arnaudus a écrit 5237 commentaires

  • [^] # Re: problème d'échange thermique

    Posté par  . En réponse au message Laptop vieillissant : changer ou bidouiller ?. Évalué à 3.

    J'ai essayé de faire marcher la garantie pour vice caché.

    La rentabilité de la démarche est douteuse, après la garantie légale et/ou la garantie constructeur, c'est à toi de démontrer qu'il s'agissait d'un vice caché (déja présent au moment de l'achat), ce qui va te coûter cher en expertise, pour un résultat pas garanti (si c'est des soudures qui craquent ou la pâte thermique qui durcit, ça peut être considéré comme une forme d'usure normale).

  • [^] # Re: Poubelle ?

    Posté par  . En réponse au message Laptop vieillissant : changer ou bidouiller ?. Évalué à 4.

    Bah, c'est surtout que ces trucs ne sont pas conçus pour durer aussi longtemps. D'une manière générale, l'électronique ne vieillit pas très bien, les cycles de chauffe/refroidissement mettent du jeu un peu partout, les plastiques vieillissent, les caoutchoucs durcissent, les secteurs illisibles apparaissent dans les disques durs et dans la RAM… Bref, les composants tendent à vieillir, et c'est un problème d'ensemble. Quelle proportion de ce type de matériel est-elle encore utilisée après 6 ans? 10%? 5%? entre la casse, le vol, le remplacement pour cause de performances ou de problèmes logiciels, la défaillance des pièces d'usure (batterie…), il semble assez irrationnel pour un assembleur de faire en sorte que les composants soient prévus pour durer plus de 5 ans. Sans compter que la perte de compétitivité au moment de la vente va compromettre la rentabilité économique d'un modèle plus durable…

  • [^] # Re: Preuve de l'autoformation

    Posté par  . En réponse au message Quelle formation en C++ pour un physicien ?. Évalué à 2.

    Pour lui, la programmation est un outil, pas plus.

    La programmation n'est pas un outil, c'est une discipline. Pour un électricien, une pince est un outil, et l'électricité est sa discipline. Pour un programmeur, les outils sont les IDE, les compilateurs, etc. Mais la programmation, c'est leur discipline, leur domaine dans lequel ils sont spécialistes et professionnels.

    Peut-être, mais c’est celui qu’on lui demande de « connaitre ».

    J'avoue être assez décontenancé par ta question et tes réponses. Tu as l'air de demander des astuces pour que ton ami physicien puisse prétendre connaître C++ sans s'intéresser à la programmation, ça me semble tout proprement impossible. S'il souhaite répondre à une petite annonce qui cherche des gens connaissant C++, alors ce n'est pas avec un MOOC de 7 heures qu'il va atteindre le niveau nécessaire, surtout s'il ne sait pas programmer dans un autre langage, et surtout s'il ne s'intéresse pas vraiment à la programmation.

    À mon avis, si on lui demande de connaitre C++, c'est qu'on attend de lui qu'il soit autonome en C++, qu'il maitrise les concepts du langage (POO, héritage, programmation générique, STL, exceptions), sur les langages compilés (types, pointeurs, gestion de la mémoire), qu'il ait une culture générale sur les design patterns et sur l'algorithmique, et qui se tient au courant de l'évolution du langage (lambdas, auto, etc). Et là, on reste quand même dans le niveau "amateur éclairé", parce qu'à mon avis un vrai dev C++ est recruté sur des trucs beaucoup plus pointus.

  • # Preuve de l'autoformation

    Posté par  . En réponse au message Quelle formation en C++ pour un physicien ?. Évalué à 3.

    L'autoformation, c'est un concept un peu bidon. Le fait est que certaines personnes peuvent lire des dizaines de bouquins, suivre des centaines d'heures de cours, et ne pas être capables de sortir un programme simple. Coder efficacement demande une gymnastique intellectuelle assez spécifique, et, à mon avis, un intérêt réel pour la programmation.

    J'ai par exemple connu des gens qui avaient à peu près le parcours de ton ami physicien (bricoler à la marge dans un projet existant), et qui s'en sont sortis sans n'avoir rien compris à la programmation, simplement en copiant-collant, bidouillant un truc ou deux jusqu'à ce que le compilateur ne dise plus rien, et croiser les doigts pour que ça fasse à peu près ce qu'on voudrait que ça fasse.

    À mon avis, l'autoformation ne peut pas se valoriser en tant que telle. Par contre, c'est peut-être dans ce type de cas qu'un projet de logiciel libre peut être particulièrement utile : produire une base de code robuste en tant qu'unique contributeur (ou contributeur principal) peut illustrer à la fois des compétences en informatique et de l'expérience en gestion de projet.

    Il n’a jamais appris les bases de l’informatique (algorithmique, vocabulaire du métier…), ce qui lui pose problème pour se « vendre ».

    Il ne faut pas retourner le problème. Il ne s'agit pas d'un problème pour se vendre, il s'agit de sa capacité à faire le job pour lequel il voudrait être payé. Bien sûr, il existe une culture informatique qui n'est pas forcément utile (typiquement, connaitre tous les algos de tri, y compris les moins efficaces), mais savoir communiquer avec ses collègues sur des concepts de base est quand même indispensable. De manière générale, savoir nommer les choses, c'est surtout savoir comprendre les principes qu'il y a derrière. Si on ne connait pas la différence entre passer les arguments par valeur ou par référence, il me semble compliqué de faire les choix adéquats en pratique, parce qu'avec le vocabulaire viennent un tas de concepts (portée, pile/tas, optimisation…).

    De toutes manières, C++ n'est certainement pas le bon choix si on veut prétendre connaitre un langage. Je ne suis pas certain qu'il y ait tant de personnes dans le monde qui comprennent toutes les subtilités de C++…

  • [^] # Re: Moyens

    Posté par  . En réponse au journal DeuSu, un moteur de recherche libre avec son propre index. Évalué à 5.

    Mouais, je dirais quand même que l'algo est plus important, parce que si tu te contentes d'indexer le web grand public (Wikipédia, journaux en ligne, etc), tu vas pouvoir donner une réponse pertinente à beaucoup de requêtes si ton algo est bon. Ça peut permettre de démarrer un projet, de donner confiance aux utilisateurs, et de monter en puissance. Par contre, si ton truc renvoie une page au hasard, jamais personne ne va te faire confiance.

  • [^] # Re: Je trouve que c'est plutôt équilibré

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark]Les liens vers des contenus sont illégaux, sont illégaux (sous 2 conditions). Évalué à 4.

    Oui, mais le problème c'est que parfois, tu peux plaider la bonne foi tant qu'on ne te préviens pas, mais dès qu'on te préviens, il faut assumer. Par exemple si tu reçois un courrier de l'avocat d'une actrice qui te demande de retirer une photo parce qu'elle montre cette actrice sans maquillage, ça ne me semble pas évident, comme ça, de déterminer si c'est illégal ou pas (lieu public ou privé, etc).

  • [^] # Re: Je trouve que c'est plutôt équilibré

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark]Les liens vers des contenus sont illégaux, sont illégaux (sous 2 conditions). Évalué à 3.

    Ça oblige aussi à maintenir son site, ce qui est plutôt une bonne chose à mon avis (en théorie, dès qu'on te prévient que tes liens ciblent quelque chose d'illégal, tu dois les retirer).

    Par contre, ce qui est moins clair est ce qui te permets de penser que le lien est illégal. Par exemple, si tu reçois un mail du gouvernement Chinois qui te dit que tu référencies des sites illégaux, est-ce que tu dois les croire sur parole? De même, si les ayant-droits te contactent, est-ce que les deux options sont seulement 1) obéir immédiatement ou 2) assumer?

  • [^] # Re: Pas vraiment pour rien

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] 8 ans de procédure pour... rien. Évalué à 5.

    La justice a tranché, que ça vous plaise ou non.

    La justice a tranché en donnant tort au gars qui essayait d'instrumentaliser la justice pour un combat idéologique et politique. C'est une décision qu'on a du mal à comprendre ici, mais de fait, les juges ont horreur qu'on les prenne pour des cons. Ils sont parfois incompétents techniquement sur les problèmes informatiques, mais il y a une grosse incompréhension à la base sur leur rôle : ils n'ont pas à prendre des décisions techniques, ils doivent juste interpréter le droit.

    Les faits, c'est qu'un mec très compétent techniquement (disons, assez compétent pour réinstaller un OS de son choix, ce qui le met tout de suite dans le haut du panier moyen) achète sciemment un produit qui ne correspond pas à ses besoins, en sachant sciemment qu'il allait refuser le contrat proposé par l'OS, et en prévoyant de se faire rembourser une partie du produit dont il n'a pas besoin. Il va ensuite au tribunal français pour protester contre la vente liée (ce qui est parfaitement légitime), et comme le problème est trop complexe, ça finit à la cour de justice européenne. Manque de bol, la vente liée n'est pas explicitement interdite en Europe, et du coup ça finit par plaider la vente déloyale. Sauf que bon, voila, le juge n'est pas le roi des cons, et il a très bien compris que le gars n'avait absolument pas été trompé, qu'il s'avait très bien ce qu'il faisait, qu'il n'aurait pas pris une autre décision s'il avait connu la ventilation des prix. Du coup, la décision est logique.

    Bref, je ne sais pas d'où vient la croyance qu'il est légitime d'essayer d'utiliser la justice pour faire valoir des droits (peut-être à raison) quand on est de manière évidente de mauvaise foi de bout en bout. Internet est bourré de mêmes du même tonneau, par exemple autour de l'idée de simuler un incident pour pouvoir reprocher quelque chose à son voisin (sa voiture était mal garée, la branche de son arbre dépassait, son chien est agressif, etc). C'est profondément débile, et en plus c'est totalement insensé : n'importe quel enquêteur de gendarmerie de village va être capable d'évaluer la situation, et dans les faits les chances d'avoir gain de cause sont ridiculement minces (et vous risquez d'être pris pour arnaque à l'assurance ou dénonciation calomnieuse, etc). Sérieusement, il faut arrêter avec ces délires, et laisser la justice traiter des vrais problèmes ; on ne risque que de perdre son temps et de payer des frais d'avocats (ainsi que ceux de la partie adverse) quand on simule un problème afin de dénoncer une situation (et ce, même si la situation est anormale).

  • [^] # Re: Il faut lire

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] 8 ans de procédure pour... rien. Évalué à 8.

    Même Dell qui vendait Ubuntu, le vendait plus chère que la version Windows !!

    C'est peut-être simplement que ça leur coûtait plus cher que la version Windows. Sans dec, un marché de niche, ça coûte du pognon : entre la conception, les chaînes d'assemblage, la distribution, la gestion des invendus etc., ça chiffre. Dans l'économie actuelle, tout est optimisé, tous les flux sont tendus au maximum, et ça ne me semblerait pas du tout surprenant que ça revienne dans les faits plus cher de fabriquer et distribuer un PC sans OS qu'un PC avec Windows pré-installé. Dit comme ça, ça peut sembler absurde, mais quelque part on vit dans un monde absurde, (ou plutôt dans un monde où la rationnalité économique a des conséquences qui peuvent sembler absurdes).

    Je pense qu'on l'a assez dit : les PC sans Windows, ça a existé et ça existe toujours quand on cherche bien, mais ça ne se vend pas, et beaucoup d'assembleurs ont arrêté les frais. Alors oui, on peut rester dans son délire et accuser les gros démons du grand capital, imaginer que Microsoft mette des contrats sur les assembleurs vendant des PC nus, etc. Le plus vraisemblable reste quand même que les vendeurs ne gagnent pas d'argent sur ces produits, et qu'ils ne sont pas philanthropes.

    Au passage, les laptops de marque sans Windows, ça existe, j'en ai un par le boulot. Parce que ce marché pro est rentable, très vraisemblablement.

  • [^] # Re: Pas vraiment pour rien

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] 8 ans de procédure pour... rien. Évalué à 1.

    Parce que microsoft a ressorti une version de XP à 30€ pour les OEM ?

    En même temps, ils font un peu ce qu'ils veulent, non?

    Quand on dit que le consommateur moyen veut acheter une machine avec Windows pré-installé, on nous répond au choix que le consommateur est con, manipulé, mal informé ; on nous répond que les vendeurs sont malhonnêtes, déloyaux, mal informés, et que les fabricants de machines sont malhonnêtes, soumis au chantage de Microsoft, et que Microsoft a des pratiques commerciales déloyales.

    Or, quand on creuse un peu, on voit quand même que 1) le grand public est assez "informé" pour vouloir Windows pré-installé (après, c'est vrai qu'il est informé par la publicité et qu'il a du mal à changer ses habitudes), on voir aussi que 2) les vendeurs et les constructeurs n'ont rien à faire de vendre des machines avec ou sans OS du moment que ça leur rapporte de l'argent, et donc qu'ils ne le font pas parce que ça ne leur rapporte pas, et 3) que Microsoft use en effet de pratiques inhabituelles, comme le fait de baisser les prix quand il sent le marché se tend, et de faire de l'optimisation fiscale.

    En gros, le plus vraisemblable reste quand même qu'à part quelques geeks, cette histoire de vente liée n'intéresse pas grand monde, et qu'elle est loin de pouvoir s'immiscer dans un débat politique plus général.

  • [^] # Re: Pas vraiment pour rien

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] 8 ans de procédure pour... rien. Évalué à 2.

    Sauf qu'on va te répondre qu'un pneu et une moto entre dans la même catégorie, et qu'il ne s'agit pas de vente liée. Pareil que quand tu achètes un service de table, tu as des verres, des assiètes, des couteaux et des fourchettes. Il est possible que tu préfères les fourchettes d'un autre service, mais tu ne peux pas les acheter séparément.

    La vente liée concerne très clairement les biens et services de catégories différentes (typiquement, un logiciel et du matériel).

    Ce que je ne comprends pas, c'est que les comparaisons tournent toujours autour de la bagnole (les constructeurs comparent ça à une bagnole sans pneus, les opposants à la vente liée à une bagnole sans assurance).

    Si j'étais constructeur, je comparerais plutôt la vente liée PC + OS et logiciels à un livre sans texte ou à un CD sans musique. On peut bien sûr vouloir acheter un livre sans texte, ça s'appelle un cahier, mais personne n'a jamais imposé à un éditeur de sortir des cahiers format livre de poche sous prétexte que les livres de poche sont tous vendus avec un roman imprimé dessus, ou un livre électronique parce qu'on oblige le lecteur à acheter du papier dont il n'a peut-être pas besoin. Cette base de discussion me paraitrait déja plus saine que l'idée débile d'acheter une bagnole sans pneus (à ce rythme là, un fabriquant de TV devrait vendre aussi des dalles, des résistances, des cables électriques, etc).

  • [^] # Re: Il faut lire

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] 8 ans de procédure pour... rien. Évalué à 4.

    le client n'a eu connaissance du cluf de windows qu'une fois la vente conclue

    C'est un réel problème technique, mais j'ai l'impression que c'est HS par rapport à la question jugée. Dans tous les cas, Sony a proposé d'annuler la vente après que l'acheteur ait pris connaissance du cluf, ce qui veut dire qu'à peu près tout le monde est d'accord pour dire que la vente est nulle tant que le cluf n'est pas validé. S'il y a un juriste spécialiste du droit du commerce dans le coin, il pourra certainement donner les termes techniques autour du fait qu'un contrat de vente est conditionné à un certain nombre de conditions (par exemple, que la livraison ait lieu à temps, que le matériel soit en bon état, que le client paye l'intégralité, etc), et quand une de ces conditions n'est pas respectée, la vente est annulée, le fournisseur reprend son bien et le client reprend son fric. Je pense que la validation du cluf entre dans de telles conditions, si tu ne le valides pas, la vente est nulle, tu retournes le PC, on te rembourse. En gros, la vente n'est pas conclue au moment où tu pars du magasin avec le PC sous le bras, mais ça n'est pas du tout une situation exceptionnelle.

    il n'a pas été informé de la ventilation des prix entre matériel et logiciel

    50% du texte de l'arrêt explique (plutôt bien) en quoi ça n'est pas une pratique déloyale selon la définition du droit européen. La cour considère que le fait de connaitre cette ventilation n'a aucune raison d'influencer une décision d'achat, et que rien dans le droit européen n'oblige le vendeur à la fournir.

    Personnellement, j'aimerais bien connaitre la ventilation marge du commerçant / rémunération du producteur quand j'achète une tranche de jambon ou une chaine Hi-Fi, mais l'idée qu'un acte d'achat puisse être influencé par des considérations autres qu'économiques est probablement incompréhensible pour la plupart des acteurs du secteur. Et factuellement, ça poserait tellement de problèmes (en particulier liés à l'impossibilité de négocier les prix de manière confidentielle) que ça semble totalement farfelu.

    il n'a probablement pas eu connaissance de tous les logiciels installés (genre spyware et backdoor qu'installent bien souvent les constructeurs).

    Il est indéniable que des arguments d'une telle qualité et d'une telle pertinence n'auront aucun problème pour convaincre une cour de justice.

    Je trouve ça assez fou que beaucoup de militants pour une cause ou une idée ne réalisent pas à quelle point leur attitude peut désservir leur combat. Imagine (situation idéale) que tu aies l'occasion de discuter du problème avec un décideur intelligent et neutre. Tu vas lui raconter des trucs délirants et farfelus sur le fait que les backdoors devraient faire partie de la description des logiciels pendant que les communicants des constructeurs vont discuter de valeur ajoutée, de service rendu au consommateur, etc. Crois-moi ou pas si tu veux, mais je peux te garantir que le type intelligent va écouter les gens qui savent lui tenir un discours crédible et cohérent.

    Donc la vente liée est une pratique acceptable. N'est-ce pas là un raisonnement qui se mord la queue ?

    En droit, ça n'est pas si absurde. Regarde par exemple tout ce qui tourne autour des permis de construire et des PLU. Une construction nouvelle théoriquement illégale devient légale si elle est déja là. Pire, elle peut être démolie et reconsuite avec les mêmes caractéristiques (hauteur, surface, etc…), alors que les voisins n'auraient pas ce droit. Il y a plein de cas où une situation a priori illicite est tolérée parce qu'elle est généralisée depuis longtemps, et que les arguments en faveur de l'application de la loi ne sont pas très forts (d'autant plus si on arrive à mettre du chantage à l'emploi ou quelque chose d'équivalent dans la balance).

    Par ailleurs, j'ai compris l'arrêt de la cour de manière différente de toi sur ce deuxième point. J'ai compris que la vente liée n'était pas interdite en Europe si le consommateur était clairement informé qu'il achetait plusieurs choses en même temps, et que ce deuxième point n'était donc pas acceptable pour la cour de justice européenne, qui renvoit logiquement la décision au niveau national.

  • [^] # Re: Il faut lire

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] 8 ans de procédure pour... rien. Évalué à 10.

    il y a soixante-dix-sept pages quand même.

    Tout est relatif, hein. Si tu devais essayer de chercher dans la norme du C++ si l'erreur émise par ton compilo sur des templates imbriqués est dû à une erreur de ta part ou un bug du compilo, tu trouverais certainement que le réglement de la procédure de la cour de justice, c'est "Tchoupi va à la plage".

  • [^] # Re: Pas vraiment pour rien

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] 8 ans de procédure pour... rien. Évalué à 10.

    Certes, mais c'est un problème politique, pas juridique. Espérer qu'une cour de justice prenne de telles décisions politiques est assez naïf.

    Le "logiciel" européen est très fortement basé sur l'idée de concurrence libre et non faussée. L'idéologie qu'il y a derrière, c'est que la loi doit garantir l'information transparente et objective du consommateur, et que dans ces conditions, le consommateur va faire jouer la concurrence, ce qui va privilégier les fournisseurs capables de lui proposer les conditions qu'il souhaite. Par exemple, si Renault ne propose plus que des voitures avec assurance, les consommateurs qui ne sont pas intéressés iront acheter une Peugeot, ce qui désavantagera le concurrent.

    Évidemment, la faille est assez grossière : quand une entreprise est capable d'analyser précisément ses besoins et de mettre les ressources nécessaires à la comparaison détaillée des offres, voire à la négociation, le particulier est beaucoup plus manipulable et influençable. Au final, les consommateurs rationnels sont très minoritaires, et sont très largement noyés parmi une "masse" qui prend potentiellement des décisions irrationnelles économiquement, soit par ignorance, soit par choix (c'est comme quand on prend un paquet en tête de gondole parce qu'on est pressés : on sait qu'on n'a pas comparé les prix correctement, mais on fait le choix de payer 10 centimes de plus pour ne pas passer 30 minutes à comparer 57 références et d'évaluer combien on est prêt à payer en plus pour des pâtes au blé complet bio).

    Du coup, le consommateur individuel se retrouve bien dépourvu face aux gros industriels, qui ont vite fait de faire la balance entre perdre les quelques % du marché qui lisent les conditions de vente à la loupe (et qui de toutes manières seront plutôt des mauvais clients, difficiles à fidéliser, procéduriers,etc), et gagner de l'argent en vendant des trucs inutiles dans des offres qui ne sont pas intéressantes.

    Le niveau d'action est donc celui du débat politique européen : les consommateurs doivent être mieux protégés que les entreprises parce qu'en grande majorité ils n'ont pas les ressources pour défendre leurs propres intérêts. Passer cette idée au niveau européen ne va pas être facile, car la pensée libérale, en général, ne crache pas sur la possibilité de s'enrichir sur la connerie et l'ignorance. Ça me semble très Français, cette idée de défendre le faible, y compris contre sa volonté. Si les gens sont contents d'acheter des PC pleins de merdes inutiles et hors de prix, tant pis pour eux : ils acceptent de signer un contrat de vente dont les termes leurs sont plutôt défavorables, mais il n'est pas illégal de signer des contrats défavorables ; il n'est pas illégal de vendre sa maison sous le prix du marché, d'acheter une voiture d'occasion deux fois son prix sur le-bon-coin, de prendre un amant qui prétendra pendant 20 ans qu'il va quitter sa femme, ni de bosser pour un patron qui fera miroiter la possibilité d'une promotion sans jamais y accéder. Sans déconner, aller discuter de ça avec des européens qui n'ont pas la même culture que nous sur ces points là, ça va être stressant.

  • # Il faut lire

    Posté par  . En réponse au journal [Bookmark] 8 ans de procédure pour... rien. Évalué à 10. Dernière modification le 07 septembre 2016 à 15:21.

    Au lieu de s'exciter et hurler, il faut lire l'arrêt de la cour pour comprendre ce qu'il s'est passé.

    Pour la première question, les conclusions semblent très solides. 1) le consommateur a été informé que le PC était livré avec ses logiciels, 2) il a été informé du prix PC + logiciels, 3) il a pu prendre connaissance du CLUF et le refuser, 4) Sony a accepté d'annuler la vente. Du coup, il me semble impossible de prétendre que le consommateur a été trompé, il a eu tout au long de l'acte d'achat l'intégralité des informations qui pouvaient lui permettre de prendre une décision, et son refus du CLUF après l'achat a annulé la vente.

    Le deuxième point me parait plus technique, et repose sur l'idée que la vente liée puisse être interdite. Or, elle ne semble pas l'être dans le droit européen. J'ai l'impression que le droit européen considère que le consommateur se doit d'être informé exactement de ce qu'il achète (prix + contenu de l'offre), et surtout qu'il ait le droit de faire jouer la concurrence. À partir du moment où ces deux conditions sont réunies, la pratique de vente semble être considérée comme loyale. En particulier, l'argumentation proposée par la cour de justice semble assez crédible : on est dans une situation où des informations sont omises (en gros, on reproche à Sony de mentir par omission sur les prix des différents composants de l'offre), et la liste des omissions frauduleuses est fermée (ce qui semble logique, autrement on ne pourrait jamais savoir si on a fourni toutes les informations au consommateur). Or, le prix des différents composants d'une offre n'apparait pas dans la liste.

    Au final, comme cela a déja été dit plus haut, la vente liée semble interdite en France, mais pas en Europe. La cour de justice européenne renvoie donc le jugement sur la vente liée au niveau national, c'est assez logique.

    Ceci dit, l'avocat semble soulever des vices de procédure, donc il y a encore une place pour des recours. Mais bon, tous les (mauvais) avocats expliquent toujours une défaite par ce genre d'arguments, donc il faudra attendre le résultat du recours pour savoir si c'est du flan ou non (honnêtement, les institutions européennes sont tellement tatillonnes sur les points de procédure que j'ai quand même un doute sur la possibilité d'erreurs de procédures aussi grossières que de ne pas permettre à un avocat de plaider—à moins bien sûr que la procédure ne prévoit pas cette possibilité dans ce cas particulier). Sur le fond, ça semble perdu, et ça n'est pas de la faute de la cour de justice européenne : c'est la justice Française qui refuse systématiquement d'appliquer les lois sur la vente liée ; soit on considère que la loi est mal faite et que la vente liée est acceptable en informatique, auquel cas il faut changer la loi, soit on considère qu'elle est bien faite et il faut l'appliquer. La situation actuelle est incompréhensible du point de vue du consommateur, qui est très clairement dans son droit mais qui se fait débouter une fois sur deux par la justice pour des raisons assez obscures et contradictoires.

  • [^] # Re: Liberté de l'utilisateur

    Posté par  . En réponse au journal Gestion de l'erreur - C++ - std::optional. Évalué à 2.

    En raisonnant de cette manière on ne fait aucune évolution et on reste à faire du C avec classes comme l'était les premières versions de C++.

    Ça serait vrai si la gestion des erreurs par les optional était une solution universelle et consensuelle. Personnellement, j'ai l'impression que ça ressemble à une fausse bonne idée, qui complexifie l'interface et qui impose à l'utilisateur un paradigme de gestion des erreurs qu'il ne maîtrise peut-être pas, qu'il n'apprécie peut-être pas, ou qui n'est peut-être pas pertinent dans le cadre de son projet.

    Je ne suis pas Norstradamus et j'ai peut-être tort, mais ma prédiction, c'est que si ce type de gestion d'erreur se généralise, 99% du C++ développé en 2020 sera quelque chose comme

    float distance(float x1, float x2, float y1, float y2) {
       return sqrt(square(x2-x1).value() + square(y2-y1).value()).value();
    }

    Du coup, j'ai du mal à voir l'avantage…

  • [^] # Re: Liberté de l'utilisateur

    Posté par  . En réponse au journal Gestion de l'erreur - C++ - std::optional. Évalué à 3.

    je ne vois pas vraiment ce que l'on peut faire de mieux.

    Ça rajoute une couche de complexité qui n'est pas forcément nécessaire. Je sais bien que le C++ est un langage verbeux et qu'on peut changer de langage si on aime les trucs concis, mais personnellement ça me gêne de devoir appeler ".value()" pour accéder à la valeur cherchée. Je comprendrais le mécanisme des optional s'il y avait une conversion implicite de optional vers T, ce qui permettrait, au choix, d'utiliser la fonction de manière transparente, ou de gérer les erreurs si le contexte le demande.

    C++ est devenu un truc tellement gros que j'ai l'impression que la plupart des projets en utilisent un sous-ensemble, du style sans STL, sans exceptions, sans templates, sans héritage multiple, sans pointeurs, sans lambdas, etc. Si tu publies une bibliothèque dont la gestion d'erreur repose sur des optional, tu forces les utilisateurs à adopter cette méthode, même si ça ne correspond pas du tout à la manière dont, en interne, ils gèrent les erreurs. Je ne sais pas si le jeu en vaut la chandelle.

  • # Liberté de l'utilisateur

    Posté par  . En réponse au journal Gestion de l'erreur - C++ - std::optional. Évalué à 2.

    Merci pour cette présentation claire de l'état de l'art sur la gestion des erreurs. En fait, j'ai quand même l'impression que ce domaine est peut-être l'un de ceux où les langages de programmation ont le plus de marge de progression. En particulier, il s'agit toujours d'un compromis entre la souplesse et la robustesse, entre une approche quasiment mathématique (obligation de gérer toutes les causes d'échec) et une approche pragmatique.

    Par exemple, ce qui me gène pas mal avec std::optional, c'est qu'on impose à l'utilisateur une syntaxe particulière (en gros, on reporte sur l'utilisateur le traitement des erreurs). L'autre problème, c'est qu'il ne semble pas facile de distinguer les "warnings" (du style "attention, il y a quelque chose qui ne se passe pas comme prévu") et les erreurs ("la valeur de retour n'a pas de sens").

    Honnêtement, le meilleur système que j'ai trouvé pour les projets de taille moyenne (code scientifique principalement destiné à tourner en "interne", ne doit pas faire n'importe quoi mais pas d'aspect critique—en particulier, mieux vaut planter que de rester dans un état douteux), c'est la logique de certains langages interprétés, où les fonctions peuvent retourner quelque chose comme "NA" et/ou émettre des warnings, ce qui fait que le code n'est jamais dans un état réelement indéterminé (au pire, f(NA) renvoie NA). Du coup, on peut développer sans se prendre la tête avec le traitement des erreurs, et on peut ratrapper le coup à n'importe quel niveau. Le côté négatif, évidemment, c'est que l'erreur n'est pas identifiée clairement par le code de retour, et que les détails sont dans stderr, donc plus ou moins inaccessibles au programme.

  • [^] # Re: Peucrédible

    Posté par  . En réponse au journal Un ransomware tout à fait déloyal ... et inquiétant. Évalué à -3.

    mais SSH ce n’est pas le bon exemple.

    Tu as plein de raisons pour lesquelles tu peux vouloir te connecter à plusieurs machines, si à chaque fois tu dois te rappeler du numéro du port, tu n'es pas sorti de l'auberge… Tu vas aussi faire foirer tous les scripts qui font un scp, les synchro git par ssh, etc.

  • [^] # Re: Peucrédible

    Posté par  . En réponse au journal Un ransomware tout à fait déloyal ... et inquiétant. Évalué à 0.

    Ouais, débrancher la prise ethernet aussi, si tu vas par là…

    Toutes ces techniques à base de bricolage me semblent relever de la sécurité par l'obscurité—en gros, on se débrouille pour avoir un comportement non-standard, et on espère que ce comportement non-standard va dérouter les bots malveillants. Certes, ça va peut-être dérouter les bots, mais ça va aussi dérouter les gens de bonne foi qui essayent d'utiliser le serveur, et qui ont peut-être des trucs plus intéressants à faire dans leur vie que de tenter de comprendre pourquoi ils n'arrivent pas à se logguer.

  • [^] # Re: c'est tentant

    Posté par  . En réponse au journal Le Cloud et la gestion de ses poubelles. Évalué à 1.

    Après, tout dépend de la manière dont tes serveurs sont foutus, s'il s'agit de simples lames ou de plus grosses machines, etc. Un load de 20% me semble quand même faible si on parle de machines de calcul universitaires par exemple ; c'est peut-être le genre de choses qu'on a dans les "coquilles vides" (typiquement, les nouvelles plateformes de bio-informatiques montées à grand frais parce que c'est valorisable politiquement), mais sur les machines réellement utilisées (par exemple celles hébergées directement dans les labos et administrées par les gens qui les utilisent pour faire quelque chose d'utile), on est facilement à plus de 50% (bon, c'est beaucoup plus facile quand il s'agit de pur calcul sans besoin de beaucoup de RAM, parce qu'on peut se permettre de mettre les utilisateurs en concurrence sans s'emm* à réserver des machines virtuelles).

    Ceci dit, je ne comprends de toutes manières pas vraiment la nécessité d'exprimer le coût énergétique de la production en proportion du coût énergétique à l'utilisation sans avoir une idée de l'ordre de grandeur de l'utilisation de la machine. De toutes manières, le coût de construction est un coût irrécupérable, et c'est très facile de tomber dans des raisonnements fallacieux quand on commence à intégrer des coûts irrécupérables. Si la question est de bazarder son vieux serveur ou pas, le coût de construction de ce vieux serveur n'a absolument aucun effet.

  • [^] # Re: c'est tentant

    Posté par  . En réponse au journal Le Cloud et la gestion de ses poubelles. Évalué à 5.

    Sur ce type de machine 60% de l'énergie consommée par la machine l'est pour sa fabrication.

    Euh, je ne sais pas exactement de quel type de machine on parle, mais ça me semble douteux. Un serveur de calcul qui consomme dans les 500W pendant 3 ans nécessite-t-il réellement 20 MW.h pour sa fabrication? Au coût de l'électricité en France, ça représenterait dans les 3000€, rien que pour la fabrication.

    D'un autre côté, si ça prend en compte le gazoil pour le transport etc, ça représenterait 2000L de carburant. Ça semble quand même beaucoup…

  • [^] # Re: Pas si internationale

    Posté par  . En réponse à la dépêche État de l’espéranto sous GNU/Linux. Évalué à -3.

    Parce que j'imagine déjà le référendum fait à la va-vite avec une campagne électorale réduite au minimum, alors qu'on est abreuvé de pubs en anglais depuis des décennies.

    Ouais, donc en fait tu n'es pas contre demander l'avis des gens, mais il faut qu'ils soient du même avis que toi, autrement c'est qu'ils ont été désinformés.

    L'anglais est une langue plutôt intéressante, très multiculturelle, et elle m'a permis d'échanger énormément, surtout avec des gens pour qui ça n'est pas la langue maternelle non plus. Personnellement, je n'ai pas envie d'apprendre une langue artificielle mal foutue, avec des diacritiques, des déclinaisons, et une structure de phrase non familières.

    En fait, il faut choisir ses combats. Il me semble qu'il y a des problèmes plus importants que d'essayer d'imposer une nouvelle langue universelle. La langue de communication internationale a toujours été imposée de manière tout a fait naturelle par la culture dominante à chaque époque, les mécanismes qui l'expliquent sont tellement puissants que ça revient à essayer de remonter une cascade à la rame. D'ailleurs, il est tout à fait possible que le chinois remplace progressivement l'anglais dans un certain nombre d'échanges, et quelque chose d'autre remplacera le chinois, etc. Ça n'est pas forcément pratique ou même raisonnable, mais certaines choses sont inévitables, et au final, pas très graves.

  • [^] # Re: Dans le même genre ...

    Posté par  . En réponse au journal Une charade. Évalué à 3.

    Ah mais c'est du québécois, pas du français! Ça me rassure :-)

  • [^] # Re: Tiptop le sexisme

    Posté par  . En réponse à la dépêche Ouverture du site Libre Games Initiatives. Évalué à 8. Dernière modification le 10 août 2016 à 18:31.

    C'est vrai, mais c'est aussi inapplicable en pratique. Pour reprendre ton exemple des gros, si tu es un chef d'entreprise pragmatique, tu vas vouloir éviter d'embaucher des gros, ou alors tu voudras moins les payer. Bien sûr, il peut exister tout un arsenal juridique pour essayer de t'empêcher de discriminer les gros, mais n'empêche : tu passeras ton temps à essayer de trouver une combine pour optimiser tes revenus, et tu auras toujours un coup d'avance sur l'arsenal législatif.

    L'économie de marché a quand même un avantage, c'est qu'elle a un côté rationnel. Si la productivité d'un gros (je n'ai rien contre les gros, remplacez par "roux", "noir", "femme", "syndicaliste", ou n'importe quel terme qui n'est pas politiquement correct, le raisonnement est toujours le même) est de 90% par rapport à un non-gros, la seule manière de s'assurer que les gros aient du boulot, c'est de compenser cette perte. Soit tu acceptes qu'ils soient payés 10% de moins, soit tu acceptes qu'ils doivent travailler 10% de plus, soit l'État verse une subvention équivalente aux entreprises, soit tu fais payer une taxe équivalente aux entreprises qui n'ont pas leur quota de gros. Mais si tu ne fais rien de particulier, alors le déséquilibre va toujours exister.

    Bref, on s'en contre-fout de l'optimisation de l'entreprise de l'employeur

    C'est ce qu'aimerait la CGT, mais c'est faux. Ça pourrait être vrai dans une économie planifiée et/ou dans les situations de monopole. Mais dans les situations concurrentielles, ça ne fonctionne pas, parce qu'il y aura un avantage aux entreprises qui ne jouent pas le jeu, et que les entreprises qui jouent le jeu vont couler, laissant le marché aux boîtes non-humanistes. D'ailleurs, c'est probablement exactement ce qui s'est passé au cours du XXe siècle, les entreprises brutales et inhumaines actuelles ne sont pour la plupart pas des entreprises humanistes qui se sont transformées, ce sont des entreprises nouvelles dont les méthodes de gestion des RH "optimisées" ont rayé de la carte les entreprises traditionnelles. Bon, dans les faits, les pires boîtes sont celles qui veulent violemment changer de modèle et singer les méthodes agressives mais qui savent tellement peu le faire qu'elles se détruisent elles-mêmes (EDF, la Poste, Orange, etc).

    Personnellement, je considère que le capitalisme, c'est comme la gravité ou la sélection naturelle : c'est une forme de loi de la nature. Les pommes tombent, les inadaptés ne se reproduisent pas, le pognon va au pognon avec sa logique propre. Il est bien sûr possible de faire voler des avions, de traiter les malades pour qu'ils survivent, ou de réguler l'économie de marché, mais ça demande en permanence de l'énergie, ça a un coût humain et matériel, et si on arrête de fournir cet effort, ça revient automatiquement dans l'état où ça aurait été si on n'avait pas activement contré le mécanisme.

    Du coup, il vaut mieux comprendre et accompagner le phénomène, éventuellement même en tirer parti qaund c'est possible, plutôt que de s'acharner à lutter contre lui sur tous les fronts. Dire que " cette entreprise doit avant tout s'inscrire dans les objectifs de l'humanité ", c'est comme dire que les objets ne devraient pas tomber. Je trouve aussi que le capitalisme, c'est nul ; mais je trouve également par exemple que la mort, c'est nul aussi, peut-être même pire que le capitalisme. Mais je peux m'énerver autant que je veux, brasser du vent, faire des lois qui interdisent de mourir, ça ne va pas changer grand chose. Par contre, si tu peux faire en sorte que l'accomplissement des objectifs d'une entreprise coïncident dans une certaine mesure avec les objetifs de l'humanité, alors tout devient possible. Ça revient à utiliser la logique et le moteur du capitalisme, mais en l'orientant dans la direction souhaitée.