il faut reconnaître que les agresseurs sexuels bénéficient d'une impunité quasi totale en France: seulement 0,6 % des viols ou tentatives de viol auraient donné lieu à une condamnation en 2020
Oui c'est chiant l'état de droit, il faut des preuves et tout.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème avec la condamnation des violences sexuelles, mais de toutes manières ont sait très bien que sans témoin et preuve matérielle, il ne peut pas y avoir de condamnation. Et typiquement, les violences sexuelles sont particulièrement marquées par les cas où il n'y a pas de témoin ni preuves matérielles; on ne peut pas tout mettre sur "le système", et imaginer que la justice est particulièrement laxiste avec les délinquants sexuels. C'est assez insultant je trouve pour ceux qui essayent justement de faire des enquêtes dans de telles conditions difficiles.
Remplir de vent l’espace médiatique a un but, celui de rendre l’ordre bourgeois aussi naturel que le bleu du ciel […] il n’y a plus d’avenir vivable pour personne à très court terme dans le cadre du capitalisme.
J'ai peu de complaisance vis-à-vis d'un tel gloubiboulga idéologique. C'est ça, le populisme du 21e siècle? On écrit des phrases sans queue ni tête, avec des mot-clés "masculinisme", "capitalisme", "système", une bonne théorie du complot, on mélange le lexique du manifeste du parti communiste et du dernier tweet de Sandrine Rousseau, et pof, ça produit de la pensée profonde (ou ça fait des Chocapic si on a de la chance?)
Depardieu, un bourgeois? On est au 18e sous-sol de la sociologie. Depardieu, c'est un "parvenu", un prolétaire en plus (il a acquis sa fortune par le travail). C'est typiquement des gens qui sont méprisés par la bourgeoisie, il n'en n'a ni les codes, ni les manières. Il est sans doute "protégé", peut-être pour des raisons financières ou politiques, ou parce qu'on ne voudrait pas se le mettre à dos, mais certainement pas par une solidarité de classe.
Il n'y a rien d'évident quand on traite l'éthique avec recul et circonspection. Serait-il par exemple éthique d'accueillir des artistes accusés de fraude fiscale? De consommation et trafic de stupéfiant? De violences routières? Est-il éthique de se substituer à la justice pour exclure de la société des individus qui sont accusés (et pas reconnus coupables) de crimes et délits sexuels?
Par exemple, je n'aime pas trop les gens accusés d'incitations à la haine raciale. Je peux très bien me faire une règle éthique personnelle, qui consiste à refuser d'inviter des gens accusés d'incitations à la haine raciale à mes soirées barbecue. Par contre, serait-il légitime d'estimer qu'il est anormal que ces personnes soient invitées par d'autres à leurs soirées barbecue? Est-il normal de publier des tribunes du style "Arrêtez d'inviter des racistes à vos soirées barbecue"? Est-ce que ça n'est pas la liberté des organisateurs de soirées barbecue de décider s'ils souhaitent ou non inviter des racistes (s'ils ne font que manger des saucisses, et pas de faire de discours politique)?
Bref, la plupart des combats bien moisis commencent généralement par des gens qui se mêlent de ce que les autres font (avec leur corps et leurs parties génitales, qui ils invitent, à qui ils parlent, etc). Ce n'est pas parce que j'aimerais bien aussi ne pas voir la tronche d'agresseurs sexuels à la télé que ça légitime de décider qui est suffisamment fréquentable pour être invité par quelqu'un que je ne connais pas : un règle d'éthique doit s'appliquer à tout le monde, et pas seulement quand il s'agit de faire disparaitre de la vie sociale des gens que l'on n'aime pas.
J'imagine que ça n'est pas la même chose de gérer une boîte dans un marché en pleine croissance, et de la gérer quand on entre dans le dur. La critique en lien me semble très constructive et très cohérente. Ce qui est quand même assez crédible, c'est que le commentaire dit en gros "votre CA stagne, vos charges augmentent, vous n'avez pas vraiment de plan; si vous récoltez vos 60k€ dans un an vous serez exactement dans la même situation", et paf, un an après, ils ont besoin de 200k€. Il y a un côté prémonitoire qui donne un peu de poids à l'analyse.
Ton témoignage est assez similaire à ce qu'on peut lire en commentaire sous le billet de blog, donc c'est tout à fait recevable à mon avis. Sans que ça soit nécessairement le cas, il reste tout à fait plausible qu'à force de se faire plaisir en mélangeant les genres, le journal ait perdu plus de lecteurs qu'ils n'en ont gagné.
Personnellement, je ne supporte plus les "alertes" sur les atteintes aux libertés individuelles ou les complots organisés par le grand capital qui viennent de certains milieux libristes; on n'apprend rien avec ce genre de trucs, c'est juste des gens qui sifflent dans leur appeau à chien pour faire plaisir à une communauté qui est de toutes manières déja conquise. Ça dessert complètement la communauté en général, et même les idées pour lesquelles ils se battent; et si NextImpact a donné ce sentiment à certains lecteurs, ça ne m'étonne pas qu'il y ait eu des fuites.
Le troll est surtout une autruche, bien naïve, pour la faire très très courte: tout est politique dans une vie en communauté.
"politique", ça ne veut pas dire "militant". Il y a des moyens d'exposer les arguments de manière à ce qu'on ait pas l'impression qe l'auteur souhaite imposer un point de vue partisan.
Je ne sais pas trop pourquoi tu es moinssé—peut-être parce que ton intervention est peut-être un troll. Si ça n'est pas un troll, alors je trouve que c'est pertinent; qu'on soit d'accord ou pas sur le fond, c'est bien de connaitre les raisons pour lesquelles certains se désabonnent.
Après, l'idée d'infléchir une ligne éditoriale à droite parce qu'on préfère attirer les clients "de droite" qui ont plus d'argent, c'est quand même sacrément cynique.
Personnellement, je trouve que l'idée de recapitaliser une entreprise par des dons défiscalisés n'est pas tellement compatible avec les valeurs de gauche, mais j'avoue que depuis quelques temps les lignes sont un peu floues, et qu'il va bientôt falloir poser un certain nombre de questions pour savoir si on comprend bien la même chose par "de gauche". «L'autre gauche, capitaine!».
Ils disent partout qu'ils publient leurs comptes, j'imagine que c'est possible de les trouver. À vue de nez, ils ont environ 7000 abonnements, à 6 euros par mois, donc dans les 500k€ de CA, sans les ressources publicitaires.
J'imagine qu'ils ne veulent pas combler tout le trou, mais seulement la partie qui les sauverait du dépot de bilan. Par contre ça voudrait dire qu'ils ont quand même grillé 60k€ depuis l'année dernière; les dons semblent partir immédiatement dans un trou sans fond.
Le business model de l'info gratuite en ligne est très complexe; produire de l'information a un coût, mais elle a peu de valeur marchande.
Bien sûr, le site est sympa, c'est un site de presse, c'est important, c'est la culture libre, tout ça. Mais bon, on peut tourner ça comme on veut, la demande c'est de récolter 200,000€ de dons pour renflouer les caisses d'une entreprise. Depuis une dizaine d'années, avec les kickstarters etc, on voit qu'il commence à y avoir une grosse confusion des genres; on n'achète plus un produit, on "soutient" une entreprise, mais sous forme de don désinteressé, sans rentrer au capital ni avoir un espoir de rentrer dans son investissement. C'est légal à cause du statut sympa d'entreprise de presse (avec une défiscalisation très généreuse au passage), mais j'ai du mal à trouver un sens économique àa ça. Injecter des fonds dans une boîte, ça s'appelle un investissement, et cet investissement doit vous permettre d'avoir quelque chose en retour, au moins potentiellement; autrement, c'est juste un cadeau aux propriétaires de l'entreprise.
Au passage, le mécénat, ça passe normalement par une fondation, une structure "non profit" (associative par exemple), qui assure que les dons sont utilisés conformément à un projet précis.
Le chiffrement des disque devient la norme pour pas mal de systèmes; y compris chez redmond, l'usage de messagerie chiffrée de bout en bout assez fréquent; on a un peu l'impression de question datant d'il y'a 20 ans, quand seul quelque paranos chiffraient tout.
Il n'y a rien qui t'empêche de répondre ça. Tu dis que le chiffrement c'est la norme, en entreprise et de plus en plus chez les particuliers, tu expliques à l'enquêteur que son téléphone est chiffré, que les disques des serveurs de la police sont probablement chiffrés (ou qu'ils devraient l'être), et que tu chiffres par précaution en cas de vol, et pas pour cacher quoi que ce soit à la police.
Mouais, ça c'est a supposer que le contenu du disque ne puisse pas être mal interprété et/ou retenu contre lui
C'est pareil pour tes réponses quand tu décides de répondre aux questions. Comme tu fais ce que tu veux, tu peux choisir de ne pas répondre aux questions, mais tu le fais en connaissance de cause. C'est peut-être malin d'ailleurs de dire que c'est l'idée de ton avocat. Mais n'empêche que du coup, tu es sûr d'aller au bout de ta garde à vue, et que de toutes manières les enquêteurs vont devoir chercher par eux-mêmes les réponses aux questions auxquelles tu n'as pas répondu, donc perquisition etc.
Dans ce cas là, rien n'empêche un policier qui aurait des soupçons (même infondés) de demander à ouvrir le coffre-fort de n'importe qui.
Pas de n'importe qui, puisqu'il y a bien une enquête en cours (ce ne sont pas les policiers qui décident arbitrairement sur qui ils vont enquêter, il doit dans ce genre de cas y avoir une plainte du ministère ou un truc de ce genre).
En fait, tu peux imaginer que la police fait une perquisition chez toi, sur autorisation du juge d'instruction. Ils trouvent un coffre fort, et te demande de l'ouvrir. Tu peux répondre "oui" ou "non". Si tu réponds "oui" et qu'il n'y a rien dedans, on passe à la question suivante. Si tu réponds "non", ce qui encore une fois est ton droit, le policier peut trouver ça suspect et vouloir quand même ouvrir le coffre (quitte à le détruire). Si au moment de l'ouverture le coffre était piégé et qu'un système a détruit tout ce qu'il contenait, le rapport d'enquête va mentionner que tu n'as pas voulu ouvrir ton coffre et que tu l'avais équipé d'un système d'autodestruction. Ça ne fait pas de toi un coupable, mais ça fait de toi un suspect.
je leur répondrai que non, je ne veux pas. Est-ce une raison suffisante pour me suspecter de cacher des choses illégales ?
S'ils perquisitionnent chez toi c'est que tu es déja suspect. Et oui, c'est une raison suffisante pour suspecter que tu caches des choses dans les documents que tu ne veux pas leur fournir, comment peut-il en être autrement? C'est un raisonnement (Bayesien) totalement valide; si A est l'évènement "il y a un fichier pédo-terroriste sur l'ordinateur du suspect", et D est l'évènement "le suspect ne veut pas fournir le mot de passe pour déchiffrer son disque"; tu peux tourner le problème dans tous les sens, mais P(A | D) = P(D | A) P(A) / P(D). Or, P(D | A) est nécessairement > P(D) (même si tu as peu de chances de montrer ton disque, tu aurais encore moins envie de le faire s'il y avait des fichiers compromettants dessus), et donc, P(A | D) > P(A) : en refusant de montrer ton disque, tu as augmenté la suspicion. C'est normal, c'est logique, c'est comme ça que fonctionne la procédure. Le seul qui fait une erreur de raisonnement dans l'histoire, c'est celui qui pense que de garder le silence ou de ne pas fournir son mot de passe ne le rend pas plus suspect (encore une fois, sans que ça indique quoi que ce soit sur la culpabilité : ça va juste inciter le juge à ordonner l'ouverture destructrice du coffre, par exemple, ou la pose de micros).
Ce qui me dérange, c'est qu'il ne semble pas y avoir d'autres indices et cela qui est très dérangeant.
Oui, mais c'est évident qu'on ne sait pas tout. Alors oui, les enquêtes complètement bidonnées, ça existe; les juges d'instruction qui font des erreurs manifestes aussi, mais je n'ai pas l'offuscation aussi facile que ça. Ce qui me fait tiquer par exemple c'est la détention provisoire; c'est un juge différent du juge d'instruction qui statue.
D'après la page Wikipédia, l'affaire n'est pas allée jusqu'au procès (non-lieu après 9 mois de préventive). Après, un dossier pipeauté, ça n'est pas du tout la même chose qu'un dossier vide. Ce qui reste le plus choquant, c'est l'impunité des auteurs; en théorie, les enquêteurs risquent un procès pénal; la loi prévoit la radiation et des peines de prison pour ce genre de choses (justement, parce que la procédure pénale repose sur les déclaration des enquêteurs, il n'est pas du tout prévu que les enquêteurs puissent mentir ou manipuler les indices). Tiens c'est marrant, je ne suis pas certain que beaucoup de policiers dénoncent le laxisme de la justice dans les poursuites pour faux en écriture publique, par exemple…
Il me semble qu'ils ne sont pas inculpés mais juste suspects.
Les personnes qui ont fait de la détention préventive ont forcément été mis en examen. Je ne suis pas certain que ça fasse une différence technique en termes de moyens mis à disposition de la police pour une enquête, mais la mise en examen signifie que le juge d'instruction a estimé qu'il existait des indices graves ou concordants. Ça serait donc cohérent d'autoriser des écoutes et des saisies de matériel informatique.
Il est possible de contester une mise en examen si on considère que le dossier est vide, on passe alors au statut de témoin assisté.
"Nous ne pouvons pas accéder à X, c'est une preuve que X cache les preuves que nous cherchons"
C'est visiblement l'interprétation qu'en fait la Quadrature, mais je n'ai pas lu ça dans les citations du dossier. Les enquêteurs disent qu'une partie des échanges étaient réalisés par des communications chiffrées, et ils ont posé des questions pour savoir pourquoi, qui avait installé les logiciels, etc. Et au passage ils expliquent au juge qu'ils n'ont rien, et que la raison pour laquelle ils n'ont rien est qu'ils n'ont pas pu accéder aux communications chiffrées.
Si on assimile le refus de fournir des clés de déchiffrement au droit de se taire ou au principe de non-incrimination, ça ne peut pas servir de preuve pour une condamnation. Par contre, c'est tout à fait normal d'interpréter cette pratique; c'est notamment en routine un des "indices concordants" nécessaires pour une mise en examen. Il faudrait la confirmation d'un professionnel, mais je pense que la Quadrature se plante complètement quand elle prétend que l'utilisation de logiciels de chiffrement inhabituels (qui demandent une démarche spécifique pour leur installation et leur utilisation—se renseigner, lire la doc, etc) n'a pas de valeur d'indice dans une enquête. Quand un enquêteur demande "Pouvez-vous me fournir la clé pour déchiffrer votre disque?—Non—Pourquoi?—Parce que je ne veux pas que la police ait accès à mes données", c'est un indice valide. Ça n'est pas une preuve de culpabilité, c'est juste un indice; il en faut plusieurs pour justifier une mise en examen, mais c'est un élément de l'enquête. C'est la même chose que de ne pas répondre aux questions, de ne pas dénoncer ses sources ou ses complices. On a le droit de le faire, mais les enquêteurs ont le droit d'interpréter ce comportement, et de l'utiliser pour demander au juge les moyens d'aller chercher des preuves plus conséquentes.
C'est évidemment différent au procès, où le parquet doit faire la preuve de la culpabilité (et si l'enquête n'a pas permis d'établir des preuves, alors il y aura un aquittement, mais normalement ça n'arrive pas trop parce qu'aucun procureur n'a envie de se ridiculiser avec un dossier vide).
Le taux d'aquittement en France est de 6% en première instance, et 9% en appel. C'est donc en effet rare d'avoir un dossier vide qui arrive au procès.
Que veux-tu, je dois être idéologiquement opposé à l'idée pourtant tellement vraisemblable de complots mêlant le président de la République, le ministère de l'intérieur, la DGSI, un juge d'instruction, un procureur, un juge d'application des peines, et du personnel de l'administration pénitentiaire, afin d'écraser la menace très très réelle d'une percée électorale de l'extrême gauche.
À côté de ça, l'hypothèse d'une administration police-justice incompétente et surchargée d'injonctions contradictoires, c'est sûr que ça ne tient pas. La possibilité que le dossier soit légèrement différent de la présentation faite par la quadrature, et que le juge d'instruction pourrait en fait avoir des éléments pour justifier d'aller jusqu'au procès, c'est aussi totalement à exclure?
Ça devient compliqué d'argumenter que le travail coûte trop cher, non ?
Oui, complètement. Mais je n'arrive pas à trouver d'argument rationnel pour justifier d'une règlementation de la répartition des bénéfices entre les actionnaires et les salariés, étant donné que les deux sont régis par des logiques très différentes: les salaires sont un équilibre entre l'offre et la demande (donc, avec une grosse part de macro-économie), alors que les dividendes sont un transfert technique entre les comptes d'une entreprise et les comptes des gens qui possèdent l'entreprise (l'argent de change pas de mains). Une entreprise peut très bien licencier tout en versant de généreux dividendes, ce n'est pas illogique.
Du coup, je ne sais vraiment pas ce qu'est une redistribution logique et équitable. Comment prend-on en compte le risque pris par les actionnaires, par exemple? Les entreprises ont des chances très différentes de couler, et il faut que les rendements soient supérieurs pour les entreprises qui ont été financées à un moment où leur survie était compromise. Comment estime-t-on les apports relatifs du travail et du capital dans la richesse produite? Dans une entreprise de services à la personne, c'est évident que les gens qui y travaillent contribuent beaucoup aux profits. Dans une fonderie industrielle, la valeur est créée par la synergie entre les ouvriers et les machines; personne ne produirait rien autrement (c'est beau comme un discours libéral). Dans une laverie automatique, la valeur n'est pas créée par le gusse qui vient une fois par semaine pour retirer les pièces et remettre de la lessive. Une répartition 50/50 des bénéfices hors investissement paraitrait injuste dans un sens ou dans un autre en fonction de l'activité des entreprises.
Je te rejoins complètement sur la débilité des ouin ouin sur le coût du travail, surtout que souvent il s'agit de se plaindre d'une conjoncture où l'offre et la demande de travail devient légèrement défavorable aux entreprises.
À ce sujet, tu n'as pas rebondi sur mon argument sur le rendement des actions, que je disais ajusté par la loi de l'offre et de la demande, et qui sous-entend donc qu'il n'y a pas de valeur optimale : ça te semble correct comme analyse ?
Oui, en théorie la valeur des actions s'ajuste en fonction de la prévision des profits à venir, donc si une entreprise verse peu de dividendes, la valeur de l'action va diminuer, ce qui augmente mécaniquement son rendement. Mais note quand même que les actionnaires n'ont aucun intérêt à voir la valeur de l'action diminuer, donc ils ont double intérêt à verser toujours plus de dividendes: non seulement ça leur fait du cash, mais en plus ça maintient la valeur de leur capital à un niveau élevé.
Il s'agit de personnes qui sont mises en examen depuis bientôt 3 ans et se verront jugées lors d'un procès. Ce n'est pas qu'une "enquête à charge".
C'est une enquête à charge qui ne s'est pas terminée par un non-lieu. L'argument de la quadrature, c'est que le juge d'instruction a été enfumé par les enquêteurs, mais comme on n'a pas accès au dossier, on ne peut pas savoir avant le procès. C'est quand même rare qu'un dossier vide arrive jusqu'au procès, donc il y a peut-être des éléments qu'on ignore, et qui sont indépendants de ces histoires de chiffrage.
Ici on dépasse très largement le cadre de l'enquête à charge.
Certes, mais c'est indépendant de l'instruction. La détention est gérée par le juge d'application des peines, et la maltraitance en prison ça se joue au niveau de l'administration pénitentiaire. Je vois mal comment ça pourrait être orchestré, c'est "juste" comme ça que ça se passe en France.
Mouais, je ne sais même pas s'il faut invoquer des objectifs de com. C'est quand même le truc classique pour un enquêteur: c'est légal, mais suspect, de ne pas faciliter les enquêtes. Tu retrouveras exactement le même discours sur le droit à garder le silence, sur le fait de mentir lors d'un interrogatoire, de ne pas dénoncer des complices possibles, etc.
Ce que je trouve un peu navrant, c'est que la quadrature reproche (à raison) aux enquêteurs de monter la sauce sur rien du tout, mais en contrepartie c'est aussi ce qu'ils font. Bien sûr, la situation n'est pas symétrique, on a d'un côté la puissance de l'État avec le monopole de la violence et de la privation de liberté, et de l'autre côté on a une association; ça serait ridicule de les mettre au même niveau. Mais sur beaucoup de points, la réaction semble disproportionnée et un peu ridicule; sur le fond, c'est normal que les rapports d'enquête fassent un état des lieux des moyens de communication, mettent en avant qu'il s'agit de moyens plutôt élaborés et peu répandus, qui expliquent que l'enquête n'avance pas. Personne ne peut être condamné pour ça, c'est un élément de contexte, c'est comme ça pour toutes les enquêtes : Untel est connu pour distribuer des billets de 20€ aux SDF, ça n'est pas illégal, mais c'est suffisamment inhabituel pour figurer dans un rapport d'enquête, c'est une pièce de puzzle pour comprendre la personnalité des suspects.
Les renseignements intérieurs confondent aussi Tails avec le logiciel installé sur ce système pour chiffrer les disques durs – appelé LUKS – lorsqu’elle demande: « Utilisez vous le système de cryptage “Tails” ou “Luks” pour vos supports numériques ? ». S’il est vrai que Tails utilise LUKS pour chiffrer les disques durs, Tails est un système d’exploitation – tout comme Ubuntu ou Windows – et non un « système de cryptage »
"Quand on confond un clafoutis et UNE PART de clafoutis, on vient pas la ramener ! "
Non, mais bon, les enquêtes à charge ça a toujours existé. Là, la quadrature s'excite parce qu'il s'agit de chiffrement, mais ça aurait été la même chose si les suspects avaient acheté leurs lentilles en vrac à la Biocop au lieu de paquets du supermarché.
Le fait est qu'un grand nombre des citations semble tout à fait factuelles : l'utilisation de messageries chiffrées permet en effet de protéger sa vie privée, Tor permet en effet d'améliorer son anonymat sur Internet, etc. Tant que ça n'est pas considéré comme illégal, je ne comprends pas vraiment le problème à le faire figurer dans les rapports d'enquête. Au contraire même, ça veut quand même dire que les enquêteurs n'ont rien à se mettre sous la dent. Dans un rapport d'enquête, il peut y avoir "le suspect s'est arrêté à la boulangerie à 9h52 pour y acheter deux baguettes tradition", et c'est dans ce style là que je comprends les affirmations comme quoi untel ou untel a installé Linux.
Il ne faut pas non plus négliger le fait qu'en insistant sur le chiffrement, les enquêteurs cherchent à justifier que leur enquête patine. Quand ils écrivent que les suspects utilisent Signal, ils ne veulent pas dire "mettez-les en prison pour ça", ils veulent dire "on a peau de zob sur ce qu'ils se racontent, donnez-nous l'autorisation de poser des micros."
Par contre, pourquoi le juge d'instruction n'a pas mis fin à l'enquête plus rapidement, étant donné le peu de moyens de la justice et l'aveu d'impuissance des enquêteurs, c'est plutôt ça qui est difficile à expliquer. La DGSI semble insister lourdement sur le fait que les suspects savent minimiser leurs traces informatiques, que les disques sont chiffrés, qu'ils n'ont rien, et qu'ils ne savent pas vraiment comment avoir plus; qu'espère le juge en insistant?
Comme quoi, on peut avoir réussi (ou tout du moins prétendre qu'on a réussi) sans même comprendre pourquoi on a réussi. Comprendre ce qu'est le biais du survivant n'est pourtant pas si difficile que ça.
mais il ne faut surtout pas négliger de voir la valeur absolue
De quel point de vue? Tu ne peux pas comparer les revenus du capital et les revenus des individus. Du point de vue individuel, bien sûr, tu peux considérer les revenus en absolu; c'est par exemple la logique de l'impôt sur le revenu. Pour l'argent, considérer autre chose que le revenu relatif n'a aucun sens.
Il ne faut pas oublier que le versement des dividendes est important car il assure la rentabilité de l'investissement dans l'économie réelle, et que l'investissement dans l'économie réelle assure la croissance et l'augmentation du pouvoir d'achat moyen et médian. Diminuer le rendement de l'investissement dans l'économie, c'est favoriser la spéculation et les bulles.
L'économie a besoin d'argent, et c'est bien pour tout le monde que l'épargne retourne à l'économie réelle, donc en principe la situation est normale et saine : les entreprises rémunèrent les employés en échange de leur travail, et les actionnaires en retour de leur investissement. Que derrière les États soient incapables d'imposer correctement les revenus du capital pour les redistribuer est un problème qui n'est pas vraiment lié au fonctionnement du capitalisme.
Si j'étais chef du monde, ce n'est pas les dividendes que je taxerais, mais bien les revenus des activités de spéculation (qui sont des activités inutiles ou nuisibles à l'économie). Taxer les transactions financières (à hauteur des droits de mutation pour l'immobilier par exemple) aurait le mérite de limiter la spéculation, et surtout de fidéliser les actionnaires, qui seraient moins tentés de privilégier les stratégies de court terme.
Uniquement les émissions primaires liées aux augmentations de capital.
C'est quand même difficile de nier que l'existence du marché secondaire facilite la levée des capitaux… Si le marché n'était pas liquide, les investisseurs réfléchiraient beaucoup plus avant de mettre leur argent dans l'économie réelle.
Par contre, rien ne justifie que les échanges d'actions sur le marché secondaire ne soient pas taxés à la même hauteur que d'autres biens. Une entreprise qui achète ou vend des biens immobiliers paye dans les 5% de droits de mutation; ça pourrait être la même chose pour des actions. Ça limiterait fortement le micro-trading, qui n'apporte rien à l'économie, par exemple.
Mais bon, sur le fond, ça ne résoud rien. La spéculation et les dividendes sont les deux moyens principaux qu'ont les actionnaires pour rentabiliser leur investissement. Si on empêche la spéculation, les actionnaires feront quand même tout pour obtenir des dividendes. D'ailleurs, les dividendes sont beaucoup plus "logiques" que les gains spéculatifs—il s'agit du loyer de l'argent mobilisé par les investissements, et je ne comprends pas toujours pourquoi il faudrait combattre les dividendes avant la spéculation. Peut-être parce que la spéculation n'est pas perçue comme un jeu à somme nulle (il n'y a pas de perdant évident), alors qu'on a l'impression que les salariés et les actionnaires sont en compétition directe?
Ça peut aussi vouloir dire que la part du capital dans l'activité économique de l'entreprise est plus grande. Par exemple, imagine que tu implantes une usine sur la Lune pour exploiter des minerais; ton usine est quasiment automatisée et tu n'as que deux techniciens sur place. L'investissement était de 100 Mrds, tu fais 10 Mrds de CA, pour 9 Mrds de charges diverses; un bénéfice de 1 Mrd. Serait-il juste de partager également ce milliard entre les investisseurs et les deux employés? C'est caricatural évidemment, mais le raisonnement doit bien tourner autour de la rentabilité de l'investissement. Si une grosse entreprise verse des milliards de dividendes mais que la rentabilité de l'action est de 1%, les actionnaires ne sont pas bien rémunérés.
Ah oui bien sûr, je parlais juste de ceux qui avaient déja entendu parler de lui avant. Mais c'est vrai aussi qu'à ma connaissance, il n'y avait pas de rumeurs sur la qualité des résultats scentifiques (alors qu'avec le recul, il suffisait de lire les articles pour comprendre que l'IHU était une machine à publier du bullshit à gros rendement bien avant le Covid).
Raoult avait encore une belle aura de sérieux (ses casseroles passées étaient relativement méconnues)
Ça dépend à quelle échelle, mais c'était clairement déja un endroit où les gens sérieux ne voulaient plus mettre les pieds, surtout après le retrait des tutelles INSERM et CNRS de son laboratoire. Ça sentait déja pas mal le souffre, mais plutôt pour des raisons de pratiques RH (mandarinat et harcèlement).
Malheureusement, comme c'est souvent le cas, les personnalités scientifiques "grillées" auprès de leurs collègues attirent la lumière et fascinent les médias et les politiques. L'administration des différentes tutelles n'osent pas trop intervenir tant que la sitation n'est pas complètement pourrie, au mépris de la qualité de la science et de la santé mentale des gens qui travaillent dans ces endroits, d'ailleurs.
[^] # Re: travail
Posté par arnaudus . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 5.
Toi tu essayes de séparer l'homme de l'artiste!
Bon, pour le rock en plus ça ne marche pas trop, le côté drogué et violent "pour de vrai", je ne suis pas sûr que ça déconstruise le mythe.
Après bon, il y a peut-être des moines Bouddhistes amateurs de Death Metal sans drogue et sans alcool, tous les goûts sont dans la nature.
[^] # Re: Non
Posté par arnaudus . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 7. Dernière modification le 12 juin 2023 à 14:51.
Oui c'est chiant l'état de droit, il faut des preuves et tout.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème avec la condamnation des violences sexuelles, mais de toutes manières ont sait très bien que sans témoin et preuve matérielle, il ne peut pas y avoir de condamnation. Et typiquement, les violences sexuelles sont particulièrement marquées par les cas où il n'y a pas de témoin ni preuves matérielles; on ne peut pas tout mettre sur "le système", et imaginer que la justice est particulièrement laxiste avec les délinquants sexuels. C'est assez insultant je trouve pour ceux qui essayent justement de faire des enquêtes dans de telles conditions difficiles.
J'ai peu de complaisance vis-à-vis d'un tel gloubiboulga idéologique. C'est ça, le populisme du 21e siècle? On écrit des phrases sans queue ni tête, avec des mot-clés "masculinisme", "capitalisme", "système", une bonne théorie du complot, on mélange le lexique du manifeste du parti communiste et du dernier tweet de Sandrine Rousseau, et pof, ça produit de la pensée profonde (ou ça fait des Chocapic si on a de la chance?)
Depardieu, un bourgeois? On est au 18e sous-sol de la sociologie. Depardieu, c'est un "parvenu", un prolétaire en plus (il a acquis sa fortune par le travail). C'est typiquement des gens qui sont méprisés par la bourgeoisie, il n'en n'a ni les codes, ni les manières. Il est sans doute "protégé", peut-être pour des raisons financières ou politiques, ou parce qu'on ne voudrait pas se le mettre à dos, mais certainement pas par une solidarité de classe.
# Éthique à deux vitesses
Posté par arnaudus . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 10.
Il n'y a rien d'évident quand on traite l'éthique avec recul et circonspection. Serait-il par exemple éthique d'accueillir des artistes accusés de fraude fiscale? De consommation et trafic de stupéfiant? De violences routières? Est-il éthique de se substituer à la justice pour exclure de la société des individus qui sont accusés (et pas reconnus coupables) de crimes et délits sexuels?
Par exemple, je n'aime pas trop les gens accusés d'incitations à la haine raciale. Je peux très bien me faire une règle éthique personnelle, qui consiste à refuser d'inviter des gens accusés d'incitations à la haine raciale à mes soirées barbecue. Par contre, serait-il légitime d'estimer qu'il est anormal que ces personnes soient invitées par d'autres à leurs soirées barbecue? Est-il normal de publier des tribunes du style "Arrêtez d'inviter des racistes à vos soirées barbecue"? Est-ce que ça n'est pas la liberté des organisateurs de soirées barbecue de décider s'ils souhaitent ou non inviter des racistes (s'ils ne font que manger des saucisses, et pas de faire de discours politique)?
Bref, la plupart des combats bien moisis commencent généralement par des gens qui se mêlent de ce que les autres font (avec leur corps et leurs parties génitales, qui ils invitent, à qui ils parlent, etc). Ce n'est pas parce que j'aimerais bien aussi ne pas voir la tronche d'agresseurs sexuels à la télé que ça légitime de décider qui est suffisamment fréquentable pour être invité par quelqu'un que je ne connais pas : un règle d'éthique doit s'appliquer à tout le monde, et pas seulement quand il s'agit de faire disparaitre de la vie sociale des gens que l'on n'aime pas.
[^] # Re: Période compliquée pour NextInpact
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 6.
J'imagine que ça n'est pas la même chose de gérer une boîte dans un marché en pleine croissance, et de la gérer quand on entre dans le dur. La critique en lien me semble très constructive et très cohérente. Ce qui est quand même assez crédible, c'est que le commentaire dit en gros "votre CA stagne, vos charges augmentent, vous n'avez pas vraiment de plan; si vous récoltez vos 60k€ dans un an vous serez exactement dans la même situation", et paf, un an après, ils ont besoin de 200k€. Il y a un côté prémonitoire qui donne un peu de poids à l'analyse.
[^] # Re: pas de renouvellement pour moi
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à -1.
Ton témoignage est assez similaire à ce qu'on peut lire en commentaire sous le billet de blog, donc c'est tout à fait recevable à mon avis. Sans que ça soit nécessairement le cas, il reste tout à fait plausible qu'à force de se faire plaisir en mélangeant les genres, le journal ait perdu plus de lecteurs qu'ils n'en ont gagné.
Personnellement, je ne supporte plus les "alertes" sur les atteintes aux libertés individuelles ou les complots organisés par le grand capital qui viennent de certains milieux libristes; on n'apprend rien avec ce genre de trucs, c'est juste des gens qui sifflent dans leur appeau à chien pour faire plaisir à une communauté qui est de toutes manières déja conquise. Ça dessert complètement la communauté en général, et même les idées pour lesquelles ils se battent; et si NextImpact a donné ce sentiment à certains lecteurs, ça ne m'étonne pas qu'il y ait eu des fuites.
[^] # Re: Période compliquée pour NextInpact
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 5.
C'est super intéressant. Un peu cruel aussi, mais ça confirme quand même un peu l'idée que la gestion d'une boîte de cette taille ne s'improvise pas.
[^] # Re: pas de renouvellement pour moi
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 7.
"politique", ça ne veut pas dire "militant". Il y a des moyens d'exposer les arguments de manière à ce qu'on ait pas l'impression qe l'auteur souhaite imposer un point de vue partisan.
[^] # Re: pas de renouvellement pour moi
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 4.
Je ne sais pas trop pourquoi tu es moinssé—peut-être parce que ton intervention est peut-être un troll. Si ça n'est pas un troll, alors je trouve que c'est pertinent; qu'on soit d'accord ou pas sur le fond, c'est bien de connaitre les raisons pour lesquelles certains se désabonnent.
Après, l'idée d'infléchir une ligne éditoriale à droite parce qu'on préfère attirer les clients "de droite" qui ont plus d'argent, c'est quand même sacrément cynique.
Personnellement, je trouve que l'idée de recapitaliser une entreprise par des dons défiscalisés n'est pas tellement compatible avec les valeurs de gauche, mais j'avoue que depuis quelques temps les lignes sont un peu floues, et qu'il va bientôt falloir poser un certain nombre de questions pour savoir si on comprend bien la même chose par "de gauche". «L'autre gauche, capitaine!».
[^] # Re: Période compliquée pour NextInpact
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 5.
Ils disent partout qu'ils publient leurs comptes, j'imagine que c'est possible de les trouver. À vue de nez, ils ont environ 7000 abonnements, à 6 euros par mois, donc dans les 500k€ de CA, sans les ressources publicitaires.
J'imagine qu'ils ne veulent pas combler tout le trou, mais seulement la partie qui les sauverait du dépot de bilan. Par contre ça voudrait dire qu'ils ont quand même grillé 60k€ depuis l'année dernière; les dons semblent partir immédiatement dans un trou sans fond.
Le business model de l'info gratuite en ligne est très complexe; produire de l'information a un coût, mais elle a peu de valeur marchande.
# Mécénat vers les caisses d'une entreprise commerciale?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Next INpact vit ses dernières semaines… sauf miracle . Évalué à 10.
Bien sûr, le site est sympa, c'est un site de presse, c'est important, c'est la culture libre, tout ça. Mais bon, on peut tourner ça comme on veut, la demande c'est de récolter 200,000€ de dons pour renflouer les caisses d'une entreprise. Depuis une dizaine d'années, avec les kickstarters etc, on voit qu'il commence à y avoir une grosse confusion des genres; on n'achète plus un produit, on "soutient" une entreprise, mais sous forme de don désinteressé, sans rentrer au capital ni avoir un espoir de rentrer dans son investissement. C'est légal à cause du statut sympa d'entreprise de presse (avec une défiscalisation très généreuse au passage), mais j'ai du mal à trouver un sens économique àa ça. Injecter des fonds dans une boîte, ça s'appelle un investissement, et cet investissement doit vous permettre d'avoir quelque chose en retour, au moins potentiellement; autrement, c'est juste un cadeau aux propriétaires de l'entreprise.
Au passage, le mécénat, ça passe normalement par une fondation, une structure "non profit" (associative par exemple), qui assure que les dons sont utilisés conformément à un projet précis.
[^] # Re: Un juge d'instruction...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste. Évalué à 2.
Il n'y a rien qui t'empêche de répondre ça. Tu dis que le chiffrement c'est la norme, en entreprise et de plus en plus chez les particuliers, tu expliques à l'enquêteur que son téléphone est chiffré, que les disques des serveurs de la police sont probablement chiffrés (ou qu'ils devraient l'être), et que tu chiffres par précaution en cas de vol, et pas pour cacher quoi que ce soit à la police.
C'est pareil pour tes réponses quand tu décides de répondre aux questions. Comme tu fais ce que tu veux, tu peux choisir de ne pas répondre aux questions, mais tu le fais en connaissance de cause. C'est peut-être malin d'ailleurs de dire que c'est l'idée de ton avocat. Mais n'empêche que du coup, tu es sûr d'aller au bout de ta garde à vue, et que de toutes manières les enquêteurs vont devoir chercher par eux-mêmes les réponses aux questions auxquelles tu n'as pas répondu, donc perquisition etc.
[^] # Re: Un juge d'instruction...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste. Évalué à 6.
Pas de n'importe qui, puisqu'il y a bien une enquête en cours (ce ne sont pas les policiers qui décident arbitrairement sur qui ils vont enquêter, il doit dans ce genre de cas y avoir une plainte du ministère ou un truc de ce genre).
En fait, tu peux imaginer que la police fait une perquisition chez toi, sur autorisation du juge d'instruction. Ils trouvent un coffre fort, et te demande de l'ouvrir. Tu peux répondre "oui" ou "non". Si tu réponds "oui" et qu'il n'y a rien dedans, on passe à la question suivante. Si tu réponds "non", ce qui encore une fois est ton droit, le policier peut trouver ça suspect et vouloir quand même ouvrir le coffre (quitte à le détruire). Si au moment de l'ouverture le coffre était piégé et qu'un système a détruit tout ce qu'il contenait, le rapport d'enquête va mentionner que tu n'as pas voulu ouvrir ton coffre et que tu l'avais équipé d'un système d'autodestruction. Ça ne fait pas de toi un coupable, mais ça fait de toi un suspect.
S'ils perquisitionnent chez toi c'est que tu es déja suspect. Et oui, c'est une raison suffisante pour suspecter que tu caches des choses dans les documents que tu ne veux pas leur fournir, comment peut-il en être autrement? C'est un raisonnement (Bayesien) totalement valide; si A est l'évènement "il y a un fichier pédo-terroriste sur l'ordinateur du suspect", et D est l'évènement "le suspect ne veut pas fournir le mot de passe pour déchiffrer son disque"; tu peux tourner le problème dans tous les sens, mais P(A | D) = P(D | A) P(A) / P(D). Or, P(D | A) est nécessairement > P(D) (même si tu as peu de chances de montrer ton disque, tu aurais encore moins envie de le faire s'il y avait des fichiers compromettants dessus), et donc, P(A | D) > P(A) : en refusant de montrer ton disque, tu as augmenté la suspicion. C'est normal, c'est logique, c'est comme ça que fonctionne la procédure. Le seul qui fait une erreur de raisonnement dans l'histoire, c'est celui qui pense que de garder le silence ou de ne pas fournir son mot de passe ne le rend pas plus suspect (encore une fois, sans que ça indique quoi que ce soit sur la culpabilité : ça va juste inciter le juge à ordonner l'ouverture destructrice du coffre, par exemple, ou la pose de micros).
Oui, mais c'est évident qu'on ne sait pas tout. Alors oui, les enquêtes complètement bidonnées, ça existe; les juges d'instruction qui font des erreurs manifestes aussi, mais je n'ai pas l'offuscation aussi facile que ça. Ce qui me fait tiquer par exemple c'est la détention provisoire; c'est un juge différent du juge d'instruction qui statue.
[^] # Re: Moi ce qui m’effare
Posté par arnaudus . En réponse au lien Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste. Évalué à 5.
D'après la page Wikipédia, l'affaire n'est pas allée jusqu'au procès (non-lieu après 9 mois de préventive). Après, un dossier pipeauté, ça n'est pas du tout la même chose qu'un dossier vide. Ce qui reste le plus choquant, c'est l'impunité des auteurs; en théorie, les enquêteurs risquent un procès pénal; la loi prévoit la radiation et des peines de prison pour ce genre de choses (justement, parce que la procédure pénale repose sur les déclaration des enquêteurs, il n'est pas du tout prévu que les enquêteurs puissent mentir ou manipuler les indices). Tiens c'est marrant, je ne suis pas certain que beaucoup de policiers dénoncent le laxisme de la justice dans les poursuites pour faux en écriture publique, par exemple…
[^] # Re: Un juge d'instruction...
Posté par arnaudus . En réponse au lien Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste. Évalué à 7. Dernière modification le 07 juin 2023 à 10:41.
Les personnes qui ont fait de la détention préventive ont forcément été mis en examen. Je ne suis pas certain que ça fasse une différence technique en termes de moyens mis à disposition de la police pour une enquête, mais la mise en examen signifie que le juge d'instruction a estimé qu'il existait des indices graves ou concordants. Ça serait donc cohérent d'autoriser des écoutes et des saisies de matériel informatique.
Il est possible de contester une mise en examen si on considère que le dossier est vide, on passe alors au statut de témoin assisté.
C'est visiblement l'interprétation qu'en fait la Quadrature, mais je n'ai pas lu ça dans les citations du dossier. Les enquêteurs disent qu'une partie des échanges étaient réalisés par des communications chiffrées, et ils ont posé des questions pour savoir pourquoi, qui avait installé les logiciels, etc. Et au passage ils expliquent au juge qu'ils n'ont rien, et que la raison pour laquelle ils n'ont rien est qu'ils n'ont pas pu accéder aux communications chiffrées.
Si on assimile le refus de fournir des clés de déchiffrement au droit de se taire ou au principe de non-incrimination, ça ne peut pas servir de preuve pour une condamnation. Par contre, c'est tout à fait normal d'interpréter cette pratique; c'est notamment en routine un des "indices concordants" nécessaires pour une mise en examen. Il faudrait la confirmation d'un professionnel, mais je pense que la Quadrature se plante complètement quand elle prétend que l'utilisation de logiciels de chiffrement inhabituels (qui demandent une démarche spécifique pour leur installation et leur utilisation—se renseigner, lire la doc, etc) n'a pas de valeur d'indice dans une enquête. Quand un enquêteur demande "Pouvez-vous me fournir la clé pour déchiffrer votre disque?—Non—Pourquoi?—Parce que je ne veux pas que la police ait accès à mes données", c'est un indice valide. Ça n'est pas une preuve de culpabilité, c'est juste un indice; il en faut plusieurs pour justifier une mise en examen, mais c'est un élément de l'enquête. C'est la même chose que de ne pas répondre aux questions, de ne pas dénoncer ses sources ou ses complices. On a le droit de le faire, mais les enquêteurs ont le droit d'interpréter ce comportement, et de l'utiliser pour demander au juge les moyens d'aller chercher des preuves plus conséquentes.
C'est évidemment différent au procès, où le parquet doit faire la preuve de la culpabilité (et si l'enquête n'a pas permis d'établir des preuves, alors il y aura un aquittement, mais normalement ça n'arrive pas trop parce qu'aucun procureur n'a envie de se ridiculiser avec un dossier vide).
[^] # Re: Moi ce qui m’effare
Posté par arnaudus . En réponse au lien Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste. Évalué à 8. Dernière modification le 06 juin 2023 à 18:03.
Le taux d'aquittement en France est de 6% en première instance, et 9% en appel. C'est donc en effet rare d'avoir un dossier vide qui arrive au procès.
Que veux-tu, je dois être idéologiquement opposé à l'idée pourtant tellement vraisemblable de complots mêlant le président de la République, le ministère de l'intérieur, la DGSI, un juge d'instruction, un procureur, un juge d'application des peines, et du personnel de l'administration pénitentiaire, afin d'écraser la menace très très réelle d'une percée électorale de l'extrême gauche.
À côté de ça, l'hypothèse d'une administration police-justice incompétente et surchargée d'injonctions contradictoires, c'est sûr que ça ne tient pas. La possibilité que le dossier soit légèrement différent de la présentation faite par la quadrature, et que le juge d'instruction pourrait en fait avoir des éléments pour justifier d'aller jusqu'au procès, c'est aussi totalement à exclure?
[^] # Re: faux débat
Posté par arnaudus . En réponse au lien Combien vos actionnaires se font-ils sur votre dos ?. Évalué à 4.
Oui, complètement. Mais je n'arrive pas à trouver d'argument rationnel pour justifier d'une règlementation de la répartition des bénéfices entre les actionnaires et les salariés, étant donné que les deux sont régis par des logiques très différentes: les salaires sont un équilibre entre l'offre et la demande (donc, avec une grosse part de macro-économie), alors que les dividendes sont un transfert technique entre les comptes d'une entreprise et les comptes des gens qui possèdent l'entreprise (l'argent de change pas de mains). Une entreprise peut très bien licencier tout en versant de généreux dividendes, ce n'est pas illogique.
Du coup, je ne sais vraiment pas ce qu'est une redistribution logique et équitable. Comment prend-on en compte le risque pris par les actionnaires, par exemple? Les entreprises ont des chances très différentes de couler, et il faut que les rendements soient supérieurs pour les entreprises qui ont été financées à un moment où leur survie était compromise. Comment estime-t-on les apports relatifs du travail et du capital dans la richesse produite? Dans une entreprise de services à la personne, c'est évident que les gens qui y travaillent contribuent beaucoup aux profits. Dans une fonderie industrielle, la valeur est créée par la synergie entre les ouvriers et les machines; personne ne produirait rien autrement (c'est beau comme un discours libéral). Dans une laverie automatique, la valeur n'est pas créée par le gusse qui vient une fois par semaine pour retirer les pièces et remettre de la lessive. Une répartition 50/50 des bénéfices hors investissement paraitrait injuste dans un sens ou dans un autre en fonction de l'activité des entreprises.
Je te rejoins complètement sur la débilité des ouin ouin sur le coût du travail, surtout que souvent il s'agit de se plaindre d'une conjoncture où l'offre et la demande de travail devient légèrement défavorable aux entreprises.
Oui, en théorie la valeur des actions s'ajuste en fonction de la prévision des profits à venir, donc si une entreprise verse peu de dividendes, la valeur de l'action va diminuer, ce qui augmente mécaniquement son rendement. Mais note quand même que les actionnaires n'ont aucun intérêt à voir la valeur de l'action diminuer, donc ils ont double intérêt à verser toujours plus de dividendes: non seulement ça leur fait du cash, mais en plus ça maintient la valeur de leur capital à un niveau élevé.
[^] # Re: Moi ce qui m’effare
Posté par arnaudus . En réponse au lien Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste. Évalué à 4.
C'est une enquête à charge qui ne s'est pas terminée par un non-lieu. L'argument de la quadrature, c'est que le juge d'instruction a été enfumé par les enquêteurs, mais comme on n'a pas accès au dossier, on ne peut pas savoir avant le procès. C'est quand même rare qu'un dossier vide arrive jusqu'au procès, donc il y a peut-être des éléments qu'on ignore, et qui sont indépendants de ces histoires de chiffrage.
Certes, mais c'est indépendant de l'instruction. La détention est gérée par le juge d'application des peines, et la maltraitance en prison ça se joue au niveau de l'administration pénitentiaire. Je vois mal comment ça pourrait être orchestré, c'est "juste" comme ça que ça se passe en France.
[^] # Re: Moi ce qui m’effare
Posté par arnaudus . En réponse au lien Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste. Évalué à 7.
Mouais, je ne sais même pas s'il faut invoquer des objectifs de com. C'est quand même le truc classique pour un enquêteur: c'est légal, mais suspect, de ne pas faciliter les enquêtes. Tu retrouveras exactement le même discours sur le droit à garder le silence, sur le fait de mentir lors d'un interrogatoire, de ne pas dénoncer des complices possibles, etc.
Ce que je trouve un peu navrant, c'est que la quadrature reproche (à raison) aux enquêteurs de monter la sauce sur rien du tout, mais en contrepartie c'est aussi ce qu'ils font. Bien sûr, la situation n'est pas symétrique, on a d'un côté la puissance de l'État avec le monopole de la violence et de la privation de liberté, et de l'autre côté on a une association; ça serait ridicule de les mettre au même niveau. Mais sur beaucoup de points, la réaction semble disproportionnée et un peu ridicule; sur le fond, c'est normal que les rapports d'enquête fassent un état des lieux des moyens de communication, mettent en avant qu'il s'agit de moyens plutôt élaborés et peu répandus, qui expliquent que l'enquête n'avance pas. Personne ne peut être condamné pour ça, c'est un élément de contexte, c'est comme ça pour toutes les enquêtes : Untel est connu pour distribuer des billets de 20€ aux SDF, ça n'est pas illégal, mais c'est suffisamment inhabituel pour figurer dans un rapport d'enquête, c'est une pièce de puzzle pour comprendre la personnalité des suspects.
"Quand on confond un clafoutis et UNE PART de clafoutis, on vient pas la ramener ! "
[^] # Re: Moi ce qui m’effare
Posté par arnaudus . En réponse au lien Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste. Évalué à 10.
Non, mais bon, les enquêtes à charge ça a toujours existé. Là, la quadrature s'excite parce qu'il s'agit de chiffrement, mais ça aurait été la même chose si les suspects avaient acheté leurs lentilles en vrac à la Biocop au lieu de paquets du supermarché.
Le fait est qu'un grand nombre des citations semble tout à fait factuelles : l'utilisation de messageries chiffrées permet en effet de protéger sa vie privée, Tor permet en effet d'améliorer son anonymat sur Internet, etc. Tant que ça n'est pas considéré comme illégal, je ne comprends pas vraiment le problème à le faire figurer dans les rapports d'enquête. Au contraire même, ça veut quand même dire que les enquêteurs n'ont rien à se mettre sous la dent. Dans un rapport d'enquête, il peut y avoir "le suspect s'est arrêté à la boulangerie à 9h52 pour y acheter deux baguettes tradition", et c'est dans ce style là que je comprends les affirmations comme quoi untel ou untel a installé Linux.
Il ne faut pas non plus négliger le fait qu'en insistant sur le chiffrement, les enquêteurs cherchent à justifier que leur enquête patine. Quand ils écrivent que les suspects utilisent Signal, ils ne veulent pas dire "mettez-les en prison pour ça", ils veulent dire "on a peau de zob sur ce qu'ils se racontent, donnez-nous l'autorisation de poser des micros."
Par contre, pourquoi le juge d'instruction n'a pas mis fin à l'enquête plus rapidement, étant donné le peu de moyens de la justice et l'aveu d'impuissance des enquêteurs, c'est plutôt ça qui est difficile à expliquer. La DGSI semble insister lourdement sur le fait que les suspects savent minimiser leurs traces informatiques, que les disques sont chiffrés, qu'ils n'ont rien, et qu'ils ne savent pas vraiment comment avoir plus; qu'espère le juge en insistant?
[^] # Re: faux débat
Posté par arnaudus . En réponse au lien Combien vos actionnaires se font-ils sur votre dos ?. Évalué à 4.
Comme quoi, on peut avoir réussi (ou tout du moins prétendre qu'on a réussi) sans même comprendre pourquoi on a réussi. Comprendre ce qu'est le biais du survivant n'est pourtant pas si difficile que ça.
[^] # Re: faux débat
Posté par arnaudus . En réponse au lien Combien vos actionnaires se font-ils sur votre dos ?. Évalué à 3.
De quel point de vue? Tu ne peux pas comparer les revenus du capital et les revenus des individus. Du point de vue individuel, bien sûr, tu peux considérer les revenus en absolu; c'est par exemple la logique de l'impôt sur le revenu. Pour l'argent, considérer autre chose que le revenu relatif n'a aucun sens.
Il ne faut pas oublier que le versement des dividendes est important car il assure la rentabilité de l'investissement dans l'économie réelle, et que l'investissement dans l'économie réelle assure la croissance et l'augmentation du pouvoir d'achat moyen et médian. Diminuer le rendement de l'investissement dans l'économie, c'est favoriser la spéculation et les bulles.
L'économie a besoin d'argent, et c'est bien pour tout le monde que l'épargne retourne à l'économie réelle, donc en principe la situation est normale et saine : les entreprises rémunèrent les employés en échange de leur travail, et les actionnaires en retour de leur investissement. Que derrière les États soient incapables d'imposer correctement les revenus du capital pour les redistribuer est un problème qui n'est pas vraiment lié au fonctionnement du capitalisme.
Si j'étais chef du monde, ce n'est pas les dividendes que je taxerais, mais bien les revenus des activités de spéculation (qui sont des activités inutiles ou nuisibles à l'économie). Taxer les transactions financières (à hauteur des droits de mutation pour l'immobilier par exemple) aurait le mérite de limiter la spéculation, et surtout de fidéliser les actionnaires, qui seraient moins tentés de privilégier les stratégies de court terme.
[^] # Re: faux débat
Posté par arnaudus . En réponse au lien Combien vos actionnaires se font-ils sur votre dos ?. Évalué à 3.
C'est quand même difficile de nier que l'existence du marché secondaire facilite la levée des capitaux… Si le marché n'était pas liquide, les investisseurs réfléchiraient beaucoup plus avant de mettre leur argent dans l'économie réelle.
Par contre, rien ne justifie que les échanges d'actions sur le marché secondaire ne soient pas taxés à la même hauteur que d'autres biens. Une entreprise qui achète ou vend des biens immobiliers paye dans les 5% de droits de mutation; ça pourrait être la même chose pour des actions. Ça limiterait fortement le micro-trading, qui n'apporte rien à l'économie, par exemple.
Mais bon, sur le fond, ça ne résoud rien. La spéculation et les dividendes sont les deux moyens principaux qu'ont les actionnaires pour rentabiliser leur investissement. Si on empêche la spéculation, les actionnaires feront quand même tout pour obtenir des dividendes. D'ailleurs, les dividendes sont beaucoup plus "logiques" que les gains spéculatifs—il s'agit du loyer de l'argent mobilisé par les investissements, et je ne comprends pas toujours pourquoi il faudrait combattre les dividendes avant la spéculation. Peut-être parce que la spéculation n'est pas perçue comme un jeu à somme nulle (il n'y a pas de perdant évident), alors qu'on a l'impression que les salariés et les actionnaires sont en compétition directe?
[^] # Re: faux débat
Posté par arnaudus . En réponse au lien Combien vos actionnaires se font-ils sur votre dos ?. Évalué à 3.
Ça peut aussi vouloir dire que la part du capital dans l'activité économique de l'entreprise est plus grande. Par exemple, imagine que tu implantes une usine sur la Lune pour exploiter des minerais; ton usine est quasiment automatisée et tu n'as que deux techniciens sur place. L'investissement était de 100 Mrds, tu fais 10 Mrds de CA, pour 9 Mrds de charges diverses; un bénéfice de 1 Mrd. Serait-il juste de partager également ce milliard entre les investisseurs et les deux employés? C'est caricatural évidemment, mais le raisonnement doit bien tourner autour de la rentabilité de l'investissement. Si une grosse entreprise verse des milliards de dividendes mais que la rentabilité de l'action est de 1%, les actionnaires ne sont pas bien rémunérés.
[^] # Re: Merci et rebelle attitude
Posté par arnaudus . En réponse au journal C'était en 2020. Évalué à 6.
Ah oui bien sûr, je parlais juste de ceux qui avaient déja entendu parler de lui avant. Mais c'est vrai aussi qu'à ma connaissance, il n'y avait pas de rumeurs sur la qualité des résultats scentifiques (alors qu'avec le recul, il suffisait de lire les articles pour comprendre que l'IHU était une machine à publier du bullshit à gros rendement bien avant le Covid).
[^] # Re: Merci et rebelle attitude
Posté par arnaudus . En réponse au journal C'était en 2020. Évalué à 10.
Ça dépend à quelle échelle, mais c'était clairement déja un endroit où les gens sérieux ne voulaient plus mettre les pieds, surtout après le retrait des tutelles INSERM et CNRS de son laboratoire. Ça sentait déja pas mal le souffre, mais plutôt pour des raisons de pratiques RH (mandarinat et harcèlement).
Malheureusement, comme c'est souvent le cas, les personnalités scientifiques "grillées" auprès de leurs collègues attirent la lumière et fascinent les médias et les politiques. L'administration des différentes tutelles n'osent pas trop intervenir tant que la sitation n'est pas complètement pourrie, au mépris de la qualité de la science et de la santé mentale des gens qui travaillent dans ces endroits, d'ailleurs.