Je rajouterai : "et tous ceux de notre classe qui ne sont pas d'accord avec nous sont des traîtres" (tiens dernièrement les traîtres sont les policiers noirs, vraiment pas de chance il y en a, ça casse le concept simpliste binaire "tous les noirs sont contre la police toute méchante").
Tu mélanges beaucoup de choses très différentes. De quoi, de qui parles-tu précisément ? C'est quoi, qui, ce "dernièrement" ? J'ai l'impression que tu généralises des positions qui n'existent que dans ta tête (par ailleurs, "noir" n'est pas une classe).
du coup ça marche de moins en moins, tellement des gens se prennent un "vous êtes dans une position sociale qui le rend naturel chez vous" (que tu t'es pris, ça n'a pas tardé du tout) dès qu'on dit ne pas être d'accord…
Tu conviendras néanmoins du fait que l'appartenance de classe induit des intérêts et comportements politiques différents ? Il y a, par exemple, des contrastes de classe toujours très forts dans la sociologie électorale. Il est peut-être très vexant de voir son individualité subsumée par l'appartenance de classe, et pourtant, celle-ci se vérifie empiriquement. L'individualisation a ses (grosses) limites.
Quant à la lutte du "bien contre [le] mal", j'ai du mal à voir qui l'invoque à part dans Star Wars.
ses écrits politiques peut-être un peu moins (ou alors j'aimerais bien qu'on discute du rapport de Marx au féminisme par exemple…).
Ils peuvent être remarquables à certains égards, pas à d'autres (la question féministe est effectivement un gros point noir, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit ici). Je faisais simplement référence au fait que, dans certains de ses écrits politiques, Marx n'opposait pas seulement deux classes, mais plusieurs. C'est le cas des Luttes de classe en France, par exemple.
Je ne vois pas de toutes manières à quoi sert de disserter de la complexité de la pensée Marxiste dans une discussion sur la pauvreté du discours syndical (c'est quand même de là dont c'est parti).
Je ne faisais que rebondir sur un recours que j'estimais inexact au concept de lutte des classes, et si Marx n'en est pas l'inventeur, il n'en reste pas moins son théoricien le plus notable.
Pour le reste, je suis assez d'accord avec ton diagnostic, mais je n'évacuerais pas la lutte des classes pour autant. Les chercheurs et chercheuses précarisés ne sont-ils pas un prolétariat de l'ESR ? A qui on fait appel, par exemple, sans préparation préalable, deux jours avant le début d'un cours pour un mi-temps à l'autre bout de la France, souvent avec un vrai-faux statut qui ne donne lieu à quasiment aucun droit ? Les classes populaires sont certes exclues (presque par définition d'ailleurs), mais il n'y en a pas moins des enjeux de classe (lesquels se répercutent assez fidèlement d'ailleurs, avec la valorisation des "pôles" fréquentés par les enfants de l'élite - j'en sais quelque chose… - au détriment de ceux davantage fréquentés par les étudiants issus des classes populaires.
les motivations de la bourgeoisie ou de la classe dirigeante seraient profondément tarabiscotées
Elles le sont, il me semble. Et il faut ici, je crois, à cet égard, introduire l'"éléphant dans la pièce" : la gouvernementalité néolibérale, qui a exactement les effets que tu décris, et d'autres (injonction - contradictoire - à l'autonomie, individualisation, valorisation du "capital humain", poids des agences, de l'évaluation, de l'évaluation de l'évaluation ; une sorte d'engagement de l'Etat pour son désengagement, en somme).
(à moins de penser que les techniciens des administrations tendent de prendre le pouvoir sur les chercheurs et les ingénieurs, ce qui me semble douteux).
C'est pourtant ce qui semble se passer (les pays anglo-saxons ont fait exactement la même chose 20 ans avant nous, avec la managerialisation de l'université).
Je préfèrerais "cadre", "paradigme", voire "vision du monde", moins mécanistes que "logiciel" ou "algorithme", mais peu importe.
C'est le terme employé par exemple par Lê NGuyen, par exemple. Le Hooligan est celui qui refuse par principe l'idée de modifier son avis face à un raisonnement légitime : il renonce à son libre arbitre (du moins, il renonce à l'idée que son libre arbitre puisse être éclairé).
Je ne sais pas qui est Lê Nguyen, et, malgré une recherche rapide, n'ai pas trouvé à qui tu faisais référence.
La figure du hooligan me semble davantage renvoyer à la violence aveugle commise en bande qu'au libre arbitre en temps de tel. Par ailleurs, nous parlons ici de questions tactiques ou stratégiques - je ne sais pas si un sujet collectif est doté de "libre arbitre", ni même si le "libre arbitre" n'est pas, dans ce cas, le masquage de l'imposition d'une conduite (c'est-à-dire le pouvoir) donnée par la mise en avant d'une prétendue autonomie ("faire preuve de libre arbitre, c'est penser en mes termes"). N'oublions pas, encore une fois, qu'il s'agit ici d'une question tactique ou stratégique : dans un conflit syndical, il s'agit, pour l'une ou l'autre des parties, de gagner. L'accord éventuel entre les deux est un moyen de différer ou de neutraliser le conflit, pas un préalable (sinon, à quoi bon convoquer plusieurs parties ?).
J'utilise le concept de radicalisation pour décrire une démarche intellectuelle qui ne peut aboutir qu'à un mouvement continu vers des idées dont le rapport à la réalité est de plus en plus ténu.
C'est pourtant, en aparté, l'exact opposé de l'étymologie du terme (la racine, pas le ciel).
Pour reprendre l'exemple de la discussion précédente, il semble que le concept de lutte des classes entraine facilement vers un raisonnement radicalisé : si quelqu'un pense que la lutte des classes n'est pas réelle, alors c'est quelqu'un de l'autre classe qui essaye de te corrompre en te faisant croire que la lutte des classes n'existe pas, ce qui prouve bien que la lutte des classes existe.
C'est, mutatis mutandis, l'argument (libéral) de Popper, qui, à mon sens, repose, entre autres, sur la confusion, entretenue par ses partisans, entre les effets de pouvoir (description de la domination d'une classe sur une autre ET stratégie de mobilisation d'une d'entre elles) et de savoir ("c'est comme ça, scientifiquement, que la société fonctionne") du concept (si tant est qu'on puisse, en réalité, différencier les deux). Je ne m'aventurerai pas à tenter résoudre la controverse, en étant bien incapable.
Mais le problème n'est pas tant, il me semble, la question de la réfutabilité de la lutte des classes ici. Après tout, la "radicalisation" dont tu parles pourrait se passer de la lutte des classes. La question, plus importante à mon sens, est celle de la négation du conflit. J'ai tendance à penser qu'il n'y a de démocratie qu'agonistique. Le compromis, la mesure, sont toujours situés, et relèvent davantage du discours sur soi des parties dominantes (face à quoi faut-il être mesuré ? Un centre de gravité "neutre" ?) que d'une éthique de la prise de décision. Il me semble que l'enjeu est là : l'acceptation ou la négation pacificatrice du conflit.
C'est une méthode de communication, elle a fait ses preuves dans certains milieux, notamment les milieux ouvriers
Il ne vous est pas venu à l'esprit que ces salariés sont aussi intelligents que vous
Pas tant que ça, apparemment, si pour qu'elle "fasse ses preuves" chez eux, une "méthode de communication" doit, ou ait dû, être "un instrument de manipulation".
Par ailleurs, vous mettez un rapport moral ou éthique ('méchants') et de vérité ("tort", "raison") là où il n'y en a pas. Comme le terme l'indique, la lutte des classes est une lutte, un conflit. Il ne s'agit pas de distinguer les bons, les mauvais, ceux qui ont tort ou raison.
Enfin, vous semblez confondre la lutte des classes et l'acceptation contemporaine du "populisme". La lutte des classes est une grille de lecture complexe et ne se résume pas un "eux et un "nous", les écrits politiques de Marx en attestent.
Absolument. Ce n'est par ailleurs pas seulement une "méthode de communication" (quelle façon managériale de penser les mobilisations et la sociologie des organisations et des institutions - ce qui d'ailleurs fait echo à l'emploi de "logiciel", l'usage duquel, au moins ici, on devrait s'étonner ; mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?).
J'ajouterais que, bien que comprenant l'aspect parfois désagréable de l'effet de meute souligné par l'auteur du commentaire, il semble qu'il faille, justement, faire preuve de mesure dans sa critique. Parler de "hooliganisme" me paraît pour le moins un peu fort (!). De la même façon, le terme de "radicalisation" est plus que critiquable. C'est un terme (récent dans cet usage-là et d'origine policière et judiciaire) en vogue qui n'a, pour ainsi dire, aucun sens. Pourquoi ne pas lui préférer, à la rigueur, le terme "radical" (si tant est qu'il soit justifié dans ce cas précis), qui lui a un sens précis dans l'histoire politique en général et du mouvement ouvrier en particulier ?
Le terme de "radicalisation", comme un processus intransitif (vers quoi ? depuis où ? de quoi parlons-nous ?) un peu pathologisant et hors-sol, coupe court à toute discussion. C'est comme s'il s'agissait d'une maladie dégénérative sans objet défini qui attaquerait un "corps sain" (le corps sain étant, ici, le consensus politique, qui viendrait de soi - alors qu'il n'est pas moins arbitraire qu'autre chose - et dont il ne faudrait pas - trop - dévier).
Etre mesuré dans sa méthode et son discours n'a rien à voir avec le fait d'être radical ou pas.
C'est surtout l'accès à Twitter sans publicités, sans traçage, sans JS, avec des flux RSS, et quelques thèmes, dont l'un ressemble à s'y méprendre au thème original [1]. Je trouve que tu vas bien vite en besogne et décrète son inutilité bien hâtivement :)
J'espère que le taulier ou la taulière du PMU d'où tu as écrit ce message ne t'a pas laissé prendre ta voiture. 9:30, c'est vraiment tôt pour boire autant de pastis, même un samedi matin.
Toutes opinions politiques mises à part, ton commentaire est mesquin et gratuit. Et apparemment ton assertion facile te dispense de toute forme d'argumentation sur le fond.
Autant je comprends tout à fait que le caractère "hors-sujet" des liens en question gêne, autant la question du "parti pris" est tout à fait différente.
En quoi le fait de changer un titre pose-t-il problème, à condition qu'il n'énonce pas un mensonge ? Qu'est-ce qui empêche de tout simplement le critiquer, comme tu viens de le faire ? Il ne me semble pas qu'il soit attendu de prendre les opinions de chacun pour argent comptant. Sincèrement, je ne sais pas s'il m'est déjà arrivé de trouver un titre adéquat.
Changer le titre d'un document ne le rend pas nécessairement hors-sujet. Tu peux critiquer le parti pris en question (qui existe dans tous les cas), mais c'est une autre question.
Comment diviser pour régner ?
Une bonne technique psychologique pour créer du conflit entre deux groupes de personnes A et B est la suivante:
Qu'est-ce que c'est que ce postulat ? Il ne s'agit pas de "créer du conflit" là où il n'y aurait eu jusqu'alors une prétendue neutralité abstraite, apaisée, universelle. Il s'agit, pour des victimes (dont, je l'imagine, l'auteur-e ne fait pas partie) de mettre au jour un conflit qui existe (et, bizarrement, c'est mal reçu parce ceux qui sont "en paix", c'est-à-dire gagnants).
a/ Réécrire le passé comme l'histoire de l'oppression du groupe A par le groupe B. Le groupe A a toujours été la victime, le groupe B l'oppresseur. Cela crée du ressentiment du groupe A envers le groupe B (un peu comme quand dans un couple, un des deux ressort les "vieux dossiers").
L'exemple cité n'a aucun rapport avec l'argument qu'il est censé illustrer. Quelle curieuse habitude que de tout individualiser, psychologiser ! Il y a une méprise (et/ou mauvaise foi) récurrente au regard de ces sujets-là, consistant à affirmer que ce qui est passé n'a aucune incidence sur le présent. C'est scientifiquement faux. C'est un fait que, depuis la modernité, l'histoire est marquée par une domination des peuples européens. Il ne s'agit pas d'un sujet de conversation de bistrot, mais d'un sujet structurant, lourd, complexe, qui a façonné les rapports de classe, de race, de nations, sur laquelle se sont bâtis des empires, qui ont déterminé les rapports nord-sud depuis la conquête du Nouveau Monde.
b/ Faire passer des lois et avoir une couverture médiatique à l’avantage du groupe A et au détriment du groupe B. Invalider par principe tout discours venant d'un membre du groupe B sur ce qui se passe. Cela crée du ressentiment du groupe B envers le groupe A.
Quelle arrogance, quel mépris ! Les racisé-es seraient donc si stupides qu'ils et elles n'aurait aucune lecture claire des rapports auxquels on les assigne, et seraient la proie d'agitateurs malveillants et manipulateurs. Le "ressentiment" (encore une fois, psychologisation injustifiée des rapports sociaux) n'a pas besoin d'une figure de proue pour exister; on inverse ici le rapport de causalité.
c/ Expliquer que l’oppression est systémique, ce qui permet de la rendre si diffuse et omniprésente qu’elle ne pourra jamais disparaître.
Qui a dit qu'elle ne pourrait pas disparaître ? Encore cette manie, méprisante, de considérer que si les dominés se défendent, c'est par goût de l'agitation.
Pour qui l'auteur-e se prend-il ou elle pour appeler à "dédramatiser" la situation ? Quel dédain !
Crée de l’injustice en prétendant que seuls les blancs sont racistes, et que le racisme anti blanc n’existe pas
Le racisme, ce n'est pas une parole, une opinion abstraite que l'on lance au PMU. C'est un rapport social, qui est lourd d'une grande inertie historique. Considérer le contraire (qu'il y a du "racisme anti-blanc"), c'est un luxe de dominant, c'est s'arrêter aux apparences. Il n'y a pas, en Europe, de système social qui écarte les blancs, les ramène à leur couleur, à leur origine, les exclut, les soupçonne. C'est un fait. Les insultes, c'est un sujet annexe, mais ontologiquement différent (et un peu à côté de la plaque).
en organisant des événements interdits aux blancs
Le privilège des dominants, c'est entre autres qu'ils n'ont pas besoin d'interdire formellement l'accès à certains espaces, les lois sociales s'en chargent.
Quant à la question du mérite, quelle blague. Quel hasard que les "méritants" soit aussi ceux qui ont, le plus souvent, la bonne couleur de peau, et sont bien nés, c'est fou !
Sinon, on perd un petit peu la blague :)
(D'ailleurs, aussi bête que cela puisse paraître, je me rends compte que c'est vraiment une excellente traduction - alors que le reste des sous-tires anglais laisse un peu à désirer).
Bref, comparer revenu et patrimoine directement est ridicule. Les deux font partie de la notion de richesse mais les deux ne sont pas comparables directement sans un minimum de recul.
C'est vrai. D'où la question de la liquidité - et il se trouve que, pour en revenir à l'exemple initial, les actions d'Amazon et de Facebook ne sont pas particulièrement illiquides… et l'estimation de leur prix prend en compte leur liquidité.
Si la valeur de l'action de Microsoft chute, ou des maisons 4 façades situées à Grenoble chutent, l'impact sera bien plus locale qui ne concernera finalement que les propriétaires de ces biens. C'est donc assez différent fondamentalement.
C'est vrai aussi (et c'est pour ça qu'on fait en sorte que le cours de la monnaie soit relativement stable). Mais en terme de valeur, ça ne change pas la donne : une action vaut le prix auquel elle pourrait être vendue à un instant t comme l'argent vaut le prix de ce qu'il peut acheter à un instant t. Le second varie moins que la première, et les conséquences de ses variations sont bien plus lourdes, mais sa valeur n'en est pas moins "virtuelle". On est d'accord que ce ne sont pas du tous les mêmes objets, mais ils n'en ont pas moins chacun une valeur.
Il n'y a pas de lien causal directement dans l'article, mais mettre les deux évènements dans le même article paraît comme une suggestion à cette conclusion, et de toute façon dresse un parallèle entre deux évènements sans rapports ni analyses pertinentes.
Je comprends, mais cela illustre justement le fait, pour le coup avéré, que les inégalités de revenus ne cessent d'augmenter (parfois peu, certes, mais c'est un mouvement globalement continu).
En aparté, je ne vois pas trop pourquoi tu insistes autant sur le fait de "savoir de quoi on parle". La question que nous discutons n'est, à ma connaissance, absolument pas tranchée par l'épistémologie de l'économie, et la valeur est un mystère depuis un sacré bout de temps (est-elle subjective ? Objective ? déterminée par l'utilité ? par la quantité de travail qu'elle incorpore ? existe-t-elle en dehors du marché ?). Il y a certes, à notre époque, un paradigme dominant (néoclassique), mais ça n'en reste pas moins un vrai problème que n'épuise pas l'opposition entre savant et profane.
Et je maintiens que tu réponds à un problème qui n'a pas été posé, en répondant à la lettre plutôt qu'à l'esprit du commentaire d'antistress, en séparant artificiellement la valeur d'un ensemble de titres à l'augmentation de celle-ci.
Si l'augmentation de la valeur des titres est "du vent", ça n'en est pas moins le cas de la valeur initiale desdits titres. Tu écris :
Ce n'est pas leur fortune qui a augmenté, mais la valorisation boursière de leurs entreprises. C'est à dire du vent tant qu'il n'y a pas de vente.
Il faut donc qu'il y ait une vente afin que cela (quoi ?) ne soit plus "du vent". Mais cela vaut pour les titres quelle que soit leur valeur, pas pour "l'augmentation qu'elle a connue". L'augmentation est, par définition, relative à une valeur initiale, elle-même adossée à un titre.
Par ailleurs, tu écris dans la même phrase, que ce n'est pas "leur fortune [qui a] augmenté", mais la "valorisation boursière" de leur entreprise, alors que la "fortune" ne concerne pas uniquement une somme d'argent disponible, mais également des biens, des actifs. Prenons un exemple très trivial : un individu A possède 1000 euros en liquide, et un individu B possède 1000 euros en liquide et un cheval de trait. B est plus fortuné que A. Certes, le cheval peut voir sa valeur diminuer, mais ce n'est pas la question : comme dans le cas de la fortune des milliardaires, on peut donner une estimation de la valeur du cheval (c'est-à-dire le prix auquel il serait vendu aujourd'hui). On peut dire que l'estimation est erronée (comme on peut surévaluer le patrimoine d'un milliardaire), mais ça ne veut pas dire que c'est "du vent" ! Si le cheval devient très prisé, et que d'aucuns sont prêts à l'acheter deux fois plus cher qu'il ne valait initialement, la fortune de son propriétaire a augmenté (de la même façon qu'elle baisserait si ses 1000 euros en liquide ne permettait plus d'acheter qu'une baguette quand elle pouvait avant lui permettre d'acheter un cheval)… et je suis certain qu'antistress serait ravi d'en débarrasser son propriétaire.
Bref, si l'on montre que l'estimation de la valeur des actions en question est fausse (les "net worth" restent le fruit d'une enquête), alors d'accord, ça peut être en partie "du vent". Mais ça n'a rien à voir avec les actions elle-mêmes !
Tu sembles répondre à un problème qui n'a pas été posé. Comme tu le dis, justement, ça ne fonctionne pas par "morceau d'action", alors pourquoi prendre cet exemple ? L'augmentation de la valeur… ne vient pas magiquement sans la valeur. L'augmentation de la valeur des titres n'est pas plus "du vent" que la valeur elle-même, et elle en est indissociable.
Quant à dire que ce n'est pas la même chose qu'avoir des billets en poche, c'est un peu comme dire que les pommes ne sont pas des poires alors qu'on parle de fruits. D'une part, personne n'a dit cela (les chiffres en dollars qui sont cités se réfèrent à la monnaie comme unité de compte, c'est tout), d'autre part, c'est tout de même de la richesse, mais sous une autre forme (il ne me semble pas que que l'on crache sur le fait d'être payé en actions).
Encore une fois, une action (autrefois un morceau de papier) a une valeur qui n'est pas plus virtuelle qu'un billet de banque (un autre morceau de papier) ; elle peut être plus ou moins fluide (l'action Oracle est beaucoup plus fluide que le peso cubain), mais elle n'en est pas moins de la richesse, qui se réalise dans la mise en équivalence (comme l'argent).
Au moment de la vente d'un titre ou de la maison, cela devient un revenu par essence. Qui d'ailleurs doit être déclaré aux impôts à ce titre l'année suivante. ;)
Certes, mais un ménage n'est pas pauvre quand il a un patrimoine 'élevé' et des revenus 'faibles', c'était le sens de ma remarque : la richesse n'est pas le seul revenu.
Une action tant qu'elle n'est pas vendue n'a qu'une valeur fictive qui ne deviendra réelle qu'au moment de la vente. Or le montant au moment de la vente est inconnue si elle est réalisée plus tard dans le temps.
Mais pas plus que l'argent, dont la valeur n'est pas moins virtuelle que celle d'une action tant qu'il ne fait pas l'objet d'une transaction. C'est bien pour cela que je préfère être payé en dollars ou en actions Facebook qu'en bolivars. Larry Ellison est, pour l'essentiel, payé en stock-options. Je ne suis pas certain que la "virtualité" de leur valeur l'effraie particulièrement.
Le revenu réel des milliardaires vient plus des dividendes ou du salaire lié à leur statut dans l'entreprise (en tant que patron en général) que de la valeur de leur action. En général ils n'en vendent pas très souvent. Une grande partie sera d'ailleurs probablement vendue au moment du décès seulement.
Pour prendre l'exemple de Bezos (pas le moindre), il a un salaire faible, et Amazon verse des dividendes ridicules. Ses revenus viennent de la vente d'actions et de bonus et couverture de frais versés par l'entreprise.
Certes, le classement de Forbes est basé sur une estimation de la valeur de l'ensemble des actifs, qui n'est ni un stock, ni un flux d'argent. Bien sûr, on peut jouer sur les mots, mais il se trouve qu'il n'y a guère d'autre façon de faire : la richesse est un stock de valeur, qu'elle soit forme-argent ou patrimoine. Et on ne peut que l'estimer.
Comme je l'ai dit dans mon commentaire précédent, je n'ai aucun problème à ce qu'on dénonce un écart de salaire important au sein d'une entreprise ou d'un pays. Mais je n'aime pas les titres sensationnalistes avec des analyses qui effleurement la surface du sujet juste pour avoir de gros chiffres pour indigner encore plus les lecteurs.
On peut avoir raison pour de mauvaises raisons. Il se trouve que la richesse appartient à des personnes morales ou physiques. Ici, on s'intéresse aux personnes physiques. Pourquoi pas ?
La structure de l'article sonne comme les riches s'enrichissent durant la crise sur le dos des pauvres et de leur santé ce qui est assez trompeur et mensonger. Mais c'est ce que je retire de cette lecture, par le fait qu'ils juxtaposent ces deux informations ensemble alors qu'il n'y a pas vraiment de lien.
Je me trompe peut-être, mais je n'ai pas vu de lien causal.
On ne peut pas comparer une fortune boursière avec le revenu d'un ménage (ça n'a aucun sens).
Bien sûr que si, mais uniquement en tant que l'on parle de richesse dans les deux cas. Justement, un ménage peut, pour payer ses frais de santé, vendre ses titres ou sa maison - ça n'a rien à voir avec ses revenus. Il se trouve simplement que les revenus de la population qui se trouve au chômage vient, pour l'essentiel, de son travail (qui n'existe plus), pas de son patrimoine. Les milliardaires en question tirent, eux, leur revenu de leur patrimoine (qui existe toujours).
Et puis d'ailleurs, chiche, s'il faut ne prendre en compte que des stocks, faisons fi des revenus, et ne prenons en compte que le patrimoine des un et des autres. Le constat serait-il bien différent ?
Et quel est le rapport avec le fait qu'ils n'aient "rien fait de spécial" et que cela doit "indépendant de leur volonté" ? Leur richesse (en titres) a crû. C'est un fait. Il ne s'agit pas d'une question individuelle, mais de structure, qui a parlé de volonté ou d'intention ?
Exactement. Depuis quand le patrimoine ne participe-t-il pas à la richesse ? Un titre est une réserve de valeur autant que l'argent. Et comme lui, même si c'est dans une bien plus grande mesure du fait de la stabilité favorisée par les politiques monétaires - quand elles fonctionnent (par ailleurs, une titre n'est pas nécessairement échangé contre de l'argent, est-ce pour autant qu'il ne vaut rien ?). Certes, nous sommes face à des objets de natures différentes (stock/flux - argent/titre), mais c'est vraiment jouer sur les mots que de considérer qu'une action n'est qu'une richesse virtuelle.
Dans une large mesure, l'argent aussi n'est que du vent tant qu'il n'y a pas de vente.
Absolument ! Mais free software est probablement encore pire (les francophones ont l'avantage de disposer d'un terme qui ne cause pas d'équivoque, alors autant l'utiliser :). Il n'empêche que l'usage a enteriné la définition de l'OSI, libre et open source sont donc quasiment synonymes.
La licence Defold n'est pas open source au sens de l'OSI, le point 1 de l'Open Source Definition stipulant qu'une licence compatible ne peut empêcher la vente d'une oeuvre dérivée.
[^] # Re: Il est où l'easteregg ?
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien Firefox et accélération matérielle sous X11 : appel à tester. Évalué à 1. Dernière modification le 03 juillet 2020 à 11:46.
Manifestement, il est caché parce qu'il est, à l'heure où j'écris, à -3.
Edit: Pardon, -4.
[^] # Re: Jeu de postures
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au journal Les syndicats mentent-ils ?. Évalué à 9.
A sa décharge, c'est tout de même assez reposant de faire les questions et les réponses tout seul.
[^] # Re: Jeu de postures
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au journal Les syndicats mentent-ils ?. Évalué à 9.
Tu mélanges beaucoup de choses très différentes. De quoi, de qui parles-tu précisément ? C'est quoi, qui, ce "dernièrement" ? J'ai l'impression que tu généralises des positions qui n'existent que dans ta tête (par ailleurs, "noir" n'est pas une classe).
Tu conviendras néanmoins du fait que l'appartenance de classe induit des intérêts et comportements politiques différents ? Il y a, par exemple, des contrastes de classe toujours très forts dans la sociologie électorale. Il est peut-être très vexant de voir son individualité subsumée par l'appartenance de classe, et pourtant, celle-ci se vérifie empiriquement. L'individualisation a ses (grosses) limites.
Quant à la lutte du "bien contre [le] mal", j'ai du mal à voir qui l'invoque à part dans Star Wars.
[^] # Re: Jeu de postures
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au journal Les syndicats mentent-ils ?. Évalué à 7. Dernière modification le 24 juin 2020 à 19:23.
Ils peuvent être remarquables à certains égards, pas à d'autres (la question féministe est effectivement un gros point noir, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit ici). Je faisais simplement référence au fait que, dans certains de ses écrits politiques, Marx n'opposait pas seulement deux classes, mais plusieurs. C'est le cas des Luttes de classe en France, par exemple.
Je ne faisais que rebondir sur un recours que j'estimais inexact au concept de lutte des classes, et si Marx n'en est pas l'inventeur, il n'en reste pas moins son théoricien le plus notable.
Pour le reste, je suis assez d'accord avec ton diagnostic, mais je n'évacuerais pas la lutte des classes pour autant. Les chercheurs et chercheuses précarisés ne sont-ils pas un prolétariat de l'ESR ? A qui on fait appel, par exemple, sans préparation préalable, deux jours avant le début d'un cours pour un mi-temps à l'autre bout de la France, souvent avec un vrai-faux statut qui ne donne lieu à quasiment aucun droit ? Les classes populaires sont certes exclues (presque par définition d'ailleurs), mais il n'y en a pas moins des enjeux de classe (lesquels se répercutent assez fidèlement d'ailleurs, avec la valorisation des "pôles" fréquentés par les enfants de l'élite - j'en sais quelque chose… - au détriment de ceux davantage fréquentés par les étudiants issus des classes populaires.
Elles le sont, il me semble. Et il faut ici, je crois, à cet égard, introduire l'"éléphant dans la pièce" : la gouvernementalité néolibérale, qui a exactement les effets que tu décris, et d'autres (injonction - contradictoire - à l'autonomie, individualisation, valorisation du "capital humain", poids des agences, de l'évaluation, de l'évaluation de l'évaluation ; une sorte d'engagement de l'Etat pour son désengagement, en somme).
C'est pourtant ce qui semble se passer (les pays anglo-saxons ont fait exactement la même chose 20 ans avant nous, avec la managerialisation de l'université).
[^] # Re: Jeu de postures
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au journal Les syndicats mentent-ils ?. Évalué à 7.
Je préfèrerais "cadre", "paradigme", voire "vision du monde", moins mécanistes que "logiciel" ou "algorithme", mais peu importe.
Je ne sais pas qui est Lê Nguyen, et, malgré une recherche rapide, n'ai pas trouvé à qui tu faisais référence.
La figure du hooligan me semble davantage renvoyer à la violence aveugle commise en bande qu'au libre arbitre en temps de tel. Par ailleurs, nous parlons ici de questions tactiques ou stratégiques - je ne sais pas si un sujet collectif est doté de "libre arbitre", ni même si le "libre arbitre" n'est pas, dans ce cas, le masquage de l'imposition d'une conduite (c'est-à-dire le pouvoir) donnée par la mise en avant d'une prétendue autonomie ("faire preuve de libre arbitre, c'est penser en mes termes"). N'oublions pas, encore une fois, qu'il s'agit ici d'une question tactique ou stratégique : dans un conflit syndical, il s'agit, pour l'une ou l'autre des parties, de gagner. L'accord éventuel entre les deux est un moyen de différer ou de neutraliser le conflit, pas un préalable (sinon, à quoi bon convoquer plusieurs parties ?).
C'est pourtant, en aparté, l'exact opposé de l'étymologie du terme (la racine, pas le ciel).
C'est, mutatis mutandis, l'argument (libéral) de Popper, qui, à mon sens, repose, entre autres, sur la confusion, entretenue par ses partisans, entre les effets de pouvoir (description de la domination d'une classe sur une autre ET stratégie de mobilisation d'une d'entre elles) et de savoir ("c'est comme ça, scientifiquement, que la société fonctionne") du concept (si tant est qu'on puisse, en réalité, différencier les deux). Je ne m'aventurerai pas à tenter résoudre la controverse, en étant bien incapable.
Mais le problème n'est pas tant, il me semble, la question de la réfutabilité de la lutte des classes ici. Après tout, la "radicalisation" dont tu parles pourrait se passer de la lutte des classes. La question, plus importante à mon sens, est celle de la négation du conflit. J'ai tendance à penser qu'il n'y a de démocratie qu'agonistique. Le compromis, la mesure, sont toujours situés, et relèvent davantage du discours sur soi des parties dominantes (face à quoi faut-il être mesuré ? Un centre de gravité "neutre" ?) que d'une éthique de la prise de décision. Il me semble que l'enjeu est là : l'acceptation ou la négation pacificatrice du conflit.
[^] # Re: Jeu de postures
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au journal Les syndicats mentent-ils ?. Évalué à 4.
Pas tant que ça, apparemment, si pour qu'elle "fasse ses preuves" chez eux, une "méthode de communication" doit, ou ait dû, être "un instrument de manipulation".
Par ailleurs, vous mettez un rapport moral ou éthique ('méchants') et de vérité ("tort", "raison") là où il n'y en a pas. Comme le terme l'indique, la lutte des classes est une lutte, un conflit. Il ne s'agit pas de distinguer les bons, les mauvais, ceux qui ont tort ou raison.
Enfin, vous semblez confondre la lutte des classes et l'acceptation contemporaine du "populisme". La lutte des classes est une grille de lecture complexe et ne se résume pas un "eux et un "nous", les écrits politiques de Marx en attestent.
[^] # Re: Jeu de postures
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au journal Les syndicats mentent-ils ?. Évalué à 9. Dernière modification le 24 juin 2020 à 14:27.
Absolument. Ce n'est par ailleurs pas seulement une "méthode de communication" (quelle façon managériale de penser les mobilisations et la sociologie des organisations et des institutions - ce qui d'ailleurs fait echo à l'emploi de "logiciel", l'usage duquel, au moins ici, on devrait s'étonner ; mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?).
J'ajouterais que, bien que comprenant l'aspect parfois désagréable de l'effet de meute souligné par l'auteur du commentaire, il semble qu'il faille, justement, faire preuve de mesure dans sa critique. Parler de "hooliganisme" me paraît pour le moins un peu fort (!). De la même façon, le terme de "radicalisation" est plus que critiquable. C'est un terme (récent dans cet usage-là et d'origine policière et judiciaire) en vogue qui n'a, pour ainsi dire, aucun sens. Pourquoi ne pas lui préférer, à la rigueur, le terme "radical" (si tant est qu'il soit justifié dans ce cas précis), qui lui a un sens précis dans l'histoire politique en général et du mouvement ouvrier en particulier ?
Le terme de "radicalisation", comme un processus intransitif (vers quoi ? depuis où ? de quoi parlons-nous ?) un peu pathologisant et hors-sol, coupe court à toute discussion. C'est comme s'il s'agissait d'une maladie dégénérative sans objet défini qui attaquerait un "corps sain" (le corps sain étant, ici, le consensus politique, qui viendrait de soi - alors qu'il n'est pas moins arbitraire qu'autre chose - et dont il ne faudrait pas - trop - dévier).
Etre mesuré dans sa méthode et son discours n'a rien à voir avec le fait d'être radical ou pas.
[^] # Re: Nitter
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien L'analyse de Cedric Mas sur la doctrine du maintien de l’ordre en temps de manifestations. Évalué à 3. Dernière modification le 21 juin 2020 à 13:40.
C'est surtout l'accès à Twitter sans publicités, sans traçage, sans JS, avec des flux RSS, et quelques thèmes, dont l'un ressemble à s'y méprendre au thème original [1]. Je trouve que tu vas bien vite en besogne et décrète son inutilité bien hâtivement :)
[1]
[^] # Re: Nitter
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien L'analyse de Cedric Mas sur la doctrine du maintien de l’ordre en temps de manifestations. Évalué à 1.
Par curiosité, qu'est-ce qui te fait dire que c'est inutile ?
[^] # Re: STOP
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien Floyd/Traore : l'expression d'une génération déjà mobilisée pour le climat et l’égalité des genres. Évalué à 0.
J'espère que le taulier ou la taulière du PMU d'où tu as écrit ce message ne t'a pas laissé prendre ta voiture. 9:30, c'est vraiment tôt pour boire autant de pastis, même un samedi matin.
[^] # Re: L'Histoire a aussi un contexte
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au journal Une question complexe : pourquoi on déboulonne des statues. Évalué à 2.
Le matin, le soleil est à l'est, le soir à l'ouest. Il tourne donc autour de la Terre, c'est factuel.
[^] # Re: Si t'as pas ton tag à 40 ans, t'as raté ta vie (de moule)
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au journal De l'usage de la section Liens sur LinuxFr. Évalué à 3. Dernière modification le 10 juin 2020 à 21:27.
Toutes opinions politiques mises à part, ton commentaire est mesquin et gratuit. Et apparemment ton assertion facile te dispense de toute forme d'argumentation sur le fond.
[^] # Re: Si t'as pas ton tag à 40 ans, t'as raté ta vie (de moule)
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au journal De l'usage de la section Liens sur LinuxFr. Évalué à 1.
C'est quoi le "fachisme", l'idéologie consistant à promouvoir le fait d'être très en colère ?
[^] # Re: Je trouve les titres bizarres
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au journal De l'usage de la section Liens sur LinuxFr. Évalué à -1.
Autant je comprends tout à fait que le caractère "hors-sujet" des liens en question gêne, autant la question du "parti pris" est tout à fait différente.
En quoi le fait de changer un titre pose-t-il problème, à condition qu'il n'énonce pas un mensonge ? Qu'est-ce qui empêche de tout simplement le critiquer, comme tu viens de le faire ? Il ne me semble pas qu'il soit attendu de prendre les opinions de chacun pour argent comptant. Sincèrement, je ne sais pas s'il m'est déjà arrivé de trouver un titre adéquat.
Changer le titre d'un document ne le rend pas nécessairement hors-sujet. Tu peux critiquer le parti pris en question (qui existe dans tous les cas), mais c'est une autre question.
[^] # Re: Trouvé sur le net
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien Luttes antiracistes : le renouveau par les femmes - Mediapart (vidéo, 10 min). Évalué à -3. Dernière modification le 09 juin 2020 à 14:16.
Qu'est-ce que c'est que ce postulat ? Il ne s'agit pas de "créer du conflit" là où il n'y aurait eu jusqu'alors une prétendue neutralité abstraite, apaisée, universelle. Il s'agit, pour des victimes (dont, je l'imagine, l'auteur-e ne fait pas partie) de mettre au jour un conflit qui existe (et, bizarrement, c'est mal reçu parce ceux qui sont "en paix", c'est-à-dire gagnants).
L'exemple cité n'a aucun rapport avec l'argument qu'il est censé illustrer. Quelle curieuse habitude que de tout individualiser, psychologiser ! Il y a une méprise (et/ou mauvaise foi) récurrente au regard de ces sujets-là, consistant à affirmer que ce qui est passé n'a aucune incidence sur le présent. C'est scientifiquement faux. C'est un fait que, depuis la modernité, l'histoire est marquée par une domination des peuples européens. Il ne s'agit pas d'un sujet de conversation de bistrot, mais d'un sujet structurant, lourd, complexe, qui a façonné les rapports de classe, de race, de nations, sur laquelle se sont bâtis des empires, qui ont déterminé les rapports nord-sud depuis la conquête du Nouveau Monde.
Quelle arrogance, quel mépris ! Les racisé-es seraient donc si stupides qu'ils et elles n'aurait aucune lecture claire des rapports auxquels on les assigne, et seraient la proie d'agitateurs malveillants et manipulateurs. Le "ressentiment" (encore une fois, psychologisation injustifiée des rapports sociaux) n'a pas besoin d'une figure de proue pour exister; on inverse ici le rapport de causalité.
Qui a dit qu'elle ne pourrait pas disparaître ? Encore cette manie, méprisante, de considérer que si les dominés se défendent, c'est par goût de l'agitation.
Pour qui l'auteur-e se prend-il ou elle pour appeler à "dédramatiser" la situation ? Quel dédain !
Le racisme, ce n'est pas une parole, une opinion abstraite que l'on lance au PMU. C'est un rapport social, qui est lourd d'une grande inertie historique. Considérer le contraire (qu'il y a du "racisme anti-blanc"), c'est un luxe de dominant, c'est s'arrêter aux apparences. Il n'y a pas, en Europe, de système social qui écarte les blancs, les ramène à leur couleur, à leur origine, les exclut, les soupçonne. C'est un fait. Les insultes, c'est un sujet annexe, mais ontologiquement différent (et un peu à côté de la plaque).
Le privilège des dominants, c'est entre autres qu'ils n'ont pas besoin d'interdire formellement l'accès à certains espaces, les lois sociales s'en chargent.
Quant à la question du mérite, quelle blague. Quel hasard que les "méritants" soit aussi ceux qui ont, le plus souvent, la bonne couleur de peau, et sont bien nés, c'est fou !
[^] # Re: Quelle occasion manquée de faire connaître ce beau sport hors de nos frontières!
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse à la dépêche Entretien de LinuxFr.org avec OpenSource.com. Évalué à 3.
Ou plutôt :
Sinon, on perd un petit peu la blague :)
(D'ailleurs, aussi bête que cela puisse paraître, je me rends compte que c'est vraiment une excellente traduction - alors que le reste des sous-tires anglais laisse un peu à désirer).
[^] # Re: stockage massif
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien FreeNAS is coming to Linux: quoi?. Évalué à 1.
1) Comme si se "tenir à distance" de ces questions-là n'était pas lui-même politique.
2) Cf. point 1 : il y a donc une position et un choix en faveur de la "toxicité" (de ta part).
[^] # Re: correct
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien Ces milliardaires américains qui se sont enrichis pendant la pandémie - lalibre.be. Évalué à 2.
C'est vrai. D'où la question de la liquidité - et il se trouve que, pour en revenir à l'exemple initial, les actions d'Amazon et de Facebook ne sont pas particulièrement illiquides… et l'estimation de leur prix prend en compte leur liquidité.
C'est vrai aussi (et c'est pour ça qu'on fait en sorte que le cours de la monnaie soit relativement stable). Mais en terme de valeur, ça ne change pas la donne : une action vaut le prix auquel elle pourrait être vendue à un instant t comme l'argent vaut le prix de ce qu'il peut acheter à un instant t. Le second varie moins que la première, et les conséquences de ses variations sont bien plus lourdes, mais sa valeur n'en est pas moins "virtuelle". On est d'accord que ce ne sont pas du tous les mêmes objets, mais ils n'en ont pas moins chacun une valeur.
Je comprends, mais cela illustre justement le fait, pour le coup avéré, que les inégalités de revenus ne cessent d'augmenter (parfois peu, certes, mais c'est un mouvement globalement continu).
[^] # Re: Encore un article de merde
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien Ces milliardaires américains qui se sont enrichis pendant la pandémie - lalibre.be. Évalué à 1.
En aparté, je ne vois pas trop pourquoi tu insistes autant sur le fait de "savoir de quoi on parle". La question que nous discutons n'est, à ma connaissance, absolument pas tranchée par l'épistémologie de l'économie, et la valeur est un mystère depuis un sacré bout de temps (est-elle subjective ? Objective ? déterminée par l'utilité ? par la quantité de travail qu'elle incorpore ? existe-t-elle en dehors du marché ?). Il y a certes, à notre époque, un paradigme dominant (néoclassique), mais ça n'en reste pas moins un vrai problème que n'épuise pas l'opposition entre savant et profane.
Et je maintiens que tu réponds à un problème qui n'a pas été posé, en répondant à la lettre plutôt qu'à l'esprit du commentaire d'antistress, en séparant artificiellement la valeur d'un ensemble de titres à l'augmentation de celle-ci.
Si l'augmentation de la valeur des titres est "du vent", ça n'en est pas moins le cas de la valeur initiale desdits titres. Tu écris :
Il faut donc qu'il y ait une vente afin que cela (quoi ?) ne soit plus "du vent". Mais cela vaut pour les titres quelle que soit leur valeur, pas pour "l'augmentation qu'elle a connue". L'augmentation est, par définition, relative à une valeur initiale, elle-même adossée à un titre.
Par ailleurs, tu écris dans la même phrase, que ce n'est pas "leur fortune [qui a] augmenté", mais la "valorisation boursière" de leur entreprise, alors que la "fortune" ne concerne pas uniquement une somme d'argent disponible, mais également des biens, des actifs. Prenons un exemple très trivial : un individu A possède 1000 euros en liquide, et un individu B possède 1000 euros en liquide et un cheval de trait. B est plus fortuné que A. Certes, le cheval peut voir sa valeur diminuer, mais ce n'est pas la question : comme dans le cas de la fortune des milliardaires, on peut donner une estimation de la valeur du cheval (c'est-à-dire le prix auquel il serait vendu aujourd'hui). On peut dire que l'estimation est erronée (comme on peut surévaluer le patrimoine d'un milliardaire), mais ça ne veut pas dire que c'est "du vent" ! Si le cheval devient très prisé, et que d'aucuns sont prêts à l'acheter deux fois plus cher qu'il ne valait initialement, la fortune de son propriétaire a augmenté (de la même façon qu'elle baisserait si ses 1000 euros en liquide ne permettait plus d'acheter qu'une baguette quand elle pouvait avant lui permettre d'acheter un cheval)… et je suis certain qu'antistress serait ravi d'en débarrasser son propriétaire.
Bref, si l'on montre que l'estimation de la valeur des actions en question est fausse (les "net worth" restent le fruit d'une enquête), alors d'accord, ça peut être en partie "du vent". Mais ça n'a rien à voir avec les actions elle-mêmes !
[^] # Re: Encore un article de merde
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien Ces milliardaires américains qui se sont enrichis pendant la pandémie - lalibre.be. Évalué à 2.
Tu sembles répondre à un problème qui n'a pas été posé. Comme tu le dis, justement, ça ne fonctionne pas par "morceau d'action", alors pourquoi prendre cet exemple ? L'augmentation de la valeur… ne vient pas magiquement sans la valeur. L'augmentation de la valeur des titres n'est pas plus "du vent" que la valeur elle-même, et elle en est indissociable.
Quant à dire que ce n'est pas la même chose qu'avoir des billets en poche, c'est un peu comme dire que les pommes ne sont pas des poires alors qu'on parle de fruits. D'une part, personne n'a dit cela (les chiffres en dollars qui sont cités se réfèrent à la monnaie comme unité de compte, c'est tout), d'autre part, c'est tout de même de la richesse, mais sous une autre forme (il ne me semble pas que que l'on crache sur le fait d'être payé en actions).
Encore une fois, une action (autrefois un morceau de papier) a une valeur qui n'est pas plus virtuelle qu'un billet de banque (un autre morceau de papier) ; elle peut être plus ou moins fluide (l'action Oracle est beaucoup plus fluide que le peso cubain), mais elle n'en est pas moins de la richesse, qui se réalise dans la mise en équivalence (comme l'argent).
[^] # Re: correct
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien Ces milliardaires américains qui se sont enrichis pendant la pandémie - lalibre.be. Évalué à 1.
Certes, mais un ménage n'est pas pauvre quand il a un patrimoine 'élevé' et des revenus 'faibles', c'était le sens de ma remarque : la richesse n'est pas le seul revenu.
Mais pas plus que l'argent, dont la valeur n'est pas moins virtuelle que celle d'une action tant qu'il ne fait pas l'objet d'une transaction. C'est bien pour cela que je préfère être payé en dollars ou en actions Facebook qu'en bolivars. Larry Ellison est, pour l'essentiel, payé en stock-options. Je ne suis pas certain que la "virtualité" de leur valeur l'effraie particulièrement.
Pour prendre l'exemple de Bezos (pas le moindre), il a un salaire faible, et Amazon verse des dividendes ridicules. Ses revenus viennent de la vente d'actions et de bonus et couverture de frais versés par l'entreprise.
Certes, le classement de Forbes est basé sur une estimation de la valeur de l'ensemble des actifs, qui n'est ni un stock, ni un flux d'argent. Bien sûr, on peut jouer sur les mots, mais il se trouve qu'il n'y a guère d'autre façon de faire : la richesse est un stock de valeur, qu'elle soit forme-argent ou patrimoine. Et on ne peut que l'estimer.
On peut avoir raison pour de mauvaises raisons. Il se trouve que la richesse appartient à des personnes morales ou physiques. Ici, on s'intéresse aux personnes physiques. Pourquoi pas ?
Je me trompe peut-être, mais je n'ai pas vu de lien causal.
[^] # Re: correct
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien Ces milliardaires américains qui se sont enrichis pendant la pandémie - lalibre.be. Évalué à 3. Dernière modification le 22 mai 2020 à 19:13.
Bien sûr que si, mais uniquement en tant que l'on parle de richesse dans les deux cas. Justement, un ménage peut, pour payer ses frais de santé, vendre ses titres ou sa maison - ça n'a rien à voir avec ses revenus. Il se trouve simplement que les revenus de la population qui se trouve au chômage vient, pour l'essentiel, de son travail (qui n'existe plus), pas de son patrimoine. Les milliardaires en question tirent, eux, leur revenu de leur patrimoine (qui existe toujours).
Et puis d'ailleurs, chiche, s'il faut ne prendre en compte que des stocks, faisons fi des revenus, et ne prenons en compte que le patrimoine des un et des autres. Le constat serait-il bien différent ?
Et quel est le rapport avec le fait qu'ils n'aient "rien fait de spécial" et que cela doit "indépendant de leur volonté" ? Leur richesse (en titres) a crû. C'est un fait. Il ne s'agit pas d'une question individuelle, mais de structure, qui a parlé de volonté ou d'intention ?
PS: par ailleurs, merci pour les putes.
[^] # Re: Encore un article de merde
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien Ces milliardaires américains qui se sont enrichis pendant la pandémie - lalibre.be. Évalué à 4. Dernière modification le 22 mai 2020 à 18:54.
Exactement. Depuis quand le patrimoine ne participe-t-il pas à la richesse ? Un titre est une réserve de valeur autant que l'argent. Et comme lui, même si c'est dans une bien plus grande mesure du fait de la stabilité favorisée par les politiques monétaires - quand elles fonctionnent (par ailleurs, une titre n'est pas nécessairement échangé contre de l'argent, est-ce pour autant qu'il ne vaut rien ?). Certes, nous sommes face à des objets de natures différentes (stock/flux - argent/titre), mais c'est vraiment jouer sur les mots que de considérer qu'une action n'est qu'une richesse virtuelle.
Dans une large mesure, l'argent aussi n'est que du vent tant qu'il n'y a pas de vente.
[^] # Re: Pas open source
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien Le moteur et l'éditeur de jeu Defold édités par King deviennent open source… mais pas libres. Évalué à 5.
Absolument ! Mais free software est probablement encore pire (les francophones ont l'avantage de disposer d'un terme qui ne cause pas d'équivoque, alors autant l'utiliser :). Il n'empêche que l'usage a enteriné la définition de l'OSI, libre et open source sont donc quasiment synonymes.
# Pas open source
Posté par ElVirolo (site web personnel) . En réponse au lien Le moteur et l'éditeur de jeu Defold édités par King deviennent open source… mais pas libres. Évalué à 5.
La licence Defold n'est pas open source au sens de l'OSI, le point 1 de l'Open Source Definition stipulant qu'une licence compatible ne peut empêcher la vente d'une oeuvre dérivée.