OK, mais il y a des dizaines de droits là-dedans, c'est assez redondant et certains droits sont définis de manière négative (on a le droit de ne pas se faire torturer ni d'être réduit en esclavage par exemple). Je ne pense pas qu'on puisse l'utiliser pour interpréter un positionnement politique.
Au passage, je n'ai pas du tout la même interprétation que toi de l'article 25. L'article parle de "niveau de vie suffisant", il fait donc référence à des ressources financières. Il n'évoque pas un droit à bénéficier d'un environnement sain, par exemple.
Ça serait absurde de lui reprocher d'être incompétent sur un sujet hyper-technique. Moi ce que je lui reproche, c'est d'être incompétent, et de se comporter comme s'il était spécialiste. Soit il sait qu'il est incompétent, et il fait le beau parce qu'il se doute que dans la salle c'est pire que lui, ce qui est assez laid, soit il n'a aucune idée de ce qu'il raconte mais qu'il a une tellement haute estime de lui-même qu'il imagine que son Verbe a par défaut une valeur de vérité.
Dans tous les cas, on ne peut pas lui faire confiance. Là, on le voit, parce qu'on sait qu'il dit de la m*. Mais sur un autre sujet, comme le commerce extérieur du Maroc ou les règles fiscales des entreprises Françaises installées aux Comores, on pourrait bien tomber dans l'entourloupe et croire qu'il n'est pas en train de raconter n'importe quoi.
En tout cas, à partir de la vidéo seule, ce Monsieur semble n'avoir aucune idée de ce dont il parle, mais il le fait très doctement. On dirait qu'il essaye vaguement de deviner ce qu'est une clé publique juste à partir du nom "clé publique", ce qui est absurde. Et il ne pose aucune question. Et son intervention dérive vers des histoires de banques centrales qui ne semblent avoir aucun sens.
Après notre président qui est devenu épidémiologiste en 3 jours, voici quelqu'un qui est devenu spécialiste en cryptographie après avoir lu un article de 2 colonnes dans un journal grand public. En fait, ces gens ont une tellement haute opinion de leur intelligence qu'ils croient être capables de tout comprendre sans rien devoir apprendre. Je pense que ce type-là pourrait sans problème tenter de débattre de pair-à-pair avec un expert qu'il inviterait à une session du Sénat, par exemple, il est juste totalement incapable de se rendre compte qu'il est ridicule et que n'importe qui d'autre à sa place fermerait sa tronche.
Contrairement à ce qui a été écrit plus haut, s'il avait un peu de culture scientifique ou technique, ça lui permettrait de se situer sur l'échelle des savoirs. Là au contraire, c'est son manque flagrant de culture générale qui lui donne la sensation de "flotter": il distribue ses "pensées" à qui veut l'entendre, comme un pilier de comptoir un peu bourré, sans se rendre compte qu'il ne connait rien à rien.
Dans la déclaration des droits de l'Homme, l'article 2 dit "Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression.".
Si on met la liberté devant les autres on est libéral? Si on met la propriété, on est capitaliste? Si on met la sûreté, on est autoritariste? Et du coup, la résistance à l'oppression, c'est du gauchisme?
Ça fait 4 dimensions, donc deux de trop par rapport à la distinction gauche droite, mais je trouve que ça fait apparaitre le libéralisme (qui n'est pas classifiable sur l'axe gauche/droite), et la sûreté fait exister l'extrême droite (en gros).
Par contre, la déclaration des droits de l'Homme ne fait pas mention du droit à vivre en bonne santé par exemple, qui est lié à l'environnement. Si on le met dans la sûreté, pour le coup ça ne cadre plus du tout avec l'axe droite-gauche.
J'y ai peut-être été fort avec "fondamentalement", parce que je veux bien admettre qu'il puisse y avoir des variantes de la décroissance qui ne sont pas intrinsèquement réactionnaires (par exemple les versions compatibles avec le libéralisme). Mais bon, d'une manière générale, la décroissance reste un concept créé et inspiré par la frange réactionnaire de l'écologie politique, avec des affinités très troubles avec le contrôle des naissances, voire avec des analyses de différences démographiques entre les continents.
C'est ça qui est toujours complexe avec les courants politiques, ils sont sans cesse redéfinis et manipulés, leur origine est réécrite pour coller avec les évolutions des lignes des partis, et il y a toujours des exemples qui pourraient montrer ceci ou cela… cf la récente (et quand même assez pathétique) tentative du RN à se prétendre compatible avec les valeurs du Gaullisme. Prétendre que la décroissance est progressiste, c'est une forme de détournement de l'histoire du courant. Bien sûr, il est possible de rendre une forme de décroissance compatible avec des objectifs de progrès sociaux, personne ne dit le contraire. Mais ça ne nécessite pas de travestir l'histoire de ce qu'est la décroissance. Ça n'est jamais très vendeur de dire "moui OK c'est un concept compatible avec une forme de fascisme réactionnaire mais je vous assure qu'une fois adapté, c'est moins pire que ce qu'on pourrait penser", mais ça aurait le mérite d'être honnête. Au passage, on voit bien que la décroissance est un concept problématique, c'est jamais assumé très clairement, c'est rarement défini, et quand ça l'est, c'est par rapport à ce que ça n'est pas (style "la décroissance ça n'est pas la récession", etc). Ça ressemble quand même politiquement à un bâton merdeux, la décroissance.
Mais c'est justement la raison pour laquelle on ne laisse pas les partis s'étiqueter eux-mêmes.
Certes, mais là, l'étiquetage est fait par la préfecture, je trouve que ça ne va pas. Évidemment que les partis d'extrême droite sont d'extrême droite, mais ça n'est pas une information administrative.
Objectivement, c'est vrai que l'appellation officielle "extrême-droite" est problématique, parce que de nombreux partis d'extrême-droite la refusent. Un problème analogue arrive avec les listes "apolitiques" pour les municipales, que les préfectures ont tendance à catégoriser "divers gauche" ou "divers droite" en fonction de critères assez obscurs. Quand il y a autant de partis candidats, une classification est nécessaire, mais les modalités pourraient être un peu mieux discutées.
Pour l'axe de classification, gauche-droite est traditionnel et la plupart des partis se définissent par rapport à ça. Ça ne veut pas dire que c'est le seul axe, ni qu'il est linéaire. Par exemple, beaucoup de partis "pro-européens" sont plutôt centristes, alors que les partis anti-européens sont plutôt sur les (deux) bords.
J'ai un peu (beaucoup?) de mal avec l'association progressisme=gauche et conservatisme=droite. Typiquement, l'idéologie de la décroissance est fondamentalement conservatrice, voire réactionnaire, et il faut des cabrioles rhétoriques (du style: "revenir en arrière est une politique d'avenir…") pour rester dans la grille de lecture traditionnelle. En parallèle, le libéralisme est un mouvement intrinsèquement progressiste, et il faut exploiter le même genre de pirouettes acrobatiques pour expliquer que la compatibilité du libéralisme avec le capitalisme implique une forme de conservatisme. L'axe gauche-droite semble au final bien plus opérationnel qu'un axe "convervatisme-progressisme" qui soit mélange tout, soit se contorsionne pour rentrer au forceps dans le moule gauche-droite.
Je crois que le point important est de réaliser que diminuer nos rejets de manière significative sur tous les fronts est nécessaire si on veut limiter la casse.
C'est là où je ne suis pas d'accord. C'est une vision idéologique, qui se défend dans une certaine mesure, mais qui n'est en rien la seule vision possible. Son principal défaut est qu'elle ne permet pas de prioriser les efforts en fonction de leur efficacité, et qu'elle peut même être contre-productive.
L'urgence pour diminuer les rejets de CO2, c'est d'être efficaces. Et pour être efficaces, il faut se concentrer sur les mesures qui diminuent les rejets absolus de CO2, et pas les rejets relatifs. Ça ne sert à rien de diminuer de 100% des rejets d'une activité qui correspond à 0.1% des émissions totales. C'est beaucoup plus efficace de baisser de quelques % les rejets d'une activité très émettrice.
Le passage à la voiture électrique, c'est très efficace (environ 50% de gains sur les émissions des voitures individuelles, qui représentent 60% des émissions liées aux transports, qui représentent 40% des émissions totales. Soit 0.5*0.6*0.4 = 12% du total des émissions). La transformation d'une centrale à charbon chinoise en centrale nucléaire, c'est très efficace. Le cloud, c'est 20% de 2.5% = 0.5%. Même si l'IA devient 50°% du cloud, ça sera toujours que dalle.
Pire en fait, ça peut donner aux gens le sentiment qu'ils font quelque chose, qu'ils se privent pour le bien de la planète ou quelque chose comme ça. Mais en fait, ils se privent juste pour rien du tout. Si ça se trouve, le non-recours aux services numériques augmente même leur empreinte carbone (déplacements à la place de visio, achats dans les centres commerciaux plutôt qu'en ligne, etc). La sortie du carbone ne peut se faire qu'avec des solutions d'ingénieurs, et pas avec de la bonne volonté.
Les deux sources de données ne collent pas. Selon l'Ademe l'empreinte numérique c'est 2.5% des émissions de CO2 en France, donc 250kg / an tout compris (matériel, y compris smartphone/tablette, data centers, réseau). 75% des émissions de CO2 sont liées à la fabrication.
Après, ces estimations semblent difficiles à faire. Pour un moniteur, on lit parfois des estimations autout de 700kg, d'autres à moins de 200. Une partie substantielle de ces émissions sont dûes à des sources d'électricité très carbonnées dans les pays où ces machines sont fabriquées.
Pour remettre les choses dans leur contexte, fabriquer un ordinateur c'est environ 10% d'une voiture électrique en terme de bilan carbone (si on ne compte que la fabrication, pas l'utilisation). Et une maison neuve de 100m2, c'est environ 300 ordinateurs.
Si on se fixe l'objectif de diminuer nos émissions de CO2 de 5% par an, décider de se priver pour toujours de tout objet numérique, ça nous fait gagner 6 mois, à peu près pareil que de télétravailler un jour toutes les 2 semaines.
Il faut quand même comparer ce qui est comparable, la masse de matériaux impliqués dans le matériel informatique est réduite. Bien sûr, certains composants sont (très) polluants à extraire, mais qu'est-ce que ça représente par rapport aux industries du pétrole, du BTP, de l'automobile, ou des batteries? Par exemple, une batterie de laptop est certes polluante à produire, mais elle pèse 1000 fois moins lourd qu'une batterie d'automobile.
En tout cas, il faudrait des données un peu chiffrées pour qu'une telle comparaison soit pertinente, parce qu'à force de tout mettre au même niveau, on peut être amenés à mener des combats énergivores mais totalement inutiles.
Je ne crois pas non plus à la possibilité d'un journalisme "neutre", mais il a quand même une nuance entre le pseudo-neutre (à la BBC ou France-Info) et les blagues sur le zizi d'un premier ministre étranger. C'était assez drôle, hein, je ne dis pas le contraire, mais c'était clairement de la provocation, à plein de niveaux (blague sur la religion, assimilation d'un Juif à un nazi, blague sur une mutilation sexuelle traditionnelle, et provcation vis-à-vis de ses supérieurs hiérarchiques). Le but de la provocation étant de provoquer, ça a marché.
Le "pire", c'est que la liberté d'expression se porte bien, puisque la justice n'a pas donné suite. On a donc le droit de faire ce genre de blagues à la radio sans risquer de finir en prison. Par contre, c'est sûr, si ça ne plait pas à la station de radio (soit parce que les actionnaires—en l'occurrence, l'État—ne sont pas contents, soit parce que les auditeurs ne sont pas contents, soit parce que les annonceurs ne sont pas contents), bah la liberté d'expression n'y peut pas grand chose.
Comme je l'avais écris plus haut, je trouve ça très étrange que ça doive être à l'État de financer la possibilité d'insulter des dirigeants étrangers à l'antenne (indépendemment du fait que ça n'était pas forcément faux). Cette liberté d'expression, on s'attendrait plutôt à la voir s'exercer sur des radios libres, pas sur une radio financée par la redevance. Ça ne veut pas dire que les radios d'État doivent forcément servir la soupe au gouvernement, mais on peut s'attendre à ce qu'elles fassent preuve d'un peu de réserve, notamment quand il est question de politique étrangère: nos amis dictateurs dont on a bien besoin pour faire tourner notre économie ne goûtent pas forcément la critique et l'exercice de la liberté d'expression de la même manière que les forums de linuxfr.
je trouve que s'en servir comme planche de travail humoristique est d'assez mauvais gout..
C'est difficile de reprocher à des chroniqueurs humoristes de chercher de la profondeur et du sens à leur travail. L'humour joue avec les limites: avec le politiquement correct, avec la vulgarité, avec le respect des personnes… C'est aussi pour ça que parfois, l'humour veillit mal; quand la société a bougé (sur l'homosexualité, sur le sexisme, sur le racisme…), quelque chose qui passait bien il y a 20 ans peut sembler terriblement de mauvais goût maintenant. Ce n'est donc pas parce que c'est de mauvais gout que ça n'est pas drôle, ni que ça n'est pas efficace.
Faire de l'humour sur une situation humanitaire sordide, ça n'a rien à voir avec le fait de la trouver drôle.
Bon, dans l'ensemble, la question tient plutôt de l'humour sur une chaine du service public. Je trouve ça étrange sur le principe d'avoir des chroniques ou du journalisme "engagé" sur le service public; la liberté d'expression est une liberté privée, mais elle semble si peu utilisée sur les stations privées (sauf pour promouvoir une liberté d'expression d'extrême droite) que ça donne l'impression qu'il faut que l'État auto-finance la dérision contre lui-même juste pour maintenir une sorte de pluralité.
Factuellement, le premier ministre Israëlien se fait traiter de «nazi sans prépuce» sur une radio appartenant à l'État français, il est en droit de se demander si le gouvernement est d'accord avec ça. Sur le fond, je n'ai toujours pas compris le problème (il a un prépuce, en fait?), mais je comprends pourquoi c'est bizarre, et comment les affaires étrangères peuvent être mises en difficulté dans ce genre de situation ("Dites, ça vient de la com du gouvernement ce truc?" "Non non, on n'est pas du tout d'accord, mais que voulez-vous, c'est la liberté d'expression" "Mais c'est une radio d'État ou pas", "Oui oui, en quelque sorte, mais on n'aime pas trop intervenir" "Mais si vous le vouliez pour pourriez le virer" "Moui moui, si on va par là on pourrait presque" "Donc vous ne voulez pas" "Ah mais si si, on aimerait, mais là, en fait, bah on va voir").
Juste que l'argument c'est du racket parce que je crains que ce soit mal géré est faible.
À mon avis, il est surtout complètement fantaisiste.
Déja que pour les contrôles de vitesse, c'est assez gonflé d'assimiler les radars automatiques à de la délinquance (les panneaux ronds avec des chiffes dedans, ça n'est pas censé être à titre informatif dans le code de la route), alors les histoires d'application du code de l'urbanisme, c'est juste de l'état de droit tout bien droit dans ses bottes. Il faut quand même être gonflé pour avoir fait construire une piscine sans autorisation de travaux, et se plaindre après de se faire racketter!
Les erreurs de l'administration, ça arrive tout le temps, et il y a une procédure pour les corriger. Si l'administration a confondu une bâche bleue avec une piscine, le risque que tu finisses par payer des impôts pour une piscine est exactement 0. Il va falloir remplir des papiers et suivre une procédure, mais c'est bon, ça ne va pas non plus être l'épreuve de ta vie.
Sur le fond, ça m'étonnerait fortement que les cas de redressement n'aient pas été visuellement confirmés par un agent des impôts. Sur une photo satellite, on voit bien la différence entre une bâche et une piscine; et ça paraitrait naturel de toutes manières de confirmer visuellement avant d'envoyer une relance (ou de faire confirmer par les services cadastraux de la mairie). Les 30% d'erreur, c'est quand même un chiffre sorti du c*** de la communication d'un syndicat; ça ne dit rien par exemple du taux d'erreur qu'il y avait avec les méthodes de "vérification" précédentes (basées à mon avis sur la "coopération" de gentils voisins bienveillants).
Ces DSP posent problème : rien de plus facile que de se déclarer agence de pub et d'acheter les données RTB, pour les collecter et les agréger.
La question, c'est pourquoi tu voudrais faire ça. Ça va te coûter très cher : il faut acheter les données, acheter ou développer les logiciels pour traiter les données, payer la bande passante, le stockage, le CPU des serveurs…
Par exemple, l'exemple de "bid request" proposé par Google (https://developers.google.com/authorized-buyers/rtb/request-guide#example-bid-request) fait > 3500 caractères. Tu as entre 80 et 1000ms pour envoyer ta réponse; il te faut donc une infrastructure costaude derrière si tu veux traiter un volume conséquent. Imagine que ton plan caché est de "traquer" la population française. Même si tu ne récupères qu'une requête par français et par mois, ça te fait déja 8 Go de données à traiter par jour, 3To par an. C'est déja limite pour une infrastructure personnelle hébergée dans ton garage (et tu n'as qu'un bid request par personne et par mois!).
Apparemment, il y aurait dans les 40000 requêtes Google par seconde, donc dans les 5 Po de données "bid-request" par an. Ça n'est pas un problème technique insurmontable : pour 200k€/an, tu dois pouvoir stocker ces données, c'est largement à la portée d'une grosse boîte. Mais qu'est-ce que tu en fais, concrètement, pour en tirer des revenus? Tu les vends? À qui? À des gens qui vont les revendre aussi? Mais pourquoi ils les achèteraient, ils peuvent aussi les obtenir auprès de Google. Tu n'es pas tout seul, des milliers, des dizaines de milliers d'acteurs font la même chose, récupèrent les mêmes données, font le même type d'analyse, et essayent de les revendre aux mêmes entreprises. Au bout du compte, il faut bien que quelqu'un arrive à tirer du vrai argent de tout ce système, pour rentabiliser les centaines ou les milliers de Po de disques, les millions de CPU, la bande passante…
Au final, Google dit "achetez ces données, c'est cool", les intermédiaires disent "on collecte des Po de données, passez par nous". Bien sur, les commerçants achètent de la pub ciblée, mais ils ne vont pas non plus dépenser 90% de leur CA en pub. Rien n'est plus facile que de récupérer ces données, mais les rentabiliser, ça n'a pas l'air si facile que ça.
D'une manière générale, un navigateur devrait partir du principe que le web est un environnement hostile. Toute fuite de données au-delà de ce qui est strictement nécessaire (et explicitement autorisé) devrait être considérée comme une faille de sécurité majeure, et on devrait avoir une confiance totale en notre navigateur pour nous protéger.
Après, serveur tiers ou scripts des GAFAM, ça ne change pas grand chose : tous ceux-là sont complices, ils se délèguent le boulot en fonction de contraintes techniques mais ça ne devrait pas changer grand chose pour nous.
Pourquoi auraient t'ils besoin de dizaines de Go par personne ?
Parce que c'est la quantité de données qui est récupérée. Regarde par exemple l'histoire de la voiture qui envoie tes données de conduite à un data broker qui les revend aux assurances. Apparemment, les données, ça n'est pas des statistiques résumées, c'est la totalité des itinéraires et les interactions avec les commandes de la voiture (freinages, accélérations, etc). Idem si on prend les trackers : quand on ouvre une seule page web d'un journal par exemple, il y a des centaines de trackers qui récupèrent chacun des informations de connexion (qui, quand, où, identifiants Facebook/Twitter/Google, d'où tu viens, quelles pubs s'affichent, combien de temps tu restes sur la page, les caractéristiques de l'appareil, etc). Et ça, des dizaines, des centaines de fois par jour. Et après, tout ça circule librement entre de multiples acteurs ("Les données sont partagées avec nos 437 partenaires commerciaux", etc). Donc soit tout ça part dans /dev/null (mais alors, pourquoi bouffer toute cette bande passante?), soit ça part dans des algos complexes de traitement de données pour ne garder que les statistiques résumées (mais tu remplaces le stockage par du CPU, et pourquoi acheter autant de données aussi chères si au final tu ne gardes que quelques kb par personne?), soit tout ça c'est dupliqué, archivé, sans être traité, au cas où ça aurait une valeur commerciale dans le futur (une sorte de pari sur l'avenir).
Au final, soit ces données ne sont en fait pas vraiment utilisées (ou seulement très partiellement), soit elles sont utilisées mais sur-valorisées (une forme de bulle), soit elles sont valorisées pour autre chose que la pub (et c'est un peu inquiétant). Mais en tout cas, je ne suis pas convaincu par le narratif actuel, qui veut que tout ça est soigneusement récupéré, croisé, archivé, et revendu à des fins publicitaires pour le ciblage, parce que je ne comprends pas comment tu boucles ça économiquement : il y a juste trop de données par personne et trop de gens sur terre. C'est possible techniquement, mais économiquement, j'ai l'impression que l'ordre de grandeur ne colle pas.
Ah oui. Bon, rien qu'avec l'identifiant du navigateur je suis unique :-S Et avec la carte graphique je suis 0.05%.
Après, est-ce que ça ne veut pas dire qu'il n'y a aucun moyen d'être noyé dans la masse, et que par conséquent ça ne sert à rien de vouloir cacher quoi que ce soit? Rien que le fait de cacher quelque chose te rend unique (par exemple, l'activation du "do not track" est très identifiante).
Les cookies, les traqueurs, et les centaines d'informations "gratuites" généreusement données par le navigateur (OS, version, extensions, etc etc). Les navigateurs sont de vraies pies bavardes, ils balancent tout sans qu'on ne leur demande rien, exécutent tout les scripts, stockent tous les cookies, recrachent les cookies sur demande…
Pour l'IP, c'est assez inévitable, sauf à demander aux FAI de fournir un VPN par défaut quand tu passes par le port 80. Pour le reste, ça ne dépend quasiment que du navgigateur, qui pourrait très bien répondre un truc vague ou randomisé.
Je viens de vérifier sur https://www.whatismybrowser.com/fr. Alors que j'ai plein d'extensions classiques (ublock, adblock, ghostery, + options de vie privée activées dans Firefox), il balance quand même son état civil au grand complet: "Mozilla/5.0 (X11; Ubuntu; Linux x86_64; rv:126.0) Gecko/20100101 Firefox/126.0", ainsi que ma zone GMT, mon nombre de CPU, et les specs de ma carte graphique. Entre ça et la zone géographique qui peut être déduite de mon IP, ça suffit certainement à m'identifier avec une très forte probabilité.
J'ai l'impression que c'est déja très difficile pour quelqu'un du métier de maintenir un peu d'anonymat, parce que 1) on n'est pas protégés par la loi, 2) on n'est pas protégés par les FAI, 3) on n'est pas protégés par nos propres logiciels, même libres, et 4) en face, il y a des gens très ingénieux qui ont beaucoup de moyens, et pas beaucoup de scrupules. Pour le quidam moyen, c'est totalement impossible, parce qu'il va en plus rajouter une couche de naïveté (créer des comptes avec son vrai état civil sur tous les réseaux sociaux qui vont le traquer partout, accepter tous les cookies et tous les traitements de données…).
Au final, est-ce que ça sert même à quelque chose de faire attention? La combinaison d'extensions et d'options spécifiques, l'utilisation de Tor ou d'un VPN, peut rendre un internaute "méfiant" identifiable entre 1000, la moindre interaction avec un Gafam ou avec un site commercial qui utilise une technologie issue des Gafam va faire fuiter des informations et rendre le recoupage possible… À part un faux sentiment de sécurité, ça n'apporte peut-être pas grand chose.
Après, l'économie moderne est bizarre, et elle semble pourvoir tourner longtemps sans que les bulles n'éclatent. Il peut exister un énorme marché très dynamique de la vente, analyse, personnalisation des données entre un énorme écosystème de nouvelles entreprises pleines du cash des investisseurs.
Le plus inquiétant serait que la collecte, le stockage, et l'analyse des données soient financées par d'autres sources que la publicité (agences d'État, agences de renseignement privées, assurances?). C'est une hypothèse alternative à la bulle, non? Ou, de manière moins parano peut-être, on peut imaginer que c'est un pari sur l'avenir réalisé par les entreprises qui achètent les données au-dessus de leur rentabilité économique publicitaire.
Je ne "veux" rien de particulier. C'est du logiciel libre, les gens font ce qu'ils veulent de leur temps. C'est juste que quand on crée un nouveau moteur de rendu, pourquoi réinventer un format d'entrée alors qu'il existe déja plein de choses? On va perdre du temps soi-même à convertir des fichiers pour utiliser son propre logiciel.
De toutes manières, je ne crois pas trop à l'existence d'un tel format central. La notation musicale n'est pas normée, il n'est pas rare que tel compositeur ou telle maison d'édition inventent de nouveaux symboles, ou réutilisent des symboles existants pour signifier autre chose. Lilipond prend en charge des notations musicales rares, anciennes, spécifiques de certains instruments, ça semble très compliqué de convertir ces choses spécifiques vers plusieurs formats.
On peut se demander si le meilleur convertisseur, ça ne serait pas simplement un OMR (OCR pour la musique). Dans un texte, le format de référence, ça n'est pas le texte imprimé, c'est le texte brut. On peut donc partir sur le texte, qui sera commun entre les documents, pour convertir les fichiers. Pour la musique, le format de référence est le rendu visuel, il n'existe pas de "texte brut", la mise en forme fait partie intégrante du document. Du coup, ça serait peut-être logique de "rescanner" les pdf produits par les différents moteurs de rendus vers des formats spécifiques?
Trouvé une partie des chiffres: c'est 4000€/français par an; le marché de la pub en ligne c'est 9 milliards par an, soit environ 150€/français. Ça semble cohérent avec le panier. Par contre, ça ne me semble pas cohérent avec le hardware nécessaire pour partager, analyser, et stocker les données personnelles dans toute la hiérarchie des acteurs du domaine. Ça n'exclut donc pas la possibilité d'une bulle (ou le fait que les acteurs du secteurs mentent sur la quantité et la fraicheur des données sur chaque profil: si 99% du flux part direct dans /dev/null, alors on peut en effet limiter la taille de l'infrastructure dédiée au traitement).
Il y a toujours un truc qui m'a étonné : ce genre de mécanismes demande beaucoup de moyens hardware (bande passante, stockage), ce qui n'est pas gratuit. Si par exemple des dizaines de Go de données personnelles sont stockées chez des centaines d'opérateurs et d'agences de pub, ça représente plusieurs dollars par profil tous les ans. Ces "vrais" dollars doivent être récupérés par l'activité commerciale (en gros, chaque personne doit acheter assez d'objets dont une partie du prix va servir à rémunérer toute la chaine de publicitaires). Et j'ai du mal à comprendre comment le système peut boucler.
Par exemple, pour quelqu'un qui n'achèterait jamais rien en ligne, ça serait de la pure perte. Ces profils existent; ça peut être des gens qui ne le font pas par principe, d'autres parce qu'ils ne savent pas le faire (retraités, etc). Stocker, transmettre, analyser les données de ces profils représentent donc une perte sèche, et doit être compensée sur les autres.
Je ne sais pas quel est le panier moyen annuel des achats en ligne, mais ça doit tourner entre 1k€ et 10k€ (peut-être moins). Les objets + transport ont un vrai coût, il y a les marges des vendeurs, la TVA, bref, ce qui peut être consacré à la pub ne peut pas être plus d'une petite fraction de ça. Comment ça peut boucler? Comment une agence de pub US peut récupérer plusieurs dizaines de $ par an sur les achats d'un consommateur européen? Il n'y aurait pas un effet de bulle dans le secteur quand même, une valorisation des données personnelles qui serait supérieure à ce qu'elles peuvent générer en vrai argent?
"the RTB security threat can be easily neutralised by enforcing data protection law on the responsible standards setters."
On est vraiment dans l'idéologie technocratique Européenne: l'idée que ce genre de choses peut être réglé par la loi. Personnellement, je pense que c'est absurde. D'une part parce que c'est théoriquement très compliqué (parce qu'Internet est un réseau mondial et décentralisé), et qu'en pratique ça ne fonctionne pas (ça pourrit la vie des entreprises qui doivent suivre des milliers de pages de protocoles obscurs, ça pourrit la vie des utilisateurs qui doivent prendre des décisions incompréhensibles sur les cookies, et les acteurs du milieu trouvent des parades techniques qui rendent la protection inopérante).
Bien sûr, la loi doit exister pour pouvoir menacer les grands industriels du secteur de poursuites, mais toute parade efficace doit être technique: il faut "juste" mettre en place des moyens pour que ces données personnelles ne soient pas envoyées. C'est en grande partie au navigateur et/ou au système d'exploitation de le faire; pendant des dizaines d'années on s'est focalisé sur le respect des standards et des normes dans les navigateurs, sans même réaliser qu'en respectant les normes, les navigateurs obéissaient aveuglement au concepteur de la page web visitée, et plus du tout à l'utilisateur du navigateur. Aucun logiciel ne devrait permettre ça, et il n'y a d'ailleurs qu'avec les navigateurs que ça n'est pas considéré comme un bug. Il existe des extensions qui permettent de simuler ce qu'un navigateur devrait faire, mais c'est absurde que ça n'est pas depuis le début inclus dans le principe même du fonctionnement d'un navigateur.
Même chose pour les personnes obsessionnelles, le fait que rien ne soit indexé ne les arrête pas.
Il n'avait pas été suggéré à un moment que c'était même pas mal de les laisser croire que le contenu était visible? Par contre, l'idée de les laisser tourner en boucle tout seuls ne marche pas, c'est évident qu'on ne peut pas s'empêcher de venir contrecarrer leurs arguments.
C'est peut-être trop compliqué de faire en sorte qu'en dessous d'une certaine note ou d'une décision de l'équipe de modération, le contenu n'apparaisse plus que chez eux? Comme ça, ils ne se penseraient pas censurés.
[^] # Re: autres sources d'information
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Élections européennes de juin 2024 et contenu programmatique. Évalué à 2.
OK, mais il y a des dizaines de droits là-dedans, c'est assez redondant et certains droits sont définis de manière négative (on a le droit de ne pas se faire torturer ni d'être réduit en esclavage par exemple). Je ne pense pas qu'on puisse l'utiliser pour interpréter un positionnement politique.
Au passage, je n'ai pas du tout la même interprétation que toi de l'article 25. L'article parle de "niveau de vie suffisant", il fait donc référence à des ressources financières. Il n'évoque pas un droit à bénéficier d'un environnement sain, par exemple.
[^] # Re: Doute ?
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cryptographie asymétrique expliquée par un sénateur . Évalué à 9.
Ça serait absurde de lui reprocher d'être incompétent sur un sujet hyper-technique. Moi ce que je lui reproche, c'est d'être incompétent, et de se comporter comme s'il était spécialiste. Soit il sait qu'il est incompétent, et il fait le beau parce qu'il se doute que dans la salle c'est pire que lui, ce qui est assez laid, soit il n'a aucune idée de ce qu'il raconte mais qu'il a une tellement haute estime de lui-même qu'il imagine que son Verbe a par défaut une valeur de vérité.
Dans tous les cas, on ne peut pas lui faire confiance. Là, on le voit, parce qu'on sait qu'il dit de la m*. Mais sur un autre sujet, comme le commerce extérieur du Maroc ou les règles fiscales des entreprises Françaises installées aux Comores, on pourrait bien tomber dans l'entourloupe et croire qu'il n'est pas en train de raconter n'importe quoi.
[^] # Re: Avocat du diable
Posté par arnaudus . En réponse au journal La cryptographie asymétrique expliquée par un sénateur . Évalué à 10.
En tout cas, à partir de la vidéo seule, ce Monsieur semble n'avoir aucune idée de ce dont il parle, mais il le fait très doctement. On dirait qu'il essaye vaguement de deviner ce qu'est une clé publique juste à partir du nom "clé publique", ce qui est absurde. Et il ne pose aucune question. Et son intervention dérive vers des histoires de banques centrales qui ne semblent avoir aucun sens.
Après notre président qui est devenu épidémiologiste en 3 jours, voici quelqu'un qui est devenu spécialiste en cryptographie après avoir lu un article de 2 colonnes dans un journal grand public. En fait, ces gens ont une tellement haute opinion de leur intelligence qu'ils croient être capables de tout comprendre sans rien devoir apprendre. Je pense que ce type-là pourrait sans problème tenter de débattre de pair-à-pair avec un expert qu'il inviterait à une session du Sénat, par exemple, il est juste totalement incapable de se rendre compte qu'il est ridicule et que n'importe qui d'autre à sa place fermerait sa tronche.
Contrairement à ce qui a été écrit plus haut, s'il avait un peu de culture scientifique ou technique, ça lui permettrait de se situer sur l'échelle des savoirs. Là au contraire, c'est son manque flagrant de culture générale qui lui donne la sensation de "flotter": il distribue ses "pensées" à qui veut l'entendre, comme un pilier de comptoir un peu bourré, sans se rendre compte qu'il ne connait rien à rien.
[^] # Re: autres sources d'information
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Élections européennes de juin 2024 et contenu programmatique. Évalué à 6.
Dans la déclaration des droits de l'Homme, l'article 2 dit "Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression.".
Si on met la liberté devant les autres on est libéral? Si on met la propriété, on est capitaliste? Si on met la sûreté, on est autoritariste? Et du coup, la résistance à l'oppression, c'est du gauchisme?
Ça fait 4 dimensions, donc deux de trop par rapport à la distinction gauche droite, mais je trouve que ça fait apparaitre le libéralisme (qui n'est pas classifiable sur l'axe gauche/droite), et la sûreté fait exister l'extrême droite (en gros).
Par contre, la déclaration des droits de l'Homme ne fait pas mention du droit à vivre en bonne santé par exemple, qui est lié à l'environnement. Si on le met dans la sûreté, pour le coup ça ne cadre plus du tout avec l'axe droite-gauche.
[^] # Re: autres sources d'information
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Élections européennes de juin 2024 et contenu programmatique. Évalué à 0.
J'y ai peut-être été fort avec "fondamentalement", parce que je veux bien admettre qu'il puisse y avoir des variantes de la décroissance qui ne sont pas intrinsèquement réactionnaires (par exemple les versions compatibles avec le libéralisme). Mais bon, d'une manière générale, la décroissance reste un concept créé et inspiré par la frange réactionnaire de l'écologie politique, avec des affinités très troubles avec le contrôle des naissances, voire avec des analyses de différences démographiques entre les continents.
C'est ça qui est toujours complexe avec les courants politiques, ils sont sans cesse redéfinis et manipulés, leur origine est réécrite pour coller avec les évolutions des lignes des partis, et il y a toujours des exemples qui pourraient montrer ceci ou cela… cf la récente (et quand même assez pathétique) tentative du RN à se prétendre compatible avec les valeurs du Gaullisme. Prétendre que la décroissance est progressiste, c'est une forme de détournement de l'histoire du courant. Bien sûr, il est possible de rendre une forme de décroissance compatible avec des objectifs de progrès sociaux, personne ne dit le contraire. Mais ça ne nécessite pas de travestir l'histoire de ce qu'est la décroissance. Ça n'est jamais très vendeur de dire "moui OK c'est un concept compatible avec une forme de fascisme réactionnaire mais je vous assure qu'une fois adapté, c'est moins pire que ce qu'on pourrait penser", mais ça aurait le mérite d'être honnête. Au passage, on voit bien que la décroissance est un concept problématique, c'est jamais assumé très clairement, c'est rarement défini, et quand ça l'est, c'est par rapport à ce que ça n'est pas (style "la décroissance ça n'est pas la récession", etc). Ça ressemble quand même politiquement à un bâton merdeux, la décroissance.
[^] # Re: autres sources d'information
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Élections européennes de juin 2024 et contenu programmatique. Évalué à 4.
Certes, mais là, l'étiquetage est fait par la préfecture, je trouve que ça ne va pas. Évidemment que les partis d'extrême droite sont d'extrême droite, mais ça n'est pas une information administrative.
[^] # Re: autres sources d'information
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Élections européennes de juin 2024 et contenu programmatique. Évalué à 5.
Objectivement, c'est vrai que l'appellation officielle "extrême-droite" est problématique, parce que de nombreux partis d'extrême-droite la refusent. Un problème analogue arrive avec les listes "apolitiques" pour les municipales, que les préfectures ont tendance à catégoriser "divers gauche" ou "divers droite" en fonction de critères assez obscurs. Quand il y a autant de partis candidats, une classification est nécessaire, mais les modalités pourraient être un peu mieux discutées.
Pour l'axe de classification, gauche-droite est traditionnel et la plupart des partis se définissent par rapport à ça. Ça ne veut pas dire que c'est le seul axe, ni qu'il est linéaire. Par exemple, beaucoup de partis "pro-européens" sont plutôt centristes, alors que les partis anti-européens sont plutôt sur les (deux) bords.
J'ai un peu (beaucoup?) de mal avec l'association progressisme=gauche et conservatisme=droite. Typiquement, l'idéologie de la décroissance est fondamentalement conservatrice, voire réactionnaire, et il faut des cabrioles rhétoriques (du style: "revenir en arrière est une politique d'avenir…") pour rester dans la grille de lecture traditionnelle. En parallèle, le libéralisme est un mouvement intrinsèquement progressiste, et il faut exploiter le même genre de pirouettes acrobatiques pour expliquer que la compatibilité du libéralisme avec le capitalisme implique une forme de conservatisme. L'axe gauche-droite semble au final bien plus opérationnel qu'un axe "convervatisme-progressisme" qui soit mélange tout, soit se contorsionne pour rentrer au forceps dans le moule gauche-droite.
[^] # Re: bazouka pour une mouche
Posté par arnaudus . En réponse au journal j'aime bien l'auto-complétion par IA (Github Copilot). Évalué à 3.
C'est là où je ne suis pas d'accord. C'est une vision idéologique, qui se défend dans une certaine mesure, mais qui n'est en rien la seule vision possible. Son principal défaut est qu'elle ne permet pas de prioriser les efforts en fonction de leur efficacité, et qu'elle peut même être contre-productive.
L'urgence pour diminuer les rejets de CO2, c'est d'être efficaces. Et pour être efficaces, il faut se concentrer sur les mesures qui diminuent les rejets absolus de CO2, et pas les rejets relatifs. Ça ne sert à rien de diminuer de 100% des rejets d'une activité qui correspond à 0.1% des émissions totales. C'est beaucoup plus efficace de baisser de quelques % les rejets d'une activité très émettrice.
Le passage à la voiture électrique, c'est très efficace (environ 50% de gains sur les émissions des voitures individuelles, qui représentent 60% des émissions liées aux transports, qui représentent 40% des émissions totales. Soit 0.5*0.6*0.4 = 12% du total des émissions). La transformation d'une centrale à charbon chinoise en centrale nucléaire, c'est très efficace. Le cloud, c'est 20% de 2.5% = 0.5%. Même si l'IA devient 50°% du cloud, ça sera toujours que dalle.
Pire en fait, ça peut donner aux gens le sentiment qu'ils font quelque chose, qu'ils se privent pour le bien de la planète ou quelque chose comme ça. Mais en fait, ils se privent juste pour rien du tout. Si ça se trouve, le non-recours aux services numériques augmente même leur empreinte carbone (déplacements à la place de visio, achats dans les centres commerciaux plutôt qu'en ligne, etc). La sortie du carbone ne peut se faire qu'avec des solutions d'ingénieurs, et pas avec de la bonne volonté.
[^] # Re: bazouka pour une mouche
Posté par arnaudus . En réponse au journal j'aime bien l'auto-complétion par IA (Github Copilot). Évalué à 4.
Les deux sources de données ne collent pas. Selon l'Ademe l'empreinte numérique c'est 2.5% des émissions de CO2 en France, donc 250kg / an tout compris (matériel, y compris smartphone/tablette, data centers, réseau). 75% des émissions de CO2 sont liées à la fabrication.
Pour un ordinateur de bureau, le chiffre le plus courant est dans les 400kg CO2, donc loin des 1.5 tonnes (exemple: https://www.greenit.fr/2011/02/10/quelle-est-l-empreinte-carbone-d-un-ordinateur/). Ce qui est intéressant, c'est qu'on a le détail: 90kg pour la carte mère, 30 kg pour la carte graphique, etc.
Après, ces estimations semblent difficiles à faire. Pour un moniteur, on lit parfois des estimations autout de 700kg, d'autres à moins de 200. Une partie substantielle de ces émissions sont dûes à des sources d'électricité très carbonnées dans les pays où ces machines sont fabriquées.
Pour remettre les choses dans leur contexte, fabriquer un ordinateur c'est environ 10% d'une voiture électrique en terme de bilan carbone (si on ne compte que la fabrication, pas l'utilisation). Et une maison neuve de 100m2, c'est environ 300 ordinateurs.
Si on se fixe l'objectif de diminuer nos émissions de CO2 de 5% par an, décider de se priver pour toujours de tout objet numérique, ça nous fait gagner 6 mois, à peu près pareil que de télétravailler un jour toutes les 2 semaines.
[^] # Re: bazouka pour une mouche
Posté par arnaudus . En réponse au journal j'aime bien l'auto-complétion par IA (Github Copilot). Évalué à 3.
Il faut quand même comparer ce qui est comparable, la masse de matériaux impliqués dans le matériel informatique est réduite. Bien sûr, certains composants sont (très) polluants à extraire, mais qu'est-ce que ça représente par rapport aux industries du pétrole, du BTP, de l'automobile, ou des batteries? Par exemple, une batterie de laptop est certes polluante à produire, mais elle pèse 1000 fois moins lourd qu'une batterie d'automobile.
En tout cas, il faudrait des données un peu chiffrées pour qu'une telle comparaison soit pertinente, parce qu'à force de tout mettre au même niveau, on peut être amenés à mener des combats énergivores mais totalement inutiles.
[^] # Re: pour moi,
Posté par arnaudus . En réponse au lien HS : l’heure est grave. Évalué à -1.
Je ne crois pas non plus à la possibilité d'un journalisme "neutre", mais il a quand même une nuance entre le pseudo-neutre (à la BBC ou France-Info) et les blagues sur le zizi d'un premier ministre étranger. C'était assez drôle, hein, je ne dis pas le contraire, mais c'était clairement de la provocation, à plein de niveaux (blague sur la religion, assimilation d'un Juif à un nazi, blague sur une mutilation sexuelle traditionnelle, et provcation vis-à-vis de ses supérieurs hiérarchiques). Le but de la provocation étant de provoquer, ça a marché.
Le "pire", c'est que la liberté d'expression se porte bien, puisque la justice n'a pas donné suite. On a donc le droit de faire ce genre de blagues à la radio sans risquer de finir en prison. Par contre, c'est sûr, si ça ne plait pas à la station de radio (soit parce que les actionnaires—en l'occurrence, l'État—ne sont pas contents, soit parce que les auditeurs ne sont pas contents, soit parce que les annonceurs ne sont pas contents), bah la liberté d'expression n'y peut pas grand chose.
Comme je l'avais écris plus haut, je trouve ça très étrange que ça doive être à l'État de financer la possibilité d'insulter des dirigeants étrangers à l'antenne (indépendemment du fait que ça n'était pas forcément faux). Cette liberté d'expression, on s'attendrait plutôt à la voir s'exercer sur des radios libres, pas sur une radio financée par la redevance. Ça ne veut pas dire que les radios d'État doivent forcément servir la soupe au gouvernement, mais on peut s'attendre à ce qu'elles fassent preuve d'un peu de réserve, notamment quand il est question de politique étrangère: nos amis dictateurs dont on a bien besoin pour faire tourner notre économie ne goûtent pas forcément la critique et l'exercice de la liberté d'expression de la même manière que les forums de linuxfr.
[^] # Re: pour moi,
Posté par arnaudus . En réponse au lien HS : l’heure est grave. Évalué à 3.
C'est difficile de reprocher à des chroniqueurs humoristes de chercher de la profondeur et du sens à leur travail. L'humour joue avec les limites: avec le politiquement correct, avec la vulgarité, avec le respect des personnes… C'est aussi pour ça que parfois, l'humour veillit mal; quand la société a bougé (sur l'homosexualité, sur le sexisme, sur le racisme…), quelque chose qui passait bien il y a 20 ans peut sembler terriblement de mauvais goût maintenant. Ce n'est donc pas parce que c'est de mauvais gout que ça n'est pas drôle, ni que ça n'est pas efficace.
Faire de l'humour sur une situation humanitaire sordide, ça n'a rien à voir avec le fait de la trouver drôle.
Bon, dans l'ensemble, la question tient plutôt de l'humour sur une chaine du service public. Je trouve ça étrange sur le principe d'avoir des chroniques ou du journalisme "engagé" sur le service public; la liberté d'expression est une liberté privée, mais elle semble si peu utilisée sur les stations privées (sauf pour promouvoir une liberté d'expression d'extrême droite) que ça donne l'impression qu'il faut que l'État auto-finance la dérision contre lui-même juste pour maintenir une sorte de pluralité.
Factuellement, le premier ministre Israëlien se fait traiter de «nazi sans prépuce» sur une radio appartenant à l'État français, il est en droit de se demander si le gouvernement est d'accord avec ça. Sur le fond, je n'ai toujours pas compris le problème (il a un prépuce, en fait?), mais je comprends pourquoi c'est bizarre, et comment les affaires étrangères peuvent être mises en difficulté dans ce genre de situation ("Dites, ça vient de la com du gouvernement ce truc?" "Non non, on n'est pas du tout d'accord, mais que voulez-vous, c'est la liberté d'expression" "Mais c'est une radio d'État ou pas", "Oui oui, en quelque sorte, mais on n'aime pas trop intervenir" "Mais si vous le vouliez pour pourriez le virer" "Moui moui, si on va par là on pourrait presque" "Donc vous ne voulez pas" "Ah mais si si, on aimerait, mais là, en fait, bah on va voir").
[^] # Re: Quel est le problème ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Repérage des piscines non déclarées : l’IA de l’administration fiscale patauge. Évalué à 2.
À mon avis, il est surtout complètement fantaisiste.
Déja que pour les contrôles de vitesse, c'est assez gonflé d'assimiler les radars automatiques à de la délinquance (les panneaux ronds avec des chiffes dedans, ça n'est pas censé être à titre informatif dans le code de la route), alors les histoires d'application du code de l'urbanisme, c'est juste de l'état de droit tout bien droit dans ses bottes. Il faut quand même être gonflé pour avoir fait construire une piscine sans autorisation de travaux, et se plaindre après de se faire racketter!
Les erreurs de l'administration, ça arrive tout le temps, et il y a une procédure pour les corriger. Si l'administration a confondu une bâche bleue avec une piscine, le risque que tu finisses par payer des impôts pour une piscine est exactement 0. Il va falloir remplir des papiers et suivre une procédure, mais c'est bon, ça ne va pas non plus être l'épreuve de ta vie.
Sur le fond, ça m'étonnerait fortement que les cas de redressement n'aient pas été visuellement confirmés par un agent des impôts. Sur une photo satellite, on voit bien la différence entre une bâche et une piscine; et ça paraitrait naturel de toutes manières de confirmer visuellement avant d'envoyer une relance (ou de faire confirmer par les services cadastraux de la mairie). Les 30% d'erreur, c'est quand même un chiffre sorti du c*** de la communication d'un syndicat; ça ne dit rien par exemple du taux d'erreur qu'il y avait avec les méthodes de "vérification" précédentes (basées à mon avis sur la "coopération" de gentils voisins bienveillants).
[^] # Re: Comment se passe la diffusion de données sensibles utilisées pour les RTB ?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Les enchères en temps réel, un danger pour la vie privée mais aussi pour la sécurité européenne. Évalué à 2.
La question, c'est pourquoi tu voudrais faire ça. Ça va te coûter très cher : il faut acheter les données, acheter ou développer les logiciels pour traiter les données, payer la bande passante, le stockage, le CPU des serveurs…
Par exemple, l'exemple de "bid request" proposé par Google (https://developers.google.com/authorized-buyers/rtb/request-guide#example-bid-request) fait > 3500 caractères. Tu as entre 80 et 1000ms pour envoyer ta réponse; il te faut donc une infrastructure costaude derrière si tu veux traiter un volume conséquent. Imagine que ton plan caché est de "traquer" la population française. Même si tu ne récupères qu'une requête par français et par mois, ça te fait déja 8 Go de données à traiter par jour, 3To par an. C'est déja limite pour une infrastructure personnelle hébergée dans ton garage (et tu n'as qu'un bid request par personne et par mois!).
Apparemment, il y aurait dans les 40000 requêtes Google par seconde, donc dans les 5 Po de données "bid-request" par an. Ça n'est pas un problème technique insurmontable : pour 200k€/an, tu dois pouvoir stocker ces données, c'est largement à la portée d'une grosse boîte. Mais qu'est-ce que tu en fais, concrètement, pour en tirer des revenus? Tu les vends? À qui? À des gens qui vont les revendre aussi? Mais pourquoi ils les achèteraient, ils peuvent aussi les obtenir auprès de Google. Tu n'es pas tout seul, des milliers, des dizaines de milliers d'acteurs font la même chose, récupèrent les mêmes données, font le même type d'analyse, et essayent de les revendre aux mêmes entreprises. Au bout du compte, il faut bien que quelqu'un arrive à tirer du vrai argent de tout ce système, pour rentabiliser les centaines ou les milliers de Po de disques, les millions de CPU, la bande passante…
Au final, Google dit "achetez ces données, c'est cool", les intermédiaires disent "on collecte des Po de données, passez par nous". Bien sur, les commerçants achètent de la pub ciblée, mais ils ne vont pas non plus dépenser 90% de leur CA en pub. Rien n'est plus facile que de récupérer ces données, mais les rentabiliser, ça n'a pas l'air si facile que ça.
[^] # Re: Ça manque d'explications techniques
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Les enchères en temps réel, un danger pour la vie privée mais aussi pour la sécurité européenne. Évalué à 3.
D'une manière générale, un navigateur devrait partir du principe que le web est un environnement hostile. Toute fuite de données au-delà de ce qui est strictement nécessaire (et explicitement autorisé) devrait être considérée comme une faille de sécurité majeure, et on devrait avoir une confiance totale en notre navigateur pour nous protéger.
Après, serveur tiers ou scripts des GAFAM, ça ne change pas grand chose : tous ceux-là sont complices, ils se délèguent le boulot en fonction de contraintes techniques mais ça ne devrait pas changer grand chose pour nous.
[^] # Re: C'est quoi les RTB
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Les enchères en temps réel, un danger pour la vie privée mais aussi pour la sécurité européenne. Évalué à 5. Dernière modification le 03 mai 2024 à 09:35.
Parce que c'est la quantité de données qui est récupérée. Regarde par exemple l'histoire de la voiture qui envoie tes données de conduite à un data broker qui les revend aux assurances. Apparemment, les données, ça n'est pas des statistiques résumées, c'est la totalité des itinéraires et les interactions avec les commandes de la voiture (freinages, accélérations, etc). Idem si on prend les trackers : quand on ouvre une seule page web d'un journal par exemple, il y a des centaines de trackers qui récupèrent chacun des informations de connexion (qui, quand, où, identifiants Facebook/Twitter/Google, d'où tu viens, quelles pubs s'affichent, combien de temps tu restes sur la page, les caractéristiques de l'appareil, etc). Et ça, des dizaines, des centaines de fois par jour. Et après, tout ça circule librement entre de multiples acteurs ("Les données sont partagées avec nos 437 partenaires commerciaux", etc). Donc soit tout ça part dans /dev/null (mais alors, pourquoi bouffer toute cette bande passante?), soit ça part dans des algos complexes de traitement de données pour ne garder que les statistiques résumées (mais tu remplaces le stockage par du CPU, et pourquoi acheter autant de données aussi chères si au final tu ne gardes que quelques kb par personne?), soit tout ça c'est dupliqué, archivé, sans être traité, au cas où ça aurait une valeur commerciale dans le futur (une sorte de pari sur l'avenir).
Au final, soit ces données ne sont en fait pas vraiment utilisées (ou seulement très partiellement), soit elles sont utilisées mais sur-valorisées (une forme de bulle), soit elles sont valorisées pour autre chose que la pub (et c'est un peu inquiétant). Mais en tout cas, je ne suis pas convaincu par le narratif actuel, qui veut que tout ça est soigneusement récupéré, croisé, archivé, et revendu à des fins publicitaires pour le ciblage, parce que je ne comprends pas comment tu boucles ça économiquement : il y a juste trop de données par personne et trop de gens sur terre. C'est possible techniquement, mais économiquement, j'ai l'impression que l'ordre de grandeur ne colle pas.
[^] # Re: Ça manque d'explications techniques
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Les enchères en temps réel, un danger pour la vie privée mais aussi pour la sécurité européenne. Évalué à 3.
Ah oui. Bon, rien qu'avec l'identifiant du navigateur je suis unique :-S Et avec la carte graphique je suis 0.05%.
Après, est-ce que ça ne veut pas dire qu'il n'y a aucun moyen d'être noyé dans la masse, et que par conséquent ça ne sert à rien de vouloir cacher quoi que ce soit? Rien que le fait de cacher quelque chose te rend unique (par exemple, l'activation du "do not track" est très identifiante).
[^] # Re: Ça manque d'explications techniques
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Les enchères en temps réel, un danger pour la vie privée mais aussi pour la sécurité européenne. Évalué à 4. Dernière modification le 02 mai 2024 à 22:45.
Les cookies, les traqueurs, et les centaines d'informations "gratuites" généreusement données par le navigateur (OS, version, extensions, etc etc). Les navigateurs sont de vraies pies bavardes, ils balancent tout sans qu'on ne leur demande rien, exécutent tout les scripts, stockent tous les cookies, recrachent les cookies sur demande…
Pour l'IP, c'est assez inévitable, sauf à demander aux FAI de fournir un VPN par défaut quand tu passes par le port 80. Pour le reste, ça ne dépend quasiment que du navgigateur, qui pourrait très bien répondre un truc vague ou randomisé.
Je viens de vérifier sur https://www.whatismybrowser.com/fr. Alors que j'ai plein d'extensions classiques (ublock, adblock, ghostery, + options de vie privée activées dans Firefox), il balance quand même son état civil au grand complet: "Mozilla/5.0 (X11; Ubuntu; Linux x86_64; rv:126.0) Gecko/20100101 Firefox/126.0", ainsi que ma zone GMT, mon nombre de CPU, et les specs de ma carte graphique. Entre ça et la zone géographique qui peut être déduite de mon IP, ça suffit certainement à m'identifier avec une très forte probabilité.
J'ai l'impression que c'est déja très difficile pour quelqu'un du métier de maintenir un peu d'anonymat, parce que 1) on n'est pas protégés par la loi, 2) on n'est pas protégés par les FAI, 3) on n'est pas protégés par nos propres logiciels, même libres, et 4) en face, il y a des gens très ingénieux qui ont beaucoup de moyens, et pas beaucoup de scrupules. Pour le quidam moyen, c'est totalement impossible, parce qu'il va en plus rajouter une couche de naïveté (créer des comptes avec son vrai état civil sur tous les réseaux sociaux qui vont le traquer partout, accepter tous les cookies et tous les traitements de données…).
Au final, est-ce que ça sert même à quelque chose de faire attention? La combinaison d'extensions et d'options spécifiques, l'utilisation de Tor ou d'un VPN, peut rendre un internaute "méfiant" identifiable entre 1000, la moindre interaction avec un Gafam ou avec un site commercial qui utilise une technologie issue des Gafam va faire fuiter des informations et rendre le recoupage possible… À part un faux sentiment de sécurité, ça n'apporte peut-être pas grand chose.
[^] # Re: C'est quoi les RTB
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Les enchères en temps réel, un danger pour la vie privée mais aussi pour la sécurité européenne. Évalué à 3. Dernière modification le 02 mai 2024 à 16:50.
Après, l'économie moderne est bizarre, et elle semble pourvoir tourner longtemps sans que les bulles n'éclatent. Il peut exister un énorme marché très dynamique de la vente, analyse, personnalisation des données entre un énorme écosystème de nouvelles entreprises pleines du cash des investisseurs.
Le plus inquiétant serait que la collecte, le stockage, et l'analyse des données soient financées par d'autres sources que la publicité (agences d'État, agences de renseignement privées, assurances?). C'est une hypothèse alternative à la bulle, non? Ou, de manière moins parano peut-être, on peut imaginer que c'est un pari sur l'avenir réalisé par les entreprises qui achètent les données au-dessus de leur rentabilité économique publicitaire.
[^] # Re: nih
Posté par arnaudus . En réponse au journal Publier sa musique en html. Évalué à 5. Dernière modification le 02 mai 2024 à 16:18.
C'est pas exactement la situation du xkcd?
Je ne "veux" rien de particulier. C'est du logiciel libre, les gens font ce qu'ils veulent de leur temps. C'est juste que quand on crée un nouveau moteur de rendu, pourquoi réinventer un format d'entrée alors qu'il existe déja plein de choses? On va perdre du temps soi-même à convertir des fichiers pour utiliser son propre logiciel.
De toutes manières, je ne crois pas trop à l'existence d'un tel format central. La notation musicale n'est pas normée, il n'est pas rare que tel compositeur ou telle maison d'édition inventent de nouveaux symboles, ou réutilisent des symboles existants pour signifier autre chose. Lilipond prend en charge des notations musicales rares, anciennes, spécifiques de certains instruments, ça semble très compliqué de convertir ces choses spécifiques vers plusieurs formats.
On peut se demander si le meilleur convertisseur, ça ne serait pas simplement un OMR (OCR pour la musique). Dans un texte, le format de référence, ça n'est pas le texte imprimé, c'est le texte brut. On peut donc partir sur le texte, qui sera commun entre les documents, pour convertir les fichiers. Pour la musique, le format de référence est le rendu visuel, il n'existe pas de "texte brut", la mise en forme fait partie intégrante du document. Du coup, ça serait peut-être logique de "rescanner" les pdf produits par les différents moteurs de rendus vers des formats spécifiques?
[^] # Re: nih
Posté par arnaudus . En réponse au journal Publier sa musique en html. Évalué à 2.
Il y a aussi Lilipond qui a sa propre syntaxe et son propre moteur de rendu (mais pas en HTML).
Une alternative serait de maintenir des convertisseurs qui pourraient changer de l'un vers l'autre, mais c'est dommage d'en arriver là.
[^] # Re: C'est quoi les RTB
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Les enchères en temps réel, un danger pour la vie privée mais aussi pour la sécurité européenne. Évalué à 4.
Trouvé une partie des chiffres: c'est 4000€/français par an; le marché de la pub en ligne c'est 9 milliards par an, soit environ 150€/français. Ça semble cohérent avec le panier. Par contre, ça ne me semble pas cohérent avec le hardware nécessaire pour partager, analyser, et stocker les données personnelles dans toute la hiérarchie des acteurs du domaine. Ça n'exclut donc pas la possibilité d'une bulle (ou le fait que les acteurs du secteurs mentent sur la quantité et la fraicheur des données sur chaque profil: si 99% du flux part direct dans /dev/null, alors on peut en effet limiter la taille de l'infrastructure dédiée au traitement).
[^] # Re: C'est quoi les RTB
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Les enchères en temps réel, un danger pour la vie privée mais aussi pour la sécurité européenne. Évalué à 2. Dernière modification le 02 mai 2024 à 12:12.
Il y a toujours un truc qui m'a étonné : ce genre de mécanismes demande beaucoup de moyens hardware (bande passante, stockage), ce qui n'est pas gratuit. Si par exemple des dizaines de Go de données personnelles sont stockées chez des centaines d'opérateurs et d'agences de pub, ça représente plusieurs dollars par profil tous les ans. Ces "vrais" dollars doivent être récupérés par l'activité commerciale (en gros, chaque personne doit acheter assez d'objets dont une partie du prix va servir à rémunérer toute la chaine de publicitaires). Et j'ai du mal à comprendre comment le système peut boucler.
Par exemple, pour quelqu'un qui n'achèterait jamais rien en ligne, ça serait de la pure perte. Ces profils existent; ça peut être des gens qui ne le font pas par principe, d'autres parce qu'ils ne savent pas le faire (retraités, etc). Stocker, transmettre, analyser les données de ces profils représentent donc une perte sèche, et doit être compensée sur les autres.
Je ne sais pas quel est le panier moyen annuel des achats en ligne, mais ça doit tourner entre 1k€ et 10k€ (peut-être moins). Les objets + transport ont un vrai coût, il y a les marges des vendeurs, la TVA, bref, ce qui peut être consacré à la pub ne peut pas être plus d'une petite fraction de ça. Comment ça peut boucler? Comment une agence de pub US peut récupérer plusieurs dizaines de $ par an sur les achats d'un consommateur européen? Il n'y aurait pas un effet de bulle dans le secteur quand même, une valorisation des données personnelles qui serait supérieure à ce qu'elles peuvent générer en vrai argent?
[^] # Re: Ça manque d'explications techniques
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Les enchères en temps réel, un danger pour la vie privée mais aussi pour la sécurité européenne. Évalué à 2.
"the RTB security threat can be easily neutralised by enforcing data protection law on the responsible standards setters."
On est vraiment dans l'idéologie technocratique Européenne: l'idée que ce genre de choses peut être réglé par la loi. Personnellement, je pense que c'est absurde. D'une part parce que c'est théoriquement très compliqué (parce qu'Internet est un réseau mondial et décentralisé), et qu'en pratique ça ne fonctionne pas (ça pourrit la vie des entreprises qui doivent suivre des milliers de pages de protocoles obscurs, ça pourrit la vie des utilisateurs qui doivent prendre des décisions incompréhensibles sur les cookies, et les acteurs du milieu trouvent des parades techniques qui rendent la protection inopérante).
Bien sûr, la loi doit exister pour pouvoir menacer les grands industriels du secteur de poursuites, mais toute parade efficace doit être technique: il faut "juste" mettre en place des moyens pour que ces données personnelles ne soient pas envoyées. C'est en grande partie au navigateur et/ou au système d'exploitation de le faire; pendant des dizaines d'années on s'est focalisé sur le respect des standards et des normes dans les navigateurs, sans même réaliser qu'en respectant les normes, les navigateurs obéissaient aveuglement au concepteur de la page web visitée, et plus du tout à l'utilisateur du navigateur. Aucun logiciel ne devrait permettre ça, et il n'y a d'ailleurs qu'avec les navigateurs que ça n'est pas considéré comme un bug. Il existe des extensions qui permettent de simuler ce qu'un navigateur devrait faire, mais c'est absurde que ça n'est pas depuis le début inclus dans le principe même du fonctionnement d'un navigateur.
[^] # Re: Ça commence à bien faire
Posté par arnaudus . En réponse au journal Epidémie de Fraudes : Où l’on reparle de l’HCQ.. Évalué à 3.
Il n'avait pas été suggéré à un moment que c'était même pas mal de les laisser croire que le contenu était visible? Par contre, l'idée de les laisser tourner en boucle tout seuls ne marche pas, c'est évident qu'on ne peut pas s'empêcher de venir contrecarrer leurs arguments.
C'est peut-être trop compliqué de faire en sorte qu'en dessous d'une certaine note ou d'une décision de l'équipe de modération, le contenu n'apparaisse plus que chez eux? Comme ça, ils ne se penseraient pas censurés.