arnaudus a écrit 5237 commentaires

  • [^] # Re: Intérêt?

    Posté par  . En réponse au journal L'astuce du jour pour les décaÿdeurs pressés. Évalué à 1.

    Sans compter que ça ne tient pas une seconde. La décision de créer des noms de domaines rend l'adresse signifiante : si on était restés aux adresses IP rentrées comme des numéros de téléphone, on n'aurait pas ce problème. À partir du moment où on a un système qui transforme une adresse numérique en suite de lettres (enfin l'inverse, mais vous voyez ce que je veux dire), on est en droit de s'attendre à ce que la suite de lettre ait une signification. Or, qu'est-ce que les gens lisent dans www.google.fr? Ils lisent "google". Ils ne lisent pas ".fr", car cette partie de l'adresse n'est pas signifiante, c'est une sorte de résidu technique de l'adessage, un peu comme si un numéro de téléphone pouvait s'écrire 04MarcelDupont.

    L'argument de l'utilisateur un peu bête pourrait tenir s'il s'agissait de gérer les erreurs d'URL. Si quand on tapait www.google.fr ça renvoyait une erreur, on s'habituerait très vite à essayer quelques combinaisons .com .org .net pour trouver la bonne (c'est ce que je fais avec linuxfr, je ne me rappelle jamais de l'extension à la c***). Le problème c'est toutes les tentatives d'hameçonnage et d'escroquerie, qui font pointer des URL légitimes vers des sites pourris.

    Après, qu'on ne s'étonne pas que les gens utilisent google comme serveur DNS (d'ailleurs, c'est ce que je fais de plus en plus). Gooogle a le bon gout de t'envoyer la plupart du temps sur le site légitime, sans que tu ne tapes d'extension. C'est une sorte d'heuristique pour contourner les problèmes techniques graves générés par ce système idiot. Pourtant, il y aurait une solution simple : 1) supprimer les noms de domaine de moins de 4 caractères (on est sûrs et certains que les acronymes de 3 lettres vont entrer en collision), et 2) centraliser les choses pour qu'il ne soit pas possible de réserver le même nom sur des TLD différents. Évidemment, il y a le mythe du Marcel Dupont québécois qui serait grillé par le Marcel Dupont français, mais c'est peanuts par rapport à Marcel Dupont international qui ne peut pas réserver son nom au Canada parce qu'un couillon a créé un nom de domaine pour rediriger ses emails. La réservation du même nom avec des extentions différentes me semble être un bug, pas une feature du système.

  • [^] # Re: Intérêt?

    Posté par  . En réponse au journal L'astuce du jour pour les décaÿdeurs pressés. Évalué à 9.

    Je suis exactement dans le même état d'esprit. Les ingé réseau sont habitués aux TLD, à la résolution des noms de domaines, au problèmes techniques liés aux DNS, etc. Mais vu de l'extérieur, ces trucs paraissent complètement ridicules, et vont dans le sens opposé à ce qui serait logique : plus on a TLD et plus on a de caractères spéciaux, plus les risques de squattage et d'hameçonnage sont importants. J'ai l'impression que les décisions récentes sont faites uniquement pour enrichir l'ICANN et les gestionnaires de noms de domaines ; en side effect ça va enrichir les escrocs; et au final c'est l'économie réelle qui va être ponctionnée.

    Rien que pour Wikipédia, les noms de domaine représentent un budget très conséquent, avec des milliers de noms à réserver. Je trouve ça anormal qu'une association doive dépenser des dizaines de milliers de dollars tous les ans pour éviter que des escrocs squattent wikipedia.to, wikiqedia.fr, ou tout un tas de combinaisons unicode invisibles à l'œil nu. À chaque fois qu'un nouveau TLD apparait, paf, encore des centaines de dollars de claqués pour absolument rien.

  • [^] # Re: Quand sait-on qu'on est passé du côté obscur de la Force?

    Posté par  . En réponse au message Aide sur du code C++ dans Qtopia. Évalué à 2.

    Ajouter des overload n'est pas compatible source.

    Ah oui, moi j'étais juste resté sur les problèmes de cast automatique (style void func(double) qui peut être appelée func(3) ou func(3.0) sans problème, jusqu'au jour où elle est overloadée en void func(int)), qui ne posent problème que si le code est crade.

    Je ne connais rien aux contraintes des compilos et des problèmes de cohérence des langages, mais il ne serait pas plus sain d'avoir un mot clé, je ne sais pas «nooverload», pour justement garantir à l'utilisateur que l'API est stable en terme d'overload, et qu'il peut faire des pointeurs de fonction de manière stable?

  • [^] # Re: Réponses aux commentaires

    Posté par  . En réponse au message Avis sur cette application mobile. Évalué à 8. Dernière modification le 28 février 2014 à 14:37.

    la trouvez vous utile et esthétique?

    Avec une URL qui ne fonctionne pas, a priori, je ne saurais pas vous répondre. En général, les application n'offrent aucune plus-value aux utilisateurs par rapport à un site web bien fait. Donc sans voir l'appli, je dirais que non, elle n'apporte rien. Faites un site web accessible, ça suffit.

    Au passage, je ne voulais pas paraitre impoli dans mon message précédent, mais les gens qui participent à ce site sont en moyenne assez spécialisés, et sensibilisés aux problèmes de respect de la vie privée, et de l'accès au code des logiciels qu'ils utilisent. Votre question est visiblement complètement naïve, et probablement sans le savoir, vous faites de la promotion pour quelque chose que la plupart d'entre nous détestons : une application propriétaire, qui n'apporte rien, qui n'est pas accessible (la preuve, nous ne pouvons rien voir de nos ordinateurs), et dont le seul objectif est peut-être de récupérer des données privées sur les téléphones de vos clients (géolocalisation, etc). Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que les gens y mettent les formes si vous ne prenez pas 30 secondes pour comprendre où vous posez vos questions…

  • [^] # Re: Quand sait-on qu'on est passé du côté obscur de la Force?

    Posté par  . En réponse au message Aide sur du code C++ dans Qtopia. Évalué à 2.

    Mais ça ne marche pas car attemptMessage est overloadé et donc il faut faire un case explicite vers le bon type pour résoudre quelle overload on prend

    Huhu, ça veut dire que le fait d'overloader une function quelque part peut péter le code à l'endroit qui appelle la fonction quand on utilise bind? Ça ressemble à un argument très fort contre l'utilisation de bind, non? Comment peut-on savoir a priori si la fonction qu'on bind est overloadée ou pas, et si on a la garantie qu'elle ne le sera jamais? Si je n'ai pas compris de travers,

    auto fun_prt = &externalfunc;
    auto f = bind(fun_prt, 3);
    

    peut marcher pendant des années, jusqu'au jour ou quelqu'un overloadera externalfunc? Ça me semble super bugogène ce truc, non?

  • # Comprends pas

    Posté par  . En réponse au message Avis sur cette application mobile. Évalué à 3.

    Euh, je ne comprends pas : c'est une tentative d'escroquerie / virus / cheval de Troie (chez moi l'URL codée par le QR code renvoie une erreur, mais peut-être que d'un mobile ça fait quelque chose), ou la personne qui a posté ce fil est simplement numériquement illétrée?

  • # Quand sait-on qu'on est passé du côté obscur de la Force?

    Posté par  . En réponse au message Aide sur du code C++ dans Qtopia. Évalué à 2.

    Je n'ai pas assez d'expérience en C++ pour savoir si le code cité est un exemple de «ceinture noire C++ 18ème dan», ou bien de l'obfuscation. On a quand même, en trois lignes de code,

    1) Un pointeur de fonction interne overloadée et polymorphe, qui prend pour argument une ref constante, un pointeur, et une ref non constante, le tout vers des classes maisons—au passage, est-ce que la fonction attemptMessage est statique?
    2) un appel à la fonction "repeatedly" avec de la STL hardcore, avec au passage l'argument MailStoreReadLock& que je ne vois pas (peut-être est-il fourni par défaut dans QMailStore::attemptMessage?)

    Est-ce ce qu'il n'est vraiment pas spossible de faire tout ça plus simplement?

  • [^] # Re: La réponse de Bram Moolenaar

    Posté par  . En réponse au journal Neovim : vim's rebirth for the 21st century. Évalué à 2.

    Vim est très gros, maintenir un fork de cette taille est un boulot monstrueux

    Justement, Vim est très gros, mais est-ce que ce n'est pas le principal problème? Visiblement, il faut avoir le cœur bien accroché pour aller voir le code, on dirait les avertissements vers les liens des vidéos de terroristes qui égorgent leurs otages à la machette rouillée. Donc j'avoue ne pas être assez courageux pour aller zyeuter les entrailles de vim, mais vu de l'extérieur, il n'est probablement pas nécessaire d'avoir des centaines de milliers de lignes de code pour un éditeur de texte de cette nature. Si le fork se concentre sur un système de plug-ins, il sera peut-être possible d'avoir une base saine minimaliste autour de laquelle pourront se greffer des extensions qui n'auront pas à être maintenues par le projet cœur. Enfin c'est ce que j'ai cru comprendre, vu de loin.

  • [^] # Re: Où ? Combien ?

    Posté par  . En réponse au message Recherche stagiaire développeu(r|se) Python / Web sur Paris. Évalué à 5.

    Bah je ne sais pas, "pour participer au développement de son projet open source et à sa mise en oeuvre dans le cadre de projets clients" paraît un peu louche quand même, non? Ça ne ressemble pas vraiment à un mini-projet qui peut échouer si l'étudiant est un peu naze, ça ressemble plutôt à un projet bien concret dans lequel le stagiaire aura des tâches à effectuer, et quelque chose à fournir à la fin.

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  . En réponse au journal HTTP2, le protocole écrit comme une loi américaine. Évalué à 6.

    D'une manière générale, je n'aime pas trop ces posts de blogs «le monde entier est rempli de cons, spécialement les instances décisionnaires, alors que je suis un Dieu et que j'ai la science infuse». J'imagine que les décisions au sein d'un comité de standardisation ne sont pas prises au hasard, elles sont le résultat de débats techniques et politiques, souvent d'ailleurs sous forme de compromis entre plusieurs visions irréconciliables.

    Au passage, j'ai beaucoup de mal à comprendre comment HTTP2 pourrait casser le web, comme l'auteur du post le sous-entend. Au pire du pire du pire, le navigateur risque de renvoyer une erreur explicite au lieu de rediriger vers la bonne URL (et dans la plupart des cas, le comportement du navigateur sera conforme). J'ai un peu l'impression qu'il y a des sujets plus graves dans la vie que la normalisation pas carrée des erreurs 301 et 302…

  • [^] # Re: Vote par valeur

    Posté par  . En réponse au journal Mathématiques du vote. Évalué à 2.

    À ce que je sache, le critère de monotonie n'est absolument pas lié au principe de la démocratie. Il ne faut pas tout confondre.

  • [^] # Re: Vote par valeur

    Posté par  . En réponse au journal Mathématiques du vote. Évalué à 2.

    Pour toi, le populisme est le parti du peuple? :-@ Entre ton pseudo et ce que tu racontes, j'ai l'impression que tu es parti dans une sorte d'heuristique politique basée sur la logique floue, et que tu espères que tes interlocuteurs arrivent à en tirer quelque chose de cohérent—ça n'est pas gagné.

    Je ne connais pas un seul système qui fonctionne sur la base d'un partage collégial des responsabilités. Si tu veux qu'un bus arrive à bon port, il faut que les passagers soient d'accord sur la destination, et qu'il y ait un seul chauffeur. Si tout le monde conduit le bus en même temps, ça ne va pas. C'est pareil au boulot, c'est pareil à la maison, c'est pareil à l'école, c'est pareil au foot, c'est pareil partout. Mais ça n'est pas intuitif : quand on arrive au lycée en seconde et qu'il faut faire des exposés en groupe avec les copains, on se le fait collégial : youpi, on va tous travailler ensemble sur l'exposé. Et c'est la cata, évidemment, car on n'a pas distribué les responsabilités. Dans la vie démocratique d'un pays, c'est exactement pareil. Quand on laisse tout le monde conduire le bus en même temps, comme ça serait le cas s'il y avait par exemple un référendum sur tous les projets de lois, on tournerait en rond, complètement au hasard. Le meilleur exemple, par exemple, c'est la peine de mort. D'une part, des élus représentatifs ont permis de faire gagner 15 ans à la France; mais en plus, si on avait laissé les lois évoluer au fil de l'opinion publique, on aurait rétabli ou aboli la peine de mort plusieurs fois par an!

    Je pense que ça n'est pas du tout totalitaire de considérer que le peuple a le droit et le devoir de décider des options politiques, économiques, et sociétales prises dans une démocratie, et d'admettre que l'opinion publique n'a ni les capacités ni la légitimité pour gouverner un pays—pas plus que dans une SCOP les ouvriers n'ont pas la légitimité de diriger l'entreprise.

  • [^] # Re: Enfin

    Posté par  . En réponse au message problème install. Évalué à 3.

    Knoppix 7.2 c'est un kernel 3.9.6 en version 32 bits par défaut, si je comprend bien les release notes.

    De toutes manières, je ne vois pas comment on peut aider : tu dis "j'en ai essayé plein, ça ne marche pas" "lesquelles?" "Plein je vous dis!, tellement que je ne compte pas" "oui, mais quelles distribs, quels kernels?" "plein, mais là ça marche avec Knoppix".

  • [^] # Re: Vote par valeur

    Posté par  . En réponse au journal Mathématiques du vote. Évalué à 2.

    Désolé, mais je ne le trouve pas démocratique.

    Tu as le droit d'avoir l'avis que tu veux, mais ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve. À partir du moment où on vote et que le vote a la possibilité de changer les élus, je ne vois pas comment on peut nier le caractère démocratique de la France. Je veux dire, à force de pousser le trait, tu finis par affirmer que nous ne vivons pas dans un régime démocratique, ce qui est objectivement faux.

    On est un des rares pays a avoir ce système, il y a plein d'autres pays démocratique.

    D'après [http://en.wikipedia.org/wiki/Table_of_voting_systems_by_nation], pour les assemblées, les systèmes "Winner-takes-it-all" (à un ou deux tours) sont largement majoritaires.

    Il y a aussi plein d'autre manière d'envisager la démocratie, par exemple avoir des recours plus régulier au référendum.

    Ça coûte cher et ça peut entrainer des votes populistes et démagogiques, comme en Suisse. L'idée que la démocratie représentative serait une "fausse" démocratie est fallacieuse et naïve, ce n'est pas une voie très intéressante à suivre.

  • [^] # Re: Vote par valeur

    Posté par  . En réponse au journal Mathématiques du vote. Évalué à 2.

    C'était pour repérer ceux qui suivaient :-) Pas besoin des moyens de la NSA pour croiser les informations :-)

  • [^] # Re: Liste de courses

    Posté par  . En réponse au message Offres d'emploi a pourvoir dans le sud (Connaissance de l'usage de la kalachikov non requis). Évalué à 10.

    En gros, tu veux dire que l'annonce c'est

    Recruteur incompétent cherche dev compétent et pas cher qui comprendra magiquement ce qu'on attend de lui à partir de deux-trois abbréviations vagues.

    En même temps, ce qui va se passer, c'est que des boîtes incompétentes vont embaucher des devs incompétents en passant par des cabinets de recrutement incompétents. Ça a le mérite d'une certaine cohérence, et ça ne veut pas dire qu'il n'existe pas un vrai marché à côté, avec des vrais devs qui bossent dans de vraies boites, et qui n'ont pas besoin de passer par des intermédiaires douteux pour se faire recruter.

  • [^] # Re: Vote par valeur

    Posté par  . En réponse au journal Mathématiques du vote. Évalué à 2.

    Par exemple, empêcher de quitter une majorité sans en proposer une alternative permet de prévenir très largement le yoyo.

    Et tu fais comment? Tu forces les députés d'un groupe parlementaire à voter "oui" à toutes les propositions du gouvernement? C'est super démocratique ton système.

    À part de coller derrière eux des mecs armés, j'ai du mal à voir comment tu peux forcer des députés à respecter un accord d'alliance. Et puis, ça veut dire quoi, "proposer une alternative"? Ça veut dire que les verts vont dire au PS : "Bon, y'en a marre, alliez-vous au Front National"?

    quand on est troisième d'une élection, on ne devrait pas être en position de force pour négocier.
    Pourquoi ? Ils doivent avoir la position qu'ils méritent et qui est proportionnelle au nombre d'électeurs, ça s'appelle un rapport de force et c'est au contraire un fonctionnement normal en démocratie.

    Je crois que tu n'as pas compris de quoi je parlais—ce qui m'étonne, c'est que tu sembles très peu connaitre la propotionnelle, mais que tu la soutiens, enfin bon.

    Le parti A a 45% des voix. Il souhaite monter les salaires et monter les taxes.
    Le parti B a 40% des voix. Il souhaite baisser les salaires et baisser les taxes.
    Le parti C a 15% des voix. Il souhaite interdire le fenouil braisé.

    Quelle que soit l'alliance, le fenouil braisé sera interdit, alors qu'une majorité d'électeurs était contre. En gros, le parti C va imposer à peu près ce qu'il veut, puisque les deux partis principaux A et B sont en concurrence pour s'attirer les faveurs de C, et que si A refuse, B va accepter et on va donc avoir une alliance de partis minoritaires.

    Dans un système à la proportionnelle, les partis minoritaires sont ceux qui vont gouverner. Ils sont en position de mettre en concurrence les deux plus gros, ils ne vont pas se gêner. Et le jour où ils veulent foutre la merde, ils renversent le gvt. Avec 10% des voix ou moins, c'est possible.

    En France, regarde ce qui se passerait. Les deux alliances majoritaires possibles seraient PS - UMP ou UMP - FN, toute autre alliance serait impossible (PS - FN?) ou minoritaire. Et l'UMP, quel que soit son score, serait aux commandes (même si c'est le troisième parti).

    Franchement, les constitionnalistes de la 5e étaient loin d'être cons. Le système actuel est à la fois démocratique et gouvernable. Il n'est pas parfait, mais on sait que la proportionnelle rend un pays ingouvernable, et pas plus démocratique.

  • [^] # Re: Vote par valeur

    Posté par  . En réponse au journal Mathématiques du vote. Évalué à 2.

    je suis donc pour le vote à la proportionnelle pour toutes les élections, à base de liste paritaire

    Déja, la proportionnelle à la présidentielle, je demande à voir :-) Défendre la proportionnelle, c'est quand même nier les problèmes d'instabilité politique inhérents au système (ce qui est un problème constitutionnel), mais surtout la possibilité d'avoir une dictature de la minorité, ce qui est, convenons-en, pire que la dictature de la majorité du système actuel. Le parti minoritaire qui est capable de faire basculer la majorité est dans une position de force que je trouve inadmissible : quand on est troisième d'une élection, on ne devrait pas être en position de force pour négocier.

  • [^] # Re: Vote par valeur

    Posté par  . En réponse au journal Mathématiques du vote. Évalué à 1.

    Si, c'est très simple : les politiques ne sont simplement pas sincères (grande nouvelle!). Dans un système à deux grands partis (plus ou moins imposé par l'élection à deux tours), les voix se grignotent au centre, puisque les "extrêmes" sont, sauf exception, resignées à voter pour le moins mauvais des deux centristes.

    Bon, dans les faits, quand le débat se recentre trop, ça commence à fuir au niveau des extrémités. En théorie, ça n'est pas trop grave pour les grands partis, sauf quand un des extrêmes est affaibli (comme en France par exemple, ou les anciens mouvements communistes/Trotskistes sont faibles, divisés et peu crédibles). J'ai l'impression qu'on est en train d'assister à un glissement vers la droite, où le centre est maintenant occuppé par les sociaux-démocrates, où un mouvement de type "tea party" tire la droite traditionnelle loin du Gaullisme. Le mécanisme me semble tout à fait comparable à l'occupation des niches écologiques par les espèces dans un écosystème : quand on a une ressource continue (par exemple, des graines à bequeter qui s'échelonnent entre les grains de pavot et la noix de coco), un certain nombre d'espèces vont se spécialiser avec différentes stratégies (plus généraliste ou plus spécialiste), mais la distribution finale ne sera jamais uniforme : la stratégie évolutivement stable ne sera jamais un partage équitable, il y aura des forts et des faibles.

  • [^] # Re: Mon avis personnel

    Posté par  . En réponse au journal Debian adopte systemd comme init par défaut. Évalué à 4.

    Bah je ne suis pas vraiment d'accord : une bonne propriété d'un système de vote est quand la stratégie optimale est le vote honnête. S'il existe une stratégie optimale complexe, c'est qu'il y a un problème; d'une part, le système de vote est illisible, ce qui pose quand même un problème en démocratie et autorise toutes sortes de manipulations difficiles à contrôler (du type redécoupage de circonscriptions par une armée de polytechniciens); d'autre part, tu permettrais à une minorité (qui a les moyens matériels et intellectuels de déchiffrer les tenants et les aboutissants du système de vote) de peser déraisonnablement sur le résultat du vote. Accessoirement, s'il existe de telles stratégies hyper-complexes, tu as de fortes chances pour que la plupart des votants votent justement n'importe quoi (ni honnête ni optimal) parce qu'ils ont suivi les conseils d'un hoax reçu par email.

  • [^] # Re: Mon avis personnel

    Posté par  . En réponse au journal Debian adopte systemd comme init par défaut. Évalué à 8.

    Un beau vote de geeks :-) Avec le vote uninominal, on ne vote pas pour le candidat qu'on veut, mais la stratégie est accessible aux QI d'huitres. Avec Condorcet, on ne vote pas non plus pour ce qu'on voudrait, mais il faut passer 15 jours à déterminer la stratégie optimale.

  • [^] # Re: Vote par valeur

    Posté par  . En réponse au journal Mathématiques du vote. Évalué à 5.

    Je ne trouve pas ça paradoxal, mais c'est parce qu'on ne doit pas avoir la même intuition sur ce que le vote par valeur est censé faire. Imagine qu'il n'y a que deux votants. Monsieur X vote pour A (+2) et déteste B (-2). Madame Y vote pour B (+2), et est assez neutre pour A (0). Du coup, c'est A qui gagne. Alors que si Madame Y avait voté -2, il y aurait eu égalité. Mais là où tu vois un bug, je ne vois qu'une fonctionnalité : voter 0, ça veut dire exactement «C'est pas mon préféré, mais j'accepte de le laisser gagner si vous n'êtes pas d'accord avec moi».

    Par contre, je suis bien d'accord sur un point : le vote par valeur te permet de diminuer volontairement ton pouvoir électif en n'utilisant pas la totalité de l'échelle de valeurs. Si tu votes entre -2 et -1, ton vote va compter quatre fois moins que celui de ton voisin qui a voté entre -2 et +2. Ça a donc l'inconvénient de t'inciter à utiliser la totalité de l'échelle, et donc de ne pas pouvoir faire passer le fait qu'aucun candidat ne te plaise tout en t'exprimant sur ceux qui ne te plaisent vraiment pas.

    De toutes manières, c'est très clair que le vote par valeur favorise les candidats consensuels. Si un jour un tel débat vient sur la place publique, ça finira par un débat entre le bipartisme ou le centrisme, qui est simplement un débat sur la démocratie. La société en France est clivée entre droite et gauche, avec une minorité d'indécis qui font basculer les élections sur des critères plus ou moins rationnels. Quel est le meilleur système, est-ce qu'on souhaite un gouvernement consensuel, qui ne satisfait vraiment personne mais qui ne clive pas la société, ou est-ce qu'on souhaite une alternance, traumatisante pour la minorité mais qui permet de réformer de manière (potentiellement) cohérente? Personnellement je suis plutôt agnostique là dessus, je comprendrais que des gens aient des avis divergents, et au final, le débat sur le système de vote devient un débat purement politique.

  • [^] # Re: Vote par valeur

    Posté par  . En réponse au journal Mathématiques du vote. Évalué à 8.

    Dans le vote de valeur, il n'y a aucun intérêt, si on soutient un candidat, à mettre des notes intermédiaires pour les autres, au risque de les voir passer. Donc, on se retrouve en fait à voter comme maintenant.

    Je ne comprends pas : à part les militants purs et durs d'un parti, personne ne serait prêt à ne soutenir qu'un candidat, si? Il me semble que le vote par valeur permet justement d'exprimer la nuance cruciale entre «je préfère X» et «je ne veux pas Y».

  • [^] # Re: Manifestation non déclarée

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le jour de la riposte (« The Day We Fight Back ») contre la surveillance généralisée. Évalué à 3.

    "Ami" n'a pas beaucoup de sens en diplomatie internationale. Disons que les ÉU sont des alliés et des partenaires commerciaux. Alliés parce que nous sommes impliqués dans de nombreuses alliances militaires, notamment d'assistance mutuelle, et partenaire parce que nous avons beaucoup d'échanges commerciaux.

    Il est évident que ces relations sont construites sur des rapports de force, et sont sujettes à évoluer. Ça n'est pas une raison pour nier l'existence de relations fortes entre les deux pays, et de les mettre sur le même niveau que, par exemple, la Chine, la Russie, ou la Corée du Nord. La Chine n'est pas notre alliée du tout, par exemple.

    Personnellement, je ne crois pas du tout à l'option "paranoïa et schizophrénie" pour expliquer les relations internationales. Le truc, c'est que l'intérêt des pays en question passent nécessairement avant les relations internationales. Les États sont des trucs énormes avec des dizaines d'agences et des centaines de services plus ou moins officiels, qui œuvrent dans le cadre d'accords internationaux officiels et officieux. On ne voit qu'une toute petite partie de l'iceberg, mais je doute que les dirigeants des pays aient assez de puissance pour contrôler tout ce qui se passe, et j'ai l'impression qu'ils passent leur temps à réparer les conneries de leurs agences plus ou moins secrètes—surtout aux USA, où certaines agences ont un pouvoir démesuré. En gros, je doute que Barrack Obama ait un quelconque contrôle sur ce que fait la NSA.

  • [^] # Re: Manifestation non déclarée

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le jour de la riposte (« The Day We Fight Back ») contre la surveillance généralisée. Évalué à 6.

    Surtout que Hollande est en train de faire ami-ami avec Obama, avec en coulisse quelques séances de bras de fer qui vont bien. Foutre le bordel devant l'ambassade devrait être bien vécu par le ministère de l'intérieur, dans ce contexte.

    Le combat n'est pas à mener contre les américains, pour la simple raison qu'il est illégitime. Sur leur sol, les ricains font ce qu'ils veulent. S'ils veulent surveiller le transit internet chez eux, ça ne regarde qu'eux. Le combat est politique en France. Il faut faire passer à nos dirigeants que l'intérêt des citoyens français peut probablement être trouvé dans un juste compromis entre le maintien de bonnes relations internationales avec nos amis les ricains, tout en garantissant aux citoyens de ne pas être espionnés sur leur propre territoire. En gros, il serait souhaitable quand quand la NSA veuille des renseignements sur les activités nationales d'un citoyen français, elle en fasse la demande aux autorités françaises qui, dans le respect d'un certain nombre de procédures, espionnera ses propres citoyen, puis fournira les infos demandées à la NSA. C'est quand même mieux que de se servir soi-même.