arnaudus a écrit 5237 commentaires

  • [^] # Re: Et du coup pour DLFP

    Posté par  . En réponse au journal Les mineurs privés de télécommunication, les majeurs traqués. Évalué à 5.

    Le tout dans le respect de chacun car le pseudonimat pouvait être levé au besoin par la justice.

    Justement, ce n'est pas ça le coeur du problème?

    1) Certains sites ne répondent pas aux demandes de la justice (parce qu'hébergés à l'étranger, typiquement)
    2) La justice ne récupère que l'IP et l'heure de connexion, ce qui est loin d'identifier une personne
    3) Il est maintenant trivial de passer par Tor ou un VPN (c'était possible il y a 10 ans, mais pas facile pour le commun des mortels)

    Paradoxalement, il est beaucoup plus facile pour Google de t'identifier que pour la justice.

    Ça me semble normal que la consultation d'Internet soit anonyme, mais dans l'absolu, la publication de contenus engage la responsabilité des auteurs (en terme de propriété intellectuelle et de délit de presse). Le principe qui imposerait à l'hébergeur de connaitre l'identité réelle des gens qui publient du contenu par leur site n'est pas particulièrement choquant; le journal connait l'identité de ses journalistes, et l'éditeur connait l'identité de ses auteurs, même ceux qui publient sous pseudonyme.

    J'ai l'impression qu'avec l'avènement rapide de ce qu'on a appelé le "web 2.0", on a complètement assimilé l'anonymat "normal" de la consultation (le même anonymat que celui qu'on a en écoutant la radio ou en regardant la télé), et un anonymat des auteurs, un peu comme si un commentaire sur un site était une sorte de tag ou de publication clandestine.

    C'est évidemment très différent de l'interdiction du pseudonymat (l'idée est que l'hébergeur connaisse l'identité des auteurs, qui peuvent poster sous pseudonyme), ou l'atteinte à la correspondance privée (seule la publication de contenu est concernée). L'implémentation, c'est autre chose, mais sur le principe, ça revient à essayer de refaire rentrer dans la normale une situation qui était devenue possible pour des raisons techniques, qui n'avaient rien à voir avec une reflexion sur la liberté d'expression.

  • [^] # Re: Super-intéressant

    Posté par  . En réponse au lien J’ai ma propre instance Mastodon. Sept mois plus tard, je déconseille. . Évalué à 5.

    on a des développeurs pas mauvais, mais en ce qui concerne l'expérience utilisateur, y'a encore du boulot dans pas mal de projets

    Pour la recherche dans Thunderbird, c'est quand même un problème logiciel. Même si on passe outre l'interface compliquée, la recherche ne fonctionne pas du tout.

    ils restent tout de même mieux pensés et plus agréables à utiliser…

    Il y a plusieurs niveaux d'interprétation. 1) les devs sont au courant mais n'ont pas les ressources ou les compétences pour améliorer l'interface, 2) les devs n'ont pas les compétences en design ni les procédres de retour utilisateur pour voir le problème; pour eux le problème de design n'existe pas, 3) les devs sont au courant et refusent de corriger le problème pour des raisons plus ou moins idéologiques.

    Thunderbird a l'air d'être à peu près abandonné depuis de nombreuses années. Le principe du client lourd pour les email semble un peu obsolète; les interfaces webmail sont parfois plus utilisables et plus réactives que Thunderbird…

  • [^] # Re: pendant ce temps là sur Ars

    Posté par  . En réponse au lien J’ai ma propre instance Mastodon. Sept mois plus tard, je déconseille. . Évalué à 7.

    La réponse en question me semble totalement lunaire. En gros, ça revient à dire "Mastodon n'est pas fait pour autre chose que ce pour quoi il a été conçu", mais 1) c'est faux (Mastodon a clairement emprunté tout un tas de vocabulaire et de concepts à Twitter), 2) même si c'était vrai, c'est profondément crétin (quel intérêt d'avoir un réseau social avec 3 geeks sur 3 instances différentes qui se félicitent de leur réussite technique, en expliquant aux autres qu'ils trouvent très bien qu'on n'ait pas très envie de rester sur le réseau et que c'est mieux parce que comme ça on va se ballader en forêt plutôt que de rester devant l'ordinateur?)

    La décentralisation et l'absence d'algorithme de découverte, de classement, et de priorisation, ça n'est pas une "feature", c'est un bug. Il y a beaucoup de choses bien sur Mastodon, à commencer par la communauté, mais c'est vraiment dommage que le projet soit handicapé par des lubies, probablement bien intentionnées, mais qui empêchent de founir aux gens les fonctions dont ils ont besoin.

  • [^] # Re: Billet très intéressant

    Posté par  . En réponse au lien J’ai ma propre instance Mastodon. Sept mois plus tard, je déconseille. . Évalué à 8.

    toutes les grosse et moyennes instances ouvertes à l’inscription en novembre 2022 étaient à l’agonie à cause de la surcharge du réseau Mastodon provoquée par l’arrivée de nouveaux utilisateurs depuis Twitter.

    À l'époque déja, il y avait pas mal de voix pour râler sur l'efficacité, parce qu'il n'y avait pas vraiment de raison pour que ces instances soient à genoux avec 1000 utilisateurs. Si tes 1000 utilisateurs postent un message par jour, suivent 100 personnes, et sont suivis par 100, même dans le pire des cas (aucune superposition dans les listes de suivi), ça fait 1000 messages postés par 24h (un message toutes les 1m26s), 100,000 messages à importer (un message toutes les 0.8s), et pareil à exporter (en faisant l'hypothèse que tous les followers sont sur des instances différentes). Un serveur email peut faire à l'aise 100 fois plus que ça, donc c'est quand même assez étrange.

  • # Super-intéressant

    Posté par  . En réponse au lien J’ai ma propre instance Mastodon. Sept mois plus tard, je déconseille. . Évalué à 10.

    En fait, la phrase qui résume très bien l'idée, c'est "le protocole de fédération est inefficace". Ça se ressent pas mal à l'utilisation, on "rate" des choses (morceaux de discussion, migration de comptes imparfaites, suivi par hashtag défaillant—ça ne suit que le local, etc). Les historiques sont complètement éclatés, et il ne semble pas y avoir moyen de rapatrier autre chose que du contenu; par exemple, pour avoir la liste des followers de quelqu'un, il faut aller sur son instance, mais de son instance on ne peut pas suivre quelqu'un, il faut donc jongler avec deux onglets. C'est débile, quelle personne normale serait assez compréhensive pour accepter un tel fonctionnement défaillant? On peut argumenter sur tout (problèmes techniques, éthiques, manque de développeurs, bande passante…) mais le coût de la décentralisation, en termes de fonctionnalités, est très lourd. Et en termes de fonctionnalités, la décentralisation n'apporte rien; en fait, la décentralisation est un bug pour la plupart des utilisateurs, ça n'est une fonction que pour quelques développeurs un peu barrés.

  • # Contrat vs loi

    Posté par  . En réponse au journal Les DRM, ma liseuse et moi, le retour. Évalué à 4.

    Et il est bien spécifié qu’on ne peut pas faire ce qu’on veut du bouquin.

    Tu peux tourner ça dans tous les sens, mais un contrat n'a pas de valeur supérieure à la loi. Le code de la propriété intellectuelle te donne le droit de faire ce que tu veux du bouquin, donc tu peux le faire.

    À mon avis, la question qui reste un peu en suspens est la mise en page. C'est certain que tu peux récupérer le contenu du fichier et republier le texte brut, mais si le fichier ePub est associé à la mise en page spécifique de l'éditeur, c'est plus de droit des modèles et le droit des marques qui peuvent poser problème.

  • # Intéressant / Ennuyeux

    Posté par  . En réponse au sondage Sur LinuxFr.org, quand je note pertinent/inutile, en fait je note.... Évalué à 3.

    J'ai l'impression que je vote plus selon ces critères, qui me semblent un peu différent de Pertinent/Inutile. Par exemple, une blague est objectivement "inutile", mais si c'est drôle, je plussoies. Par contre, si c'est très très ennuyeux, du genre c'est un service aux lecteurs que de leur cacher le post, alors je vote "inutile".

  • [^] # Re: Fonctionnaltés ?

    Posté par  . En réponse au journal Drone sur chenilles Antenatus. Évalué à 6.

    C'est le "problème" avec la démarche encyclopédique, elle n'est pas normative et relate les usages "tels quels". En fait, pour les vendeurs de bidules, "drone" est le nouveau synonyme cool de "télécommandé".

    Quand j'étais gamin, j'avais donc un drone terrestre à roulettes.

  • [^] # Re: Fonctionnaltés ?

    Posté par  . En réponse au journal Drone sur chenilles Antenatus. Évalué à 5.

    (je croyais qu'un drone c'est un truc qui vole)

    (en fait oui, un drone à la base c'est ça [https://en.wikipedia.org/wiki/Drone_(bee)]. Là c'est un "rover")

  • [^] # Re: Ouh là

    Posté par  . En réponse au journal Drone sur chenilles Antenatus. Évalué à 7.

    C'est marrant, parce que c'est la même discussion que la semaine dernière sur un plan de robot humanoïde. Ces machins sont des gadgets; ce ne sont pas des rovers qui vont aller sur Mars ou qui vont sauver des gens après un séisme; il n'y a pas de contraintes sur la tolérance aux pannes, sur la fréquence de l'entretien, etc. Ils sont pilotés par des logiciels libres expérimentaux (il n'y a qu'à voir la doc de compilation, c'est quand même pas très courant d'aller spécifier les chemins des libs à la main), bref, c'est du bricolage de fond de garage. On s'attendrait à des specs matérielles cohérentes; des machins imprimés 3D ou bricolables dans un garage, des composants électroniques d'entrée de gamme sur Aliexpress, etc. Et paf, à la place, on trouve du matériel quasi-professionnel, des moteurs pas à pas à 200$ pièce, des chenilles en alu… Ce n'est pas très logique, quel est le public visé?

  • [^] # Re: la sciences ou la liberté d'expression

    Posté par  . En réponse au journal La science sur internet, ça m'inquiète. Évalué à 2.

    tu fais souvent aussi montre d'un certain dédain envers ce qui n'est pas de la science "dure".

    Tu veux dire que je prends volontiers position entre astrologie et astronomie, entre naturopathie et médecine, ou entre la biodynamie et l'agronomie? Oui, OK, on est d'accord, j'assume.

    Attention, je ne dis pas que les naturopathes sont moins intelligents que les médecins. D'une part parce que le cursus de médecine n'est pas réellement conçu pour sélectionner sur la rationalité, et d'autre part parce que de nombreux naturopathes sont très malins (ils s'enrichissent sans croire aux absurdités qu'ils débitent).

    Mais globalement, si on définit l'intelligence comme la capacité à comprendre le monde qui nous entoure de manière à agir de la manière la plus adaptée pour arriver à ses objectifs (c'est une définition pragmatique de l'intelligence), alors en effet, je pense que les gens qui ajustent leur habillement selon l'horoscope du jour qu'ils ont lu dans télé Z le matin dans le bus sont moins "intelligents" que ceux qui se basent sur les prédictions de météo-France.

    C'est peut-être vexant pour les gens qui croient aux fantômes, aux Ovnis, aux angelots, aux lutins, ou à l'existence d'Hommes politiques honnêtes. Mais globalement, la superstition n'a jamais rien expliqué, elle comble un vide mais elle n'apporte pas de compréhension du monde. Ça n'est pas un modèle parcimonieux, et un être humain rationnel devrait préférer des modèles parcimonieux. La discussion peut porter sur ce que recouvre le terme "intelligence", mais j'ai du mal à voir dans quel contexte on peut trouver "intelligent" d'expliquer des phénomènes avec des choses qui n'ont pas de bases rationnelles.

    Après, le yoga, c'est bien, ça détend, heureusement que ça existe. Les équations différentielles détendent probablement moins que le yoga. Je ne vois pas de contradiction là-dedans.

  • [^] # Re: la sciences ou la liberté d'expression

    Posté par  . En réponse au journal La science sur internet, ça m'inquiète. Évalué à 3.

    Ben voyons, les scientifiques ces êtres supérieurs, c'est ça !

    Bah tu vois, je trouve que c'est ce genre d'exemples qui montre que c'est dur d'être rationnel. La réalité, c'est que tout le monde ne peut pas s'épanouir par les sciences. Il y a des gens qui sont insensibles aux équations différentielles ou qui vivent très bien de ne pas comprendre les mécanismes de l'évolution des espèces. Des élèves qui s'ennuient en cours de science, des adultes qui fuient les articles, les émissions TV, les vidéos qui abordent de manière quantitative et rationnelle des concepts économiques, écologiques, scientifiques, etc. Je pense que c'est suffisamment établi pour que ça puisse être considéré comme un fait.

    C'est peut-être un fait qui ne te plait pas, qui ne rentre pas dans le modèle que tu te fais du monde; tu penses peut-être qu'en insistant, tous les élèves d'une classe finiraient par comprendre ce qu'ils pourraient tirer du théorème de Pythagore, mais je pense que c'est faux. Ça ne veut pas dire que ces élèves ne pourraient pas s'épanouir dans la musique, dans la littérature, dans les jeux vidéo, dans une vie de famille remplie, dans leurs relations sociales, dans la vie associative, etc.

  • [^] # Re: la sciences ou la liberté d'expression

    Posté par  . En réponse au journal La science sur internet, ça m'inquiète. Évalué à 5.

    Beaucoup s'intéresse au loufoque et paranormal, c'est plus par curiosité que par réelle conviction. D'ailleurs on a besoin de théorie un peu loufoque parce qu'on a besoin d'imaginer et qu'il est peut-être possible que certaines soient vrai.

    Tout ça existe sans aucune ambiguité : ça s'appelle d'une part la fiction, d'autre part les expériences de pensée. Il existe des films pour les enfants où les animaux parlent, c'est parfois assez bien fait. Personne n'aurait l'idée de prendre ça pour un documentaire; c'est une fiction, réalisée par un montage élaboré. C'est très différent, dans le principe, d'un documentaire pipeauté, où les animaux sont attirés par divers artifices, et une voix off est ajoutée pour dire "Soudain, un requin apparait, la plongée devient dangereuse".

    C'est ça mon problème, c'est que la frontière entre réalité et fiction est sans cesse traversée. Tout le monde a l'air de se moquer complètement qu'il existe un monde réel, et que l'imagination ou les "faits alternatifs" n'ont pas de pertinence dans ce monde réel.

    Mais je ne parles pas d'enseigner l'épanouissement personnel au travers du Yoga et de l'art

    J'ai une hypothèse, très simple : l'épanouissement par les sciences est exigeant, et probablement pas à la portée de tous. L'épanouissement par le yoga… tu peux impliquer toute la classe, il n'y a pas d'exclusion.

  • [^] # Re: la sciences ou la liberté d'expression

    Posté par  . En réponse au journal La science sur internet, ça m'inquiète. Évalué à 10.

    Quelle part de la population est réellement intéressée par la rationalité? C'est aussi ça qui rentre en jeu. Quand tu fais 15k télespectateurs avec un documentaire scientifique, et 15M avec un truc sur le paranormal, il y a de quoi se poser des questions. La télé s'est toujours illustrée par le mélange des genres, avec tout un intervalle de "pseudo-scientificité" : les documentaires animaliers scénarisés à outrance (jusqu'à utiliser plusieurs individus au montage pour raconter des "histoires"), voire manipulés (merci Cousteau), les histoires individuelles remaniées pour ressembler à des scénarios de films (coucou Marie Curie), et les pseudo-documentaires qui ne sont pas très différents des machins sur les mythes des pyramides (je pense au "truc" sur l'origine de l'Homme "supervisé" par Yves Coppens), la science à la télé, ça a toujours été malsain. Au final, ce qui intéresse les gens, c'est surtout la technologie. Elon Musk n'est juste qu'un quidam normal, sauf qu'il est plein aux as. Il veut envoyer des fusées sur Mars, mais il s'en fout de comment marche un moteur, il pense que seul l'ingénierie est utile, pas la recherche.

    Le complotisme sur Twitter, c'est juste les discussions de bistro qui deviennent mondiales. Les vaccins sont faits pour tuer les gens, la terre est plate, il existe des moteurs qui tournent avec de l'eau mais qui ont été interdits par les groupes pétroliers… La beauferie ordinaire suivie par des dizaines de millions de couillons, au grand plaisir de l'industrie des réseaux sociaux qui font beaucoup plus de blé à diffuser des salades sans queue ni tête que des réfutations scientifiques. Quand on y pense, qui a intérêt à encourager le rationalisme? Les partis politiques? Certainement pas, ils n'ont aucun intérêt à ce que les militants posent des questions sur la crédibilité des programmes et des budgets. Les industriels? Carrément pas, ils veulent vendre des objets qui fonctionnent "magiquement", pas des outils dont les utilisateurs maitriseraient le fonctionnement. Les médias? Grosse blague, ils font leur beurre sur les débats sans objets (vaccins, nucléaire, OGM, ondes électromagnétiques…). Les leaders religieux? Je pouffe. Au final, pas grand monde n'est réellement intéressé par une forme d'accès à la vérité. On se fait une discussion sur si oui ou non les logiciels libres sont plus sécurisés ou plus optimisés que les logiciels propriétaires? Si leur coût est réellement inférieur pour les entreprises? L'approche scientifique est toujours risquée, les résultats peuvent ne pas être ce qu'on voudrait qu'ils soient, c'est long, c'est cher, c'est douteux et ça doit toujours être confirmé par de nouvelles études. C'est pas très vendeur, en fait.

  • [^] # Re: la sciences ou la liberté d'expression

    Posté par  . En réponse au journal La science sur internet, ça m'inquiète. Évalué à 10.

    Je n'arrivais pas à concevoir qu'une émission parlant de choses évidemment fausses comme si elles étaient vraies sans même les remettre en question, avec des invités pseudo-scientifiques pour les expliquer puisse exister sans que personne n'intervienne.

    Tu parles du «Jour du Seigneur»? Ça n'est pas nouveau, les groupes de «doctes» qui parlent de choses évidemment fausses comme si elles étaient vraies.

  • [^] # Re: e x t r a, mais

    Posté par  . En réponse à la dépêche Robot humanoïde libre français Poppy. Évalué à 3.

    Si les sources STL des pièces 3D sont dispos, rien n'empêche quelqu'un d'imprimer la structure et d'utiliser d'autres moteurs (pour autant qu'ils puissent s'insérer à la place de ceux prévus).

    Entre nous, je ne suis pas certain de la technicité de la structure. Si tu pousses le raisonnement, tu peux très bien dire que sans les sources STL, tu peux recréer un robot avec moins de moteurs. Mais dans ce cas là tu n'as même plus besoin de rien.

  • [^] # Re: travail

    Posté par  . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 6.

    Je ne comprends pas de quoi tu parles. Tu parles de la justice qui serait laxiste ou autre chose ?

    J'ai l'impression qu'il fait référence à tout un tas de contraintes (juridiques, sociales, etc) qui mènent à une double peine pour les victimes, parce que protéger la victime serait "compliqué". Un des meilleurs exemples est celui du harcèlement scolaire; encore aujourd'hui, les directeurs d'établissement ne veulent pas éloigner les coupables (et même s'ils le voudraient, ils en sont très fortement découragés par leur hiérarchie), ce qui impose que la victime doit tous les jours croiser son ou ses agresseurs. La conséquence, c'est souvent que la victime doit elle-même se débrouiller pour changer d'établissement, ce qui est quand même assez incroyable.

    Dans le boulot, le truc classique c'est de changer les coupables de service. Par exemple, un chef de service convaincu de harcèlement va être mis à la tête d'un nouveau service, sans que les nouveaux collègues soient au courant. Pour préserver l'avenir professionnel d'une personne qui est pourtant responsable de ce qui lui arrive, on met en danger de nombreux innocents. Il y a un côté absurde à cette situation, parce que la présomption d'innocence ou le droit à la réinsertion ne sont pas des droits absolus. Pourtant, notre organisation sociale n'a pas de solution pour protéger les innocents tout en préservant le droit des coupables, et c'est bien dommage.

  • [^] # Re: e x t r a, mais

    Posté par  . En réponse à la dépêche Robot humanoïde libre français Poppy. Évalué à 2.

    le prix : 9588€ (pour la version de la photo du journal )

    Il y a un décalage complet entre l'utilité du bidule et la qualité des composants; sans compter que tu ne payes pas le montage. L'entrée de gamme pour les petits moteurs d'imprimante 3D est dans les 20 à 30€ par moteur, et ça semble très largement suffisant pour une telle application (quelle est l'importance de la qualité du moteur qui fait bouger la tête de droite à gauche? Tu as besoin d'une précision micrométrique pour faire dire "non" à un robot? )

    Je suis presque certain qu'il existe des projets alternatifs plus aboutis et plus sérieux.

  • [^] # Re: autre type de contribution

    Posté par  . En réponse à la dépêche Wesnoth : Il y a mille façons de contribuer.... Évalué à 6.

    Il faut quand même prendre un peu de recul et bien imaginer que les idées de changement de gameplay dans un jeu aussi mature n'ont que très peu de chances d'être bien accueillies. Ça peut-être presque un peu naïf, un peu "Cher monsieur Chess.com, dans votre jeu la dame est quand même vachement forte, pourquoi ne pas limiter sa portée". Ce qu'il faut également éviter absolument, c'est le fork de règles (par exemple, rajouter plein d'options qui modifient les règles, parce que ça crée plein de communautés fragmentées qui ne veulent pas jouer ensemble). Par contre, les idées d'amélioration d'interface, pourquoi pas.

  • [^] # Re: Non

    Posté par  . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 7. Dernière modification le 12 juin 2023 à 18:27.

    Beaucoup trop de gens qui pensent que viol nécessite pénétration.

    Bah c'est quand même dans la définition (Article 222-23 du code pénal). Et en plus, c'est "sur la personne de la victime", autrement c'est une agression sexuelle.

    Ou qu'une femme qui ne se bat pas contre son agresseur est consentante.

    Le consentement ne fait pas partie de la définition. La loi dit : "violence, contrainte, menace ou surprise". La jurisprudence n'est pas limpide, mais le comportement de la victime ne rentre pas en ligne de compte dans la définition légale du viol. Il y a une appréciation aussi de la "gravité" des menaces. "Sinon je tue tes enfants", ça n'est pas la même chose que "Sinon je te vole ton téléphone". Et pour le reste, c'est pile ou face, "Sinon je réveille les enfants" a déja été utilisé pour une condamnation je crois (probablement du fait de l'emprise mentale, autrement ça n'a pas beaucoup de sens), "Sinon tu n'auras pas de logement social" n'est pas valable (un certain ministre de l'intérieur s'en félicite), et pour "Sinon tu perds ton boulot" et "Sinon je divorce", bah bon courage pour trancher, parce que tu peux être consentant sans en avoir envie (comme aller chez le dentiste). Bref, c'est hyper complexe, y compris pour les victimes, et inciter les femmes à porter plainte pour après devoir gérer les classements sans suite, c'est peut-être pas non plus l'idée du siècle.

    Mais autrement complètement d'accord pour les délais et les entraves administratives. Et complètement d'accord aussi que la réponse pénale est loin d'être la clé, puisque le contexte social est très important (y compris pour dissuader les auteurs, ce qui reste quand même plus important que de les punir après coup).

  • [^] # Re: Double identification et item physique

    Posté par  . En réponse au journal Ils sont devenu fous. Évalué à 4.

    Le SMS est encore un peu considéré comme preuve de possession d'un item physique, même si effet la barque prend l'eau.

    Quand tu y penses, c'est quand même presque comme si tu considérais qu'une connexion ssh était la preuve que tu possédais physiquement l'ordinateur sur laquelle la clé privée avait été générée. C'est quand même très indirect.

  • [^] # Re: Double identification et item physique

    Posté par  . En réponse au journal Ils sont devenu fous. Évalué à 3. Dernière modification le 12 juin 2023 à 17:09.

    Le SMS n'est pas un item physique, puisque tu peux le recevoir sur n'importe quel téléphone muni d'une SIM dupliquée. Il est parfois d'ailleurs possible de consulter ses SMS sur le site web de l'opérateur… Si c'est utilisé pour s'assurer qu'on possède physiquement le téléphone, c'est une idée bien pourrie…

  • # Double identification et item physique

    Posté par  . En réponse au journal Ils sont devenu fous. Évalué à 5.

    En principe, la double identification ne peut fonctionner que si on a une combinaison d'un secret (code PIN ou autre) et d'un item physique (smartphone, lecteur de carte…). La méthode du SMS est mauvaise parce que les cartes SIM peuvent être contournées, et il n'y a aucune certitude que celui qui reçoit le SMS possède physiquement le téléphone. Selon la définition que je connais, une redirection vers le site de la banque n'est pas une double identification, puisqu'il ne faudra connaitre qu'un seul secret (le code d'accès). Et complètement d'accord avec le PO, c'est une horreur de rediriger vers le site de la banque, parce que l'URL est invérifiable, et que ça ressemble exactement à une tentative de fishing; donner cette habitude est assez absurde.

    C'est un des (rares) cas où je trouve que la vérification par une application de smartphone a du sens, le smartphone est le genre d'objet qui peut souvent être associé à une personne.

  • [^] # Re: gné?

    Posté par  . En réponse au journal Ils sont devenu fous. Évalué à 5.

    Seul problème, c'est que 3D secure est facultatif et que certains sites marchands ne veulent pas l'implémenter (pour diverses raisons).

    Je ne suis pas convaincu que ça soit un "problème". Ça m'est arrivé une fois (achats en ligne sur ma carte toujours en ma possession), et le remboursement est très rapide. Je ne sais pas qui prend en charge les frais, mais j'imagine bien que les sites n'utilisant pas 3d secure en sont pour leur poche, au moins en partie, en cas d'incident de payement.

  • [^] # Re: Non

    Posté par  . En réponse au lien Y a t-il un traitement d'exception pour les artistes accusés de violences sexistes et sexuelles ?. Évalué à 0.

    Je suis d'accord avec tout. Mais plusieurs points ne sont pas en rapport avec la justice, et il y en a même qui sont indépendants de l'État. Bien sûr, l'État peut faire des campagnes de sensibilisation etc, mais s'il y a des contraintes sociales, familiales, financières, etc., qui font que les victimes ne portent pas plainte, à un moment il faudra aussi admettre que certaines violences resteront impunies, à moins d'imposer un contrôle policier intrusif.

    Pour le dernier point, qui est très intéressant, je ne sais pas si la dernière réforme de la justice (qui par exemple permet de se passer de jurys pour certains crimes) pourrait permettre d'améliorer les choses. C'est assez navrant de le constater, mais malheureusement s'il fallait réunir un jury d'assises pour chacun des 99.9% de viols qui passent au travers de la justice, ça réduirait significativement la durée moyenne du temps de travail dans notre pays…