre. Il faudrait des progrès technologiques infinis pour arriver à une croissance démographique exponentielle, et je ne pense pas que ça soit possible, notamment à cause de la mortalité accidentelle, qui est probablement inévitable.
En ce qui concerne l'économie, ce qu'on appelle "croissance économique" ne passe pas systématiquement par l'utilisation de plus de ressources. Par exemple, si l'on cultive des plantes sélectionnées qui ont un rendement deux fois supérieur, on peut nourrir deux fois plus de personnes avec les mêmes ressources naturelles. Si tu penses que ça n'est pas naturel ou que c'est contraire aux lois de la nature, tu est sur une position religieuse ou philosophique.
La croissance économique peut également passer par une société de services. Avoir une personne employée en tant qu'aide à domicile pour chaque personne agée serait une situation qui génèrerait beaucoup de croissance sans puiser dans les réserves naturelles—tant que la richesse est liée à des gains de productivité qui ne nécessitent pas des ressources non-renouvelables.
Tout ça pour dire qu'encore une fois, tu invoques à tort la logique pour supporter un raisonnement qui n'a rien de logique. Si tu veux être logique, commence à lister les hypothèses de départ. Tu verras très rapidement qu'elles seront pour la plupart contestables car elles reposent sur des aprioris technologiques. Si tu autorises le voyage spatial ou la fusion nucléaire, de nombreuses barrières sont susceptibles de tomber et la fin de notre civilisation ne devient plus inéluctable.
[^] # Re: Rien de nouveau à l'horizon
Posté par arnaudus . En réponse au journal Google Robotics. Évalué à 2.
Je pense qu'il ne veut pas dire "logique plus élémentaire" : on ne parle pas de logique, et le raisonnement n'a rien d'élémentaire. J'imagine qu'il part du principe qu'il existe un "ordre naturel", qui constituerait une sorte de référence, un état duquel on ne devrait s'affranchir que pour de bonnes raisons. C'est une position commune, mais assez difficile à justifier : sur la base d'un raisonnement rationnel, pourquoi préférer une situation "naturelle" à une situation "artificielle", même si les couts et bénéfices semblent être équivalents? Il n'y a rien de logique là dedans, justement…
[^] # Re: Et les autres ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal Ayé le fichier téléchargé est présélectionné quand Firefox lance Nautilus pour permettre d'y accéder. Évalué à 8. Dernière modification le 18 décembre 2013 à 09:02.
Ça serait super que Firefox permette ça d'ailleurs sur toutes les interactions avec le système, ce qui éviterait d'aller chercher les exécutables dans /usr/bin comme de vulgaires Windowsiens…
[^] # Re: La question que je me pose quand je vois ça...
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à 1.
Mon seul argument, oui, c'est de décrédibiliser les partisans du complot par l'absurdité de leur position.
Donc non, je ne comprends pas de quoi les gens ont peur. J'ai l'impression qu'ils ont peur de l'inévitable (le fait que n'importe qui de motivé puisse avoir accès aux traces qu'on laisse dès qu'on utilise un appareil électronique), ou qu'ils essayent de se rassurer en pensant qu'ils sont protégés en cas de coup d'État (on peut aussi blinder son disque dur pour ne pas perdre ses données en cas de guerre nucléaire, par exemple). Au final, il ne reste que la vague idée que "quelqu'un" de mal intentionné (on ne sait pas qui) fait tout son possible (on ne sait pas quoi) pour pouvoir lire vos emails (on ne sait pas pourquoi). Si on identifie clairement les problèmes, on peut en discuter. Si on parle de la résistance des iPhone à l'acide de l'estomac des T-rex, histoire se savoir si on peut récupérer les données après s'être fait bouffé par un échappé de Jurassik Park, on peut probablement s'abstenir de continuer la discussion éternellement.
[^] # Re: La question que je me pose quand je vois ça...
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à 6.
Bon est quand même d'accord qu'on discute sur des fantasmes inspirés de l'article 13, et pas de l'article 13 réellement? Parce que l'article 13 rend l'espionnage systématique impossible, il faut, pour chaque écoute, faire un dossier motivé qui va être validé dans les 7 jours par la commission truc-bidule.
Ensuite, tu soulignes le problème de l'archivage des données, pas vraiment du contrôle de l'État. Un document qui transite sur les réseaux laisse tout un tas de traces, et son contenu lui-même peut être intercepté à tout plein de niveaux. À mon avis, tu dois considérer que toute info qui sort de chez toi est susceptible d'être interceptée et stockée, par Google, par ton FAI, par la CIA, par la DGSE, on s'en fout, l'info est accessible, et c'est ça qui compte. Et ça, tu ne peux rien y faire, ce n'est certainement pas la loi qui va te protéger de quoi que ce soit. Sans compter que ceux qui ont réellement le pouvoir de te nuire, la loi, ils s'en balancent pas mal.
La situation qui t'es le plus favorable, à toi en tant qu'individu, c'est quand quelqu'un d'autre n'a accès qu'à 1) les métadonnées (c'est inévitable), et 2) les contenus cryptés.
Pour les métadonnées, tu ne peux pas faire grand chose. La seule stratégie qui permettrait de brouiller un peu les cartes serait de noyer les métadonnées utiles dans la masse ; par exemple, envoyer tes mails à ton correspondant et à 99 adresses fictives en même temps. Pour la géolocalisation du téléphone portable, je ne vois pas trop… tu peux toujours coller ton smartphone sur le dos de ton chat pour qu'il fasse le tour de toutes les antennes du coin la nuit…
Pour le contenu, le cryptage, quelle que soit la méthode, est cassable. Je dirais même que c'est sa propriété principale, puisque dans l'histoire quelqu'un doit pouvoir le décrypter. Il suffit d'avoir la clé, la grille, ou la méthode censée décrypter le truc pour avoir accès au contenu. Je pense que la messe est donc dite : tu n'as absolument aucune certitude que tes messages ne seront jamais décryptés dans un futur plus ou moins proche. Dans un État fasciste, la police pourra saisir l'ordinateur de ton correspondant, ou le torturer pour avoir son mot de passe, ou te torturer toi.
Bref, je pense que tu te prends la tête pour pas grand chose. Tu mets trop d'espoir dans la loi et/ou dans la technique de te protéger d'une menace incontournable : si quelqu'un, et un service d'État en particulier, veut t'espionner et qu'il y met suffisamment de ressources, il pourra le faire. La seule chose que tu peux faire, à ton niveau, c'est de lui rendre la tâche difficile ; ça ne te protège pas dans l'absolu, mais ça protège l'ensemble des citoyens dans la mesure ou tout le monde ne pourra pas être surveillé en même temps, car casser toutes les clés serait trop coûteux.
Pour les métadonnées, c'est quasiment impossible. Bien sûr, la loi pourrait imposer que les FAI et les opérateurs de télécom envoient leurs logs vers /dev/null toutes les 10 secondes, mais ça n'empêche pas l'interception avant ça, et en plus, ça gênera énormément le travail légitime de la police (car on a parfois tendance à l'oublier dans ces discussions houleuses sur la vie privée, mais le travail de la police est légitime, et l'accès aux données de téléphone portable a permis à de nombreuses reprises de faire avancer les enquêtes).
En résumé, je pense que la seule manière d'être certain de ne pas être victime d'un État totalitaire, c'est de faire en sorte que l'État ne devienne pas totalitaire. Aucune méthode de chiffrage, aucune loi qui change le nom de la personne qui va autoriser une écoute, aucune procédure technique sur la gestion des logs des FAI ne va jamais empêcher un État totalitaire de débarquer chez toi et de t'arracher les ongles des doigts de pied jusqu'à ce que tu leur dise ce qu'ils veulent savoir. Croire que des mesures techniques ou des lois te protègent, c'est comme croire qu'un airbag pourrait te sauver de l'explosion d'un avion en plein vol ; tu te concentres sur une part ridiculement petite de la menace, sans voir que tu es cuit de toutes manières.
[^] # Re: La question que je me pose quand je vois ça...
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à 5.
Mais non, c'est pas du tout ce que dit la loi. La loi met au même plan les écoutes téléphoniques et les écoutes numériques : les services concernés (police, justice, renseignement, et économie) peuvent mettre en place des écoutes, en font part à une commission (approximativement) indépendante (avec tout un vrai dossier exposant les motivations de la procédure) qui valide a posteriori la procédure, ou qui y met fin.
Bref, ça zappe la case "juge/procureur" (on peut légitimement se demander pourquoi), mais ça ne permet en rien l'espionnage généralisé (en tout cas, pas plus qu'avec l'ancien système). Tu gagnes en réactivité (la procédure peut être mise en place immédiatement), tu perds en contrôle (pendant quelques jours, une procédure d'écoute arbitraire peut avoir lieu, mais des sanctions administratives sont quand même prévues, c'est censé être dissuasif).
Mon impression (mais je n'ai aucune preuve), c'est que cette réforme est due aux plaintes à répétition des services de renseignement qui doivent attendre plusieurs jours l'autorisation de la justice, alors que c'est une procédure validée plus de 95% du temps. Ils demandent donc une présomption de pertinence sur la mise en place des procédure, avec une validation a posteriori. Je ne pense pas nécessairement que c'est une bonne idée, mais ça n'ouvre pas la porte à la déferlente de complots franc-maçonniques—ça, c'est simplement du fanstasme, qui n'a rien à voir avec l'article voté.
[^] # Re: La question que je me pose quand je vois ça...
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à 3.
C'est discutable, du fait de la possibilité pour les petits partis ultra-minoritaires d'avoir le pouvoir démesuré de faire basculer les majorités. Le système instauré par la constitution de la Ve République n'est pas très juste, mais fait de la France l'un des États les plus stables du point de vue politique, et c'est quand même un point à ne pas négliger.
[^] # Re: La question que je me pose quand je vois ça...
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à 0.
On parle des sénateurs, là, donc si, c'est exactement ça. Les parlementaires sont ceux qui votent les lois, et ils sont souverains.
Quand tu dis "au dessus", tu veux dire… "au dessus", en faisant un petit bisou et un doigt levé? Tu as peur que les chinois du FBI débarquent chez toi si tu prononces leur nom?
C'est une affirmation gratuite, qui reprend l'esprit complotiste US sans aucune preuve.
L'histoire des présidents de la Ve République montre que pour la plupart d'entre eux (à l'exception de VGE), ils étaient des types "du peuple", issus de familles modestes ou de petite bourgeoisie : ils n'ont pas construit leur succès par leurs liens familiaux présumés avec une sorte de haute société secrète.
Franchement, ces sempiternelles théories du complot judéo-maçonnique-libéro-aristo-bureaucratico-européennes sont toujours les mêmes, c'est toujours les mêmes bases, il n'y a que l'emballage qui change : les élites corrompues qui nous gouvernent sont au centre d'un immense complot qui est censé maintenir la population dans l'ignorance et dans la pauvreté et préserver leurs richesse et leur pouvoir en organisant une illusion de démocratie. Heureusement qu'il y a José Bové / Jean Luc Mélanchon / Dieudonné pour nous ouvrir les yeux! Pourtant le peuple est sacrément con, il continue de voter en masse pour les corrompus. Ah non, bien sûr, où avais-je la tête : le fait même que le peuple ne comprend pas est une preuve que le complot fonctionne!
[^] # Re: La question que je me pose quand je vois ça...
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à 2.
Bah, je ne sais pas, j'ai été influencé par Fonction à sens unique qui dit "Les fonctions à sens unique sont utilisées en cryptographie asymétrique et dans les fonctions de hachage cryptographiques." Il faut peut-être corriger Wikipédia.
[^] # Re: La question que je me pose quand je vois ça...
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à 6.
Je ne vois pas l'intérêt de telles attaques de type "Homme de paille". Je n'ai jamais prétendu que l'espionnage généralisé était un bienfait! J'ai simplement dit que la différence avant/après était minime. Donc, qu'est-ce que ça change?
* Pour les vrais trucs sérieux (espionnage international, etc), rien du tout : les services secrets ne se sont jamais vraiment embarrassés avec le respect de la loi. Ils vont continuer comme avant.
* Pour les opérations dites "antiterroristes": pas grand chose; la loi permet déja de faire des écoutes sur du long terme à partir d'une liste d'individus suspects
* Pour les opérations de police : ça va changer le timing de la procédure. Avant, il fallait demander l'autorisation puis mettre en place la surveillance, après la loi, la surveillance sera validée a posteriori. Dans les faits, ça ne fait pas une grosse différence, puisque très très peu de procédures étaient invalidées.
Je dis donc simplement que cette loi autorise et clarifie une situation qui était déja actée. Je ne dis pas que c'est bien, je ne dis même pas que c'est efficace (même si, d'un point de vue bureaucratique, ça pourrait avoir un certain sens). La réalité, c'est que les moyens de récupérer ces informations sont techniquement triviaux. Tu peux pondre une loi qui empêcherait la police de regarder dans ton jardin, si on voit ton jardin de la rue, la police regardera, avec ou sans loi. Là, c'est pareil, si tu balances des infos en clair sur le réseau, tu dois partir du principe que plus ou moins n'importe qui peut y avoir accès plus ou moins facilement. Si tu penses que les tiers auxquels tu fais appel (ton FAI, ton fournisseur d'emails, ton opérateur téléphonique…) sont fiables, c'est que ta sécurité ne repose sur rien. Alors oui, ça me fait ch… de savoir que les flics peuvent très facilement avoir la liste de mes requêtes ou la géolocalisation de mon téléphone, mais je n'ai pas la possibilité technique d'empêcher quelqu'un de motivé d'y accéder, puisque ces données sont nécessaires au service (si mon opérateur de téléphone ne connait pas ma position en temps réel, je peux toujours attendre que ça sonne).
À choisir, et contrairement aux théoristes du complot, je préfère encore que ces données puissent être récupérées par un agent assermenté que par Google ou Facebook qui vont les revendre aux plus offrants. Je n'ai pas été élevé dans la peur de l'État : en plus de payer mon salaire (accessoirement), l'État est supposé me venir en aide si je suis très malade, si je suis au chômage, il défend (plus ou moins bien) ma sécurité vis à vis des États voisins, ou vis-à-vis de mes vrais voisins… À la base, l'État, c'est quand même une bonne chose, et ça me saoûle un peu cette mode US de se monter le chou sur du vent, surtout quand il n'y a vraiment aucun changement dans l'esprit de la loi, comme c'est le cas ici. En tout cas, quand on relit calmement le fameux article 13, on ne peut pas y trouver le risque d'espionnage généralisé : chaque écoute "numérique" devra être individuellement motivée et validée a posteriori par une commission, comme c'est actuellement le cas pour les écoutes téléphoniques. Je préfèrerais aussi que ça passe par le bureau du procureur, mais ce n'est pas ce genre de trucs qui va me rendre parano…
Bref, quand la possibilité technique est là, l'État (totalitaire ou non) arrivera toujours à accéder à l'information. La seule parade à ça, c'est de rendre l'accès techniquement plus difficile.
[^] # Re: La question que je me pose quand je vois ça...
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à 3.
Huuu? C'est pas exactement le principe de la cryptographie asymétrique? Si la NSA met plusieurs semaines à lire un de tes mails, la confidentialité des échanges reste quand même relativement assurée…
[^] # Re: La question que je me pose quand je vois ça...
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à -5.
Et un point Godwin pour le Monsieur!
Intéresse-toi un peu à tes élus. Va discuter avec ton maire ou ton député. Essaye de t'investir un peu dans la politique locale, comprendre comment sont prises les décisions.
C'est tellement facile de penser que c'est toujours de la faute des autres. N'importe quel citoyen est libre de se présenter aux élections : fais-le si tu penses être meilleur.
[^] # Re: La question que je me pose quand je vois ça...
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à 4.
Ah en effet, pour être élu, il faut que les gens votent pour vous. Je ne vois pas où est le problème. Personne ne met un pistolet sur la tempe des électeurs, personne ne les force à ne pas voter José Bové ou Dupont-Aignant. En gros, vous êtes juste frustré que peu de gens partagent vos idées et votent de la manière dont vous voudriez. Je ne vois pas en quoi c'est un problème pour la démocratie, je trouve même ça plutôt logique, en fait.
[^] # Re: La question que je me pose quand je vois ça...
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à 8.
Non, c'est assez faux dans le cas présent, puisque l'amendement a été déposé et défendu par les verts, qui ne sont pas à proprement parler un parti radical.
Tu appelles la démocratie représentative une "pseudo-démocratie" parce que tu as l'impression que tu votes pour des "packages" qui incluent plusieurs idées que tu voudrais bien voir dissociées. Je pense que c'est démagogique à plusieurs niveaux :
* D'une part, la démocratie participative totale est inapplicable : on ne peut pas demander à l'ensemble de la population de débattre et de voter sur chaque loi indépendamment, parce qu'avec un tel système, soit tout le monde s'en fout et il ne reste que les extrêmistes qui votent, soit tout le monde s'implique et personne ne travaille plus.
* D'autre part, il est fort probable que les idées qui sont proposées en bloc le sont parce qu'elles sont cohérentes entre elles, au moins en théorie. Ça évite les risques liés à une politique incohérente (je ne veux pas dire que les décisions politiques sont toujours cohérentes entre elles en démocratie représentatives, mais il est probable qu'un programme politique cohérent est plus efficace qu'une tripotée de mesures sans vision globale.
* Par ailleurs, il existe encore des oppositions fondamentales entre la droite et la gauche, au moins au niveau des débats de société, sur le rôle de l'éducation et de la justice : les nier revient à tomber dans la démagogie type "UMPS", on sait où ça mène. Ce qui empêche les gouvernements de mener une politique économique et sécuritaire indépendante, c'est 1) le réalisme économique, sur lequel les politiques socialistes se cassent les dents depuis 32 ans maintenant, 2) le fait que le niveau de décision sur de nombreux domaines se situe à l'échelon européen, et qu'un gouvernement national n'est pas nécessairement majoritaire à ce niveau (d'où l'intérêt des élections européennes), et 3) la nécessité de préserver la continuité de l'État, c'est à dire de respecter les engagements pris, notamment en ce qui concerne la planification des politiques (on ne peut pas arrêter les projets en cours même si on est contre sans perdre énormément d'argent et d'énergie dans l'affaire), et de permettre l'alternance politique (ne pas détruire la totalité des moyens de l'État qui permettraient d'appliquer la politique défendue par l'opposition—par exemple, il serait immoral qu'un gouvernement pacifiste dissolve irrémédiablement l'armée, détruise les fichiers et les technologies militaires, en rendant un retour en arrière impossible).
* Enfin, il suffit de voir le nombre de candidats (par exemple à la présidentielle) pour constater que 1) les gens peuvent voter pour des combinaisons politiques originales (type écologisme de droite ou capitalisme de gauche), et que 2) ils le ne font pas, ce qui signifie que, globalement, ils se satisfont des packages existants.
Je pense qu'il faut grandir un peu et arrêter de penser systématiquement qu'une discussion au bistro vaut bien un débat à l'assemblée. Quand on commente une décision politique, ce qu'il faut se demander, c'est quelles sont les contraintes et les pressions qui se sont exercées pour qu'une telle loi ait été votée. Au hasard par exemple, il y a peut-être le manque de réactivité et d'efficacité des services de police et de justice au vu de la paperasserie nécessaire, dans un cadre budgétaire contraint. Si des enquêtes n'arrivent pas au bout parce que les services de la justice ont mis 1 semaine à autoriser la collecte d'informations urgente pour arrêter des gusses avant un braquage ou des trucs comme ça, certains députés pourraient trouver judicieux d'alléger les procédures. C'est juste un exemple, mais partir bille en tête sur des délires du type "ils sont tous pourris et leur but est d'arriver à un contrôle de la société", ça me semble être du même niveau qu'un discours conspirationniste sur le 11 septembre.
[^] # Re: Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à 5.
Juste pour le plaisir de voir les geekscottes, je m'auto-répond. J'ai trouvé ma réponse : le président de la commission est nommé par le président de la République à partir d'une liste de 4 noms établie par le conseil d'État et la cour de Cassation. Deux membres de la commission sont parlementaires (un représentant du Sénat et un représentant du Parlement). De manière assez intéressante, personne ne peut virer un membre de la commission (ils sont indéboulonnables pour la totalité de leur mandat). Ceci dit, ça reste assez obscur comme fonctionnement, mais on ne peut pas vraiment dire que les écoutes électroniques ne sont pas encadrées : elles le sont a posteriori par cette commission qui est constitutée de manière vaguement indépendante.
# Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité
Posté par arnaudus . En réponse au journal La loi sur la programmation militaire est adoptée !. Évalué à 3.
La loi semble donner beaucoup de pouvoir à cette commission. Comment est-elle nommée? Si elle est nommée par voie parlementaire, un équilibre des pouvoirs précaire semble quand même être prévu.
# Consulter ou ouvrir les données?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche L'ouverture des données scientifiques : quid novi ?. Évalué à 4. Dernière modification le 10 décembre 2013 à 15:11.
Je trouve qu'il y a une différence considérable entre offrir la possibilité de consulter les données, et d'organiser leur publication.
Si on décide de publier les données de la même manière que les résultats scientifique, c'est une procédure qui demande beaucoup (voire énormément) de ressources : il faut mettre en place des serveurs consultables de l'extérieur, les accès autorisés en lecture et en écriture à des collaborateurs éparpillés partout dans le monde, mettre en place les sauvegardes qui vont bien, etc. Il faut aussi documenter les données, indiquer précisément les modalités des expériences, tenir à jour les adresses email des gens à contacter pour les questions, l'endroit où les documents papier (cahiers de laboratoire…) sont consultables, etc. Il faut formatter les données de manière à ce qu'elles puissent être extraites, et surtout, il faut fournir les scripts et outils d'analyse utilisés, souvent du code maison "one shot" non documenté. Il faut également documenter toutes les analyses qui ont été faites et qui n'ont jamais été publiées (du genre, on a regardé telle ou telle corrélation, et on n'a rien vu).
L'autre solution, c'est de rendre les données consultables, c'est à dire de garantir aux lecteurs des articles scientifiques que les auteurs s'engagent à leur fournir en vrac leurs données et leur code si on leur demande.
La deuxième solution est réaliste, et c'est déja comme ça que la recherche fonctionne actuellement, sauf exception (il y a toujours un chieur quelque part qui pense que ses données méritent d'être ultrasecrètes…). La première solution offre un rapport cout/bénéfice très défavorable, étant donné la faible probabilité que quelqu'un utilise réellement ces données, et la probabilité encore plus faible que ce quelqu'un produise quelque chose de scientifiquement valable (j'imagine bien que les données risquent d'être aspirées par des labos chinois désargentés qui vont les passer dans des moulinettes idiotes pour produire des articles écrits automatiquement en mauvais anglais et publiés dans des revues peu regardantes). Étant donné l'évolution très rapide des technologies en biologie par exemple, la durée de vie scientifique de certains jeux de données (type séquençage massif) est de quelques années au mieux. Si on autorise un embargo le temps de publier les données, la plupart des labos aura des données de meilleure qualité le jour de la publication de la base.
Bref, je pense que le temps passé à rendre les données réanalysables est perdu par le labo publiant (celui qui marche bien) sans aucun réel espoir de plus-value scientifique. Le plus simple pour réanalyser les données est de collaborer (en utilisant des transferts de compétences) plutôt que d'essayer de comprendre ce qu'a fait un labo inconnu à partir du titre des champs d'une base de données…
Bon, et puis, techniquement, ça ne peut pas marcher en France. Produire des données est finalement assez facile ; il suffit de demander des petits financements (10 k€ par ci, 15 k€ par là), la prod de données massive est à la mode, les organismes aiment bien filer de l'argent pour ça. L'analyse des données demande comparativement plus d'argent : il faut payer des salaires, et ça dure longtemps si on veut faire les choses bien. Au final, c'est la plupart du temps plus couteux de payer quelqueun plusieurs mois à récupérer des données publiées et à reproduire les résultats d'un autre labo que de refaire la manip. C'est absurde, mais c'est comme ça.