arnaudus a écrit 5237 commentaires

  • # Chess 360

    Posté par  . En réponse au journal ChessBase vs Stockfish. 1. e4 e5. 2 Ke2? ...# 0-1. Évalué à 2.

    Cette nouvelle sortie est plus motivée par les gains Elo importants pour la variante de positions d'échecs aléatoires Fischer (FRC), aussi connue sous le nom de "Chess 960".

    Ça préfigure quand même quelque chose. De plus en plus de grands joueurs d'échecs voudraient plus de tournois en Chess 360, et si les moteurs s'y mettent assi… À très haut niveau, les échecs classiques deviennent ennuyeux, et paradoxalement l'utilisation intensive des ordnateurs a rendu le jeu plus aléatoire (on peut perdre si on a la malchance de jouer une ligne préparée jusqu'au 30e coup par son adversaire, et pour gagner il faut parfois jouer un coup sous-optimal pour sortir l'adversaire de sa "prépa", c'est quand même un peu étrange).

  • [^] # Re: Données, données, données moi

    Posté par  . En réponse au journal ChessBase vs Stockfish. 1. e4 e5. 2 Ke2? ...# 0-1. Évalué à 7.

    Ça évolue très vite donc c'est difficile à dire si c'est joujours vrai, mais à la dernière version Stockfish complétait son évaluation avec un réseau de neurones, mais son algorithme de base était toujours un algo "classique". Au contraire de Leela, qui était un algo 100% réseau de neurones.

    Ceux d'entre vous qui trouvaient la version précédente trop facile à battre seront donc comblés!

    LOL.

  • [^] # Re: Du vide qui pointe sur du vide en somme

    Posté par  . En réponse au lien Les NFT de FTX pointent dans le vide suite à la faillite de l'entreprise. Évalué à 2. Dernière modification le 09 décembre 2022 à 21:24.

    Entièrement d'accord mais d'un autre côté ce n'est pas un critère usuellement imposé pour définir la monnaie.

    C'est pourtant dans le premier paragraphe de monnaie: "À la période contemporaine, cette définition ancienne persiste mais doit être amendée, entre autres par la suppression de toute référence à des matières précieuses (à partir du IVe siècle en Chine) avec la dématérialisation progressive des supports monétaires, et les aspects légaux de l'usage de la monnaie — et notamment les droits juridiques qui sont attachés au cours légal et au pouvoir libératoire"

    Je trouve pas que ce premier paragraphe de Wikipédia soit très bon, ceci dit, parce qu'il définit la monnaie par ses fonctions. Je suis aussi surpris qu'il ne parle pas de fongibilité (peut-être est-ce inclu dans l'unité de compte? Ça ne me semble pas très évident).

    C'est amusant que vous discutiez principalement les fonctions 1. Intermédiaire de l'échange et 3. Réserve de valeur alors que le plus discutable est la deuxième fonction : l'unité de compte.

    Tu veux dire que chacun des trois points sont discutables?

    Pour l'unité de compte, tu as (ou tu avais, si tu étais chez FTX :-) ) des comptes tenus en Bt, sans que ces Bt soient dans un portefeuille qui t'appartienne (voire, dans pas de portefeuille du tout). Ça compte?

  • [^] # Re: Du vide qui pointe sur du vide en somme

    Posté par  . En réponse au lien Les NFT de FTX pointent dans le vide suite à la faillite de l'entreprise. Évalué à 2.

    Je trouve que ça fait drôlement écho aux théories farfelues sur le système bancaire qui ont circulé il y a quelques années dans les milieux anticapitalistes. Ça tourne autour de l'idée que la monnaie n'est qu'un actif spéculatif créé et contrôlé par les banques au détriment des citoyens et des États (avec la complicité des méchants hommes politiques judéo-Gaullistes libéraux). Il y a un côté "Jean-Michel découvre qu'une pièce d'or n'a pas de valeur intrinsèque" et "OMG j'ai vu sur Youtube que mon crédit immobilier n'est pas du vrai argent", mais j'ai du mal à comprendre la signication politique de tout ça. De manière générale, la fumisterie (du style "je n'y comprends rien c'est donc que c'est des méchants qui ont conçu le système pour nous arnaquer coupons-leur la tête") fait le jeu des extrêmes, mais je ne sais pas à quel point la désinformation par des vidéos complotistes est pilotée.

  • [^] # Re: Du vide qui pointe sur du vide en somme

    Posté par  . En réponse au lien Les NFT de FTX pointent dans le vide suite à la faillite de l'entreprise. Évalué à 3.

    Si tu rajoutes "avoir cours légal" comme critère, le Bitcoin n'est pas une monnaie. Même si le bitcoin est utilisé comme un moyen de payement, et vendu comme tel, il n'est clairement pas conçu pour être un moyen de payement dans la vraie vie. Je ne vois pas comment tu peux imaginer acheter une baguette ou un plein d'essence en Bitcoin, vu le temps nécessaire à valider la transaction. Pour que le Bt puisse être une monnaie utilisable, il faudrait des banques qui te fournissent des comptes bancaires, des moyens de payement, des crédits, et te cachent la mécanique des transactions Bitcoin—bref, ça ne change pas du tout le système actuel pour ce qui est du contrôle de la finance sur l'économie, mais par contre ça ejecte bien l'État.

    Par ailleurs, toute monnaie peut être utilisée à des fins de spéculation.

    Certes, mais ce qui caractérise le Bitcoin, c'est qu'il est conçu à des fins de spéculation (et "vendu" à quelques gogos comme un moyen de payement; mais qui payerait avec une monnaie déflationniste à moins de payer le prix fort pour l'anonymat de la transaction? Sans même évoquer la volatilité, pour une opération légale (payer des salaires par exemple), il faut être débile pour se débarrasser de ses Bitcoins qui sont conçus pour prendre de la valeur "passivement" qand on peut payer en monnaie d'état, qui est conçue pour perdre de la valeur.

  • [^] # Re: Amateurs

    Posté par  . En réponse au lien La CNIL inflige une sanction de 300 000 euros à l’encontre de Free. Évalué à 7.

    C'est peut-être pour ça qu'une partie de la sanction est la publication intégrale des détails des problèmes relevés. Si les clients s'en moquent probablement, les partenaires commerciaux beaucoup moins.

  • [^] # Re: Du vide qui pointe sur du vide en somme

    Posté par  . En réponse au lien Les NFT de FTX pointent dans le vide suite à la faillite de l'entreprise. Évalué à 6.

    Ça n'a quand même à peu près aucun rapport avec une monnaie (à moins de considérer que les cryptomonnaies sont des monnaies, ce qu'elles ne sont pas vraiment). À commencer par le fait qu'une monnaie est adossée à un état (elle a valeur légale, et des lois peuvent imposer son usage) et qu'elle n'est pas un outil de spéculation (toutes les monnaies perdent de leur valeur sur le long terme du fait de l'inflation).

    Les NFT, c'est… juste rien. Sauf "contrat" particulier, le système te garantit une relation entre toi et une URL, ce qui en effet est très proche de "du vent". Je ne blâme pas vraiment les spéculateurs—ils spéculeraient sur les poils de la queue d'un cochon s'ils pensaient que quelqu'un lui attribueraient de la valeur, mais je trouve que les juristes et les avocats qui ont contribué à faire penser qu'un NFT pouvait avoir une quelconque valeur légale sont des escrocs. Un petit contrat de cession écrit à la main sur du PQ et signé par l'artiste défoncerait au tribunal tous les NFT du monde, par exemple.

  • # Perspective...

    Posté par  . En réponse au lien La CNIL inflige une sanction de 300 000 euros à l’encontre de Free. Évalué à 3.

    Free, c'est 7 Mrds de chiffre d'affaire, et 500 M€ de bénéfices… Ça ne va pas les ruiner non plus.

  • [^] # Re: Question de droit

    Posté par  . En réponse au journal Est-ce qu'une IA peut choisir la licence du code qu'elle écrit ?. Évalué à 3.

    Wikipédia dit "surapprentissage" ou "surajustement", mais je n'ai jamais entendu ça en pratique.

    Je ne comprends pas le reste de la question. Quand le modèle est "surajusté", l'AI va retourner le jeu de données d'entrainement, ce qui n'a aucun intérêt. Ça arrive quand la taille du jeu de données est insuffisante ou que le modèle est foireux.

  • [^] # Re: Question de droit

    Posté par  . En réponse au journal Est-ce qu'une IA peut choisir la licence du code qu'elle écrit ?. Évalué à 4.

    Je crois que ça ne colle pas du tout : "En droit français, une personne morale est un groupement doté de la personnalité juridique. Généralement une personne morale se compose d'un groupe de personnes physiques réunies pour accomplir quelque chose en commun. Ce groupe peut aussi réunir des personnes physiques et des personnes morales. " (source: https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1251).

    Peut-être vaut-il mieux chercher du côté des animaux, mais à l'heure actuelle les animaux n'ont pas de personnalité juridique (ils ne sont plus des choses depuis 2015, ils sont des "êtres vivants doués de sensibilité", tout en étant soumis au régime des biens). De toutes manières, une IA n'est pas un être vivant (et n'a pas de sensibilité), donc il lui faudrait un statut à part. Et même si une IA était reconnue comme un "être non-vivant doué d'une personnalité" ou quelque chose comme ça, elle serait quand même soumise au régime des biens comme les animaux (elle a un propriétaire), ce qui, au "mieux", confèrerait au propriétaire la propriété intellectuelle des oeuvres.

    J'ai l'impression qu'il n'y a aucune case qui correspond. L'esprit de la loi voudrait que la production d'une IA soit domaine public, parce que par défintion ça n'est pas une oeuvre de l'esprit (une IA n'a pas d'esprit), mais dans notre société mercantile, il y a fort à parier que beaucoup vont faire pression pour que la production d'une IA soit protégée en tant que propriété intellectuelle, qui reviendrait au "propriétaire" de l'IA.

  • [^] # Re: Souveraineté ?

    Posté par  . En réponse au lien Le premier smartphone fabriqué en France arrive en 2024. Évalué à 3.

    Tiré du blog: "La prochaine fois que vous voulez excuser les insupportables illusions de grandeur de votre collègue par l’effet Dunning Kruger, envisagez la possibilité que votre collègue est simplement un crétin – pas de recours nécessaire à son incompétence méta-cognitive." C'est cruel…

    De toutes manières, il semble assez admis qu'il faut distinguer l'effet observé (les incompétents se surévaluent et les compétents se sous-évaluent) et l'explication avancée (être incompétent pour une tâche ne permet pas de s'évaluer correctement). Une explication est que les crétins sont plus à même d'être incompétents. Mais je ne pense pas que traiter les gens de crétins soit très constructif, et je ne pense pas que ça soit l'argument que tu souhaitais avancer—c'est le risque de balancer des liens sans les avoir lus.

  • [^] # Re: Question de droit

    Posté par  . En réponse au journal Est-ce qu'une IA peut choisir la licence du code qu'elle écrit ?. Évalué à 3.

    Il y'a un aspect que tu n'abordes pas; et ce que la génération de code issue de l'analyse de code existant est considéré comme une oeuvre dérivée ou non ;)

    Je n'élude pas, mais je n'en sais rien. Si l'AI est suffisamment bien fichue pour ne jamais recracher de bouts de code tels quels, je ne vois pas sur quelle base on peut justifier d'un travail dérivé. C'est ça qui est étrange, on met d'un côté 10000 logiciels sous GPL, l'AI recrache du code qui ne ressemble à aucunes des données d'entrée. Pourtant, on a la certitude que c'est forcément un code dérivé de code sous GPL, mais la licence ne peut pas s'appliquer…

    Bien entendu, si l'AI est overfittée, elle va redonner le code d'entrée, et là le travail dérivé est incontestable.

    Franchement, si je devais fournir une AI qui produit du code, j'entrainerais 100 AIs avec des échantillons aléatoires de 50% du code d'entrée, et j'attribuerais des AIs aléatoirement aux clients (ou bien je fournis le code consensus de plusieurs AIs). Du coup, si l'AI n'est pas overfittée, poursuivre en justice pour travail dérivé serait un pile ou face du point de vue technique (et une quasi-certitude de perdre du point de vue juridique : tu attaques en justice alors que tu ne sais même pas si ton code a servi ou non à produire le code dérivé, c'est presque abusif).

  • # Question de droit

    Posté par  . En réponse au journal Est-ce qu'une IA peut choisir la licence du code qu'elle écrit ?. Évalué à 7.

    Bon, je crois que c'est une pure question de droit, pas une question d'informatique. En droit français, le droit d'auteur est réservé aux oeuvres de l'esprit. La loi et la jurisprudence donnent quatre critères:
    * L'originalité
    * L'empreinte de la personnalité de l'auteur (plutôt pour l'art)
    * L'apport de la marque de l'esprit de l'auteur (plutôt pour les trucs techniques comme le code)
    * L'expression de la créativité de l'auteur

    Au passage, ça montre aussi que la protection automatique du code n'est pas si évidente que ça… Il faut quand même que ça soit du code non-trivial. Ce n'est pas au poids: une seule ligne peut être créative, alors que 1000 lignes de constructeurs de copie (typiquement, ce que pourrait faire un IDE) ne le sont pas.

    Dans le cas "simple" du travail non-supervisé d'une AI, plein de gens voudraient que ça soit éligible au droit d'auteur (de l'utilisateur du logiciel ou de l'auteur du logiciel d'AI), mais en fait, probablement pas (du moins en droit français) : une AI n'a pas de personnalité, et même si elle en avait elle n'est pas une personne physique et ne peut pas bénéficier du droit d'auteur. Si le code est original, il est probablement soumis au domaine public, s'il n'est pas original, il est soumis aux droits des auteurs du code qui a été entré dans la base de données de l'AI.

    Pour un travail supervisé, il faudra qu'un tribunal se prononce sur la capacité de la supervision à être en soi une oeuvre de l'esprit. S'il faur rédiger 3 pages de specs, probablement oui, s'il suffit d'écrire "code un jeu d'échecs", probablement non. C'est vraiment au cas par cas.

    Tous les gens qui prétendent le contraire (du style "l'image générée par mon algo d'IA est soumise à mon droit d'auteur") sont des charlatans, puisqu'à ma connaissance il n'existe aucune décision de justice qui puisse aller dans ce sens. Ça ne serait pas impossible toutefois, puisqu'en droit d'auteur il existe une jurisprudence qui va au contraire de la loi (par exemple, la protection des photos d'oeuvres 2D prises dans les musées). Si le juge estime qu'une application stricte de la loi peut créer trop de problèmes pour la société (y compris économiques), il peut estimer qu'en effet le créateur de l'IA possède des droits sur les oeuvres générées, mais à mon avis ça n'est ni l'esprit ni la lettre du code de la propriété intellectuelle.

  • [^] # Re: Souveraineté ?

    Posté par  . En réponse au lien Le premier smartphone fabriqué en France arrive en 2024. Évalué à 7.

    faut être quand même bien taré pour mener une politique de déflation
    mais il est trop con pour comprendre tout ça

    Traiter les autres de cons quand on parle de macro-économie, j'ai peur que ça ne démontre qu'une profonde méconnaissance du sujet, volontaire (aveuglement militant) ou non (effet Dunning-Kruger).

  • [^] # Re: Vive les constructions anarchiques

    Posté par  . En réponse au journal Un livre d'histoire de sixième. Évalué à 7.

    Sur le plan écologique, le fait de ne pas goudronner les routes est plutôt positif. Alors oui, on freine moins bien, et les ronds points sont un peu plus dangereux.

    Et l'huile, les hydrocarbures, les poussières de frein passent directement dans la nappe phréatique au lieu d'être collectés. Il y a de la boue partout, les camions s'enlisent, les gamins reviennent de l'école crottés jusqu'au cou; quand il fait sec la poussière vole et provoque des problèmes oculaires et respiratoires. Mais c'est pas grave, c'est un peu chez les sauvages, ils n'ont pas vraiment besoin de routes et ils sont habitués à vivre dans la boue, c'est un peu ça le raisonnement?

    Un parking de supermarché goudronné n'est pas un signe extérieur de richesse

    Tu peux stabiliser un parking de manière satisfaisante, avec une technologie adaptée (plein de couches de cailloux de taille différentes, stuctures en nid d'abeille, etc), en mettant de l'enrobé dans les zones sensibles (virages, passages des poids lourds). Mais une route? Tu veux faire passer des camions de pompier, les éboueurs, les livreurs, des vélos de ville, des poussettes, et tu ne veux pas refaire le revêtement tous les 3 mois. Ça m'a l'air d'être de l'écologie de salon ton truc. L'enrobé n'émet pas beaucoup de CO2, il est recyclable (parfois même sur place), peu toxique, durable, et même parfois poreux pour les nouveaux mélanges. Le bilan de l'enrobé est meilleur que le béton (le ciment est très émetteur de CO2).

  • [^] # Re: "rien n'a été prévu" ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Nouveaux préfixes SI et avenir de la seconde intercalaire. Évalué à 3.

    Il y a un côté "bug de l'an 2000" là-dedans, non? Genre "ça n'a jamais été testé, donc ça risque d'être la cata", sauf que ça ne me semble pas hyper-évident de pourquoi ça serait le cas.

    Sans compter que les systèmes savent gérer le changement d'heure, qui lui impose un retour en arrière et des trucs vraiment pas propres quand on "gagne" une heure (genre, il est deux fois 2h30 du mat dans la même nuit, là pour le coup le temps revient vraiment en arrière).

    Après, j'avoue que je ne vois pas trop l'intérêt d'avoir des horloges synchronisées à la seconde près avec le temps astronomique. Pour quelle application de la vie courante tu as besoin de savoir à la seconde près quand tu passes sous un méridien? Dans la situation la pire possible (à l'équateur), une seconde c'est 500m de distance. À part pour les observations astronomiques, une telle précision me semble insensée : si tu veux communiquer avec des satellites ou des stations spatiales, il te faudra plus de précision de toutes manières, et si tu veux savoir l'heure qu'il est, tu te fous complètement de savoir que les 6 derniers mois ont duré une seconde de plus ou une seconde de moins. Il est évident qu'il faudra bien finir par compenser le décalage quand ça sera plusieurs heures (après tout, on tolère un décalage de +/-3h par rapport au soleil en Europe en fonction des pays), mais ça fait quelques millions d'années pour réfléchir à la question…

  • [^] # Re: Tout intégré

    Posté par  . En réponse à la dépêche Réponse du ministre de l'Éducation Nationale française à une question parlementaire sur Office 365. Évalué à 10.

    ne pas faire de mail HTML/RTF/whatever
    ne pas joindre de fichier

    Les boîtes mail servent à communiquer avec l'extérieur (parents, élèves). Tu ne peux pas contrôler ce que tu reçois.

    privilégier les liens vers des ressources centralisées

    Genre, tu crois que les administrations ont accès à des serveurs de ressources centralisées avec gestion des droits? C'est vachement plus sécure de faire un lien vers Google Drive ou WeTransfer…

    ne pas faire "collection" de message et apprendre à faire le ménage périodiquement

    Ça, désolé, je trouve ça profondément faux. Tu n'es pas en train d'effacer les photos de chats envoyés par ta mémé, il s'agit d'emails professionnels, dont une partie concerne la communication avec les usagers de ton administration, qui peuvent avoir une importance pour ton employeur, pour toi, ou même pour les services de police. Pour tout un tas de raisons, la correspondance professionnelle doit être conservée (surtout quand c'est de la communication avec les usagers), et elle doit être archivée sur les serveurs de l'employeur qui ne sont pas manipulables (en théorie) par l'utilisateur. Déja que l'EN est à la rue sur tout, toi tu voudrais que les agents achètent des disques durs avec leurs sous et archivent à l'arrache leurs emails pro chez eux? Une fois que le mail quitte le serveur sur lequel il a été reçu, tu peux le modifier et le ré-enregistrer, ça n'a plus aucune valeur.

    Sans compter que dans n'importe quelle structure non-dysfonctionnelle, il devrait être interdit de faire sortir des emails professionnels de l'équipement informatique de l'employeur.

    Après, cette obligation de frugalité malgré soi peut s'avérer écologiquement vertueuse

    Les estimations du coût énergétique de l'envoi et du stockage d'un email sont probablement les trucs les plus bull-shittés de toutes les fake-news environnementales. Le bilan carbone du stockage est de l'ordre de 10 à 20 kg CO2/ Tb / an (disque et consommation électrique), soit 10mg CO2/an pour un email d'1Mo. Par comparaison, 10mg CO2, c'est ce que tu émets en respirant pendant une seconde. Donc ton email que tu conserves sans raison, il émet en un an autant de CO2 que tu émets en respirant pendant 1 seconde. Voila. Donc tu peux le garder, et concentrer tes efforts sur quelque chose qui en vaut la peine.

    Sérieusement, si vous voulez sauver la planète, renseignez-vous au lieu de raconter n'importe quoi. Ne prenez plus l'avion, achetez une voiture électrique, devenez végétarien, isolez votre maison. Ça, ça économise du CO2. Éteindre le wifi quand vous êtes absents ou faire le ménage dans votre boîte email, ça ne fait ni bien, ni mal, ça ne change rien; ne le faites pas si ça vous pourrit la vie. Garder votre vieille TV, votre vieux frigo, ou votre vieille bagnole, ça a un bilan écologique négatif—ça peut vous faire sentir écolo, mais non, en fait, c'est le contraire.

  • [^] # Re: Tout intégré

    Posté par  . En réponse à la dépêche Réponse du ministre de l'Éducation Nationale française à une question parlementaire sur Office 365. Évalué à 10.

    Les entreprises et l'EN ont besoin d'un ensemble cohérent d'applications, avec une authentification unique, une communication entre la messagerie électronique, l'agenda, la visioconférence, le stockage, etc. intégrés dans un ensemble

    Les entreprises, peut-être, l'EN probablement pas. Il faut quand même bien réaliser à quel point le parc est hétérogène: les écoles sont gérées par les mairies, les collèges par les départements, les lycées par les régions, tout ce petit monde est complètement fauché, et les disparités territoriales sont énormes. En gros, à part peut-être les secrétariats du proviseur, le matériel informatique est renouvelé quand c'est possible, et souvent avec un peu n'importe quoi. Par dessus ça, 90% des utilisateurs des services info à vue de nez le font avec leur équipement perso (donc tu as du mac, du windows avec toutes les versions et tous le vérolage possible, des tablettes, des téléphones, du linux sur des ordinosaures, etc).

    Et pour finir, tu n'as pas de management dans l'EN. Personne n'étudie les solutions logicielles en fonction des besoins. Certaines décisions sont prises au niveau des ministères, la plupart du temps sans aucune concertation avec la base des utilisateurs; probablement d'ailleurs plus motivées par la corruption que par l'envie de faire quelque chose de constructif. Par exemple, tu fournis des adresses email à tous les agents (rigolez pas, c'est récent), mais tu ne fournis que 50Mo d'espace disque sur le serveur mail. Du coup personne n'utilise. Il n'y a pas de communication vers les rectorats, et encore moins vers les établissements; et si une communication existe, personne ne va lire les emails, parce que tout le monde s'en fout et sait bien que tout ce qui vient d'en haut en terme d'informatique, c'est de la daube. Comme tu n'as pas de hiérarchie, même si une solution logicielle était imposée, personne ne pourrait faire respecter cette décision, donc ça ne sert à rien. Bref, l'État ne fonctionne pas du tout comme une entreprise; la "direction" fait semblant de jouer à être une direction, signe des contrats, des partenariats, communique, etc; mais en dessous tout le monde s'en fout parce que les fonctionnaires savent très bien faire tourner la baraque sans tenir compte des décisions absurdes qui viennent des ministères.

  • [^] # Re: Code autodestruction

    Posté par  . En réponse au journal code de déverrouillage d'un smartphone : la justice persiste, et signe. Évalué à 3.

    Article 434-4 du code pénal:

    Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, en vue de faire obstacle à la manifestation de la vérité :
    […]
    2° De détruire, soustraire, receler ou altérer un document public ou privé ou un objet de nature à faciliter la découverte d'un crime ou d'un délit, la recherche des preuves ou la condamnation des coupables.

    C'est fou ça, le législateur a pensé à ça avant toi :-)

  • [^] # Re: vu dans..

    Posté par  . En réponse au journal Usurpation d'identité. Évalué à 2.

    C'est faisable dans beaucoup de cas, mais pas tout le temps. Par exemple, les banques font des copies des papiers d'identité eux-mêmes.

    Il y a aussi des cas où je ne suis pas sûr que le filigrane soit accepté. Par exemple pour les papiers officiels (demandes de visa, etc).

  • [^] # Re: noalyss / legder

    Posté par  . En réponse au journal Besoin d'aide : dépêche en préparation sur les logiciels libres de comptabilité. Évalué à 4. Dernière modification le 12 octobre 2022 à 16:01.

    Il faut qu'il soit certifié, ce qui pose des soucis de responsabilités et des soucis techniques

    Il me semble en effet qu'on en avait parlé il y a quelques temps. En fait, le résultat de la discussion était assez clair : il est tout à fait possible de certifier un logiciel libre, mais la certification n'est pas gratuite. Le plus simple est qu'une entreprise paye pour la certification d'une version donnée d'un logiciel, puis te vende cette version certifiée. Le logiciel est toujours libre, tu as le code, tu peux le modifier, etc., mais toute modification fait sauter la certification.

  • [^] # Re: Le contexte...

    Posté par  . En réponse au lien La justice interdit à Reflets de publier des informations sur Altice. Évalué à 2.

    Je ne crois pas que le recel d'intrusion dans un système informatique existe en droit, autrement j'imagine qu'ils auraient été poursuivis pour ça.

    Mais a priori, je ne vois pas de raison majeure pour laquelle ça n'existerait pas. Peut-être que le législateur considère qu'il existe déja des raisons valables de poursuivre les contrevenants; par exemple, si tu utilises des numéros de CB volés, tu vas être poursuivi pour atre chose que le recel de vol de données. Un autre problème peut-être, c'est que tu veux probablement pouvoir poursuivre même quand les données n'ont pas été volées par intrusion, par exemple pour le revenge porn. Mais je ne suis pas sûr du tout de pourquoi on ne poursuit pas pour recel dans le cas qui nous préoccuppe, et qui rs'apparente pas mal au fait de receler des iMacs tombés du camion ou d'uploader des films capturés dans une salle de cinéma…

  • [^] # Re: Le contexte...

    Posté par  . En réponse au lien La justice interdit à Reflets de publier des informations sur Altice. Évalué à -6. Dernière modification le 07 octobre 2022 à 23:24.

    Reflets n'a fait qu'analyser ces infos et en tirer certaines conclusions.

    Et comme ils ont un bon fond, ils n'ont même pas pensé qu'en faisant ça, ils faisaient monter les enchères du prochain tour du chantage sur Altice. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis, quoi…

  • [^] # Re: Le contexte...

    Posté par  . En réponse au lien La justice interdit à Reflets de publier des informations sur Altice. Évalué à -3.

    il se trouve que l'investigation a toujours fait appel à des manières sales comme faire les corbeilles ou écouter aux portes.

    Ça doit être pour ça que Wikipédia dit Le journalisme d'investigation est un genre journalistique qui se caractérise par des recherches approfondies sur un sujet délicat et d'intérêt général, en consultant et recoupant plusieurs sources pour révéler des faits, en résistant à la tentation de la course à l'exclusivité, ce qui implique une indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques ou économiques, le respect de la déontologie du journalisme et la protection des sources d'information.

    Dans le cas présent, on est assez loin de ça, non? Reflets a été récupérer des données mises à disposition par des pirates dans le but de faire chanter Altice. Si on est généreux, on peut penser qu'ils servent d'idiots utiles—ils servent bénévolement les pirates. Si on est cynique, on peut penser qu'ils savent très bien ce qu'ils font et qu'ils cherchent à nuire autant que possible à Altice.

    On peut noter aussi qu'Altice a décidé de ne pas payer la rançon, ce qui est de loin à mon avis la décision la moins moisie de l'ensemble de cette affaire sordide.

  • [^] # Re: Le contexte...

    Posté par  . En réponse au lien La justice interdit à Reflets de publier des informations sur Altice. Évalué à 0. Dernière modification le 07 octobre 2022 à 18:32.

    dois-je comprendre que si c'est à la poubelle ce n'est pas une information vraie ?

    Non, mais c'est attesté que ces informations ont été diffusées par les pirates dans le cadre d'un chantage avec une demande de rançon. On ne parle pas juste de poubelles, on parle de participer indirectement mais activement à un chantage avec demande de rançon.

    Ou crois-tu que les journalistes en ces contrées soient incompatibles avec la charogne ?

    Bah j'ai juste un peu espoir qu'il puisse exister des journalistes intègres, et le journalisme militant n'excuse pas tout. Sur le fond de leur combat, les journalistes de Reflets ont probablement raison, mais là ils utilisent des méthodes de charognards.

    Ah oui, les poubelles sont taguées piratage ?

    Dans la décision de justice, c'est très clair. Le juge a retracé l'histoire des données, la demande de rançon, le chantage, la manière dont 25% des données ont été publiées pour mettre la pression sur Altice, la manière dont Reflets les a récupéré, et la manière dont les pirates ont exploité cette publication pour remettre un coup de pression et menacer de la publication d'une autre partie des données. Ce n'est pas du tout l'histoire qui ressort du communiqué de Reflets, et c'est ça que je trouve anormal. Ils n'agissent pas comme des journalistes, il n'y a aucune éthique derrière leur travail, ils ont juste une cause qu'ils sont prêts à défendre quel que soit le contexte.

    Je voulais juste qu'on arrête de penser que la justice protège les grands groupes au détriment des pauvres journalistes indépendants. Ce n'est pas ça du tout l'histoire.