Mais surtout que tu me donnes systématiquement l'impression de penser que je suis une imbécile.
Pour être honnête, je pense que tu es quelqu'un qui part bille en tête sur ce que tu penses que les autres vont dire ou écrire, sans même lire ce qu'ils disent en réalité. Je sais qu'on est parfois en désaccord, mais si tu n'es pas d'accord ou si tu n'avais pas compris ce que je voulais dire, il y a des moyens de le dire sans commencer par des invectives.
Sur le fond, j'avais bien lu le billet jusqu'au bout, je ne suis pas forcément d'accord avec l'histoire des invités jeunes vs vieux: je pense que c'est du cliché un peu bullshit, quand tu organises une conférence et que tu choisis les orateurs, tu veux inviter 1) des bons orateurs, 2) des gens que tu n'as pas entendu depuis quelques années pour apprendre des choses nouvelles, et 3) des gens suffisamment connus pour décider tes collègues à s'inscrire. Ces trois critères ont tendance à privilégier des gens qui ont de l'assurance, de l'expérience, et qui sont chefs de labo. Mais le biais de sélection est indirect, tu ne sélectionnes pas des hommes dans la cinquantaine parce qu'ils sont des hommes et qu'ils ont la cinquantaine. Bien évidemment, les jeunes chercheurs peuvent aussi être bons orateurs et avoir des choses à présenter, et personne n'en doute. Mais si tu les connais peu, tu ne sais pas s'ils sont bon orateurs, et tu ne sais pas si leur nom va inciter tes collègues à se déplacer. Il s'agit de choix pragmatiques, un peu comme la taille de police pour le nom des groupes dans un festival de musique. Si tu ne mets que des bons groupes qui ont peu de notoriété, personne ne va venir, et tu auras des groupes qui joueront de la bonne musique devant 15 personnes, ce n'est bon pour personne.
Soit dit en passant pourquoi ce serait plus aux femmes de se taper le travail administratif. Les hommes n'en sont pas capables ?
Je pensais avoir été clair, mais bon. Si dans une discipline tu as 2 profs femmes et 8 profs hommes à l'université, et que tu veux la parité dans les comités scientifiques de ton département, de tes labex, de tes laboratoires, de la commission de déontologie, de la commission machin, bah du coup tu vas coller 2 femmes et 2 hommes dans chaque comité; tes 2 profs femmes vont avoir 4 fois plus de boulot administratif par personne que tes 8 hommes. Ces trucs administratifs, personne ne veut les faire: un scientifique veut être dans son labo. On t'incite parfois à accepter en disant "c'est bon pour ta carrière", ce que tout le monde sait être un mensonge. Donc en encourageant la parité, on pourrit la carrière des femmes et on décharge les hommes de ces tâches administratives, ce qui va à mon avis dans le sens contraire de ce qui devrait être fait.
Tu ne peux pas commencer une intervention par autre chose qu'une remarque désobligeante?
De toutes manières, tout ceci n'a rien à voir avec ce que j'expliquais. Viser la parité pour les rôles de représentation (invitation à des conférences, jurys de thèse, conseils scientifiques d'entités diverses) dans un univers où la parité n'est pas acquise va imposer une charge de travail administratif disproportionné aux femmes, et donc nuire à leur carrière.
Et donc, du coup, tu crois bien faire, mais non, toi tu profites d'un effet d'affichage ("j'ai la parité dans mon conseil scientifique") au prix de leur réussite professionnelle.
J'ai été confronté exactement au même problème que celui évoqué dans le post en question (établir une liste d'invités pour une conférence internationale), et nous avions naïvement pensé qu'ils suffisait d'avoir une liste d'invitation paritaire pour avoir une liste d'orateur paritaire. Bah c'était complètement raté, nous avons invité autant de femmes que d'hommes, et nous avions 90% d'hommes parmi ceux qui ont accepté. Nous avons donc dû réinviter spécifiquement des femmes, pour finalement nous hisser péniblement à un ratio de l'ordre de 75%/25%.
Bien sûr, on peut invoquer tout un tas de raisons sociétales pour lesquelles les femmes sont moins enclines à accepter des invitations à des conférences, mais il ne faut pas oublier que d'imposer naïvement la parité dans un monde non-paritaire revient à imposer aux femmes une surcharge de travail en terme de représentation dans des comités et réunions plus ou moins inintéressantes, et donc finalement à empirer leur situation en les cantonnant à ce rôle de représentation. Le cas typique, c'est les jurys de thèse paritaires, qui vont imposer aux quelques femmes professeur d'université une charge de travail supplémentaire considérable (et peu valorisable) par rapport à leurs collègues.
Oui, et pour régler le réchauffement climatique il faut juste cesser de brûler du pétrole; pour rendre les gens plus heureux il faut juste réduire le chômage tout en augmentant le pouvoir d'achat dans un contexte où la décroissance est peut-être inéluctable.
Comme les richesses ne se répartissent pas spontanément par "ruissellement" (une idée vraiment à la c** au passage), tu vas répartir par l'action de l'État. Soit l'État se substitue au producteur des richesses (un système communiste), soit l'État ponctionne une partie des richesses pour les redistribuer. Le communisme, ça marche en théorie mais pas en pratique (si vous voulez ré-essayer de ruiner des économies et plonger des millions de personnes dans la souffrance, la dictature et la famine, libres à vous, mais c'est le genre d'expériences qui me posent des problèmes éthiques), et la taxation a un effet proportionnel sur l'incitation à créer des richesses. Si un jour de travail te rapporte assez pour t'acheter une voiture, tu vas être motivé à te lever le matin. Si un jour de travail te rapporte assez pour t'acheter un jambon beurre, tu vas être bof motivé, et si tu as déja à manger dans ton frigo, il y a des jours où tu ne vas pas te lever. Bah c'est pareil pour un capitaliste. Si ce qu'il reste après les impôts ne le motive pas, il ne va pas investir dans l'économie réelle, il va aller acheter des Bitcoins. Les investisseurs, ils n'en foutent pas mal de la "juste redistribution", ton choix, ça n'est pas répartir ou pas répartir le magot, c'est "répartir peu le magot" ou "ne rien avoir à répartir". C'est dramatique, mais si tu n'intègres pas ça au raisonnement, soit tu as une solution qui ruine ton pays, soit tu te diriges vers un système qui se substitue aux investisseurs (et dont on sait par expérience qu'il tend à ruiner ton pays également).
Je trouve assez bizarre cette focalisation sur les erreurs des systèmes dits "IA" (dont beaucoup ne sont pas vraiment des IA, mais passons). Les modèles de langage peuvent se tromper : mal comprendre la question, ou "halluciner" une réponse. Ces erreurs sont différentes de ce dont on avait l'habitude avec, typiquement, les systèmes experts. Ces erreurs sont également différentes de ce qu'on pouvait avoir avec des humains. Mais si on vit dans le même monde, on sait très bien que les humains même entrainés peuvent faire d'énorme erreurs : ils sont fatigués, ils sont blasés de leur boulot chiant, ils ne sont pas bien formés, ils ne sont pas au courant qu'une règle a changé, ils donnent la bonne réponse mais le chef en a décidé autrement, etc. Ça arrive (enfin, ça "arrivait") souvent que vous appeliez les impots, la sécu, ou la SNCF, que vous obteniez une réponse, et qu'en fait c'était n'importe quoi. Il n'y a donc absolument rien de nouveau à avoir de temps en temps une réponse pas fiable quand on pose une question un peu complexe.
Dans l'ensemble, les réponses des IA bien entrainées sont TRÈS convaincantes, et c'est justement ça qui est bluffant. Le fait qu'il existe des IA mal entrainées, ou que les IA même bien entrainées peuvent se faire tromper, c'est quelque chose d'évident et de trivial quand on comprend comment ces algorithmes fonctionnent. Je veux dire par là que les gens qui se pensaient malins en demandant à ChatGPT "combien de temps mettent deux femmes à faire un bébé" montrent juste qu'ils n'ont rien compris au fonctionnement des modèles de langages, mais ça n'a aucun intérêt.
Moi ce que je vois plutôt, c'est qu'avec des IA bien entrainées, on peut espérer des réponses pertinentes à nos questions, chose qu'il était impossible d'avoir dans le monde d'avant les IA.
Après, pour les emplois… le problème n'est pas vraiment le chômage, le problème c'est de se tirer sans dommage psychologique majeur de la découverte qu'une machine peut faire ton boulot suffisamment bien pour que ton patron ne voie plus l'intérêt de te payer pour ça. C'est le coup de la machine qui visse les bouchons de dentifrice dans Charlie et la Chocolaterie, cette constatation absurde qu'il semblait valorisant à un homme d'être payé pour un boulot idiot, et de l'orgueil qu'il tirait à "bien visser" les bouchons, qui seraient moins bien vissés par une machine. Il ne semble pas évident dans l'histoire que le progrès technique n'ait jamais créé de chômage de masse, le chômage est une conséquence des crises économiques, des catastrophes naturelles, de la mauvaise gestion des États, de la déconnexion entre la finance et l'économie réelle. Bien sûr, le chômage sectoriel peut être un gros problème (typiquement, les mineurs après la fermeture des mines de charbon), mais ça n'a pas d'impact sur le chômage global. Ça peut peut-être finir par arriver un jour, mais pour l'instant, je pense que ça n'est pas réellement arrivé.
En terme de métadonnées ça n'est pas n'est pas mieux, c'est juste un transfert de l'opérateur téléphonique vers le fournisseur centralisé de ce service (en l'occurence des serveurs GAFAM pour Signal)
En fait, le choix qu'il y a derrière, c'est de confier les métadonnées à son FAI (opérateur téléphonique pour les smartphones) ou à des tiers, souvent non-localisés en France. Les FAI sont tenus par une relation client, mais comme ils sont localisés en France et que leur développement économique dépend beaucoup des pouvoirs publics, ils sont peut-être plus enclins à coopérer avec l'administration…
Certains opérateurs sont plus respectueux de la vie privée que d’autres.
Ça me semble pas si évident que ça. Est-ce qu'il y a une vraie différence sur les données recueillies par exemple? J'ai l'impression que la partie la plus intrusive (log des communications GSM et localisation de l'antenne-relai) est une obligation légale, non?
J'avoue que je ne m'étais auparavant jamais posé la question de l'identité de genre chez les noms communs… Comment respecter l'identité d'un glyphe qui a décidé de changer de genre? Faut-il dire "une glyphe"? Ou alors "les glyphes mâles et femelles"?
La question annexe, c'est "comment montrer son attachement à l'écriture inclusive quand on écrit un texte qui ne porte pas sur des gens"? Par exemple un énoncé de maths. Faut-il rajouter des références inutiles au lecteur? Ou alors estimer que les équations c'est comme les glyphes?
Inclusif superposé: on n'y avait jamais pensé, pour ne pas devoir écrire "homme" ou "femme", tu écris "homme" ET "femme", mais superposés: comme ça, tu lis XxxXx, mais au moins c'est inclusif :)
Sérieusement, tout ça ressemble furieusement à de vilains bugs d'affichage, les ligatures sont foirées et les lettres se rentrent les unes dans les autres.
Hein ? glyphe c'est masculin non, pourquoi inclusive du coup ?
Je pense que c'est une hypercorrection. J'imagine que la personne qui a corrigé le texte pour le truffer d'innovations typographiques n'avait aucune idée de ce qu'était un glyphe, simplement.
On arrive à manipuler des atomes, tu penses qu'il est impossible de construire une machine qui lance le dé avec une précision suffisante pour que l'arrivée soit prédite ?
Je maintiens que c'est impossible sans tricher, mais c'est comme le mouvement perpétuel, ça peut être amusant de comprendre où est la triche.
C'est vraiment lié à la géométrie du lancer de dé, pile ou face par exemple pourrait être assez déterministe (si la pièce tombe sur une surface molle). Mais un dé roule sur ses angles, ce qui fait que le moment angulaire après un rebond dépend énormément de l'angle du dé.
Contrôler un dé, c'est comme contrôler le rebond d'un ballon de rugby, la géométrie du truc rend ça impossible… sans tricher :-)
C'est toujours la première étape en philosophie il faut poser les définitions des mots que tu vas employer.
Certes, mais il est important aussi en philosophie d'interpréter les questions de la manière la plus intéressante possible. Là, le sujet, c'est "est-ce qu'un algorithme peut prédire l'avenir", je ne vois pas comment on peut le comprendre autrement que par le deuxième sens, à moins de partir du principe étrange qu'un modèle de langage est mystique ou magique.
Et puis, le sens de prévoir/prédire/projeter me semble bien plus fluctuant que tu ne le suggères. On parle de prévisions météo, de prédiction d'éclipse, de prédiction des marées… Étymologiquement, c'est "voir avant" vs "dire avant", c'est quand même pas flagrant comme nuance.
il reste omniscient et omnipotent, il déjà décidé de tout et sais déjà tout.
Je veux bien, mais quel est l'intérêt de s'adresser à lui pour lui demander des trucs, alors? Le principe d'un Dieu interventionniste dans un univers déterministe me semble assez paradoxal, à moins d'imaginer que Dieu est une exception au déterminisme.
«La vraie nature des cuistres», j'imagine qu'un coup de poignard rouillé aurait fait moins mal et laissé moins de cicatrices. C'est quand même de l'insulte de qualitay :-)
Tout se joue sur la définition que tu donnes à une prédiction.
Mouais, jouer sur les mots et les définitions n'est pas ce qui me passionne le plus. Le Robert dit:
Annoncer (un évènement) comme devant se produire, sans preuves ni indices rationnels.
Annoncer (une chose probable) comme devant se produire, par raisonnement ou intuition.
Si tu n'admets que la première définition, alors une prédiction est nécessairement "magique" et irrationnelle. Je dirais, "fin de la discussion", non? Il n'y a rien à creuser là-dedans. Il me semble évident qu'on ne parle que de la deuxième définition.
Si tu entends par prédiction avoir la certitude qu'un événement va se produire, le débat philosophique sur la nature probabiliste de l'univers prends tout son sens : tu ne deviens pas l'équivalent de dieu par le progrès de la science si l'univers est probabiliste.
Même là-dessus, je ne suis pas sûr d'être d'accord. Tu peux avoir la certitude qu'un atome radioactif va se désintégrer par exemple. Tu ne sais pas quand, mais tu sais que ça va se produire. C'est le même genre de raisonnement que prouver qu'une fonction continue a au moins une racine entre 0 et 1 quand f(0) < 0 et f(1) > 0. Tu ne sais pas où, mais tu as la certitude que ça va arriver.
Bon, bref, prédire, prévoir, ou projeter, c'est kif-kif : tu es capable de dire quelque chose de non-trivial sur un évènement futur. Ça peut être par magie, par un raisonnement probabiliste, par un raisonnement mathématique, ou par intuition. Tu peux quantifier l'incertitude ou non, ça ne change pas grand chose (quand tu quantifies l'incertitude, c'est juste que tu apportes une information supplémentaire sur ton ignorance). La qualité de telles prévisions/prédictions/projections est indépendante de la nature déterministe de l'univers, puisque c'est la qualité du modèle et des données qui vont influencer la qualité de la prédiction.
Et pour le coup d'être l'équivalent de Dieu, la très grande majorité des croyants semble convaincus de l'existence d'un Dieu interventionniste (dans le cas contraire, la religion n'aurait pas beaucoup de sens, et les prières encore moins), ce qui me semble fondamentalement opposé au déterminisme. Du coup je ne comprends pas trop où ça peut mener de comparer un modèle théorique parfait dans un monde déterministe avec Dieu, sauf à imaginer que Dieu n'a pas de libre arbitre et que ses interventions sont également déterministes.
Je pense que c'est impossible sans tricher avec un dé cubique. Les rebonds sur les angles du dé sont chaotiques, donc la précision des conditions intitiales n'est pas corrélée au résultat final. Il faudrait les rendre moins chaotiques (ce que j'appelle "tricher"): lancer le dé à plat, le faire arriver sur un truc très mou pour qu'il ne rebondisse pas, ou très doucement pour que son chemin soit très court, arrondir beaucoup les coins du dé…
Paradoxalement, un D20 doit être moins chaotique, puisque plus on se rapproche d'une sphère et plus le mouvement sera bien décrit par la mécanique classique.
Je pense que conceptuellement, le principe de chaos déterministe est assez clair. La discussion ne porte pas sur si l'univers est expérimentalement chaotique (ce qui est indubitablement vrai), mais sur s'il est théoriquement déterministe. La question métaphysique existe, parce qu'elle s'enracine dans des siècles de discussions philosophiques et qu'elle a intéressé tous les philosophes de l'histoire, mais en pratique, je doute qu'elle soit encore énormément débattue. À part quelques intérprétations très marginales de la mécanique quantique, les lois de la physique semble indiquer que le comportement de la matière est aussi fondamentalement probabiliste qu'on peut l'imaginer.
Après, sur cette histoire de "prédire" le futur, je suis surpris du nombre de collègues scientifiques qui semblent associer la prédictibilité au déterminisme. Pour moi c'est évident que ça n'a rien à voir, mais ça n'a pas du tout l'air intuitif : un système chaotique est déterministe et imprévisible, alors qu'un système probabiliste peut être parfaitement prévisible. Par exemple, je peux prédire avec une précision de 0.1% que parmi les naissances en France 2025 il y aura 51.2% de garçons.
Du coup, cette discussion sur "prédire le futur" se heurte à cette incompréhension. Certains disent que c'est impossible parce que le futur n'est pas déterministe, mais c'est juste parce qu'ils refusent par principe qu'une prédiction puisse être probabiliste (ce qui me semble équivalent à refuser tout simplement le principe d'une prédiction).
En ce qui concerne les modèles de langage, on peut dire qu'ils prédisent raisonnablement les discours creux
Si le modèle prédit 99% des conversations, ça veut dire que 99% de ce qu'on dit est "creux", poncifs, tout ça tout ça.
Peut-être un outil à développer pour savoir rapidement si un texte vaut la peine d'être lu ou entendu.
L'idée me semble très pertinente. Il va de toutes manières falloir mettre au point ce genre d'outils avec la quantité de textes et de vidéos qui vont être produites par les systèmes automatiques.
Quant aux expériences… l'activité commence avant la prise de décision… Pardon, mais si le cerveau s'active, il est déjà en mode prise de décision; surtout que leur prédiction se plante 60% du temps; ma prédiction météorologique est meilleur; ou en d'autre terme, en observant l'IRM, on fait une prédiction, sur la prise de décision postérieur.
Je pense que tu n'as pas compris ce que ces expériences sous-entendaient : l'IRM indique que la décision est prise avant que tu n'aies pris conscience d'avoir pris une décision. Évidemment que quelque chose s'est passé dans le cerveau, c'est juste que ça s'est passé sans que tu n'en aies eu conscience. Par exemple, l'expérimentateur demande de lever un bras, soit le gauche, soit le droit, et enclenche un chronomètre. Le sujet décide, puis lève un bras. Il dit à l'expérimentateur où en était le chronomètre quand il a pris sa décision. L'IRM indique alors que la zone correspondant à la mobilité du bras droit ou gauche s'est activée avant que le sujet n'ai eu conscience de prendre une décision. En gros, le libre arbitre pourrait n'être qu'une illusion: le cerveau décide de manière inconsciente, puis te fait connaitre sa décision, tout en te laissant l'illusion que tu la prends.
L'effet n'a pas l'air d'être très fort, mais il a l'air d'être bien présent
Je ne sais pas ce que tu appelles "très fort", mais c'est de l'ordre du simple au double, ou un peu moins. C'est un des facteurs les plus importants de l'étude. Mais encore une fois, on n'a pas la causalité. C'est peut-être les études qui immunisent contre les théories du complot, c'est peut-être une tendance à l'esprit critique qui favorise les études longues, ou c'est peut-être un déterminant social qui cause les deux (tu nais dans une famille aisée -> études longues et confiance envers les autorités).
Je ne sais pas comment ont été posées les questions
Il faudrait lire la méthodologie, mais le rapport est super long. Il me semble que la vraie question était plus longue, du style "le gouvernement est de mèche avec l'industrie pharmaceutique pour cacher la nocivité des vaccins", j'ai la flemme d'aller relire le rapport. En particulier, chaque question vient en deux parties : 1) avez-vous déja entendu parler de la théorie qui veut que…, et 2) êtes-vous d'accord. Est-ce que les % de "d'accord" ne sont que sur la sous-partie qui connait la théorie, ou est-ce que c'est sur tout l'échantillon?
Mais bon, il faut se remettre dans le contexte d'une telle enquête : tu n'as pas 30 minutes pour réfléchir au sens de la question. Elle est très factuelle : est-ce que tu penses que le gouvernement cache la nocivité des vaccins. Il ne me semble pas y avoir d’ambigüité : si tu réponds "d'accord", tu penses deux choses : 1) les vaccins (ou tout du moins une partie d'entre eux) sont nocifs, et 2) le gouvernement le sait et le cache.
Si c'était "Le gouvernement minimise les effets secondaires des vaccins dont la balance bénéfice-risque est positive", je serais plus d'accord, mais ça n'était pas la question. Bon, c'est peut-être comme ça qu'elle a été comprise ou interprétée, mais factuellement, ça n'était pas la question.
Non mais on est d'accord, le RN est un parti d'extrême droite, on ne va pas discuter de ça. Ce que je trouve anormal, c'est le fait que la préfecture puisse attribuer des étiquettes sur lesquelles les partis sont en désaccord.
On pourrait par exemple imaginer une liste limitée dans laquelle le parti doit cocher une case. Si "extrême droite" ne leur va pas, ils pourraient cocher autre chose. Ensuite, les journalistes sont libres d'annoncer les résultats avec les "vraies" étiquettes, et pas les étiquettes officielles. Mais en attendant, l'administration n'a pas catégorisé les partis contre leur gré.
Alors c'est curieux mais à l'époque où on parlait plus des sectes à la télé
On me reproche de ne pas donner de sources, mais celles des autres ça n'est pas mieux…
La meilleure source disponible que je connaisse pour la France c'est l'enquête IPSOS de 2018 sur le complotisme https://www.ifop.com/publication/enquete-sur-le-complotisme/ Malheureusement, il n'y a pas la stratification sur le type d'études (scientifique vs littéraire par exemple), mais il y a la durée des études.
Le rapport est long et détaillé, il sépare la notoriété des théories du complot et l'adhésion. Le patron est très répétable, quelle que soit la théorie (du coup, il n'y a pas des gens qui ne sont que anti-vaccins, et d'autres qui ne sont que climatosceptiques, ça a l'air d'être un grand ensemble bien corrélé.
Quelques exemples:
Le gouvernement cache la nocivité des vaccins
moyenne: 55% d'accord (!!!)
Etudes supérieures: 42%, sans diplôme: 58%
Paris: 46%, zones rurales: 60%
Gauche 58%, LREM 34%, Droite 52%, RN 70%
Consultent l'horoscope tous les jours: 71% (jamais: 51%)
Les meilleurs prédicteurs à l'adhésion aux théories du complot sont:
- l'âge (les vieux sont beaucoup moins sensibles que les jeunes)
- l'orientation politique (LFI et surtout RN)
- le niveau d'études
- l'assimilation des médias avec de la propagande
Ça varie en général du simple au double, mais ça dépend des "théories". Certains critères n'ont quasiment aucun effet (comme la religion par exemple), c'est un peu surprenant. De manière intéressante, l'enquête comporte une auto-évaluation du niveau de crédulité (de 0 à 10), et ce niveau n'a quasiment aucun effet sur la croyance aux théories du complot (donc les gens qui s'auto-qualifient de "rationnels" ne sont pas plus ou moins rationnels que les autres).
Évidemment, tous ces indicateurs sont corrélés, et il est difficile d'inférer des causalités. En gros, un Parisien diplômé de 60 ans vote au centre, ne consulte pas l'horoscope, et est insensible aux théories du complot. Un rural non-diplômé de 25 ans vote RN, lit l'horoscope, et croit à un large panel de théories du complot.
Ce qui est marrant, c'est que la seule théorie qui ne suit pas la tendance générale, c'est l'implication de la CIA dans l'assassinat de Kennedy. C'est peut-être la seule qui a une chance d'être vraie :-) Ça prouve au moins que les gens ne répondent pas n'importe quoi, ça pourrait même être un contrôle positif.
Mais sur le fond, est-ce que c'est ce qu'on leur demande? Après tout, ils ont tout un tas de moyens pour consulter tous les experts qu'ils souhaitent avant de prendre une décision. C'est ça qu'ils doivent savoir faire, non? Collecter les avis d'experts, et prendre une décision éclairée basée sur les connaissances des autres (et pas sur leur propre culture).
J'ai déja entendu ça, mais je ne suis pas sûr que ça soit vrai. Je ne vois pas vraiment en quoi la droite est garante de la liberté; en général, la droite et l'extrême droite aiment bien mettre l'accent sur la sécurité (plus de police, plus de prison), sur l'immigration (moins de liberté de mouvement, plus de contrôles), sur des valeurs morales conservatrices (limitation du mariage pour tous, du droit à l'avortement…).
Pour moi, la liberté évoque le libéralisme, qui n'est pas intrinsèquement de droite. Sur le plan sociétal, le libéralisme s'aligne plutôt à gauche, avec la défense des droits individuels (d'ailleurs, ça n'est pas un hasard si aux US "liberal" désigne les gauchistes). Sur le plan économique, le libéralisme est largement compatible avec le capitalisme, et comme en France les "libéraux" sont souvent des conservateurs de droite qui sont libéraux seulement quand ça les arrange, ils sont plutôt classés à droite.
Pour en revenir au point de départ, la liberté et l'égalité sont compatibles, mais seulement avec une version très théorique de l'égalité (égalité devant la loi, etc). La discrimination positive, les quotas, et en général les tentatives de "rétablissement" des inégalités sociales ne sont pas très compatibles avec le libéralisme. C'est une faiblesse qui est connue depuis très longtemps (probablement d'ailleurs même avant la révolution et les lumières); on se doute bien que naitre "libres et égaux en droits" dans un HLM de quartier pourri ou dans un appartement de 150m2 à Neuilly, ça n'est pas vraiment satisfaisant.
Si tu pouvais arrêter de sortir cet argument qui est totalement faux.
J'aime bien quand une discussion commence comme ça. On sent que ça va être bien constructif et agréable.
sortent des âneries énormes sur des domaines qu’ils ne connaissent pas.
La culture scientifique n'est pas une parade contre les problèmes psychiques ou psychiatriques, c'est clair. Mais là, on ne parle pas du quidam qui aurait une culture scientifique, on parle de scientifiques qui ont été exposés publiquement et médiatiquement, et qui l'ont mal géré.
ni même anti-croyances plus ou moins idiotes.
Ça, si, c'est vrai. Il y a moins de complotistes parmi les gens qui ont une culture scientifique, et moins de risques d'être embrigadés dans un mouvement sectaire ou religieux. C'est évidemment une question de probabilités, ça n'est pas une protection absolue.
Il y a évidemment un contre-argument (je veux dire un vrai, pas juste une saillie désagréable), c'est que le raisonnement doit peut-être être inversé: une personnalité qui a tendance à l'introspection sur son ignorance de divers phénomènes va peut-être être plus amené à suivre des études scientifiques. Auquel cas, en effet, il n'y aurait pas de causalité entre la formation scientifique et l'aversion à raconter n'importe quoi.
[^] # Re: Problème concret
Posté par arnaudus . En réponse au lien Organisation des congrès scientifiques et diversité. Évalué à 10.
Pour être honnête, je pense que tu es quelqu'un qui part bille en tête sur ce que tu penses que les autres vont dire ou écrire, sans même lire ce qu'ils disent en réalité. Je sais qu'on est parfois en désaccord, mais si tu n'es pas d'accord ou si tu n'avais pas compris ce que je voulais dire, il y a des moyens de le dire sans commencer par des invectives.
Sur le fond, j'avais bien lu le billet jusqu'au bout, je ne suis pas forcément d'accord avec l'histoire des invités jeunes vs vieux: je pense que c'est du cliché un peu bullshit, quand tu organises une conférence et que tu choisis les orateurs, tu veux inviter 1) des bons orateurs, 2) des gens que tu n'as pas entendu depuis quelques années pour apprendre des choses nouvelles, et 3) des gens suffisamment connus pour décider tes collègues à s'inscrire. Ces trois critères ont tendance à privilégier des gens qui ont de l'assurance, de l'expérience, et qui sont chefs de labo. Mais le biais de sélection est indirect, tu ne sélectionnes pas des hommes dans la cinquantaine parce qu'ils sont des hommes et qu'ils ont la cinquantaine. Bien évidemment, les jeunes chercheurs peuvent aussi être bons orateurs et avoir des choses à présenter, et personne n'en doute. Mais si tu les connais peu, tu ne sais pas s'ils sont bon orateurs, et tu ne sais pas si leur nom va inciter tes collègues à se déplacer. Il s'agit de choix pragmatiques, un peu comme la taille de police pour le nom des groupes dans un festival de musique. Si tu ne mets que des bons groupes qui ont peu de notoriété, personne ne va venir, et tu auras des groupes qui joueront de la bonne musique devant 15 personnes, ce n'est bon pour personne.
Je pensais avoir été clair, mais bon. Si dans une discipline tu as 2 profs femmes et 8 profs hommes à l'université, et que tu veux la parité dans les comités scientifiques de ton département, de tes labex, de tes laboratoires, de la commission de déontologie, de la commission machin, bah du coup tu vas coller 2 femmes et 2 hommes dans chaque comité; tes 2 profs femmes vont avoir 4 fois plus de boulot administratif par personne que tes 8 hommes. Ces trucs administratifs, personne ne veut les faire: un scientifique veut être dans son labo. On t'incite parfois à accepter en disant "c'est bon pour ta carrière", ce que tout le monde sait être un mensonge. Donc en encourageant la parité, on pourrit la carrière des femmes et on décharge les hommes de ces tâches administratives, ce qui va à mon avis dans le sens contraire de ce qui devrait être fait.
[^] # Re: Problème concret
Posté par arnaudus . En réponse au lien Organisation des congrès scientifiques et diversité. Évalué à 4. Dernière modification le 10 juin 2024 à 14:00.
Tu ne peux pas commencer une intervention par autre chose qu'une remarque désobligeante?
De toutes manières, tout ceci n'a rien à voir avec ce que j'expliquais. Viser la parité pour les rôles de représentation (invitation à des conférences, jurys de thèse, conseils scientifiques d'entités diverses) dans un univers où la parité n'est pas acquise va imposer une charge de travail administratif disproportionné aux femmes, et donc nuire à leur carrière.
Et donc, du coup, tu crois bien faire, mais non, toi tu profites d'un effet d'affichage ("j'ai la parité dans mon conseil scientifique") au prix de leur réussite professionnelle.
# Problème concret
Posté par arnaudus . En réponse au lien Organisation des congrès scientifiques et diversité. Évalué à 9.
J'ai été confronté exactement au même problème que celui évoqué dans le post en question (établir une liste d'invités pour une conférence internationale), et nous avions naïvement pensé qu'ils suffisait d'avoir une liste d'invitation paritaire pour avoir une liste d'orateur paritaire. Bah c'était complètement raté, nous avons invité autant de femmes que d'hommes, et nous avions 90% d'hommes parmi ceux qui ont accepté. Nous avons donc dû réinviter spécifiquement des femmes, pour finalement nous hisser péniblement à un ratio de l'ordre de 75%/25%.
Bien sûr, on peut invoquer tout un tas de raisons sociétales pour lesquelles les femmes sont moins enclines à accepter des invitations à des conférences, mais il ne faut pas oublier que d'imposer naïvement la parité dans un monde non-paritaire revient à imposer aux femmes une surcharge de travail en terme de représentation dans des comités et réunions plus ou moins inintéressantes, et donc finalement à empirer leur situation en les cantonnant à ce rôle de représentation. Le cas typique, c'est les jurys de thèse paritaires, qui vont imposer aux quelques femmes professeur d'université une charge de travail supplémentaire considérable (et peu valorisable) par rapport à leurs collègues.
[^] # Re: toujours la même rengaine :)
Posté par arnaudus . En réponse au lien IA : promesses de productivité, apocalypse pour l’emploi ? . Évalué à -8.
Oui, et pour régler le réchauffement climatique il faut juste cesser de brûler du pétrole; pour rendre les gens plus heureux il faut juste réduire le chômage tout en augmentant le pouvoir d'achat dans un contexte où la décroissance est peut-être inéluctable.
Comme les richesses ne se répartissent pas spontanément par "ruissellement" (une idée vraiment à la c** au passage), tu vas répartir par l'action de l'État. Soit l'État se substitue au producteur des richesses (un système communiste), soit l'État ponctionne une partie des richesses pour les redistribuer. Le communisme, ça marche en théorie mais pas en pratique (si vous voulez ré-essayer de ruiner des économies et plonger des millions de personnes dans la souffrance, la dictature et la famine, libres à vous, mais c'est le genre d'expériences qui me posent des problèmes éthiques), et la taxation a un effet proportionnel sur l'incitation à créer des richesses. Si un jour de travail te rapporte assez pour t'acheter une voiture, tu vas être motivé à te lever le matin. Si un jour de travail te rapporte assez pour t'acheter un jambon beurre, tu vas être bof motivé, et si tu as déja à manger dans ton frigo, il y a des jours où tu ne vas pas te lever. Bah c'est pareil pour un capitaliste. Si ce qu'il reste après les impôts ne le motive pas, il ne va pas investir dans l'économie réelle, il va aller acheter des Bitcoins. Les investisseurs, ils n'en foutent pas mal de la "juste redistribution", ton choix, ça n'est pas répartir ou pas répartir le magot, c'est "répartir peu le magot" ou "ne rien avoir à répartir". C'est dramatique, mais si tu n'intègres pas ça au raisonnement, soit tu as une solution qui ruine ton pays, soit tu te diriges vers un système qui se substitue aux investisseurs (et dont on sait par expérience qu'il tend à ruiner ton pays également).
[^] # Re: Merci Air Canada
Posté par arnaudus . En réponse au lien IA : promesses de productivité, apocalypse pour l’emploi ? . Évalué à 2.
Et ce, indépendamment de l'IA.
Je trouve assez bizarre cette focalisation sur les erreurs des systèmes dits "IA" (dont beaucoup ne sont pas vraiment des IA, mais passons). Les modèles de langage peuvent se tromper : mal comprendre la question, ou "halluciner" une réponse. Ces erreurs sont différentes de ce dont on avait l'habitude avec, typiquement, les systèmes experts. Ces erreurs sont également différentes de ce qu'on pouvait avoir avec des humains. Mais si on vit dans le même monde, on sait très bien que les humains même entrainés peuvent faire d'énorme erreurs : ils sont fatigués, ils sont blasés de leur boulot chiant, ils ne sont pas bien formés, ils ne sont pas au courant qu'une règle a changé, ils donnent la bonne réponse mais le chef en a décidé autrement, etc. Ça arrive (enfin, ça "arrivait") souvent que vous appeliez les impots, la sécu, ou la SNCF, que vous obteniez une réponse, et qu'en fait c'était n'importe quoi. Il n'y a donc absolument rien de nouveau à avoir de temps en temps une réponse pas fiable quand on pose une question un peu complexe.
Dans l'ensemble, les réponses des IA bien entrainées sont TRÈS convaincantes, et c'est justement ça qui est bluffant. Le fait qu'il existe des IA mal entrainées, ou que les IA même bien entrainées peuvent se faire tromper, c'est quelque chose d'évident et de trivial quand on comprend comment ces algorithmes fonctionnent. Je veux dire par là que les gens qui se pensaient malins en demandant à ChatGPT "combien de temps mettent deux femmes à faire un bébé" montrent juste qu'ils n'ont rien compris au fonctionnement des modèles de langages, mais ça n'a aucun intérêt.
Moi ce que je vois plutôt, c'est qu'avec des IA bien entrainées, on peut espérer des réponses pertinentes à nos questions, chose qu'il était impossible d'avoir dans le monde d'avant les IA.
Après, pour les emplois… le problème n'est pas vraiment le chômage, le problème c'est de se tirer sans dommage psychologique majeur de la découverte qu'une machine peut faire ton boulot suffisamment bien pour que ton patron ne voie plus l'intérêt de te payer pour ça. C'est le coup de la machine qui visse les bouchons de dentifrice dans Charlie et la Chocolaterie, cette constatation absurde qu'il semblait valorisant à un homme d'être payé pour un boulot idiot, et de l'orgueil qu'il tirait à "bien visser" les bouchons, qui seraient moins bien vissés par une machine. Il ne semble pas évident dans l'histoire que le progrès technique n'ait jamais créé de chômage de masse, le chômage est une conséquence des crises économiques, des catastrophes naturelles, de la mauvaise gestion des États, de la déconnexion entre la finance et l'économie réelle. Bien sûr, le chômage sectoriel peut être un gros problème (typiquement, les mineurs après la fermeture des mines de charbon), mais ça n'a pas d'impact sur le chômage global. Ça peut peut-être finir par arriver un jour, mais pour l'instant, je pense que ça n'est pas réellement arrivé.
[^] # Re: Commentaires
Posté par arnaudus . En réponse au lien Les métadonnées de téléphone : ce qu'elles révèlent sur vous . Évalué à 4.
En fait, le choix qu'il y a derrière, c'est de confier les métadonnées à son FAI (opérateur téléphonique pour les smartphones) ou à des tiers, souvent non-localisés en France. Les FAI sont tenus par une relation client, mais comme ils sont localisés en France et que leur développement économique dépend beaucoup des pouvoirs publics, ils sont peut-être plus enclins à coopérer avec l'administration…
Ça me semble pas si évident que ça. Est-ce qu'il y a une vraie différence sur les données recueillies par exemple? J'ai l'impression que la partie la plus intrusive (log des communications GSM et localisation de l'antenne-relai) est une obligation légale, non?
[^] # Re: typographie inclusif·ve
Posté par arnaudus . En réponse au lien Enseigner la typographie au risque du libre. Évalué à 5.
J'avoue que je ne m'étais auparavant jamais posé la question de l'identité de genre chez les noms communs… Comment respecter l'identité d'un glyphe qui a décidé de changer de genre? Faut-il dire "une glyphe"? Ou alors "les glyphes mâles et femelles"?
La question annexe, c'est "comment montrer son attachement à l'écriture inclusive quand on écrit un texte qui ne porte pas sur des gens"? Par exemple un énoncé de maths. Faut-il rajouter des références inutiles au lecteur? Ou alors estimer que les équations c'est comme les glyphes?
[^] # Re: typographie inclusif·ve
Posté par arnaudus . En réponse au lien Enseigner la typographie au risque du libre. Évalué à 6. Dernière modification le 30 mai 2024 à 16:28.
Inclusif superposé: on n'y avait jamais pensé, pour ne pas devoir écrire "homme" ou "femme", tu écris "homme" ET "femme", mais superposés: comme ça, tu lis XxxXx, mais au moins c'est inclusif :)
Sérieusement, tout ça ressemble furieusement à de vilains bugs d'affichage, les ligatures sont foirées et les lettres se rentrent les unes dans les autres.
Je pense que c'est une hypercorrection. J'imagine que la personne qui a corrigé le texte pour le truffer d'innovations typographiques n'avait aucune idée de ce qu'était un glyphe, simplement.
[^] # Re: Objection votre Honneur
Posté par arnaudus . En réponse au journal L’IA permet-elle de voir ou entendre le futur proche ? et notre cerveaux, le peut-il ?. Évalué à 3.
Oui, parce que le mouvement du dé est chaotique.
[^] # Re: Objection votre Honneur
Posté par arnaudus . En réponse au journal L’IA permet-elle de voir ou entendre le futur proche ? et notre cerveaux, le peut-il ?. Évalué à 3.
Je maintiens que c'est impossible sans tricher, mais c'est comme le mouvement perpétuel, ça peut être amusant de comprendre où est la triche.
C'est vraiment lié à la géométrie du lancer de dé, pile ou face par exemple pourrait être assez déterministe (si la pièce tombe sur une surface molle). Mais un dé roule sur ses angles, ce qui fait que le moment angulaire après un rebond dépend énormément de l'angle du dé.
Contrôler un dé, c'est comme contrôler le rebond d'un ballon de rugby, la géométrie du truc rend ça impossible… sans tricher :-)
[^] # Re: Objection votre Honneur
Posté par arnaudus . En réponse au journal L’IA permet-elle de voir ou entendre le futur proche ? et notre cerveaux, le peut-il ?. Évalué à 3.
Certes, mais il est important aussi en philosophie d'interpréter les questions de la manière la plus intéressante possible. Là, le sujet, c'est "est-ce qu'un algorithme peut prédire l'avenir", je ne vois pas comment on peut le comprendre autrement que par le deuxième sens, à moins de partir du principe étrange qu'un modèle de langage est mystique ou magique.
Et puis, le sens de prévoir/prédire/projeter me semble bien plus fluctuant que tu ne le suggères. On parle de prévisions météo, de prédiction d'éclipse, de prédiction des marées… Étymologiquement, c'est "voir avant" vs "dire avant", c'est quand même pas flagrant comme nuance.
Je veux bien, mais quel est l'intérêt de s'adresser à lui pour lui demander des trucs, alors? Le principe d'un Dieu interventionniste dans un univers déterministe me semble assez paradoxal, à moins d'imaginer que Dieu est une exception au déterminisme.
[^] # Re: Ça arrive même aux meilleurs !
Posté par arnaudus . En réponse au lien Ce qui se passe quand l'IA de Google Search prend The Onion au premier degré 🤡. Évalué à 4.
«La vraie nature des cuistres», j'imagine qu'un coup de poignard rouillé aurait fait moins mal et laissé moins de cicatrices. C'est quand même de l'insulte de qualitay :-)
[^] # Re: Objection votre Honneur
Posté par arnaudus . En réponse au journal L’IA permet-elle de voir ou entendre le futur proche ? et notre cerveaux, le peut-il ?. Évalué à 3.
Mouais, jouer sur les mots et les définitions n'est pas ce qui me passionne le plus. Le Robert dit:
Si tu n'admets que la première définition, alors une prédiction est nécessairement "magique" et irrationnelle. Je dirais, "fin de la discussion", non? Il n'y a rien à creuser là-dedans. Il me semble évident qu'on ne parle que de la deuxième définition.
Même là-dessus, je ne suis pas sûr d'être d'accord. Tu peux avoir la certitude qu'un atome radioactif va se désintégrer par exemple. Tu ne sais pas quand, mais tu sais que ça va se produire. C'est le même genre de raisonnement que prouver qu'une fonction continue a au moins une racine entre 0 et 1 quand f(0) < 0 et f(1) > 0. Tu ne sais pas où, mais tu as la certitude que ça va arriver.
Bon, bref, prédire, prévoir, ou projeter, c'est kif-kif : tu es capable de dire quelque chose de non-trivial sur un évènement futur. Ça peut être par magie, par un raisonnement probabiliste, par un raisonnement mathématique, ou par intuition. Tu peux quantifier l'incertitude ou non, ça ne change pas grand chose (quand tu quantifies l'incertitude, c'est juste que tu apportes une information supplémentaire sur ton ignorance). La qualité de telles prévisions/prédictions/projections est indépendante de la nature déterministe de l'univers, puisque c'est la qualité du modèle et des données qui vont influencer la qualité de la prédiction.
Et pour le coup d'être l'équivalent de Dieu, la très grande majorité des croyants semble convaincus de l'existence d'un Dieu interventionniste (dans le cas contraire, la religion n'aurait pas beaucoup de sens, et les prières encore moins), ce qui me semble fondamentalement opposé au déterminisme. Du coup je ne comprends pas trop où ça peut mener de comparer un modèle théorique parfait dans un monde déterministe avec Dieu, sauf à imaginer que Dieu n'a pas de libre arbitre et que ses interventions sont également déterministes.
[^] # Re: Objection votre Honneur
Posté par arnaudus . En réponse au journal L’IA permet-elle de voir ou entendre le futur proche ? et notre cerveaux, le peut-il ?. Évalué à 3. Dernière modification le 29 mai 2024 à 14:01.
Je pense que c'est impossible sans tricher avec un dé cubique. Les rebonds sur les angles du dé sont chaotiques, donc la précision des conditions intitiales n'est pas corrélée au résultat final. Il faudrait les rendre moins chaotiques (ce que j'appelle "tricher"): lancer le dé à plat, le faire arriver sur un truc très mou pour qu'il ne rebondisse pas, ou très doucement pour que son chemin soit très court, arrondir beaucoup les coins du dé…
Paradoxalement, un D20 doit être moins chaotique, puisque plus on se rapproche d'une sphère et plus le mouvement sera bien décrit par la mécanique classique.
[^] # Re: Objection votre Honneur
Posté par arnaudus . En réponse au journal L’IA permet-elle de voir ou entendre le futur proche ? et notre cerveaux, le peut-il ?. Évalué à 7.
Je pense que conceptuellement, le principe de chaos déterministe est assez clair. La discussion ne porte pas sur si l'univers est expérimentalement chaotique (ce qui est indubitablement vrai), mais sur s'il est théoriquement déterministe. La question métaphysique existe, parce qu'elle s'enracine dans des siècles de discussions philosophiques et qu'elle a intéressé tous les philosophes de l'histoire, mais en pratique, je doute qu'elle soit encore énormément débattue. À part quelques intérprétations très marginales de la mécanique quantique, les lois de la physique semble indiquer que le comportement de la matière est aussi fondamentalement probabiliste qu'on peut l'imaginer.
Après, sur cette histoire de "prédire" le futur, je suis surpris du nombre de collègues scientifiques qui semblent associer la prédictibilité au déterminisme. Pour moi c'est évident que ça n'a rien à voir, mais ça n'a pas du tout l'air intuitif : un système chaotique est déterministe et imprévisible, alors qu'un système probabiliste peut être parfaitement prévisible. Par exemple, je peux prédire avec une précision de 0.1% que parmi les naissances en France 2025 il y aura 51.2% de garçons.
Du coup, cette discussion sur "prédire le futur" se heurte à cette incompréhension. Certains disent que c'est impossible parce que le futur n'est pas déterministe, mais c'est juste parce qu'ils refusent par principe qu'une prédiction puisse être probabiliste (ce qui me semble équivalent à refuser tout simplement le principe d'une prédiction).
[^] # Re: Pipotron
Posté par arnaudus . En réponse au journal L’IA permet-elle de voir ou entendre le futur proche ? et notre cerveaux, le peut-il ?. Évalué à 3.
Si le modèle prédit 99% des conversations, ça veut dire que 99% de ce qu'on dit est "creux", poncifs, tout ça tout ça.
L'idée me semble très pertinente. Il va de toutes manières falloir mettre au point ce genre d'outils avec la quantité de textes et de vidéos qui vont être produites par les systèmes automatiques.
[^] # Re: Non.
Posté par arnaudus . En réponse au journal L’IA permet-elle de voir ou entendre le futur proche ? et notre cerveaux, le peut-il ?. Évalué à 4.
Je pense que tu n'as pas compris ce que ces expériences sous-entendaient : l'IRM indique que la décision est prise avant que tu n'aies pris conscience d'avoir pris une décision. Évidemment que quelque chose s'est passé dans le cerveau, c'est juste que ça s'est passé sans que tu n'en aies eu conscience. Par exemple, l'expérimentateur demande de lever un bras, soit le gauche, soit le droit, et enclenche un chronomètre. Le sujet décide, puis lève un bras. Il dit à l'expérimentateur où en était le chronomètre quand il a pris sa décision. L'IRM indique alors que la zone correspondant à la mobilité du bras droit ou gauche s'est activée avant que le sujet n'ai eu conscience de prendre une décision. En gros, le libre arbitre pourrait n'être qu'une illusion: le cerveau décide de manière inconsciente, puis te fait connaitre sa décision, tout en te laissant l'illusion que tu la prends.
[^] # Re: Avocat du diable
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cryptographie asymétrique expliquée par un sénateur . Évalué à 3.
Je ne sais pas ce que tu appelles "très fort", mais c'est de l'ordre du simple au double, ou un peu moins. C'est un des facteurs les plus importants de l'étude. Mais encore une fois, on n'a pas la causalité. C'est peut-être les études qui immunisent contre les théories du complot, c'est peut-être une tendance à l'esprit critique qui favorise les études longues, ou c'est peut-être un déterminant social qui cause les deux (tu nais dans une famille aisée -> études longues et confiance envers les autorités).
[^] # Re: Avocat du diable
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cryptographie asymétrique expliquée par un sénateur . Évalué à 3.
Il faudrait lire la méthodologie, mais le rapport est super long. Il me semble que la vraie question était plus longue, du style "le gouvernement est de mèche avec l'industrie pharmaceutique pour cacher la nocivité des vaccins", j'ai la flemme d'aller relire le rapport. En particulier, chaque question vient en deux parties : 1) avez-vous déja entendu parler de la théorie qui veut que…, et 2) êtes-vous d'accord. Est-ce que les % de "d'accord" ne sont que sur la sous-partie qui connait la théorie, ou est-ce que c'est sur tout l'échantillon?
Mais bon, il faut se remettre dans le contexte d'une telle enquête : tu n'as pas 30 minutes pour réfléchir au sens de la question. Elle est très factuelle : est-ce que tu penses que le gouvernement cache la nocivité des vaccins. Il ne me semble pas y avoir d’ambigüité : si tu réponds "d'accord", tu penses deux choses : 1) les vaccins (ou tout du moins une partie d'entre eux) sont nocifs, et 2) le gouvernement le sait et le cache.
Si c'était "Le gouvernement minimise les effets secondaires des vaccins dont la balance bénéfice-risque est positive", je serais plus d'accord, mais ça n'était pas la question. Bon, c'est peut-être comme ça qu'elle a été comprise ou interprétée, mais factuellement, ça n'était pas la question.
[^] # Re: autres sources d'information
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Élections européennes de juin 2024 et contenu programmatique. Évalué à 0.
Non mais on est d'accord, le RN est un parti d'extrême droite, on ne va pas discuter de ça. Ce que je trouve anormal, c'est le fait que la préfecture puisse attribuer des étiquettes sur lesquelles les partis sont en désaccord.
On pourrait par exemple imaginer une liste limitée dans laquelle le parti doit cocher une case. Si "extrême droite" ne leur va pas, ils pourraient cocher autre chose. Ensuite, les journalistes sont libres d'annoncer les résultats avec les "vraies" étiquettes, et pas les étiquettes officielles. Mais en attendant, l'administration n'a pas catégorisé les partis contre leur gré.
# Le bon chasseur et le mauvais chasseur
Posté par arnaudus . En réponse au lien Miracles et apparitions surnaturelles: face aux deepfakes, le Vatican s'adapte. Évalué à 4.
Je leur conseille de ne pas être trop rigoureux non plus :-)
De toutes manières, les fidèles n'en ont jamais rien eu à faire ni de la crédibilité des phénomènes, ni des analyses du Vatican.
[^] # Re: Avocat du diable
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cryptographie asymétrique expliquée par un sénateur . Évalué à 8.
On me reproche de ne pas donner de sources, mais celles des autres ça n'est pas mieux…
La meilleure source disponible que je connaisse pour la France c'est l'enquête IPSOS de 2018 sur le complotisme https://www.ifop.com/publication/enquete-sur-le-complotisme/ Malheureusement, il n'y a pas la stratification sur le type d'études (scientifique vs littéraire par exemple), mais il y a la durée des études.
Le rapport est long et détaillé, il sépare la notoriété des théories du complot et l'adhésion. Le patron est très répétable, quelle que soit la théorie (du coup, il n'y a pas des gens qui ne sont que anti-vaccins, et d'autres qui ne sont que climatosceptiques, ça a l'air d'être un grand ensemble bien corrélé.
Quelques exemples:
Le gouvernement cache la nocivité des vaccins
moyenne: 55% d'accord (!!!)
Etudes supérieures: 42%, sans diplôme: 58%
Paris: 46%, zones rurales: 60%
Gauche 58%, LREM 34%, Droite 52%, RN 70%
Consultent l'horoscope tous les jours: 71% (jamais: 51%)
les Chemtrails
moyenne 20%
Etudes sup: 10%, sans diplome: 28%
Paris: 14%, campagne 20%
Gauche 21%, LREM 9%, RN 34%
Horoscope: 40% (jamais: 17%).
Les meilleurs prédicteurs à l'adhésion aux théories du complot sont:
- l'âge (les vieux sont beaucoup moins sensibles que les jeunes)
- l'orientation politique (LFI et surtout RN)
- le niveau d'études
- l'assimilation des médias avec de la propagande
Ça varie en général du simple au double, mais ça dépend des "théories". Certains critères n'ont quasiment aucun effet (comme la religion par exemple), c'est un peu surprenant. De manière intéressante, l'enquête comporte une auto-évaluation du niveau de crédulité (de 0 à 10), et ce niveau n'a quasiment aucun effet sur la croyance aux théories du complot (donc les gens qui s'auto-qualifient de "rationnels" ne sont pas plus ou moins rationnels que les autres).
Évidemment, tous ces indicateurs sont corrélés, et il est difficile d'inférer des causalités. En gros, un Parisien diplômé de 60 ans vote au centre, ne consulte pas l'horoscope, et est insensible aux théories du complot. Un rural non-diplômé de 25 ans vote RN, lit l'horoscope, et croit à un large panel de théories du complot.
Ce qui est marrant, c'est que la seule théorie qui ne suit pas la tendance générale, c'est l'implication de la CIA dans l'assassinat de Kennedy. C'est peut-être la seule qui a une chance d'être vraie :-) Ça prouve au moins que les gens ne répondent pas n'importe quoi, ça pourrait même être un contrôle positif.
[^] # Re: Ne pas généraliser à partir d'un seul cas
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cryptographie asymétrique expliquée par un sénateur . Évalué à 5.
Mais sur le fond, est-ce que c'est ce qu'on leur demande? Après tout, ils ont tout un tas de moyens pour consulter tous les experts qu'ils souhaitent avant de prendre une décision. C'est ça qu'ils doivent savoir faire, non? Collecter les avis d'experts, et prendre une décision éclairée basée sur les connaissances des autres (et pas sur leur propre culture).
[^] # Re: autres sources d'information
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Élections européennes de juin 2024 et contenu programmatique. Évalué à 3.
J'ai déja entendu ça, mais je ne suis pas sûr que ça soit vrai. Je ne vois pas vraiment en quoi la droite est garante de la liberté; en général, la droite et l'extrême droite aiment bien mettre l'accent sur la sécurité (plus de police, plus de prison), sur l'immigration (moins de liberté de mouvement, plus de contrôles), sur des valeurs morales conservatrices (limitation du mariage pour tous, du droit à l'avortement…).
Pour moi, la liberté évoque le libéralisme, qui n'est pas intrinsèquement de droite. Sur le plan sociétal, le libéralisme s'aligne plutôt à gauche, avec la défense des droits individuels (d'ailleurs, ça n'est pas un hasard si aux US "liberal" désigne les gauchistes). Sur le plan économique, le libéralisme est largement compatible avec le capitalisme, et comme en France les "libéraux" sont souvent des conservateurs de droite qui sont libéraux seulement quand ça les arrange, ils sont plutôt classés à droite.
Pour en revenir au point de départ, la liberté et l'égalité sont compatibles, mais seulement avec une version très théorique de l'égalité (égalité devant la loi, etc). La discrimination positive, les quotas, et en général les tentatives de "rétablissement" des inégalités sociales ne sont pas très compatibles avec le libéralisme. C'est une faiblesse qui est connue depuis très longtemps (probablement d'ailleurs même avant la révolution et les lumières); on se doute bien que naitre "libres et égaux en droits" dans un HLM de quartier pourri ou dans un appartement de 150m2 à Neuilly, ça n'est pas vraiment satisfaisant.
[^] # Re: Avocat du diable
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cryptographie asymétrique expliquée par un sénateur . Évalué à 2.
J'aime bien quand une discussion commence comme ça. On sent que ça va être bien constructif et agréable.
La culture scientifique n'est pas une parade contre les problèmes psychiques ou psychiatriques, c'est clair. Mais là, on ne parle pas du quidam qui aurait une culture scientifique, on parle de scientifiques qui ont été exposés publiquement et médiatiquement, et qui l'ont mal géré.
Ça, si, c'est vrai. Il y a moins de complotistes parmi les gens qui ont une culture scientifique, et moins de risques d'être embrigadés dans un mouvement sectaire ou religieux. C'est évidemment une question de probabilités, ça n'est pas une protection absolue.
Il y a évidemment un contre-argument (je veux dire un vrai, pas juste une saillie désagréable), c'est que le raisonnement doit peut-être être inversé: une personnalité qui a tendance à l'introspection sur son ignorance de divers phénomènes va peut-être être plus amené à suivre des études scientifiques. Auquel cas, en effet, il n'y aurait pas de causalité entre la formation scientifique et l'aversion à raconter n'importe quoi.