Complètement d'accord : le vote électronique serait tout à fait valide pour un vote qui n'est pas à bulletin secret.
Le but du vote à bulletin secret est (au moins) double : il assure l'indépendance du vote (certaines personnes n'iraient pas voter ou voteraient autre chose si le vote n'était pas secret), mais à mon avis, ce n'est pas le point principal. L'avantage principal du vote à bulletin secret est qu'il est très difficile d'acheter un vote. Une fois dans l'isoloir, on met ce qu'on veut dans l'enveloppe, et il est très difficile de prouver a posteriori pour qui on a voté (1).
(1) Sauf qu'en pratique, ça devient possible à cause de cette stupide idée de fournir les bulletins par la Poste en avance. Du coup, on peut envoyer Mamie Machin voter avec un seul bulletin, et vérifier qu'elle n'en prend pas d'autre dans la pile. Je trouve ça vraiment absurde ; ça encourage vraiment la possibilité d'influencer les gens, surtout les gens un peu faibles, les personnes agées, les femmes soumises, etc. Dans tous les cas, on ne peut pas vraiment empêcher la personne de se filmer dans l'isoloir.
Et les seules manière que je vois pour pouvoir éviter la triche avec une urne papier compliquent tellement le vote que c'est pas la peine.
Et surtout, elles sont hyper-dangereuses (présence physique indispensable), et faciles à détecter: 3 bulletins rayés de la même manière à une table? Louche ; surtout que les bulletins nuls sont très rarement rayés (ils portent souvent des moys doux à destination d'un candidat). Mais le point le plus important, c'est qu'elles sont limitées par la nature même de l'intervention physique : même si on imagine un bureau de vote complètement vérolé (assesseurs corrompus, dépouillement "entre amis", etc), ce n'est qu'un bureau de vote : le risque de fraudes massives est très fortement limité.
Risque de fraude faible. En effet, il est plus facile de bourrer une urne de vote papiers, de faire tomber des votes derrières les radiateurs ou de rendre des bulletins nuls avec une mine de crayon sous l'ongle que de hacker le support électronique
Désolé, mais ça, c'est totalement faux, et c'est dangereux de colporter des erreurs aussi grossières, voire manipulatrices. Le risque de fraude massive avec les ordinateurs de vote est très, très élevé par rapport au risque de fraude massive avec des bulletins papier.
Comme de nombreuses personnes ici, je pense que le vote électronique est une réponse inutile et dangereuse à un problème qui n'existe pas. J'utilise un ordinateur plus de 10 heures par jour entre mon boulot et mes loisirs, je sais à peu près comment ça marche, je maitrise l'outil, je n'en ai pas peur, et je n'ai pas d'idées irrationnelles ni favorables ni défavorables envers de telles machines. J'affirme juste que je détesterais sincèrement l'idée de voter par ordinateur. C'est une idée qui me semble absurde et incompatible avec la démocratie. J'irais même plus loin, au risque de passer pour quelqu'un de prétentieux : je pense que les gens qui sont favorables au vote électronique sont soit des incompétents, soit des imbéciles, soit des gens malhonnêtes (ces possibilités ne sont pas exclusives).
Les incompétents sont ceux qui pensent, comme vous par exemple, que le vote papier pose des "problèmes", et que les risques de fraude sont plus faibles avec un ordinateur de vote. Ça dénote, à mon avis, d'une compréhension naïve et extrêmement superficielle de ce qu'est la sécurité électronique.
Les imbéciles sont ceux qui ne comprennent pas les problèmes que poserait le vote électronique en terme de contrôle citoyen, et qui suivent bêtement une idée générale sans jamais s'être penchés sur ses conséquences.
Les malhonnêtes sont soit ceux qui souhaitent vendre les machines, soit ceux qui pensent en profiter d'une manière ou d'une autre.
Redescend sur terre, Debian est très riche et diversifiée. Ça tombe bien, leur idée et de faire un OS universel, mais tu dois pas être au courant…
Sur la PAQ, ils disent "The Debian Project is an association of individuals who have made common cause to create a free operating system." Ils ne parlent pas du tout d'OS universel (quoi que ça puisse vouloir dire). Il n'est pas dit non plus que l'inclusion dans Debian était un droit : s'ils ne veulent pas de ton package, bah il ne sera pas dans Debian, et puis c'est tout.
Ouais, enfin il y a aussi un autre point de vue : Weboob c'est des ados attardés. Les paquets Debian apparaissent dans les listes d'applications à installer, et j'avoue que si tu installes une Ubuntu chez ta grand-mère et que dans le gestionnaire de paquets apparaissent des trucs comme ça, c'est pas super-classe. Le boulot de la distribution est de fournir un produit à ses utilisateurs, et ils ont le droit de changer des trucs en fonction de l'image qu'ils souhaitent véhiculer. Debien, c'est sérieux, en partie à destination des professionnels, et je trouve assez légitime qu'ils souhaitent éviter les noms d'applis basés sur des jeux de mots bite-caca-nichons.
Perso, j'aimerais bien que Weboob essaye de fournir des trucs un peu moins buggués et des interfaces graphiques utilisables avant de faire beaucoup, beaucoup de com un peu partout, et dans un contexte pas forcément sain. Si Libreoffice s'appellait "grossebite", je pense que Debian ferait plus facilement un effort que pour un truc vaguement blaguesque et pas franchement fonctionnel…
Je suis défenseur de la liberté de modèle économique (donc la liberté du capitalisme, bref ce que tu appelles "adepte du capitalisme") et d'un revenu minimum / dividende universel, suis-je donc opposant contre moi-même?
Ouhla, je pense surtout que tu es un socio-libéral (en gros, un mec de droite tendance centriste), mais aussi que tu mélanges pas mal de concepts. Être capitaliste, c'est pas une opinion politique, c'est un fait. On est capitaliste quand on tire son revenu de la fructification de son capital en «exploitant» le travail d'autrui. Souvent, les grands capitalistes disent qu'eux aussi travaillent, mais là n'est pas la question : d'une part, ils travaillent pour eux, et d'autre part, leur capital est bien trop grand pour que leur seul travail suffise à l'exploiter. Il y a aussi beaucoup de capitalistes cryptiques dans le monde actuel ; tous ces gens qui pensent n'exploiter personne et vivent des revenus de leurs placements ; ça revient simplement à laisser aux autres la responsabilité de l'exploitation du travail.
Les socio-libéraux (en gros, les seuls libéraux qu'on trouve en Europe) sont en général pour une redistribution des revenus du capital, mais pas du capital lui-même. La propriété privée est "intouchable", en quelque sorte ; c'est là un aspect concret du libéralisme. En France, on a quelques lois anticapitalistes ; l'ISF par exemple est anti-capitaliste (il impose le patrimoine, et pas les revenus du patrimoine).
Là où ta position peut sembler incohérente, c'est dans le juste équilibre entre la liberté d'entreprendre et l'égalité. La liberté d'entreprendre ne peut se comprendre que dans le cadre de l'existence de risques : on investit, on peut se planter ou réussir. Dans ce contexte, le revenu minimum apparait comme un frein à la liberté d'entreprendre, puisqu'il pénalise les entreprises efficaces au profit des inefficaces. Ça peut se défendre dans un modèle socio-démocrate, socialiste, ou humaniste (les forts doivent contribuer à la survie des faibles), mais pas dans un modèle libéral, où une telle égalisation forcée remet en cause la cohérence du système économique. C'est là toute l'ambiguité, à mon avis, du positionnement centriste : il s'agit d'un équilibre instable, ou tout changement législatif ou économique peut fait basculer le systèle d'un côté ou de l'autre, car il n'a aucune stabilité intrinsèque. Une crise économique : les entreprises qui réussissaient à survivre malgré une imposition lourde coulent, et tout se casse la figure. Une petite augmentation du revenu minimum? Un effet seuil peut être franchi, et raréfie l'offre de travail ; le coût du travail augmente déraisonnablement, et le système s'écroule.
Sans compter le fait que le dividende universelle ou la protection sociale coutent très cher, et qu'il te faut absolument garder les taux d'imposition assez bas pour que le revenu du capital dépasse significativement l'inflation pour encourager l'innovation.
Bah non, Marx n'est pas le seul à avoir travaillé là-dessus, mais il reste quand même incontournable.
Pour l'histoire des haricots semés en avance, ma compréhension de la chose est que tu investis en capital (fonds propres de l'entrepise) qui permettent de "consommer" du travail. Le retour sur investissement se fera plus tard lors de la vente des haricots, et on le considèrera comme un retour sur l'investissement en capital, pas en travail.
Mais bon, définition marxiste ou pas, le capitalisme se définit avant tout par le fait que le capital est le seul bénéficiaire légitime de la valeur ajoutée : avec le capital, on achète des produits, des machines, de l'énergie, et du travail, tout ça permet de dégager des profits, qui reviennent au capital, et au seul capital (avec bien sûr diverses ponctions de l'État). La preuve, quand on parle de redistribuer les profits vers les travailleurs, la solution "naturelle" est de le faire sous forme de participation, c'est à dire de donner aux employés un peu de capital. Même si de telles entreprises peuvent être considérées comme "sociales", les boîtes qui redistribuent fortement les profits sous forme de participation (avec les SCOP comme exemple extrême) sont en fait super-capitalistes : elles ont complètement renoncé à l'idée du partage des profits entre capital et travail.
Je n'ay avais jamais pensé avant, mais le système actuel de rémunération des auteurs est quasiment anti-capitaliste : le fait de reconnaitre des droits d'auteur permet de transformer "magiquement", à travers des lois complètement antinaturelles, le travail en pseudo-capital que l'artiste peut valoriser, transmettre à ses enfants, etc. On discute tous les jours sur ce site de l'absurdité du système dans le monde moderne, et le fait qu'il ne peut exister que grâce à un échafaudage législatif de plus en plus complexe, bancal, et liberticide.
Euh, non. Selon la définition Marxiste, on oppose le capital au travail. Le capitalisme ne peut donc pas consister à investir de la force de travail : on investit du capital et on exploite le travail : le travail est une ressource (quelque chose qu'on achète et qu'on consomme), pas un investissement. Pour un capitaliste, partager les revenus du capital avec le prolétariat (ceux qui fournissent le travail) est aussi absurde que de partager la marge sur une boîte de cassoulet avec les haricots : on peut très bien accepter de payer les haricots plus chers (meilleure qualité, rapport entre l'offre et la demande déséquilibré…), mais on ne va pas leur verser de dividendes : il n'y a donc jamais de retour sur investissement de travail (sauf dans le cas d'une autoentreprise par exemple, où on auto-exploite sa force de travail).
L'immense majorité des projets est portée majoritairement par des bénévoles
Mouais, attention, il y a plusieurs biais.
Évidement, si on compte un point par projet, il y a plus de projets menés par des bénévoles : ces milliers de petits gadgets buggués, des jeux jamais finis, des utilitaires pas fignolés, pas ou mal packagés, etc. Ce n'est pas de ça qu'on parle.
Il y a une incohérence profonde dans la séparation bénévoles / projets profitables. J'imagine que la plupart des contributions aux gros projets (noyau, LibreOffice, Gnome, GNU, Firefox…) sont le fait de professionnels, qui sont payés pour contribuer, mais dont l'employeur ne fait pas de profit sur le soft.
Tu les enlèves : plus rien. Il restera juste quelques gros projets comme le noyau Linux.
C'est clair que gcoincoin sans le noyau, ça a de la gueule… C'est pas pour cracher sur les Tetris en java, mais la très très grande majorité des petits projets bénévoles n'a aucun intérêt et aucun avenir. Ils font vivre l'écosystème du libre, mais leur poids reste minime dans le fonctionnement d'une distrib. Tu fais un ps -a, et je suis certain que ce qui tourne majoritairement, c'est des briques dont une partie au moins du développement a été réalisé par des professionnels.
Oui,c'est amusant ce délire sur les listes d'émargement :-) Il n'y avait qu'un seul truc à signer, la liste (exactement pareil que pour une élection traditionnelle). Signer la liste revenait à adhérer à la charte, qui n'était pas bien méchante d'ailleurs (en gros, on s'engageait à être de bonne foi).
De toutes manières, je pense que le débat sur le respect de la vie privée s'enlise très régulièrement dans des problèmes qui n'existent pas. L'engagement politique, par définition, ne fait pas partie de la vie privée : c'est un acte public. Aller voter est un acte public, on est libre d'y aller ou non, mais si on y va, n'importe qui doit pouvoir le savoir. Par contre, le secret du vote est garanti. C'était la même chose pour la primaire, on allait voter si on voulait, et le vote était secret.
Le problème du fichage est tout autre : avec les moyens de communication modernes, il est très facile de compiler des fichiers exhaustifs de données publiques, et surtout de les croiser. L'accumulation de données pourtant publiques permet de faire de fortes inférences sur la vie privée des personnes, et c'est ça qui est gênant. Ça a toujours été possible, par le recours par exemple à des détectives privés, mais c'est le caractère systématique et massif qui est un peu effrayant.
Ceci dit, j'ai remarqué que les "jeunes" (en gros, les gens qui sont plus jeunes que moi) semblent globalement ne pas s'intéresser au problème, et laissent beaucoup plus facilement que moi des informations réelles un peu partout (nom, adresse, numéro de téléphone, etc). On pourrait dire qu'ils sont stupides et insouciants, c'est le premier réflexe pour beaucoup d'entre nous, mais on pourrait aussi dire qu'ils ont accepté de vivre dans le monde qui est le leur, et qu'ils considèrent que le croisement automatisé de données n'est pas une atteinte à leur vie privée.
Une dernière remarque pour la route ; pour avoir vécu dans des pays un peu moins paranos sur le croisement de bases de données, je trouve qu'on n'imagine pas une seconde en France le confort que c'est d'avoir un point d'accès commun pour l'employeur, les impots, les services sociaux, les banques et les assurances. Ça a l'air de foutre super les jetons, comme ça, mais ça rationalise tellement le fonctionnement des services publics que c'est très difficile de revenir en arrière—pour moi, remplir à la main un formulaire administratif—nom, prénom, date de naissance, lieu de naissance, etc etc—est digne d'un pays du tiers-monde : on perd du temps à le faire, quelqu'un payé par nos impôts va retaper à la main les informations, avec risque d'erreur, de doublon, etc.; des papiers vont être envoyés par la Poste entre les services, resaisis à l'arrivée; au final, on va se retrouver avec des délais administratifs énormes pour un acte qui aurait pu être effectué en (sans mentir) 10 secondes à partir d'un numéro INSEE. À côté d'un tel confort, le cloisonnement des bases de données entre différents services semble assez dérisoire (et probablement fort inutile, de toutes manières).
Ben tu viens de le dire toi même, cette méthode oblige à être organisé.
C'est un peu caricatural. En France, les dépouillements sont organisés, car la méthode est imposée par le code électoral. On divise le tas d'enveloppes, on crée des tables de plusieurs personnes ; une ouvre les enveloppes, deux lisent les noms, une ou deux font des croix, les autres surveillent le processus. Des assesseurs passent entre les tables pour surveiller, et à la fin, tout le monde recompte les enveloppes vides, les croix, et le nombre de votants, on recompte jusqu'çà ce que ça tombe juste. Dans ce contexte, je ne vois pas comment le dépouillement peut être désorganisé…
La méthode décrite ne me semble pas beaucoup plus compliquée. Il suffit simplement de faire un tableau au lieu d'une liste, et de mettre les bâtons dans les cases du tableau. N'importe quel neuneu est capable de comprendre comment ça marche.
Ça n'a vraiment rien à voir avec la méthode Condorcet, qui est vraiment cryptique, et qui est très difficile à dépouiller sans ordinateur. Mais franchement, la difficulté du dépouillement n'est objectivement pas un problème ici. Regarde par exemple les législatives ou les scrutins à liste qui peuvent être modifiées par l'électeur ; ça c'est réellement complexe, et pourtant, c'est tout à fait réalisable.
Je n'ai jamais dit qu'une règlementation implique une planification. Actuellement, on vit dans une société ultra-règlementée, mais pas du tout planifiée (on navigue à vue).
Par contre, le développement durable implique nécessairement une planification, et je ne vois pas comment on peut planifier quoi que ce soit sans règlementer. En gros, il faut poser des contraintes au monde économique pour imposer des comportements bénéfiques à la collectivité. Ces comportements bénéfiques sont nécessairement délétères au niveau de l'entreprise ou de l'individu (autrement, ils les auraient déja adoptés). Par conséquent, toute planification écologique repose sur un État fort qui impose des normes, des contraintes, et des règlements, et qui les fait appliquer par les acteurs économiques. Je ne vois pas comment ça peut s'inscrire dans une doctrine libérale.
De toutes manières, je ne comprends pas les bases de la doctrine libérale, car il faut forcément imposer une limite au delà de laquelle l'idéologie libérale ne peut plus s'appliquer, car trop opposée à des principes moraux universels. Par exemple, un médecin (profession "libérale", ah ah), dans un monde libéral, choisit les patients qu'il soigne ; il gère son activité comme une entreprise familiale, et comme toute entreprise dans un système libéral, cherche à maximiser le profit. Cette idéologie se heurte sans cesse au serment d'Hypocrate, aux lois sur la non-assistance à personne en péril, et plus généralement au sens moral : personne n'accepterait qu'un médecin refuse de soigner un patient en urgence car ce dernier n'aurait pas les moyens de rémunérer le praticien. Il faut donc mettre une limite légale au libéralisme dans le domaine médical. On a exactement la même chose pour la production de médicaments, de produits alimentaires, pour les transports, pour la culture, pour le sport, pour l'éducation, etc., bref, on ne peut prôner qu'une sorte de semi-libéralisme complètement bridé par la morale. De mon point de vue, même si le libéralisme économique apporte de la croissance et tout ce qu'on veut pour maintenir une économie florissante, ses bases idéologiques sont bien trop faiblardes pour permettre de consruire un projet de société.
Mouais, les SDF, la main du marché s'en contrefout aussi… tout comme l'éducation, la recherche publique, la police, l'armée, etc. En plus, l'écologie est profondément ancrée dans les problèmes de production agricole et de développement énergétique durable. Je ne comprends pas où mettre une limite logique entre une partie de l'économie qu'il serait souhaitable de planifier, et une autre partie qu'il serait souhaitable de déréguler… Tout ça ne me semble basé que sur une sorte de réflexion superficielle, mais s'il n'y a aps de principe idéologique sous-jacent, le placement sur de nouvelles questions devra se faire au hasard… Ça ne donne pas vraiment envie.
Je pense que je suis d'accord. La plupart des partis prétendant s'inspirer à la fois de la droite et de la gauche reposent souvent sur une idéologie bancale, voire absurde. Il n'y a aucune logique à être libéral et égalitariste, par exemple : si on est libéral, on pense que la redistribution des richesses doit être extrêmement limitée. Idem, le libéralisme et l'écologie sont antinomiques, le développement durable s'inscrit nécessairement dans une planification et une règlementation forte. Il y a une sorte de direction majeure gauche-droite, on peut s'en écarter légèrement (par exemple sur les problèmes de sociétés, comme le mariage homosexuel—mais dans les faits, ce n'est pas ce qui est observé). Au final, je pense même que le critère "je prétends ne pas m'inscrire dans le clivage gauche-droite" est un bon proxy pour juger de la cohérence du programme d'un parti : tout parti de gouvernement s'inscrit nécessairement dans un axe gauche-droite (y compris éventuellement au milieu, pour les partis centristes dans les pays où les coalitions sont indispensables).
Ceci dit, ça ne veut pas dire que la ligne de clivage gauche droite est intangible. Elle a quand même pas mal bougé ces dernières décennies, par exemple sur le sujet du nationalisme. Au cours d'une grande partie du XXe siècle, le nationalisme (et la préférence nationale) n'était pas bien définie sur l'axe gauche-droite, et de nombreux partis de gauche (y compris le PCF) s'étaient emparés de cette thématique. La situation s'est normalisée avec l'apparition de partis d'extrême droite "fréquentables". Toutefois, quand la ligne gauche-droite semble bouger, j'ai l'impression qu'il s'agit plus d'une normalisation (les idées se groupent de manière rationnelle pour rétablir une situation historique paradoxale).
Je suis d'accord avec les commentaires ci-dessus. Le texte est réellement anti-auteur : présomption d'agrément de l'auteur sur la réédition (c'est totalement contraire à l'esprit du code de la propriété intellectuelle, qui prévoit que l'auteur a l'entière liberté de choisir qui, quand et comment son œuvre est distribuée), et on remplace cette atteinte au droit moral par du pognon (prends tes billets et tais-toi). Par exemple, on peut imaginer une situation où un auteur a une affinité particulière avec un éditeur. Si cet éditeur arrête d'imprimer un de ses livres, l'auteur ne pourra pas empêcher sa réédition par un concurrent (une grande boîte capitaliste, par exemple). Par ailleurs, cette loi est totalement incompatible avec les licences libres.
Pro-œuvres oubliées: j'en doute franchement ; étant donné la lourdeur du processus, il est probable qu'il n'y aura pas énormément de diversité parmi les œuvres republiées, et qu'elles ne le seront que sur des bases purement commerciales (contrairement aux premières éditions, où l'éditeur prend toujours un risque en publiant ce qu'il a aimé, et pas ce qui a déja marché).
Anti-monopole ; certainement pas. Les auteurs sont obligés par la loi de s'affilier à cette SACEM2 nébuleuse dirigée par les grosses pointures de l'édition. Avec toutes les dérives qu'on connait à la SACEM, c'est une très très mauvaise idée de recommencer ça.
Ma vision de cette loi, c'est une tentative archaïque et désespérée de refaire du fric sur des œuvres mortes, centrée sur les gros éditeurs. L'évidence aurait été de faire passer automatiquement ces œuvres dans le domaine public, sans toucher aux droits moraux des auteurs (et même de manière plus saine, de réformer le CPI pour diminuer ces délais ridiculement longs avant l'arrêt des droits patrimoniaux). Une œuvre dans le DP aurait pu être publiée dans ces petits bouquins en PQ à 1 ou 2€, très pratiques quand on voyage, et très pratiques pour les scolaires.
C'est bien ça l'idée : on peut définir quelques axes de réflexion, a priori orthogonaux : libéralisme / socialisme, répression / prévention, conservatisme / progressisme, etc. Or, on s'aperçoit qu'il y a de très fortes corrélations entre les idées ; quelqu'un qui est libéral a tendance à être conservateur et en faveur de la répression : il est "de droite", ces valeurs viennent en bloc.
Être centriste, c'est de se placer à peu près au milieu pour tout. On voit bien que ça n'est souvent pas viable : personne ne se sent au milieu. Ça ne fonctionne que dans les cas où la constitution impose des alliances, puisqu'un parti centriste va bénéficier de sa position pour sceller des alliances des deux côtés. Mais dans un pays comme la France, les centristes ne représentent pas grand chose (ce qui veut bien dire que les gens se sentent "de droite" ou "de gauche").
Du coup, "ni de droite, ni de gauche", ça ne veut pas dire grand chose. Pour le coup, il me semble évident qu'un parti "pirate" n'est pas légaliste, ni capitaliste, ni conservateur, je ne vois pas comment il peut être de droite. Une telle formulation est probablement électoraliste ("Vous êtes de droite mais aimez bien télécharger des DVD gratos, venez chez nous"), mais je doute qu'elle ne soit vraiment justifiée. Au mieux, ils pourraient avoir décidé en interne de ne pas se placer sur d'autres sujets de sociétés, ce qui les décrédibiliserait en tant que parti.
Je pense qu'on est là typiquement dans l'ambigüité des objectifs de l'Éducation Nationale qui, depuis quelques décennies, a décidé de considérer que la formation professionnelle était l'un de ses objectifs. Du coup, un cours ne vise plus seulement à éduquer les élèves et à leur transmettre des savoirs, mais aussi (et surtout dans les filières techniques) à les former à l'utilisation d'outils, conformément aux attentes du monde de l'entreprise.
Dans le détail, autant je comprends la nécessité d'enseigner l'utilisation de traitements de texte, autant je ne comprends pas ce qu'on peut bien faire d'un tableur, outil "couteau Suisse" bancal qui n'est finalement jamais adapté. Un tableur fait mal ce qu'un autre logiciel fait correctement, mais il sait tout faire (mal). Justement, à mon avis, apprendre l'informatique, c'est apprendre à utiliser les bons outils : une base de données, un logiciel de traitement statistique, un langage de script, etc.
Ceci dit, ça peut aussi bien venir de la qualification du prof. L'EN peine à attirer des gens motivés et compétents, et le gars peut très bien faire de son mieux avec ce qu'il connait.
Non c'est très simple, je crois que c'est tes contradicteurs qui ne comprennent pas. C'est un problème à la fois administratif et politique.
Administratif parce que quand on achète une licence, on reçoit une facture, qu'on envoie à l'administration. Quand on fait un don à The Gimp, on n'a pas de facture.
Politique parce que la principale source de financement des organismes de recherche est de l'argent public, et qu'on ne peut pas disposer de l'argent public comme ça, pouf je le donne ici ou là. Et quelque part, c'est normal. Un fonctionnement plus logique serait que les dons soient fait sur appel d'offre par un organisme compétent dans le soutien du développement du logiciel libre, par exemple. Les crédits donnés à l'INRIA, au CNRS, ou à n'importe quel organisme de recherche devraient donc être consacrés aux activités de l'organisme (malheureusement, y compris à l'achat de licences).
Ceci dit, je pense qu'il n'est pas tout à fait exact de dire qu'un chercheur ne peut pas apporter du support aux projets libres. Il est tout à fait possible de contribuer en temps, en consacrant une partie de son temps (donc de son salaire) à la maintenance, à l'ajout de nouvelles fonctions, ou à la soumission de rapports de bugs. Les problèmes éventuels e licence sont beaucoup moins présents si les contributions sont mineures et qu'elles sont nécessairement sous licence libres (car incluses dans un code déja libre).
Je me demande si c'est possible, simplement. Je ne suis pas certain que les références mises en forme soient parsables automatiquement. Par exemple, dans la liste de refs du premier article qui me tombe sous la main,
Christie, B. R., and V. I. Shattuck, 1992 The diallel cross: design, analysis, and use for plant breeders. Plant Breed. Rev. 9: 9-36.
Je ne vois pas comment ton parseur peut décider où s'arrête le titre et où commence le nom de la revue. À moins de partir du principe étrange qu'un titre ne peut pas contenir de points,
Title="… for plant breeders."
Journal="Plant Breed. Rev."
et
Title="… for plant breeders. Plant Breed."
Journal="Rev."
me semblent deux possibilités équivalentes.
La seule manière de s'en sortir serait probablement d'avoir une liste de journaux, et de prier pour qu'il n'y ait pas de situation ambigüe (style: "The analysis of a single word. Plant. Breed. Rev.", qui n'est pas parsable par un humain non plus).
Ceci dit, de tels algorithmes doivent exister, puisqu'ils sont utilisés pour les bases de données biblio (typiquement, Google scholar ou ISI). Je ne suis pas certain qu'ils ne requierent pas d'intervention humaine de temps en temps, et surtout qu'ils ne reposent pas sur des bases de données déja existantes. Je doute cependant qu'ils soient aussi distribués librement.
Cool, on se retrouve donc avec un fichier au format Kimdaba et on croise les doigts pour arriver à l'importer dans le logiciel vers lequel on veut migrer.
Beuh, les données sont dans un format libre, si tu veux les importer dans un autre logiciel libre, tu peux le faire. Le principe du logiciel libre c'est de te laisser la liberté d'implémenter tes propres solutions, mais ça ne dit rien du tout sur les choix techniques que fait le développeur.
Comparer ça au logiciel privateur me semble carrément hors sujet.
Il y a quelque chose qui me déprime profondément dans ces rapports, c'est la très faible représentation des contributeurs académiques. La catégorie "Academia" est à peine dans le top 10, et c'est déja très gentil de les avoir graoupés (il n'y a pas de raison, finalement; on n'a pas de cat "corporate" pour les entreprises). Dans un monde idéal, le développement du noyau devrait bien entendu intéresser les entreprises (pour tout ce qui est drivers et support matériel), mais encore plus la recherche académique, notamment pour les améliorations générales du système, l'implémentation de nouveaux algorithmes, ou l'ajout d'options spécifiques pour du matériel ou des calculs dans des domaines très précis (parallélisation massive, etc). J'imagine qu'une partie des contributeurs anonymes ou sans attache sont aussi des académiques bossant sur leur temps libre ou qui souhaitent éviter les problèmes de licence avec leur administration incompétente, mais quand même. Tout ceci illustre bien le manque d'investissement dans la R&D de la part des partenaires publics.
[^] # Re: Sources?
Posté par arnaudus . En réponse au journal [présidentielles] 1 million d'électeurs. Évalué à 4.
Complètement d'accord : le vote électronique serait tout à fait valide pour un vote qui n'est pas à bulletin secret.
Le but du vote à bulletin secret est (au moins) double : il assure l'indépendance du vote (certaines personnes n'iraient pas voter ou voteraient autre chose si le vote n'était pas secret), mais à mon avis, ce n'est pas le point principal. L'avantage principal du vote à bulletin secret est qu'il est très difficile d'acheter un vote. Une fois dans l'isoloir, on met ce qu'on veut dans l'enveloppe, et il est très difficile de prouver a posteriori pour qui on a voté (1).
(1) Sauf qu'en pratique, ça devient possible à cause de cette stupide idée de fournir les bulletins par la Poste en avance. Du coup, on peut envoyer Mamie Machin voter avec un seul bulletin, et vérifier qu'elle n'en prend pas d'autre dans la pile. Je trouve ça vraiment absurde ; ça encourage vraiment la possibilité d'influencer les gens, surtout les gens un peu faibles, les personnes agées, les femmes soumises, etc. Dans tous les cas, on ne peut pas vraiment empêcher la personne de se filmer dans l'isoloir.
[^] # Re: Sources?
Posté par arnaudus . En réponse au journal [présidentielles] 1 million d'électeurs. Évalué à 5.
Et surtout, elles sont hyper-dangereuses (présence physique indispensable), et faciles à détecter: 3 bulletins rayés de la même manière à une table? Louche ; surtout que les bulletins nuls sont très rarement rayés (ils portent souvent des moys doux à destination d'un candidat). Mais le point le plus important, c'est qu'elles sont limitées par la nature même de l'intervention physique : même si on imagine un bureau de vote complètement vérolé (assesseurs corrompus, dépouillement "entre amis", etc), ce n'est qu'un bureau de vote : le risque de fraudes massives est très fortement limité.
[^] # Re: Sources?
Posté par arnaudus . En réponse au journal [présidentielles] 1 million d'électeurs. Évalué à 10.
Désolé, mais ça, c'est totalement faux, et c'est dangereux de colporter des erreurs aussi grossières, voire manipulatrices. Le risque de fraude massive avec les ordinateurs de vote est très, très élevé par rapport au risque de fraude massive avec des bulletins papier.
Comme de nombreuses personnes ici, je pense que le vote électronique est une réponse inutile et dangereuse à un problème qui n'existe pas. J'utilise un ordinateur plus de 10 heures par jour entre mon boulot et mes loisirs, je sais à peu près comment ça marche, je maitrise l'outil, je n'en ai pas peur, et je n'ai pas d'idées irrationnelles ni favorables ni défavorables envers de telles machines. J'affirme juste que je détesterais sincèrement l'idée de voter par ordinateur. C'est une idée qui me semble absurde et incompatible avec la démocratie. J'irais même plus loin, au risque de passer pour quelqu'un de prétentieux : je pense que les gens qui sont favorables au vote électronique sont soit des incompétents, soit des imbéciles, soit des gens malhonnêtes (ces possibilités ne sont pas exclusives).
Les incompétents sont ceux qui pensent, comme vous par exemple, que le vote papier pose des "problèmes", et que les risques de fraude sont plus faibles avec un ordinateur de vote. Ça dénote, à mon avis, d'une compréhension naïve et extrêmement superficielle de ce qu'est la sécurité électronique.
Les imbéciles sont ceux qui ne comprennent pas les problèmes que poserait le vote électronique en terme de contrôle citoyen, et qui suivent bêtement une idée générale sans jamais s'être penchés sur ses conséquences.
Les malhonnêtes sont soit ceux qui souhaitent vendre les machines, soit ceux qui pensent en profiter d'une manière ou d'une autre.
[^] # Re: LinuxFR
Posté par arnaudus . En réponse au message Weboob - Package officiel . Évalué à -2.
Sur la PAQ, ils disent "The Debian Project is an association of individuals who have made common cause to create a free operating system." Ils ne parlent pas du tout d'OS universel (quoi que ça puisse vouloir dire). Il n'est pas dit non plus que l'inclusion dans Debian était un droit : s'ils ne veulent pas de ton package, bah il ne sera pas dans Debian, et puis c'est tout.
[^] # Re: LinuxFR
Posté par arnaudus . En réponse au message Weboob - Package officiel . Évalué à 7.
Ouais, enfin il y a aussi un autre point de vue : Weboob c'est des ados attardés. Les paquets Debian apparaissent dans les listes d'applications à installer, et j'avoue que si tu installes une Ubuntu chez ta grand-mère et que dans le gestionnaire de paquets apparaissent des trucs comme ça, c'est pas super-classe. Le boulot de la distribution est de fournir un produit à ses utilisateurs, et ils ont le droit de changer des trucs en fonction de l'image qu'ils souhaitent véhiculer. Debien, c'est sérieux, en partie à destination des professionnels, et je trouve assez légitime qu'ils souhaitent éviter les noms d'applis basés sur des jeux de mots bite-caca-nichons.
Perso, j'aimerais bien que Weboob essaye de fournir des trucs un peu moins buggués et des interfaces graphiques utilisables avant de faire beaucoup, beaucoup de com un peu partout, et dans un contexte pas forcément sain. Si Libreoffice s'appellait "grossebite", je pense que Debian ferait plus facilement un effort que pour un truc vaguement blaguesque et pas franchement fonctionnel…
[^] # Re: Euh...
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche La fédération FDN lance sa campagne Objectif 1000. Évalué à 4.
Ouhla, je pense surtout que tu es un socio-libéral (en gros, un mec de droite tendance centriste), mais aussi que tu mélanges pas mal de concepts. Être capitaliste, c'est pas une opinion politique, c'est un fait. On est capitaliste quand on tire son revenu de la fructification de son capital en «exploitant» le travail d'autrui. Souvent, les grands capitalistes disent qu'eux aussi travaillent, mais là n'est pas la question : d'une part, ils travaillent pour eux, et d'autre part, leur capital est bien trop grand pour que leur seul travail suffise à l'exploiter. Il y a aussi beaucoup de capitalistes cryptiques dans le monde actuel ; tous ces gens qui pensent n'exploiter personne et vivent des revenus de leurs placements ; ça revient simplement à laisser aux autres la responsabilité de l'exploitation du travail.
Les socio-libéraux (en gros, les seuls libéraux qu'on trouve en Europe) sont en général pour une redistribution des revenus du capital, mais pas du capital lui-même. La propriété privée est "intouchable", en quelque sorte ; c'est là un aspect concret du libéralisme. En France, on a quelques lois anticapitalistes ; l'ISF par exemple est anti-capitaliste (il impose le patrimoine, et pas les revenus du patrimoine).
Là où ta position peut sembler incohérente, c'est dans le juste équilibre entre la liberté d'entreprendre et l'égalité. La liberté d'entreprendre ne peut se comprendre que dans le cadre de l'existence de risques : on investit, on peut se planter ou réussir. Dans ce contexte, le revenu minimum apparait comme un frein à la liberté d'entreprendre, puisqu'il pénalise les entreprises efficaces au profit des inefficaces. Ça peut se défendre dans un modèle socio-démocrate, socialiste, ou humaniste (les forts doivent contribuer à la survie des faibles), mais pas dans un modèle libéral, où une telle égalisation forcée remet en cause la cohérence du système économique. C'est là toute l'ambiguité, à mon avis, du positionnement centriste : il s'agit d'un équilibre instable, ou tout changement législatif ou économique peut fait basculer le systèle d'un côté ou de l'autre, car il n'a aucune stabilité intrinsèque. Une crise économique : les entreprises qui réussissaient à survivre malgré une imposition lourde coulent, et tout se casse la figure. Une petite augmentation du revenu minimum? Un effet seuil peut être franchi, et raréfie l'offre de travail ; le coût du travail augmente déraisonnablement, et le système s'écroule.
Sans compter le fait que le dividende universelle ou la protection sociale coutent très cher, et qu'il te faut absolument garder les taux d'imposition assez bas pour que le revenu du capital dépasse significativement l'inflation pour encourager l'innovation.
[^] # Re: Euh...
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche La fédération FDN lance sa campagne Objectif 1000. Évalué à 5.
Bah non, Marx n'est pas le seul à avoir travaillé là-dessus, mais il reste quand même incontournable.
Pour l'histoire des haricots semés en avance, ma compréhension de la chose est que tu investis en capital (fonds propres de l'entrepise) qui permettent de "consommer" du travail. Le retour sur investissement se fera plus tard lors de la vente des haricots, et on le considèrera comme un retour sur l'investissement en capital, pas en travail.
Mais bon, définition marxiste ou pas, le capitalisme se définit avant tout par le fait que le capital est le seul bénéficiaire légitime de la valeur ajoutée : avec le capital, on achète des produits, des machines, de l'énergie, et du travail, tout ça permet de dégager des profits, qui reviennent au capital, et au seul capital (avec bien sûr diverses ponctions de l'État). La preuve, quand on parle de redistribuer les profits vers les travailleurs, la solution "naturelle" est de le faire sous forme de participation, c'est à dire de donner aux employés un peu de capital. Même si de telles entreprises peuvent être considérées comme "sociales", les boîtes qui redistribuent fortement les profits sous forme de participation (avec les SCOP comme exemple extrême) sont en fait super-capitalistes : elles ont complètement renoncé à l'idée du partage des profits entre capital et travail.
Je n'ay avais jamais pensé avant, mais le système actuel de rémunération des auteurs est quasiment anti-capitaliste : le fait de reconnaitre des droits d'auteur permet de transformer "magiquement", à travers des lois complètement antinaturelles, le travail en pseudo-capital que l'artiste peut valoriser, transmettre à ses enfants, etc. On discute tous les jours sur ce site de l'absurdité du système dans le monde moderne, et le fait qu'il ne peut exister que grâce à un échafaudage législatif de plus en plus complexe, bancal, et liberticide.
[^] # Re: Euh...
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche La fédération FDN lance sa campagne Objectif 1000. Évalué à 5.
Euh, non. Selon la définition Marxiste, on oppose le capital au travail. Le capitalisme ne peut donc pas consister à investir de la force de travail : on investit du capital et on exploite le travail : le travail est une ressource (quelque chose qu'on achète et qu'on consomme), pas un investissement. Pour un capitaliste, partager les revenus du capital avec le prolétariat (ceux qui fournissent le travail) est aussi absurde que de partager la marge sur une boîte de cassoulet avec les haricots : on peut très bien accepter de payer les haricots plus chers (meilleure qualité, rapport entre l'offre et la demande déséquilibré…), mais on ne va pas leur verser de dividendes : il n'y a donc jamais de retour sur investissement de travail (sauf dans le cas d'une autoentreprise par exemple, où on auto-exploite sa force de travail).
[^] # Re: Euh...
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche La fédération FDN lance sa campagne Objectif 1000. Évalué à 2.
Mouais, attention, il y a plusieurs biais.
Évidement, si on compte un point par projet, il y a plus de projets menés par des bénévoles : ces milliers de petits gadgets buggués, des jeux jamais finis, des utilitaires pas fignolés, pas ou mal packagés, etc. Ce n'est pas de ça qu'on parle.
Il y a une incohérence profonde dans la séparation bénévoles / projets profitables. J'imagine que la plupart des contributions aux gros projets (noyau, LibreOffice, Gnome, GNU, Firefox…) sont le fait de professionnels, qui sont payés pour contribuer, mais dont l'employeur ne fait pas de profit sur le soft.
C'est clair que gcoincoin sans le noyau, ça a de la gueule… C'est pas pour cracher sur les Tetris en java, mais la très très grande majorité des petits projets bénévoles n'a aucun intérêt et aucun avenir. Ils font vivre l'écosystème du libre, mais leur poids reste minime dans le fonctionnement d'une distrib. Tu fais un ps -a, et je suis certain que ce qui tourne majoritairement, c'est des briques dont une partie au moins du développement a été réalisé par des professionnels.
[^] # Re: Intérêt
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche Sortie d'une première version stable de Go. Évalué à 10.
Tu veux dire que Go est lent?
[^] # Re: D'après un mec qui AURAIT vu le truc
Posté par arnaudus . En réponse au journal Présidentielles 2012 : Le PS et la vie privée ? Connait pas.. Évalué à 3.
Oui,c'est amusant ce délire sur les listes d'émargement :-) Il n'y avait qu'un seul truc à signer, la liste (exactement pareil que pour une élection traditionnelle). Signer la liste revenait à adhérer à la charte, qui n'était pas bien méchante d'ailleurs (en gros, on s'engageait à être de bonne foi).
De toutes manières, je pense que le débat sur le respect de la vie privée s'enlise très régulièrement dans des problèmes qui n'existent pas. L'engagement politique, par définition, ne fait pas partie de la vie privée : c'est un acte public. Aller voter est un acte public, on est libre d'y aller ou non, mais si on y va, n'importe qui doit pouvoir le savoir. Par contre, le secret du vote est garanti. C'était la même chose pour la primaire, on allait voter si on voulait, et le vote était secret.
Le problème du fichage est tout autre : avec les moyens de communication modernes, il est très facile de compiler des fichiers exhaustifs de données publiques, et surtout de les croiser. L'accumulation de données pourtant publiques permet de faire de fortes inférences sur la vie privée des personnes, et c'est ça qui est gênant. Ça a toujours été possible, par le recours par exemple à des détectives privés, mais c'est le caractère systématique et massif qui est un peu effrayant.
Ceci dit, j'ai remarqué que les "jeunes" (en gros, les gens qui sont plus jeunes que moi) semblent globalement ne pas s'intéresser au problème, et laissent beaucoup plus facilement que moi des informations réelles un peu partout (nom, adresse, numéro de téléphone, etc). On pourrait dire qu'ils sont stupides et insouciants, c'est le premier réflexe pour beaucoup d'entre nous, mais on pourrait aussi dire qu'ils ont accepté de vivre dans le monde qui est le leur, et qu'ils considèrent que le croisement automatisé de données n'est pas une atteinte à leur vie privée.
Une dernière remarque pour la route ; pour avoir vécu dans des pays un peu moins paranos sur le croisement de bases de données, je trouve qu'on n'imagine pas une seconde en France le confort que c'est d'avoir un point d'accès commun pour l'employeur, les impots, les services sociaux, les banques et les assurances. Ça a l'air de foutre super les jetons, comme ça, mais ça rationalise tellement le fonctionnement des services publics que c'est très difficile de revenir en arrière—pour moi, remplir à la main un formulaire administratif—nom, prénom, date de naissance, lieu de naissance, etc etc—est digne d'un pays du tiers-monde : on perd du temps à le faire, quelqu'un payé par nos impôts va retaper à la main les informations, avec risque d'erreur, de doublon, etc.; des papiers vont être envoyés par la Poste entre les services, resaisis à l'arrivée; au final, on va se retrouver avec des délais administratifs énormes pour un acte qui aurait pu être effectué en (sans mentir) 10 secondes à partir d'un numéro INSEE. À côté d'un tel confort, le cloisonnement des bases de données entre différents services semble assez dérisoire (et probablement fort inutile, de toutes manières).
[^] # Re: Pour la science
Posté par arnaudus . En réponse au journal Voter autrement. Évalué à 4.
C'est un peu caricatural. En France, les dépouillements sont organisés, car la méthode est imposée par le code électoral. On divise le tas d'enveloppes, on crée des tables de plusieurs personnes ; une ouvre les enveloppes, deux lisent les noms, une ou deux font des croix, les autres surveillent le processus. Des assesseurs passent entre les tables pour surveiller, et à la fin, tout le monde recompte les enveloppes vides, les croix, et le nombre de votants, on recompte jusqu'çà ce que ça tombe juste. Dans ce contexte, je ne vois pas comment le dépouillement peut être désorganisé…
La méthode décrite ne me semble pas beaucoup plus compliquée. Il suffit simplement de faire un tableau au lieu d'une liste, et de mettre les bâtons dans les cases du tableau. N'importe quel neuneu est capable de comprendre comment ça marche.
Ça n'a vraiment rien à voir avec la méthode Condorcet, qui est vraiment cryptique, et qui est très difficile à dépouiller sans ordinateur. Mais franchement, la difficulté du dépouillement n'est objectivement pas un problème ici. Regarde par exemple les législatives ou les scrutins à liste qui peuvent être modifiées par l'électeur ; ça c'est réellement complexe, et pourtant, c'est tout à fait réalisable.
[^] # Re: Pour la science
Posté par arnaudus . En réponse au journal Voter autrement. Évalué à 3.
Par rapport à du Condorcet par exemple, c'est hyper simple. Il suffit d'avoir un tableau avec les différentes possibilités.
Par contre, il faut ajouter des "blancs" et les comptabiliser candidat par candidat ; autrement, pas moyen de recompter.
[^] # Re: ni de la gauche ni de la droite
Posté par arnaudus . En réponse au journal Le parti pirate sur France Inter. Évalué à 1.
Je n'ai jamais dit qu'une règlementation implique une planification. Actuellement, on vit dans une société ultra-règlementée, mais pas du tout planifiée (on navigue à vue).
Par contre, le développement durable implique nécessairement une planification, et je ne vois pas comment on peut planifier quoi que ce soit sans règlementer. En gros, il faut poser des contraintes au monde économique pour imposer des comportements bénéfiques à la collectivité. Ces comportements bénéfiques sont nécessairement délétères au niveau de l'entreprise ou de l'individu (autrement, ils les auraient déja adoptés). Par conséquent, toute planification écologique repose sur un État fort qui impose des normes, des contraintes, et des règlements, et qui les fait appliquer par les acteurs économiques. Je ne vois pas comment ça peut s'inscrire dans une doctrine libérale.
De toutes manières, je ne comprends pas les bases de la doctrine libérale, car il faut forcément imposer une limite au delà de laquelle l'idéologie libérale ne peut plus s'appliquer, car trop opposée à des principes moraux universels. Par exemple, un médecin (profession "libérale", ah ah), dans un monde libéral, choisit les patients qu'il soigne ; il gère son activité comme une entreprise familiale, et comme toute entreprise dans un système libéral, cherche à maximiser le profit. Cette idéologie se heurte sans cesse au serment d'Hypocrate, aux lois sur la non-assistance à personne en péril, et plus généralement au sens moral : personne n'accepterait qu'un médecin refuse de soigner un patient en urgence car ce dernier n'aurait pas les moyens de rémunérer le praticien. Il faut donc mettre une limite légale au libéralisme dans le domaine médical. On a exactement la même chose pour la production de médicaments, de produits alimentaires, pour les transports, pour la culture, pour le sport, pour l'éducation, etc., bref, on ne peut prôner qu'une sorte de semi-libéralisme complètement bridé par la morale. De mon point de vue, même si le libéralisme économique apporte de la croissance et tout ce qu'on veut pour maintenir une économie florissante, ses bases idéologiques sont bien trop faiblardes pour permettre de consruire un projet de société.
[^] # Re: ni de la gauche ni de la droite
Posté par arnaudus . En réponse au journal Le parti pirate sur France Inter. Évalué à 3.
Mouais, les SDF, la main du marché s'en contrefout aussi… tout comme l'éducation, la recherche publique, la police, l'armée, etc. En plus, l'écologie est profondément ancrée dans les problèmes de production agricole et de développement énergétique durable. Je ne comprends pas où mettre une limite logique entre une partie de l'économie qu'il serait souhaitable de planifier, et une autre partie qu'il serait souhaitable de déréguler… Tout ça ne me semble basé que sur une sorte de réflexion superficielle, mais s'il n'y a aps de principe idéologique sous-jacent, le placement sur de nouvelles questions devra se faire au hasard… Ça ne donne pas vraiment envie.
[^] # Re: ni de la gauche ni de la droite
Posté par arnaudus . En réponse au journal Le parti pirate sur France Inter. Évalué à 1.
Je pense que je suis d'accord. La plupart des partis prétendant s'inspirer à la fois de la droite et de la gauche reposent souvent sur une idéologie bancale, voire absurde. Il n'y a aucune logique à être libéral et égalitariste, par exemple : si on est libéral, on pense que la redistribution des richesses doit être extrêmement limitée. Idem, le libéralisme et l'écologie sont antinomiques, le développement durable s'inscrit nécessairement dans une planification et une règlementation forte. Il y a une sorte de direction majeure gauche-droite, on peut s'en écarter légèrement (par exemple sur les problèmes de sociétés, comme le mariage homosexuel—mais dans les faits, ce n'est pas ce qui est observé). Au final, je pense même que le critère "je prétends ne pas m'inscrire dans le clivage gauche-droite" est un bon proxy pour juger de la cohérence du programme d'un parti : tout parti de gouvernement s'inscrit nécessairement dans un axe gauche-droite (y compris éventuellement au milieu, pour les partis centristes dans les pays où les coalitions sont indispensables).
Ceci dit, ça ne veut pas dire que la ligne de clivage gauche droite est intangible. Elle a quand même pas mal bougé ces dernières décennies, par exemple sur le sujet du nationalisme. Au cours d'une grande partie du XXe siècle, le nationalisme (et la préférence nationale) n'était pas bien définie sur l'axe gauche-droite, et de nombreux partis de gauche (y compris le PCF) s'étaient emparés de cette thématique. La situation s'est normalisée avec l'apparition de partis d'extrême droite "fréquentables". Toutefois, quand la ligne gauche-droite semble bouger, j'ai l'impression qu'il s'agit plus d'une normalisation (les idées se groupent de manière rationnelle pour rétablir une situation historique paradoxale).
[^] # Re: Pour les juristes
Posté par arnaudus . En réponse au journal Suppression des droits d'auteurs. Évalué à 2.
Je suis d'accord avec les commentaires ci-dessus. Le texte est réellement anti-auteur : présomption d'agrément de l'auteur sur la réédition (c'est totalement contraire à l'esprit du code de la propriété intellectuelle, qui prévoit que l'auteur a l'entière liberté de choisir qui, quand et comment son œuvre est distribuée), et on remplace cette atteinte au droit moral par du pognon (prends tes billets et tais-toi). Par exemple, on peut imaginer une situation où un auteur a une affinité particulière avec un éditeur. Si cet éditeur arrête d'imprimer un de ses livres, l'auteur ne pourra pas empêcher sa réédition par un concurrent (une grande boîte capitaliste, par exemple). Par ailleurs, cette loi est totalement incompatible avec les licences libres.
Pro-œuvres oubliées: j'en doute franchement ; étant donné la lourdeur du processus, il est probable qu'il n'y aura pas énormément de diversité parmi les œuvres republiées, et qu'elles ne le seront que sur des bases purement commerciales (contrairement aux premières éditions, où l'éditeur prend toujours un risque en publiant ce qu'il a aimé, et pas ce qui a déja marché).
Anti-monopole ; certainement pas. Les auteurs sont obligés par la loi de s'affilier à cette SACEM2 nébuleuse dirigée par les grosses pointures de l'édition. Avec toutes les dérives qu'on connait à la SACEM, c'est une très très mauvaise idée de recommencer ça.
Ma vision de cette loi, c'est une tentative archaïque et désespérée de refaire du fric sur des œuvres mortes, centrée sur les gros éditeurs. L'évidence aurait été de faire passer automatiquement ces œuvres dans le domaine public, sans toucher aux droits moraux des auteurs (et même de manière plus saine, de réformer le CPI pour diminuer ces délais ridiculement longs avant l'arrêt des droits patrimoniaux). Une œuvre dans le DP aurait pu être publiée dans ces petits bouquins en PQ à 1 ou 2€, très pratiques quand on voyage, et très pratiques pour les scolaires.
[^] # Re: ni de la gauche ni de la droite
Posté par arnaudus . En réponse au journal Le parti pirate sur France Inter. Évalué à 2. Dernière modification le 04 avril 2012 à 18:20.
C'est bien ça l'idée : on peut définir quelques axes de réflexion, a priori orthogonaux : libéralisme / socialisme, répression / prévention, conservatisme / progressisme, etc. Or, on s'aperçoit qu'il y a de très fortes corrélations entre les idées ; quelqu'un qui est libéral a tendance à être conservateur et en faveur de la répression : il est "de droite", ces valeurs viennent en bloc.
Être centriste, c'est de se placer à peu près au milieu pour tout. On voit bien que ça n'est souvent pas viable : personne ne se sent au milieu. Ça ne fonctionne que dans les cas où la constitution impose des alliances, puisqu'un parti centriste va bénéficier de sa position pour sceller des alliances des deux côtés. Mais dans un pays comme la France, les centristes ne représentent pas grand chose (ce qui veut bien dire que les gens se sentent "de droite" ou "de gauche").
Du coup, "ni de droite, ni de gauche", ça ne veut pas dire grand chose. Pour le coup, il me semble évident qu'un parti "pirate" n'est pas légaliste, ni capitaliste, ni conservateur, je ne vois pas comment il peut être de droite. Une telle formulation est probablement électoraliste ("Vous êtes de droite mais aimez bien télécharger des DVD gratos, venez chez nous"), mais je doute qu'elle ne soit vraiment justifiée. Au mieux, ils pourraient avoir décidé en interne de ne pas se placer sur d'autres sujets de sociétés, ce qui les décrédibiliserait en tant que parti.
[^] # Re: Coder !
Posté par arnaudus . En réponse au journal De l'éducation numérique.. Évalué à 4.
Je pense qu'on est là typiquement dans l'ambigüité des objectifs de l'Éducation Nationale qui, depuis quelques décennies, a décidé de considérer que la formation professionnelle était l'un de ses objectifs. Du coup, un cours ne vise plus seulement à éduquer les élèves et à leur transmettre des savoirs, mais aussi (et surtout dans les filières techniques) à les former à l'utilisation d'outils, conformément aux attentes du monde de l'entreprise.
Dans le détail, autant je comprends la nécessité d'enseigner l'utilisation de traitements de texte, autant je ne comprends pas ce qu'on peut bien faire d'un tableur, outil "couteau Suisse" bancal qui n'est finalement jamais adapté. Un tableur fait mal ce qu'un autre logiciel fait correctement, mais il sait tout faire (mal). Justement, à mon avis, apprendre l'informatique, c'est apprendre à utiliser les bons outils : une base de données, un logiciel de traitement statistique, un langage de script, etc.
Ceci dit, ça peut aussi bien venir de la qualification du prof. L'EN peine à attirer des gens motivés et compétents, et le gars peut très bien faire de son mieux avec ce qu'il connait.
[^] # Re: Contributeurs académiques
Posté par arnaudus . En réponse au journal Microsoft, un sacré contributeur au noyau Linux !. Évalué à 4.
Non c'est très simple, je crois que c'est tes contradicteurs qui ne comprennent pas. C'est un problème à la fois administratif et politique.
Administratif parce que quand on achète une licence, on reçoit une facture, qu'on envoie à l'administration. Quand on fait un don à The Gimp, on n'a pas de facture.
Politique parce que la principale source de financement des organismes de recherche est de l'argent public, et qu'on ne peut pas disposer de l'argent public comme ça, pouf je le donne ici ou là. Et quelque part, c'est normal. Un fonctionnement plus logique serait que les dons soient fait sur appel d'offre par un organisme compétent dans le soutien du développement du logiciel libre, par exemple. Les crédits donnés à l'INRIA, au CNRS, ou à n'importe quel organisme de recherche devraient donc être consacrés aux activités de l'organisme (malheureusement, y compris à l'achat de licences).
Ceci dit, je pense qu'il n'est pas tout à fait exact de dire qu'un chercheur ne peut pas apporter du support aux projets libres. Il est tout à fait possible de contribuer en temps, en consacrant une partie de son temps (donc de son salaire) à la maintenance, à l'ajout de nouvelles fonctions, ou à la soumission de rapports de bugs. Les problèmes éventuels e licence sont beaucoup moins présents si les contributions sont mineures et qu'elles sont nécessairement sous licence libres (car incluses dans un code déja libre).
[^] # Re: -.-
Posté par arnaudus . En réponse au message [Résolu]Traduction du menu d'une tablette chinoise.. Évalué à 2.
Euh, moi, ce qui me perturbe, c'est la numérotation des options :-)
# Est-ce possible?
Posté par arnaudus . En réponse au message importer des listes de références au format IEEE, Elsevier... pour les transformer en BibTex. Évalué à 2.
Je me demande si c'est possible, simplement. Je ne suis pas certain que les références mises en forme soient parsables automatiquement. Par exemple, dans la liste de refs du premier article qui me tombe sous la main,
Christie, B. R., and V. I. Shattuck, 1992 The diallel cross: design, analysis, and use for plant breeders. Plant Breed. Rev. 9: 9-36.
Je ne vois pas comment ton parseur peut décider où s'arrête le titre et où commence le nom de la revue. À moins de partir du principe étrange qu'un titre ne peut pas contenir de points,
Title="… for plant breeders."
Journal="Plant Breed. Rev."
et
Title="… for plant breeders. Plant Breed."
Journal="Rev."
me semblent deux possibilités équivalentes.
La seule manière de s'en sortir serait probablement d'avoir une liste de journaux, et de prier pour qu'il n'y ait pas de situation ambigüe (style: "The analysis of a single word. Plant. Breed. Rev.", qui n'est pas parsable par un humain non plus).
Ceci dit, de tels algorithmes doivent exister, puisqu'ils sont utilisés pour les bases de données biblio (typiquement, Google scholar ou ISI). Je ne suis pas certain qu'ils ne requierent pas d'intervention humaine de temps en temps, et surtout qu'ils ne reposent pas sur des bases de données déja existantes. Je doute cependant qu'ils soient aussi distribués librement.
[^] # Re: Promo Samsung cashback
Posté par arnaudus . En réponse au journal Vente liée jugée déloyale. Évalué à 1.
Euh oui bon, je pense que tes 500€ ont déja été investis dans les frais d'avocat…
[^] # Re: Le logiciel est libre mais les données le sont-elles ?
Posté par arnaudus . En réponse à la dépêche KPhotoAlbum 4.2 est disponible. Évalué à 3.
Beuh, les données sont dans un format libre, si tu veux les importer dans un autre logiciel libre, tu peux le faire. Le principe du logiciel libre c'est de te laisser la liberté d'implémenter tes propres solutions, mais ça ne dit rien du tout sur les choix techniques que fait le développeur.
Comparer ça au logiciel privateur me semble carrément hors sujet.
# Contributeurs académiques
Posté par arnaudus . En réponse au journal Microsoft, un sacré contributeur au noyau Linux !. Évalué à 10.
Il y a quelque chose qui me déprime profondément dans ces rapports, c'est la très faible représentation des contributeurs académiques. La catégorie "Academia" est à peine dans le top 10, et c'est déja très gentil de les avoir graoupés (il n'y a pas de raison, finalement; on n'a pas de cat "corporate" pour les entreprises). Dans un monde idéal, le développement du noyau devrait bien entendu intéresser les entreprises (pour tout ce qui est drivers et support matériel), mais encore plus la recherche académique, notamment pour les améliorations générales du système, l'implémentation de nouveaux algorithmes, ou l'ajout d'options spécifiques pour du matériel ou des calculs dans des domaines très précis (parallélisation massive, etc). J'imagine qu'une partie des contributeurs anonymes ou sans attache sont aussi des académiques bossant sur leur temps libre ou qui souhaitent éviter les problèmes de licence avec leur administration incompétente, mais quand même. Tout ceci illustre bien le manque d'investissement dans la R&D de la part des partenaires publics.