arnaudus a écrit 5237 commentaires

  • [^] # Re: Du ressort d'un professionnel?

    Posté par  . En réponse au lien Psychopathologie du totalitarisme 1/3. Évalué à 2.

    Les textes fondateurs de quoi? Quel rapport entre l'exercice scolaire de la dissertation et les noms que tu as cité?

    Je n'ai pas souvenir d'avoir eu des piètres notes en dissertation, et je ne vois pas le rapport entre mes notes et ce que je pense de l'exercice.

    Comme vous n'expliquez pas votre formation, je n'ai aucune idée de ce que vous reprochez à l'idée que la dissertation n'est pas un exercice scientifique.

    Sur le fond, j'essaye d'imaginer être un scientifique en sciences humaines, et éventuellement mal vivre la comparaison systématique avec les sciences dures. J'imagine que je répondrais quelque chose comme:

    «C'est vrai, historiquement, certaines sciences humaines sont nées de disciplines littéraires mal formalisées, mais c'est aussi le cas des disciplines scientifiques, qui se sont progressivement dissociées de la philosophie. Les sciences humaines sont simplement plus jeunes que les sciences dures, et ont eu moins de temps pour développer un formalisme similaire à celui des sciences dures. Il existe toutefois une tendance très forte dans ce sens, on peut citer la philosophie analytique, la philosophie expérimentale, l'omniprésence de la modélisation mathématique en économie, la rigueur statistique et la prétention à la reproductibilité des approches expérimentales en psychologie, etc [voire des choses plus pertinentes que je ne connais pas]. Bien entendu, cette transition ne se fait pas instantanément; certaines disciplines sont plus avancées que d'autres, et il existe toujours une certaine inertie dans le milieu académique, qui n'évolue qu'au fil du remplacement des générations.»

    Au lieu de ça, j'ai l'impression que les réponses tournent plutôt sur le mode:

    «On est très fiers de nos pratiques, on tient absolument à ce que nos disciplines s'appellent "sciences humaines" mais il est hors de question que nous cessions de discourir et que nous nous contentions de vulgaires communications synthétiques en "globish".».

    Ça me semble justement démontrer assez clairement que les problèmes de communication entre les disciplines sont vraiment profonds, mais ça serait très réducteur d'imaginer que ce problème est universel. Dans le monde entier les sciences humaines deviennent des disciplines scientifiques à part entière (tout en gardant leurs spécificités, bien entendu), et je ne comprends pas quel avenir aurait une fossilisation des pratiques de communication datant du XIXe siècle. Pourquoi des canulars comme ceux de Sokal n'ont pas ouvert les yeux des différentes communautés sur les risques liés au noyage du fond dans la forme?

  • [^] # Re: Du ressort d'un professionnel?

    Posté par  . En réponse au lien Psychopathologie du totalitarisme 1/3. Évalué à 2.

    Bien sûr qu'il faut exprimer ses idées clairement en sciences. Souvent, ça nécessite l'utilisation d'un jargon spécifique, où les termes ont une définition précise comprises par une communauté (on ne va pas tout redéfinir). Exposer ses idées de manière claire et concise, c'est particulièrement important et utile, et pas seulement en sciences. Je ne comprends pas tellement pourquoi la conversation dérive dans cette direction, pusiqu'il n'y avait aucune raison qu'elle le fasse.

    La littérature, c'est une discipline artistique. Ça consiste à manier la langue pour y faire passer des émotions, des sous-entendus; elle permet d'exprimer sa maitrise de la langue, la compréhension de ses subtilités. C'est très bien la littérature, c'est juste que ça n'a rien à voir avec la science.

    les scientifiques ne sont pas plus intelligents que les littéraires parce qu’ils sont scientifiques.

    Je ne pense pas que personne ne l'ait jamais suggéré.

    Tu me vexes toujours quand tu exposes ton mépris pour les littéraires

    Je ne méprise absolument pas les littéraires. Je dis juste que les cursus littéraires ne peuvent pas mener à une bonne formation scientifique.

    Savoir exposer ton projet et pouvoir l’argumenter, ce qui est ce que tu apprends en dissertation est même essentiel.

    C'est peut-être très bien pour se préparer à certains métiers (commercial, politique, RH…), mais c'est un exercice bien peu formateur pour la démarche scientifique. 1) Ça consiste à faire sortir des arguments de son c**, ce qui permet de discuter de tout et de rien sans aucune donnée ni aucune recherche bibliographique; 2) l'organisation de la dissertation (thèse - antithèse - synthèse) est une organisation dialectique (comme pour un cours ou un discours), elle ne met pas en valeur le raisonnement scientifique (induction, abduction, déduction)—d'ailleurs, la structure des publications scientifiques n'est pas celle des dissertations.

    Mais encore une fois, je n'ai pas de problème de principe avec les sciences humaines; mon problème c'est la manière dont certaines sciences humaines sont pratiquées dans certains milieux et dans certains pays, dont la France. Le problème n'est absolument pas limité aux sciences humaines d'ailleurs, puisqu'on enseigne encore l'homéopathie et la psychanalyse dans certaines universités.

  • [^] # Re: Transposons à d'autres interdictions, et oubli d'indication "publiblog"

    Posté par  . En réponse au lien Psychopathologie du totalitarisme 1/3. Évalué à 4.

    Ah, tiens, sa page Wikipedia… Selon toutes probabilités, elle a été auto-rédigée et est examinée dans le cadre d'une suppression éventuelle.

    Est-ce que le lien dans Linuxfr ne serait pas dans la mouvance d'une campagne de pub? Il s'agit de quelqu'un qui vient d'émerger dans le milieu complotiste (participation au file "Hold-up", etc), et qui pourrait être en train de chercher à se créer une visibilité pour vendre stages, livres, etc.

    Ce qui est triste, c'est que je ne doute pas qu'elle soit compétente dans son domaine, mais faire un paragraphe sur "on a des tas de virus", sous entendu, c'est pas grave, c'est comme dire "je boit de l'eau, pourquoi on a besoin de maître nageur".

    Ce paragraphe sur les virus est pathétique (je pense qu'elle ignore totalement que les virus dont elle parle sont des virus de plantes ou des phages), mais le reste de son texte est à l'avenant.

    Ceci dit, j'aimerais bien comprendre comment on peut être compétent en psychanalyse. C'est le même principe que d'être compétent en astrologie?

  • [^] # Re: Du ressort d'un professionnel?

    Posté par  . En réponse au lien Psychopathologie du totalitarisme 1/3. Évalué à 1.

    Je ne voulais vexer personne, et je ne visais pas "les sciences sociales" en général (je ne pense pas que ma phrase puisse être considérée comme ambigüe sur ce point). Je ne suis pas responsable du fait que certaines sciences sociales en France soient affiliées à des cursus littéraires et soient enseignées comme des matières littéraires. Disons que par nature, les sciences sociales sont peut-être plus sensibles au bullshit, mais qu'il existe aussi une certaine inertie dans le milieu académique.

  • [^] # Re: Du ressort d'un professionnel?

    Posté par  . En réponse au lien Psychopathologie du totalitarisme 1/3. Évalué à 3.

    J'ai lu énormément de science humaine claire et profonde (ce qui est d'autant plus facile que je ne lis que ce qui me plaît). Et j'ai également eu l'occasion de lire des sciences inhumaines forts obscures qui ne concluaient pas grand chose.

    Pour être plus explicite, mon problème est plus la connexion historique entre certaines sciences humaines (histoire et philosophie, en gros) avec la littérature. Cette connexion n'existe pas dans tous les pays (heureusement), mais elle existe en France. La dissertation, cet art de remplir des pages de blabla quand on n'a rien à dire, est même enseignée (et valorisée) au lycée en France. Cette mise en avant de l'éloquence et du style est quand même très étrange quand on prétend pratiquer une discipline scientifique.

    Enfin, l'obscurité n'est pas toujours une tentative d'enfumage.

    Je ne suis pas certain de comprendre de quelle obscurité on parle. Une phrase comme "si v est un endomorphisme du fibré vectoriel TE satisfaisant ces deux propriétés, alors H = ker v est le sous-fibré horizontal d'une connexion d'Ehresmann" (prise sur Wikipédia) m'est totalement obscure. Je n'ai aucun moyen de savoir si c'est du bullshit ou pas. Cet énoncé est probablement correct, mais si tu remplaces tous les termes par d'autres concepts mathématiques, ça serait du bullshit total mais seuls les spécialistes pourraient s'en rendre compte. C'est d'ailleurs exactement ça qui a été reproché aux thèses des frères Bogdanov (toutes mes excuses pour cette allusion à une actualité tragique). Donc oui, l'obscurité jargonnante existe aussi en sciences dures, mais la situation n'est ambigue que pour le commun des mortels, les spécialistes peuvent facilement déterminer que c'est du bullshit.

    Dans le texte dont on parle, il s'agit d'une obscurité très différente. Le jargon utilisé n'est pas technique, il est précieux, littéraire, pédant. Le texte est truffé de tournures subjectives et lyriques ("au prix du sang de nos ancêtres" :-) ). Ce n'est pas du tout une tentative maladroite de vulgarisation, mais c'est le contraire : l'objectif semble être de traduire toute une série très classique de thèses populistes et complotistes (y compris sur l'efficacité supposée de traitements antiviraux préventifs) dans un registre soutenu. Probablement dans l'espoir de les "anoblir"? Un prolo bourré qui sort du bistro en disant "Si on avait laissé Raoult faire qu'est-ce qu'il voulait faire, de toutes manières c'est la faute de ces bourgeois que ça les arrange bien le Covid pour nous mettre la dictature", ça fait pas sérieux, alors que de pondre trois pages de reformulations pédantes et pseudoscientifique des mêmes idées, ça mériterait d'être diffusé?

  • [^] # Re: Du ressort d'un professionnel?

    Posté par  . En réponse au lien Psychopathologie du totalitarisme 1/3. Évalué à 5.

    Poser un diagnostic psychiatrique

    C'est spécifiquement ce que je n'ai pas fait, et je l'ai même écrit. On voit que quelque chose ne va pas, mais ça serait débile de poser un diagnostic sur la base d'un texte.

    qui plus est envers une femme

    Est-ce que le diagnostic des maladies psychiatriques serait plus difficile pour les femmes? Je n'en sais rien, ça n'est pas mon rayon, mais ça me semble assez douteux. De toutes manières, je ne savais même pas que c'était une femme, je crois.

    Par exemple on peut critiquer comme le fait Didier Eribon dans son bouquin "Écrits sur la psychanalise" les fondements du raisonnement psychanalitique de Freud et Lacan en lui opposant Deleuze, Foucault et Roland Barthes.

    On peut aussi lui opposer le rasoir d'Occam et les principes de bases de la démarche scientifique, hein. C'est pareil pour la naturopathie ou la lecture dans les lignes de la plante des pieds.

    Aux débuts de l'essor totalitaire de Hitler, les gens de la bonne société se moquaient de lui et le trouvait certainement loufoque. Erreur monumentale.

    C'était une erreur de considérer qu'Hitler avait des problèmes mentaux?

    Pour avancer contre les théories "complotistes" la rationnalité ne sert malheureusement à pas grand chose. Il faudrait capter l'émotion, les affects et leur parler directement.

    Désolé si j'ai plus envie de citer Audiard que Roland Barthes sur ce genre de questions :-)

    Plus sérieusement, je n'ai aucune idée de la manière dont il faut parler aux complotistes. Rien ne semble pouvoir les atteindre, puisqu'ils ont forcément construit une carapace très solide autour d'eux : ils sélectionnent les sources d'information, ils vivent dans des "bulles" de réseaux sociaux (comme tout le monde hein, puisque c'est le principe des RS, mais la radicalisation aide à refermer les bulles sur elles-mêmes), et ils "Mormonnisent" leurs relations avec le reste de la société (ils feignent des relations professionnelles normales, par exemple, mais c'est un jeu d'acteur, ils passent leurs journées à mentir et à être insincères, ça use forcément psychologiquement).

  • [^] # Re: Du ressort d'un professionnel?

    Posté par  . En réponse au lien Psychopathologie du totalitarisme 1/3. Évalué à 6. Dernière modification le 03 janvier 2022 à 16:46.

    J'ai du mal à imaginer comment on peut entrainer une IA à écrire de cette manière. Les références culturelles sont quand même très complexes à utiliser, et je pense qu'un processus automatique mettrait plus de mots loufoques ou hors contexte.

    Je ne crois pas avoir jamais hésité entre le produit d'une IA et d'un humain pas bien dans sa tête. J'ai l'impression que la folie donne un côté malaisant (typiquement, ici, la focalisation sur les symptômes psychiatriques) que les maladresses des IA ne peuvent pas reproduire.

    Tiens, c'est vrai que ça serait rigolo, une IA qui traduit un texte en jargon pipeau. "Le ciel est bleu" -> "La translucidité atmosphérique s'exfiltre dans un camaïeu ostentatoire et quasi-condescendant de nuances azurées".

  • # Du ressort d'un professionnel?

    Posté par  . En réponse au lien Psychopathologie du totalitarisme 1/3. Évalué à 10.

    L'esprit humain est quand même quelque chose de mystérieux. La plupart des mots dans ce texte semblent être utilisés à bon escient: «La paranoïa pose une relation d’objet narcissique paradoxale : « vivre ensemble tue et se séparer est mortel »[17] est bien le leitmotiv de l’idéologie sanitaire actuelle qui, si elle est menacée dans sa subsistance hypnotique, conduira inévitablement à des passages à l’acte meurtriers et transgressifs sur les peuples désobéissants.». La personne qui a rédigé ça est cultivée, elle sait structurer un texte, saupoudrer des références… ça ressemble un peu à une production académique (tout au moins, ça en a la forme), si ce n'est que c'est un peu trop jargonnant et pédant (même si parfois en sciences humaines… mais je m'égare :-). Il faut relire les phrases plusieurs fois pour en extirper le sens… et s'apercevoir que c'est juste complètement con.

    Étrange mise en abîme… Sans oser un diagnostic psychiatrique, la personne qui a écrit ça semble transposer ses problèmes mentaux à toute la population en environnant le tout d'un jargon pseudoscientifique. C'est assez fascinant, et un peu inquiétant quand même, parce que j'imagine que cette personne ne sait pas qu'elle a besoin d'aide (après, je n'ai aucune idée de la dangerosité éventuelle de sa maladie).

  • [^] # Re: classification des candidats d'extrême droite

    Posté par  . En réponse à la dépêche Compter automatiquement les mots prononcés sur les chaînes d'information continue. Évalué à 3.

    Si on classe G, C, D, ED, ça donne environ G: 11000, C: 16000, D: 11000, ED: 19000 (dont 4000 pour Le Pen). Du coup c'est équilibré si on retire Zemmour (en admettant un bonus "normal" pour l'exécutif).

    Ce qui me surprend le plus, c'est la synchronisation des courbes. Chaque chaîne a un biais, non seulement en terme de temps total accordé à la politique, mais aussi en équilibre droite-gauche. Par contre, toutes les chaînes sont synchro sur les politiques dont on parle le plus, ça veut dire que leur agenda est principalement dicté par l'actualité : Zemmour quand il montait dans les sondages, Pecresse lors de la primaire, etc. Les lignes éditoriales n'ont pas l'air très originales.

  • [^] # Re: logique d'un anti-vaccin qui ne supporte pas non plus depuis toujours la bien-pensanc de ce site

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 3.

    Je préfère mourir de la Covid(sachant que le risque est proche de zéro) que de risquer d'être encore plus entravée dans ma vie que je ne le suis déjà par des effets secondaires de long terme d'un vaccin. Il y a aussi le refus par principe de céder aux manipulations de la dictature.

    Merci de répondre, mais en quoi est-ce une indication que la phrase de départ (le comportement des non-vaccinés est irrationnel) pourrait être fausse?

    Après, être irrationnel est un droit, je ne pense pas qu'il soit envisageable de faire une loi contre ça. C'est juste… déroutant.

  • [^] # Re: Nuance...

    Posté par  . En réponse au journal Coût de piratage des serveurs Linux. Évalué à 1.

    Si tu étais fort en maths à l'école, tu peux te mettre aux Millenium problems, cela peut rapporter un peu d'argent. :-)

  • [^] # Re: Qu'à moitié étonné

    Posté par  . En réponse au lien SNCF plébiscite son passage dans le Cloud d’Amazon. Évalué à 6.

    As-tu lu l'article? Le titre est pourri ("plébisciter", ça veut dire "choisi par le peuple", c'est complètement con dans le contexte), mais l'article égrène des arguments, si les anglicismes de "dissailledeurze" ne nous font pas trop saigner des yeux.

    Les arguments principaux, si j'ai bien compris, sont:
    * La tolérance aux pannes
    * La gestion des pics de connexion

    Bah voila, ça semble logique. C'est évident que pour gérer les pics, c'est plus facile de louer quelques serveurs supplémentaires que de les acheter, surtout s'ils sont destinés à ne servir qu'1% du temps.

    Gérer son propre parc, ça a un coût, surtout si on a besoin d'une certaine résilience. Ça ne semble pas irrationnel d'externaliser ce genre de choses.

    Après, j'ai toujours pensé que la SNCF se fourvoyait avec son modèle calqué sur les billets d'avion. Elle se met toute seule en concurrence avec l'avion, et elle n'a pas moyen d'être compétitive, ce qui la conduit vers une course en avant et la baisse de qualité de service—les TGV low-cost sont une cata pour l'image de la SNCF. Mais ça n'a rien à voir avec l'hébergement de son infrastructure. De toutes manières, la SNCF n'a jamais su vendre des billets de train; ses sites ont toujours été pourris, ses guichets toujours aussi encombrés et inutiles… Ce n'est pas un changement d'hébergeur qui va révolutionner ça.

  • [^] # Re: Nuance...

    Posté par  . En réponse au journal Coût de piratage des serveurs Linux. Évalué à 6.

    J'ai quand même l'impression aussi que le job d'un vrai sysadmin, c'est juste hyper-complexe et hyper-technique. S'il faut monter complètement un réseau, gérer la sécurité, la centralisation et le stockage des données, un serveur mail, un serveur d'impression, tout un tas de services propres à l'activité de la boîte, y compris via des logiciels pas forcément bien ficelés, un parc hétérogène, des accès extérieurs (VPN, sites publics…), il faut des décennies d'expérience, et ne jamais ne rien avoir lâché sur la veille technologique et sur la formation continue, vu que tout ça bouge tout le temps.

    Parfois, j'ai l'impression que les boîtes voudraient systématiquement recruter des moutons à 5 pattes. Il me semble assez évident qu'il est impossible d'avoir quelqu'un qui a toutes ces compétences en sortie de ses études; quand une PME recrute un sysadmin sans y mettre le salaire du patron, elle devrait s'attendre à devoir externaliser un certain nombre de services, et/ou partir du principe que certaines choses ne seront pas faites dans les règles de l'art.

  • [^] # Re: Nuance...

    Posté par  . En réponse au journal Coût de piratage des serveurs Linux. Évalué à 4.

    C'est beaucoup plus compliqué que ça (voir par exemple https://measuringu.com/salary-survey2014/ pour les US). Si on met de côté la variation résiduelle (dans laquelle la "rareté" peut peut-être entrer), les variables principales sont le niveau de responsabilité, la région, l'expérience, la taille de la boîte, et le diplôme. Je soupçonne que la région est un facteur confondant (dans la mesure où la qualification des jobs est très différente en fonction des régions).

    Et dans les faits, la rareté, ça ne joue pas tant que ça pour de nombreux secteurs. Il y a souvent un seuil supérieur de rentabilité, au-delà duquel les entreprises ne veulent pas aller. Par exemple, un restau à qui il manque un serveur ne va pas proposer 3k€ net, il préfère tourner avec un serveur de moins.

    Sans compter qu'il ne me semble pas si clair que le marché regorge d'admins Windows et cherche les admins Linux. À moins de considérer qu'on estime que n'importe quel quidam qui sait faire deux ou trois choses avec un ordi peut devenir admin Windows, ce qui revient au même que ma remarque initiale sur le niveau de compétences.

  • [^] # Re: Nuance...

    Posté par  . En réponse au journal Coût de piratage des serveurs Linux. Évalué à 10.

    Moi je suis d'accord avec toi, le commentaire auquel tu réponds sous-entends que par défaut, un administrateur Windows est moins compétent qu'un administrateur Linux/UNIX, et c'est très clairement un argument inacceptable.

    Pourquoi? Par principe, ou par manque de source?

    Par exemple, le salaire médian d'un admin Linux, c'est 99,500$ sur ce site https://www.salary.com/research/salary/benchmark/linux-administrator-salary. Pour un admin Windows, c'est 71,000$. https://www.salary.com/research/salary/posting/windows-administrator-salary. Bien sûr, rien n'est réellement comparable, bla bla bla, et le salaire c'est pas les compétences, bla bla bla. On est d'accord là dessus, mais maintenant, est-ce que vous avez une explication crédible pour laquelle on paye les admins Windows 30% moins aux US?

    Notez que je n'ai jamais prétendu que tous les admins Linux étaient compétents, ou qu'il n'existait pas d'admin Windows compétent. Ni d'ailleurs qu'un admin Linux serait compétent sous Windows.

    Mais du coup, à part être outrés, vous avez des billes qui suggérerait qu'en moyenne, un admin Windows a des bases techniques aussi solides qu'un admin Linux?

    Il y a un moment, il faut quand même avancer des explications. Si c'est identique au niveau software, si c'est identique au niveau compétences, si c'est identique au niveau du prix, alors pourquoi la plupart des serveurs sont sous Linux, pourquoi les admins Windows sont moins bien payés, et pourquoi un serveur Windows est plus attaqué?

  • [^] # Re: Inévitable?

    Posté par  . En réponse au lien Quelqu'un fait tourner des centaines de relais TOR dans le but de désanonymiser des utilisateurs. Évalué à 4.

    Compiler des statistiques "propres" serait un travail de recherche, puisque Tor est justement conçu de manière à ce que ces chiffrss soient très difficiles à obtenir. On peut trouver des estimations pour des cas particuliers. Par exemple, par un service de sécurisation de l'autentification (https://blog.sqreen.com/tor-the-good-the-bad-and-the-ugly/) : 99.7% des tentatives de connexion qui venaient d'un noeud Tor échouent (donc viennent d'un user qui n'a pas le mot de passe), alors que le taux d'erreur de connexion est de 16% quand ça vient du web "non Tor".

    Il y a une publication de 2016 qui quantifie les services illégaux à 57% des services actifs sur Tor (et 30% des services totaux) (citée dans https://en.wikipedia.org/wiki/Tor_(network)) (à noter que 'non illégal' ne veut pas dire légal, puisque la contrefaçon n'a pas l'air considérée comme illégale, et les services dont la légalité est sont comptés dans "non illégaux").

    Ce que je ne comprends pas, c'est que les gens qui pensent que Tor est utile ne cherchent pas, en général, à évaluer honnêtement à quoi Tor est utilisé.

  • # Inévitable?

    Posté par  . En réponse au lien Quelqu'un fait tourner des centaines de relais TOR dans le but de désanonymiser des utilisateurs. Évalué à -2.

    Est-ce que le ver n'est pas dans le fruit? Je veux dire, Tor est un peu utilisé par des idéalistes et des militants, et beaucoup utilisé par des gens qui ont de bonnes raisons de tenir à leur anonymat. Parmi les gens qui ont de bonnes raisons de se cacher, il y a un peu de gens honnêtes, et beaucoup de gens malhonnêtes. Du coup, n'est-il pas inévitable qu'un réseau servant en partie à couvrir des actions illégales soit aux mains de gens qui n'ont pas de bonnes intentions (y compris tout un tas de services secrets, d'ailleurs)?

  • [^] # Re: Nuance...

    Posté par  . En réponse au journal Coût de piratage des serveurs Linux. Évalué à 9.

    Tous les arguments sont sans doutes un peu vrais.

    • Par défaut, un serveur Linux sous une distribution classique est mieux sécurisé
    • Les serveurs Linux sont enrichis en logiciels libres, qui sont probablement mieux audités et mieux mis à jour que certains logiciels propriétaires, et les failles de sécurité sont gérées de manière plus transparente (à commencer par l'OS)
    • Les admins des serveurs Linux sont probablement plus compétents et expérimentés que ceux des serveurs Windows
    • Les décideurs qui choisissent des solutions Linux sont plus compétents (ils écoutent mieux les "gars de la technique") que ceux qui choisissent des solutions Windows
    • La diversité des distributions et des logiciels fait que la plupart des serveurs Linux ont une configuration unique, donc l'attaque se fait au cas par cas

    Chaque argument offre un peu de sécurité supplémentaire, mais tous ensemble, ça commence à faire une sacrée différence.

    En tout cas, ça fait 30 ans que l'argument de la minorité traine pour expliquer le faible taux d'attaque sur les postes Linux, mais c'est largement le contraire dans le monde des serveurs. Ça ne peut donc pas être l'unique raison.

  • [^] # Re: Je rejoins les déçus

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 7.

    je me dis globalement la même chose de notre gouvernement, c'est quand même la "5e" vague, et l'anticipation est toujours aussi inexistante : comme si l'expérience passée n'avait servi à rien.

    Je ne voudrais pas donner l'impression de défendre particulièrement le gouvernement (je me suis déja fait traiter de "crypto-macronniste" sur Twitter, mais il semble que c'est ce que risque n'importe qui faisant preuve de nuance sur les réseaux sociaux). Il m'a fallu un peu de temps pour réaliser qu'un gouvernement ne pouvait pas avoir comme seul objectif de stopper ou limiter l'épidémie.
    * Il y a bien sûr toutes les "contraintes" institutionnelles et législatives, qui sont là pour préserver un minimum de libertés individuelles. Par exemple, il pourrait être très efficace de conditionner l'accès aux bureaux de vote à un test antigénique réalisé sur le trottoir, sauf que non, on ne peut pas, et ce pour de bonnes raisons.
    * Il y a évidemment des contraintes politiques : non seulement on ne veut pas se fâcher avec ses électeurs potentiels à quelques mois des élections, mais on ne veut pas non plus se fâcher avec les membres de sa majorité, dont on a besoin pour faire passer des lois. Voire, avec certains membres de l'opposition, puisque la politique est un jeu très complexe et qu'il est parfois nécessaire d'avoir des adversaires de son côté.
    * Il y a les contraintes diplomatiques; on peut fermer une frontière avec certains pays, mais probablement pas avec celui qui est en train de nous acheter pour 15 milliards de rafales.
    * Il y a les contraintes logistiques : les consignes doivent être simples, sinon on ne pourra jamais les faire redescendre et les faire appliquer sur le terrain. Un exemple tout con : on sait que les masques lavables en tissu ne valent pas grand chose, mais si on commence à demander la taille de la maille de tissu des masques avant de mettre une amende, on ne va pas s'en sortir.

    Bref, anticiper, anticiper, OK, mais anticiper quoi exactement? Les hopitaux sont sur l'os, mais ça ne peut pas s'arranger magiquement en pleine crise, l'économie est très fragile, mais on a déja tapé très fort dans la caisse pour la soutenir, les gens en ont marre des masques et des restrictions; personne ne sait s'il ne va pas y avoir des millions de personnes qui crament des pneus sur les rond-points au prochain confinement. Fermer les écoles? La moitié des parents doivent arrêter de bosser; vacciner les gamins: ça va faire discuter tout le monde, et en plus l'efficacité est douteuse.

    Mais bon, il faut quand même admettre qu'on a des champions de la com' de crise au gouvernement. Je ne sais pas si c'est une caractéristique des décideurs, mais comme ils préfèrent raconter n'importe quoi que de perdre la face, et bien ils racontent n'importe quoi, et ne s'excusent jamais. Du coup, évidemment, personne n'a confiance. Le coup des masques, par exemple : qu'est-ce que ça coûtait de faire une repentance officielle, en expliquant qu'à l'époque ils avaient fait une grosse erreur de communication, mais que le fond était là : il fallait réserver le peu de masques pour les soignants. Mais non, ils s'imaginent que l'actualité passe et que tout le monde oublie, je ne sais pas pourquoi, parce que personne n'a oublié. On peut aussi citer la publication des compte-rendus du conseil scientifique, qui s'est arrêtée brutalement (probablement parce que le gouvernement a pris des décisions opposées aux conseils scientifiques et qu'ils n'ont pas voulu l'assumer), ou la focalisation sur la vaccination alors qu'on sait depuis des mois que même une couverture à 100% ne suffit pas—pourquoi faire croire que deux doses suffisaient (ils n'en savaient absolument rien), pourquoi faire croire qu'il est si important de vacciner les 10% de récalcitrants, alors que ça ne change pas grand chose sur le plan épidémiologique, etc. Quel manque d'humilité, et quelle mauvaise communication! Alors qu'il suffirait d'expliquer que les décisions qui sont prises sont conditionnelles à l'évolution de la situation.

    Mais il n'y a pas que le gouvernement, d'ailleurs. L'aveuglement de l'OMS face aux preuves scientifiques de la contamination aéroportée est vraiment inadmissible. Ça fait 2 ans qu'on édicte des consignes sur des distances à respecter, sur l'idée qu'on peut retirer le masque quand on est temporairement seul dans son bureau ou aux toilettes, qu'on se lave les mains avec du gel dydroalcoolique… Tout ça n'a aucune efficacité, parce que ça part d'une idée fausse (qu'on se contamine à cause des goutelettes). Or, le virus est en aérosol, il est présent dans l'air; il faut porter le masque en permanence même quand on est temporairement seul, et surtout, il faut renouveller l'air. D'ailleurs, il n'y a pas que le Covid, c'est aussi le cas pour la grippe, et probablement pour la plupart des virus respiratoires; c'est dingue que les médecins campent depuis tant de temps sur des idées complètement fausses sur la transmission virale. Je me demande même si ça n'est pas de la pensée magique : on ne peut pas admettre qu'on raconte n'importe quoi depuis 30 ans, alors on garde les fenêtres fermées en se lavant les mais au gel et on espère que le virus se comporte comme on pensait avant de s'apercevoir qu'on s'est trompés?

  • [^] # Re: Je rejoins les déçus

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 8.

    Qu'est-ce que t'appelles la pensée quantitative ?

    Je ne sais pas s'il existe un terme plus adapté. C'est juste quand je vois des affiches du style "Si les vaccinés ont peur de se faire contaminer par les non-vaccinés, à quoi sert le vaccin?", je me dis que ça ne peut fonctionner que sur un esprit manichéen. Je veux dire, ça me parait évident qu'on parle de risques : on a plus de risques ou moins de risques d'attrapper ou de transmettre le covid si on est vacciné ou non-vacciné. C'est le même genre de raisonnement que de dire "Si vous pouvez mourir dans un accident de voiture en étant sobre, à quoi sert de verbaliser les conducteurs alcooliques?".

    cette peur est donc effectivement "irrationnelle"

    Je ne suis pas d'accord avec le raisonnement : le risque de se faire contaminer est d'autant plus élevé que la proportion de non-vaccinés dans un groupe. Il est donc logique de préférer être en compagnie de vaccinés que de non-vaccinés. Il y a une différence majeure entre "si je me fais contaminer, ça sera probablement par un vacciné" et "je ne prends pas plus de risques à cotoyer les non-vaccinés que les vaccinés". C'est donc tout à fait rationnel d'éviter les non-vaccinés, tout en admettant que la source de contamination sera probablement un vacciné.

    Mais bon, dans l'ensemble, en effet, le comportement des non-vaccinés est irrationnel, incompréhensible par une analyse quantitative des risques qui sont actuellement documentés, et de très loin. Je ne sais pas comment l'expliquer; soit ils sont mal documentés, soit ils ne savent pas raisonner, soit ils ne souhaitent pas le faire (dissonnance cognitive entre les données qu'ils savent vraies et leurs pré-conceptions? Je ne suis pas sociologue, je m'arrête à "je ne comprends pas".) Les non-vaccinés ont causé et causeront encore de nombreuses contaminations, et ils seront à l'origine de beaucoup de malades et de souffrances. Ceci étant dit, ils ne sont pas responsables à eux seuls de la vague actuelle, parce que même si tout le monde était vacciné on se prendrait quand même la vague. Ils ne doivent donc pas servir de boucs émissaires, ils rendent probablement la situation encore plus difficiles, mais sans eux ça serait quand même la galère.

  • [^] # Re: Les messages sonores dans le Tram

    Posté par  . En réponse au journal Des concepteurs qui ont éteint trop tôt leur cerveau. Évalué à 10.

    Dans le même style, dans le RER B parisien, la voix annonce les stations auxquelles le RER ne s'arrête pas. Sisi, je vous jure. "Ce train ne s'arrêtera pas à Parc de Sceaux". Évidemment, c'est là que les touristes étrangers regardent leur papier et disent "Pawk di Sooo… Yes, it's OK". Bah oui, ils sont bêtes aussi les touristes, ils partent du principe que le train annonce là où il va…

    Ce que je ne comprends pas trop, c'est que le RER B ne s'arrête pas non plus à Marseille Saint Charles, mais qu'ils ne l'annoncent pas.

  • [^] # Re: Ciao

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 5.

    avant on était tous altruistes, doux et compatissants.

    C'est pour ça que j'ai écrit "révélé".

    les médias plantent consciencieusement des épouvantails

    Donc, ton hypothèse, c'est que Bolloré a créé et lancé Zemmour dans la présidentielle dans le but de faire élire Macron? Vu le profil du bonhomme (catholique traditionnaliste) et le fait qu'il s'est barré furax du dernier dîner auquel il a été invité à l'Elysée, ça me semble hautement improbable. C'est plutôt un argument ad hoc impliquant "des riches" et "des médias", et pas besoin de faire les liens logiques entre tout ça.

    Je ne sais pas qui sont les épouvantails de gauche créés par les médias auxquels tu fais référence, mais en tout cas, le seul candidat qui a été créé par les médias, c'est Zemmour, et il a été créé dans le but que Macron ne soit pas réélu (je doute que ça fonctionne, mais je pensais pareil pour Trump).

  • [^] # Re: Ciao

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 3.

    En tout cas, si cette épidémie a révélé quelque chose, c'est probablement ce qu'il y a de pire en nous : l'égoïsme, l'agressivité, l'absence totale de bienveillance (vis à vis des opinions des autres, vis à vis des politiques, vis à vis des gens en mauvaise santé…). On ne peut pas dire qu'on s'est retrouvés sur des valeurs communes, et ça va durer vu ce qui se profile pour les prochaines élections présidentielles en France (s'il y a des francophones non-français parmi vous, vous avez aussi des candidats Pétainistes à 20% des intentions de vote chez vous ou c'est juste un truc isolé?).

  • [^] # Re: Je rejoins les déçus

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 5.

    Je trouve dommageable, et ce depuis le premier confinement, que l'on ne mette pas plus en avant la responsabilité de chacun plutôt que la responsabilité des politiques.

    Ah mais ça, c'est profondément politique. Tu peux avoir une lecture collective et étatique de la gestion d'une épidémie (l'État prend les choses en main : on change les règles, on met en place des confinements, des obligations, des passe sanitaires, ou des obligations vaccinales), ou une lecture libérale (on met en place des centres de vaccination, on communique et on incite, mais la vie continue, chacun est responsable vis-à-vis des autres et de la collectivité).

    De manière peut-être un peu surprenante, le gouvernement en France a plutôt suivi la ligne non-libérale (la liberté des individus compte moins que le bien commun), ce qui est classiquement "de gauche". Les anglais et les US sont beaucoup plus sur une ligne libérale.

    Et non, ce n'est pas la fin du monde quand les mesures de contrôle de l'épidémie sont levées, mais il y a plus de morts quand même. Et c'est aussi beaucoup parce qu'on ne comprend rien à ce virus, on ne comprend pas ce qui provoque les vagues et surtout ce qui les arrête (la 4e vague s'est arrêtée en Angleterre pile quand certaines mesures ont été levées, c'est quand même assez surprenant). Lever les mesures de restriction, ça revient quand même à foncer dans le noir les yeux fermés, ça peut passer, ça peut être catastrophique; c'est compliqué de prendre ce risque pour tout un pays.

    Si on en revient aux chiffres, on a > 2100 morts/million en UK, et < 1800 en France. Donc, en assumant que la structure en classe d'âge etc. est comparable, on est à environ 25000 morts évités en France. C'est 5 ans de mortalité routière, c'est pas rien du tout.

    Et au final, ce qui différencie vraiment le fond des choses, c'est la valeur qu'on donne à la protection des faibles. Je pense que tout politique qui est bien conseillé sait que la crise économique due aux confinements génèrera probablement plus de morts et de souffrances que les morts du coronavirus, mais est-il possible d'être rationnel et utilitariste à ce point? Quand on aura à commenter les images de gens qui meurent sur les parkings des hopitaux, il faut quand même oser assumer que c'est un mal pour un bien.

  • [^] # Re: Je rejoins les déçus

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 10.

    Mouais, alors entre les sociologues, les physiciens et les mathématiciens, ça n'est pas du tout la même démarche scientifique, donc c'est difficile de comparer.

    La formation scientifique de manière générale apporte des outils de réflexion et de compréhension, et ça, c'est partagé entre les ingénieurs et les chercheurs. Par exemple, un ingénieur devrait piger immédiatement pourquoi la communication à base de "x% des hospilatlisés sont non-vaccinés" va irrémédiablement se retourner contre le gouvernement, puisqu'au delà d'un certain taux de vaccinés ça va s'inverser. D'une manière générale, cette formation permet de maitriser l'abstraction mathématique, la modélisation, et la pensée quantitative ("si les vaccinés ont peur des non-vaccinés, à quoi sert le vaccin?" -> à apprendre à réfléchir quantitativement).

    Là où je te rejoins, c'est qu'une formation en électronique ne permet pas de donner son avis sur des travaux d'épidémiologie. Mais un chercheur en physique non plus ne devrait pas se permettre de donner son avis sur un modèle d'épidémiologie. L'ultracrépidarianisme n'est pas l'apanage des ingénieurs…