Ce que je trouve frappant, c'est à quel point il est facile, après coup, de minimiser les progrès des systèmes automatiques qui miment l'esprit humain. Il y a 15 ans, il était évident pour tous que créer une image à partir d'une description textuelle était de manière évidente une preuve d'intelligence (il faut comprendre le texte, et il faut composer l'image dont le texte était une description). Or, il s'avère maintenant que c'est à la portée d'un réseau de neurones bien entrainé. Du coup, c'est "évident" que ça n'est pas une tâche aussi complexe que ça.
Pareil pour chatGPT. Écrire un texte de 40 lignes rempli de platitudes sur un sujet d'actualité, c'est largement à sa portée. Sauf que jusqu'à maintenant, c'était des humains qui faisaient ça. Des articles sur des sites d'actualité sans intérêt, des introductions de rapports de stage, des dissertations de philosophie…
Sauf que bon, non, ça aussi ça n'était pas du tout aussi évident. Quand je corrige un rapport d'un stagiaire, ça ressemble souvent à du ChatGPT en pire (avec des fautes d'orthographe, de syntaxe, de construction de raisonnement…). Ça n'est pas du tout évident de faire du ChatGPT à la main, ça demande de l'expertise, de l'entrainement, et du temps, beaucoup plus de temps que le système automatique. Bien sûr, ChatGPT ne produit que des documents de type "rapport à la va-vite" ou "news sur un site publicitaire", il ne produit pas encore de thèses ou d'articles d'opinion. En fait, de part son fonctionnement, il semble ne pas pouvoir produire de texte original. Mais bon, il faut quand même réaliser un truc, c'est que la très grande majorité de la production écrite de l'humanité n'est pas bien originale. Il va falloir sacrément relever le niveau pour mériter notre casse-croute à la fin du mois, et ça ne risque pas de s'améliorer pour nous.
Ce qui me fait grincer des dents, c'est par exemple à quel point les gens du XIXe siècle étaient profondément convaincus que l'excellence à un jeu comme les échecs démontrait irréfutablement la puissance de l'esprit humain. Et on peut d'ailleurs lire qu'il semblait totalement impossible qu'une machine puisse donner le change, et que l'humanité serait détruite le jour où une machine y arriverait, parce que le jeu d'échecs était l'exemple ultime de l'intelligence. Depuis, le moindre smartphone met 500 points ELO au champion du monde d'échecs. On a survécu, mais nos certitudes ont carrément explosé. À chaque étape, on se raconte une histoire sur le mode "oui bon OK, si on réfléchit en fait ça n'était pas une tâche si dure que ça, ça n'est pas vraiment un signe d'intelligence", etc. Mais bon, arrêtons de tourner autour du pot quand même, avec de tels raisonnements ChatGPT est plus intelligent qu'une grande partie de la population—si on se fie à la capacité à répondre à des questions écrites; il pulvérise la plupart des lycéens à n'importe quel contrôle de n'importe quelle matière, il aurait probablement le bac, peut-être même avec mention. Quand on minimise ce truc, on se ment quand même pas mal, et on espère que ça ne va pas progresser trop vite quand même…
Fondamentalement, je me trompe peut-être et tu as peut-être d'accord. Mais force est de constater qu'on est beaucoup à penser comme toi beaucoup à penser comme moi.
Si ton argument c'est que la loi ne dit rien sur la question, on est d'accord. Mais quels sont les arguments de ceux qui pensent que ChatGPT enfreint le droit d'auteur? Aux US, le fair use est très protecteur (en gros, tu peux réutiliser ce que tu veux tant que tu es de bonne foi et que tes objectifs ne gênent pas les auteurs). Le fair-use est beaucoup plus souple que nos exceptions au droit d'auteur, il autorise certaines choses qui seraient interdites en France (comme par exemple reprendre des œuvres sous copyright dans des livres scolaires).
En France, le droit d'auteur est réservé aux œuvres de l'esprit, et une œuvre de l'esprit s'entend comme "œuvre de l'esprit humain" (pas de droit d'auteur pour les animaux, même les chimpanzés qui comprennent très bien qu'ils dessinent). Du coup, dans quel univers on peut qualifier la production d'un algorithme comme "œuvre de l'esprit"? Il me semble assez net qu'en droit Français au moins, sauf un retournement de jurisprudence extraordinaire, la production de ChatGPT n'est pas soumise au régime du droit d'auteur.
D'ailleurs, sur un sujet parallèle, il semble qu'il y a eu de sérieuses discussions autour d'un "artiste" qui créait des œuvres graphiques à partir de DALL-E. C'est quand même une question très proche. Si j'ai bien compris, il semblait se dessiner l'idée que ses œuvres étaient soumises au droit d'auteur parce qu'il était l'auteur de la requête qu'il avait transmis à DALL-E (le texte de description et de nombreuses étapes successives d'amélioration). Ça semble au moins compatible avec le droit; l'IA est un outil, et seul l'humain qui a utilisé l'outil peut revendiquer des droits, sous réserve de prouver que la manière dont il a utilisé l'outil était originale et non-triviale.
Bon, c'est beaucoup de bla bla pour dire que, factuellement, en effet, il n'existe aucune jurisprudence. Mais le fait que la jurisprudence n'existe pas est un argument très faible pour supposer l'illégalité du procédé, puisque s'il n'y a pas de procès (par exemple parce qu'on est sûr de perdre), alors il n'y a pas de jurisprudence.
À mon avis, les premiers procès, ça ne va pas être sur le caractère d'œuvre dérivée des algos d'IA, ça va être sur le caractère original des productions d'IA que des humains vont revendiquer comme leur travail. Mais je suis prêt à parier que pour gagner, ils vont devoir montrer par tous les moyens qu'ils ont modifié la production après coup, et qu'ils ont donc "ré-humanisé" le résultat de l'algo. Et ils seront obligés de faire ça parce qu'il semble assez évident que le produit brut d'une IA n'est pas une œuvre et n'est pas protégée par le droit d'auteur…
Au passage, si quelqu'un sait sous quel régime les photos prises par des systèmes automatiques (type photos satellites) sont protégées, ça m'intéresserait. Pour moi ce sont typiquement des documents qui ne sont pas des œuvres, et pourtant il y a tout un tas de copyright dessus. De même que les cartes IGN etc qui sont "reproduction interdite".
Le "flou" auquel tu fais référence m'a l'air assez fantasmé quand même. Imagine que tu apprends à programmer uniquement à partir de livres sous CC-BY, et que tu t'entraines sur un site sous GPL. Tu trouves un job de développeur, est-ce que le code que tu produis pour ton patron est automatiquement sous GPL? C'est absurde. Bah c'est pareil pour chatGPT. On ne peut pas diluer le droit d'auteur à l'infini. Si tu crées un texte en prenant un mot à Proust, un mot à Zola, un mot à Hugo, etc. jusqu'à avoir 2000 mots, ton texte n'est pas un travail dérivé de tous ces auteurs; comme tu n'as pas repris une partie assez substantielle d'aucune des œuvres, le droit d'auteur ne "contamine" pas ta production.
En fait, le code ou le texte produit par chatGPT n'a simplement pas de licence, ni d'auteur. Il n'est pas une œuvre de l'esprit, il ne reflète pas la personnalité d'un auteur. Quelque chose qui n'est pas une œuvre de l'esprit de ne peut pas être un travail dérivé d'une œuvre de l'esprit, donc je ne vois pas quel risque juridique il peut exister.
Éventuellement, le corpus de documents stocké sur les serveurs d'OpenAI peut être problématique si les documents en question ne pouvaient pas être copiés (mais auraient-il fait une erreur aussi grossière?). Mais comme les textes produits par chatGPT ne peuvent pas être attribués à une source particulière, il n'y a aucune raison d'imaginer qu'il existe un risque de réutiliser le produit de chatGPT.
Cela va sans dire, ça ne fonctionne que si l'AI n'est pas overfittée et qu'elle ne recrache pas des paragraphes entiers de sa base de données, comme le faisait l'outil de github. Mais là c'est plus un problème technique qu'un problème juridique.
L'impôt sur le patrimoine taxe le patrimoine sous toutes (ou la plupart) de ses formes. Ce n'est pas un impôt sur l'argent. Il évalue le patrimoine total (bien immobiliers, produits boursiers, bien immatériels, valeurs mobiliaires, etc). S'il n'est pas plafonné par les revenus, il peut donc t'obliger à vendre ton patrimoine pour le transformer en argent qui te servira à payer tes taxes.
Dans certains pays d'Europe il existe des taxes sur les comptes bancaires par exemple, qui représentent un impôt sur l'argent. Mais l'idée c'est plutôt d'avoir un taux d'intérêt négatif pour inciter à placer cet argent (à le faire re-rentrer dans l'économie).
De toutes manières, je ne suis pas en train de porter un jugement moral sur le principe de la spoliation (en fait, je n'ai pas d'avis réel sur la question; le bon moment pour ça serait de toutes manières la succession, mais ça impliquerait l'existence de règles contraignantes pour ce qu'on peut donner et à qui on le donne de son vivant, ce qui reste attentatoire au principe de la propriété). J'essaye juste d'expliquer que c'est complètement illusoire de dire «il suffit de prendre aux riches», parce que non, il ne suffit pas de prendre. Pour une raison ou pour une autre, notre constitution protège assez fortement la propriété: on a le droit constitutionnel d'être riche, on a le droit de faire fructifier son patrimoine pour être encore plus riche, et l'État n'a pas le droit de décider que les riches ont trop de biens et qu'on peut en prendre une partie pour les redistribuer. La seule chose que l'État a le droit de faire, c'est de faire en sorte que les riches deviennent encore plus riches un peu moins vite. Ce que la consitution ne dit pas, c'est à quel point la mondialisation a créé une sorte de concurrence entre États, et que c'est difficile de taxer les riches tout en essayant d'attirer les capitaux. Sans compter que les gouvernants des États développés viennent rarement des classes sociales défavorisées, ce qui les incite peu à essayer de renverser la table…
Bah pas forcément, c'était pas un bug, c'était exactement le genre de personnes qui étaient visées par l'ISF:
* Très gros patrimoine (de mémoire, quelque chose comme > 1.5M€?)
* Résidences secondaires (l'ISF ne visait pas les résidences principales)
* Gros revenus (puisque l'ISF était plafonné par un % des revenus)
C'était peut-être une bonne idée pour eux d'aller se plaindre dans la presse, mais quand on parle de taxer les riches et de ralentir l'accumulation d'un patrimoine démesuré, c'est exactement ça.
Sauf que les revenus du patrimoine peuvent être taxés et qu'ils ne le sont pas assez et moins que ceux du travail ! L'argument est donc nul et non avenu.
En France, ou de manière générale? Les "revenus du patrimoine", c'est large. Les plus-values boursières sont taxées à 30% je crois, ce qui est plus que les bas salaires mais moins que les hauts salaires. Les profits reversés en dividendes sont taxés 65%, donc plus que les salaires (50% de taxe sur les bénéfices et 30% de prélèvements). Les placements financiers, ça doit être autour de 30% également, non? Peut-être moins sur certains (livrets, assurance vie…).
Honnêtement, je n'ai jamais compris pourquoi le boursicotage était moins taxé que les dividendes.
Les taxes sur les droits de succession sont aussi assez basses, mais ça n'est pas un revenu du patrimoine.
Mais c'est gentil de soutenir de pauvres milliardaires.
Tu me laisses un espace entre «ne pas être d'accord avec des slogans populistes» et «soutenir de pauvres milliardaires»?
Tes milliardaires, tu ne peux pas leur prendre leur argent. En France, tu peux taxer leurs revenus à une hauteur qui n'est pas considérée comme "spoliatrice" par le conseil constitutionnel (de 50 à 75%), mais tu ne peux pas les priver de leur propriété. Je ne pense pas que la déclaration des droits de l'Homme ait été rédigée pour protéger les milliardaires, mais protéger les milliardaires est probablement une conséquence logique de l'idée de protéger tout le monde. Un peu comme de permettre à un violeur d'enfant d'être défendu par un avocat et éventuellement libéré en cas de vice de procédure. Défendre la présence d'un avocat, ça n'est pas soutenir les violeurs d'enfants.
Ça m'étonnerait qu'il paye beaucoup d'impôts en France…
De toutes manières, les impôts sur le revenu, ça ne touche que le revenu. Pour toucher le patrimoine, il faudrait taxer le patrimoine, ce qui n'est possible qu'à la hauteur des revenus de toutes manières (c'était le cas pour l'ISF). C'est une jurisprudence constante du conseil constitutionnel, et c'est basé sur les articles 2 et 17 de la déclaration des droits de l'Homme, qui a valeur constitutionnelle.
Pour info, l'article 17: Art. 17. La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité..
Inviolable et sacré, rien que ça. Du coup, toutes les idées du style "on prend 50% de la fortune des milliardaires et on éradique la faim dans la monde", c'est dans un univers parallèle, parce que faire sortir la déclaration des droits de l'Homme de la constitution, ça va pas être une partie de rigolade…
Ce n'est pas de la fraude, c'est de l'"abus de droit fiscal". Le recours à l'abus de droit reste très encadré, ce qui est logique étant donné la portée de ce genre de procédure (c'est une atteinte à l'état de droit: normalement, ce qui n'est pas interdit par la loi doit être autorisé).
En particulier, il faut prouver que la procédure a pour unique objectif d'échapper à l'impôt. Dans les faits, ce n'est pas très difficile de justifier un montage financier; il suffit d'écrire dans un compte-rendu officiel quelconque que "M. Crésus, actionnaire principal, pense qu'il serait bénéfique pour l'entreprise de lui associer l'image d'une ambiance estivale. Il propose donc de domicilier le siège social dans un lieu de vacances, par exemple les îles Bahamas où il aime passer quelques semaines par an avec sa famille, et où il a quelques attaches personnelles, notamment une place réservée pour son yacht dans la marina. Cette disposition est acceptés à l'unanimité", et paf, bon courage pour prouver l'abus de droit.
Je ne trouve pas ça vraiment paradoxal. L'optimisation fiscale est légale, et souvent même encouragée (dans la mesure où les niches fiscales sont en général créees pour justement être utilisés pour leur effet incitatif). Bien sûr, ça n'est pas le cas des comptes off-shores etc.
Par ailleurs, même en étant seul propriétaire d'une entreprise, ça n'est pas du tout évident de ne pas faire des choses que tous les concurrents font. Tu vas créer un doute chez le personnel, qui va également se demander pourquoi tu préfères faire des cadeaux à l'État plutôt que de redistribuer les bénéfices aux employés. Tu vas perdre le support des investisseurs, et tu prends le risque de passer pour un hypocrite le jour où l'entreprise va moins bien et que tu vas te mettre à chercher des économies fiscales.
Quand tu as juste des parts dans une grosse boîte, j'imagine que tu peux essayer une fois lors d'un conseil d'administration émettre l'idée de payer les impôts "de base". Ça m'étonnerait que tu puisses le faire deux fois; les autres vont te regarder comme si tu étais un demeuré et plus aucune de tes propositions ne sera jamais considérée.
Évidemment, ça peut être une stratégie de com', une sorte de "tax washing": tu écris sur les paquets des produits que tu vends "Paye ses impôts en France", ou quelque chose comme ça. Pas sûr que ça soit bien vertueux…
Le problème, c'est que tout ce que tu écris est vrai, mais la seule conclusion logique qui semble s'en dégager est que seule une gestion autoritaire ou monopolistique permettrait de gérer efficacement le problème. Quand Microsoft sortait une nouvelle version de Windows, tout le monde sortait une nouvelle version de son logiciel compatible Windows X+1. Pas besoin de gérer les anciennes versions, pas besoin de patcher, la montée des versions se fait de manière synchronisée avec l'OS, et de toutes manières à quoi bon boucher les trous des vieilles versions des logiciels quand ces versions tournent sur un OS obsolète et troué?
Ce que j'ignore, c'est quelle part de cette complexité d'interdépendance des éléments des systèmes qu'on utilise au quotidien est inutile. Sur mon Ubuntu, firefox dépend de 228 paquets (en comptant les dépendances récursives)! Comment imaginer que ça puisse être gérable sans garantie de compatibilité montante et descendante de la plupart de ces dépendances?
Et ce n'est pas pour rien que Snap et Flatpak poussent et sont poussés car ça résout certaines de ces difficultés de maintenance.
Bah du coup on ne contrôle même plus les mises à jour des zillions de dépendances de chaque logiciel. C'est comme considérer que l'amputation est une solution à un problème de cor au pied : en effet, le problème a disparu.
Après c'est un modèle qu'on avait il y a 50~70 ans. On l'a quitté aussi par confort.
Il y a 50-70 ans, le niveau de vie et de pauvreté était très différent. Le pouvoir d'achat était très différent. Une partie des logements n'avaient pas d'eau chaude, une partie n'avait pas d'eau froide, il y en avait même sans eau courante ou sans électricité.
Alors oui, on peut tout qualifier de confort si tu veux, mais moi je refuse de parler de confort quand ça joue sur l'espérance de vie, sur l'accès à la culture, sur la qualité et la quantité de la nourriture, sur le ratio travail/loisirs, ou sur le temps consacré à la vie familiale. La machine à laver vs le lavoir, c'est du confort aussi si on pousse le bouchon. Si la machine à laver ça n'est pas du confort, alors pourquoi avoir une vidéo qui s'affiche en 0.5s plutôt qu'en 5s, ça c'est du confort? 5 secondes, ça n'est pas grand chose, mais c'est quand même 5 secondes totalement inutiles, passées à regarder un écran vide. Du coup, je ne crois pas que ça soit très constructif de classer les choses en confort/non confort, parce que ça ne mène pas à grand chose (sauf pour faire passer la pensée écologique comme l'excuse justifiant d'une idéologie rétrograde, ce qui n'est même pas complètement faux parfois).
On passe clairement d'une logique d'achat à une logique d'investissement et clairement si les premiers prix de vélos étaient à se prix la pratique serait bien moins démocratisée.
Surtout qu'au dela de l'usure et de l'entretien normal, un vélo ça se vole et ça s'accidente. Il existe donc toujours un risque de voir son investissement disparaitre d'un coup en cas de pépin. Ça appelle à la souscription d'une assurance vélo, mais une assurance à un coût. Je ne trouve franchement pas ce modèle très attirant. Tu achètes une machine à laver pour 10k€ parce que tu vas la garder à vie; tu fais passer le réparateur tous les ans pour l'entretien, tu dois signer un contrat d'assurance, et tu es bien dans la mouise si la technologie change et que tu trouves bien pratique ou écologique d'acheter une machine plus récente.
Il y a un exemple ou l'obsolescence peut avoir du bon : le fait que les chaudières doivent être remplacées tous les 15 ou 20 ans assure qu'on puisse sortir du chauffage au fioul à cette perspective, par exemple. Si les chaudières étaient increvables, il faudrait demander aux gens de remplacer leur chaudière fonctionnelle qu'ils ont acheté une fortune. Idem pour l'automobile et tous les machins technologiques qui évoluent, parfois dans le bon sens (typiquement, les perfs et le rendement des réfrigérateurs).
Ou plus simplement, les gens pigent pas les licences.
Bof, là on ne parle pas de détails de compréhension. Sur la page web de leur projet, ils disent qu'ils sont open source (même si pas libres), et ils disent texto qu'on peut reprendre et exécuter le code. Et sur Github, ils répondent qu'on ne peut as s'autohéberger parce que le code n'est pas public. C'est pas un débat de juriste sur un paragraphe de la GPL-v3…
Mais bon, au final, leur licence "open source" n'est pas très claire, parce qu'ils interdisent les serveurs concurrents, et pas seulement les serveurs publics et/ou commerciaux. Il ne me semble pas clair du tout s'il est autorisé de fournir le service en interne dans une entreprise par exemple. Ceci étant dit, c'est bien là la limite de ce genre de clauses, ils n'ont en pratique aucun moyen de savoir ce que tu fais avec leur code, et c'est tant mieux.
Est-ce qu'un éditeur logiciel n'a jamais garanti la correction des bugs? Si le logiciel est trop buggé pour être utilisé, tu peux probablement demander le remboursement pour vice caché. Et si le bug est introduit lors d'une mise à jour, ton seul espoir est de downgrader. Mais ça m'étonnerait qu'une entreprise (hors contrat pro) s'engage contractuellement à quoi que ce soit.
Dans la mesure ou la durée du support est sensiblement la même que pour les concurrents, non, je ne pense pas. Tu vends un produit plus cher sur la base de sa durée de vie, de sa réparabilité, et de la disponibilité des pièces détachées, avec en arrière-plan l'argument "c'est plus cher, mais vous allez le garder plus longtemps". Or, même si on trouve les pièces détachées, le téléphone va rapidement souffrir d'obsolescence logicielle : il ne va plus fonctionner avec les nouvelles normes sans fil, avec les nouvelles applications, et un jour tu auras un appareil qui fonctionne physiquement mais qui a perdu des fonctionnalités en pratique par rapport au moment où tu l'avais acheté. Tu peux reporter la faute sur qui tu veux, mais au final c'est quand même le vendeur qui n'a pas tenu sa promesse.
Ton argument pourrait se défendre si on parlait de 15 ans de support. Mais là, si j'ai bien compris, on parle de 3 ans de support pour les derniers acheteurs.
We remain committed to all components in our integration registry being source-available.
Under the Pipedream Source Available License, you can access, modify, or redistribute the source code.
Et dans la réponse à la demande d'autohébergement,
The pipedream.com hosted service is primarily closed-source at the moment.
Du coup, il doit y avoir plusieurs licences (?), et "all components in our integration registry" ne couvre pas la partie serveur (?). Ou alors c'est du bullshit et ils font tout ce qu'ils peuvent pour dire que c'est opensource sans que ça soit opensource.
Bah j'imagine que la nuance est trop technique pour la plupart des décideurs. Personnellement, j'utilise quelques plateformes commerciales sans me poser plus de questions que ça : github, overleaf, etc. Mais je sais que s'ils merdent (et que j'ai fait mes backups à temps, hum hum), je peux rapatrier mes projets et faire plus ou moins ce que je faisais avant sans leurs outils, en moins pratique peut-être.
Si par contre le fournisseur de service propose ses propres outils, alors les services d'hébergement sont 100% liés au produit logiciel, c'est la certitude d'aller vers une situation merdique (la seule incertitude, c'est quand). En faisant ça, tu te mets volontairement dans une situation de dépendance totale; ils peuvent augmenter leurs tarifs de 300%, t'imposer des conditions insupportables, le coût de migration est énorme. Pourquoi certains ne comprennent pas ça me dépasse un peu, et la seule explication que je voie c'est qu'ils ne connaissent pas la technologie sous-jacence, et ne savent pas s'ils peuvent faire tourner la même en local ou non.
Quelques jours plus tard, je reçois une réponse avec un code promo pour 6 mois Pro gratuit.
Super. Du coup, si le service s'arrête (parce que c'est trop cher, parce que la boîte coule, parce qu'elle est rachetée par un Gafam, etc), bah tu perds tout.
Du code ni portable ni réutilisable, c'est carrément impressionnant. Système à fuir absolument.
… mais ça reste un peu de la bouillie de mots (qu'est-ce que tu veux dire par "vend comme besoin"?). Une entreprise a un catalogue, elle décide ce qu'elle met dans son catalogue, et décide ce qu'elle préfèrerait te vendre dans ce catalogue (parce que les marges sont plus grosses sur certains produits par exemple). Du coup, elle va mettre ces produits en avant, organiser le catalogue de manière à ce que tu penses que c'est une meilleure affaire, etc. Si elle arrive à te faire changer d'avis et à te convaincre qu'il vaut mieux acheter A que B, alors tant mieux pour elle. Tu n'es pas volé, tu as payé pour A et tu as A; si tu voulais B il fallait acheter B. Surtout que pour une voiture tu as un délai de réflexion…
Si le marketing était si puissant, j'achèterais des fenêtres double vitrage à chaque coup de fil d'un call center.
C'est évident que les modèles d'entrée de gamme servent d'étalon pour t'inciter à prendre plus gros. Si tu veux un modèle d'entrée de gamme, on va te le vendre. Si tu ne sais pas ce que tu veux, le commercial va t'"aider" à choisir. Mais globalement, si les constructeurs auto ne font pas de voiture à 5000€, c'est qu'ils peuvent te vendre des voitures à 15000€.
l'indépendance de la justice n'a rien avoir avec ce concept d'avoir plagié la commission.
Ça n'a pas "rien à voir". Le texte de la décision de justice est un copié-collé d'une décision antérieure, rédigée AVANT le procès en Inde. Ça ouvre quand même un doute sur le fait que le juge ait statué sur le fond sur la base des seuls éléments apportés au procès.
SI c'était le cas cela signifierait qu'il faudrait a chaque fois un jugement différent pour les memes délits
C'est le principe de l'individualisation des peines. En tout cas, absolument rien n'impose que le jugement doit être identique pour le même délit, et ça n'a rien à voir avec l'égalité devant la loi (on est égaux devant la loi, et indépendamment, on a le droit à avoir des peines individualisées).
Et absolument rien non plus n'impose que le même délit commis par la même personne doive toujours déboucher sur les mêmes peines (autrement, à quoi servirait l'appel?).
Mais là, la question ne se pose pas, ce n'est pas le jugement de quelqu'un qui a commis le même délit sous le même régime légal qui a été copié, c'est le jugement du même délit par le tribunal d'un pays différent. C'est quand même anormal, tu ne peux pas dire que la réglementation sur un sujet aussi pointu est suffisamment semblable en Europe et en Inde pour que le juge rédige les mêmes conclusions. La rédaction de conclusions individualisées, c'est la seule garantie que le juge a bien pris sa décision seulement en fonction de ce qui s'est dit au procès. C'est une question de forme, mais la justice ne peut pas augmenter sa productivité en copiant-collant des trucs qui trainent à droite ou à gauche sur le même sujet.
soi disant faire un jugement différent parce 'qu'on est pas la commission européenne"
Les peines sont forcément différentes, j'imagine, donc ce n'est pas "le même jugement". C'est juste que la justice doit refaire le travail pour chaque procès, c'est le principe. Et que reprendre des conclusions rédigées par une autre juridiction, ça pose un doute sur si le travail a bien été refait.
En gros ils essayent de noyer le poisson
C'est évident, mais c'est le principe de l'état de droit. On a le droit à un procès équitable même si on est coupable. L'étape d'après, c'est quoi? "Puisque vous êtes coupable, on ne va pas s'embêter à faire un procès dans les formes, allez zou, copié-collé de la première instance et je rentre chez moi plus tôt."
C'est peut-être particulier avec l'automobile, mais je ne pense même pas : il y a juste un décalage entre ce que les gens pensent vouloir acheter et ce qu'ils achètent quand ils ont le choix.
Typiquement, les voitures neuves sont disponibles avec plusieurs niveaux de finition: niveau de base, confort, luxe, et sport. Le truc rationnel serait de se dire que la majorité des gens trouvent que leur budget bagnole est trop élevé, qu'une voiture est un objet fonctionnel, et que c'est inconcevable de mettre 3000 euros de plus pour avoir un tableau de bord en plastique brossé et des miroirs de rétroviseurs motorisés. Bah c'est le contraire en fait, les options de base sont complètement délaissées, parce que ça fait pauvre, et qu'ils sont d'accord pour payer plus pour avoir tout un tas de trucs inutiles. Pareil pour la motorisation, le moteur de base est toujours largement suffisant, il est plus léger, plus fiable, et consomme moins. Mais non, "ohlala 100 cv c'est un veau", "passer de 0 à 50km/h en 2 secondes est une question de sécurité", etc.
Bref, si tu laissais les clients designer les modèles de voiture, ils proposeraient bien des voitures légères, pas chères, sobres, et sans gadgets. Sauf que ça n'est pas les voitures qu'ils achèteraient. Les gens du marketing le savent bien, et c'est pour ça qu'ils proposent dans les catalogues des modèles de voiture (motorisation et équipement de base) dont le rôle est de ne pas être choisis.
des simples engrenages coniques font aussi bien l'affaire.
J'ai toujours entendu dire que c'était mécaniquement douteux, à cause du couple (il faut que l'axe des engrenages soit très très solide).
À ce que j'ai lu, aucun des systèmes alternatifs (à courroie, à engrenages, à cardan, ou à dynamo -> fil -> moteur électrique) n'a un rendement aussi élevé et un poids aussi faible que la transmission à chaîne. Les vélos de compet ont adopté plein d'innovations (roues lenticulaires, pédalier elliptique, etc), mais ils gardent la chaîne.
Les pannes, c'est la version technique qu'un problème plus profond: l'accès au site via un système comme Woob est interdit par les conditions générales d'utilisation. Quand c'est un truc où tu es le produit, comme Twitter, tu ne risques que l'exclusion, pas de préjudice majeur. Quand c'est ta banque, j'imagine qu'ils peuvent te couper ton accès web (en tout cas, c'est ce que je ferais si j'étais la banque).
Même si les applications et sites bancaires ne sont pas pratiques, ils sont un élément majeur de la sécurité de l'accès aux données et aux autorisations bancaires. Un bug dans Woob, et paf, un virement n'est pas fait, ou est fait 5000 fois, toutes les cartes sont mises en opposition, bref, ça peut rapidement être l'horreur, et je ne vois pas comment on peut rattraper ça, puisque l'utilisation de ces logiciels est interdite.
Être soumis au droit d'auteur ne signifie pas qu'il n'y a pas possibilité de le lire.
C'est d'ailleurs le cas pour les normes; elles sont soumises au droit d'auteur mais tu es parfois dans l'obligation de les connaitre et de les appliquer.
Si, c'est presque ce que je fais, presque exclusivement en ville avec un tas de carrefours à feux, et ça a tenu 50.000 kilomètres sans problème !
Du coup, tu anticipes et tu te mets sur le gros pignon en tournant les pédales pendant le freinage? Ça t'oblige ensuite à interrompre ton effort à l'accélération pour passer les vitesses? Ça ne me semble pas très pratique…
Après tout, c'est une pièce qui ne fait que bouger selon un ressort et un câble.
Mécaniquement, monter sur un pignon plus gros c'est quand même pas jojo… Le dérailleur va pousser la chaîne par dessus les dents du pignon, il y a toujours un moment où ça frotte et où la chaine est zigzag, ça peut même parfois rester un peu entre les deux si le dérailleur n'est pas parfaitement réglé… Je ne sais pas exactement combien le passage de vitesse contribue à l'usure de la transmission. Est-ce qu'il faut changer un pignon fixe (type Nexus) à la même fréquence qu'une cassette?
# C'est évident... après coup
Posté par arnaudus . En réponse au journal Mon avis sur chatGPT. Évalué à 10.
Ce que je trouve frappant, c'est à quel point il est facile, après coup, de minimiser les progrès des systèmes automatiques qui miment l'esprit humain. Il y a 15 ans, il était évident pour tous que créer une image à partir d'une description textuelle était de manière évidente une preuve d'intelligence (il faut comprendre le texte, et il faut composer l'image dont le texte était une description). Or, il s'avère maintenant que c'est à la portée d'un réseau de neurones bien entrainé. Du coup, c'est "évident" que ça n'est pas une tâche aussi complexe que ça.
Pareil pour chatGPT. Écrire un texte de 40 lignes rempli de platitudes sur un sujet d'actualité, c'est largement à sa portée. Sauf que jusqu'à maintenant, c'était des humains qui faisaient ça. Des articles sur des sites d'actualité sans intérêt, des introductions de rapports de stage, des dissertations de philosophie…
Sauf que bon, non, ça aussi ça n'était pas du tout aussi évident. Quand je corrige un rapport d'un stagiaire, ça ressemble souvent à du ChatGPT en pire (avec des fautes d'orthographe, de syntaxe, de construction de raisonnement…). Ça n'est pas du tout évident de faire du ChatGPT à la main, ça demande de l'expertise, de l'entrainement, et du temps, beaucoup plus de temps que le système automatique. Bien sûr, ChatGPT ne produit que des documents de type "rapport à la va-vite" ou "news sur un site publicitaire", il ne produit pas encore de thèses ou d'articles d'opinion. En fait, de part son fonctionnement, il semble ne pas pouvoir produire de texte original. Mais bon, il faut quand même réaliser un truc, c'est que la très grande majorité de la production écrite de l'humanité n'est pas bien originale. Il va falloir sacrément relever le niveau pour mériter notre casse-croute à la fin du mois, et ça ne risque pas de s'améliorer pour nous.
Ce qui me fait grincer des dents, c'est par exemple à quel point les gens du XIXe siècle étaient profondément convaincus que l'excellence à un jeu comme les échecs démontrait irréfutablement la puissance de l'esprit humain. Et on peut d'ailleurs lire qu'il semblait totalement impossible qu'une machine puisse donner le change, et que l'humanité serait détruite le jour où une machine y arriverait, parce que le jeu d'échecs était l'exemple ultime de l'intelligence. Depuis, le moindre smartphone met 500 points ELO au champion du monde d'échecs. On a survécu, mais nos certitudes ont carrément explosé. À chaque étape, on se raconte une histoire sur le mode "oui bon OK, si on réfléchit en fait ça n'était pas une tâche si dure que ça, ça n'est pas vraiment un signe d'intelligence", etc. Mais bon, arrêtons de tourner autour du pot quand même, avec de tels raisonnements ChatGPT est plus intelligent qu'une grande partie de la population—si on se fie à la capacité à répondre à des questions écrites; il pulvérise la plupart des lycéens à n'importe quel contrôle de n'importe quelle matière, il aurait probablement le bac, peut-être même avec mention. Quand on minimise ce truc, on se ment quand même pas mal, et on espère que ça ne va pas progresser trop vite quand même…
[^] # Re: Assez consensuel
Posté par arnaudus . En réponse au journal Mon avis sur chatGPT. Évalué à 4.
Si ton argument c'est que la loi ne dit rien sur la question, on est d'accord. Mais quels sont les arguments de ceux qui pensent que ChatGPT enfreint le droit d'auteur? Aux US, le fair use est très protecteur (en gros, tu peux réutiliser ce que tu veux tant que tu es de bonne foi et que tes objectifs ne gênent pas les auteurs). Le fair-use est beaucoup plus souple que nos exceptions au droit d'auteur, il autorise certaines choses qui seraient interdites en France (comme par exemple reprendre des œuvres sous copyright dans des livres scolaires).
En France, le droit d'auteur est réservé aux œuvres de l'esprit, et une œuvre de l'esprit s'entend comme "œuvre de l'esprit humain" (pas de droit d'auteur pour les animaux, même les chimpanzés qui comprennent très bien qu'ils dessinent). Du coup, dans quel univers on peut qualifier la production d'un algorithme comme "œuvre de l'esprit"? Il me semble assez net qu'en droit Français au moins, sauf un retournement de jurisprudence extraordinaire, la production de ChatGPT n'est pas soumise au régime du droit d'auteur.
D'ailleurs, sur un sujet parallèle, il semble qu'il y a eu de sérieuses discussions autour d'un "artiste" qui créait des œuvres graphiques à partir de DALL-E. C'est quand même une question très proche. Si j'ai bien compris, il semblait se dessiner l'idée que ses œuvres étaient soumises au droit d'auteur parce qu'il était l'auteur de la requête qu'il avait transmis à DALL-E (le texte de description et de nombreuses étapes successives d'amélioration). Ça semble au moins compatible avec le droit; l'IA est un outil, et seul l'humain qui a utilisé l'outil peut revendiquer des droits, sous réserve de prouver que la manière dont il a utilisé l'outil était originale et non-triviale.
Bon, c'est beaucoup de bla bla pour dire que, factuellement, en effet, il n'existe aucune jurisprudence. Mais le fait que la jurisprudence n'existe pas est un argument très faible pour supposer l'illégalité du procédé, puisque s'il n'y a pas de procès (par exemple parce qu'on est sûr de perdre), alors il n'y a pas de jurisprudence.
À mon avis, les premiers procès, ça ne va pas être sur le caractère d'œuvre dérivée des algos d'IA, ça va être sur le caractère original des productions d'IA que des humains vont revendiquer comme leur travail. Mais je suis prêt à parier que pour gagner, ils vont devoir montrer par tous les moyens qu'ils ont modifié la production après coup, et qu'ils ont donc "ré-humanisé" le résultat de l'algo. Et ils seront obligés de faire ça parce qu'il semble assez évident que le produit brut d'une IA n'est pas une œuvre et n'est pas protégée par le droit d'auteur…
Au passage, si quelqu'un sait sous quel régime les photos prises par des systèmes automatiques (type photos satellites) sont protégées, ça m'intéresserait. Pour moi ce sont typiquement des documents qui ne sont pas des œuvres, et pourtant il y a tout un tas de copyright dessus. De même que les cartes IGN etc qui sont "reproduction interdite".
[^] # Re: Assez consensuel
Posté par arnaudus . En réponse au journal Mon avis sur chatGPT. Évalué à 4.
Le "flou" auquel tu fais référence m'a l'air assez fantasmé quand même. Imagine que tu apprends à programmer uniquement à partir de livres sous CC-BY, et que tu t'entraines sur un site sous GPL. Tu trouves un job de développeur, est-ce que le code que tu produis pour ton patron est automatiquement sous GPL? C'est absurde. Bah c'est pareil pour chatGPT. On ne peut pas diluer le droit d'auteur à l'infini. Si tu crées un texte en prenant un mot à Proust, un mot à Zola, un mot à Hugo, etc. jusqu'à avoir 2000 mots, ton texte n'est pas un travail dérivé de tous ces auteurs; comme tu n'as pas repris une partie assez substantielle d'aucune des œuvres, le droit d'auteur ne "contamine" pas ta production.
En fait, le code ou le texte produit par chatGPT n'a simplement pas de licence, ni d'auteur. Il n'est pas une œuvre de l'esprit, il ne reflète pas la personnalité d'un auteur. Quelque chose qui n'est pas une œuvre de l'esprit de ne peut pas être un travail dérivé d'une œuvre de l'esprit, donc je ne vois pas quel risque juridique il peut exister.
Éventuellement, le corpus de documents stocké sur les serveurs d'OpenAI peut être problématique si les documents en question ne pouvaient pas être copiés (mais auraient-il fait une erreur aussi grossière?). Mais comme les textes produits par chatGPT ne peuvent pas être attribués à une source particulière, il n'y a aucune raison d'imaginer qu'il existe un risque de réutiliser le produit de chatGPT.
Cela va sans dire, ça ne fonctionne que si l'AI n'est pas overfittée et qu'elle ne recrache pas des paragraphes entiers de sa base de données, comme le faisait l'outil de github. Mais là c'est plus un problème technique qu'un problème juridique.
[^] # Re: Réponse de B. Le Maire
Posté par arnaudus . En réponse au lien Plus de 200 millionnaires & milliardaires réclament à payer davantage de taxes pour "le bien commun". Évalué à 3.
L'impôt sur le patrimoine taxe le patrimoine sous toutes (ou la plupart) de ses formes. Ce n'est pas un impôt sur l'argent. Il évalue le patrimoine total (bien immobiliers, produits boursiers, bien immatériels, valeurs mobiliaires, etc). S'il n'est pas plafonné par les revenus, il peut donc t'obliger à vendre ton patrimoine pour le transformer en argent qui te servira à payer tes taxes.
Dans certains pays d'Europe il existe des taxes sur les comptes bancaires par exemple, qui représentent un impôt sur l'argent. Mais l'idée c'est plutôt d'avoir un taux d'intérêt négatif pour inciter à placer cet argent (à le faire re-rentrer dans l'économie).
De toutes manières, je ne suis pas en train de porter un jugement moral sur le principe de la spoliation (en fait, je n'ai pas d'avis réel sur la question; le bon moment pour ça serait de toutes manières la succession, mais ça impliquerait l'existence de règles contraignantes pour ce qu'on peut donner et à qui on le donne de son vivant, ce qui reste attentatoire au principe de la propriété). J'essaye juste d'expliquer que c'est complètement illusoire de dire «il suffit de prendre aux riches», parce que non, il ne suffit pas de prendre. Pour une raison ou pour une autre, notre constitution protège assez fortement la propriété: on a le droit constitutionnel d'être riche, on a le droit de faire fructifier son patrimoine pour être encore plus riche, et l'État n'a pas le droit de décider que les riches ont trop de biens et qu'on peut en prendre une partie pour les redistribuer. La seule chose que l'État a le droit de faire, c'est de faire en sorte que les riches deviennent encore plus riches un peu moins vite. Ce que la consitution ne dit pas, c'est à quel point la mondialisation a créé une sorte de concurrence entre États, et que c'est difficile de taxer les riches tout en essayant d'attirer les capitaux. Sans compter que les gouvernants des États développés viennent rarement des classes sociales défavorisées, ce qui les incite peu à essayer de renverser la table…
[^] # Re: Réponse de B. Le Maire
Posté par arnaudus . En réponse au lien Plus de 200 millionnaires & milliardaires réclament à payer davantage de taxes pour "le bien commun". Évalué à 2.
Bah pas forcément, c'était pas un bug, c'était exactement le genre de personnes qui étaient visées par l'ISF:
* Très gros patrimoine (de mémoire, quelque chose comme > 1.5M€?)
* Résidences secondaires (l'ISF ne visait pas les résidences principales)
* Gros revenus (puisque l'ISF était plafonné par un % des revenus)
C'était peut-être une bonne idée pour eux d'aller se plaindre dans la presse, mais quand on parle de taxer les riches et de ralentir l'accumulation d'un patrimoine démesuré, c'est exactement ça.
[^] # Re: Réponse de B. Le Maire
Posté par arnaudus . En réponse au lien Plus de 200 millionnaires & milliardaires réclament à payer davantage de taxes pour "le bien commun". Évalué à 2.
En France, ou de manière générale? Les "revenus du patrimoine", c'est large. Les plus-values boursières sont taxées à 30% je crois, ce qui est plus que les bas salaires mais moins que les hauts salaires. Les profits reversés en dividendes sont taxés 65%, donc plus que les salaires (50% de taxe sur les bénéfices et 30% de prélèvements). Les placements financiers, ça doit être autour de 30% également, non? Peut-être moins sur certains (livrets, assurance vie…).
Honnêtement, je n'ai jamais compris pourquoi le boursicotage était moins taxé que les dividendes.
Les taxes sur les droits de succession sont aussi assez basses, mais ça n'est pas un revenu du patrimoine.
Tu me laisses un espace entre «ne pas être d'accord avec des slogans populistes» et «soutenir de pauvres milliardaires»?
Tes milliardaires, tu ne peux pas leur prendre leur argent. En France, tu peux taxer leurs revenus à une hauteur qui n'est pas considérée comme "spoliatrice" par le conseil constitutionnel (de 50 à 75%), mais tu ne peux pas les priver de leur propriété. Je ne pense pas que la déclaration des droits de l'Homme ait été rédigée pour protéger les milliardaires, mais protéger les milliardaires est probablement une conséquence logique de l'idée de protéger tout le monde. Un peu comme de permettre à un violeur d'enfant d'être défendu par un avocat et éventuellement libéré en cas de vice de procédure. Défendre la présence d'un avocat, ça n'est pas soutenir les violeurs d'enfants.
[^] # Re: Réponse de B. Le Maire
Posté par arnaudus . En réponse au lien Plus de 200 millionnaires & milliardaires réclament à payer davantage de taxes pour "le bien commun". Évalué à 3.
Ça m'étonnerait qu'il paye beaucoup d'impôts en France…
De toutes manières, les impôts sur le revenu, ça ne touche que le revenu. Pour toucher le patrimoine, il faudrait taxer le patrimoine, ce qui n'est possible qu'à la hauteur des revenus de toutes manières (c'était le cas pour l'ISF). C'est une jurisprudence constante du conseil constitutionnel, et c'est basé sur les articles 2 et 17 de la déclaration des droits de l'Homme, qui a valeur constitutionnelle.
Pour info, l'article 17: Art. 17. La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité..
Inviolable et sacré, rien que ça. Du coup, toutes les idées du style "on prend 50% de la fortune des milliardaires et on éradique la faim dans la monde", c'est dans un univers parallèle, parce que faire sortir la déclaration des droits de l'Homme de la constitution, ça va pas être une partie de rigolade…
[^] # Re: Ça c'est côté face, .
Posté par arnaudus . En réponse au lien Plus de 200 millionnaires & milliardaires réclament à payer davantage de taxes pour "le bien commun". Évalué à 3. Dernière modification le 19 janvier 2023 à 13:42.
Ce n'est pas de la fraude, c'est de l'"abus de droit fiscal". Le recours à l'abus de droit reste très encadré, ce qui est logique étant donné la portée de ce genre de procédure (c'est une atteinte à l'état de droit: normalement, ce qui n'est pas interdit par la loi doit être autorisé).
En particulier, il faut prouver que la procédure a pour unique objectif d'échapper à l'impôt. Dans les faits, ce n'est pas très difficile de justifier un montage financier; il suffit d'écrire dans un compte-rendu officiel quelconque que "M. Crésus, actionnaire principal, pense qu'il serait bénéfique pour l'entreprise de lui associer l'image d'une ambiance estivale. Il propose donc de domicilier le siège social dans un lieu de vacances, par exemple les îles Bahamas où il aime passer quelques semaines par an avec sa famille, et où il a quelques attaches personnelles, notamment une place réservée pour son yacht dans la marina. Cette disposition est acceptés à l'unanimité", et paf, bon courage pour prouver l'abus de droit.
[^] # Re: Ça c'est côté face, .
Posté par arnaudus . En réponse au lien Plus de 200 millionnaires & milliardaires réclament à payer davantage de taxes pour "le bien commun". Évalué à 8.
Je ne trouve pas ça vraiment paradoxal. L'optimisation fiscale est légale, et souvent même encouragée (dans la mesure où les niches fiscales sont en général créees pour justement être utilisés pour leur effet incitatif). Bien sûr, ça n'est pas le cas des comptes off-shores etc.
Par ailleurs, même en étant seul propriétaire d'une entreprise, ça n'est pas du tout évident de ne pas faire des choses que tous les concurrents font. Tu vas créer un doute chez le personnel, qui va également se demander pourquoi tu préfères faire des cadeaux à l'État plutôt que de redistribuer les bénéfices aux employés. Tu vas perdre le support des investisseurs, et tu prends le risque de passer pour un hypocrite le jour où l'entreprise va moins bien et que tu vas te mettre à chercher des économies fiscales.
Quand tu as juste des parts dans une grosse boîte, j'imagine que tu peux essayer une fois lors d'un conseil d'administration émettre l'idée de payer les impôts "de base". Ça m'étonnerait que tu puisses le faire deux fois; les autres vont te regarder comme si tu étais un demeuré et plus aucune de tes propositions ne sera jamais considérée.
Évidemment, ça peut être une stratégie de com', une sorte de "tax washing": tu écris sur les paquets des produits que tu vends "Paye ses impôts en France", ou quelque chose comme ça. Pas sûr que ça soit bien vertueux…
[^] # Re: Quelqu'un saurait m'expliquer ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Fin du support logiciel sur le Fairphone 2 (mars 2023). Évalué à 5.
Le problème, c'est que tout ce que tu écris est vrai, mais la seule conclusion logique qui semble s'en dégager est que seule une gestion autoritaire ou monopolistique permettrait de gérer efficacement le problème. Quand Microsoft sortait une nouvelle version de Windows, tout le monde sortait une nouvelle version de son logiciel compatible Windows X+1. Pas besoin de gérer les anciennes versions, pas besoin de patcher, la montée des versions se fait de manière synchronisée avec l'OS, et de toutes manières à quoi bon boucher les trous des vieilles versions des logiciels quand ces versions tournent sur un OS obsolète et troué?
Ce que j'ignore, c'est quelle part de cette complexité d'interdépendance des éléments des systèmes qu'on utilise au quotidien est inutile. Sur mon Ubuntu, firefox dépend de 228 paquets (en comptant les dépendances récursives)! Comment imaginer que ça puisse être gérable sans garantie de compatibilité montante et descendante de la plupart de ces dépendances?
Bah du coup on ne contrôle même plus les mises à jour des zillions de dépendances de chaque logiciel. C'est comme considérer que l'amputation est une solution à un problème de cor au pied : en effet, le problème a disparu.
[^] # Re: Quelqu'un saurait m'expliquer ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Fin du support logiciel sur le Fairphone 2 (mars 2023). Évalué à 4.
Il y a 50-70 ans, le niveau de vie et de pauvreté était très différent. Le pouvoir d'achat était très différent. Une partie des logements n'avaient pas d'eau chaude, une partie n'avait pas d'eau froide, il y en avait même sans eau courante ou sans électricité.
Alors oui, on peut tout qualifier de confort si tu veux, mais moi je refuse de parler de confort quand ça joue sur l'espérance de vie, sur l'accès à la culture, sur la qualité et la quantité de la nourriture, sur le ratio travail/loisirs, ou sur le temps consacré à la vie familiale. La machine à laver vs le lavoir, c'est du confort aussi si on pousse le bouchon. Si la machine à laver ça n'est pas du confort, alors pourquoi avoir une vidéo qui s'affiche en 0.5s plutôt qu'en 5s, ça c'est du confort? 5 secondes, ça n'est pas grand chose, mais c'est quand même 5 secondes totalement inutiles, passées à regarder un écran vide. Du coup, je ne crois pas que ça soit très constructif de classer les choses en confort/non confort, parce que ça ne mène pas à grand chose (sauf pour faire passer la pensée écologique comme l'excuse justifiant d'une idéologie rétrograde, ce qui n'est même pas complètement faux parfois).
[^] # Re: Quelqu'un saurait m'expliquer ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Fin du support logiciel sur le Fairphone 2 (mars 2023). Évalué à 4.
Surtout qu'au dela de l'usure et de l'entretien normal, un vélo ça se vole et ça s'accidente. Il existe donc toujours un risque de voir son investissement disparaitre d'un coup en cas de pépin. Ça appelle à la souscription d'une assurance vélo, mais une assurance à un coût. Je ne trouve franchement pas ce modèle très attirant. Tu achètes une machine à laver pour 10k€ parce que tu vas la garder à vie; tu fais passer le réparateur tous les ans pour l'entretien, tu dois signer un contrat d'assurance, et tu es bien dans la mouise si la technologie change et que tu trouves bien pratique ou écologique d'acheter une machine plus récente.
Il y a un exemple ou l'obsolescence peut avoir du bon : le fait que les chaudières doivent être remplacées tous les 15 ou 20 ans assure qu'on puisse sortir du chauffage au fioul à cette perspective, par exemple. Si les chaudières étaient increvables, il faudrait demander aux gens de remplacer leur chaudière fonctionnelle qu'ils ont acheté une fortune. Idem pour l'automobile et tous les machins technologiques qui évoluent, parfois dans le bon sens (typiquement, les perfs et le rendement des réfrigérateurs).
[^] # Re: C'est pas exactement libre :/
Posté par arnaudus . En réponse au journal Pipedream : des workflows, des APIs et de la vitesse. Évalué à 4.
Bof, là on ne parle pas de détails de compréhension. Sur la page web de leur projet, ils disent qu'ils sont open source (même si pas libres), et ils disent texto qu'on peut reprendre et exécuter le code. Et sur Github, ils répondent qu'on ne peut as s'autohéberger parce que le code n'est pas public. C'est pas un débat de juriste sur un paragraphe de la GPL-v3…
Mais bon, au final, leur licence "open source" n'est pas très claire, parce qu'ils interdisent les serveurs concurrents, et pas seulement les serveurs publics et/ou commerciaux. Il ne me semble pas clair du tout s'il est autorisé de fournir le service en interne dans une entreprise par exemple. Ceci étant dit, c'est bien là la limite de ce genre de clauses, ils n'ont en pratique aucun moyen de savoir ce que tu fais avec leur code, et c'est tant mieux.
[^] # Re: Pas pire que Samsung ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Fin du support logiciel sur le Fairphone 2 (mars 2023). Évalué à 2.
Est-ce qu'un éditeur logiciel n'a jamais garanti la correction des bugs? Si le logiciel est trop buggé pour être utilisé, tu peux probablement demander le remboursement pour vice caché. Et si le bug est introduit lors d'une mise à jour, ton seul espoir est de downgrader. Mais ça m'étonnerait qu'une entreprise (hors contrat pro) s'engage contractuellement à quoi que ce soit.
[^] # Re: Bon d'achat pour recyclage
Posté par arnaudus . En réponse au lien Fin du support logiciel sur le Fairphone 2 (mars 2023). Évalué à 7.
Dans la mesure ou la durée du support est sensiblement la même que pour les concurrents, non, je ne pense pas. Tu vends un produit plus cher sur la base de sa durée de vie, de sa réparabilité, et de la disponibilité des pièces détachées, avec en arrière-plan l'argument "c'est plus cher, mais vous allez le garder plus longtemps". Or, même si on trouve les pièces détachées, le téléphone va rapidement souffrir d'obsolescence logicielle : il ne va plus fonctionner avec les nouvelles normes sans fil, avec les nouvelles applications, et un jour tu auras un appareil qui fonctionne physiquement mais qui a perdu des fonctionnalités en pratique par rapport au moment où tu l'avais acheté. Tu peux reporter la faute sur qui tu veux, mais au final c'est quand même le vendeur qui n'a pas tenu sa promesse.
Ton argument pourrait se défendre si on parlait de 15 ans de support. Mais là, si j'ai bien compris, on parle de 3 ans de support pour les derniers acheteurs.
[^] # Re: C'est pas exactement libre :/
Posté par arnaudus . En réponse au journal Pipedream : des workflows, des APIs et de la vitesse. Évalué à 6.
Pas le temps de creuser, mais je ne comprends pas sous quelle licence le produit est disponible. Sur https://pipedream.com/blog/introducing-the-pipedream-source-available-license/, ils disent
Et dans la réponse à la demande d'autohébergement,
Du coup, il doit y avoir plusieurs licences (?), et "all components in our integration registry" ne couvre pas la partie serveur (?). Ou alors c'est du bullshit et ils font tout ce qu'ils peuvent pour dire que c'est opensource sans que ça soit opensource.
[^] # Re: Pérénité
Posté par arnaudus . En réponse au journal Pipedream : des workflows, des APIs et de la vitesse. Évalué à 8.
Bah j'imagine que la nuance est trop technique pour la plupart des décideurs. Personnellement, j'utilise quelques plateformes commerciales sans me poser plus de questions que ça : github, overleaf, etc. Mais je sais que s'ils merdent (et que j'ai fait mes backups à temps, hum hum), je peux rapatrier mes projets et faire plus ou moins ce que je faisais avant sans leurs outils, en moins pratique peut-être.
Si par contre le fournisseur de service propose ses propres outils, alors les services d'hébergement sont 100% liés au produit logiciel, c'est la certitude d'aller vers une situation merdique (la seule incertitude, c'est quand). En faisant ça, tu te mets volontairement dans une situation de dépendance totale; ils peuvent augmenter leurs tarifs de 300%, t'imposer des conditions insupportables, le coût de migration est énorme. Pourquoi certains ne comprennent pas ça me dépasse un peu, et la seule explication que je voie c'est qu'ils ne connaissent pas la technologie sous-jacence, et ne savent pas s'ils peuvent faire tourner la même en local ou non.
# Pérénité
Posté par arnaudus . En réponse au journal Pipedream : des workflows, des APIs et de la vitesse. Évalué à 10.
Super. Du coup, si le service s'arrête (parce que c'est trop cher, parce que la boîte coule, parce qu'elle est rachetée par un Gafam, etc), bah tu perds tout.
Du code ni portable ni réutilisable, c'est carrément impressionnant. Système à fuir absolument.
[^] # Re: quelques ?!
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quelques failles critiques dans les voitures connectées. Évalué à 2.
C'est triste, ton avis sur le marketing :-)
… mais ça reste un peu de la bouillie de mots (qu'est-ce que tu veux dire par "vend comme besoin"?). Une entreprise a un catalogue, elle décide ce qu'elle met dans son catalogue, et décide ce qu'elle préfèrerait te vendre dans ce catalogue (parce que les marges sont plus grosses sur certains produits par exemple). Du coup, elle va mettre ces produits en avant, organiser le catalogue de manière à ce que tu penses que c'est une meilleure affaire, etc. Si elle arrive à te faire changer d'avis et à te convaincre qu'il vaut mieux acheter A que B, alors tant mieux pour elle. Tu n'es pas volé, tu as payé pour A et tu as A; si tu voulais B il fallait acheter B. Surtout que pour une voiture tu as un délai de réflexion…
Si le marketing était si puissant, j'achèterais des fenêtres double vitrage à chaque coup de fil d'un call center.
C'est évident que les modèles d'entrée de gamme servent d'étalon pour t'inciter à prendre plus gros. Si tu veux un modèle d'entrée de gamme, on va te le vendre. Si tu ne sais pas ce que tu veux, le commercial va t'"aider" à choisir. Mais globalement, si les constructeurs auto ne font pas de voiture à 5000€, c'est qu'ils peuvent te vendre des voitures à 15000€.
[^] # Re: étrange ligne de défense de Google
Posté par arnaudus . En réponse au lien la Competition Commission of India accusée de plagier un jugement de la commission européenne. Évalué à 2. Dernière modification le 06 janvier 2023 à 17:46.
Ça n'a pas "rien à voir". Le texte de la décision de justice est un copié-collé d'une décision antérieure, rédigée AVANT le procès en Inde. Ça ouvre quand même un doute sur le fait que le juge ait statué sur le fond sur la base des seuls éléments apportés au procès.
C'est le principe de l'individualisation des peines. En tout cas, absolument rien n'impose que le jugement doit être identique pour le même délit, et ça n'a rien à voir avec l'égalité devant la loi (on est égaux devant la loi, et indépendamment, on a le droit à avoir des peines individualisées).
Et absolument rien non plus n'impose que le même délit commis par la même personne doive toujours déboucher sur les mêmes peines (autrement, à quoi servirait l'appel?).
Mais là, la question ne se pose pas, ce n'est pas le jugement de quelqu'un qui a commis le même délit sous le même régime légal qui a été copié, c'est le jugement du même délit par le tribunal d'un pays différent. C'est quand même anormal, tu ne peux pas dire que la réglementation sur un sujet aussi pointu est suffisamment semblable en Europe et en Inde pour que le juge rédige les mêmes conclusions. La rédaction de conclusions individualisées, c'est la seule garantie que le juge a bien pris sa décision seulement en fonction de ce qui s'est dit au procès. C'est une question de forme, mais la justice ne peut pas augmenter sa productivité en copiant-collant des trucs qui trainent à droite ou à gauche sur le même sujet.
Les peines sont forcément différentes, j'imagine, donc ce n'est pas "le même jugement". C'est juste que la justice doit refaire le travail pour chaque procès, c'est le principe. Et que reprendre des conclusions rédigées par une autre juridiction, ça pose un doute sur si le travail a bien été refait.
C'est évident, mais c'est le principe de l'état de droit. On a le droit à un procès équitable même si on est coupable. L'étape d'après, c'est quoi? "Puisque vous êtes coupable, on ne va pas s'embêter à faire un procès dans les formes, allez zou, copié-collé de la première instance et je rentre chez moi plus tôt."
[^] # Re: quelques ?!
Posté par arnaudus . En réponse au lien Quelques failles critiques dans les voitures connectées. Évalué à 6.
C'est peut-être particulier avec l'automobile, mais je ne pense même pas : il y a juste un décalage entre ce que les gens pensent vouloir acheter et ce qu'ils achètent quand ils ont le choix.
Typiquement, les voitures neuves sont disponibles avec plusieurs niveaux de finition: niveau de base, confort, luxe, et sport. Le truc rationnel serait de se dire que la majorité des gens trouvent que leur budget bagnole est trop élevé, qu'une voiture est un objet fonctionnel, et que c'est inconcevable de mettre 3000 euros de plus pour avoir un tableau de bord en plastique brossé et des miroirs de rétroviseurs motorisés. Bah c'est le contraire en fait, les options de base sont complètement délaissées, parce que ça fait pauvre, et qu'ils sont d'accord pour payer plus pour avoir tout un tas de trucs inutiles. Pareil pour la motorisation, le moteur de base est toujours largement suffisant, il est plus léger, plus fiable, et consomme moins. Mais non, "ohlala 100 cv c'est un veau", "passer de 0 à 50km/h en 2 secondes est une question de sécurité", etc.
Bref, si tu laissais les clients designer les modèles de voiture, ils proposeraient bien des voitures légères, pas chères, sobres, et sans gadgets. Sauf que ça n'est pas les voitures qu'ils achèteraient. Les gens du marketing le savent bien, et c'est pour ça qu'ils proposent dans les catalogues des modèles de voiture (motorisation et équipement de base) dont le rôle est de ne pas être choisis.
[^] # Re: Utile?
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'indice de réparabilité. Évalué à 3.
J'ai toujours entendu dire que c'était mécaniquement douteux, à cause du couple (il faut que l'axe des engrenages soit très très solide).
À ce que j'ai lu, aucun des systèmes alternatifs (à courroie, à engrenages, à cardan, ou à dynamo -> fil -> moteur électrique) n'a un rendement aussi élevé et un poids aussi faible que la transmission à chaîne. Les vélos de compet ont adopté plein d'innovations (roues lenticulaires, pédalier elliptique, etc), mais ils gardent la chaîne.
[^] # Re: Woob
Posté par arnaudus . En réponse au journal Une API normée pour accéder aux factures (1ere étape). Évalué à 4.
Les pannes, c'est la version technique qu'un problème plus profond: l'accès au site via un système comme Woob est interdit par les conditions générales d'utilisation. Quand c'est un truc où tu es le produit, comme Twitter, tu ne risques que l'exclusion, pas de préjudice majeur. Quand c'est ta banque, j'imagine qu'ils peuvent te couper ton accès web (en tout cas, c'est ce que je ferais si j'étais la banque).
Même si les applications et sites bancaires ne sont pas pratiques, ils sont un élément majeur de la sécurité de l'accès aux données et aux autorisations bancaires. Un bug dans Woob, et paf, un virement n'est pas fait, ou est fait 5000 fois, toutes les cartes sont mises en opposition, bref, ça peut rapidement être l'horreur, et je ne vois pas comment on peut rattraper ça, puisque l'utilisation de ces logiciels est interdite.
[^] # Re: étrange ligne de défense de Google
Posté par arnaudus . En réponse au lien la Competition Commission of India accusée de plagier un jugement de la commission européenne. Évalué à 4.
C'est d'ailleurs le cas pour les normes; elles sont soumises au droit d'auteur mais tu es parfois dans l'obligation de les connaitre et de les appliquer.
[^] # Re: Utile?
Posté par arnaudus . En réponse au journal L'indice de réparabilité. Évalué à 3.
Du coup, tu anticipes et tu te mets sur le gros pignon en tournant les pédales pendant le freinage? Ça t'oblige ensuite à interrompre ton effort à l'accélération pour passer les vitesses? Ça ne me semble pas très pratique…
Mécaniquement, monter sur un pignon plus gros c'est quand même pas jojo… Le dérailleur va pousser la chaîne par dessus les dents du pignon, il y a toujours un moment où ça frotte et où la chaine est zigzag, ça peut même parfois rester un peu entre les deux si le dérailleur n'est pas parfaitement réglé… Je ne sais pas exactement combien le passage de vitesse contribue à l'usure de la transmission. Est-ce qu'il faut changer un pignon fixe (type Nexus) à la même fréquence qu'une cassette?