anaseto a écrit 2229 commentaires

  • [^] # Re: N'importe quoi…

    Posté par  . En réponse au lien Électricité bas carbone et vision politique en cette période de canicule. Évalué à 1.

    Je ne dis pas que le GIEC prouve quoique ce soit, mais le fait que cette institution respectée pour ce sujet ait du mal à dégager des scénarios selon eux réalistes de respecter les engagements de Paris tout en ayant peu ou plus de nucléaire montre bien que c'est compliqué et que s'en passer ne sera pas une sinécure.

    Autant sur la partie scientifique on peut avoir plus ou moins confiance dans les résultats (en faisant gaffe car des adjectifs subjectifs parfois inutilement optimistes ou pessimistes se glissent dans les introductions, conclusions et interprétations), autant dans un sujet comme celui-ci, probablement sujet à des biais externes variés et des pressions, je me garderais bien d'avoir trop confiance en des projections lointaines : sur ce genre de sujets, une projection peut même avoir un effet prophétique (la projection provoque la réaction des pays : c'est d'ailleurs une des raisons pour faire des projections). Se faire une idée en consultant les rapports sur les données passées et les tendances actuelles, ok, mais au-delà, j'avoue ne pas faire trop confiance sur ce sujet.

    Je ne suis pas spécialement optimiste pour le nucléaire, c'est même une projection plutôt en accord avec les études qu'on peut avoir sur le sujet dont le GIEC

    J'appelle ça être optimiste : miser sur des projections d'amélioration plutôt soudaine (par rapport aux vingt dernières années) et qui dépendent de contraintes politiques et sociétales. C'est un peu une attitude de commerçant qui mise sur l'évolution du prix des produits pour faire une affaire.

    Je ne sais pas si tu réalises ce que cela signifie concrètement diviser la consommation par 5. C'est vraiment difficile comme exercice. Même les crises les plus fortes (2009 ou l'actuelle) n'ont fait fléchir que de quelques pourcent la consommation du moment seulement.

    Bien sûr, c'est sous l'hypothèse d'un changement de système. Ceci dit, c'est un peu de toutes façons une hypothèse nécessaire dans tous les scénarios politiquement corrects, il me semble : si on peut pas espérer plus de quelques pourcent, alors on sera loin des réductions estimées nécessaires, c'est pas un peu plus de nucléaire ou moins qui irait changer la donne dans ce cas (à part si on veut quelques catastrophes nucléaires en prime qui seront plus probables dans une société déjà en difficulté et avec d'autres préoccupations que le maintient des centrales).

    Honnêtement, en pratique, sans changement de système, on peut juste espérer que les réductions CO2 estimées nécessaires sont grandement sur-estimées :-)

    Pour passer à 5-10% de la consommation actuelle pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire, c'est une facture de l'ordre de 80 000€ soit la moitié de la valeur du bien. C'est énorme.

    Et pour passer à 20% ? Je m'attends pas à ce que tu cherches les données exactes, ce que je veux dire, c'est que bon, faut définir exactement ce qu'on veut, sinon un prix n'est pas très parlant. Et puis peut-être que pour le chauffage c'est plus difficile et qu'il faut se contenter de réduire à 40%, mais que pour les transports on réussit jusqu'à 10% : bref, c'est complexe, mais ce qui est clair c'est qu'on peut faire beaucoup mieux, pas juste quelques pourcents, et sans sacrifier forcément du confort, parfois un peu moins bien parfois mieux. Honnêtement, pour ce qui est du transport, une restructuration de la société actuelle permettrait de réduire tout en gagnant du confort : moins de bruit, moins de camions, moins de pollution, moins de distance entre travail/logement, moins de préoccupations liées à la maintenance, adieu les cartes de réduction, contrôleurs etc. avec les transports gratuits. Oui, ça demande un changement de fond, mais, je répète, il paraît que c'est nécessaire pour sauver la planète, j'invente rien :-)

  • [^] # Re: N'importe quoi…

    Posté par  . En réponse au lien Électricité bas carbone et vision politique en cette période de canicule. Évalué à 1.

    Quel est le rapport ?

    Techniquement, dans les cas extrêmes, ça peut provoquer un refroidissement (comme les volcans), mais je pense pas qu'il fasse référence à ça :-)

    Et que par conséquent si pour réduire le problème nucléaire on augmente le problème climatique je ne crois pas qu'on gagne au change bien au contraire.

    Tout dépend de ce que représente le nucléaire. C'est comme pour le covid : il s'agit au mieux de passer le R0 en dessous de 1, à partir d'un certain seuil les efforts additionnels ne sont plus très rentables. Il faut prendre des mesures, mais garder le nucléaire c'est pas dit que ce soit super utile (enfin, disons que c'est débatable au minimum).

  • [^] # Re: N'importe quoi…

    Posté par  . En réponse au lien Électricité bas carbone et vision politique en cette période de canicule. Évalué à 1. Dernière modification le 11 août 2020 à 17:38.

    Ah, mais je suis bien d'accord que c'est une façon pourri de faire des sous, loin de moi l'idée de défendre cette façon inégalitaire de faire des sous (la TVA c'est une arnaque). Je défends pas non plus l'augmentation extrême qui revient à ne plus vendre de pétrole aux pauvres. Par contre, ça serait bien qu'on se débrouille pour éliminer cette dépendance à la voiture qui permet aux riches d'exploiter les pauvres en manipulant le coût du pétrole (et tous un tas de trucs relatifs à la voiture), ce qui demanderait de réimaginer la société donc potentiellement un peu sa vie (mais en mieux).

  • [^] # Re: N'importe quoi…

    Posté par  . En réponse au lien Électricité bas carbone et vision politique en cette période de canicule. Évalué à 2.

    Techniquement l'Humanité peut vivre avec 1% de la consommation actuelle, techniquement tout est possible à ce sujet.

    Oui, enfin, ce que tu dis ressemble à l'argument type âge de pierre où envisager de diviser la consommation d'énergie par 5 c'est la même chose qu'envisager de la diviser par 100. Tu ne réponds pas vraiment à mon commentaire.

    Je dis pas que ce que tu dis est faux en général, juste que tu considères le cas optimiste ou pessimiste de façon arbitraire. D'un côté, il faudrait réduire la consommation à 1% plutôt qu'à 20%, s'inquiéter des limites de l'hydrolique et des autres sources renouvelables, mais par contre après on a les projections les plus optimistes pour le nucléaire sans tenir en compte des questions politiques et sociétales que j'ai mentionnées et qui les rendent improbables.

    Cela montre bien que le sujet est complexe et que même les quelques pourcents de production actuelle pèsent finalement beaucoup pour l'avenir.

    On est d'accord que c'est complexe, par contre tu ne m'as pas convaincu de la deuxième partie, ni que le nombre de scénarios énergétiques envisagés par le GIEC dans un sens ou un autre soit indicateur fiable de la proba de l'un ou l'autre. Je pense pas qu'il y ait d'étude scientifique qui nous dise que si x% des scénarios envisagés vont dans un sens, c'est que la proba de tomber dans un de ces scénarios soit f(x)%.

  • [^] # Re: N'importe quoi…

    Posté par  . En réponse au lien Électricité bas carbone et vision politique en cette période de canicule. Évalué à 2. Dernière modification le 11 août 2020 à 16:53.

    Et puis, en quoi augmenter le prix du carburant à la pompe règle le problème du pétrole au juste ?

    À faire des sous, à moins que l'augmentation soit suffisante pour forcer la personne à quitter son travail ou son logement, jeter la voiture et réimaginer sa vie. Le truc, c'est qu'ils implémentent jamais la deuxième méthode, donc la réponse a priori c'est juste que l'État veut faire des sous.

    Enfin, par ces temps l'État est en train de mettre l'économie sans dessus-dessous par d'autres moyens, donc qui sait quelles évolutions nous réserve le futur, même si je suis pas vraiment optimiste qu'une évolution positive puisse nous venir depuis le haut, sauf peut-être comme effet secondaire imprévu.

  • [^] # Re: ça dépend selon Papa / Maman

    Posté par  . En réponse au journal Les écrans et nos enfants. Évalué à 6.

    L'imagination s'alimente toujours de plein de sources, que ce soit des personnes en personne, des objets créés par des personnes, des histoires, ou la nature, donc la vraie solitude s'entend pas forcément très bien avec. Ce qui tue l'imagination et sa diversité, c'est pas vraiment le fait de ne pas être seul, mais d'avoir un emploi du temps servi sur un plateau, que ce soit par la télé, par l'Éducation ou autre. Après, bien sûr, si des gens viennent t'embêter toutes les cinq secondes, tu vas avoir du mal à être imaginatif. Mais bon, ça c'est vrai de tout truc qui nous empêche de nous concentrer, que ce soit des moustiques, un mal de tête, un téléphone qui vibre tout le temps ou le bruit de la machine à laver.

  • [^] # Re: N'importe quoi…

    Posté par  . En réponse au lien Électricité bas carbone et vision politique en cette période de canicule. Évalué à 2.

    Tu tombes dans le typique argument fallacieux du tout ou rien, il n'y a que deux choix, l'âge de pierre ou le nucléaire. Le nucléaire « sait répondre » à des équations, mais ne représente que 4% de l'énergie mondiale et a du mal à augmenter. Je suis pas un anti-nucléaire, au sens je préfère éviter d'éxagérer les conséquences des catastrophes, mais quand on lit ce genre d'arguments, c'est difficile d'éviter complètement le biais cognitif qui nous pousse à rejeter la technologie avec l'argument bancal qui la défend.

  • [^] # Re: N'importe quoi…

    Posté par  . En réponse au lien Électricité bas carbone et vision politique en cette période de canicule. Évalué à 3. Dernière modification le 11 août 2020 à 16:03.

    L'hydrolique (7%) + autres renouvables (4%), c'est 11%, donc presque 3 fois plus que le nucléaire qui fait 4%. La question, c'est pas de dire que 4% c'est rien, mais plutôt 4% couplé à certains inconvénients ça vaut pas le coup.

    Les énergies renouvelables, en plus d'être renouvelables, font en général beaucoup moins polémique que le nucléaire pour des raisons prévisibles : qu'on soit d'accord ou non, une énergie qui a failli faire évacuer la ville de Bordeaux suite à une tempête il y a une vingtaine d'années, c'est pas facile à faire accepter à la plupart des gens, peu importe les stats de morts réels au niveau mondial (même pas fiables au point d'éviter des polémiques de toutes façons). Aucune autre énergie partage ce style “sûr mais avec petit risque de catastrophe pour une grosse ville” qui est très difficile à accepter pour l'humain (déjà l'hydrolique est pas facile à faire accepter alors que le risque de catastrophe n'affecte que moins souvent des zones très peuplées et la durée de la catastrophe n'est pas comparable).

    Que la solution soit acceptée (même par les gens qui comprennent rien aux stats), c'est important pour sa viabilité à grande échelle (ça sert à rien de doubler le nucléaire si c'est juste en France et deux-trois amis); ces technologies sont aussi plus simples avec moins de soucis pour que chaque pays s'approprie les technologies sans créer de dépendances trop contraignantes : un argument en plus pour douter du futur du nucléaire à grande échelle. La croissance des renouvelables est actuellement déjà bien plus rapide, ce qui au vu de tout ça, n'est pas surprenant.

    Éliminer 80% de la consommation actuelle, c'est pas vraiment de la science-fiction (enfin, ça l'est politiquement peut-être, mais pas techniquement). S'il faut attendre un peu pour se mettre d'accord comment remplacer les derniers 9% d'énergie fossile avec des renouvelables ou autre, ça semble moins urgent que faire disparaître d'abord ce 80% de trop. Après, tu peux me dire du coup que je triche, au sens mes arguments pour le non-futur du nucléaire font aussi appel à des considérations politiques, et c'est pas faux. Qui sait, peut-être qu'on aura une catastrophe significativement plus grosse parce qu'on aura pas fait passer le nucléaire de 4% à 6%, mais bon, pour le coup, croire que ce 2% aura un effet à ce point significatif et impossible à mitiger avec plus de renouvelables et/ou moins de consommation, c'est à mon avis pas moins naïf que d'avoir peur qu'on ait une cinquantaine de catastrophes nucléaires terribles dans les décennies qui viennent.

    En quoi ? C'est d'autant plus étrange que certains pays justement s'y mettent de plus en plus. Chine, Russie, Europe de l'Est pour remplacer le charbon, etc.

    Honnêtement, j'y croirai quand la part du nucléaire augmentera significativement. En attendant, ça reste surtout des projets en cours dans un petit nombre de pays après une longue période de stagnation; pour autant que je puisse en juger, ça peut finir en fiasco avec quelques malins qui font des sous avec la construction et des retours sur investissement mitigés pour les États. Si les 150 en projet dont juste 50 en construction réussissent à contrebalancer les futures fermetures et leur coût, je serais déjà surpris.

  • [^] # Re: N'importe quoi…

    Posté par  . En réponse au lien Électricité bas carbone et vision politique en cette période de canicule. Évalué à 2. Dernière modification le 11 août 2020 à 14:11.

    Je ne comprends pas le but de cet argument.

    Le but de cet argument, c'est de montrer que le nucléaire représentant une petite partie de la production de l'énergie, avec a priori peu de chances de grandir significativement à l'échelle planétaire, semble être très importants pour certains (au vu des efforts d'argumentation) d'une façon disproportionnée à son utilité (du moins utilité écologique, qui est ce dont on parle). Je dis pas qu'il faut jeter l'idée à la poubelle, juste que si on le fait, eh bien on est sûr de pas perdre grand chose (pour ce qui est de l'écologie planétaire) et on peut transformer les efforts en polémique et marketting pour cette énergie de niche par une collaboration plus poussée avec le reste de la planète. Il y a plein d'idées sympas, mais toutes n'ont pas un impact qui mérite l'attention de la planète, comme si quelqu'un invente un gadget (avec risques rares sur la santé) qui réduit le CO2 de la respiration humaine, on sait que ça n'a pas de futur, aussi ingénieux que ça nous paraisse. Le nucléaire actuellement n'a même plus un futur économique vu la disposition internationale, donc bon, on peut être d'accord ou pas, mais c'est pas complètement déraisonnable de considérer le nucléaire comme une perte d'efforts pour les futures décennies.

  • [^] # Re: N'importe quoi…

    Posté par  . En réponse au lien Électricité bas carbone et vision politique en cette période de canicule. Évalué à 3. Dernière modification le 11 août 2020 à 12:46.

    Enfin bon, je vais m'arrêter là. Mais ce type de vidéo fait plus de mal que de bien au monde. Je la considère même nuisible (la vidéo, pas la personne, que je connais pas plus que cela mais qui ne m'a pas l'air d'être particulièrement une mauvaise personne) . Et je pense que cette personne réfléchit effectivement et a un avis argumenté et documenté. Je n'ai pas l'impression qu'il a été acheté par des industries nucléaires. Ou alors, si c'est le cas, c'est bien fait car on a plutôt l'impression d'avoir affaire à quelqu'un de raisonnable. Et en ce sens, je ne pense pas que ce soit de la "propagande pro nucléaire" comme disent certains dans les commentaires. Mais c'est ça qui rend cette vidéo d'autant plus nuisible. Avec toute la rhétorique de l'argumentation, des faits sourcés, etc. il peut en arriver à "persuader" des gens (plus sur les sentiments que les faits au final, car même s'il se base sur des faits, on voit bien que tout se base sur comment il les présente). Pire, à plusieurs endroits, il essaie clairement de discréditer ceux qui pensent autrement et ça par contre, ce n'est pas du tout acceptable si on veut vraiment une discussion calme et raisonnable. Enfin bon, je pense que cette personne a l'air de bonne foi et donc si par pur hasard, elle en venait à me lire, j'espère qu'elle lira mon commentaire avec un peu de recul et essaiera d'en comprendre les divers points. Peut-être — qui sait! — changera-t-il d'avis?

    C'est vrai que c'est généralement mieux de penser que les autres sont de bonne foi et qu'ils font des arguments fallacieux sans faire exprès, autrement, c'est généralement mauvais pour le débat. Encore faut-il que les éléments fallacieux ne rendent pas le débat impossible. Entre « acheté par des industries nucléaires » et totalement innocent, il y a tout un pan. J'ai pas vu la vidéo, mais si ton commentaire est fidèle à la source, j'aurais quand même du mal à imaginer qu'il ne soit pas un minimum dans le cas de la personne qui, convaincue de sa cause, se sent justifiée de glisser ici et là des éléments fallacieux. En d'autres termes, convaincre est plus important qu'informer. Quelqu'un qui fait ça n'agit pas en « bonne personne » dans mon dictionnaire, surtout lorsqu'il s'agit d'une personne qui est consciente de son influence et non sans un certain art en communication : une telle personne fairait particulièrement attention d'éviter tout élément fallacieux de son discours si elle valorisait l'honnêteté, c'est pas comme si un linuxfrien sort un argument fallacieux vite-fait pendant sa pause café.

  • [^] # Re: N'importe quoi…

    Posté par  . En réponse au lien Électricité bas carbone et vision politique en cette période de canicule. Évalué à 6.

    J'ai l'impression que ta réponse, et celle de la plupart des autres, passe à côté (ou trop vite) de l'argument principal : la sur-consommation d'énergie. Pour réfuter l'argument, il faut au minimum s'intéresser au pourcentage de consommation qu'on pourrait éliminer. Si ce pourcentage est petit, en effet, alors on pourrait dire que c'est hors sujet. Mais, pour autant que je sache, c'est plutôt le contraire : le pourcentage est énorme, au point que la quantité obtenue avec l'énergie nucléaire au final est assez négligeable, donc garder le nucléaire ou le mettre par terre va pas tellement changer la donne.

    Deux points : 1) la consommation électrique est faible par rapport à la non-électrique, 2) au niveau mondial, la part du nucléaire est faible même pour ce qui est de l'électrique. Conclusion, au niveau de la consommation totale mondiale le nucléaire, c'est que dalle.

    Je comprends qu'on puisse dire, ah mais oui, mais du moins en france, au moins pour ce qui est de l'électrique, le nucléaire est important et nous permet d'émettre moins de CO2. Sauf que, la question du CO2, c'est au niveau mondial qu'il faut la voir et là, aucune chance de voir la solution nucléaire avoir un quelconque impact à grande échelle internationale. Donc, personnellement, même si j'ai pas les connaissances pour assurer que le nucléaire est dangeureux ou non par rapport à d'autres énergies, j'ai l'impression que je peux par contre assurer que gaspiller des efforts à défendre cette énergie (du moins de la technologie actuelle) va avoir un impact négligeable à l'échelle planétaire, donc peut-être que ça serait mieux d'essayer de se concentrer sur des solutions plus facilement généralisables ; la première étant, réduire la consommation, la deuxième étant participer à améliorer et rendre moins problématiques les énergies qu'utilise le reste de la planète, plutôt que travailler tout seul dans son coin à une énergie qu'on rêverait de voir généralisée sans y croire.

    D'autant que pour résoudre la question du climat, il faudra consommer moins mais aussi décarboner des usages de base qui restent nécessaires comme l'industrie ou le transport. Et une partie de la solution (outre de baisse de consommation) est d'électrifier ces secteurs en partie avec de l'énergie bas carbone. Notamment le chauffage (pompes à chaleur) et une partie du transport comme ceux en commun.

    De mémoire, 1) le transport consomme beaucoup plus que nécessaire : le remplacement de voiture individuelle par transport public dans les villes et le remplacement des camions par des trains pour les longues distances, c'est pas une amélioration négligeable, ça aurait beaucoup plus d'effet pour décarbonner qu'une hypothétique électrification du secteur (il nous faudrait multiplier la part actuelle du nucléaire dans l'énergie totale d'un demi-ordre de grandeur même en france où le secteur est particulièrement présent).

    Tu parles de pratiques qui n'existent plus depuis longtemps en Europe. On a merdé par le passé sur le sujet (comme sur d'autres), en quoi est-ce un argument pour aujourd'hui ou demain ?

    Le passé nous dit non seulement de quelles erreurs est capable l'être humain, mais aussi qu'il est capable de faire les mêmes erreurs plusieurs fois. Vu que génétiquement on reste à peu près les mêmes, ça nous dit qu'on peut refaire les mêmes erreurs plus tard. C'est pas une garantie qu'on refera les mêmes erreurs, mais au minimum une bonne raison de considérer la probabilité non négligeable.

    Bref, peut-être que le nucléaire est pas si dangereux et qu'il y a de bonnes raisons de penser qu'on va pas refaire certaines erreurs, mais, avant de réfléchir si ça vaut le coup de faire des efforts pour évaluer la question et faire l'effort de vérifier ces affirmations, j'aimerais être au moins convaincu de son utilité et viabilité (tant d'un point de vue technique que politique) à grande échelle, autrement, c'est juste de la satisfaction intelectuelle.

  • [^] # Re: La fabrique du crétin digital

    Posté par  . En réponse au journal Les écrans et nos enfants. Évalué à 7.

    Le truc amusant, c'est que si la source de manque de stimulation chez l'enfant pour une activité donné (ici devant un écran), c'est le manque d'attention des parents (donc surtout dans les milieux pauvres), ça veut dire que le parent qui a le temps de s'inquiéter de l'effet des écrans sur son enfant, au point d'essayer de monitorer l'usage qu'il en fait, est un parent qui appartient a priori à la catégorie des parents qui consacrent pas mal de temps à leurs enfants, donc les résultats de l'étude ne lui sont probablement pas applicables.

    C'est assez rigolo comme situation : celui qui veut appliquer la science ne peut pas car les résultats ne parlent pas de lui, alors que celui qui pourrait l'appliquer ne l'envisage pas, car confronté à d'autres soucis.

  • [^] # Re: La fabrique du crétin digital

    Posté par  . En réponse au journal Les écrans et nos enfants. Évalué à 3.

    Certes, le language n'est pas fleuri, et ça demande pas de réflexions trop poussées, mais… est-ce si problématique que ça?

    Perso, je vois pas en quoi ce serait un problème en soi non plus, moi aussi j'ai appris plus d'anglais en jouant sur l'ordi qu'au collège et lycée avec les cours (et seulement jouant, j'ai jamais programmé ou autre jusqu'au bac). Et puis, pour un enfant, il y a plein de trucs imposés qui me semblent plus problématiques : je pense que c'est même bien plus douteux pour la santé mentale d'un enfant de lire du Zola et du Rousseau ou des histoires effrayantes comme le petit prince. J'ai appris plus sur la philosophie de la vie en lisant de la fantasy ou regardant des animes qu'avec les textes des lumières et compagnie.

    Je pense aussi que, ce qui compte, c'est de faire des choses qu'on trouve curieuses et amusantes (qui nous stimulent) et tant qu'on tombe pas dans l'excès, à mon avis, on est bon. Et quand je dis excès, c'est faire que la même chose (que ce soit téléphone, lecture, vidéo ou même étudier) pendant une période trop longue. Mais passer plusieurs mois 6h/jour (gardant un peu de temps pour un peu d'excercice) à jouer aux jeux vidéos, puis plusieurs mois surtout lecture, puis plusieurs mois à étudier comme un malade, puis passer des vacances à jouer aux échecs ou à s'amuser dehors, en fonction des envies du moment jusqu'à ce qu'on se lasse (ou qu'on commence à rêver d'échiquiers), je trouve ça plutôt sain : j'ai perso fait tous les trucs que j'ai listé et je suis jamais resté bloqué avec une seule obsession, sans pour autant que mes parents m'ait jamais imposé aucune restriction de temps pour une activité donnée. Par contre ils s'intéressaient à ce que je faisais et j'échangeais quotidiennement expériences et opinions.

  • [^] # Re: utilisation de la télé

    Posté par  . En réponse au journal Les écrans et nos enfants. Évalué à 3.

    Par contre depuis le collège, il est plus facile de lui arracher un bras que son portable … malgré nos insistances pressantes et menaces diverses

    Après, avec l'Éducation telle qu'elle marche de nos jours, le collège (et le lycée) en France est pas vraiment un environnement très stimulant, donc pendant cette période c'est pas surprenant que les enfants se tournent vers un outil qui permet des stimulations diverses brèves à tout moment (bien que pas très profondes) pour s'évader un peu d'une scolarité pesante. Je sais pas qu'elle est la solution, par contre : idéalement, trouver un autre moyen de stimuler l'enfant, mais c'est plus vite dit que fait (faut du temps pour ça et le temps libre ça manque souvent tant pour l'enfant comme pour les parents malheureusement).

  • [^] # Re: ça dépend selon Papa / Maman

    Posté par  . En réponse au journal Les écrans et nos enfants. Évalué à 5.

    Je me demande si les études sur ces questions prennent en compte le temps hors activité elle-même dédié à se remémorer ou imaginer des suites comme tu dis (ce qui arrive autant avec la lecture qu'avec une vidéo). Échanger avec d'autres personnes à propos d'un contenu aussi réactive la mémoire et nous pousse à reconstruire et à nous l'approprier (se souvenir de phrases ou scènes marquantes et savoir faire des parallèles dans la vie réelle ou lorsqu'on consomme d'autres contenus similaires).

    Bref, j'ai l'impression que tant la lecture comme la vidéo sont passives seulement si le contenu n'est pas suffisamment intéressant pour qu'on y repense ou qu'on est dans un environnement où on ne peut échanger avec personne à son propos. Réciproquement, si on fait quelque chose sans conviction et par ennui (consommation de masse solitaire en mode zombie), peut importe le média (écrit, oral ou vidéo) il y a peu de chances que ce soit stimulant ni source de créativité. D'ailleurs, c'est pas vraiment la qualité du contenu qui compte, mais ce que ça nous inspire et ce qu'on en fait (après certains contenus ont plus de chances de nous inspirer, mais ça dépend beaucoup de la personne).

  • [^] # Re: Monde diplomatique d'aout

    Posté par  . En réponse au journal Les écrans et nos enfants. Évalué à 4.

    Les « cinq mille », c'est façon de parler, ou les deux nombres coïncident vraiment ?

    Sinon, ce que tu dis me fait me demander si les études qui disent que passer trop d'heures devant un écran (avec l'approximation sans tenir compte du contenu), c'est mauvais (en vue de certains objectifs), prennent en compte la classe sociale. En d'autres termes, si un enfant passe autant d'heures devant un écran qu'un enfant de pauvre, mais avec la même attention d'un parent qu'un enfant de riche (conseil sur quoi faire devant l'écran et échanges à propos de ce qui est fait), qu'est-ce qu'on est encore capable d'affirmer ?

  • [^] # Re: un graphique utile de plus

    Posté par  . En réponse au journal Graphiques et cartes Grafana de l'évolution du COVID-19. Évalué à 2.

    Les colonies ne sont pas comptées, c'est des données pour la france métropolitaine a priori ; au pire les pertes militaires seraient comptées, mais en un seul mois elles ne devraient pas être à ce point significatives.

    Un report en bloc après coup pourrait l'expliquer, en effet.

    Après, j'ai cité ces années, car c'était plusieurs mois à la suite assez élevés : des années où ça monte au-delà des 60 mille pour au moins un mois en hiver, c'est pas normal mais il y en a quand même plusieurs déjà à l'époque (décembre 1969 c'est même presque 75000) et ça le reste (par exemple janvier 2017 dépasse d'un peu avril 2020 avec 66000). Le seul qui se démarque vraiment au point de paraître vraiment improbable, surtout par rapport à plein d'autres mois à la même époque, c'est janvier 1949 avec 87000.

  • [^] # Re: un graphique utile de plus

    Posté par  . En réponse au journal Graphiques et cartes Grafana de l'évolution du COVID-19. Évalué à 2.

    Arf, j'ai mal copié-collé l'url pour les données mensuelles mais je peux plus modifier : voilà. Au passage, je remarque à vue d'œil que certaines années, si les chiffres sont bons, il y a du y avoir des épidémies (ou autres catastrophes ?) assez terribles : par exemple en 1953 et 1949 il y a 11 et 7 mille morts de plus pour la même période (janvier-avril) que cette année, alors qu'il y avait quand même moins de population au total qu'aujourd'hui ; 1963 a été dur pour la même période aussi (5000 en moins que cette année seulement). Après, je sais pas si ça a beaucoup de sens de comparer juste cette période (déjà souvent l'épidémie de grippe commence en décembre).

  • [^] # Re: un graphique utile de plus

    Posté par  . En réponse au journal Graphiques et cartes Grafana de l'évolution du COVID-19. Évalué à 5. Dernière modification le 18 juin 2020 à 10:44.

    Comme il parle de 2020 dans son ensemble (tu prends juste la période d'épidémie), je suis allé vérifier sur le site de l'insee : si mes calculs sont bons, à partir des données mensuelles, on a 18000 décès en plus cette année au premier mai qu'en 2019. Après, c'est vrai que c'est quand même sensiblement moins que le nombre de décès attribués au covid (autour de 29000 si je me souviens bien). Un article de l'insee explique que pour analyser il faut regarder ce qui se passe avant et après. Ils émettent l'hypothèse que, comme la grippe de cette année a été clémente (plus douce que celle de 2019 qui était proche de la moyenne), elle « a épargné des personnes très fragiles, ce qui a sans doute accru la population à risque face à cette épidémie ». De plus, ils disent du coup qu'on pourrait par la suite constater “un « déficit de mortalité » correspondant aux vies écourtées par l’épidémie”, et concluent que « ce travail d’évaluation oblige à beaucoup d’humilité dans les projections aujourd’hui, et dans les interprétations demain. » Les chiffres (non définitifs) pour le mois de mai sont similaires à 2019.

    Bref, c'est encore tôt pour vraiment analyser et comparer même avec les chiffres toutes causes confondues (même s'ils sont en effet au moins fiables en soi).

  • [^] # Re: un graphique utile de plus

    Posté par  . En réponse au journal Graphiques et cartes Grafana de l'évolution du COVID-19. Évalué à 7. Dernière modification le 17 juin 2020 à 10:15.

    Même avec ça tu n'es pas vraiment sûr que ce sera comparable, encore faut-il qu'ils comptent tous la mortalité de la même façon : par exemple l'Espagne a changé sa façon de comptabiliser les décès quotidiens il y a peu et du coup il n'y en a plus ou presque : ils ne comptent plus forcément toutes les personnes âgées qui ont aussi d'autres pathologies (en gros, quand ils ne sont pas sûrs de quoi ils sont vraiment morts, il me semble que l'Allemagne a fait un peu pareil à un moment) et, en plus, les cas confirmés trop en retard ne sont plus reportés dans les données quotidiennes.

  • [^] # Re: lecteurs légers et alternatifs

    Posté par  . En réponse au journal Les epubs sous xfce: lecture et affichage des miniatures. Évalué à 3.

    Supporte les tables des matières (en ouvrant l'epub avec zathura)

    La nouvelle version de mupdf-gl gère aussi les tables des matières (raccourci o).

  • [^] # Re: lecteurs légers et alternatifs

    Posté par  . En réponse au journal Les epubs sous xfce: lecture et affichage des miniatures. Évalué à 3.

    En parlant de zathura et mupdf : est-ce qu'il y a moyen avec zathura de passer l'option pour la largeur des lignes dans l'epub ? La largeur par défaut est relativement passe-partout, mais un peu longue pour les romans, je trouve, et j'ai pas vu comment passer une option au backend spécifique pour l'epub.

    Sinon, utiliser mupdf directement marche aussi et on peut configurer largeur et hauteur des pages avec les options -W et -H et la taille de la police avec -S.

  • [^] # Re: Toujours aussi amusant

    Posté par  . En réponse au lien Le logiciel libre a-t-il une couleur politique ?. Évalué à 1.

    Démontre que je mets ma vision

    Ta vision, c'est que le moyen actuel (une licence respectant les 4 libertés) s'identifie à l'esprit du libre. L'esprit du libre existait avant les licences libres : c'est cet esprit qui leur a donné naissance. Les 4 libertés, c'est juste la meilleure façon exploitable dans le système actuel d'en exprimer des prérequis qui ait été trouvée. Ces 4 libertés ne sont probablement en toute généralité ni une condition suffisante, ni une condition nécessaire.

    L'esprit du libre à la base, c'est l'idée de partage des connaissances et que le logiciel ne doit pas être source d'inégalité (pouvoir du propriétaire du logiciel sur l'utilisateur), bref très similaire à l'idée du XIXème selon laquelle la propriété (d'une machine ou terrain) ne devait pas conférer de pouvoir au propriétaire sur l'utilisateur/travailleur ; idée qui a été source de plein d'idéologies politiques promouvant des moyens (plus ou moins pertinents) d'y parvenir. Tout comme pour les idéologies du XIXè, c'était pas évident de trouver des moyens pour le logiciel et, de même, on a réussi partiellement. Maintenant le mouvement open source confond le libre avec certains des moyens utilisés, c'est la méthode classique où pour tuer une idée, on se l'approprie : la même chose est arrivée avec certaines idéologies du XIXè (et c'est pas un phénomène nouveau, les romains ont déjà fait ça avant avec la religion catholique, par exemple).

  • [^] # Re: Oui mais non

    Posté par  . En réponse au journal De l'usage de la section Liens sur LinuxFr. Évalué à 6.

    Au fond, le libre à la base, c'est juste l'idée que personne ne doit avoir un pouvoir sur les autres du fait d'un logiciel. Les licences, les quatres libertés, tout ça, c'est juste des moyens imparfaits d'essayer d'y arriver sans y parvenir tout à fait.

  • [^] # Re: pour l'absence de genre c'est raté :-)

    Posté par  . En réponse au journal Mi kama sona e toki pona*. Évalué à 2. Dernière modification le 17 mai 2020 à 09:51.

    le Perl (ce langage de programmation a été conçu avec des principes linguistiques), mais il reste limité pour exprimer des sentiments :P

    On a quand même des poèmes ! ;-)